Dans l'antre du Diable

Ringu&Quentin viennent de Kalm

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Strainshield n’était pas du genre à se vexer facilement. Entendre ce petit jeune le tutoyer et le voir même plaisanter le fit sourire… Mais vu qu’il souriait tout le temps, cela devait être difficile à remarquer. Ce petit Rokurou devait lui paraitre bien prometteur, aussi lui pardonna-t-il tous ses affronts. C’était encore un jeune adolescent à ses yeux. Le genre de petit jeunot qui se croit tout permis. Il pouvait sentir que Varimatras voulait intervenir. Apprendre le respect pouvait se faire en lui cassant les rotules, effectivement, mais il était préférable de le gagner. La loyauté qui en découlerait serait d’autant plus précieuse.

Rokurou Rangetsu, donc, se trouvait être le détenteur de Tonnerre Hurlant. Oh, ce nom aurait pu signifier bien des choses, mais le scientifique ne s’y intéressa pas tout de suite. Cependant, quand le cobaye annonça qu’il serait prêt à travailler pour lui en échange de la recherche de ce simple objet, il eut droit à toute l’attention du nihiliste.

« Dans ce cas, cher Rokurou, nous t’entrainerons, te feront maitriser tes pouvoirs et trouveront Tonnerre Hurlant ensemble. Marché conclu. »

Le fourgon arriva au parfait moment. Les hommes l’occupant ne tardèrent pas à soulever les trois victimes de l’attaque : Seras, Quentin et Ringu. Ils furent évidemment bâillonnés et ligotés, bien qu’on fit en sorte de ne pas aggraver leurs blessures. L’une des soubrettes se retrouva dans le véhicule avec eux. Elle réalisa des prélèvements de sang et les plaça sur une machine pour obtenir certaines de leurs constantes. Puis, elle brancha des perfusions de sang neuf, de groupe O bien sûr, et commença la transfusion alors que le convoi démarrait.

Rokurou, pour sa part, eu le privilège de monter avec le scientifique et Varimatras. Ils auraient beaucoup à se dire sur le trajet. Ils purent alors observer le manoir une dernière fois, juste avant que, d’un ultime claquement de doigts, l’ange du néant n’efface a jamais la vie des servants se trouvant ici. La maison étant excentrée, les pompiers mirent du temps avant d’arriver. Les explosions de gaz n’aidèrent évidemment pas à stopper l’incendie. Le soleil se leva sur les braises fumantes du domaine de Ringu. Les cadavres de ces femmes et hommes qui l’avaient servi gisaient là. Le corps des bandits aussi. Le journal de Kalm parla d’un braquage qui avait mal tourné. La chef de la rédaction, Integra, l’ex de Strainshield, avait également disparue. Et puis la vie reprit son cours, laissant derrière elle les âmes de ces pauvres gens.

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Le voyage jusqu’au Désert de Bikanel fut long, mais les drogues furent suffisantes pour maintenir le trio dans un état de pseudo léthargie. Des analyses régulières furent menées sur eux, si bien qu’ils furent pratiquement rétablis une fois sur place. La science de la Neo-Shinra était performante, et Strainshield était, malgré ses penchants étranges, un excellent médecin.

Une fois sur le sol de Spira, ce furent d’étranges véhicules, semblables à des planeurs qui transportèrent tout ce beau monde en plein milieu de cette large étendue de sable. La chaleur était difficile à supporter, notamment pour Ringu qui amoindrit les réserves d’eau à une vitesse vertigineuse. Heureusement, son calvaire allait bientôt finir.

Une chaine de montagne ne tarda pas à pointer à l’horizon. Elles se rapprochèrent rapidement, jusqu’à ce que l’une d’entre elle ne dévoile une porte cylindrique blindée dans la roche. L’un des conducteurs descendit, entra une série de codes, puis se désigna a une caméra de sécurité. Quelques secondes plus tard, le cylindre se sépara en quatre, laissant pénétrer le convoi en son sein.

Depuis la montagne, difficile d’imaginer une telle architecture interne ! Le complexe était immense, bourré de machines dont la plupart étaient des créations Al-Bhed – quand ce n’était pas tout simplement des automates portant encore le sigle de l’ancienne Shinra. Enfin, d’autres modèles de robots, très différents de tout ce qui existe sur le marché, se baladaient ca et la pour effectuer des taches de manutentions sur des aéronefs disposant de nouveaux moteurs flambant neufs.

Le plus incroyable vint cependant plus tard. En effet, le convoi finit par traverser un immense hangar. Dans ce dernier, une quantité astronomique de métaux précieux était accumulée. Il y avait toujours des robots, mais aussi des Al-Bhed en grand nombre, montant et descendant un gigantesque échafaudage. Au centre de ce dernier, une immense machine trônait. On ne distinguait que son armature pour le moment, mais aucun doute n’était permis sur sa forme finale : celle d’un immense dragon.

Huit colonnes de verre l’entouraient. Si la plupart étaient vides, deux d’entre elles brillaient. L’une d’un éclat bleu pale, et l’autre d’un rouge intense. Des fils reliaient ces colonnes au dragon et en alimentaient une sphère située sur son torse. Quoique soit cet immense monstre de métal, cela ne présageait rien de bon. Le cœur de Ringu se serra. Quel était donc le projet de Strainshield pour qu’il fasse construire une arme pareille?

Le groupe déboucha alors devant une sorte d’immeuble au sein du complexe. Taillé dans la roche, on devinait aisément qu’il s’agissait d’un appartement de fonction. Les gardes sortirent donc Quentin et Ringu du véhicule et les poussèrent sans ménagement dans une grande salle. Elle devait probablement servir de réception. Là, on les sépara. Ringu fut emmener dans une cellule et Quentin fut placé dans sa voisine. Ces dernières n’étaient pas sans rappeler celle de la Shinra, à croire que le scientifique était nostalgique.

De longues heures passèrent.

Un garde arriva finalement devant Quentin. Il ouvrit la porte, pointa son arme à feu devant lui et lui intima de le suivre. Il fut conduis jusqu’au bureau de Strainshield. Ringu, pour sa part, du suivre une scientifique. Son badge indiquait uniquement le nom de « Miriam », mais hormis cela, nul ne savait ce qu’il allait advenir de lui.

Finalement, l’étudiant en médecine se retrouva devant le docteur. Il trônait sur un siège blanc et sphérique. La salle en elle-même se trouvait décorée de nombreux tableaux, mais aussi de légères fleurs aux notes tropicales faisant presque oublier les nombreux écrans derrière le scientifique. Un bureau d’un bois noble séparait les deux individus qui avaient été laissés seuls. Quentin n’avait plus les mains liés, ce qui devait être agréable après tout ce temps. Strainshield avait une série de documents devant lui sur lesquels le jeune homme pourrait aisément reconnaitre sa photo.

« Bonjour Quentin. J’espère que ton traitement, jusqu’à aujourd’hui, n’a pas été trop pénible. Je t’ai fait venir afin que nous discutions. »

Il fit tourner quelques-unes des pages devant lui, puis fut interrompu par un coup de téléphone.

« Oui, Djun. Excellent travail mon petit. Je suis en réunion. Oui. Je te rappellerai. »

Il reprit sa lecture, puis posa finalement le regard sur Quentin.

« Quentin Swordman, ou Kirito, du moins d’après vos conversations avec certains de vos amis sur les plateformes de jeux. Vous avez étudiés dans le Seed à la BGU et avez de bonnes connaissances en informatique. Voila qui est interessant. »

Il posa ses feuilles, puis mit son coude sur la table pour soutenir sa tête. Son sourire dérangeant ne partait toujours pas de sa face de serpent.

« Maintenant, Quentin, j’aimerai savoir ce qui a poussé un étudiant en informatique comme vous à vous rendre dans les sous-sols de Midgar? »

Il avait été difficile de réunir beaucoup d’informations sur le gamin en si peu de temps, mais inutile de dire que mentir n’était pas dans son intérêt… A moins que ce dernier ne soit particulièrement habile ?

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Note au MJ:

Les ténèbres. Mine de rien, se faire mettre KO dans la réalité n'avait rien à voir avec les jeux vidéos. La douleur, les pensées qui s'embrouillent, ce sentiment de s'échapper totalement de son corps... et puis plus rien.

Combien d'heures ou de jours s'étaient écoulés avant qu'il ne se réveille sur ce lit, dur, un peu miteux aussi, et ces murs bruts avec des grilles en guise de portes? Battant des cils, Quentin ramena machinalement sa main au niveau de son cou. De toutes les douleurs, c'était celle qu'il ressentait le plus, là où les crocs de Seras s'étaient enfoncés pour l'empoisonner. Il regarda ses bras, des traces évidentes de piqures, est-ce qu'on l'avait soigné ou drogué? Difficile à dire, il ferma les yeux et commença doucement à passer ses doigts sur chaque parcelle de son corps, avec une minutie chirurgicale, pour connaître son propre état de santé, palpant les organes vitaux pour s'assurer qu'il allait bien, puis il se leva et posa ses mains sur les barreaux

«Hey? Y'a quelqu'un?» un garde s'avança, tout en restant à distance, mais Quentin ne se montrait pas menaçant «je peux savoir où je suis?»
«Tu es sur Spira, c'est tout ce que je peux te dire.» Spira? Quelle drôle d'idée. Baissant les yeux, il remarqua qu'il n'avait plus son boîtier, mais il ne s'inquiétait pas outre mesure, même avec les meilleurs hackers, ils auraient du mal à l'ouvrir sans son consentement. Il y avait de nombreux points de contrôle et le garçon se souvenait bien les avoir tous verrouillés juste après avoir sorti sa deuxième épée. Sentant sa mort probable, il avait eu le réflexe de tout bloquer à ce moment là.

Il retourna donc s'asseoir, mangeant docilement quand on lui apportait quelque chose, et attendant son tour sans poser de questions. Il avait été entraîné par le SeeD, et savait donc que le silence et le calme était préférable dans le cas d'un enlèvement. Il serait peut-être torturé qui sait, aussi il s'y préparait, se rappelant mentalement les étapes et astuces dans le cas où l'on est drogué - surtout se focaliser sur un truc qui n'a rien à voir, des papillons, des pâtisseries, ce genre de choses et ne s'accrocher qu'à ça, répéter cette image inlassablement pour que même dans la folie ou sous l'effet de drogue, cette seule image reste imprimée dans l'esprit.

Puis on vint enfin le chercher. Il se leva doucement et suivit le garde sans broncher. Il se retrouva face à un homme qu'il n'avait jamais vu - il était déjà inconscient quand il était arrivé sur la zone de combat
«Bonjour, Monsieur. En soit, je n'ai pas à me plaindre, je suppose que vu ma situation, ça aurait pu être pire.» car oui, en dehors de la douleur de la récupération de son combat, il trouvait qu'il avait été plutôt bien traité.

L'homme se mit alors à dévoiler son dossier. Le garçon eut alors un léger tressaillement au niveau de la lèvre, s'il avait ces informations sur lui, il est probable qu'il soit aussi au courant pour sa sœur, et vu ce qu'ils avaient fait à la fille de Ringu, cette perspective ne lui disait rien qui vaille. Il était quasi sûr que ces gens connaissaient désormais son point faible. Il tenta de rester calme et ferma un instant les yeux - des papillons, des bretzels, des papillons, des bretzels - il devait retirer toute image personnelle de son esprit pour le moment. Quand il rouvrit les yeux, il se permit de corriger

«Je ne suis pas un étudiant en informatique, Monsieur. J'ai passé une thèse en médecine avec une spécialisation en nanotechnologie. L'informatique n'est qu'un passe-temps.» il tentait de garder son calme au mieux et de ralentir les battements de son cœur au mieux «sauf votre respect.» préféra t'il ajouter à l'idée qu'il l'ait contredit.

Il prit ensuite une profonde inspiration, de toute manière, Quentin n'était pas un bon menteur, malgré les études et les formations par le SeeD, c'était un point sur lequel il était très mauvais
«Maintenant que vous savez mon statut réel, vous devez probablement mieux comprendre ce que je faisais là dessous. Mes recherches portent sur les techniques et technologies qui peuvent permettre d'apporter des soins réels à des patients atteints de maladies que l'on juge, à l'heure actuelle, incurable. Je suis notamment spécialisé dans les nanomachines qui seraient aptes à soigner des maladies de type immunitaires, ma thèse porte sur une technologie apte à remplacer le système immunitaire lorsque celui-ci est défaillant.»

Il laissa Stranshield assimiler déjà ça pour commencer, puis reprit «mais je n'exclus pas dans mes recherches la possibilité qu'un produit, qu'un médicament ou quoi que vous souhaitiez l'appeler, puisse également stimuler voir régénérer un système immunitaire défaillant. D'où ma présence dans les locaux de l'ancienne ShinRa qui avait fait des recherches très poussées dans l'étude des organismes humains afin de les renforcer pour supporter toutes sortes de douleurs au combat. Sans vouloir la reproduire, cela pouvait être une bonne base dans mes propres recherches.»

Il supposait que si l'homme en face de lui l'ignorait, c'est que comme prévu, il n'avait pas pu ouvrir son boîtier. C'était toujours ça de pris. Il gardait son calme, il savait très bien où il était pour avoir vu de nombreux logos, soit de l'ancienne ShinRa, soit de la nouvelle, au cours de son petit parcours jusqu'ici, et depuis un moment déjà, il avait envisagé la perspective de se faire embaucher. Peut-être pour ça qu'il n'était pas plus inquiet que ça... mais il s'était toujours dit que lui-même n'était probablement pas assez intéressant pour eux.

L’homme aux yeux de serpent fut plutôt étonné par la sincérité du jeune homme. Cela lui était bien agréable. Il faut dire qu’avec la capture de Ringu et de Rokurou, il avait fais un grand pas en avant dans ses propres objectifs, aussi était-il de très bonne humeur.

Il posa l’une des feuilles sur le bureau. Sur cette dernière était entouré « Etudiant en thèse de médecine, spécialisation : nanotechnologies. », ainsi que « Loisirs : Informatique et jeux vidéo ». Finalement, ce n’était qu’un CV qu’il avait dû récupérer sur internet.

« Je vois que vous êtes précis. J’aime cette rigueur et cette honnêteté. Elle se fait malheureusement rare de nos jours. Les êtres humains sont si méfiants envers leurs semblables… »

Il se pencha sur ses notes, tout en laissant le soin à son collègue scientifique de présenter les raisons de son entrée au sein du Deepground. Il ne perdait pas de temps celui-là. Tant mieux, Strainshield était un homme occupé.

« Une maladie incurable… Comme celle de votre sœur. Yu…Yuuki, si je ne m’abuse. »

Oui, le démon savait toujours où appuyer pour faire mal, bien que l’écriture Dolienne associée au nom de la jouvencelle fut difficile à déchiffrer. Néanmoins, il ne comptait pas utiliser ce moyen de pression. Pas encore. Le suggérer était suffisant et, en toute honnêteté, une relation de confiance réciproque serait la bienvenue.

« Je suppose qu’il s’agit d’une pathologie rendant inefficace la greffe de moelle épinière ou l’utilisation de cellules souches traditionnelles. Cependant… »

Il se leva et s’approcha de l’ordinateur derrière lui pour y entrer plusieurs lignes de codes. Les différents écrans s’allumèrent et une image de Rokurou et de Ringu apparurent. A cote de ces dernières, de nombreuses informations défilaient.

« … Un traitement à base de cellules souches modifiées, ou plutôt une greffe de thymus à un certain stade de développement, pourrait régénérer le système immunitaire de l’hôte. L’utilisation de nano-robots supprimerait les risques de rejet et permettraient de délivrer les hormones nécessaires au bon développement de cet organe de synthèse. »

Il se tourna de nouveau vers Quentin, prenant la peine de s’asseoir de nouveau.

« Malheureusement, ces cellules souches modifiées et capable de sauver des vies proviendraient d’hommes comme ces derniers. Et entre nous, je doute que le changement en monstre fasse partie des effets secondaires désirables. »

Il prit alors une tasse de café qui reposait depuis le début de l’entretien sur son bureau. Une gorgée plus tard, il reprit.

« Il va nous falloir trouver une cure à ses expériences ratées pour sauver plus de nos semblables. Bien sûr, d’autres pistes sont envisageables. Apres tout, je suppose que vous avez trouvé de nombreuses données au sein de Deepground, n’est-ce pas ? »

Il ouvrit un nouveau tiroir et en sortit la ceinture de Quentin. Le dispositif était complexe, même pour le serpent. Il posa donc l’outil sur la table.

« Honnêtement jeune homme, je tiens à coopérer avec vous. La Neo-Shinra dispose de nombreux outils dont vous pourriez disposer. Je vous embaucherai bien en tant que chercheur, mais je crains d’avoir déjà trop de main d’œuvre. Néanmoins, si vous acceptiez de travailler pour moi hors de ces murs, je pourrai vous donner accès à nos équipements, notre personnel, mais aussi notre savoir. Cela me semble plus qu’avantageux compte tenu de votre situation. Qu’en dites-vous ? »

Concernant ce dernier point, il y aurait toujours des savoirs protégés par l’organisation, sans parler des données propres à Strainshield, mais c’était déjà très honnête. De plus, la recherche de traitements permettrait d’engranger de l’argent si elle se trouvait fructueuse. Sans même parler du fait qu’une telle technologie serait un plus pour les Soldats de l’organisation… Voir des organisations.

Il se mit de profil et admira l’un des tableaux. Une pensée lui vint à l’esprit.

« Vous pourrez continuer de faire équipe avec Ringu. Nous détenons sa fille, aussi suis-je assuré de sa coopération. De plus, s’il se trouve être utile à votre recherche, autant l’avoir à portée de main. Je doute qu’il me pardonne mes actes, mais sa capture s’avérait nécessaire. Il détient en lui le potentiel de réparer les relations que nous entretenions avant l’attaque d’Ultimecia. Faire un juste cadeau à l’Eglise ne pourra que rétablir notre partenariat. »

Il revint vers le jeune homme et posa son menton sur ses deux mains, le regardant comme s’il n’était qu’un enfant.

« Des questions ? Si vous n’en avez pas, je vous laisse aller voir ma secrétaire. L’un de mes gardes vous escortera le temps que vous demeurez ici. Une fois que nous en auront finis avec Ringu, vous pourrez retourner à vos occupations. Je vous enverrai plus d’informations sur votre mission en temps et heures. »

Garder son calme, au final, ce n'était pas si difficile que ça. L'homme en fasse de lui n'était pas qu'un simple bureaucrate, il semblait savoir de quoi il parlait, ça rendait donc les choses plus simples. Cependant, lorsqu'il mentionna Yuuki, le jeune homme se tendit légèrement, bien qu'il fut surpris que le scientifique l'appelle par son nom de jeu vidéo... cela signifiait donc qu'il avait ses sources dans le jeu lui-même, et peut-être pas dans la réalité. La maladie de sa sœur était connue de certains joueurs, pirater un compte était facile, ce qui laissait donc une fenêtre de manœuvre à Quentin qui ne releva donc pas

«C'est ça.» inutile d'en rajouter, si le scientifique posait des questions, il lui répondrait. Pour l'heure, il était surtout question de sa maladie, même si le jeune homme préféra ne pas préciser qu'elle était son unique cas de recherche et fit comme s'il s'agissait là d'un cas parmi d'autres... juste de cette maladie en elle-même, et non de la malade.

«Dans la plupart de cas, ces méthodes peuvent fonctionner, mais ma thèse portait sur un cas plus rare, un cas où le système immunitaire est si faible que toute greffe est impossible car le corps ne peut supporter tout organisme étranger.» les mains jointes sur ses genoux, le garçon restait sage et attentif. Contrairement à bien d'autres scientifiques, il n'avait pas l'arrogance de tout savoir, aussi il restait à l'affût de toute possibilité qu'il n'aurait peut-être pas envisagé. Il hocha juste de la tête suite à l'hypothèse de son interlocuteur, il avait compris le principe de sa thèse sans aucun doute

«Le problème d'une injection est de réussir à retirer tout ADN, tout organisme vivant en fait... car le moindre anticorps sera automatiquement rejeté... et jusqu'à présent, la majorité des vaccins, ou sérum, ce que vous voulez, possède des gênes et autres particules vivantes qui sont destinées justement à lutter contre ces virus et autres saletés... là, il s'agit pour moi de remplacer ces organismes vivants par des nanorobots pour empêcher tout rejet. Mais jusqu'à présent, ça ne suffit pas. Il me faut quand même des substances pour les aider à s'intégrer au corps humain... et de préférence des substances qui ne vont pas les transformer en monstre.»

Donc l'homme avait raison sur ce point, ce n'était pas une option.

C'est alors que l'homme sortit sa ceinture et le boîtier qui y était accroché. D'un simple coup d'œil, Quentin vit qu'il n'avait pas été ouvert, il planta donc son regard dans celui de l'homme serpent et fut surpris de la tournure de la conversation. Il s'était attendu à ce qu'il le force à ouvrir son boîtier, menaçant sa sœur ou autre, mais non. Il lui proposait plus ou moins du travail, un accès à des infrastructures intéressantes, et la seule contre-partie semblait être un partage de ses travaux - il n'avait jamais voulu qu'ils soient secrets de toute manière...

«Euh je... vous êtes sérieux? Vous m'offrez vraiment cette opportunité?» il n'aurait jamais cru que son projet puisse les intéresser, il regarda un instant dans le vide avant que l'homme ne mentionne Ringu et sa fille. Le visage du garçon pâlit un peu, ils avaient donc bien ce genre de méthode, pour l'heure, sa sœur devait encore être en sécurité, et s'il coopérait correctement, ils n'auraient pas besoin de s'en prendre à elle après tout... pour le moment du moins.

«Vous parlez de cette histoire comme quoi, Ultimecia aurait attaqué Bevelle à cause de vous, c'est ça? À cause de vos recherches...» il réfléchit un peu, il ne connaissait pas du tout le processus de création de chimères et ne pouvait donc pas comprendre le lien potentiel avec Ringu, celui-ci n'avait pas l'air d'être un chercheur pourtant, mais les apparences pouvaient parfois être trompeuses...

«Est-ce que je vais devoir le surveiller? Je préfère être honnête avec vous, je ne sais pas mentir. Et je ne sais pas en quoi nous pourrions nous être utiles mutuellement... je sais qu'il cherche aussi un remède... c'est pour ça que vous voulez qu'on reste ensembles? Nos recherches pourraient se compléter?» c'était au final la seule vraie question, car pour le reste, il n'avait rien à ajouter.

Il se leva et tendit la main au cas où, pour serrer celle du scientifique
«Je vous remercie. Je suppose que je ne pourrai jamais vraiment approuver vos méthodes, mais tant que je peux parvenir à une solution dans mes recherches...» il préférait ne pas finir, car non, il n'était pas totalement prêt à tout non plus «je suppose que je devrai attendre de sortir d'ici pour pouvoir récupérer mes affaires? Enfin, il n'y a plus d'arme dedans, je présume que vous avez confisqué mes épées...» car il n'avait pas pu les ranger par contre avant de tomber..

Le garde arriva, prêt à l'escorter, mais Quentin se tourna une dernière fois
«Au fait, je ne connais même pas votre nom...» bon après, peut-être qu'il ne voulait pas le lui dire, qui sait... en tout cas, il pourrait retourner tranquillement dans sa cellule à présent, en espérant quand même que ça allait pour Ringu.

Forcer la main est simple, mais pousser quelqu’un à vous rejoindre de son plein gré est déjà plus compliqué. Pourtant, le scientifique semblait avoir réussi cette opération. Certes, il avait mentionné la sœur du jeune homme ainsi que l’enlèvement de la fille de Ringu, mais ce n’était que des mises en garde d’usage.

L’échange scientifique fut fructueux, de quoi ravir Strainshield. Non, il n’allait pas le forcer à ouvrir sa ceinture et à dévoiler ses prises. Il était libre de les emporter. Pourquoi me direz-vous ? Et bien parce que ces connaissances reviendront forcement vers lui, tôt ou tard. S’il lui donnait accès aux infrastructures de la multinationale, ce n’était pas pour rien. La patience est une vertu et il a, actuellement, bien trop de recherches à mener dans son coin.

Dubitatif, le jeune garçon se demanda si le scientifique lui proposait vraiment tous ces avantages, ce à quoi il répondit d’un large sourire.

« Ais-je l’air de plaisanter ? »

Il parla ensuite de surveiller Ringu. Qu’il était mignon. Il était bien trop lumineux pour une tache aussi sombre. Mieux valait-il le corriger maintenant pour éviter une future méprise.

« Le surveiller ? Inutile. Ce n’est pas ce que nous vous demandons. Vous allez travailler pour nous et ses compétences de détective vous seront très utiles. Il vous faudra trouver des spécimens… Particuliers. De quoi susciter votre intérêt, j’en suis sûr. Vous en serez plus en temps et en heure. Soyez donc un peu patient. »

Bien entendu, il serra la main de ce cancrelat avec cette éternelle face enjouée qu’était la sienne.

« Votre matériel vous sera rendu sous peu. Vous êtes des nôtres maintenant. »

Il se rassit, puis entendit une ultime phrase à son intention. Son nom ? En avait-il donc oublié à ce point ses bonnes manières ? Allons donc…

« Je suis le Docteur Moon Strainshield, mais tu pourras m’appeler Strainshield. »

Et il laissa le garde qui patientait a l’entrée le raccompagner. Ils passèrent de nouveau dans le hangar ou ce grand monstre de métal trônait, puis parvinrent à la sortie. Là, Quentin dut attendre dans une grande salle qui servait de lieu de détente aux employés. Une charmante demoiselle s’approcha de lui… Jusqu’à ce que son visage ne révèle son identité : Veranissa.

Sa tenue était une veste noire portant simplement le sigle de la Neo-Shinra. Elle avait aussi une sorte de béret tout aussi sombre et un long pantalon blanc. Autant dire qu’en public, ses ailes et sa queue étaient bien dissimulées !

Les bras croisés, elle tenait les armes du garçon, celles-là même qui avaient entaillée sa chair. Certaines cicatrices demeuraient surement sur sa peau, mais ses habits les camouflaient habilement. Evidemment, son regard fut mauvais et, attendant que le garçon daigne se relever, elle lâcha d’un coup sec ses épées. Le fracas qui en résultat attira l’attention de pas mal de salaries. La succube pesta, se retourna sans mot dire, puis s’éloigna en martelant le sol de ses talons à chaque pas. Clairement, elle l’avait mauvaise.

Là encore Quentin se dut d’attendre. Puis, Ringu se montra enfin. Sa mine était terrible, blanc comme un vers, et de larges cernes pendaient sous ses yeux. Son regard était absent. Il déambula jusqu’à Quentin, puis posa son regard sur lui, sans pour autant que ce dernier ne change.

« Content de te savoir en vie. »

Sa voix profonde tremblait.

Une voix résonna dans un haut-parleur. Visiblement, on appelait le duo à se présenter au comptoir. Le détective s’y dirigea donc, machinalement. Il rata la secrétaire du serpent et ne l’entendit l’interpeller que par miracle. Se tournant machinalement, il l’écouta sans mot dire. Elle remit un PHS aux deux hommes et leur expliqua qu’il s’agissait d’une ligne protégée destinée aux membres de l’organisation. Puis, on les conduisit gentillement, mais fermement, à l’extérieur. Le soleil couchant rendait les montagnes magnifiques, cependant, le cœur de Ringu n’y était pas. A cet instant, il semblait juste absent : vide.

Les voilà à présent seuls dans le désert. On aurait pu leur donner accès à un moyen de transport, mais le détective était juste trop affecté pour avoir entendu les paroles de la demoiselle. Peut-être devraient-ils marcher. Il fit quelques pas incertain, puis tomba sur les fesses. Ses cheveux valsèrent sous le vent du soir que le sable maltraitait déjà par baffes régulières. Ses cheveux se plongèrent vers les étoiles invisibles et des larmes coulèrent de ses joues. Les prochains jours risquaient d’être difficiles…

Ouf, il n'aurait pas à surveiller Ringu. Ils allaient juste travailler avec des objectifs communs. Souriant doucement, le garçon serra la main du scientifique, non sans lui demander son nom d'abord. Stranshield. Ok.

Il se laissa donc conduire docilement, traversant le couloir et cette fois, en regardant davantage autour de lui. Il avait récupéré son boîtier, il se sentait donc plus rassuré maintenant que ses affaires étaient avec lui. Ce scientifique avait raison au fond, il partagerait ses informations avec lui, mais pas toutes. Seulement les informations d'ordre général, le fruit de ses recherches, tout ça. Mais les recherches qui seraient propres à sa sœur en revanche ne concerneraient que lui. Enfin au début. Si cela pouvait sauver d'autres vies, là seulement il les partagerait.

Il s'arrêta une seconde en voyant l'immense machine, il ne comprenait pas, évidemment, les deux conteneurs de couleur, bien que ce n'était pas difficile de comprendre qu'il y avait un lien entre de l'énergie de feu ou de glace. Et il ne fallait pas être stupide non plus pour comprendre qu'il s'agissait là aussi d'une machine, une arme même. Enfin peu importe, le gamin détourna les yeux et se remit à suivre le garde. Les armes, ce n'était pas son domaine, même s'il se disait que peut-être, ce ne serait pas mal de prévenir le Directeur de la BGU... il se mordit la lèvre inférieure, il n'avait pas envie de jouer double-jeu, ce n'étaient pas ses affaires, mais il n'aimait pas trop la perspective qu'un truc pareil puisse un jour servir. Il soupira, mais décida de ne pas s'en occuper pour l'heure.

Il se retrouva dans une salle, et dut attendre. Il ne comptait pas ouvrir son boîtier tout de suite pour voir si tout y était, il attendrait d'être loin d'ici, au cas où. Même s'il était plutôt content de la tournure des événements, ça ne voulait pas dire qu'il faisait entièrement confiance à ces gens.
Des bruits de pas attirèrent son attention, il ne reconnut pas tout de suite Veranissa, habillée comme ça, en humaine, presque... normale? Il cherchait machinalement ses ailes et sa queue, mais tout était bien dissimulé. Elle lui avait lancé un regard glacial, lui était plutôt... perplexe.

Alors qu'elle jetait sans ménagement ses armes au sol, il resta là à la fixer, puis quand elle tourna les talons, il se contenta juste d'une chose
«Pourquoi est-ce que tu choisis les vies qui valent la peine d'être respectées?» car au final, n'était-ce pas ce qu'elle faisait? Elle avait décidé qu'il ne méritait pas de vivre, sans même le connaître, elle avait décidé que les voyous ne méritaient pas de vivre, que Ringu peut-être aussi... mais elle travaillait apparemment ici, et elle ne tuait pas tout le monde...

Ringu arrivait, Quentin se leva en le voyant, laissant ses armes à terre - elles n'étaient pas une priorité - et l'air qu'il avait le déstabilisa
«Ringu... je suis désolé de la tournure que tout ça a pris... si j'avais été plus fort... et ce traître de Rokurou...» il se souvenait des paroles de Veranissa, elle était venue pour lui, pour le guerrier de Wutaï. Si Quentin ne l'avait pas sorti de là, tout ça ne serait pas arrivé... mais ça ne semblait pas possible de lui parler pour le moment, on venait les chercher pour qu'ils puissent s'en aller. Le garçon récupéra ses épées et les accrocha d'abord dans son dos, ne voulant toujours pas utiliser son boîtier, même pour les ranger, il récupéra un PHS privé et nota soigneusement la façon de communiquer dans sa tête, puis il le mit dans sa poche.

Traversant encore tous les couloirs, une fois dehors, il ne put que constater le désert à perte de vue
«Euh... y'a moyen d'avoir un truc pour se déplacer?»
«Il y a un petit campement al-bhed plus loin, ils vous fourniront des hovers, peut-être gratuitement, peut-être pas. Vu votre rang au sein de l'organisation, vous ne pouvez pas encore avoir votre moyen de transport personnel.» Ringu lui était déjà parti sans se soucier du détail, Quentin se mit à courir pour le rattraper, mais celui-ci s'affaissa dans le sable, il paraissait tellement éteint...

Quentin mit un genou à terre en se plaçant face à lui, il n'aimait pas le voir comme ça

«Ringu... ta fille va bien. Stranshield me l'a confirmé...» enfin, il avait dit qu'ils la détenaient, mais la manière dont il l'avait dit laissait clairement entendre que tant que le détective suivrait les ordres, il ne lui serait fait aucun mal «on va devoir faire un bout de chemin ensembles, maintenant... il faut que je sache quelle mission ils t'ont confiée, on est censé s'entraider nous deux... je ne veux pas être un poids pour toi, je veux t'aider... mais je ne peux rien faire si tu ne me parles pas.» libérer sa fille? De toute évidence, le meilleur moyen d'y parvenir était d'accomplir la mission donnée.

Maintenant qu'ils étaient dehors, il pouvait ranger ses affaires. Il déverrouilla son boîtier et sortit une bouteille d'eau, ainsi qu'un t-shirt propre. Il utilisa une ceinture pour attacher le t-shirt sur sa tête afin de la protéger du désert étouffant
«Tu devrais boire... j'ai bien vu que tu étais du genre à avoir besoin de plus d'eau que la moyenne des gens...» et encore, il n'avait pas vu tout le combat, trop focalisé sur ses propres blessures et sur Veranissa, il n'avait pas vu la transformation de son nouvel ami. Et puis, Rokurou l'avait assommé, ça n'avait pas aidé.

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Quentin et Ringu se retrouvent dans le désert de Bikanel

Dans l'antre du Diable 652075BardebilanNeph

Ringu gagne 150 gils
Quentin gagne 150 gils

Paiement du déplacement : 500 gils [Ringu]
Paiement de la restauration du duo : 100 gils [Ringu]

Le duo se dirige vers Bikanel

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