La Capitale de la Beauté et des Arts

Vilal et Suri viennent de la Forêt Maudite

Certes c’était stupide. Oui. Maintenant elle s’en rendait compte, une seconde trop tard, lorsque la douleur la foudroya, elle comprit que c’était idiot. Mais c’était fait maintenant et aussi confuse et bête fut-elle, c’était fait. Elle se concentra rapidement sur autre chose, en dépit du fait qu’elle ait le sentiment qu’un tonnerre d’oiseaux volait à tire d’ailes dans sa tête. Elle comprit que Vilal allait tenir le coup, donc au moins, il y avait de ça. Elle tâcha donc de cesser de s’inquiéter, du moins, pour ça…

Elle alla attacher l’homme qui se tordait toujours de douleur, avant de revenir vers le commandant qui s’enquit de l’état de sa main.
« Je sais pas… » Admit-elle. « C’est engourdit. » La douleur avait fouettée si fort qu’elle ne la ressentait pas vraiment. C’était comme froid. Mais peut-être que ça allait être autre chose quand elle devrait enlever son gantelet, dont une minuscule, mais suffisante, portion s’était enfoncé dans son avant-bras avec l’impact de la balle. Elle ne tiqua qu’après qu’il avait parlé d’Alexandrie. « Alexandrie ?? Mais… c’est de là que nous sommes partit… ! » Ils perdraient énormément de temps non ? Mais peu importe, ainsi ce serait.

Avant qu’il ne réponde, un groupe d’hommes arriva, et elle crut reconnaître quelques têtes aperçues rapidement à Alexandrie. C’étaient des Brutos à n’en pas douter. Ils se jetèrent sur leur commandant pour s’assurer de son bien-être et Suri s’éloigna, par respect, inutile de dire qu’elle n’y sentait pas sa place. Elle profita de ce moment d’accalmie pour regarder son gantelet et y deviner la petite crevasse dessinée par la balle. Elle grimaça en sentant un pincement net lorsqu’elle bougea les doigts.

On l’interpella ensuite, prise au dépourvu, elle fixa un moment le Brutos avant d’opiner.
« C’est elle qui m’a fait ça !!! Elle !!! Sale chienne, tu m’as démonté les jambes !!! » C’est qu’il hurlait le mec en plus. Sans doute que la douleur lui filait une adrénaline monstre alors qu’il était embarqué par les Brutos et que son destin, plus qu’évident, se déroulerait pour la majorité dans une prison lugubre avec ses copains. Suri soutint son regard alors qu’il s’éloignait plus vite qu’elle avançait, poussé par les Brutos qui lui sommaient de se taire. Il avait le visage rouge vif et peinait à tenir sur ses jambes. La jeune femme baissa un regard soucieux vers la mare de sang qui souillait le sol, et en dépit des événements, elle se sentit… coupable.

« ..je préfère être une chienne qu’un monstre. » Marmonna-t-elle pour elle-même en songeant qu’elle aurait bien put diriger son épée ailleurs, comme par exemple le tuer, carrément. Elle aurait put. Elle mentirait de dire ne pas y avoir songé. Mais la mort aurait été un traitement trop sec et immédiat pour un type pareil. Il valait mieux qu’il paie vraiment pour ses crimes en cogitant en prison. Ça lui donnerait l’occasion de réfléchir. Ou pas…

Profondément démoralisée, Suri suivit en se tenant volontairement loin des autres. Elle avait la nausée, terriblement mal au bras, et avait l’impression que tout, absolument tout était de sa faute. Elle n’avait pas attirée les braconniers ici, elle n’avait pas décidé d’aller dans la forêt, mais au final, si Vilal ne l’avait pas suivit – même sous recommandation de la reine d’Alexandrie – il ne lui serait pas arrivé ce malheur. Il n’était pas mort ni gravement blessé mais ça aurait put être pire ! Diantre. Elle renifla et vint s’essuyer le nez sans aucune grâce avec le revers de sa main gantée de cuir. Les larmes avaient séchées mais leur sillon persistait sur ses joues. Décidément… elle n’aurait pas pensé que les choses puissent tourner ainsi si rapidement…

Le trajet jusqu'à Alexandrie aurait pu se faire dans le calme si l'autre ne braillait pas sans arrêt que Suri n'était qu'une folle furieuse et qu'il fallait l'enfermer! Heureusement, d'un regard sur leur commandant, les Brutos savaient qu'il ne faisait que calomnier, et puis après avoir pêché les deux autres en bas qui semblaient tout aussi terrifiés à l'idée de finir en prison, ce n'était pas difficile de comprendre qu'ils cherchaient désespérément à éviter la cellule à vie.

L'un des Brutos restait en permanence près de Suri bien qu'elle semblait volontairement vouloir rester en retrait
«Tout va bien, Mademoiselle? Vous avez mal quelque part?» il n'osait pas la toucher mais se tenait toujours prêt à la soutenir si elle avait besoin. Le pauvre, un petit jeunot qui voulait juste bien faire, mais il se sentait bien impuissant devant les larmes d'une demoiselle, même effacées.

Vilal et Suri furent donc conduits à une auberge, une chambre double avec deux lits séparés. Le chevalier fut installé sur le premier lit, le jeune brutos aida Suri à se mettre aussi sur un lit et proposa de l'aider à retirer son gantelet avant de réaliser qu'il semblait un peu "encastré" dans sa main
«Je... je suis désolé! Il vaut mieux qu'un médecin s'en occupe.. pardon, je veux pas vous faire mal.»
«C'est bien, Gerano, tu peux nous laisser.» dit Vilal tout en retirant sa chemise qui était de toute manière fichue. Il portait une belle trace en forme d'étoile en plein milieu du torse, mais ça partirait d'ici quelques jours.. il se leva une fois que le garçon fut parti et qu'ils furent seuls, le commandant s'approcha et examina son gantelet

«Est-ce que vous utilisiez un bouclier par le passé? Ce genre de réflexe est fréquent chez les gens ayant l'habitude d'avoir un bouclier accroché à la main.» il examinait un peu son gantelet sous toutes les coutures, puis il commença à essayer de le faire un peu tourner «dites-moi si je vous fais mal...» malheureusement oui, la balle s'était bien logée dans la main, même au travers du gantelet, s'il bougeait, ça lui faisait forcément mal. Seul le médecin pourrait le lui retirer après lui avoir totalement endormi le bras.

Celui-ci ne tarda pas d'ailleurs, un jeune homme au physique avantageux, des mèches blondes qui étaient rejetées en arrière et des yeux d'un bleu d'azur
«Et bien Commandant? Je ne m'attendais pas à vous revoir aussi vite!»
«Vous ne devriez pas avoir grand chose à faire avec moi, je me suis seulement pris un sort de foudre. C'est plutôt cette demoiselle que vous devriez examiner en priorité.»
«Toujours aussi galant! Mais ce sera à moi de juger de votre état si vous voulez bien!» il s'approcha cependant de Suri, et effectivement... il allait devoir anesthésier son bras s'il voulait pouvoir retirer le gantelet. Il fit couler une potion par le coude en essayant de bien la faire glisser le long du bras, elle devait ressentir une sensation de froid instantané, et au cas où ce n'était pas suffisant, lui-même usa d'un puissant sort de glace qui finit de lui endormir totalement le bras.

«Bon... Commandant, venez m'aider... je vais lui tenir le bras par le coude, vous avez plus de force que moi pour tirer sur la main.» le chevalier approuva d'un signe de tête et fit donc tout ce que le médecin lui disait de faire, et la jeune femme enfin libérée pouvait voir qu'effectivement, la paume de sa main avait bien morflé! Un bel hématome, elle devait surement avoir des micro fractures aussi, et qui pouvaient remonter le long du bras

«Et bien et bien... vous avez de la chance que votre gantelet était solide! Mais bon là, il va falloir sérieusement ménager votre bras si vous ne voulez pas briser totalement votre poignet!» il lui fit quelques moulinets puis finit par user de plusieurs sorts de soin et tendit un onguent à Vilal

«Bon, qu'elle aille se prendre un bon bain tranquillement, une fois qu'elle sera bien lavée, vous lui appliquerez ça et vous lui ferez un bon bandage, pas trop serré, mais qui englobera bien la main pour remonter jusqu'au coude» il lui avait mimé le geste pour lui montrer, mais Vilal voyait de quoi il parlait. De là, le docteur se tourna vers Suri avec un sourire doux et un poil charmeur «allez... pendant que vous prendrez votre bain, je m'occuperai de votre supérieur... ne vous en faites pas, il est solide!» le chevalier n'objecta pas au fait qu'il soit son supérieur, c'était peut être plus simple ainsi. L'avantage d'avoir pris une chambre double, c'est qu'ils avaient une salle de bain privée et que Suri serait donc vraiment tranquille. Ils attendirent quand même pour le cas où elle ait besoin d'aide, ils pouvaient appeler la jeune fille de l'auberge en cas de besoin.

A l’auberge, Suri n’avait toujours pas pipé mot, en dépit des bonnes intentions du jeune Brutos qui aurait volontiers voulu chasser ses larmes sans doute. Elle s’était contentée de secouer doucement la tête sans plus de signes. Ils arrivèrent sur place et eurent droit à une chambre avec deux lits, Vilal s’installa sur le premier, elle sur le second. On tenta de l’aider à enlever son gantelet, mais sitôt qu’elle fit une légère grimace en sifflant entre ses dents serrées, le pauvre Brutos fondit en excuses en disant ne pas vouloir lui faire mal.
« C’est rien… » Assura-t-elle d’une voix faible, trop secouée encore. Ce n’était pas grand-chose mais elle avait été si prise au dépourvue par la tournure de la situation qu’elle peinait à se remettre les idées en place… Elle était reconnaissante aux Brutos d’être venus les chercher, mais encore une fois, elle persistait à croire que c’était à cause de sa présence que tout ceci était arrivé.

Le Brutos fut congédié par son supérieur, et ce dernier s’approcha d’elle. Elle posa automatiquement son regard sur sa poitrine pour y deviner une forme d’étoile pâle mais bien visible, qui se dessinait trop joliment pour ce qui l’avait provoqué. Ça allait disparaître probablement, sous peu. Elle songea un moment qu’ils avaient eut de la chance. Le cœur aurait put être ébranlé et aussi bien fort de son jeune âge et de son entraînement, le grand commandant Rannveig n’aurait peut-être pas survécu à un arrêt cardiaque.

Il examina un peu l’état des choses avant de l’interroger.
« Non, pas vraiment… A vrai dire, c’était qu’un réflexe, ça aurait bien put être mon autre bras. » Et là, ça aurait été une sacrée catastrophe. Y penser lui fila un haut-le-cœur, alors qu’un médecin arrivait, visiblement connu de Vilal. Il était plutôt charmant, mais Suri n’était pas d’humeur à s’arrêter sur ce détail. Grâce à lui, ils purent enlever son gantelet, non pas sans inconfort avec tout cet engourdissement. Mais mieux valait cette sensation de froid intense que la morsure de la douleur ! Elle fronça le nez en voyant l’état de son bras, c’était moche, oui moche. Avec quelques instructions en tête, elle fut envoyée au bain. Elle opina, loin d’elle l’envie de s’obstiner.

Attrapant ses affaires de sa main encore intacte, Suri s’enferma dans la salle de bain en essayant de ne pas trop se sentir misérable. Ce n’était pas elle qui avait posé ce piège, convoqué les braconniers, ce n’était pas elle, mais… En fait, pourquoi se sentait-elle si mal ? Parce que Vilal avait été blessé oui, mais aussi pour cet homme. Aussi monstrueux fut-il, elle était passée à deux doigts de le tuer ! Quelle horreur… Elle regarda sa main meurtrie avant de grimacer, et d’aller se laver. La sensation fut étrange sur son bras encore endormi, mais elle ignora ce mal, se lava convenablement puis quitta le réconfort de l’eau pour se sécher, s’habiller. La chemise de nuit que Vilal lui avait prêtée, d’une de ses amies. Ça irait. Vu l’heure, ils ne bougeraient pas de là de toute façon.

L’humeur toujours maussade, elle sortit de la pièce, les cheveux encore bien humides. Ils chutaient lourdement dans son dos, tombant jusqu’à sous ses reins. Toutes ces émotions avaient eut de quoi la fatiguer, mais au moins, l’eau avait chassée les pleurs et le rouge de sa détresse.

Le médecin était partit visiblement. Avait-elle mit tant de temps ?
« Alors, ça va ? Pour votre blessure… » S’enquit-elle, un peu timide. Elle se doutait qu’il ne devait pas apprécier qu’elle insiste à ce point dessus, pour lui, ce n’était qu’un bobo, une histoire ancienne désormais pansée. Un peu de repos et le tour serait joué. Mais elle, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir mal. Elle leva une main pour la poser sur son second bras, au dessus du coude, l’air embarrassée. « …Je suis désolée pour tout ça. » Tudieu, ce n’était même pas de sa faute ! Elle le savait mais pour une tierce raison, elle avait le sentiment qu’elle devait s’excuser. Que quelqu’un devait s’excuser.

Donc voilà.

Si Vilal n'avait pas compris l'état psychologique de Suri, le médecin l'avait bien vu, lui! Il attendit que l'eau coule dans la pièce d'à côté et fasse assez de bruit pour pouvoir parler plus librement avec le chevalier qui s'attendait juste à être examiné

«Bon, que s'est-il passé? À part qu'elle s'est fait tirer dessus?»
«Nous étions dans la forêt maudite et des braconniers nous sont tombés dessus.»
«Et c'est tout?»
«Il me semble.»
«Vous l'avez vue pleurer?»
«Je crois que ses larmes ont commencé à couler quand elle s'est défait du deuxième homme et qu'elle m'a rejoint face au troisième.»
«Après que vous ayez été blessé?»
«Surement oui, cela faisait déjà quelques minutes que j'avais été touché»
«Je vois...» il soupira d'exaspération et ausculta correctement le chevalier, il lui endit un onguent à appliquer lui aussi après la douche, mais pas de bandage «bon, c'est surtout brûlé. Une bonne nuit de sommeil devrait suffire vu votre constitution. Mais faites attention quand même, vous prenez de l'âge et vous ne serez pas toujours aussi solide!» le souvenir de son corps dans la vision d'Alexandre lui revint en mémoire, il approuva d'un signe de tête
«Je ferai attention.»
«Ok.. et soyez gentil avec la demoiselle. Elle semble être ce genre de fille à prendre beaucoup sur elle. Beaucoup trop même. Elle doit profondément se sentir coupable de la situation.»
«Pourquoi le serait-elle? Elle n'était nullement responsable.»
«Ne cherchez pas à comprendre. Déjà que de base, vous ne comprenez pas les femmes, alors celles qui ont un côté maman poule, c'est même pas la peine!»
«Maman poule?»
«Elle n'aime pas que son entourage soit blessé! C'est tout! Ne cherchez pas à en comprendre davantage!» ils semblaient presque en train de se chamailler, mais au final, le jeune docteur partit avec un air exaspéré.

Lorsque Suri sortit, il se leva et se prépara à aller à la douche à son tour, mais avant, elle semblait encore maussade et vint.. s'excuser? Le docteur avait donc raison? Il resta figé un instant, ignorant ce qu'il convenait de faire, et finalement, il s'avança, ses gestes étaient un peu maladroits, mais il passa les bras autour des épaules de Suri et la serra contre lui

«Ne soyez pas désolée. Vous m'avez sauvé la vie. Ne l'oubliez pas. Je n'aurais pas pu sortir de cette fosse si vous n'aviez pas détourné l'attention d'un de ces hommes, et vous avez pris une balle à ma place. C'est moi qui devrais être désolé pour vous avoir conduite dans cette forêt.» il ignorait combien de temps devait durer une étreinte... quelques secondes? Il resta un peu en lui tapotant doucement le dos, puis il se décida à reculer en ayant l'impression que ça commençait à faire un peu long, et il ne voulait pas la mettre trop mal à l'aise.

«Je dois aller prendre une douche aussi. Vous n'avez qu'à commander à manger, quelque chose de facile à grignoter puisque je vais devoir vous faire un bandage à la main... pour moi, une simple soupe suffira.»

Il plongea son regard dans le sien en espérant qu'elle se sente un peu mieux quand même, ou qu'il n'avait pas été ridicule dans ses gestes. Remarque, si elle rit, c'est qu'elle va mieux non?

Même en sachant qu’elle n’avait pas à s’excuser, Suri se sentit poussée à le faire. A la seconde où le mot traversa ses lèvres, elle s’attendait à ce que Vilal lui riposte que c’était inutile de demander pardon pour quelque chose qui n’était pas de son fait, mais… non ? Il ne dit rien, pendant quelques secondes, avant de s’avancer et de maladroitement la serrer dans ses bras. Surprise, Suri resta comme figée, inapte à savoir ce qu’elle devait faire puisqu’elle ne s’attendait pas du tout à recevoir une telle attention ! C’était… surprenant mais chaud et agréable aussi. Et du chaud, il y en eut dans ses joues aussi pendant un moment.

Alors qu’il lui disait qu’elle lui avait sauvé la vie après tout, et qu’il n’y avait pas matière à s’excuser de quoi que ce soit, elle se fit la remarque qu’elle se sentait minuscule contre lui, comme ça. Il avait des bras si fort et autant dire qu’en dépit de son entrainement et de son passé de guerrière, rien à voir ! Elle se sentait toute petite ! Mais protégée aussi, et c’était ça qui était bon.
Elle voulut répondre bon nombre de choses à ce qu’il disait, mais à quoi bon dire que tant pis c’était fait ? A quoi bon dire de ne pas demander pardon ? Ils étaient tous les deux dans le même bateau ; ils étaient allés dans cette forêt sans savoir ce qui se passerait, et ils avaient eut une mauvaise surprise. Rien de plus.

« C’est sûr… » Parvint-elle seulement à répondre pour éviter de le laisser dans le vide. Il s’éloigna ensuite, laissant la jeune femme se surprendre à regretter le réconfort de cette étreinte. Personne ne lui avait jamais offert pareil sentiment auparavant, une vulgaire étreinte, rien de plus, mais non, jamais. Peut-être juste une fois en fait, lorsqu’elle avait retrouvée son père… Une longue étreinte réconfortante et chaleureuse que celle-ci lui rappelait.

Sa mission à présent : commander de quoi manger pendant qu’il se doucherait. Elle récupéra son sourire, certes légèrement mais quand même, en opinant de la tête. De nouveau seule, elle fit donc demander une soupe pour Vilal et quant à elle… difficile à dire… Un truc facile à grignoter mais quoi donc ? Au final, elle demanda juste un sandwich, ça se mangeait bien avec une seule main. L’autre, elle préférait ne pas l’utiliser. Des picotements désagréables la préparaient déjà à ce que la douleur revienne.
Maintenant, elle devait attendre. Elle alla donc volontiers se mettre sur le lit qui lui était plus ou moins désigné avant de fixer le plafond. Elle se repassa les événements précédents avant de se surprendre à sourire. Hé, c’était bien un cœur qu’elle avait entendu sous ces muscles, c’était bien un cœur, oui. Non pas qu’elle en doutait mais quelque part, ça soulageait. Elle ferma les yeux en se sentant un peu mieux malgré tout.

Puisque c’était tout bête à faire, le repas arriva vite. Suri demanda à faire poser ça sur la commode puisqu’elle ne pouvait pas prendre le plateau et bientôt, elle se retrouva seule à nouveau, seule avec le parfum de la soupe chaude. De sa main encore valide, elle attrapa son sandwich qui était bien généreusement garnit et en dévora une bonne bouchée. C’est qu’elle avait faim dès !

Elle n’en était qu’à la moitié quand Vilal reparut.
« Désolée, j’avais trop faim pour vous attendre. » Elle montra le sandwich comme preuve. « Je vous ai pris une soupe comme vous m’avez dit. » Visiblement, une soupe salé, avec des petites pâtes toutes fines et des petits légumes. Elle n’avait pas trop fait attention. Elle et la cuisine… Il avait dit soupe elle avait demandé soupe quoi. Ayant retrouvé un sourire, même léger, elle se permit une petite remarque en voyant à nouveau la constellation pondue par la foudre sur la poitrine du commandant. « C’est presque joli. Ça va partir, non ? » Elle reprit une généreuse bouchée de son casse-croûte. Elle n’avait pas réalisé combien elle avait faim jusqu’à présent…

Vilal qui faisait un câlin. C'était du jamais vu mais en même temps, ça se voyait! Même si sa mère lui en faisait quand il était petit, il ne se souvenait plus trop comment il fallait faire, il avait juste passé ses bras autour de Suri pour la rapprocher de lui, en essayant de ne pas trop serrer non plus pour ne pas l'écraser, mais garder quand même un certain contact sinon ça ne servirait à rien n'est-ce pas? Elle avait le visage collé contre son torse et oui, elle devait bien sentir les battements de son cœur, bien que malgré la situation, ils étaient particulièrement calmes et posés. Voilà qui devait aussi la réconforter surement. Enfin il n'y réfléchissait pas trop.

Il finit cependant par la lâcher, elle semblait aller mieux? Il n'en savait rien, il ne savait pas trop lire sur les visages mais il avait l'impression qu'elle souriait. Il paraissait quand même un peu ennuyé, voulant faire au mieux avec ce qu'il savait et ce que le médecin lui avait dit. Mais bon, ça avait l'air d'aller aussi il se rendit dans la salle de bain pour prendre une bonne douche.

Il ne mit pas très longtemps, mais il perdit surtout du temps à passer de l'onguent sur son torse suite aux recommandations du médecin, préférant laisser cela sécher à l'air libre, il sortit donc de la salle de bain encore torse nu, avec un pantalon ample brun pour dormir. Suri avait mis l'une des chemises de nuit de Sara, et était en train de manger un sandwich.

«Vous avez bien fait. Il vaut mieux manger lorsqu'on a faim, sinon c'est mauvais pour la digestion, l'estomac se contracte et peut provoquer des spasmes douloureux.» oui bon, elle n'avait surement pas besoin d'un cours, mais on va dire qu'il avait répondu par réflexe. Il s'installa donc à côté d'elle et commença à manger sa soupe, elle, elle regardait l'étoile sur son torse

«Ça laissera une cicatrice tout de même, comme n'importe quelle brûlure. Sauf qu'au lieu d'être noire, elle sera blanche.» et vu qu'il avait la peau mate, ça se verrait toujours, oui. Mais bon, pas comme s'il comptait se balader torse nu toute sa vie, et elle voyait bien que ce n'était pas sa première cicatrice non plus. Il en avait quelques unes qui lézardaient ça et là, mais en dehors de celle dans son dos et au niveau de son épaule, causée par le golem de Lindblum, la plupart étaient petites.

Lorsqu'ils eurent fini de manger, il attrapa la pommade laissée par le médecin
«Je sais qu'il a dit que vous deviez mettre un bandage rapidement, mais je pense qu'il vaut mieux laisser votre bras respirer pour cette nuit. Essayez juste de ne pas vous endormir dessus, je vous mettrai la bande demain matin.» alors qu'il appliquait la crème en dose généreuse sur la paume de sa main, son poignet et en remontant le long du coude, il continua de voir pour leur programme «souhaitez-vous que nous partions dès demain matin ou préférez-vous vous reposer un jour ou deux? Vu que notre emploi du temps a un peu changé, je me disais que nous pourrions rejoindre Tréno par la route de la Gorgone, ensuite nous irions à Dali puis nous prendrions la route des glaces afin de redescendre dans les plaines et gagner Lindblum.»

Ainsi, le programme ne changeait pas tant que ça? Il vérifia qu'il avait bien appliqué de la crème partout en l'observant sous toutes les coutures puis il prit doucement sa main dans les siennes, elle paraissait bien minuscule en comparaison, oui
«Vous et moi savions bien que ce voyage serait dangereux. Certes, je ne m'attendais pas à ce que les dangers viennent de simples braconniers, mais il ne faut pas oublier que certains êtres humains peuvent être tout aussi dangereux que les monstres sur notre route.» il hocha de la tête d'un air entendu «il faudra faire attention à Tréno, les gens peuvent y être agressifs et mal intentionnés.» il valait donc mieux qu'elle se tienne prête encore à devoir parfois se montrer brutale.

Ils allèrent ensuite se coucher. La journée avait été longue, et au final, c'était peut-être mieux qu'ils se reposent correctement. Enfin, le lendemain, ils arriveraient directement à Tréno donc ce serait normalement moins fatiguant qu'aujourd'hui.

Aah, voilà, Vilal, oui, et la science du logique et des faits. Elle sourit lorsqu’il mentionna qu’il valait mieux manger dès la faim, au risque d’en souffrir. C’était noté, certes ce n’était pas tellement la réponse qu’on attendait dans ces cas-là mais c’était tout de même un bon brin d’informations à prendre. Elle s’intéressa ensuite à sa blessure qui, selon lui, laisserait une cicatrice en étoile blanche. Une parmi tant d’autres d’ailleurs, mais Suri ne se sentait pas tellement de l’interroger au sujet de ses guerres passées. Il était évident qu’il avait connu multiples affrontements, et personne, pas même un grand commandant fort et entraîné, ne s’en sortait indemne à chaque fois.

Pour cette nuit, elle garderait son bras libre, sans bandage, pour laisser respirer un peu la blessure. Pendant qu’il appliquait la pommade du médecin sur la blessure et son bras, il lui parla de l’itinéraire : contrairement à ce qu’elle pensait, ils n’avaient pas vraiment perdus de temps.
« Je verrai demain ? Pour l’instant, je préfère attendre, voir comment sera mon bras… » C’était avec celle-là qu’elle manipulait son épée habituellement. Elle était un peu ambidextre, mais l’habitude voulait qu’elle fasse apparaître sa lampe avec ce bras. Pendant quelques temps, elle allait devoir faire avec l’autre…

Elle se fit surprendre lorsqu’il prit sa main entre les siennes pour lui rappeler que parfois, les êtres humains étaient plus féroces et violents que les monstres, et qu’il faudrait se méfier à l’avenir, car un tel événement pourrait bien se répéter. Elle baissa le regard, certes elle le savait, mais cela ne la rendait pas moins maussade à cette perspective. Il parla de Tréno et elle hocha de la tête.
« C’est noté. » Elle n’en parut pas plus enthousiaste cela dit. « Je sais bien que c’est chose courante. Disons juste… je n’y étais pas préparée. » Non, et en général rien ne prévenait ce genre d’incident, aussi était-ce un peu illogique de s’imaginer qu’elle aurait put s’y préparer. Mais à l’avenir, elle prendrait garde et demeurerait prudente, peu importe le lieu ou le moment.

Elle ignorait du coup si elle avait hâte d’atteindre Tréno…

Les lumières éteintes, ils allèrent se coucher. Ça avait été une bien longue journée. Sitôt étendue, Suri se rendit compte d’à quel point la fatigue l’accablait. Elle tourna la tête pour deviner la silhouette de Vilal dans le noir, avant de fermer les yeux en prenant soin de garder sa main blessée à côté de sa tête, l’autre sur son abdomen, en espérant qu’elle resterait sur le dos pendant le temps de son sommeil.

Elle aurait put avoir une sale nuit avec tous les souvenirs que cet affrontement avait fait resurgir, mais la fatigue était telle qu’elle ne nota rien du tout pendant son sommeil et se réveilla parce qu’elle bougea et écrasa involontairement sa main. Le fouet de la douleur la fit ouvrir les yeux de suite et c’est en grimaçant qu’elle comprit la source de son inconfort. Heureusement, pas de bobo, juste que ça la lançait pas mal à cause d’un mauvais mouvement. Un bon gros bâillement et elle se remit sur le dos, s’étant tourné sur le côté pendant la nuit. C’était déjà le matin à en croire la luminosité extérieure, mais elle avait toujours autant de mal à émerger…
La demoiselle se mit sur son séant et grommela quelques trucs incompréhensibles en se frottant les yeux. C’est là qu’elle remarqua que Vilal était encore couché. Whoa ! S’était-elle levée si tôt que ça ? Sauf si l’épisode de la veille l’avait complètement lessivé. Ou… oh putain et si la foudre avait eut un effet décalé ? Et si son cœur s’était arrêté pendant la nuit ?? Oh non !! Non, non ! Subitement, elle bondit hors du lit et se précipita à côté de celui du commandant et sans trop y réfléchir, elle trouva son pouls au niveau de la gorge sans trop appuyer, avant de se rendre compte qu’il respirait tout à fait et que son inquiétude était… injustifiée.

Elle se laissa tomber assise à côté du lit. Pfff. Décidément, elle s’affolait pour un rien… ! Après un moment de silence, elle rit un peu toute seule avant de soupirer de soulagement. Bon allez, au moins, cette journée-là commençait plutôt pas mal…

Oui, peut-être qu'il valait mieux attendre de voir comment ils se sentiraient le lendemain avant de songer à partir en expédition! Après le repas, Vilal alla se coucher, ne réalisant pas trop qu'il avait pu angoisser un peu la jeune femme avant de dormir, en parlant de Tréno. Mais de toute manière, ce ne serait qu'une très courte étape, ils feraient rapidement le tour de la ville et ils se rendraient vers la Porte Sud. Un passage à Dali aussi pour voir s'ils pouvaient aider un peu, mais ils passeraient plutôt la nuit à la frontière, c'était plus sûr.

Il s'endormit comme une masse, les potions du médecin faisaient effet et il plongea dans les bras de Morphée comme une souche! D'un sommeil sans rêve et calme.

Le lendemain matin, il sentit quelque chose au niveau de son cou, comme un insecte peut-être, il ramena machinalement sa main mais c'était déjà parti? Il battit des cils et se tourna pour voir Suri assise sur son lit?
«Hmm? Suri?» il se frotta un peu les yeux avant de se redresser, se demandant bien ce qui l'avait éveillée si tôt - ignorant que les potions l'avaient aussi fait dormir plus que d'habitude, de toute manière, il ne serait pas allé courir aujourd'hui! «Est-ce que tout va bien? Votre bras vous fait souffrir?» il vint s'asseoir derrière elle pour regarder par-dessus son épaule, une jambe de chaque côté de la demoiselle - ne réalisant pas trop si ça pouvait être embarrassant ou non - et regarda par lui-même

«Hum... ça a l'air d'avoir dégonflé, mais vous aurez tout de même besoin du bandage aujourd'hui.» il souleva doucement le coude pour voir par dessous, puis il ramena la main vers lui, l'hématome était encore sacrément violet, ça ne lui plaisait pas trop «bon, je suppose qu'on ne peut pas espérer que des os fracturés, même légèrement, se ressoudent aussi vite. Vous arrivez à fermer la main?» il la laissa lui montrer avant de finalement se retourner, faisant attention à ne pas lui mettre un coup de pied en passant, puis il alla chercher l'onguent du médecin et le bandage «si vous choisissez de partir aujourd'hui, on restera au maximum en ville et on prendra un chocobo pour chacun de nos déplacements. Il faut éviter les affrontements autant que possible.» de toute façon, ça l'arrangeait lui aussi! Il aurait besoin de repos... il s'installa à côté d'elle cette fois pour lui faire son bandage, essayant de ne pas trop serrer, mais assez pour que ça tienne bien. Le bandage passait sur tout le tour de sa main avant d'enrouler le poignet et l'avant bras jusqu'au coude. Il s'assurait que le sang circulait bien quand même avant de la regarder et sourire - un tout petit peu!

«Bien, allons prendre notre petit déjeuner pour commencer»

Et ensuite, si elle le souhaitait, ils retourneraient à la route de la gorgone pour rejoindre Tréno au plus vite.

Sitôt que Vilal se réveilla en demandant ce qui n’allait pas, Suri eut un sourire un peu bête et rit doucement avant d’hausser les épaules.
« Je croyais que vous étiez mort. J’ai flippé. » Mais à la voir rire, on pouvait en déduire qu’elle avait clairement paniqué pour rien. Au sens du commandant, il pourrait bien juste penser qu’elle plaisantait – s’il captait l’humour – sur le fait qu’il avait beaucoup dormi pour une fois ! Même s’ils se connaissaient peu, elle avait très bien cernée qu’il dormait le nécessaire et se levait aux aurores, et là pour le coup, ça n’avait pas été le cas !

Mais retour aux choses sérieuses et ça, c’était le bras de Suri. Ni une ni deux, le guerrier se leva, s’installa derrière elle en passant ses jambes de part et d’autre d’elle, puis se mit à inspecter sa blessure alors que la jeune femme n’osait absolument pas bouger.
« Alors, ça dit quoi ? » Demanda-t-elle en faisant chiche de rien. Après inspection, Vilal nota que c’était un peu moins pire, avant de lui demander si elle pouvait fermer la main. Elle tenta de le faire mais si elle y parvint un peu – pas entièrement – ça piqua un chouïa. La sensation déplaisante la fit un peu grimacer. Au final, ce n’était pas du tout guérit, normal, si bien qu’ils devraient être prudents. S’ils partaient aujourd’hui, ils feraient gaffe au chemin à emprunter et prendraient des chocobos pour voyager et ainsi s’éviter des monstres.

« Je pense que ça ira… » Elle ne voulait surtout pas le ralentir. « Il faudrait voir pour faire réparer mon gantelet aussi. » Un détail qui ne devrait pas prendre trop de temps, ce n’était qu’une partie du métal qui était renfoncé, mais vu comment c’était fait, Suri ne pourrait pas le remettre sans s’érafler la peau et se blesser à nouveau. Une histoire de quelques minutes chez le forgeron.

Vilal entreprit ensuite de lui faire ce bandage recommandé par le médecin, comme quoi malgré les bonnes mains de guerrier qu’il avait, il savait y aller convenablement, puisqu’il ne lui fit aucunement mal en serrant le tout. Elle bougea un peu les doigts pour s’assurer que ça irait avant de sourire un peu pour signaler que c’était bon. Il suggéra un petit déjeuner et en voyant le très subtile mais présent sourire qu’il avait, le sien sut s’agrandir tout seul.
« Bonne idée, je meurs de faim ! » Et le commandant allait vite se rendre compte à force que c’était le cas chaque matin. Elle ne supportait que trop difficile le jeun de la nuit et appréciait son petit déjeuner plus que n’importe quel repas de la journée !

Après préparations, ils quittèrent donc le confort de la chambre pour aller manger. Ils eurent le plaisir de se retrouver devant un petit buffet du matin, en même temps, Alexandrie devait bien traiter ses visiteurs venus de lointaines contrées. Suri ne fut pas sans dévorer du regard les viennoiseries et les bons fruits qui reposaient çà et là. Elle n’hésita même pas à se servir une sympathique assiette diversifiée, avant de s’installer à table avec un grand verre de jus d’orange.

Oui elle se gavait, et elle s’attendait déjà à ce qu’il lui dise que c’était déconseillé.
« Hé, je suis en convalescence, j’ai besoin de force ! » Plaisanta-t-elle en engloutissant un pain au chocolat. Après quoi ils pourront certainement voir pour peut-être rencontrer le forgeron et voir pour son gantelet, mais ensuite, Suri s’était déjà fait à l’idée qu’ils pourraient repartir. Elle ne voulait trop perdre de temps, et ce même en sachant bien que retrouver son père ne serait pas facile du tout…

Elle l'avait cru mort? Ok, il devait avoir une respiration très calme, mais quand même? Enfin, il parut un peu surpris même si le sourire de la demoiselle devait peut-être laisser penser à une plaisanterie?

Enfin, il préféra se concentrer sur le bras de la jeune femme qui était finalement le point indicateur de leur programme. Dans l'ensemble, ça allait mieux, mais ce genre de blessure ne pouvait se réparer en quelques heures, même avec les soins adéquats. Il faudrait donc redoubler de prudence, en particulier à Tréno. Il lui fit son bandage après avoir appliqué l'onguent du médecin pour accélérer la guérison, de son côté, sa brûlure semblait s'atténuer un peu aussi, moins noire et elle commençait à faire une cicatrice lisse et brillante.

Le programme était donc de prendre un bon petit déjeuner, ensuite de passer voir le forgeron puis de retourner au château pour emprunter la route de la Gorgone. Ils descendirent au réfectoire de l'auberge, il prit comme à son habitude un kafé avec du pain, un peu de beurre et de confiture... Suri par contre sembla prendre de quoi manger pour quatre!
«Vous devriez tout de même faire attention, vous risquez d'être malade.» mais elle avait une bonne excuse, elle devait reprendre des forces. Il en avait presque souri - presque seulement, il ne fallait pas exagérer, il avait déjà dépassé son quota pour la semaine! «soit. De toute manière, nous allons marcher un peu, ça vous aidera à digérer.»

De son côté, il dosa parfaitement ce dont son corps avait besoin, d'autant que comme il n'était pas allé courir, il lui fallait moins de calories que d'habitude, surtout s'ils devaient éviter les combats.

Ils quittèrent ensuite l'auberge après avoir rassemblé leurs affaires, Vilal avait remis son armure au cas où, puis ils allèrent voir le forgeron. Comme prévu, il ne lui fallut pas trop longtemps pour réparer son gantelet, il modifia légèrement la pièce d'ailleurs pour que ce soit plus confortable pour la demoiselle en mettant plusieurs pièces au niveau de la paume qu'une seule, permettant ainsi pour elle de mieux fermer la main.

«Est-ce qu'il vous faudra autre chose?» visiblement non, aussi ils retournèrent au château, descendant dans les cachots afin de reprendre la route de la Gorgone. Cette fois, ils n'eurent pas de mauvaises surprises, le voyage se passa sans encombre, et ils arrivèrent à Tréno en deux petites heures à peine. Mais il faisait bien nuit, la ville de l'ombre portait bien son nom! Cependant, Vilal avait l'impression que l'ambiance était différente? Il y avait moins de pauvres dans les rues, moins de voleurs, donc. Il ignorait que la ville était en plein chamboulement, et que les plaines extérieures et les montagnes étaient désormais exploitées pour palier au manque provoqué par la destruction de Dali. Intéressant!