Melonpan feat. Chow Mein

Mégane et Ran arrivent du Comptoir de Rin

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Un éclair frappant le paratonnerre à côté du comptoir eut tôt fait de rappeler les demoiselles à l’ordre : les jours passaient, mais la météo de merde de la Plaine Foudroyée restait toujours la même. Fort heureusement, la pluie n’était, comme à son habitude, pas des plus drues; seuls les éclairs tombant toutes les 10 secondes étaient constants, mais c’était normal pour l’endroit.

- Alors… Si on veut aller vers la capitale, tout va dépendre de la définition de « capitale ». Soit on écoute l’histoire, et auquel cas c’est le nord et Bevelle qui nous intéressent… Soit on ignore les Yevonites et on part vers le sud, direction Luca. Bevelle est plus proche, cela dit.

Nul doute que les luddites chauves de Yevon auraient vu rouge en entendant de tels propos, mais ils n’étaient pas là. Dans les deux cas, il était possible de partir vers Dol. Sauf que ce serait le bateau dans un cas et le vaisseau dans l’autre pour s’y rendre. Ran n’était pas une Yevonite extrémiste, donc prendre un vaisseau ne lui ferait pas faire d’attaque cardiaque. Restait à voir ce que Mégane préférerait… Quand à la pluie, elle resterait quoi qu’il arrive, alors… Les deux seraient détrempées une fois arrivées à Guadosalam ou dans la forêt de Macalania.

La réflexion de Ran avait le mérite de m’indiquer qu’elle était disposée à voir les choses sous plusieurs angles, à la différence de la grande majorité de la population, qui n’aurait absolument pas fait la distinction entre la capitale économique ou son équivalent administratif et religieux. Il fallait croire que j’étais vraiment tombé sur la perle rare en matière de progressisme sur Spira.

« Bevelle est bien l’objectif à court terme. J’espère pouvoir embarquer sur un navire rapidement, quitte à ce que ça passe par un moyen détourné. Loin de moi l’idée de faire dans la clandestinité mais quand on sait comment vos grandes figures de la religion semblent voir d’un mauvais œil tous mes compatriotes sur leurs terres, on peut peut-être éviter de passer par un point de contrôle. Enfin, inutile de s’embarrasser avec ça tant que nous ne sommes pas arrivés là-bas. »

La plaine et les paratonnerres qui la balisaient s’étendaient encore sur encore une bonne distance. Heureusement pour moi, il s’agissait du chemin du retour et le bruit avait beau me vriller les tympans à chaque impact, je n’en étais pas moins confiante de pouvoir emprunter la route vers la région de Macalania.

« Fuuh... La foudre est le cadet de nos soucis tant qu’on s’abrite mais évitons tout de même de faire comme si on ne risque rien. Je ne voudrais pas ruiner aussi bien mes vêtements que ma santé. »

- Bevelle, donc. J’espère que vous n’avez rien de plus avancé qu’un briquet sur vous, ou on est bonnes pour se faire sermonner pendant des heures par les Yevonites.

« Clandestinité » est un mot fort, cela dit. De nos jours, ils ne peuvent plus excommunier ou envoyer les moines guerriers pour un oui ou pour un non contre les gens, doublement s’ils viennent d’autres mondes; ils se contentent de faire les gros yeux ou de viser les personnes qui paraissent faibles ou isolées. Mais nous faire sermonner sur les préceptes, la technologie maléfique et le fait que Sin va revenir un jour pour tous nous remettre à notre place promis juré craché, on y coupera pas.

Il fallait avouer qu’excepté pour les plus extrêmes, les chiens de garde d’Asran aboyaient beaucoup plus qu’ils ne mordaient comparé au temps de Mika. La libéralisation de la société suivant la Félicité de Yuna et l’ouverture aux autres mondes avait pour beaucoup joué; les Yevonites modernes étaient plus aigris ou effrayés qu’autre chose, s’accrochant à leur dogme plutôt que d’aller taper la causette avec leurs nouveaux compatriotes.

- La meilleure solution, c’est de ne pas traîner, encore moins si on est pas à proximité d’un des paratonnerres. Et croiser les doigts pour ne pas réveiller un monstre quand on est pas à proximité d’un paratonnerre.

Lance sur l’épaule, Ran ouvrit la marche. Cap vers Macalania !

J’avais bien conscience de la tolérance limitée des habitants de la capitale pour les équipements originaires de mondes technologiquement avancés.

Cependant, ce qu’elle me racontait concernant le traitement des individus suspectés de s’introduire illégalement ou de tenter d’échapper à la sentence qui a été énoncée par les autorités locales me paraissait quelque peu en décalage avec ce que j’avais appris avant de quitter Spira pour la première fois.

J’avais pourtant entendu dire que les juges de Bevelle sont capables de dépêcher ceux que l’on appelle les Inquisiteurs. Et d’après ce que je sais, ils ne sont pas connus pour être particulièrement tendres avec ceux qu’ils désignent comme transgresseurs de la loi. Est-ce que c’était un oubli de sa part ou bien elle avait volontairement omis ces éléments ?

Je n’allais pas l’accuser de vouloir m’induire en erreur tout de suite mais une fois sur place, il faudra que je reste prudente pour ne pas me retrouver prise entre deux feux.

Notre progression à travers la Plaine Foudroyée fut tout aussi fulgurante que pouvaient être les décharges qui frappaient les tours sur notre passage. Aucun monstre particulièrement dangereux ne nous avait barré la route et nous avions rejoins la frontière entre la plaine et la région de Macalania, les premiers arbres à cristaux nous apparaissaient déjà à seulement quelques dizaines de mètres vers l’avant.

« Tant que j’y pense, est-ce que vous auriez des connaissances à saluer avant notre départ ? Si je disais vouloir trouver une embarcation rapidement, je ne pense pas non plus être si chanceuse pour qu’on soit partis à peine arrivées. »

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Mégane et Ran vont vers la Forêt de Macalania.