Un petit coin tranquille

Bon, visiblement, j'avais merdé quelque part. Je me retournais l'air surpris lorsque Sheli prit mal ma réflexion, c'est vrai qu je trouvais la question un peu stupide, mais ce n'était pas pour autant que je trouvais qu'elle était stupide elle-même...
«Ah mais non! Je... je suis désolé, le prends pas comme ça! Je voulais juste que tu comprennes que tu représentes tout pour moi et que jamais je me lasserais de toi...»

Je m'en voulais un peu sur le coup de l'avoir mise de mauvaise humeur après une telle journée, et je venais la serrer un peu plus contre moi pour la réconforter en essayant de faire attention à ce que je pourrais dire ou faire cette fois. Par la suite, avec les hamburgers, l'ambiance semblait revenir, et avec la journée qu'on avait passé, on était tellement crevés qu'on s'endormait comme des masses.

Le lendemain, on était donc allé chez mes beaux-parents pour profiter de notre dernière journée à Winhill, on passait surtout la matinée avec Sybille puisqu'Aymeric était à la forge, on en avait profité pour faire le tri dans les photos que le photographe avait prises, il nous avait fait déjà un petit exemplaire test de l'album, comment il serait présenté tout ça bien qu'on pouvait changer les photos ou autres, puis il nous montra aussi différentes couvertures et Sheli avait visiblement flashé sur l'une d'entre elles!

Vu qu'on allait à Dollet, je demandais au photographe de nous faire livrer deux albums directement là bas, il avait justement une boutique annexe là bas, donc on irait chercher nos albums dans son magasin sur place, et le troisième serait livré ici pour les parents de Sheli.
On s'apprêtait à passer à table pour le déjeuner, Aymeric était rentré, et visiblement assez content de nous voir, puis alors qu'on s'apprêtait à commencer à manger, il nous interrogea sur le fameux Kuja. Évidemment, ils se demandaient ce qu'il pouvait bien nous vouloir, et si j'étais le champion de l'improvisation, je sentais que là, on aurait du mal à s'échapper...

«Honnêtement, on ne sait pas grand chose de lui. Il s'appelle Kuja et il viendrait de Héra. Je n'avais jamais entendu parler de lui jusqu'à hier... il faut dire que de ce que je sais, Héra n'a pas une super technologie pour diffuser les informations.» cependant, ils avaient du voir l'éclat de lumière et le fait qu'il me cherchait, moi en particulier, parce que c'était moi qui avais le cristal de la foudre.

«Après, je ne suis pas trop sûr de ce qu'il cherchait, mais je crois que ça a un rapport avec ça...» je me levais pour aller prendre mon sac, je ne comptais pas leur montrer le cristal de la foudre, non... au lieu de ça, je sortais plutôt les deux orbes. Je les posais soigneusement sur la table en désignant le premier

«Voilà... je ne sais pas si vous avez entendu parler des chimères et des cristaux, mais il se trouve que ces histoires sont vraies. Avec Sheli, on a rencontré la chimère de la foudre, elle nous a donné un orbe comme celui-ci... il est censé nous mener au cristal de la foudre. Ça c'est le nôtre, et ça, c'est celui que ce Kuja avait sur lui...» bon, je ne leur montrais pas de trop près, fallait pas qu'ils lisent l'énigme qu'il y avait dedans car ils sauraient que ça indique ce village justement... «je suppose qu'il a été attiré par cet orbe, il voulait nous le prendre pour s'assurer qu'on ne prenne pas le cristal de la foudre...» je soupirais en les rangeant soigneusement avant de lever les yeux vers eux, un peu embarrassé «écoutez... je pense qu'il vaudrait mieux éviter que vous en sachiez trop à ce sujet. Visiblement, il y a des personnes mal intentionnées qui veulent les cristaux, et s'ils venaient à vous interroger, autant que vous ne sachiez rien à ce sujet.»

Après, à voir s'ils me croiraient ou non, mais j'espérais qu'ils comprendraient au moins.

C’était certain que la question finirait par être posée par mes parents. Pourquoi ce Kuja nous avait-il attaqués … Yusuke ne pouvait pas trouver un mensonge à cent pourcent crédible, aussi mêla-t-il mensonge et vérité en montrant les orbes de la foudre. Celui qu’il avait, et celui qu’il avait pris à Kuja. Il expliqua que c’était sans doute pour cela, que cet homme était venu. Pour nous le prendre et nous empêcher de récupérer le Cristal de la Foudre. Par contre, il avait oublié quelque chose.

- Bien sûr qu’ils savent ce que c’est. Rappelle-toi, ils ont dit qu’à leur arrivée ici ils souhaitaient utiliser les Cristaux pour repartir sur Gran Pulse …

Mais ils avaient bien rajouté qu’ils avaient abandonné l’idée car selon eux, le voyage était trop dangereux – et ce n’était plus vraiment de leur âge non plus ! L’intervention de Kuja était l’un des meilleurs exemples de ce qui pouvait arriver si deux personnes cherchant la même chose mais à des fins différentes, se rencontraient. Malgré tout, Yusuke ne voulait pas en dire davantage car il ne voulait pas attirer de problèmes à mes parents.

- Yusuke … Rien que parce que tu leur as montré l’orbe, ils en savent déjà trop …
- Visiter Héméra n’est pas que votre but, n’est-ce pas ? Vous cherchez les Cristaux ? Je baissais à nouveau les yeux, j’étais incapable de mentir à ce moment-là et ma mère m’utilisait pour connaître la vérité. Elle savait que je ne pourrais pas lui cacher éternellement.
- On veut juste retourner à la maison …

Ma mère prit un air désolé, mais ne chercha pas à se renseigner davantage, au même titre que mon père. Ils savaient déjà cela et c’était très bien. Ils ne chercheraient pas à en savoir davantage, si nous avions des pistes, comment était Ramuh, ce qu’on avait dû faire, etc. L’ambiance se fit lourde à cet instant tout de même, mais mon père préférait remettre un peu de bonne humeur – oui ca lui arrivait – en partant dans une autre direction.

- Bah ! Je ne me fais pas de soucis pour vous ! Avoir un beau-fils cracheur de feu et ma fille qui explose n’importe qui en invoquant la foudre, je ne me fais pas de soucis ! Si les autorités sont venues chercher ce Cajou …
- Kuja.
- C’est pareil ! Bref, c’est que ce n’était pas n’importe qui non plus j’imagine ! Alors peu importe qui se met sur votre route, je ne m’en inquiète pas. Ma mère se mit à sourire tout en observant son époux. Et il se mit à rire de bon cœur. - J’ai toujours dit que ma fille était une pile électrique !! Elle ne tient jamais en place !

Je relevais les yeux et me mettais à sourire avec un air à la fois sincère, mais embarrassée … mais aussi reconnaissant. Mon père essayait de changer de sujet pour redonner une bonne ambiance. Je mettais les mains devant moi, presque fermées en poing, il y avait juste l’index de chacune levé et on voyait un arc électrique qui grésillait entre les deux doigts.

- Je ne sais pas pourquoi j’ai ce pouvoir. Je l’ai toujours eu sitôt que je suis devenue une l’Cie. Cette affinité, je ne sais pas d’où elle me vient … mais depuis, je me sens profondément liée à la foudre. Aujourd’hui, je ne peux que l’exploiter par le biais des gemmes … Jusqu’à ce que je retrouve Ramuh, du moins, maintenant que j’avais les « ingrédients » nécessaires pour qu’il tienne sa promesse. - Par contre avant de devenir un Cie’th, j’étais si désespérée que j’ai dû passer l’épreuve de mon eidolon.

Le regard de ma mère s’illumina. Il faut rappeler que dans nos croyances – et c’était écrit noir sur blanc dans le livre d’Haerii – les eidolons étaient les messagers d’Etro, qu’elle envoyait à la rencontre des l’Cie lorsque ces derniers traversaient une phase de désespoir intense, et qu’ils étaient à deux doigts de tout abandonner. Au final, j’avais abandonné quand même, mais la déesse avait essayé. J’avais été très proche de Marthym un certain temps, il avait été temporairement une part de réconfort … mais il n’avait pas été suffisant pour me redonner espoir et me convaincre d’accomplir ma Tâche. Je m’étais toujours refusée de nuire à la vie d’autrui si je n’en avais pas de raison, et là, il était question d’innocents, dont des hommes, des femmes, et des enfants. De plus, Paddra était la cité de la prophétesse, protégée elle-même par l’immortel Caius. Il m’aurait massacrée si j’avais choisi de venir attaquer la cité avec ma magie. Quoiqu’il en soit, aux yeux de ma mère, le simple fait que j’ai été l’un des rares l’Cie à avoir rencontré son eidolon ET à avoir réussi son épreuve, j’étais une élue de la Déesse du Chaos et des Hommes.

- Tu es fantastique ma chérie !! Et comment était-il ?
- C’était un lion ailé … enfin c’était vaguement son apparence du moins. Il s’appelait Marthym, mais lui, il était lié à la lumière … Si je devais avoir un eidolon, j’étais persuadée que ca en serait un lié à la foudre. Je me grattais la tempe de mon doigt. Mais ma mère se mit à réfléchir et finit par plisser des yeux en souriant.
- La foudre est un éclat de lumière très vif. Et je pense que ce Marthym ne représentait pas ton affinité, mais ce que tu as dans ton cœur. Je haussais un sourcil.
- J’ai été un Cie’th Immuable qui a été surnommé La Tortionnaire à cause de mes actes pendant des siècles et ce même monstre sommeille encore en moi. Je ne suis pas sûre qu’on puisse dire que j’ai un cœur très pur et lumineux, comme tu sembles le faire comprendre.
- Je ne parle pas de ca. Tu es devenue un Cie’th uniquement parce que tu as refusé de nuire à la vie d’autrui. Tu as préféré nuire ta propre vie pour cela et beaucoup de personnes aurait été trop égoïste, ou aurait eu trop peur du sort qui leur était réservé, pour le faire. Ils auraient préféré tenter d’accomplir leur Tâche par désespoir plutôt que d’attendre que le glas sonne. Le regard de ma mère se fit plus doux. - Ce n’est peut-être pas par hasard si Etro a choisi de vous ramener tous les deux à la vie. A ses yeux, tu méritais une seconde chance. Elle te l’a donné, mais le destin a voulu que vous mouriez ensembles … et votre nouvelle chance, vous l’avez sur ce monde. Différent, sans fal’Cie, sans l’Cie, et sans Cie’th …

Ma mère essayait de me dire que j’étais quelqu’un de bien là où j’en doutais moi-même car mon passé finissait toujours par me rattraper, quoiqu’il arrive. Je ne sais pas si c’est le fait que ca sorte de la bouche d’un de mes parents, mais ces mots ne m’avaient jamais paru si … apaisant. Comme si ma conscience perdait un peu en poids.
Le silence s’installait donc, mais ce n’était pas ce genre de silence lourd et pénible – du moins à mes yeux. Je me sentais … bien. Oui, bien. Toujours est-il que lorsque le repas se terminait, on se baladait dehors main dans la main avec Yusuke. Malgré tout, il y avait quelque chose dans les propos de ma mère qui m’avait interpelé.

- Désolée pour cette discussion me concernant … J’ignorais que ca allait tourner comme ca mais … A bien y réfléchir, je crois que j’avais besoin de l’entendre de la bouche de mes parents … Ils n’ont jamais pu le faire, après tout. Car Yusuke avait essayé à de nombreuses reprises de le faire. Et si sur le moment ca faisait du bien, ca finissait toujours par revenir me hanter. Avoir un lourd et très long passé n’était pas une bonne chose. - Mais je ne sais pas … Avec ce que j’ai dit au sujet des Cristaux, et quand elle a dit qu’on avait été envoyés sur un monde « sans fal’Cie, ni l’Cie » … J’ai l’impression qu’elle sous-entendait qu’on ne devrait pas retourner chez nous, car Gran Pulse m’avait déjà fait mourir deux fois.

Je rougissais un peu. C’est comme si elle avait dit que si on réussissait, et qu’on retournait sur Gran Pulse d’une façon ou d’une autre, je pourrais mourir une troisième fois … En soit, j’étais un être humain et il arriverait bien un jour où j’allais perdre la vie hein. Mais elle entend bien de la perdre de façon « naturelle » plutôt que brutale comme ca avait été le cas à chaque fois.

- Pourtant eux aussi ont eu envie de retourner à la maison … Et une part de moi a vraiment trop de mal à s’y faire. A cette idée de ne plus jamais revoir les décors et paysages uniques de notre monde.

Rien ici, absolument rien, n’était comparable à tout ce qu’on avait pu voir sur Gran Pulse. Et quelque part, nous demander de renoncer à Gran Pulse, à l’heure actuelle, ca sous-entendait de nous demander de cesser notre quête des Cristaux. Mais je ne pouvais décemment pas imaginer qu’on plaque tout maintenant alors que nous avions déjà deux Cristaux, pour s’installer quelque part. Non, je n’arrivais pas à le concevoir. Cette idée d’avoir commencé quelque chose que je ne finirai pas, ca me laissait un goût vraiment amer en bouche, c’était frustrant.

Spoiler:

Oui, ils en savaient surement déjà trop, mais avoir un orbe n'était pas si important, il fallait juste qu'ils ignorent qu'on avait déjà un cristal...
«Si on les interroge et qu'ils disent juste qu'on recherche les cristaux, ce n'est pas grave. C'est pas comme si on était les seuls... cette information n'a pas trop besoin de rester secrète tant qu'on reste discret désormais à côté.» car oui, on cherchait les cristaux, et cette révélation entraîna forcément une autre question: pourquoi faire.

Je ne m'attendais pas à ce que Sheli en vienne à raconter son histoire, le temps passé en tant que L'Cie, son épreuve face à Marthym avant sa transformation en Cie'th, puis en Immuable. J'aimais assez la conclusion de Sybille à ce sujet, sur le fait que si mon épouse était tant affiliée à la foudre, c'est qu'elle avait de la lumière en elle, d'où son lien avec Marthym aussi. Oui, j'aimais bien cette version, sauf que je comprenais bien son sous-entendu vis à vis de notre objectif, et je préférais clarifier la situation
«Nous voulons ramener le Gran Pulse du passé ici. Avec ses terres saines et son peuple, mais sans les Fal'Cie. Et donc, sans L'Cie. Sur Gran Pulse, vous n'aviez pas besoin des Fal'Cie à part pour réguler l'écosystème, hors sur Héméra, il n'y en a pas besoin. À quoi bon faire un vœu via des cristaux tous puissants si on ne peut pas demander quelque chose de très précis?»

Les parents de Sheli pouvaient voir ma propre détermination dans mes yeux, ce qui devait les étonner puisque moi-même, je viens de Cocoon et pourtant, je n'avais pas du tout l'intention de ramener le Cocon sur Héméra. Cet endroit ne servait à rien avec ses habitants incapables de se cuire un œuf sans l'aide d'un Fal'Cie pour le mettre dans la poêle!

Enfin, le repas était terminé, Aymeric devait retourner travailler et Sybille s'occuper des champs, alors nous on allait faire un tour et tant qu'à faire, on se faisait quelques courses pour le voyage à venir jusqu'à Timber. Il faudrait aussi peut être qu'on aille en plaine pour se défouler sur quelques monstres afin de gagner des gils, il ne fallait pas oublier qu'on voulait aussi gagner des sous pour aller dans l'espace, mais pour l'heure, Sheli s'excusait surtout pour la conversation...
«J'espère juste que ça n'a pas été trop dur pour toi d'en parler. Quant à ta mère, j'espère que ce que je lui ai dit a pu la rassurer sur nos intentions. Je comprends qu'elle n'ait pas envie que tu sois maudite à nouveau, mais ce ne sont pas les terres de Gran Pulse qui t'ont porté la poisse, mais plutôt les Fal'Cie.. et eux, ils ne viendront pas ici.»

Donc oui, j'espérais que la manière dont j'avais expliqué les choses allaient leur convenir et qu'ils allaient y réfléchir. Pour le moment, on marchait et on se dirigeait donc vers la sortie de la ville bien que ce n'était pas trop notre but non plus.
«Ça te dit qu'on aille se défouler un peu? Notre combat contre Kuja n'aura duré que quelques secondes, on ne peut pas appeler ça un vrai combat! Y'a peut être quelques bestioles qui pourraient nous rapporter des gils dans le coin?» et puis, je pense que ça nous ferait du bien un peu. Certes, être blessé n'est pas non plus une chose agréable, mais des fois, ça faisait du bien de se vider la tête...

La discussion chez mes parents m’avait laissé perplexe. Yusuke avait voulu clarifier les choses avec mes parents, pourtant j’avais eu l’impression que ma mère nous demandait subtilement d’abandonner notre quête, là où mon père nous faisait entièrement confiance – comme il l’avait dit – et nous savait capables de braver le danger. Mon époux espérait que parler de mon passé n’avait pas été trop dur pour moi, tout autant que ce qu’il avait dit à ma mère la rassurerait, à savoir, ramener Gran Pulse d’auparavant, sans Cocoon pour faire disparaître les tensions, et sans les fal’Cie pour ne pas avoir des personnes maudites.

- Ca va aller pour moi, ne t’en fais pas. C’est sûr que ca me donne toujours une pression dans la poitrine de me souvenir de tout ca, mais bon. Quant à ma mère … Je comprends ce qu’elle peut penser, mais l’idée d’abandonner me donne un goût amer en bouche. J’espère qu’elle comprendra aussi nos motivations.

On avait regardé quelques petites choses en ville avant de se diriger machinalement vers la sortie de Winhill. Yusuke proposait d’aller se vider la tête en allant se défouler dans les plaines et je hochais la tête. J’avais récupéré mon katana donc on pouvait y aller. Et cogner sur quelque chose, croyez-moi que c’est aussi un excellent moyen de se vider la tête ! On est concentrés sur la bataille, alors on ne pense pas à ce qui est autour.

- Yep. Celui qui explose le plus de monstres gagne !

Autant pimenter les choses héhé. On quittait donc le village pour s’en éloigner le plus possible et aller à la rencontre des monstres … Pour une fois, ce n’était pas eux qui viendraient nous chercher mais l’inverse ! Malgré tout pendant le trajet, je me rappelais notre conversation et je me faisais un peu songeuse.

- Par contre je viens de penser à quelque chose … Est-ce que certains endroits de Gran Pulse ne vont pas disparaître si on décide de ne pas y mettre les fal’Cie ? L’histoire risque d’être modifiée là-bas, tu ne crois pas ? Je marquais une pause pour voir sa réaction, avant de m’expliquer. - Je ne dis pas que je veux absolument que les fal’Cie soient là, ca va hein, ils m’ont assez attiré de problèmes comme ca. Mais je pense à des endroits comme la Mine de Mah’habara. Cette dernière existe parce qu’Atomos en a creusé les galeries. S’il disparaît, il n’y aura plus de mine ? Ce ne sera qu’une chaîne de montagnes qui séparera la région d’Haerii de celle d’Oerba ?

Les sources de Sulyya seraient toujours là en revanche, puisque Bismarck ne vivait que dans l’eau des sources. La Tour de Taejin serait toujours présente puisqu’elle n’était pas construite par un fal’Cie, mais par le dieu Lindzei, on n’y trouverait juste plus Dahaka. Mais surtout, toute la culture pulsienne avait été mise en place aussi en fonction des fal’Cie, nos traditions et toute notre histoire finalement …

- A moins que les fal’Cie aient existé et qu’ils disparaîtront juste lorsque Gran Pulse fusionnera avec Héméra ? Comme ca a été le cas pour les mondes actuellement présents ? Il faudrait qu’on demande à cette fameuse Chimère ailée si on la trouve … C’est que ca ferait bizarre d’avoir une Gran Pulse totalement modifiée !!

J’espérais bien que ca marcherait dans ce sens-là … D’ailleurs pourquoi il n’y a que ces quatre mondes en particulier qui ont fusionné et pas les autres ? Puisque visiblement, il existait d’autres mondes peuplés par les Hommes, ou d’autres civilisations.

Une vraie furie. Je me tortillais dans tous les sens pour essayer de me libérer. Je ne faisais pas attention à Yusuke, je m’agitais juste dans l’espoir de me libérer … mais je n’y parvenais pas. Et finalement, le dernier souvenir que je gardais en mémoire, c’était ce coup dans la nuque … et le noir total. Lorsque j’ouvrais les yeux, j’étais dans un lit, dans une chambre … et il me fallut plusieurs secondes pour réaliser que j’étais à Winhill, et que je repère mon époux … Mais il y avait quelque chose dans son regard qui me perturbait.

- Yusuk … Je me redressais, et je remarquais que j’avais les mains liées. Hein ? Qu’avais-je fait ? - Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi ai-je les mains attachées ?

J’essayais de me rappeler, j’avais quelques petits flashs qui me revenaient en tête. Les chenilles … ce mal de crâne … Oh … Je m’étais énervée sans raison. J’avais envie de les tuer. De tuer les monstres. J’avais envie de les écrabouiller comme si Zénobie s’était emparée de moi, et pourtant, ca n’avait pas été le cas … J’entendais un « désolé » et Yusuke qui s’était approché … Je sentais une douleur dans ma nuque. J’avais envie de passer ma main sur cette dernière pour la toucher, mais je ne pouvais pas dans mon état actuel … Il m’avait assommée ? Il avait vraiment osé faire ca ? Je soupirais et levais les yeux vers lui. Je paraissais calme. Au premier abord.

- Je vais bien … Désolée pour tout ca … Tu peux me détacher tu sais ? J’ai l’impression d’être en prison là. Ou que tu as des envies très particulières …

J’essayais de détendre l’atmosphère pour qu’il se rassure et vienne me libérer. Je tendais mes mains pour qu’il les retire et une fois libre, je ne faisais rien. Rien, mais je le regardais droit dans les yeux avec un air purement … neutre. Pas de colère, pas de tristesse, pas de déception, pas de peine, mais pas de joie non plus. Rien. Il n’y avait rien. Et pourtant les sentiments étaient bien là, et finalement, le coup partit tout seul. Je lui avais mis une claque digne de ce nom, le « clac » fut violent et avait bien retenti dans la pièce, sa tête s’était tournée toute seule et sa joue devenait déjà rouge. Et seulement là, je fronçais les sourcils. Oui je vais le tuer !

- Comment as-tu pu me faire ca !? T’as levé la main sur moi ! T’as cru que quoi ? Que j’allais te tuer !?? Je suis désolée, je ne sais pas ce qu’il s’est passé ! Ce truc m’a rendu complètement dingue, mais c’est quoi cette réaction !? Plutôt qu’attendre et peut-être chercher une meilleure solution, j’assomme ma femme, ca va plus vite ?? Je me massais enfin la nuque. Bordel c’est qu’il a visé juste en plus pour m’avoir du premier coup ! - En plus tu m’as fait mal !

Bon je m’attends de très loin à ses arguments pour sa défense. J’avais pété un câble et il ne savait pas ce que j’étais capable de faire, blablabla, certes, mais quand même !! Moi si les rôles avaient été inversés, je ne l’aurai jamais frappé ! J’étais attachée et prisonnière des fils de nos ennemis et je n’arrivais pas à me libérer, quoiqu’il arrive, je n’aurai rien pu lui faire !! Malgré tout il y avait une part de fierté et je sais que peu importe ce qu’il me dira pour sa défense, et qu’il ait raison ou non, je resterai énervée à cause de ce qu’il a fait.

- Ca va être ca maintenant ta réaction ? Dès qu’il m’arrivera un truc et que t’auras peur, tu vas me cogner un coup pour que je te foute la paix ?

Je me levais brutalement, je ne voulais pas qu’il me touche. Pas après ca. Je me tenais toujours la nuque, et je me dirigeais vers la porte. Là j’étais en pétard, et ce n’était pas à cause d’un monstre qui m’avait infligée je ne sais quoi ! Ou peut-être que j’avais encore quelques restes, j’en sais rien, mais j’étais bien lucide quand même.

- Maintenant tu m’excuses mais je vais m’occuper de la douleur que TU m’as infligée. T’aurais pu me péter la nuque p’tain …

Bon j’exagérais – quoique – mais là c’est bon, j’étais clairement de mauvais poil. Je claquais la porte sans même attendre son avis et descendre pour demander une poche de glace mais l’aubergiste n’en avait pas à disposition. Tant pis, je lui prenais un torchon que je mettais à plat sur le comptoir pour user de ma magie de glace et former un gros glaçon que je pillais rapidement, puis je repliais les bords de la serviette pour en faire un sac que je nouais avec un élastique que j’avais à mon bras, et hop, je le mettais sur ma nuque. La sensation de froid me fit frissonner mais une fois habituée, le contact faisait du bien. Je sortais ensuite dehors pour m’asseoir sur le rebord de la fenêtre de l’auberge. Je n’avais ni envie de me balader, ni de voir personne, donc je ne risquais pas d’aller me réfugier chez mes parents. Surtout si c’est pour sortir que mon époux m’a démoli la nuque, ca fait moyen quoi … Même s’il avait de bonnes raisons pour, mais vraiment. L’idée de me faire frapper par l’homme avec qui je suis mariée, ca passait assez mal. C’était bien la première fois qu’il en venait à faire ca.

Jamais le temps ne m'a paru aussi long. Je ne m'étais même pas douché, rien. J'aurais surement pu aller chercher à manger, quelque chose en attendant qu'elle se réveille, mais j'étais seulement resté là, assis sur le petit fauteuil près de la fenêtre à la regarder dormir, les mains attachées. Je n'arrêtais pas de me tripatouiller les doigts, affichant un air particulièrement coupable devant la situation, imaginant sa réaction, imaginant la réaction de son père, tout un tas de choses et d'hypothèses défilaient dans ma tête sans que je ne sache laquelle serait la bonne.

Puis elle s'était réveillée.

Dans un premier temps, elle paraissait calme, mais je me méfiais quand même, fixant ses yeux à la recherche d'indice qui pourrait me dire qu'elle était toujours sous l'emprise de cette... chose. Mais non, elle était visiblement normale. Je la détachais donc, bien que je restais prudent, mais je devais reconnaître que je n'avais pas vu la gifle fulgurante qu'elle m'envoya... la douleur était cuisante, mais ce n'était rien avec l'étincelle que j'avais pu voir dans son regard pendant le quart de seconde qui l'avait précédée et qui m'avait surement fait perdre mes moyens...

Puis ce fut le flot des reproches, honnêtement je ne devais pas en mener large à cet instant, une main sur la joue à la regarder déferler sa colère sur moi... le regard profondément malheureux jusqu'à ce que j'ai l'occasion d'en placer une
«Arrête! Je ne t'ai pas fait mal! J'ai pas eu besoin de taper fort! Je sais où viser pour assommer quelqu'un! C'est juste le nerf qui a été légèrement pincé, ça va passer vite... je.. tu ne sais pas.. tu crois que ça m'a fait plaisir d'en arriver là?»

Je sentais presque les larmes me monter aux yeux, mais je ne comptais pas la laisser croire que j'avais fait ça sans réfléchir non plus!
«Tu ne sais pas... tu pensais peut être que jamais je n'en viendrais à te frapper, mais crois moi que jamais j'aurais pu croire que tu pouvais me regarder comme ça! Quand j'ai tué le dernier monstre, tu m'as lancé le pire regard de haine que je n'ai jamais vu! Même Zénobie à côté c'était un chaton en manque de câlin!» j'avais malgré moi haussé la voix et elle pouvait entendre malgré tout que ma voix était brisée, mais visiblement, ça ne changeait rien et elle pensait vraiment que je comptais la frapper dès que l'occasion se présenterait. Je baissais alors les mains, mes épaules s'affaissaient sans que je ne puisse rien dire qui puisse arranger la situation

«Si j'avais disposé d'un sort de sommeil, j'aurais essayé de t'endormir en douceur... je ne pouvais pas t'approcher, crois moi que là, j'ai vraiment cru que tu allais me tuer, tu as beau penser que tu ne l'aurais jamais fait, moi je ne t'ai jamais vue avec un tel regard...» je la regardais partir, mettre de la glace bien que je savais que ça passerait vite. Elle était surtout blessée dans son esprit plutôt que physiquement, et je ne pouvais pas lui en vouloir.

Je venais m'asseoir sur le lit et cette fois, je ramenais mes mains sur mes yeux pour pleurer. Je me sentais totalement impuissant face à tout ça, jamais je n'aurais cru en arriver là, j'avais fait attention justement à ne pas lui faire mal, mais elle bougeait tellement sous l'hystérie qu'il était possible que je lui ai fait un peu plus mal que prévu... mais c'était surtout le regard qu'elle m'avait lancé qui me hantait, ou plutôt les deux regards... le premier où j'ai vraiment cru qu'elle me haïssait plus que tout au monde au point qu'elle n'ait qu'une envie, me tuer... et celui qu'elle m'avait lancé là avant de partir, un regard plein de déception et surement même une pointe de dégoût. Hier avait surement été l'une des plus belles journées de ma vie, aujourd'hui était la pire sans aucun doute. Je me demande si ça n'aurait pas été mieux que je la libère et qu'elle me tue toute à l'heure tiens...

Le temps défilait, je ne savais pas combien de temps s'était écoulé, mais je finissais par me lever, mes yeux étaient rougis par les larmes mais peu importe, je sortais pour la chercher. L'après-midi touchait à sa fin, le ciel était teinté d'une belle couleur violacée et il faisait plus frais. Je mettais mes mains dans mes poches jusqu'à baisser les yeux pour repérer les traces qu'elle aurait laissées. Je finissais par la retrouver, affichant encore un air penaud, la tête rentrée dans les épaules.
«Je sais que rien de ce que je pourrais dire changera ce que j'ai fait... je te jure que je suis vraiment désolé... je... ne voulais pas te frapper, je voulais juste t'endormir et je n'avais rien sous la main pour ça... je ne cherche pas d'excuse ni rien, j'en mérite pas mais... pardon, vraiment...» je finissais par me baisser afin de me retrouver à genoux devant elle, le regard implorant, c'était surement la première fois qu'elle devait me voir dans un état pareil...

Evidemment, je m’étais attendue à ce que Yusuke se défende hein, mais j’étais quand même sortie prendre l’air tout en gardant ma poche improvisée de glace dans la nuque. Il était sûr d’avoir bien visé, je n’en étais pas très sûre. Peut-être que je m’agitais trop, j’ai du mal à me souvenir, mais je me disais que sous le coup du stress et de la panique aussi, il avait pu se foirer, et je le sentais bien là !
Je ne comprends pas comment les choses peuvent basculer ainsi. Un jour, un moment, c’est les plus beaux instants du monde, et l’instant d’après, c’est le pire. C’est ca aussi la vie de couple, tout n’est pas toujours aussi rose qu’on ne le croit … Tout comme je savais au fond de moi que je n’étais pas la victime dans le fond, mais une certaine fierté plus la blessure psychologique qu’il m’avait infligée m’empêchaient d’être calme pour le moment.

J’étais assise sur le rebord de la fenêtre, mais j’avais fini par me lever pour marcher un peu dans le village. Oh on ne pouvait pas dire que je me changeais les idées, car même si je marchais et qu’inconsciemment, je savais où j’allais – c’était un automatisme – ma tête était encore dans toute cette histoire. Si lui ne m’avait jamais vu avec de tels regards, moi je ne l’avais jamais vu aussi triste, dérouté, et je n’avais jamais lu autant de culpabilité dans ses yeux. Au final, le temps défilait, et plutôt que se dissiper, le poids sur mon cœur ne faisait que s’alourdir. J’avais fini par m’asseoir sur les rebords d’un enclos, au bord de la route. Le ciel prenait une teinte sombre au fur-et-à-mesure que le temps passait, il faisait presque bientôt nuit, et je sentais que je commençais à avoir … peur ? Peur de rentrer. Je n’avais pas peur dans le sens où je craignais que Yusuke lève la main à nouveau sur moi – de toute façon je risquais de l’exploser bien avant si je déchaînais mes foudres, au sens propre du terme – mais j’avais surtout peur qu’il n’ait plus envie de me voir après être partie de la sorte sans daigner vouloir comprendre dans un premier temps.

Mais au bout d’un moment, c’est lui qui vint me chercher. J’entendais des bruits de pas, et je n’avais pas besoin de lever totalement les yeux que je savais que c’était lui. Sur le coup, je refusais de le regarder. Pas par colère. Par appréhension. Mais alors qu’il s’excusait, je prenais mon courage à deux mains pour l’observer, il se mettait carrément à genoux – ce qui me perturba un peu – et je remarquais ses yeux rougis, trahissant ses larmes. Et son air honteux ne fit qu’accentuer ma propre culpabilité. Si bien que je finis par sortir un :

- Tais-toi.

Qui pouvait paraître bien froid sur le moment. Et pourtant s’il levait les yeux pour croiser mon regard, il pouvait remarquer que je n’étais pas énervée. J’avais envie de pleurer. Je lâchais la rambarde sur laquelle j’étais appuyée et assise pour me jeter dans ses bras et le serrer contre moi. Je ne sais pas si j’étais soulagée quelque part qu’il soit venu, me prouvant indirectement qu’il ne m’en voulait pas, ou du moins, qu’il n’avait pas envie de me fuir. Mais je me sentais aussi coupable que lui et finalement la pression redescendit d’un coup et je me mettais à pleurer à chaudes larmes en balbutiant maladroitement des « désolée », « c’est de ma faute », et d’autres phrases du genre. Je n’étais pas sûre qu’il comprenne la moitié de ce que je disais d’ailleurs …

Malgré tout, j’essayais de me consoler comme je le pouvais et de me dire que j’étais bête de douter ainsi. Un couple parfait, ce n’est pas un couple qui ne se dispute jamais. Un couple parfait, c’est lorsque les grosses disputes éclatent, et que chacun arrive à pardonner à l’autre. C’est ce qui en fait sa force.

Je me sentais envahie d’une telle culpabilité, je me sentais bête et honteuse de lui avoir fait autant de mal qu’il m’en avait fait, si bien que je n’arrivais pas à m’arrêter de pleurer. Je n’arrivais pas à me calmer, si bien que par moment on avait l’impression que j’étais en train de m’étouffer dans mes propres larmes. Moi je lui pardonnais. Mais lui ? Est-ce qu’il me pardonnera ?

Je crois que je n'avais pas souvenir m'être jamais senti aussi malheureux... lorsque nous sommes morts la première fois, tout s'est passé si vite que je ne sais même plus lequel de nous deux est mort le premier. Il y a bien eu le moment où je suis sorti de l'Au-Delà, où elle n'était pas à mes côtés, mais j'étais encore tellement déstabilisé de me retrouver en terrain inconnu que je n'avais pas eu le temps de réaliser vraiment qu'elle me manquait sur le moment, et je l'avais retrouvée si vite...

Mais là, j'avais vraiment l'impression de l'avoir perdue, j'étais profondément désolé et malheureux, les larmes aux yeux, je ne trouvais pas les mots pour me justifier, jugeant surement que j'étais peut être impardonnable. Je n'avais pas voulu lui faire mal, je n'avais pas voulu la blesser, mais d'un autre côté, son état m'avait bien déstabilisé et je ne pouvais nier qu'il était possible que je me sois loupé et qu'elle en ait souffert... la tête baissée, je ne savais pas quoi dire et elle finit de toute manière par me taire. J'avais une boule dans la gorge et je levais les yeux vers elle, craignant surement de croiser son regard et d'y voir encore cette colère et cette déception. Mais au lieu de ça, je voyais.. du regret?

Elle me sauta au cou, je perdais l'équilibre mais je mettais une main derrière moi pour ne pas tomber, l'enlaçant par la taille de l'autre pour ne pas qu'on tombe ensembles.. elle avait réfugié son visage dans mon cou et ne cessait de marmonner des paroles que je ne comprenais pas. Je croyais percevoir un "je suis désolée" mais je n'étais pas sur, et de la peine mon visage passa à l'incompréhension
«Pourquoi tu t'excuses? C'est pas ta faute... ce sont ces monstres qui t'ont fait... quelque chose.» contrairement à moi qui étais parfaitement conscient de mes actes, à mes yeux, elle n'avait rien à se reprocher. Même si j'avais eu peur, même si j'avais eu mal en voyant ce regard emplis de haine, elle n'y était pour rien. Je ne savais pas qu'elle attendait que je lui pardonne car je n'avais rien à lui pardonner selon moi... je ne faisais donc que m'asseoir, la faisant légèrement basculer vers l'avant pour qu'elle soit totalement dans mes bras et je l'enlaçais tendrement en caressant délicatement son dos...

«S'il te plaît... arrête de pleurer... je suis désolé, je te jure que jamais je n'ai souhaité te faire mal... j'ai paniqué, j'ai été stupide je...» oui, elle voulait que je me taise, mais à mes yeux j'étais le seul fautif et je n'avais rien de mieux à faire ou dire que m'excuser encore et encore, et même ça j'étais persuadé que ça ne pourrait jamais suffire. Elle allait devoir reprendre son souffle et me parler calmement pour que je comprenne de quoi il en retournait, mais là, je ne comprenais juste pas qu'elle se sentait coupable de quoi que ce soit, je pensais juste qu'elle était encore malheureuse de ce que je lui avais fait et qu'elle n'arrivait pas à me pardonner...

Je n’arrivais pas à m’arrêter de pleurer, et Yusuke baignait de toute évidence dans l’incompréhension. Il ne savait pas de quoi je m’excusais, et me demandait de me calmer afin que je lui explique mon point de vue, et ma réaction. Il s’estimait être le seul fautif … J’essayais de reprendre mon souffle et de prendre ses caresses comme moyen d’apaisement, mais il me fallut au moins deux bonnes minutes avant d’arrêter de seulement pleurer … et une trentaine de secondes pour que je reprenne une respiration et un rythme cardiaque presque corrects afin de parler en articulant normalement.

- C’est pas la première fois que ca arrive … Finissais-je par déclarer. Puis je me risquais à lever les yeux vers lui, mais chaque fois que je croisais son regard, mes yeux se noyaient dans les larmes. Mais je ne devais pas me remettre à pleurer ! - Zénobie … Ca … Ce n’est pas la première fois que … que je te fais peur …

Même si c’était inconscient, même si ce n’était pas « moi » qui me contrôlais, ce n’était pas la première fois que je lui faisais peur. Et cette idée de l’effrayer par moment, c’était vraiment insupportable … mais surtout …

- Et plutôt qu’essayer de comprendre ton point de vue et ta réaction, je me suis encore énervée et je suis partie … Je suis … désolée …

Je baissais les yeux. Je sais que quand on s’excuse, il faut regarder quelqu’un dans les yeux pour qu’il ait la preuve que c’était sincère. Ca l’était mais la culpabilité m’empêchait de croiser son regard. J’avais peur que lui aussi soit un peu blessé de ma réaction, même s’il estimait que c’était de sa faute. Mais bon.

- On n’est jamais à cent pourcent fautif dans une dispute … Chacun a toujours sa part de torts.

Et ca, si on ne le réalisait pas, alors les disputes ne s’arrangeaient jamais vraiment. Et moi, je ne voulais pas qu’on se méfie maintenant l’un de l’autre, ou je ne sais quoi. Je ne voulais pas de ca, je ne voulais pas que ca nous éloigne. On était forts et on s’aimait … Donc en lui disant cela, je voulais qu’il comprenne aussi qu’il n’avait pas à s’en vouloir « totalement ». A se désigner comme celui qui a merdé complètement … Ma réaction n’avait pas arrangé les choses après tout hein. Enfin bon. J’attendais de voir ce qu’il pensait …

Dans un premier temps, je devais la calmer. La serrant contre moi, je lui caressais doucement le dos dans l'espoir qu'elle cesse de pleurer. Il lui fallut quelques minutes tout de même, puis peu à peu, je sentais sa respiration se faire plus douce, même si je devais avoir le t-shirt trempé par ses larmes, je ne bougeais pas d'un pouce jusqu'à ce qu'elle recule et qu'elle essaie enfin de s'expliquer.

Ah ben je l'attendais un peu celle la, le coup de Zénobie... mon regard s'était alors assombri, je gardais un mauvais souvenir d'une fois où elle avait manqué de me tuer quand elle avait été pris en possession, mais je savais que tout comme aujourd'hui, ce n'était pas sa faute. Elle ne contrôlait pas ce qu'elle faisait, elle était plus ou moins possédée. Moi je l'ai frappée en pleine possession de mes moyens, c'était différent quoi qu'il arrive...
«Je sais qui tu es, Sheli. Je sais reconnaître Zénobie lorsqu'elle est là, et maintenant je sais comment agir vis à vis d'elle. Zénobie en soit ne me déteste pas, elle n'a pas non plus forcément envie de me tuer si je ne suis pas sur son chemin... j'ai appris à la connaître autant que je te connais toi, elle ne me fait pas peur...» je posais ma main sur sa joue, lui souriant un peu tristement en voyant son visage légèrement bouffi par les larmes

«Là, c'était différent.. j'avais vraiment l'impression que tu voulais me tuer... c'était... terrifiant, oui. Je ne te le cacherai pas, j'ai eu peur. Mais ce n'était pas ta faute malgré tout, tu étais sous l'influence d'un sort, tu ne me reconnaissais pas, je sais que tu ne me reconnaissais pas... jamais dans ton état normal tu ne m'aurais regardé comme ça, je le sais.» je ne voulais pas qu'elle croit qu'avec tout ça désormais, j'avais peur d'elle. Cela ne changeait rien à tout ce que je pouvais ressentir pour elle.

Je souriais alors qu'elle reconnaissait s'être énervée sans comprendre ce que j'avais pu ressentir et je lui mettais une pichenette sur le nez avec un sourire en coin
«Ça par contre, c'est vrai! Mais tu es comme ça, tu as le sang chaud et tu réagis au quart de tour. Mais le plus important c'est que tôt ou tard, tu finis toujours par reprendre le contrôle de tes émotions...» donc oui, j'approuvais ce qu'elle disait, en soit pour la dispute, on avait chacun nos torts. De son côté elle n'avait pas compris à quel point ça avait été dur pour moi d'en arriver là et que je n'avais pas le choix vu la situation, quant à moi, j'allais devoir vivre avec le fait que je l'avais frappée, peu importe les raisons.

«Oui, on a chacun nos torts... mais toi au final, tu n'as pas grand chose à te faire pardonner. Je sais que tu es comme ça, impulsive, franche et parfois brutale. Je t'aime comme ça aussi, tu sais? Moi par contre... je t'ai frappée... ça c'est quelque chose que je n'avais jamais fait jusqu'à présent, et que je n'aurais jamais pensé devoir faire un jour... mais je ferai tout ce que je pourrai pour me faire pardonner, je te le jure!» je prenais sa main et je la serrais dans les miennes en la regardant dans les yeux, j'espérais sincèrement qu'elle pourrait me pardonner un jour, j'ignorais que c'était déjà le cas à vrai dire... je m'approchais doucement, timidement même, cherchant à l'embrasser, mais je visais plutôt la joue, jugeant surement que je ne méritais pas davantage. je collais ensuite ma joue contre la sienne en soupirant doucement, espérant ainsi, peu à peu, retrouver notre complicité qui ne devait jamais disparaître...

Je n’étais peut-être pas moi-même, mais l’idée que Yusuke puisse être effrayé de ce que je pouvais faire, ca me plaisait moyennement … et surtout, je me rendais compte à quel point j’étais vulnérable pour me faire « posséder » ainsi. Lorsque nous irons à Esthar, je veillerai à me vacciner contre cette … chose, afin que cela ne se reproduise plus jamais.
Quoiqu’il en soit, je m’excusais aussi pour mon propre comportement, même si Yusuke ne semblait pas m’en vouloir. Pourtant je sais que je peux être vraiment violente quand je m’énerve, même si je finis toujours par me remettre en question, mais tout de même … Je baissais les yeux, honteuse, à ce moment. Mais à écouter Yusuke, il semblerait qu’à partir d’aujourd’hui, il allait devoir vivre avec sur la conscience le fait qu’il m’avait frappée. Je me rendais bien compte qu’il n’osait pas faire quoi que ce soit pour le moment. Même son baiser, il calcula ma joue plutôt que m’embrasser « normalement » et je soupirais en le serrant contre moi.

- Tu n’as rien à faire pour te faire pardonner enfin … Je sais pourquoi tu as fait ca, et même si je me suis énervée, ca ne veut pas dire que je ne le comprends pas, tu sais ?

Je décollais ma joue de la sienne pour me tourner vers lui et le regarder droit dans les yeux. Je mettais ma main sur sa joue avant de m’approcher pour l’embrasser, posant mes lèvres sur les siennes avec tendresse, espérant ainsi le rassurer aussi … Puis je me reculais et gardais mon front contre le sien.

- Je t’aime. Ne l’oublie pas.

Malgré tout, je doute que ce soit ce soir qu’on s’éclate à fond. Même si on s’était parlés et que le plus gros était réglé, il y avait toujours cette sensation d’avoir le cœur lourd qui restait toute la journée ensuite … Mais je ne doutais pas qu’après une bonne nuit de sommeil, ca irait mieux. Je ne voulais pas que ce soit ce genre de disputes qui fassent qu’on perde notre complicité. Mais ce n’était pas la première que nous avions, même si les sujets étaient différents à chaque fois, et à chaque fois on s’en sortait tous les deux. C’est ce qui faisait la force de notre couple aussi, non ?

- Allez viens. On va rentrer et prendre une bonne douche, nous en avons besoin entre les combats, le stress, et tout ca … Et on va manger quelque chose de léger. D’accord ?

Forcément, pour ma part, j’avais l’estomac trop noué – malgré les calories et l’énergie dépensées au cours des combats – par ces histoires pour avoir réellement envie de manger un repas copieux. Quant à mes parents, inutile de songer à aller manger chez eux ce soir, je n’en avais pas spécialement envie. Nous irions les voir demain matin, même si mon père n’est plus à la maison, je passerai le saluer à la forge, avant qu’on ne reparte pour reprendre notre voyage là où nous l’avions arrêté !
Mais pour l’heure, oui, il valait mieux rentrer. On ne va pas rester assis par terre, dans la poussière, à atteindre que quelqu’un nous pousse jusqu’à l’auberge.

Ce n'était jamais évident de se remettre d'une dispute, peu importe quels en sont les motifs. Je me faisais plutôt timide, ignorant à quel point elle pouvait m'en vouloir même si elle semblait aller mieux que toute à l'heure. Finalement, elle me confirma qu'elle ne m'en voulait déjà plus, qu'elle comprenait les raisons de mon geste et qu'elle semblait me croire lorsque je disais que c'était vraiment un cas de force majeure. Je réceptionnais son baiser avec douceur, souriant enfin à l'idée que petit à petit, on laissait de nouveau cette épreuve derrière nous...

«Et je t'aime encore plus!» comment ça c'est de la triche? J'affichais un petit sourire malicieux, puis je me relevais. J'avais un peu mal aux genoux, ça faisait un moment que j'étais dans cette position alors qu'elle était confortablement assise sur le banc de son côté. Mais ça n'avait pas d'importance, le plus important était qu'on se pardonne et qu'on avance. J'approuvais donc son idée, une bonne douche, un petit repas et une bonne nuit sous la couette.

«Oui, allons-y. Surtout que demain, on a encore quand même une bonne route à faire jusqu'à Timber, même à dos de chocobo, ça risque de prendre quelques heures...» je me mettais alors à bâiller, c'est que oui, la journée avait été quand même assez crevante. Je prenais la main de Sheli pour rejoindre l'auberge, je me demandais s'il ne fallait pas quand même appeler ses parents ou au moins leur envoyer un message pour leur dire qu'on ne rentrait pas ce soir - j'avais pas souvenir avoir vu un téléphone chez eux - mais finalement, je jugeais que mon épouse savait ce qui était le mieux et une fois à l'auberge, je jetais mon sac dans un coin avant de me diriger vers la salle de bain.

«Allez hop, à poil!»oui, très romantique je sais! Mais vu qu'on n'allait prendre qu'une douche, ce n'était pas la peine d'imaginer qu'il pourrait se passer quoi que ce soit - oui car faire l'amour sous la douche, c'est nettement plus crevant que dans un bain, et là je suis naze! - je revenais donc vers elle avec un sourire amusé, bien qu'encore un poil timide, puis je prenais ses mains pour l'entraîner avec moi dans la salle de bain. De là, on se déshabillait et on profitait juste d'un petit moment de tendresse, l'eau chaude qui coulait sur ma tête et mes épaules me faisait du bien, j'avais l'impression qu'elle évacuait mes soucis et toute la tension accumulée au fur et à mesure, et ça faisait vraiment du bien. J'avais les cheveux qui me retombaient un peu sur le nez et je levais les yeux en louchant un peu comme pour les regarder

«Hum... ils poussent vite. je vais bientôt devoir retourner chez le coiffeur je pense...» mais bon, j'avoue que je préfère quand même quand j'ai les cheveux longs, donc c'était à voir. Je soupirais doucement et on coupait l'eau pour pouvoir se sécher et sortir. J'enfilais juste une serviette autour de ma taille et à l'aide d'une autre, je me séchais les cheveux. De là, je me tournais vers Sheli, elle voulait manger léger hein?

«Si on se cherchait juste un petit restaurant pour manger dehors? Un truc tranquille, le ciel est tellement sympa ici, ce serait bien de manger tranquillement sous les étoiles, non? J'avoue que même si on a passé la journée dehors, j'ai pas trop envie d'être enfermé...» disons que j'avais envie d'être au calme, et l'avantage de cette ville, c'est que c'est un trou perdu et donc.. que c'est calme de base. Enfin après, j'ignorais si les habitants organisaient des trucs le soir, s'il le faut on va se retrouver au milieu d'une fête, mais vu qu'on avait fait notre mariage avant-hier, je doutais que les habitants fassent la fête aussi souvent... si?

Spoiler:

J’étais contente que petit à petit, cette histoire se fasse oublier. Je me sentais plus légère maintenant qu’on avait parlé, et qu’on s’était pardonnés – enfin, même si Yusuke persistait à croire que je n’avais rien à me reprocher alors que si ! – mais je savais que toute la tension et le stress accumulés ne disparaîtraient qu’après une bonne nuit de sommeil. Pour l’heure, je proposais de rentrer et de manger, je voulais juste qu’on passe une soirée relaxe pour se remettre de tout ca, car demain, nous allions reprendre la route. Yusuke approuvait, aussi nous nous relevions afin de regagner l’auberge. Le soleil était presque totalement couché maintenant, la nuit allait prendre place d’ici peu.

A peine rentrés dans la chambre que Yusuke m’ordonna de me mettre à poil et je haussais un sourcil un peu amusé avec un petit rictus au coin des lèvres. En soit, je savais pourtant qu’on ne ferait rien d’indécent dans la douche, non seulement j’étais fatiguée mais en prime, j’avais encore le cœur trop lourd pour avoir réellement envie. Je le suivais à la salle de bain où je me déshabillais et le rejoignais dans la petite douche pour un petit moment de douceur et de tendresse. Mais en ayant les cheveux trempés et plaqués contre lui, Yusuke remarquait qu’ils poussaient très – trop ? – vite et je me mis à rire doucement.

- Tu es sûr que tu veux à nouveau les couper ? Ca me manque un peu ta coupe en pétard finalement !

Mais je sais qu’à l’origine il avait voulu, entre autre, se couper les cheveux à cause de cette histoire de cambriolage à Bevelle. Je me demande comment la capitale de Spira se porte actuellement, ils doivent sûrement être encore sur les dents de ne pas avoir retrouvé les fautifs ! Bref. Je ressortais de la douche et me séchais, mais je ne me mettais pas en pyjama finalement puisque Yusuke désirait aller manger dehors. J’approuvais d’un signe de tête et enfilais une petite robe blanche, et on sortait dehors pour se diriger vers la place où il y avait le manoir. Il y avait un petit restaurant là-bas. Mais alors que nous étions en chemin dans le village, une femme de la quarantaine nous arrêta, toute essoufflée comme si elle avait couru partout.

- Excusez-moi ? Vous n’auriez pas vu un chicobo ? Avec ses deux mains, elle nous montra globalement la taille de l’animal, qui devait à peine faire la taille de mon avant-bras … - Il s’est échappé et je n’arrête pas de courir partout pour le retrouver ! Et vous connaissez les chocobos, ils sont malins de base, mais alors les petits, c’est encore pire !!
- Je suis désolée nous n’en avons vu aucun, et nous venons tout juste de sortir de l’auberge, alors … Elle soupira en baissant les yeux, la pauvre devait être dépitée. - Mais si on le voit, on essayera de l’attraper pour vous le ramener ! Hein Yusuke ?

Ca me faisait mal de la voir comme ca. Mais il commençait déjà à faire nuit et je me disais que j’aurai dû la fermer parce que courir après un petit chocobo en pleine nuit, c’était quand même moyen ! Mais oui je la comprenais parfaitement, rien qu’à voir ceux de Gran Pulse, les petits étaient horriblement malins lorsqu’il s’agissait d’échapper à quelqu’un. Bref. Nous reprenions le chemin, une petite route de campagne qui nous mènerait jusqu’à la place où se trouvait le manoir, mais je m’arrêtais pour désigner le chemin. Il y avait les rambardes de bois au bord du chemin qui étaient cassées, et une petite crotte jaune venait de passer à toute vitesse avant de s’arrêter au milieu de la route !

- Yusuke, regarde.

Le voilà le fameux chicobo ? Oui oui c’est comme ca qu’on appelle les petits chocobos ! Il semblait grignoter un truc sur la route et je levais les yeux vers mon époux. Attention il va perdre sa virilité pour prendre des yeux pétillants du mec qui voit un truc trop choupi kawai dans cinq ... quatre ... trois ... deux ... un ... Non ? Bon. On l’attrape ou il va détaler à toute vitesse dès qu’on va s’approcher ? Ca nous ouvrira l’appétit, au pire …

C'est vrai que moi aussi, je préfère quand même quand j'ai les cheveux plus longs, surtout que je peux plus facilement les coiffer - oui ok je les coiffe jamais d'habitude mais voilà - et je réfléchissais un peu à la question avant de lui sourire d'un air malicieux
«Oui, je vais les laisser repousser un peu, mais il faudra que je les coiffe plus souvent quand même pour ne pas que l'on fasse trop le rapprochement avec le portrait robot de Spira.» les plaquer un peu plus peut être, plutôt qu'ils partent dans tous les sens, un truc du genre.

Bref, on se préparait à aller manger un morceau, main dans la main, on se cherchait un petit restaurant tranquille - assez loin de chez mes beaux parents de préférence - et on allait donc naturellement vers la grande place du village. Mais en chemin, on croisait une femme qui nous parlait d'un bébé chocobo et mon regard s'illumina un peu! J'avais toujours adoré les chocobos! Je me souvenais d'ailleurs que lorsqu'on était allés au Nautilus, Sheli avait été à deux doigts de m'offrir un chicobo! Mais disons qu'on devait se marier dans les jours qui suivaient et on avait préféré attendre d'être installés pour en prendre un... surement qu'on en aurait adopté un peu après notre installation à néo Bodhum, s'il n'y avait pas eu cette attaque...

Malheureusement là, on ne l'avait pas vu, mais on promettait à cette dame de le lui apporter si on le voyait! Elle nous indiquait son adresse, et on se remettait en route, jusqu'à voir la boule de plumes jaunes sur le chemin devant nous! Sheli avait un poil compté trop vite car je n'avais pas réalisé tout de suite que c'était lui car j'avais le nez en l'air à regarder les étoiles, puis je baissais les yeux et là, j'affichais un air de gamin de 10 ans!
«OUAH! Il est trognon!!» ou comment perdre toute virilité en trois secondes! Je lâchais la main de Sheli et je me précipitais vers lui, mais il prit peur en me voyant et se mit à courir! Ah non! Tu ne vas pas m'échapper!

«Reviens par là toi!» et hop! je me lançais à sa poursuite, sautant par dessus la barrière, je courais ventre à terre jusqu'à lui couper la route, je l'attrapais au vol sous le bras avant de me redresser et le prendre sous les ailes comme un bébé! il pépiait dans tous les sens et se débattait, mais j'affichais un large sourire

«Mouahaha! Je te tiens! Très trop choupi!» je revenais vers Sheli, avec tout ça, je m'étais mis un peu de poussière sur mes vêtements, mais ça partirait assez vite quand même! Je la regardais avec un air profondément heureux et malicieux, puis je le lui tendais avec un large sourire

«Voilà ce petit coquin! Ça te rappelle pas des souvenirs?» il semblait se calmer peu à peu, je le blottissais contre moi pour le caresser derrière les "oreilles" et il fermait les yeux comme s'il s'endormait... je la regardais alors avec une certaine nostalgie

«Tu te souviens? On en voulait un... tu crois qu'on pourra encore en adopter un quand on choisira de s'installer quelque part?» ce serait bien n'empêche... après tout, ce n'était pas parce qu'on était sur un nouveau monde qu'on ne pouvait pas avoir nos rêves encore..

Alors celle-là, je l’ai vu venir à des kilomètres à la ronde. Yusuke qui s’extasie devant des chocobos, il les avait toujours adorés, et … oui bon, vu ce qu’il vient de dire, il venait de perdre toute sa virilité masculine ! Je pouffais de rire mais lorsqu’il commença à s’approcher du petit chocobo, je voulais le retenir.

- Attends ! Il va …

… fuir. Trop tard. Ah bah oui, il a été prévenu, les chicobos, ils sont malins ! Mais rien à faire, mon époux poursuivait la petite bestiole derrière les enclos et la scène me fit rire tout de même, jusqu’à ce qu’il capture sa cible et revienne tout fier et tout content avec la bête à plumes dans les bras ! Il me montrait sa prise, mais j’affichais un sourire triste, lorsqu’il me demanda de faire appel à ma mémoire … Oui, je me souviens très bien … On avait voulu en adopter un à Nautilus, et on a préféré attendre d’être installés à Néo-Bodhum. Et finalement, nous n’avions jamais pu l’acheter à cause de la chute de cette drôle de météorite, qui a libéré des monstres que je n’avais jamais vu de ma vie …
Toujours est-il que Yusuke n’eut pas besoin de me le rappeler du coup, mais bon, la suite de ses propos et son air nostalgique me faisait penser à quelque chose. Je venais caresser la tête du petit, il semblait s’apaiser et devait sentir qu’on ne lui ferait aucun mal. De toute façon me concernant, j’ai toujours eu un certain feeling avec les animaux, quant à Yusuke … La bestiole devait sentir qu’il appréciait aussi ceux de son espèce.

- Bien sûr que je me souviens … Mais je ne sais pas où est-ce qu’on peut adopter des petits chocobos. Les nids sauvages sont bien planqués et surtout bien protégés par les mères, et ceux venant des élevages ne doivent pas être à vendre … Sur Cocoon c’était particulier … Les chocobos étaient une véritable mascotte que tous les enfants adoraient, si bien qu’ils vendaient carrément des poussins dans les boutiques de souvenirs ou dans les parcs d’attraction ! Tiens ? - Tu crois qu’on en trouvera dans ce parc d’attraction dans l’espace ? On peut toujours en prendre un dès maintenant … Non ?

Je savais que ca lui tenait à cœur d’en avoir un, de le voir grandir et l’élever comme si c’était son propre enfant ! Mais s’il préférait attendre, comme il voulait. Mais nous avions eu la preuve jusque maintenant que nous ne savions pas de quoi était fait demain, on devait saisir les occasions et profiter de chaque moment dès que ceux-ci se présentaient. Enfin bon, j’attendais son avis avant de baisser les yeux vers le chicobo qu’il tenait toujours.

- Allez. Ramenons-le à sa propriétaire, et ensuite, on va manger !

Nous cherchions l’adresse que la dame nous avait indiqués, mais bon, si elle avait des chocobos, ca voulait dire qu’elle avait des enclos et que nous devions regarder du côté des fermes … On ne mit donc pas longtemps à trouver et elle nous remercia chaleureusement en nous assurant qu’elle redoublerait de vigilance désormais pour que le petit ne s’échappe plus ! En tout cas pour ma part, une fois qu’on repartait vers le restaurant, je n’avais toujours pas très faim, donc j’allais voir ce qu’ils avaient du côté des salades composées … Avec tous les produits frais qu’ils ont à disposition ici, il y a moyen de faire une sacrée assiette, même avec de la salade !

Spoiler:

Après une telle journée, j'avoue que je ne m'attendais pas à devoir courir partout pour choper un bébé chocobo! J'étais naze et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de sourire avec cette petite bête entre les bras! Je me rappelais qu'on avait failli en avoir un à nous, et cela nous rendait nostalgique, autant Sheli que moi...

Évidemment, il n'y avait pas trop de raison qu'on ne puisse pas en adopter un autre, maintenant qu'on était sur ce monde, mais mon épouse semblait douter de la manière d'en obtenir un. Je baissais pourtant les yeux avant de montrer celui que je tenais dans les mains du doigt
«Ben.. visiblement, on peut en trouver ici, des bébés, non? Et puis ta mère tient un élevage aussi, peut être qu'on pourrait simplement lui demander de nous garder un petit la prochaine fois qu'on vient?» bon c'est vrai qu'il était peut être possible d'en acheter un dans l'espace, mais je me demandais pourquoi Sheli était partie sur quelque chose de si compliqué finalement? On pouvait très bien en avoir un gratos s'il le faut, donc je ne voyais pas pourquoi me ruiner hein?

Moi? Radin? Meuh non!

Bref, je lui souriais avant de me pencher vers elle, le petit toujours dans les bras et je l'embrassais furtivement
«Pour le moment, faut reconnaître qu'on a encore trop la bougeotte pour en avoir un petit.. c'est sur qu'un grand nous serait utile, ça nous ferait surement des économies pour aller de monde en monde, mais je ne me vois pas trimbaler un poussin avec ce qui nous attend...» on se dirigeait quand même vers la maison de la propriétaire, j'avais du mal à me détacher du petit, c'est vrai que c'est tellement mignon quand c'est comme ça.

On rendait la bestiole à sa propriétaire avant d'aller se trouver une petite brasserie sympathique. Tout comme Sheli, je n'avais pas très faim, je me prenais quand même une petite assiette de poisson avec un peu de riz, on avait une vue sur la grande place et en particulier sur le fameux manoir qui dominait presque la ville
«Je me demande bien qui vit là...» enfin bon, mine de rien, c'était assez tentant d'aller y faire un tour pour voir s'il n'aurait pas quelques objets de valeur, mais d'un autre côté, les parents de Sheli vivaient ici et je n'avais pas envie de leur porter préjudice. L'aubergiste nous apportait nos assiettes et on mangeait donc tranquillement, après une telle journée, ça faisait du bien!

«Finalement, on commence à s'y faire à ce monde. Tu te rends compte que si on n'était pas mort sur Gran Pulse, tu n'aurais jamais pu revoir tes parents? À croire que petit à petit, notre destin est bien d'être totalement heureux, non?» je lui souriais avec amusement avant de me tourner pour voir une famille qui se déplaçait avec une poussette, petite promenade du soir visiblement pour calmer le gosse qui ne voulait pas dormir! Je les regardais un temps jusqu'à ce qu'ils disparaissent au coin de la rue, puis je me tournais de nouveau vers Sheli, en souriant.

«Maintenant que j'y pense, on n'a jamais vraiment parlé de nos projets d'enfants... je dis pas que je veux un bébé maintenant hein? On a tout notre temps, et comme le chocobo, c'est pas le moment! Mais un jour? Tu préférerais quoi toi? Un garçon ou une fille?» je suppose que c'est aussi le fait d'avoir revu ses parents qui me fait penser à ça... et d'ailleurs, elle ne veut qu'un enfant ou plusieurs? Nous sommes tous deux des enfants uniques, mais des fois je me dis que j'aurais bien aimé avoir un frère ou une sœur...

Visiblement, Yusuke ne préférait vraiment pas avoir à se balader avec un chocobo, petit ou grand, pour le moment et je hochais la tête, je comprenais son point de vue. Après avoir rendu le chocobo à sa propriétaire, nous étions partis au petit restaurant près du manoir. Yusuke était intrigué par le manoir, mais une fois à table, ce fut tout autre chose qui attira son attention… Moi, j’avais pris une bonne salade composée avec des émincés de poulet froids dedans, et des morceaux de fromage et des rondelles de radis pour la couleur. J’approuvais ses dires lorsqu’il mentionna qu’on s’adaptait de plus en plus à ce monde mais je ne répondais pas, j’avais déjà le nez dans ma salade. En revanche je manquais de m’étouffer lorsque Yusuke commença à parler d’un projet d’enfants ! Heureusement tiens que ce n’est pas pour tout de suite ! Par contre à sa question, je levais les yeux au ciel pour réfléchir.

- Hum je ne sais pas … Si j’ai un garçon, s’il est aussi charmant que son père … Ouh la comment je lui lance des fleurs là ! Mais il est canon mon mari non ? - Le voir grandir et voir plein de filles lui tourner autour, je suis pas sûre que j’apprécie !! Pas mon fiston !

Peut-être que je comprendrai dans ce cas ce que la mère de Yusuke ressentait à mon égard lorsqu’il m’a présentée à elle ? Mais je me mis à pouffer de rire, j’aurai le temps avant qu’il n’atteigne l’époque où il draguera les filles ! Sauf s’il est précoce ?

- Et une fille entre mon caractère et le tien, elle sera élevée comme un garçon manqué ! Attendez là, je suis en train de m’enfoncer ? - En tout cas quoiqu’il arrive, ils auront un caractère aussi merdique que le nôtre … C’est bon signe, ils ne se laisseront pas marcher sur les pieds ! Ce sera juste chiant quand ils voudront avoir le dernier mot avec nous …

Je pouffais de rire avant de prendre un sourire un peu … triste ? Mélancolique ? Je ne sais pas, mais ca fait bizarre cette idée de penser que oui, un jour on sera parents. Ainsi va le cycle de la vie. Mais là, je ne me sentais pas prête du tout à le devenir … Mon sourire disparut petit à petit alors que je jouais avec une feuille de salade dans mon assiette, puis je relevais un peu les yeux vers Yusuke.

- Tu crois que je serai une bonne mère ? Je … Je ne suis pas vraiment sûre d’avoir l’instinct maternel … Quand je vois les gosses bruyants et tout, j’ai surtout envie de les assommer en fait …

Je me mettais à rougir devant mes propres propos. C’était la vérité … Et si un jour j’avais un enfant et que je ne saurai pas l’apprécier à cause de tous les chamboulements et inconvénients que cela m’apporterait ? Si je ne savais pas comment m’y prendre ?? Certes oui maintenant mes parents étaient là, Hinata aussi, ils pourraient nous conseiller … Mais tout de même !

Yusuke et Sheli passent au niveau 27!



Sheli empoche 350 gils et Yusuke a piqué 300 gils dans un coin !

C'était la première fois qu'on abordait ce sujet. Sur le coup, Sheli manqua de s'étouffer, ce qui me faisait sourire! Mais d'un autre côté, même si on avait le temps, ça commençait à faire un moment qu'on était ensembles... quoi... un an? deux ans? tout s'était passé assez vite entre nous, mais ça n'empêchait pas que le temps passait quand même, et qu'on pouvait bien en arriver à ce genre de question.

Je picorais mon morceau de poisson en l'écoutant décrire nos futurs enfants! Pour sûr que quoi qu'il arrive, ils risquaient d'avoir un caractère de merde!
«En gros si je comprends bien.. si on a un garçon, il sera forcément beau comme un dieu mais avec un caractère de merde et une mère qui empêche toutes les filles de l'approcher, et si on a une fille, elle sera aussi belle que sa mère avec aussi un caractère de merde et un père qui sera prêt à mettre des pièges dans toute la maison pour que les mecs l'approchent pas... effectivement, ça promet de faire une famille assez tordue!» remarquez que pour un mec, j'ai dit beau comme un dieu et pour une fille, belle comme sa mère, c'est pour dire à quel point je trouve mon épouse magnifique!

Bref passons, j'éclatais de rire, car effectivement, on était mal barrés! Mais d'ici là, on avait le temps de se calmer un peu après tout! Je continuais de manger alors que Sheli, au contraire, semblait s'angoisser à l'idée de devenir mère et je me mettais à sourire en venant poser ma main sur la sienne
«Bien sur que tu seras une bonne mère! Tu sais, ma mère n'aime pas les enfants non plus, tu verrais comment elle traite les enfants des autres! Mais avec moi, ben c'était pas pareil... je pense que c'est jamais la même chose quand c'est son propre enfant!» je lui faisais un petit clin d'œil avant de prendre sa main pour y déposer un baiser au creux de sa paume

«On a tout notre temps... d'ici là, on aura un pris un peu de plomb dans la tête! Là on est encore comme deux gosses qui découvrent le monde, alors pas vraiment le moment d'en avoir un dans nos pattes! Mais le moment venu, tu verras, je suis sur qu'on sera un chouilla moins cons!» je pouffais encore de rire avant de finir mon assiette. Je me prenais une glace pour le dessert, laissant Sheli prendre ce qu'elle voulait - puis je m'appuyais sur le dossier de ma chaise pour regarder les étoiles en attendant que nos plats arrivent

«N'empêche, on a vraiment de la chance. On a retrouvé nos familles sur ce monde inconnu, et on a la possibilité de ramener notre monde ici avec les autres. Je me dis qu'on a vraiment un destin hors du commun, non?» je la regardais avec un air doux, puis la serveuse nous amenait nos desserts, je réglais la note et on pouvait retourner à l'auberge après avoir fini de manger. La soirée était bien avancée, et on avait une longue route à faire demain! Donc il valait mieux se coucher tôt... mais même si la journée avait eu un passage particulièrement désagréable, elle se terminait bien et j'étais plutôt content.

Demain on découvrirait Timber, je me demandais un peu ce que cette ville avait de spécial?

Parler d’enfants, c’était un poil déstabilisant, même si on avait tourné la chose de façon à en rire plus qu’autre chose. Ah bah oui, avec nos deux forts caractères, nos gosses risquaient d’avoir un gros caractère de merde ! On en profitait pour se lancer quelques compliments, ca me faisait rire plus qu’autre chose, avant de me projeter un peu plus dans l’avenir et là, je me mettais à douter de mes propres capacités à gérer un enfant … Mais Yusuke était assuré qu’on serait de bons parents, qu’avec le temps, on se serait sûrement assagis et serait plus disposés à cela. Quant à l’enfant, il me donnait l’exemple de sa propre mère qui avait su l’aimer, même si elle n’aimait pas les autres mioches. Je me mettais à sourire doucement en fixant sa main, tenant délicatement la mienne et je relevais le regard vers lui.

- Un chouilla moins cons ? Bah dis donc, il va en falloir du travail alors !

Je me mettais à nouveau à rire, oui oui, je suis clairement en train de se foutre de NOS gueules. On finissait alors nos assiettes avant de commander le dessert. Je prenais une salade de fruits, histoire de rester dans le thème de la salade, puis en attendant qu’on nous apporte tout ca, Yusuke répétait combien nous étions chanceux d’être ici tous les deux, et d’avoir retrouvé nos familles.

- Tu te fais vieux, tu radotes. Lui lançais-je pour me moquer de lui, le sourire espiègle aux lèvres. - C’est vrai. J’ignore si nous avons une bonne étoile, ou simplement si les dieux nous aiment trop pour nous voir morts ! Qui sait ? Ca peut paraître hallucinant, mais Etro, ou peu importe son nom ici, a toujours été une déesse compatissante …

Ce qui, d’après nos légendes, lui avait causé bien des torts que d’accorder autant d’amour et d’attention pour les êtres humains. Ce mystère ne serait pas résolu de sitôt de toute manière. On mangeait notre dessert, on payait, et on retournait à l’auberge. Demain, nous irons dire au revoir à mes parents, et nous reprendrons la route …

- Ca me fait bizarre. Une part de moi n’a pas envie de me séparer de mes parents maintenant que je les ai retrouvés … mais l’autre a envie de repartir à l’aventure ! Ca doit me manquer quand même dans le fond.

Ca prouvait surtout une fois de plus que nous avions trop la bougeotte pour le moment. Avant d’aller au lit, j’allais me débarbouiller un peu et me mettais en pyjama, avant de me jeter sur Yusuke sur le lit. Oh j’étais fatiguée donc je ne voulais pas de faire de bêtises particulières, je l’embêtais juste. Je m’allongeais à côté de lui, tournée vers lui tout de même pour le fixer avec un sourire doux. J’étais soulagée tout de même que notre dispute soit déjà un mauvais souvenir. Et après une bonne nuit, il disparaîtrait même.

- Je t’aime.

Murmurais-je avec douceur avant de me rapprocher pour lui donner un tendre baiser en guise de bonne nuit … Puis je me venais me blottir comme à mon habitude contre lui, je n’avais plus qu’à fermer les yeux, et attendre que Morphée vienne me chercher … Oui, la journée se finissait sur une note plus légère.

Oui, je radote. Mais d'un autre côté, j'avais probablement besoin de dire ce genre de choses à voix haute pour m'assurer qu'elles étaient bien réelles. Ma mère vivait ici, à Wutaï, les parents de Sheli à Winhil - tiens, est-ce que nos familles auraient un faible pour les noms en W? - et avec un peu de chance, mon père était toujours sur Cocoon à tenir son Dojo en prouvant à ses élèves que les faibles n'ont pas de place sur leur monde...

Bref, j'étais profondément heureux, malgré notre dispute un peu plus tôt qui s'éloignait chaque minute un peu plus.
On finissait nos desserts et on prenait la route pour retourner à l'auberge. Demain, on irait à Timber, et Sheli semblait appréhender un peu le fait de quitter ses parents.
«Si j'ai bien compris, y'a des mogs qui distribuent le courrier sur tout Héméra, même dans les coins perdus comme Héra ou surement ici. Tu pourras leur écrire ou leur envoyer des photos régulièrement?» d'ailleurs, ça me faisait penser que même si on avait les photos du mariage, on n'avait pas de photos de nous quatre. On en prendrait une demain avant de partir.

Une fois dans la chambre, on se changeait - on avait déjà pris notre douche, donc pas besoin d'y retourner - et on se glissait dans le lit. Je déposais un baiser sur son front, murmurant à mon tour que je l'aimais aussi après qu'elle ait prononcé ces mots, puis comme à mon habitude, je ne m'endormais qu'une fois qu'elle ne bougeait plus.

Le lendemain matin, comme bien souvent, j'étais le premier réveillé et j'allais chercher le petit déjeuner. Café et viennoiseries maison. Je supposais que cette fois, elle aurait un peu plus faim, et j'installais le tout sur le lit pour qu'on mange tranquillement. Pas besoin de répéter le programme, on le connaissait déjà. D'abord aller voir les parents de Sheli pour leur dire au revoir, passer un peu de temps avec eux avant qu'Aymeric n'aille au travail.
On se dépêchait donc de manger, puis on prenait la direction de leur maison. Peut être que Sybille pourrait nous prêter des chocobos pour aller jusqu'à Timber? Je ne sais pas si elle les a dressés pour qu'ils reviennent chez elle si elle les fait sortir. Une fois sur place, elle nous accueillait toujours avec ce sourire, et j'en profitais donc pour lui demander, alors qu'on s'était tous installés dans le petit salon...

«Avant de partir, y'a plusieurs choses que je voulais vous demander... déjà, vos chocobos. Vous en prêtez aux gens pour qu'ils puissent aller un peu partout sur Dol? Et euh... surtout.. est-ce qu'il vous arrive d'avoir des petits? Avec Sheli, on aimerait bien en adopter un, mais pas tout de suite...» je rougissais légèrement ce qui semblait bien faire rigoler mon beau-père, mais peu importe. Oui, quand on parle de chocobos, je perds dix ans d'âge mental - et encore, je suis gentil - j'y peux rien!

Après une bonne nuit de sommeil, les mauvais souvenirs étaient derrière nous, et la journée démarrait très bien malgré l’heure. Il était très tôt, mais nous n’avions pas le choix. Non seulement le trajet serait long jusqu’à Timber, mais il fallait aussi qu’on passe voir mes parents, si possible avant que mon père ne se rende à la forge. Ainsi, on se dépêchait de s’habiller et de prendre notre petit-déjeuner afin de rejoindre la maison de mes parents où ma mère nous accueillit, comme à son habitude, avec ce doux sourire qui mettait n’importe qui à l’aise. On allait s’asseoir dans le salon, et Yusuke en profita pour poser la question sur les chocobos à ma mère. Mon père avait un sourire amusé sur le visage mais je lui donnais un coup de coude pour qu’il arrête de se moquer.

- Hum pour les chocobos, j’ai tout de même un peu peur qu’ils ne reviennent pas. Mais je cultive des chocolégumes, je peux vous en donner pour que vous en attrapiez des sauvages dehors ? Moi peu m’importait, du moment qu’on avait de quoi se rendre plus vite à Timber, je n’avais pas envie de traverser tout le continent à pied. - Et oui, nous avons parfois des petits ! Vous voulez que je garde un œuf de côté la prochaine fois ?
- Non, comme dit Yusuke, ce n’est pas pour tout de suite. Mais quand on s’installera, on aimerait bien avoir notre propre chocobo !

Bon bah apparemment elle n’y voyait pas d’inconvénients. Donc une chose de réglée ! On saurait où venir le chercher quand le moment sera venu. On continuait de discuter, notamment pour raconter la journée d’hier puisqu’on ne les avait pas vus de l’après-midi ni de la soirée. Bien sûr on taisait le passage de notre dispute, mais bon. J’en venais à me poser une question en me rappelant que Yusuke lui-même s’était interrogé :

- Au fait, vous savez qui habite dans le grand manoir sur la place principale ?
- Hum non. Je crois qu’il est inhabité. Et les villageois nous ont dit que les rumeurs disent qu’il y aurait des fantômes à l’intérieur, certains affirment qu’en le visitant et en revenant plus tard dans une même pièce, certains objets sont déplacés … Même s’il y a personne d’autre qu’eux !

Je haussais un sourcil. Un manoir hanté ? Oh la vache, ca donne juste pas envie de le visiter ! Mais est-ce que les fantômes existent vraiment … ?

- Ce serait pas plutôt qu’un petit farceur se cache dans le manoir et fait croire aux visiteurs qu’il y a des fantômes en bougeant tout ce que les gens touchent ?

Ma mère hausse des épaules, signe qu’elle n’en savait rien. Je me tournais vers Yusuke, mais bon. On n’allait pas rester ici pour un manoir de toute manière ! Aujourd’hui, on va à Timber ! Mais on n’oubliait pas cette histoire de photos, et avant que mon père ne s’éclipse à la forge, on prenait une photo de nous quatre pour avoir un souvenir. Et on voyait bien dessus que j’étais heureuse d’être avec eux … Ma petite famille réunie … avec mon mari ! Que demander de plus ?

Toujours est-il que l’on disait au revoir à mon père, puis ma mère nous donnait quelques légumes afin qu’on puisse appeler des chocobos dehors. Je prenais mes parents dans les bras, désormais, dès qu’on serait dans les parages, on passerait les voir !! Et comme disait Yusuke, on pouvait toujours leur envoyer du courrier … Ma mère se tournait vers lui justement en souriant doucement.

- Et bien … Ravie de t’avoir rencontré, Yusuke ! Je suis contente que tu sois celui qui fasse le bonheur de ma fille !
- Mpff, ouais … T’as intérêt à lui donner un petit garçon !!! J’écarquillais les yeux, alors celle-là je l’ai pas vue venir !
- Papaaaaaaaaa !!!

Il éclata de rire avant de filer devant pour rejoindre la forge, mais il se retourna pour nous dire au revoir de la main. Ma mère avait la main devant la bouche et avait envie de rire aussi.

- Maman !
- Oh excuse-moi. C’est que je me doutais qu’il voulait un petit fils ! Mais je ne pensais pas qu’il le dirait de cette manière !

Groumph. C’est quoi ses parents ?

Spoiler:

Comme à son habitude, Sybille se montrait très accueillante! Elle nous avait même servi le café et comme elle savait que je préférais le thé, elle m'en avait aussi préparé une tasse!
On profitait de ces derniers petits instants pour discuter de tout et de rien, j'avais les yeux qui s'étaient illuminés lorsqu'on avait parlé des chocobos, et évidemment, Aymeric n'avait pas perdu une occasion pour se moquer, récoltant un bon coup de coude dans les côtes de la part de mon épouse! Et faut pas croire, ça doit pas faire du bien!

Bref, on se mettait donc d'accord pour venir chercher un bébé chocobo ici lorsqu'on serait prêts à s'installer! Pour ma part, j'en étais plutôt content et je ne pouvais m'empêcher de sourire alors que la conversation déviait désormais sur cette histoire de manoir. Forcément, ça me donnait envie d'aller voir, mais bon, on n'avait plus trop le temps! Il fallait qu'on y aille. Mais avant, on prenait une photo, ce n'était pas évident, Sheli n'avait pas fini son café et avait encore sa tasse à la main, ses parents voulaient tous les deux être à côté d'elle et il fallait quelqu'un pour programmer l'appareil photo!

Résultat, Sheli se mettait sur le côté, ses parents à côté d'elle - sa mère en particulier tenait à être près d'elle et éjecta à moitié son père! Quant à moi, je programmais vite l'appareil puis je me dépêchais de courir pour me placer derrière Sheli, obligé de bien fléchir les genoux pour être à sa hauteur ce qui fait que j'allais paraître tout petit sur la photo, mais peu importe!




Je montrais la photo à mes beaux parents en leur promettant de l'imprimer et de la leur envoyer! Puis il était temps de se dire au revoir...
Sybille nous avait donné des chocolégumes, je prenais moi aussi Sybille dans mes bras pour la remercier de son hospitalité, elle était vraiment gentille avec moi après tout, mais pour mon beau-père par contre, un simple signe de la main fut suffisant! Je haussais les sourcils cependant lorsqu'il parla d'un petit garçon! Et je penchais alors la tête sur le côté

«Vous êtes conscient que ça fera alors un autre homme dans la vie de votre fille hein? On va avoir de la concurrence!» et toc! Ben quoi? C'est vrai! Je pouffais de rire alors que Sheli semblait toute gênée! Moi je trouvais ça plutôt amusant!
On finissait par partir, bien que la situation me faisait bien rire, puis une fois qu'on fut assez loin de Winhill, on appelait un chocobo, gardant l'autre chocolégume au cas où on en ait besoin, puis je laissais Sheli guider cette fois... je regardais le soleil avant de sortir mon carnet pour voir la carte du monde

«Alors.... direction Timber d'abord... plein Est! Toujours tout droit, par là! On va éviter la rivière, normalement on va rester au sec, en dehors du désert en plus, donc le voyage devrait être agréable!» je déposais un baiser dans son cou, puis on se mettait en route. Il allait nous falloir environs trois heures pour rejoindre la ville, donc on y serait pile poil pour le déjeuner!

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Direction: Timber

Sheli gagne 100 gils ! Son mari rafle 50 gils de plus et gagne 150 gils !

Restauration à 100% > - 50 gils chacun

Sheli prend deux Chocolégumes Jaunes et en utilise un !