Bienvenue dans la ville qui ne dort jamais

- Le Loup Fulminant se tourne vers la religion ?

Le capitaine éclata si fort de rire qu’il était probable qu’on l’entende jusqu’à l’entrée de Tréno. Oui c’est sûr, quand on connaissait un tant soit peu Janne, il était peu probable qu’il joue le rôle du parfait religieux qui place sa foi en des préceptes et une communauté qui croit en quelque chose de surnaturel … et dont la véritable nature n’avait pas été prouvée. Il y avait des religions qui vénéraient des dieux, mais qui dit que ces fameux dieux existent vraiment ? Quelqu’un les avait vus un jour ? Les avait entendus ? Avait parlé avec ?

Le soldat pouvait penser et croire ce qu’il voulait, Janne savait que personne ne comprendrait son choix car personne n’avait vécu ce que lui avait vécu, ni même appris ce qu’il avait appris … et peu risquait de comprendre le lien fort qu’il avait forgé avec Lailah. Après tout si elle n’était pas restée à Gaza Est, il n’aurait jamais accepté la proposition du Grand Prêtre.
Quoiqu’il en soit, le chef reprit son sérieux et planta un regard dur dans celui du garçon.

- C’est une blague j’espère ? Tu es l’une de mes unités avec le plus de potentiel.
- Du potentiel pour quoi ? Chasser quelques monstres, garder une ville où les nobles pensent gouverner mais qui sont incapables de se défendre contre le trop plein de voleurs dans les bas quartiers ? Vous vous foutez de moi ou quoi ? Le capitaine le dévisagea un instant.
- Où est passé le gamin qui voulait prouver à tout le monde ici qu’il était le meilleur et qui voulait mettre sa vie au service des autres ?
- Ah ! Il est toujours là. On va juste dire qu’il est un peu plus ambitieux.
- En partant à la chasse aux Cristaux pour les protéger et éviter qu’on s’en serve contre l’humanité ? Et blablabla … Mon garçon, ce n’est pas de l’ambition, c’est du suicide. As-tu seulement idée du nombre de personnes qui recherchent ces artéfacts ? Certains sont prêts à tout pour arriver à leurs fins.
- Ca fera un beau point commun entre eux et moi.

Le capitaine était agacé. C’était difficile de discuter avec Janne, dans ce genre de discours, il avait toujours les réponses en poche pour avoir le dernier mot.


Source : Train Heartnet enfant - Black Cat (Image tirée de l’anime)
Olivier

Du côté des enfants, l’ambiance lourde retombait un peu. Après des explications d’Elize au sujet des catalyseurs sur Spira, et quelques grondements de la part de la serveuse, ils purent continuer de manger. Même si Olivier avait fini très vite son assiette tellement son estomac hurlait famine ! Il était prêt à emmener Elize chez Maître Totto, mais espérait pouvoir prendre un dessert avant et il étira un large sourire lorsqu’elle le lui autorisa.

Tous deux prirent de grandes glaces, ca existait déjà avant sur Héra même si leurs méthodes de conservation étaient plus compliquées … Quoiqu’avec la fusion du monde et la plus grande facilité à utiliser les magies de glace, ca devait aider aussi à maintenir le froid ? Allez savoir. Alors qu’Olivier commençait à manger, Elize proposait de prendre un repas à emporter pour lui, pour qu’il ait de quoi manger pendant un ou deux jours. Rougissant, l’enfant était gêné par tant de générosité …

- C’est vraiment très gentil Elize, et si je m’écoutais … ou plutôt si j’écoutais mon estomac, je te dirai un grand oui, mais je ne trouve pas cela respectable de profiter de ton argent. Tu m’as déjà offert un gros repas et pas le moins cher …

Elle n’avait pas à s’en faire pour lui, jusqu’à maintenant, il vivait avec ses propres moyens et ses propres méthodes, même si toutes n’étaient pas louables, comme elle avait pu le comprendre. Alors bon, il n’allait pas en mourir si elle ne lui prenait pas de repas à emporter !
Ils finirent le dessert et quittèrent la table, puis le restaurant, prêts à aller chez monsieur Totto ! Mais en marchant, Olivier se tenait le bide, comme une femme enceinte ! Teepo pouvait enfin parler maintenant qu’ils étaient dehors et Olivier sursauta, encore peu habitué aux interventions de la peluche parlante.

- T-Tu manges les gens !???

Il déglutit, alors ca par contre, ce n’était pas très cool ! Il affichait un air profondément choqué mais finit par se secouer la tête et regarda Elize.

- Monsieur Totto habite dans la vieille tour de Tréno, viens ! On va repasser par les quartiers pauvres, sinon je sens que … Que le passage allait mal se passer à cause des gardes et le fait que tout le monde le dévisage là-bas ? - Euh, on passe par les bas quartiers.

Il prit la main d’Elize sans problème ni gêne pour la guider en toute sécurité dans les quartiers malfamés, remontant les ruelles, repassant devant le pub où elle était passée avec Janne lorsqu’ils le pourchassaient, et ils déboulèrent devant les grilles de la ville … mais ils ne sortaient pas ! Ils prirent la direction des quartiers nobles, mais au lieu de descendre les escaliers pour arriver près des premières grandes maisons, ils continuèrent tout droit et purent déjà apercevoir la tour délabrée dans laquelle vivait Maître Totto. Ils grimpèrent les escaliers en colimaçon et frappèrent à la porte du « bureau » de Maître Totto.

- Hum ? Qui est là ? Ils purent entendre la voix du précepteur de Grenat et lorsqu’il les accueillit, Elize pouvait se rendre compte que c’était un drôle d’individu qui lui faisait face ! Il faisait leur taille, et surtout, il n’était pas humain. - Oho bonjour jeunes enfants ! Que puis-je faire pour vous ?

Rien que le ton de sa voix était amical … Quelqu’un qui se montrait aussi accueillant et gentil, ce n’était pas surprenant qu’il soit apprécié à Tréno, n’est-ce pas ?

Même si Élize aurait aimé s'assurer qu'Olivier ait de quoi manger pour les jours qui viennent, le petit garçon semblait avoir quand même un peu d'honneur, et de respect pour elle aussi, ne voulant pas profiter de son argent, mais simplement d'une nouvelle amitié. Au fond, ça lui faisait plaisir aussi qu'il refuse comme ça, ça montrait qu'il ne cherchait pas à profiter de la situation.

Ils quittèrent donc la taverne afin de chercher la maison de ce Maître Totto, Olivier connaissait bien le chemin, il prit la main d'Élize qui fut touchée par ce geste, appréciant l'idée d'avoir enfin un véritable ami - humain du moins!
Elle pouffa de rire lorsque Teepo s'énerva et qu'Olivier se mit à avoir peur qu'il le mange!
«Hi hi hi! Non, Teepo ne mange pas vraiment les gens, mais comme il peut agrandir sa taille, il aime bien ouvrir graaaand la bouche pour gober les visages! Mais ça fait pas mal, ne t'en fais...»
«BISOUUUUUUUUUUUUUU!» la jeune fille n'avait pas eu le temps de finir sa phrase que Teepo avait décidé de montrer l'exemple plutôt que s'étendre en larges explications! Il ouvrit grand la bouche et goba le visage du petit garçon! Paniquée, Élize l'attrapa vite pour l'obliger à le lâcher
«Teepo ça suffit! Je crois qu'il a compris!» la peluche le libéra alors en rigolant, la petite se confondit en excuses en espérant qu'Olivier ne l'aurait pas trop mal pris, puis ils rejoignirent la maison en forme de tour où devait se trouver l'érudit.

Ils grimpèrent les escaliers, et ils tombèrent nez à nez avec un drôle d'oiseau.. au sens propre du terme! Élize fut un peu surprise en le voyant, mais fit rapidement une jolie révérence en soulevant un peu sa robe
«Bonsoir, Monsieur Totto... je m'appelle Élize et je viens de Spira.»
«Et moi c'est Teepo!» elle laissa Olivier se présenter avant de se tourner de nouveau vers le vieil homme, les mains jointes devant elle

«Excusez-moi de vous déranger. Je suis venue parce qu'on m'a dit que vous saviez beaucoup de choses, et je m'interrogeais sur la raison pour laquelle cette ville était dans une nuit perpétuelle... est-ce que vous savez s'il y a une raison magique à cela? Un phénomène naturel?»

C'était déjà beaucoup de questions, peut être que le vieil homme n'avait pas la réponse, mais ce n'était pas très grave! De toute manière, il commençait à se faire tard, et elle devait aussi rejoindre Janne à cette fameuse salle aux enchères...

Spoiler:

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Olivier

-BOUAH !!

Fut le seul « mot » qui réussit à sortir de la bouche d’Olivier lorsque Teepo lui « mangea » le visage. Le garçon s’était débattu dans tous les sens en cherchant à se retirer la peluche du visage, pris de panique à l’idée d’étouffer là-dedans et puis de ne plus rien voir non plus ! Elize se chargea de retirer son compagnon, mais elle pouvait bien s’excuser, Olivier allait se méfier maintenant ! Dire qu’il avait voulu garder cette peluche pour lui à l’origine !
Quoi qu’il en soit, ils avaient fini par rejoindre le bureau de Maître Totto et dès qu’il les accueillit, Elize se présenta. Totto avait sursauté en entendant Teepo parler et Olivier étira un grand sourire en mettant ses mains sur ses hanches.

- Et moi c’est Olivier !
- Oho que vous êtes adorables, mais je ne m’attendais pas à voir une peluche parlante …

Quoiqu’il en soit, il les laissa entrer et Elize expliqua alors le motif de sa venue. Totto n’était plus étonné à force de voir des voyageurs se présenter jusqu’à lui pour poser des questions en tout genre, mais ca devait être bien la première qu’une si jeune fille venait le voir pour lui poser cette question ! Il ne la connaissait pas, mais rien qu’à sa posture et sa façon de parler, elle semblait être bien éduquée. Elle était si polie qu’il voyait mal refuser de l’aider.

- Voilà une question qu’on ne me pose pas souvent et pourtant, les gens se la posent souvent en venant ici ! Pour être tout à faire franc, jeune fille … je n’en ai pas la moindre idée, c’est un mystère complet. Beaucoup ont pensé que c’était lié à la Brume, qu’elle plongeait la cité dans le noir, à l’image de Bloumécia dont elle entraînait la pluie éternelle … pourtant même lorsqu’elle a disparu, Tréno n’a pas changé.

Ce qui laissait entendre que la Brume n’avait rien à voir avec cette obscurité perpétuelle. Peut-être un défaut dans l’atmosphère de cette région qui ne laissait pas passer les rayons du soleil … C’était un peu tiré par les cheveux, mais bon.

- Puis-je te poser une question, jeune fille ? Est-ce normal que … Teepo ? Puisse parler ? Bien des personnes sont venues dans ma maison, mais je dois avouer que c’est bien la première fois que j’en vois une ! Tu as dit venir de Spira, c’est cela ? Olivier restait silencieux, mais il n’avait pas grand-chose à dire, c’était surtout pour Elize qu’ils étaient là. Totto les regarda à tour de rôle tout de même avant de reprendre. - Voulez-vous une tasse de thé ? Je vous aurai bien proposé un chocolat chaud mais je n’ai plus ce qu’il faut pour cela …

Si jamais ils voulaient rester un peu, on ne sait jamais !

Du côté de Janne en tout cas, il avait terminé son entretien avec son supérieur. Ce dernier avait abdiqué puisque de toute manière, Janne avait déjà accepté la proposition à Gaza Est. Il devait juste récupérer ses dernières affaires dans son casier. Comme il n’avait pas mangé, il se rendit quand même au réfectoire pour manger, retrouver quelques collègues aussi … et leur dire au revoir. La journée risquait d’être longue de son côté.

Décidément, Teepo ne pouvait vraiment pas s'empêcher de faire le pitre! Mais au moins, Olivier ne lui en tenait pas trop rigueur et accepta quand même de la conduire auprès de Maître Totto. Dès leur arrivée, elle fut un peu surprise de l'apparence du vieil homme - qui était en fait un vieil oiseau - mais elle avait déjà remarqué que Héra avait des peuples divers et variés, aussi elle se montra la plus respectueuse possible envers lui afin d'en apprendre plus sur la singularité de cette ville.

Malheureusement, il ne savait rien sur la raison pour laquelle cette ville demeurait dans une obscurité perpétuelle. Élize ne put s'empêcher d'avoir l'air déçue, mais d'un autre côté, elle supposait qu'il était normal de ne pas avoir ce genre de réponse avec la technologie de ce monde...
«Je vois... tant pis.»
«Tu parles d'un savant!»
«Teepo!!» elle lui donna carrément un coup de poing sur la tête et la peluche eut de petits yeux larmoyants sous le coup de la "douleur" «je suis vraiment désolée... il ne voulait pas...» elle rougit alors que le vieil homme fixait Teepo avec intérêt. Il fallait reconnaître qu'il était assez spécial, même si au final, Maître Totto avait déjà plus ou moins rencontré une poupée similaire en la personne d'un certain petit mage noir. Même si l'âme de Teepo n'avait rien à voir avec celle de Bibi.

«Je ne sais pas trop. Teepo est une poupée qui me sert à canaliser mes pouvoirs, normalement. Mais mes parents ont réussi à lui insuffler une âme. Sur Spira, les âmes étaient sous la forme de furolucioles, je crois qu'ils ont simplement réussi à en enfermer une en lui, sauf qu'il ne se souvient pas de sa vie passée...» ce n'était pas vraiment ça, mais d'une certaine manière, ce n'était pas totalement faux, si ce n'est que c'est carrément une partie de l'âme d'Élize qui était dans le corps de la peluche, et pas quelqu'un d'autre.

Elle accepta volontiers la tasse de thé, s'installant à table pour regarder tous les livres présents, et surtout, l'immense Hérasphère présente au milieu!
«Nous n'allons pas abuser trop longtemps de votre hospitalité, j'ai un ami qui doit m'attendre...»
«Je comprends. Buvez donc votre thé en attendant. Mais, si je puis me permettre, vous me semblez assez intelligente, avez-vous une théorie sur la raison pour laquelle le soleil ne brillerait pas sur Tréno?» elle but une gorgée de thé tout en réfléchissant, puis elle haussa des épaules
«Ça peut être bien des choses... un champs de force invisible qui aurait été déployé dans les temps anciens pour empêcher les rayons du soleil de passer, une malédiction peut être...»

Teepo voletait un peu partout autour de la pièce, lorsqu'Élize eut terminé son thé, elle remercia une nouvelle fois Maître Totto avant de se tourner vers Olivier
«Pourquoi est-ce que tu ne lui demandes pas de t'apprendre à lire? Comme ça, nous pourrons correspondre par lettres à l'avenir?» vu que bon nombre d'enfants du coin semblaient avoir le même problème, il ne devait pas être honteux, dans cette ville, de ne pas savoir lire. Par contre, s'il apprenait, ça lui serait fortement utile, non? Il était temps pour elle de rejoindre la salle des ventes afin de retrouver Janne, mais elle voulait quand même s'assurer qu'Olivier pourrait avoir une vie un peu plus correcte une fois qu'elle serait partie.

Spoiler:

Source : Train Heartnet enfant - Black Cat (Image tirée de l’anime)
Olivier

Et bien, cette peluche n’avait pas sa langue dans sa poche ! Comme les enfants, en général, alors Elize avait beau s’excuser, Totto ne semblait pas s’en vexer de toute manière. A la place, il invita les enfants à venir prendre le thé, et dès qu’Olivier se retrouva avec sa tasse sous le nez, il regarda la boisson d’un air louche. Il but une gorgée prudemment, une toute petite gorgée qui suffit déjà à lui brûler la langue et la gorge, mais surtout, il grimaça : ce goût ne lui plaisait pas ! Dire que c’était une boisson prisée chez les nobles, il ne comprenait vraiment pas ce que les adultes trouvaient à cette boisson !

Pendant ce temps, Elize discutait avec Maître Totto au sujet de Teepo. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec les Mages Noirs dans la manière dont ils avaient donné vie à cette peluche. On avait implanté une âme dans une poupée … Sur Spira, on implantait des furolucioles. Sur Héra, de la Brume. Sur le fond, c’était pareil. Le visage de Maître Totto semblait se voiler l’espace de quelques secondes, avant qu’il ne s’intéresse aux théories qu’Elize pouvait avoir sur le « mystère de Tréno ». Olivier se tenait tranquille pendant que la jeune fille faisait ses hypothèses, elle était gentille, mais sa façon de parler et de réfléchir, lui rappelait qu’ils venaient clairement de deux mondes différents. Sur le plan social j’entends bien ! D’ailleurs elle finissait par se tourner vers lui pour reparler de cette histoire de lecture, et d’écriture aussi, l’un entraînant l’autre obligatoirement s’ils souhaitaient correspondre par courrier.

- Euh bah c’est que … Il leva les yeux vers Maître Totto d’un air timide, les joues légèrement rosées. - Maître Totto doit avoir des choses plus importantes à faire qu’enseigner à un voleur ...

Totto se mit à sourire et hocha la tête.

- Tu ne dois pas être un de ces voleurs qui pillent les autres par pur plaisir n’est-ce pas ? Si tu étais quelqu’un de mauvais, tu aurais profité de notre conversation avec Elize pour t’éclipser avec quelques gains en poche. Olivier rougit davantage. - Oho je ne suis plus précepteur depuis que Sa Majesté la Reine Grenat est devenue une grande et jolie jeune femme, mon emploi du temps a bien dégonflé depuis ! Si c’est juste pour t’apprendre à lire et à écrire, pourquoi ne repasserais-tu pas demain ?
- Euh … d’accord. Merci beaucoup m’sieur Totto ! Pardon, Maître Totto ! Mais je n’ai pas d’argent pour vous payer les cours … Maître Totto se mit à rire.
- Si j’avais fait payer toutes les personnes qui sont venues demander mon aide, vous pensez bien que je ne vivrai plus dans cette vieille tour depuis longtemps !

Ou peut-être que si, allez savoir … Cette tour n’était pas luxueuse, mais elle semblait avoir une valeur sentimentale pour l’ancien précepteur. Mais bon, Totto tenait au moins à rassurer le petit garçon qu’il n’avait pas à se faire du mouron pour ce genre de détails : il voyait bien qu’il n’avait pas un rond ! Et qui serait-il pour faire payer des fortunes à un petit garçon ? Olivier se tourna vers Elize en reprenant son sourire innocent, il était temps d’y aller peut-être ?

- Je vais t’emmener jusqu’à la salle aux enchères, mais une fois sur place, je devrais partir …

Il ne pouvait pas rester trop longtemps immobile dans les quartiers nobles. En plus, le QG des soldats se trouvait juste à côté, comme l’avait souligné Janne plus tôt. C’était comme si un agneau se jetait tout seul dans la cage aux lions ! Donc bon …
Ils remercièrent Maître Totto pour l’accueil, et pour l’aide qu’il avait généreusement offerte, même si au final, il n’avait pas pu aider plus que cela Elize … Ses théories sur la nuit éternelle de Tréno semblaient pourtant l’avoir intéressé. Pendant qu’ils descendaient les marches de la tour, Olivier ne put s’empêcher de se montrer un peu gêné.

- Je suis désolé, tu n’as rien appris de bien nouveau sur Tréno …  

Au final, le détour avait seulement été utile à Olivier. Bref, ils traversèrent les rues nobles à pas assez rapides. Ce n’était pas contre Elize, mais le petit malandrin était tellement mal vu qu’il craignait de se faire interpeler si jamais il était trop lent. Ils passèrent notamment devant la grande salle qui accueillait chaque année les joueurs pour le tournoi du Tétra Master … un jeu de cartes dont le roi Cid était très friand, il venait chaque année ! Même si une année il avait fait jouer un de ses sujets à sa place – parce qu’il était transformé en puluche, mais ca, personne ne le savait à part les personnes les plus proches de lui !
Puis ils finirent par se retrouver à l’embranchement où Olivier les avait fui plus tôt. Sauf qu’au lieu de prendre par la droite pour descendre dans les quartiers pauvres, Elize allait continuer à gauche, passant sur petit place où un chien jouait avec un mog … et plus loin se trouvait la salle aux enchères.

- Je te laisse ici, je ne peux pas aller plus loin, les gardes vont me chasser …

Autrement dit, c’était l’heure des au revoir.

Même si Maître Totto n'avait pas pu l'aider, Élize était contente d'être venue à Tréno. D'une part, elle avait rencontré Olivier, et même si elle ne pourrait pas le revoir souvent, elle se disait qu'elle avait au moins un ami quelque part sur Héméra, et ça... ça lui faisait chaud au cœur! Prenant le thé, elle regardait l'endroit avec un grand intérêt, s'amusant un peu de voir que le petit garçon n'aimait pas cette boisson. C'est sûr qu'en temps normal, ça n'a pas toujours beaucoup de goût, un sentiment de ne boire que de l'eau chaude, mais quand on savait bien le préparer, comme Maître Totto ici présent, elle trouvait ça bon! Ici, il avait mis des petites rondelles de citron et le thé avait été infusé avec quelques fleurs apparemment... en tout cas, elle aimait bien.

Elle se demandait si le vieil homme ne pourrait pas aider Olivier à apprendre à lire, le jeune garçon en fut gêné car il ne pouvait pas payer, mais visiblement, Maître Totto était de ceux qui avaient du temps et acceptaient de le partager pour aider les plus démunis. Élize afficha un grand sourire en voyant qu'il acceptait! Et Teepo lui-même bondit dans les airs
«Comment que vous êtes trop cool pour un vieux!» elle rougit un peu, mais voyant qu'il ne s'en offusquait pas, elle se tourna vers son nouvel ami

«Je t'écrirai aussi souvent que possible pour te raconter où je vais, tout ça! Et Maître Totto t'aidera à me répondre!» difficile de ne pas sourire devant tant d'enthousiasme. Malgré tout, il était temps d'y aller. Élize remercia chaleureusement le vieil homme, et les deux enfants quittèrent la tour pour se rendre au lieu de rendez-vous. En cours de route, Olivier s'excusa qu'elle n'ait pas pu en apprendre plus sur la ville, mais ça ne la dérangeait pas plus que ça.

«La nature a ses mystères! C'est pour ça qu'elle est si incroyable! Je ne sais pas si j'aurai des réponses un jour, mais ça n'a pas d'importance! C'est déjà bien amusant de chercher! Et puis, on n'a pas perdu notre temps, Maître Totto pourra t'apprendre à lire et on pourra s'échanger pleins de lettres!» elle se mit à rire et pressa le pas lorsqu'elle remarqua qu'il se mettait à courir, visiblement peu enclins à croiser un garde. Ils s'arrêtèrent donc sur une petite place et elle n'avait plus qu'à suivre la route pour arriver à la salle aux enchères. Olivier ne pouvait pas la suivre, aussi c'était le moment de se dire au revoir. Elle se tourna vers Teepo, il ouvrit la bouche et elle plongea son bras dedans pour en sortir une petite boule de lumière

«J'aimerais te donner ceci... sur Spira, ça s'appelle une sphère. On pouvait enregistrer des images grace aux furolucioles, mais maintenant on ne peut plus... par contre, on peut toujours lire les anciennes! C'est une sphère de Luca, j'avais passé la journée à me balader en ville, on y voit d'autres poupées comme Teepo même si elles ne parlent pas, et y'a un match de blitzball, notre sport national... j'apparais des fois dessus quand Rowen me filmait. Ça te laissera un souvenir!» elle lui montra rapidement comment ça marchait, comment l'allumer, l'éteindre, accélérer pour accéder à une scène ou une autre, puis elle lui mit la sphère dans les mains et le serra dans ses bras

«Je suis vraiment contente que tu sois mon ami..»
«Hey! M'oublie pas mon poto!» Teepo se mit à danser tout autour d'Olivier en souriant, non, il ne comptait pas lui manger le visage cette fois, il se contentait de danser comme ça, tout content! Puis elle le regarda s'en aller, agitant sa main pour lui dire au revoir avant d'avancer jusqu'à cette fameuse salle des ventes. Janne n'était pas encore là, aussi elle se risqua à entrer dans le bâtiment. C'était magnifique! Bien que la décoration était peut être même trop luxueuse à son goût... une vente était en cours, et elle eut presque peur en entendant les montants dépensés pour des babioles! Elle murmurait doucement tout en tenant Teepo contre elle, la peluche avait repris son rôle de doudou qui devait pas parler

«Comment les gens peuvent-ils dépenser autant d'argent pour... une queue de rat? Alors que tant d'enfants meurent de faim dans les rues...» elle en avait le cœur serré, elle se tassa dans un coin de la salle, comme si elle souhaitait se rendre invisible. Teepo sentait sa peine, c'est sûr que ça faisait partie des injustices de cette ville...

Olivier paraissait désolé pour Elize puisqu’elle n’avait pas eu de réponse concernant Tréno, mais elle ne semblait pas déçue pour autant. Garder une part de mystères semblait lui convenir également, et puis oui, ils n’étaient pas venus pour rien non plus … Olivier allait pouvoir apprendre à lire et à écrire et ils pourraient correspondre par courrier. Sur ces mots, les deux enfants se dirigèrent vers le point de rendez-vous fixé par Janne plus tôt, mais le malandrin ne pouvant pas aller plus loin, il était temps de se dire au revoir. Elize plongea sa main dans la gueule de Teepo – un geste qui eut le don de surprendre le garçon ! – et ressortit un objet sphérique. Une sphère, tout simplement … Elle voulait l’offrir à son nouvel ami, pour qu’il ait un souvenir d’elle. Elle lui expliqua le fonctionnement et Olivier se mit à rougir. Une sphère qui contenait des souvenirs d’elle … Il devint plus rouge qu’une tomate lorsqu’elle le serra dans ses bras, il ne savait pas trop comment réagir sur le moment – ca ne lui était jamais arrivé – mais il finit par lui rendre la pareille.

- Merci Elize. J’en prendrai grand soin, promis ! A bientôt j’espère !

Il le salua de la main et sourit à Teepo qui lui avait tourné autour, et il disparut dans les ruelles sombres et malfamées de Tréno. Elize se dirigea vers la salle des enchères, et entra à l’intérieur. Janne ne tarda pas à quitter les lieux de son côté mais lorsqu’il fut dehors, il constata que la demoiselle n’était pas là, ni sa peluche bruyante. Il pensait, de son point de vue, qu’elle n’était peut-être pas encore arrivée et était toujours avec Olivier. Alors il s’adossa contre un mur et attendit, les bras croisés. Il attendit, encore … et encore … Mais la jeune fille n’apparaissait toujours pas. Jusqu’à ce que les enchères se terminent et que tout le monde quitte la salle. Elize était parmi eux. Janne se décolla du mur et s’approcha en haussant les sourcils.

- Heureusement que j’avais dit d’attendre « devant » la salle des enchères. Pas dedans.

Toujours aussi accueillant et aimable ! Il observa les gens qui passaient devant eux, ceux qui osaient poser les yeux sur eux les regardaient d’un air hautain. Le genre de regard qui écœurait Janne.

- Alors, t’as vu comment les nobles se plaisent à jeter l’argent par les fenêtres pour des babioles inutiles pendant que d’autres meurent de faim dehors ? Génial hein, les activités de Tréno ?

Cherchant du regard, Janne ne voyait pas Olivier dans les parages. Pas besoin d’interroger Elize à ce sujet, il se doutait que le petit voleur n’allait pas se risquer à venir ici.

- T’as trouvé ce que tu cherchais ? Je te cache pas que moins je resterai en ville mieux je me porterai.

Mais question : avait-elle une piste à suivre pour ses pouvoirs ? En tout cas cette simple phrase suffisait à faire comprendre qu'il n'avait soudainement plus très envie de traîner en ville ...

C'était presque... horrible. Élize regardait les enchères monter et monter encore pour des objets qui ne paraissaient pas les valoir.. et même s'il s'agissait d'objets rares et précieux, dépenser tous ces gils juste pour l'avoir? Elle se recroquevillait sur elle-même, inquiète et apeurée, jusqu'à ce que l'homme tape de son marteau sur son pupitre pour signaler la vente de cette queue de rat pour la somme exorbitante de 12000 gils...

Elle se sentait mal, et finit par sortir avec certaines personnes déçues d'avoir échoué à acquérir l'objet, elle tomba nez à nez avec Janne, son regard était triste, voire déprimé alors qu'il la réprimandait sur le fait qu'elle devait l'attendre devant, et pas dedans...
«Je... je suis désolée, je ne me souvenais plus... j'avais juste retenu la salle des ventes...» elle regarda ces nobles sortir et râler de ne pas avoir pu monter aussi haut que le gagnant, critiquant au passage la fortune de l'autre et montrant du doigt ceux qui avaient fait trop grimper les enchères alors qu'ils n'en avaient «clairement pas les moyens». Ils prenaient ça comme une réelle compétition et se montraient particulièrement mauvais joueurs d'avoir perdu.

Janne semblait en être tout autant dégoûté qu'elle...
«Je ne comprends pas qu'on puisse faire une chose pareille. Tout cet argent pourrait servir à rendre la ville plus sûre, plus humaine, plus heureuse...»  car oui, c'était la première chose qu'elle avait remarqué dans cette ville, les gens n'y étaient pas heureux. Pas même les nobles avec leurs jeux ridicules. La petite ne se sentait pas bien, serrant Teepo contre elle qui devait garder le silence alors qu'il aurait aimé la réconforter.

Le soldat lui demanda alors si elle avait autre chose à faire, elle hocha de la tête de gauche à droite
«Je... non. Mais ce n'est pas grave...»
«T'as entendu ça? Dame Stella qui s'y remet! Les pierres stellaires, elle est vraiment folle à lier!»
- «Qu'est-ce que tu veux, il paraît que ces pierres ont été éparpillées à travers tout Héméra! Je suis sur qu'elles doivent avoir une sorte de pouvoir mystique, pour ça qu'elle s'y intéresse!»

Élize tourna la tête vers les deux hommes qui discutaient, puis elle leva les yeux vers Janne
«Vous connaissez cette Dame Stella? Et que sont les pierres stellaires?» si elles ont des pouvoirs mystiques comme ils disent, ça l'intéressait forcément. Tout ce qui se rapprochait de près ou de loin de la magie ne pouvait que lui être utile pour ses recherches!

Bon, finalement, Elize et Janne s’étaient retrouvés comme prévu, même si le Loup Fulminant réalisait qu’ils auraient pu se tirer bien avant si Elize s’était trouvée au bon endroit ! Quoi qu’il en soit, il commenta l’activité pourtant très prisée chez les nobles, et la jeune fille s’en montrait écœurée. Il y avait de quoi. Selon elle, cet argent pourrait servir à rendre la ville plus sûre, plus humaine, et surtout, plus heureuse. Oh, elle avait donc remarqué. A quel point les nobles portaient des masques là où les pauvres montraient ouvertement leur misère. Janne croisa les bras.

- Tu sais, je pense que les nobles se voilent la face. Ils se pensent heureux car riches, mais tu connais l’expression hein. L’argent ne fait pas le bonheur. Ils ont juste un peu trop de mal à se le rentrer dans le crâne.

Elle n’avait finalement pas réussi à trouver ce qu’elle était venue chercher dans cette ville mais elle fut absorbée par une toute autre conversation. Si bien qu’elle finit par demander à Janne s’il avait eu écho de cette histoire de Pierres Stellaires, recherchées par Dame Stella.

- Ouais, Dame Stella est réputée pour sa fortune ici … et pour cette histoire de pierres. Ce sont surtout des pièces si tu veux, créées par un dénommé Stellazzio. Je ne sais pas quel lien elle a avec ce type mais si c’est sa descendante, ce n’est pas très étonnant qu’elle souhaite les chercher …

Ce serait comme une sorte d’héritage. Mais Stellazzio n’était plus et avait créé ses pièces sur Héra, c’était étonnant qu’il y en ait de nouvelles et cette fois dans tout Héméra, non ?

- Elle avait réussi à toutes les réunir grâce à des voyageurs. Je ne sais pas si elles ont un pouvoir spécial, mais contrairement à ce qu’on pense, il n’y en avait pas douze, mais treize. Une pour chaque signe du zodiaque, et une treizième, le Serpentaire je crois. Le plus difficile à trouver, mais quand elle a réussi à les réunir, j’ai eu écho de comment les voyageurs ont réussi à la trouver. Il y a un texte derrière chaque pièce, et en réalité, il y avait un bout de phrase sur chaque pièce qui était un indice pour localiser la treizième.

En résumé, il fallait trouver les douze premières pierres et déchiffrer un bout de phrase qui correspondrait à un indice de localisation, sur chaque pierre stellaire. Et de bout en fil, ca devait donner une énigme qui permettrait de trouver la dernière. En réalité, les héros avaient découvert que cette treizième pièce se trouvait exactement au même endroit que la pierre du Scorpion, dans la Grotte de Kwane … Mais Janne ne le savait pas, il ne s’était jamais lancé dans ce genre de quête, ce n’était pas trop sa priorité hein ? Mais comme d’habitude quand il se passait un truc à Tréno, les rumeurs allaient et venaient, et on peut dire que la réussite de Dame Stella à réunir ces artéfacts tant convoités, avait fait du bruit à l’époque. Suite à ces explications, le soldat haussa un sourcil.

- Quoi ? T’as envie de chercher ces pierres, c’est ca ? Si tu veux de plus amples informations, il faut qu’on aille chez Dame Stella, je sais où elle habite.

En même temps, qui ne le savait pas à Tréno ?

L'argent ne fait pas le bonheur... pourtant, les pauvres de Tréno pourraient être un peu plus heureux s'ils en avaient. En fait, tout était une question d'équilibre, les nobles de Tréno abusait de leur argent au point qu'ils n'étaient même pas heureux d'en avoir, et les pauvres étaient malheureux de ne pas en avoir... c'était triste d'en arriver là.
«N'y a t'il personne pour le leur dire? Il suffirait qu'une seule personne fortunée vienne à Tréno et aide les pauvres, pour que tous les autres comprennent, non?»

Ce n'était peut être pas une solution, mais ça pouvait aider. Elle-même avait encore un peu de fortune sur Spira, peut être qu'elle pourrait essayer de faire un don pour faire construire quelque chose ici? Une école déjà... une école pour les enfants pauvres afin qu'ils puissent apprendre au moins à lire et à écrire. Elle allait essayer, il ne lui restait peut être pas grand chose de l'argent de ses parents, mais il suffirait de vendre sa maison à Luca pour espérer avoir quelque chose?

Enfin, elle ne pouvait pas encore savoir, il faudrait encore qu'elle retourne chez elle pour ça. Pour l'heure, elle entendit parler deux individus d'une fameuse Dame Stella et de pierres stellaires. En soit, la quête n'avait pas à l'intéresser, mais elle se demandait tout de même si ces pierres n'étaient pas magiques pour que cette dame s'y intéresse? Et Élize s'intéressait à tout ce qui était magique...

«Disons que.... leur nom m'intrigue. Je peux comprendre qu'on les appelle des pierres stellaires si elles correspondent à des constellations, mais... pourquoi juste vouloir les récupérer? Elles sont magiques?» si elles n'avaient rien de spécial, peu probable que ça l'intéresse, mais il fallait donc aller demander.

Elle suivit donc Janne jusqu'à la maison de Dame Stella au bord de l'eau. Un homme à l'entrée demanda le motif de leur visite
«Bonjour, Monsieur. Je suis intéressée par cette histoire de pierres stellaires. Je voudrais aider Dame Stella à les trouver...»
«Entrez...» ils se retrouvèrent dans une sorte d'immense tente. Est-ce que cette dame vivait dans cette unique pièce? Tout autour d'elle, de nombreuses cages qui contenait chacune une pièce avec un signe en son dos, surement les pierres stellaires dont parlait Janne un peu plus tôt. La femme qui se tenait là était une femme oiseau, mais Élize fit une douce révérence pour la saluer

«Kwaakwaah? On m'a dit que vous vouliez chercher mes précieuses pierres stellaires?»
«Bonjour, Madame. Et bien... je vois que vous en avez déjà beaucoup, et je me demandais..»
«Kwaaah! Ce ne sont pas les mêmes, petite. Celles-ci sont celles que l'on m'a déjà rapportées et qui ne se trouvaient que sur Héra il y a quelques années! Kwah! Mais il y en a d'autres maintenant, éparpilles sur tout Héméra! Kwaah!»
«Ooh je vois! Et... si ce n'est pas indiscret... est-ce que ces pierres ont un pouvoir particulier?»
«Non...kwah. Mais je les veux toutes! Kwahkwah kwaaaah!»

Élize afficha un air un peu embêté... elle regarda Janne, ne sachant pas trop comment se sortir de là. Juste dire que finalement, elle ne voulait pas faire cette quête serait un peu grossier non?

Bon, de toute évidence, Elize était intriguée par cette histoire de pierres stellaires, mais elle ne comprenait toujours pas ce qu’elles avaient de particulier pour que Dame Stella soit prête à engager et récompenser des aventuriers pour qu’ils lui ramènent. Janne croisa les bras et soupira.

- Je t’ai dit que je n’en savais rien, as-tu seulement écouté un traître mot de ce que j’ai dit ?

Il avait dit lui-même à l’instant qu’il ignorait si elles avaient un pouvoir spécial, il savait juste que les pierres stellaires avaient été créées par ce qui semblait être l’ancêtre de Dame Stella et qu’elle voulait peut-être tout simplement récupérer son héritage. Mais de simples hypothèses ne suffisaient pas pour Elize, elle voulait aller demander à Stella directement, alors Janne soupira et lui fit signe de le suivre jusqu’au domaine de ce piaf attardé.

Ils durent, une fois sur place, justifier le motif de leur venue. Ils étaient un peu trop sérieux ici à son goût m’enfin. Dame Stella vivait dans un endroit un peu glauque aux yeux du loup, il y avait des cages partout et un espèce de trône sur lequel Dame Stella attendait ses visiteurs. Rien que sa façon de parler donnait envie à Janne de l’étrangler pour qu’elle se taise, elle avait une voix insupportable. Mais Stella confirmait que ces pierres n’avaient pas de pouvoir particulier, juste qu’elle désirait les posséder. En voyant la mine déçue et gênée d’Elize, Janne comprenait qu’elle souhaitait repartir puisque peu d’intérêt, juste que la connaissant, elle ne devait pas savoir comment l’annoncer à la noble. Bon bah, c’est là que Janne et sa délicatesse légendaire entraient en scène.

- Bon, c’est tout ce que nous souhaitions savoir, nous n’allons pas vous faire perdre davantage de temps. Et ne pas perdre davantage le leur, surtout.
- Kwaaaaah !? Quel toupet !! Vous venez dans ma maison pour poser une question et repartez !
- Et alors ? Vous êtes la plus à même à répondre à ce genre de questions concernant les pierres, faites-vous à l’idée que toutes les personnes qui mettront les pieds ici ne voudront peut-être pas se lancer dans votre quête. Stella fit un drôle de bruit, on aurait dit qu’elle allait s’étouffer !
- Kwahahaha ! Bien sûr que ceux qui viennent ici, demandent à participer ! J’offre de douces récompenses, kwah !
- Nous ne sommes pas des animaux pour faire un travail en échange d'une vulgaire récompense. Au revoir, Dame Stella.

Janne s’inclina quand même respectueusement – même si ca sonnait comme un geste assez amer après la réplique cinglante qu’il venait d’envoyer – et tourna les talons pour faire demi-tour avec la petite. Mais Dame Stella hurla quelque chose, du genre « ne les laissez plus rentrer ici ! ». Bof. Janne ne comptait pas vraiment y revenir de toute manière. Mais une fois dehors et suffisamment loin du domaine, il baissa les yeux vers Elize.

- T’en fais pas pour l’échange. Je pense que peu importe la manière dont on lui aurait dit que ca ne nous intéressait pas, elle l’aurait mal pris. Il se mit à réfléchir, visiblement, Elize avait un véritable intérêt pour tout ce qui pouvait se rapporter à la magie. - Bon Elize. Faut que je te dise un truc. Si je t’ai demandé de garder Teepo immobile avec toi, ce n’est pas uniquement par crainte que les gens cherchent à le voler. Les gens gardent de mauvais souvenirs des poupées vivantes sur Héra …

Il commença à lui parler des Mages Noirs et tout ce que ca a impliqué par le passé, ignorant que le sujet avait été déjà évoqué avec Olivier plus tôt. Du coup lorsqu’elle lui fit remarquer, il se sentait bien con d’avoir perdu du temps à tout étaler. M’enfin, après, il s’en moquait qu’elle le prenne bien ou non qu’il s’était avisé de lui dire plus tôt.

- J’aurai sans doute dû t’en parler plus tôt. Certains Mages Noirs se sont réveillés au cours des conflits, en réalisant qu’ils avaient une âme et qu’ils n’étaient pas de simples marionnettes. Ils se sont enfuis pendant les conflits et je sais qu’ils se sont installés quelque part pour s’assurer de vivre en paix, sans avoir à se battre. J’ignore où se trouve cet endroit. Mais les Mages Noirs bossaient pour l’ancienne reine d’Alexandrie et l’actuelle est même amie avec l’un d’eux, on pourrait peut-être aller lui demander … si ca t’intéresse. Ils t’aideront peut-être. Tu sais. Pour ta magie.

A voir ce qu’elle en pensait. Et lui ca lui permettrait de vadrouiller un peu tout en guettant pour les Chimères !

Oh lala! Décidément, Janne et la délicatesse, c'était toute une histoire! Mais d'un autre côté, Élize ne savait pas trop comment il aurait pu en être autrement! La femme oiseau était offensée par leur comportement et la petite s'inclina, rouge comme une tomate

«Je suis vraiment vraiment désolée Madame! »
«Non mais ça va oh espèce de malpolie!!» elle mit vite la main sur la bouche de Teepo avant de filer sans demander son reste alors que la dame continuait à s'offusquer de leur comportement! Une fois dehors, Janne essaya de relativiser en lui disant que peu importe comment ils auraient refusé, elle n'aurait pas aimé

«Elle est trop bête cette dame de toute manière! Quelle feignasse, elle peut pas aller se les chercher elle-même ses pierres?»
«Teepo...» la peluche affichait un air blasé, et ils commencèrent à s'éloigner de cette maison et se mettre surtout hors de portée des cris d'oiseau.

En chemin, Janne en venait à réfléchir au fait qu'elle souhaitait en savoir plus sur la magie, il lui parla alors des mages noirs, elle n'osait pas l'interrompre, d'autant qu'avoir plusieurs avis sur un même sujet aidait souvent à se faire une meilleure idée.
«Oliver m'avait parlé des mages noirs, oui.... mais je ne savais pas qu'ils vivaient maintenant dans un endroit précis... tu crois que la Reine d'Alexandrie voudra bien nous dire où ils sont?»
«Et ils sont gentils maintenant au moins? Car bon, si c'est pour qu'ils attaquent Élize hein!» rougissant un peu, Élize ne voulait pas se faire une fausse idée, bien qu'elle se souvenait de la réaction de cette femme au bar quand ils parlaient des mages noirs... ils avaient vraiment fait des choses horribles... malgré tout, elle se disait qu'ils seraient les plus à même de l'aider à contrôler sa magie non?

«De ce que j'ai compris, ils utilisaient surtout des magies de feu.. mais je pense qu'ils ont des connaissances en magie de façon générale qui me seront forcément utiles... mais vous? Ça risque d'être un long voyage non? Et peut être compliqué s'il faut réussir à les trouver?»

Elle n'avait pas trop envie de l'embêter... déjà il restait avec elle, un peu comme s'il avait décidé de la protéger, mais il ne lui devait rien...
«Vous n'avez pas un métier?»
«Hey! Élize, tu peux p'têt l'engager non? Genre un mercenaire! T'as des sous après tout!» euh... pas dit que Janne soit du genre à accepter d'être payé par une petite fille...

Maintenant dehors et hors de portée des hurlements stridents et insupportables de Dame Stella, Janne avait finalement décidé de parler des Mages Noirs à Elize, même si Olivier s’était déjà chargé de le faire et qu’ils en avaient passé un mauvais quart d’heure au restaurant. Le seul problème, c’est que Janne ignorait où vivaient les Mages Noirs désormais, mais Grenat pourrait sûrement les aider à éclairer ce point. La gamine semblait pourtant douter de cette idée, et Teepo, n’en parlons pas.

- Si des poupées censées faire le mal se sont exilées pour ne plus avoir à massacrer des gens, tu crois vraiment qu’ils seront agressifs avec nous ? Et puis, l’un d’entre eux a quand même sauvé Héra avant la fusion des mondes. Preuve en est qu’ils n’étaient pas méchants. Ils l’avaient été par le passé simplement parce qu’on les utilisait comme marionnettes. Indépendamment de leur volonté. - Je ne me fais pas de soucis pour la reine d’Alexandrie. Elle est réputée pour être bienveillante, si tu lui expliques tes motivations à vouloir les rencontrer, je doute qu’elle refuse de nous révéler où ils se cachent.

Ce n’est pas comme si Elize voulait les massacrer, elle cherchait juste un moyen de maîtriser ses pouvoirs. Mais à croire que Janne avait réussi à les convaincre tous les deux – Elize et Teepo – qu’ils n’avaient pas de soucis à se faire, la petite trouva un autre argument qui pouvait selon elle posait problème : pourquoi Janne viendrait-il ? Et voilà qu’on proposait de l’engager comme mercenaire … Il haussa les épaules, avant de croiser les bras.

- Mais vous avez quoi à tous vouloir me recruter !? Evidemment que j’ai un travail et celui-ci consiste pour le moment à vadrouiller un peu partout sur Héméra. Peu importe où se trouve le village où vivent les Mages Noirs, je suis sûr que tôt ou tard j’aurai fini par m’en approcher, de toute façon.

Et bizarrement, il en venait à se dire qu’il valait mieux qu’il garde un œil sur elle quand même. Bon. De toute évidence, le chemin était tracé pour le moment : direction Alexandrie !

- Le transport idéal pour aller directement de Tréno à Alexandrie, c’est la Route de la Gorgone. Ou à la limite un aéronef, avec le retour de la Brume, j’imagine qu’il va être encore plus facile de pouvoir en louer un, même ici. Au choix, miss.

Tant qu’ils restaient sur le Continent de la Brume, la Route de la Gorgone comme les aéronefs se valaient. Bon, si ce n’est que la Gorgone, ca pouvait être dangereux parfois … Après, l’aéronef restait le moyen de transport le plus rapide, mais s’ils prenaient un avec un moteur à Brume, inutile de préciser qu’il ne pourrait leur servir, que sur ce continent …

Découvrir un village où vivent des mages noirs... ça avait quelque chose de mystérieux, et aussi d'excitant! Mais Élize ne voulait pas avoir l'air trop... enthousiaste à cette idée, d'autant qu'elle se demandait un peu pourquoi Janne faisait tout ça pour elle. Il était vraiment gentil finalement, et elle se demandait de plus en plus comment elle s'en sortirait s'il n'était pas là pour la guider et la protéger.

Elle se recroquevilla sur elle-même alors qu'il la grondait... il ne voulait pas être engagé, visiblement, il pouvait faire un peu ce qu'il voulait et rechercher les mages noirs pouvait faire partie de ses fonctions. Alors autant en profiter?
«Mouais. J'ai plutôt l'impression que t'as rien à faire et que t'as peur de t'ennuyer ferme si tu restes dans cette ville hein? Avoue qu'on est une bonne excuse pour te faire dégager d'ici!» dit Teepo d'un air des plus malicieux, il s'était approché de Janne, tout près, très très près au point que son œil touchait presque celui de l'épéiste! Puis il recula en ricanant avant de retourner dans les bras d'Élize qui avait viré au rouge pivoine.

Bref, toujours est-il que la jeune fille avait bien mangé, et qu'ils pouvaient donc partir, d'autant que prendre la route de la Gorgone impliquait de retourner voir Maître Totto!
«Je suis prête à vous suivre! La route de la Gorgone...»
«C'est quoi une gorgone? ça se mange?»
«Toi tu peux manger n'importe quoi de toute manière...» elle pouffa un peu de rire, puis ils se dirigèrent vers la maison de Maître Totto, mais il était sorti? Dommage... elle aurait aimé lui dire au revoir, mais il avait tout de même laissé des instructions pour le cas où quelqu'un souhaiterait emprunter la route de la Gorgone.

Il y avait une échelle, Teepo s'éleva doucement dans les airs et Élize leva les bras pour qu'il la fasse descendre en douceur sans même qu'elle ait besoin de se fatiguer, une fois en bas, elle récupéra la peluche qu'elle serra contre elle. L'endroit était assez lugubre, et la brume qui se soulevait paraissait inquiétante aussi.

«Brrrrr... ça fout les jetons cet endroit! Et elle est où cette gorgone?» elle regarda Janne s'occuper d'activer les différents leviers, soit il connaissait bien les lieux, soit il avait compris facilement comment ça fonctionnait, mais toujours est-il qu'elle observait le petit panier qui descendait avec les grosses fleurs jaunes, jusqu'à entendre un drôle de bruit... elle s'avança prudemment, jusqu'à voir arriver l'insecte géant!

«HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!!!!!» Élize attrapa Teepo et le jeta de toutes ses forces sur la gorgone avant de se jeter vers Janne pour se planquer derrière lui, le pauvre Teepo fut assommé et la gorgone prit peur et prit la poudre d'escampette! Fort heureusement, il suffirait d'attendre un peu qu'elle se calme et revienne manger, ça prendrait surement un petit quart d'heure, mais pour le moment, ils étaient coincés là

«C'était quoi ça???»
«Ouille, en tout cas, ça a la tête dure...» meeeh c'est pas drôle!

Vilal et Suri viennent d'Alexandrie.

Alors que Suri s’empiffrait volontiers, papounet Rannveig revint à la charge en lui faisant remarquer qu’elle risquait d’être malade si elle mangeait de trop. Cela dit, il ne fut pas trop rabat-joie et rectifia le tir en disant que comme ils marcheraient, elle pourrait digérer, et ce n’était pas comme si elle allait s’en rendre malade. Elle mangea juste à sa faim – un chouïa plus, soyons honnête – et avala un bon verre de jus de fruits avant de partir, l’estomac plein, et bienheureuse. Ils passèrent chez le forgeron ensuite pour faire réparer son gantelet, et c’est ensuite qu’ils retournèrent au château d’Alexandrie pour emprunter à nouveau la route de la gorgone.

Ils n’eurent aucun combat cette fois et arrivèrent à Tréno sans encombre. Suri était un peu angoissée, elle ignorait à quoi s’attendre, et autant dire qu’avec son bras comme ça, inutile de songer à se battre. Elle ne parla que peu pendant la route. Elle réfléchissait surtout à combien de temps cela prendrait à son bras pour aller mieux… Elle avait remit son gantelet certes mais elle devait rester prudente et même carrément éviter de l’utiliser pendant quelques jours. Elle espérait juste qu’aucun conflit de taille ne jaillirait à Tréno… Vilal avait bien dit que les gens y étaient assez agressifs…

En sortant de la route, ils débouchèrent dans une.. maison ? Oh zut, étaient-ils chez quelqu’un ? A priori oui, mais il n’y avait personne. La jeune femme se hissa hors du euh, trou, et regarda avec incrédulité l’immense planète qui se trouvait juste à côté. Ils quittèrent cette maison rapidement et une fois dehors, Suri fut surprise par la présence de la nuit – même si Vilal l’avait prévenu !
« Oh ! » Elle leva le visage pour regarder le ciel. Il y faisait effectivement bien nuit et rapidement, elle se sentit comme chez elle. C’était agréable ! A croire qu’un voile d’ombre avait été jeté sur la ville. « Ce que c’est douillet. Je sens que je vais me plaire ici. » Ce n’était pas comme sur la lune où elle avait passé tant de temps mais c’était déjà pas mal.

Du coup forcément, une question lui passa par la tête.
« Mais pourquoi il fait toujours nuit ici ? » Ce n’était pas pour son déplaisir, cela dit, il fallait bien admettre que la question se posait pour une étrangère ! Y avait-il seulement une raison ? En tout cas, elle n’arrivait pas à la deviner par elle-même.

Leur avancée fut ponctuée de regards de la part d’individus extrêmement… pompeux, soyons honnête. Mais Suri n’était pas là pour faire bonne impression. Ils n’étaient ici que pour visiter parce qu’elle l’avait demandé ! Elle voulait voir à quoi ressemblait une ville plongée dans une nuit éternelle et c’était exactement ce qu’elle voyait actuellement. Elle avait bien fait le calcul et elle était convaincue que ce n’était pas encore l’heure de dormir hors de ces limites, ils étaient partit le matin après tout. Mais si Vilal avait parlé de l’agressivité des gens, elle devait bien admettre seulement remarquer le dédain de certains nobles alors qu’ils passaient.

« Non mais, vous avez vu les prix récemment ? Oh ! Tudieu ! » Râlait une dame avec un énorme chapeau.
« Ne m’en parlez pas ma bonne dame, c’est une horreur. » Pleurnichait une autre qui agitait son éventail au rythme de sa colère.
« C’est un scandale, un scandale. L’argent ne tombe pas du ciel ! » Siffla une dernière avec une robe à faire pâlir un arc-en-ciel.

Ils passaient juste à côté mais Suri nota les tensions. A bien les regarder, pourquoi se plaindre de l’argent ? Ils semblaient fortunés. Lorsqu’ils furent assez loin, Suri se permit de prendre la parole en s’assurant que personne ne l’entende.
« Ils ont l’air d’avoir des soucis dans le coin. » C’était sans parler des nombreux gardes qui étaient postés çà et là… Etait-ce ce qu’il voulait dire en parlant d’agressivité ? Les nobles étaient vantards et snobs et il y avait des gardes partout ? Pour l’instant en tout cas, eux n’avaient pas eu de souci, c’était ça le plus important…

La ville de Tréno n'avait jamais été des plus accueillantes. Ils étaient arrivés par la maison de Maître Totto, mais celui-ci n'était pas dans les parages, aussi, Vilal expliqua brièvement à Suri en quoi consistait le travail du vieil homme, ce qui justifiait tous ses livres et l'hérasphère! Voilà comment était leur planète avant la fusion des mondes.

Une fois dehors, l'ambiance semblait avoir un peu changé, Vilal n'arrivait pas encore à savoir en quoi. Ils avançaient le long des remparts, Suri semblait aimer cette ambiance, la nuit éternelle tout ça, malgré tout, il ignorait pourquoi Tréno était en cette nuit permanente
«J'avoue que je l'ignore. Et je crois que personne ne sait. » c'était rare qu'il ne puisse répondre à ses questions mais là... il ne pouvait pas.

Ils continuèrent de se balader en ville, il se demandait où ils devaient aller s'ils voulaient espérer croiser la chimère des ténèbres. En soit, elle devait être dans les sous-sols peut-être, il faudrait voir vers la forge ou la maison du Cavalier, mais ils devaient éviter les combats donc mauvaise idée. Ils passèrent devant des étalages de marchés, mais toujours aucun voleur? Où étaient-ils? Des nobles faisaient étalage du scandale des prix, le chevalier s'approcha et effectivement, il fallait reconnaître que c'était assez cher! Mais ils passèrent leur chemin, pour le moment ils n'avaient pas trop besoin de faire des achats.

«Avec le village de Dali qui a été attaqué, c'est tout un pan de l'économie de Héra qui s'est effondré. Le village fournissait tout Héra en matières premières, même si Alexandrie, Lindblum et Bloumecia disposent aussi de leurs propres cultures, ce n'était pas comparable à la production de Dali.» ils continuèrent de marcher et arrivèrent à l'entrée de la ville et le chevalier remarqua un drôle de mur dans les plaines à l'extérieur?

«Qu'est-ce que c'est que ça?» il avança et sortit juste un peu de la ville, le mur était immense et semblait prendre une large zone du plateau et longeant la montagne, il se tourna vers un garde pour prendre des informations «Bonjour monsieur, excusez-moi mais... puis-je savoir ce qu'il se passe?»
«Hm? Oh ça? Ce sont des gens des bas quartiers qui ont décidé de s'improviser agriculteurs! Avec l'aide de Dame Edna, ils auraient rendu ces terres fertiles pour pouvoir alimenter la ville et palier à la crise!»
«Dame Edna?»
«La Vestale de la Terre! Vous ne la connaissez pas?»
«Non. J'ignore même ce qu'est une vestale je dois dire...» le culte de Gaza Est n'était pas si répandu après tout!

En tout cas, il préférait éviter de s'aventurer dans les plaines pour le moment, ils iraient peut-être voir lorsqu'ils partiraient pour la Porte Sud dans la journée. Pour l'heure, ils retournèrent en ville, il comprenait mieux pourquoi il voyait si peu de voleurs, ils avaient trouvé du travail?

«Voilà qui est intéressant. Si les habitants de la Basse Ville travaillent au lieu de voler, c'est toute la ville de Tréno qui aurait à y gagner.» mais à voir si ça fonctionnerait?

Il y avait effectivement des soucis dans les parages et pas des moindres : avec la destruction de Dali, qui fournissait des matières premières à tout Héra, les prix avaient beaucoup augmentés puisque le village ne pouvait dorénavant plus leur donner ce qu’ils vendaient habituellement, et bien que Suri ne puisse pas vraiment se faire à l’idée de ce qui était cher ou pas, il était vrai que le sac de bonnes pommes qu’elle repéra lui sembla coûter cher pour ce que c’était !

En arrivant au dehors de Tréno, le duo remarqua surtout quelque chose d’étonnant : un grand mur ! Les paupières de Suri papillonnèrent d’incompréhension alors que le commandant demandait à un garde de quoi il s’agissait. On parla de vestale, un terme qui ne disait rien à la fille de Bahamut, et visiblement Vilal ne connaissait pas non plus. Ce qu’elle retint toutefois, c’était que des gens de cette ville avaient décidés de se construire un coin pour l’agriculture, espérant ainsi palier à la crise. Mais lorsqu’ils retournèrent dans la cité, elle fut étonnée d’entendre Vilal mentionner qu’ils travaillaient au lieu de voler… Du coup, Suri fit un lien.
« C’est de ça dont vous parliez quand vous me disiez que des gens pouvaient être agressifs ici ? Les voleurs ? » Mais visiblement en effet, si la majorité était occupée à cueillir et cultiver des champs, il fallait supposer qu’ils ne viendraient pas chiper la bourse des étrangers.

En passant près des boutiques, elle fut tentée d’aller voir, mais les prix étaient vraiment glaçants.
« Fiou, j’irai faire des achats ailleurs… » Tout ça semblait vraiment trop cher, et de toute façon elle avait déjà une bonne panoplie de techniques dans son arsenal, même s’il lui manquait quelques éléments… Elle aimait l’idée de diversifier, il lui manquait la lumière par exemple et l’eau, deux éléments qu’elle n’était pas certaine de maîtriser aussi aisément que le feu ou les ténèbres par exemple. Cela dit, elle verrait ça plus tard, ce n’était pas urgent.

Suri s’arrêta après un moment, lorsqu’ils arrivèrent devant la salle des enchères. L’immense porte en acajou lui inspirait quelque chose d’important. C’était un cul-de-sac, aussi ne pouvaient-ils que faire demi-tour. Elle leva le regard pour regarder la structure, notamment l’espèce d’animal ailé qui se trouvait au dessus de la porte. Les grandes fenêtres sur le côté permettaient de voir à l’intérieur des gens lever la main alors qu’un au devant présentait des objets.
« Qu’est-ce que c’est ? » Elle n’avait jamais entendu parler du système des enchères, aussi était-ce normal que ce spectacle ne lui dise rien du tout ! Les gens à l’intérieur semblaient tous être en sorte de compétition, vu que des mains se levaient vivement bien souvent, et que l’homme au devant pointait la personne avec la main levée, seulement pour ensuite en démontrer une autre. Et pour Suri, ça ne voulait rien dire du tout…

L'idée que les conditions de vie s'améliorent à Tréno était une bonne chose. Vilal ne suivait pas trop la politique et ignorait donc les tenants et aboutissants de tout ça, mais le résultat était là: moins de pauvres dans les rues, la majorité s'était installée directement dans des maisons à l'extérieur pour être près de leurs champs, le reste avait pu s'installer mieux puisque déjà, ils avaient plus de place, et d'autre part, ils pouvaient se transformer en commerçants! Certes, les nobles ne devaient pas être très enthousiastes à l'idée d'aller dans les bas quartiers pour faire leurs courses, aussi les prix semblaient être différents d'un quartier à l'autre! Ils verraient cela par eux-mêmes plus tard.

Ils descendirent d'abord vers les quartiers chics, de toute manière, ils iraient un peu partout puisqu'ils cherchaient toujours la chimère des ténèbres au fond! Ils arrivèrent au niveau de la salle des ventes, là où se tenaient aussi les tournois de carte! Et Suri évidemment ne pouvait connaître un tel endroit, de ce que Vilal avait pu voir, peu de mondes en disposaient
«Il s'agit d'une salle des ventes. Des gens mettent des objets de valeur en vente ici, et chacun propose un prix. Celui qui met le prix le plus fort l'emporte. Mais de ce que je vois, ça s'est un peu étendu sur d'autres types de produits que simplement des tableaux ou des objets rares» dit-il en voyant un pauvre petit cochon mis en cage pour être vendu «la viande semble être devenue un produit de luxe, elle aussi.» pauvre bête, mais Vilal n'était pas de ceux à s'apitoyer ainsi sur le sort d'un petit cochon destiné à finir en ragoût ou autre! En tout cas, on se l'arrachait, les prix grimpaient vite et il fut finalement vendu à près de 800 gils! Effectivement, ça fait cher le repas... bien qu'avec une telle bête, il y en aurait plusieurs surement, ne dit-on pas que tout est bon dans le cochon?

Ils sortirent vers une autre salle où se tenait justement un petit tournoi de cartes, là, il fallait rester silencieux aussi Vilal chuchotait à l'oreille de la jeune femme pour lui parler
«Il me semble que vous aviez vu ces cartes à Bloumecia?» en fait, il ignorait concrètement à quoi elle avait joué le soir où lui était parti se coucher, mais il était probable qu'il y ait eu une ou deux parties de Tetra Master?

Bref, ils regardèrent juste quelques parties et ressortirent. Ils se dirigèrent machinalement vers le lac au bord duquel se tenait la Dame Stella
«Cette Dame est une grande collectionneuse, mais l'on dit qu'elle n'a jamais quitté la ville. Elle engagerait des mercenaires pour aller lui chercher des trésors, il parait qu'elle paie bien, mais ce qu'elle demande est souvent extrêmement rare.» voir si Suri serait intéressée ou non de se lancer dans cette aventure, mais honnêtement, peu probable. Ils iraient ensuite vers les quartiers pauvres où ils pourraient déjà faire davantage d'achats, au moins des fruits pour la suite du voyage peut-être? Là bas, les prix seraient plus abordables. Ensuite, ils partiraient pour Dali à dos de chocobo..

Une salle des ventes ? Les sourcils de Suri se haussèrent alors que Vilal lui expliquait comment ça fonctionnait. Même la viande y passait. La combattante aux cheveux blancs fit une moue déconfite quand elle vit le pauvre petit cochon envoyé comme ça au marché. Les gens se l’arrachaient. Ce n’était pas qu’elle était végétarienne ou quoi mais honnêtement, voir un pauvre bébé animal se fait ainsi vendre avec pour unique but d’être engloutit par ces gros bonshommes grossièrement habillés, c’était d’une tristesse !

Elle passa outre, n’aimant pas vraiment l’idée. Ça devait vraiment provoquer de sacrés conflits.
« Hmpf, je sais pas. Ça doit rendre les gens mauvais, une compétition sur l’argent, comme ça. » Elle pouvait déjà s’imaginer un type voulant absolument une quelconque babiole et se la faire sucrer sous le bec, et du coup, fou de rage, aller la chercher lui-même par un quelconque moyen, quitte à occire la personne en question. Peut-être voyait-elle juste le mal là où il n’y en avait pas, et peut-être que ce principe existe depuis si longtemps que tout le monde était fairplay, mais Suri ne croyait pas qu’une telle organisation puisse exister sans un petit bémol de temps en temps.

Ils passèrent ensuite près d’un tournoi de cartes, et Suri opina quand Vilal lui rappela qu’elle avait dû voir ça le soir à l’auberge de Bloumécia où de jeunes gens y avaient joués. Elle se souvenait aussi qu’il y en avait d’autres, qui ne se nommait pas le Tetra Master mais le euh, Triple… Trial ? Triad ? Quelque chose comme ça. Ça ne venait pas de Héra en tout cas, il avait dit que c’était d’un autre monde, bien qu’elle ne parvenait pas à dire lequel.

Leur visite les mena vers une jolie maison, où une dame, une collectionneuse selon le commandant, vivait. Elle cherchait des ribambelles de choses mais ne quittait jamais la ville, aussi cherchait-elle des aventuriers pour aller faire ses besognes. Suri pinça un peu les lèvres en faisant la moue. Ils ne faisaient pas beaucoup d’efforts, ces gens… Avec la vente aux enchères et maintenant ça… C’était à croire que tout leur venait tout cru dans la bouche ! En même temps, ils semblaient si riches, ce n’était pas étonnant.
« J’aime beaucoup l’ambiance de cette ville. » Commença-t-elle. « Mais… les gens me semblent y être moins accueillants. » Les regards dédaigneux, hautains… et en plus, juste alors qu’ils s’éloignaient de la demeure de dame Stella, deux jeunes femmes, probablement la vingtaine, passèrent à côté en jetant un coup d’œil à Vilal, non pas sans presser le pas. Suri les entendit clairement glousser. A les voir se cacher la moitié du visage derrière leurs éventails grotesques, on pouvait s’imaginer ce qui leur passait par la tête.

Elle soupira. Mécontentement. Idiotes.

« Hé ! Vous là ! » Suri se tourna pour voir un garde approcher. « Que faites-vous ici ? Je ne vous ai pas vu aux portes de la ville. »
Mais il était à sa pause déjeuner ou quoi le gars ? Ils étaient passés par là pour voir le mur, dehors.
« Bah, oui on y a été… » Se risqua Suri. Le garde fit un drôle de bruit, comme s'il toussait.
« Nous interrogeons tous les étrangers qui viennent à Tréno. Avez-vous été interrogés ? »
« Euh, non. » Elle jeta un coup d’œil sur Vilal. « Pourquoi vous interrogez tout le monde ? »
L’homme sembla surpris qu’elle pose une question aussi… idiote ?
« Avec l’incident de Dali, nous devons rester sur nos gardes. Tout étranger à la ville est concerné par cette nouvelle règle. Vous êtes étrangers à la ville n’est-ce pas ? Je ne vous ai jamais vu dans les parages. C’est pourquoi vous devez répondre. »
Il semblait anxieux à répéter dix fois la même chose. Suri devinait presque son souffle stressé.
« Pas de souci. Donc ? »
Il figea, comme s’il était surpris de devoir poser la question maintenant. Etait-il nouveau ?
« D-donc, oui. Que venez-vous faire à Tréno ? »
« Nous visitons. » Répondit Suri, stoïque.
« A-ah. » Il éclaircit sa gorge et se tourna vers Vilal. Il parut encore plus stressé. « Et vous ? »

Suri secoua la tête. Décidément, il était bien nerveux ce petit garde…

Assister à une vente aux enchères pouvait susciter bien des choses: de la curiosité, de l'inquiétude, voire de l'indignation. Suri semblait partagée dans ce qu'elle ressentait et craignait surtout les tensions que cela pouvait engendrer.

«Les gens voient cela comme un jeu. Dans tout jeu, y'en a qui gagnent, d'autres qui perdent. Et croyez-moi, il y a aussi bien des stratégies pour l'emporter. Certains font exprès de faire grimper des enchères pour que d'autres paient plus cher des objets qui ne les intéressent pas, ainsi ils ont le champs libre pour les leurs.» oui, c'était un jeu.

Ils sortirent puisque de toute manière, ils n'avaient rien à faire ici, aussi ils gagnèrent la salle suivante pour assister à un tournoi de cartes. Plusieurs tables, de nombreux joueurs, la jeune femme se souvenait avoir essayé, bien qu'elle avait essayé un autre jeu venant d'un autre monde. Honnêtement, Vilal ne s'était jamais trop intéressé aux jeux, donc il ignorait le nom du triple triad, si elle le lui avait demandé, il n'aurait guère pu l'aider.

Ils continuèrent leur visite de la ville, espérant que tôt ou tard, la chimère des ténèbres accepterait de se montrer, mais pour l'heure, elle ne semblait pas être là. Ils arrivèrent près de la maison de Dame Stella au bord de l'eau, le chevalier expliqua brièvement ce qu'elle faisait de sa vie - d'ailleurs, comment elle gagnait sa vie cette dame? Elle devait bien les trouver quelque part les gils qu'elle donnait aux aventuriers pour leurs trouvailles? Peu importe, en tout cas, Suri semblait comprendre d'où venait l'ambiance de Tréno

«Les inégalités ont toujours été dominantes ici. Les riches essaient d'être toujours plus riches sans se soucier du mode de vie des pauvres. Ils ne leur donnent pas de travail, ils ne profitent pas de leur statut pour améliorer les conditions de vie, ils gardent tout pour eux. C'est un fléau que la Reine d'Alexandrie a toujours voulu combattre, mais sans succès. » jusqu'à aujourd'hui peut-être. Si les pauvres avaient réussi à se trouver un emploi, que ce soit agriculteur, mineur ou commerçant, ces inégalités allaient finir par se réduire.

Deux femmes étaient passées près d'eux, mais Vilal ne les avait même pas vues, il avait juste vaguement entendu glousser mais il fut rapidement concentré sur un garde qui déboula de nulle part et n'ayant visiblement pas bien fait son travail. Comme le disait Suri, ils étaient bien passés par l'entrée de la ville, mais ils n'avaient pas été interrogés
«Si vous souhaitez interroger tous les visiteurs, mettre des gardes devant la maison de Maître Totto serait judicieux, bon nombre de voyageurs arrivent par la route de la Gorgone.»
«Euh oui mais euh... on ne peut pas garder toutes les portes non plus.»
«La ville a les moyens de recruter d'autres gardes. Combien de ces gens de la Basse Ville auraient aimé un emploi? Ils sont débrouillards et connaissent la ville comme leur poche, avec un peu de formation, ils auraient fait d'excellentes recrues.»
«Mais... on ne peut pas recruter des vauriens! La garde de Tréno fait partie de la noblesse!»
«Depuis quand faut-il être né noble pour devenir soldat? Seule la ville de Tréno agit ainsi, Alexandrie, Bloumecia et Lindblum ont toujours recruté leurs soldats parmi le peuple, et à ma connaissance, leurs armées sont solides et efficaces.»
«Oui euh bon... et vous? Vous êtes qui?»
«Commandant Rannveig du bataillon Auj Oule de l'armée d'Alexandrie» il désigna le blason qu'il portait sur le plastron de son armure d'un air sombre et le soldat semblait encore plus mal à l'aise d'un coup
«Ah oui... euh... vous êtes là pour une inspection?»
«Non. Comme l'a dit cette jeune femme, nous sommes là pour visiter. Mais je me demande si une inspection et un rapport sur vos méthodes de recrutement ne seraient pas nécessaires pour améliorer la sécurité de cette ville.»
«Hein?? Non, non s'il vous plaît! Enfin je veux dire, on s'en sort bien, vous savez? Regardez! Après tout, Alexandrie a déjà été attaquée, Lindblum, Bloumecia, même Dali! Nous on n'a jamais eu de problème donc euh...» il était dans ses petits souliers, il finit par se mettre au garde à vous «je vais y aller! Tout est en ordre! Bon séjour dans notre ville!!»

Et il fila sans demander son reste. Le chevalier paraissait un peu blasé, et peut-être contrarié aussi. Cette histoire de ne recruter que des nobles dans l'armée de Tréno était tellement stupide. Ce qui pouvait expliquer que les inégalités n'aient jamais pu être effacées dans cette ville. Si les pauvres avaient pu trouver un travail dans l'armée, les choses auraient pu être bien meilleures.

Bref. Il se tourna vers Suri d'un air sérieux
«Allons manger un morceau. Je vous propose d'aller dans les bas quartiers, s'ils sont devenus agriculteurs et commerçants, c'est là bas que nous devrions trouver les bons produits. Ensuite, nous partirons pour la porte Sud afin de rejoindre Dali.» juste de quoi se faire un sandwich, avec des frites peut-être puisqu'ils devaient avoir de bonnes pommes de terre par ici! D'ailleurs, plus ils avançaient vers les bas quartiers et plus une odeur de nourriture semblait grimper. Une petite auberge avait ouvert juste à côté du marché. Encore surtout constituée de tôles et de matériaux de récupération, la cuisine était à moitié ouverte mais il flottait une bonne odeur! Tout était fait avec les moyens du bord, mais Vilal voyait quand même que ça s'améliorait par ici.

«Bonjour. Nous venons d'Alexandrie, est-il possible de manger quelque chose?»
«Bonjour! Oui bien sur! Vous voulez quoi! J'ai un bon cake aux légumes, de la ratatouille maison, des tartes aussi... je suis désolée par contre, je n'ai pas de viande à part du puluche...»
«Je prendrai une part de votre tarte aux chocolégumes séchés, avec une pomme de terre rôtie au four là, s'il vous plaît..»
«D'accord! Et Mademoiselle?» la vieille dame devait bien avoir l'âge d'être la grand-mère du chevalier, pauvrement vêtue, mais on sentait qu'elle était vraiment contente de pouvoir cuisiner! Elle avait ce sourire serein de celle qui est contente de changer de vie «mon fils a reçu la parcelle pour faire pousser les tomates, les poivrons et autres concombres et courgettes! Le blé et les pommes de terre ne viennent pas de notre famille mais nous nous échangeons les produits régulièrement.»
«Le troc est une excellente stratégie pour faire des affaires. Est-ce que vous commencez à vivre mieux?»
«Oui, bien sûr! Pour le moment, les cultures ne produisent pas encore en grandes quantités, donc on se privilégie nous-mêmes pour subvenir à nos besoins, mais les quelques surplus on peut les vendre! Je ne vous cache pas qu'on choisit nos prix en fonction de nos clients!»
«Vous faites bien. La priorité est que vous viviez mieux d'abord. Combien est-ce qu'on vous doit?»
«Allez, je ne vous fais pas payer le prix des riches, donc 50 gils pour le repas, chacun!» évidemment, ça restait bien plus cher qu'ailleurs pour une part de tarte et une pomme de terre, mais Vilal n'en montra rien et paya la jeune femme, en mettant même un supplément «je vais vous prendre aussi deux pommes, s'il vous plait.»
«D'accord! Je vous fais les deux pour le prix d'une!» il hocha de la tête alors qu'elle leur désignait une petite table aménagée avec quelques planches pour qu'ils puissent manger. Ils s'installèrent donc alors que justement, un homme assez grand et mince arrivait avec une petite caisse remplie de courgettes et de concombres

«Le Seigneur Zephirin avait raison, ça pousse drôlement vite! Par contre, j'ai du mettre les tomates totalement de l'autre côté du champs, je crois qu'elles empêchent la pousse... mais il paraît que je pourrais mettre des haricots! Ce serait chouette non?» il vit les clients et les salua, la terre étant bien fertile grace aux efforts de Dame Edna, les fruits et légumes mettaient un peu moins de temps que d'ordinaire pour pousser. Là où normalement il fallait 2 à 3 mois pour les cucurbitacées, il en fallait presque moitié moins.
«C'est vrai qu'il paraît que certains fruits et légumes ne s'aiment pas. Il va te falloir apprendre ça aussi.» lui dit la vieille dame. Vilal écoutait tout en mangeant, évidemment, on ne s'improvise pas agriculteur comme ça, mais il semblait qu'il y avait quelqu'un pour les aider. Qui était ce Seigneur Zephirin? Il ne lui semblait pas le connaître, mais peut-être un noble de la ville? Ils l'appelaient Seigneur, il était étrange qu'un noble accepte de les aider, mais ce n'était pas impossible non plus.

Ils mangèrent tranquillement en observant les différents échanges, le fils avait laissé la moitié de ses légumes à sa mère - ou sa grand-mère, allez savoir - et alla distribuer le reste pour l'échanger contre autre chose. Plus tard, un autre venait, avec un autre chargement de légumes et de fruits, aubergines, tomates, salades, choux, betteraves... pour la plupart il s'agissait clairement de fruits ou légumes qui poussaient rapidement. Les autres ne devaient pas encore être à mâturité. Surement qu'ils avaient organisé les semis en ne les plantant qu'à des intervalles réguliers, toutes les semaines peut-être, pour pouvoir les récolter régulièrement et éviter ainsi le gaspillage en en produisant trop d'un coup pour ne pas pouvoir le manger ou l'échanger, et après ne plus rien avoir avant la récolte suivante.

Le chevalier se tourna vers Suri après avoir fini de manger
«Bien... je pense que nous n'avons plus grand chose à faire ici. Voulez-vous que nous partions maintenant?» ou alors elle souhaitait faire d'autres achats avant?

Suri comprenait bien que l’inégalité était un fondement de la société dans cette ville, bien que celle-ci semblait s’amenuiser avec les pauvres qui prenaient leur vie en mains, mais cela ne voulait pas dire qu’elle appréciait. Fort heureusement, si elle était du genre à déprécier le malheur des autres, elle n’était pas de ces femmes qui clamaient justice dans un environnement dont elle ne savait rien. Elle ne voulait pas attirer des ennuis à Vilal qui plus était, et si cette société vivait ainsi depuis des lunes, autant ne pas s’en mêler. Surtout qu’à priori, ils semblaient, petit à petit, s’en sortir d’eux-mêmes…

C’est alors qu’ils furent interrogés par le garde trop nerveux qui se fit encore plus petit lorsque Vilal dévoila qui il était. Auj Oule ? Quel curieux nom. Suri regarda le blason elle aussi mais ne ressentit forcément aucune prestance contrairement au garde qui sembla fondre sous la cuirasse de son armure. En même temps, elle savait ce qu’était un commandant, mais Vilal, pour elle, n’était plus aussi intimidant qu’au départ. Par contre, pour un petit garde, c’était autre chose.
« Merci. » Répondit machinalement Suri lorsque le bonhomme s’éloigna en leur souhaitant un bon séjour. Vilal y avait été un peu fort en menaçant de faire une inspection sur les méthodes de travail, après tout, Suri était à peu près convaincue que ce pauvre gars était nouveau et qu’il était très angoissé à l’idée d’aborder des gens qu’ils auraient ratés ! Mais ses réponses, notamment quand il avait daigné dire ne pas pouvoir poster des gardes à toutes les portes, étaient aussi un peu pompeuses… cinquante-cinquante donc.

Bref, débarrassés de ce petit souci et fin libres de se balader sans encombre, le duo se dirigea vers les bas quartiers pour aller manger ! Ils furent accueillit par une gentille vieille dame qui semblait on ne peut plus heureuse d’avoir des clients. Comme d’habitude, Suri laissa le commandant parler et la dame leur glissa un bon prix d’amis puisqu’ils n’étaient pas des nobles.
« Oh euh, je vais prendre la même chose. » Ça semblait plutôt appétissant et son unique objectif était de se remplir la panse ! Ils s’installèrent donc et pendant que la cuisine se faisait, un jeune homme entra avec des caissons de légumes. Il parla d’un seigneur Zephirin, probablement une personne importante ici… Suri ne s’inquiéta pas de trop et mangea simplement, non pas sans remarquer le goût assez fort qu’avait cette tarte aux chocolégumes séchés ! Elle ne fut pas sans boire son verre d’eau et termina avec la pomme de terre, ce qui fit un bon repas !

« C’était délicieux, merci ! » Sourit-elle à la dame lorsqu’elle vint s’enquérir de leur déjeuner. Elle sembla heureuse, et débarrassa un peu tout. Vilal proposa de partir, sauf si elle voulait faire des achats, mais Suri secoua la tête. Elle pensait pouvoir se débrouiller avec ce qu’elle avait, et une petite partie d’elle supposait que Dali aurait peut-être besoin de fonds pour se reconstruire. Même si ce n’était qu’un gil, elle serait ravie d’aider, donc autant garder son argent pour autre chose. Ce n’était pas comme si son arsenal n’était pas déjà bien meublé, même s’il pourrait être mieux niveau élément.

Ils quittèrent la petite auberge, le ventre plein, prêts pour la suite.
« Qui c’est, ce seigneur Zephirin ? » A priori, une personne importante à en croire ces gens ? Forcément, comme Vilal était un commandant et qu’il semblait connaître les environs, Suri avait prit pour acquit qu’il connaitrait, sans savoir que c’était tout à fait étranger au chevalier. Suri pensait juste que si c’était une figure importante, il ne serait pas anodin de savoir qui c’était, si un jour, on lui en parlait, question de ne pas avoir l’air un peu idiote…

Ils allaient partir certes mais Suri eut une hésitation.
« N’aviez-vous pas dit qu’on prendrait des chocobos ? » Elle ne pouvait pas dire être en état de se battre, et sa main était encore assez douloureuse malgré la pommade et le bandage, du coup… mais elle ignorait s’il y avait possibilité de louer un chocobo dans une ville comme Tréno…

Même si la situation en ville ne pourrait pas s'améliorer du jour au lendemain, Vilal voyait bien que les conditions s'amélioraient. Contrairement à ce que pourraient penser les nobles, les pauvres de Tréno n'étaient pas des vauriens qui se complaisaient dans leur misère, ils étaient heureux de pouvoir travailler, de gagner vraiment leur vie, de pouvoir manger à leur faim surtout. Pour certains, surement d'avoir un vrai toit, bref... une vraie vie. Et probablement qu'ils étaient bien contents de pouvoir rendre la monnaie de leur pièce aux nobles en leur faisant payer un prix exorbitant pour des fruits ou des légumes. Mais cela, Vilal ne pouvait pas trop le comprendre, la vengeance ne faisait pas partie des choses qu'il pouvait comprendre.

Ils avaient bien mangé en tout cas, mais Suri s'interrogeait sur la personne de ce Seigneur Zephirin, le chevalier hocha de la tête de gauche à droite
«Je l'ignore, mais je ne connais personne de la noblesse de Tréno. Aussi, il peut être n'importe lequel d'entre eux. Mais Zéphirin... ça ne ressemble pas à un nom local, peut-être un riche étranger qui s'est installé en ville ces dernières années et qui a davantage le sens des affaires que les autres.» un commerçant qui avait compris qu'en faisant travailler les pauvres, il pouvait améliorer le prestige de la ville, attirer davantage de touristes - car honnêtement, la réputation de Tréno n'aidait pas, même avec la salle des ventes et les tournois de cartes - ou encore prendre une part dans les bénéfices «même avec l'aide de cette Dame Edna qui semble avoir de puissants pouvoirs sur la terre, il fallait un capital de départ pour construire les fermes, acheter les semences et faire venir les outils pour creuser les mines. Je suppose que ce Seigneur Zéphirin doit être un bon investisseur.» il ne devait probablement pas être le seul non plus car bon, ça avait du coûter assez cher, non?

En tout cas, ils se dirigèrent vers la sortie de la ville, de toute évidence, la chimère des ténèbres n'était pas là. Une fois dehors, Suri songea au chocobo, et Vilal sortit un chocolégume de ses affaires
«Oui, nous allons en appeler un. Regardez...» il secoua le chocolégume en l'air, et au bout de quelques secondes, un premier "kwoaaah?" se fit entendre. Vilal repensait à Tio, le chocobo de Sara, cela leur aurait été bien utile au fond, mais peu importe. Un chocobo jaune approchait et le chevalier lui donna un chocolégume pour qu'il puisse se restaurer, se baissant pour qu'ils puissent grimper sur son dos. Vilal, après avoir fait passer une corde pour pouvoir le diriger, souleva doucement Suri pour la mettre dessus d'abord, puis il monta derrière elle en tenant solidement la corde. Une fois que le volatile eut fini, ils se mirent en route vers la Porte Sud.

Malgré tout, vu qu'ils avaient bien mangé, il était inutile de s'y attarder, aussi Vilal prit plutôt le pont qui menait vers Dali
«Autant nous rendre à Dali d'abord, nous pourrons revenir à la Porte Sud pour dormir, ce soir. Allons juste voir si les habitants ont besoin d'aide.» aussi, il poussa le chocobo vers la ville en pleine reconstruction. Ils avaient à peine fini de déblayer les décombres, et encore... ce n'était pas terminé, des véhicules étaient arrivés pour les aider, mais surement que beaucoup n'osaient pas s'en servir car il s'agissait de technologies inconnues.

«Nous arrivons...» le spectacle n'était quand même pas très beau à voir...

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Direction: Dali

Vilal et Suri viennent de Lindblum.

Après quelques jours de vacance, le duo se dirigea finalement vers un endroit nommé Pinnacle Rocks, qui ne disait que trop peu de choses à la demoiselle, afin d’emprunter à nouveau la route de la Gorgone. Suri ne pouvait que s’attendre à ce que des monstres ne jaillissent des ombres comme la dernière fois, mais étonnamment, ils furent tranquilles ! Pas de vilains vers de terre, pas de grosses mouches, ni d’insectes répugnants. Juste la gorgone qui avançait à son rythme jusqu’à sa destination, où elle déposa ses passagers bien gentiment.

Vilal et descendit le premier et, en bon gentleman, il aida Suri à descendre.
« Oui ça va. Au moins cette fois, on a pas eu de monstres pour nous bloquer la route ! » Peut-être que ce n’était pas si fréquent que ça et que la dernière fois, ça n’avait été qu’un coup de pas de bol ? Possible. Au moins, la gorgone semblait tranquille, bienheureuse certainement de ne pas avoir été perturbée pendant le voyage. Suri lui jeta un dernier coup d’œil et eut un sourire avant de quitter l’endroit, et d’émerger dans la maison de Maitre Totto directement, même si là du coup, c’était dans le chemin aménagé qui empêchait d’avoir accès à ses effets privés.

En suivant les pierres dans ce couloir un peu serré, ils arrivèrent à sortir au dehors de la maison, mais maintenant, restait à savoir où était Maitre Totto. Il ne semblait pas être chez lui. Sans doute était-il autre part dans la ville tout simplement, c’était une grande cité – et les changements récemment opérés par de pseudo-bons samaritains avaient sûrement eut de quoi perturber le bon docteur qui devait se renseigner çà et là des nouvelles besognes à prendre en note.

Toutefois comme ils avaient déjà visités précédemment, Suri ne se sentait pas de se balader inutilement. Ce n’était pas faute d’adorer cette ville néanmoins pour ce qu’elle était : une cité plongée dans la nuit en permanence. Son sourire constant le signalait bien.
« Si on oublie les manières un peu pompeuses des femmes et damoiseaux ici, j’aime vraiment cette ville. J’adore la nuit ! » C’était dit avec un enthousiasme non-camouflé. Elle avait vécue pendant quatre ans sur la lune quand même ! Elle était davantage une créature de la nuit que du jour, même si elle ne dépréciait aucunement la chaleur du soleil sur sa peau. Mais la nuit… la nuit, ça lui donnait un sentiment de familiarité qui lui réchauffait le cœur où qu’elle soit, peu importe la distance entre sa maison et le lieu où elle était actuellement. Enfin… avait-elle seulement une maison ? Si on lui demandait, ce serait la Lune rouge certainement… Oui, voilà.

« Bon alors, où est ce maitre érudit ? » Demanda-t-elle en suivant du regard un chat errant qui passait devant eux.