On ne fait que visiter!

Inutile de dire que l'ambiance était carrément retombée à présent, et Irvine avait beau essayer de tout prendre à la légère comme à son habitude, ça n'empêchait pas que Reeve était trop énervé pour essayer de profiter de son séjour ici...

Alors qu'ils mangeaient, il en vint même à se souvenir qu'ils n'avaient pas récupéré l'orbe de la terre à Sephiroth, le tireur afficha un air désolé, ne sachant pas trop quoi répondre à ça
«C'est pas qu'on n'y a pas pensé, c'est qu'il ne nous en a pas laissé le temps. Il a laissé tomber le cristal et il a filé...» il but une gorgée d'eau tout en regardant ses petits légumes qui avaient été comme triés, Irvine n'aimait pas les mélanger, aussi il avait toujours eu cette petite manie de les séparer soigneusement pour les manger les uns après les autres... «Et ne t'en fais pas pour Esthar, même si Sephiroth décide d'attaquer là bas, il aura bien plus de mal à leur causer des problèmes qu'à la prison du désert...» ils avaient de nombreux dispositifs de sécurité après tout, et il ne fallait pas oublier que les borgs n'étaient pas humains, donc pas de sacrifie...

Ils allèrent finalement se coucher, il était inutile de chercher à faire quoi que ce soit, et de toute évidence, Reeve ne voulait pas dormir tout de suite.. il continuait de prendre le plus d'informations possibles via son laptop et Irvine se coucha donc de son côté, préférant dormir pour fuir ce genre de réflexion.
Le lendemain, il finit par se réveiller, pas trop tard en plus, surement qu'il avait entendu les mouvements de Reeve qui avait passé une nuit blanche. Lorsque le jeune homme se leva et qu'il vit la tronche de l'architecte, il savait qu'il n'avait pas du dormir beaucoup

«Ok ok je vois... toi tu veux partir maintenant, hein? Mais t'es sur que tu pourras conduire la motoneige dans ton état? T'as l'air d'un weevil comme ça...» ok, Reeve ne saurait surement pas ce qu'était un weevil mais tant pis. Irvine se leva et alla se débarbouiller. Ensuite ils prirent un petit déjeuner léger avant de prendre la route de l'ascenseur. Le tireur sortit son téléphone pour voir s'il avait du nouveau, mais rien pour le moment...

«Donc on fait quoi, une fois à la TGU? T'as une idée de notre destination? J'espère que tu veux pas aller à ce Village Glaçon maintenant, tu sais que Sephiroth n'y est plus depuis un bail hein?» non parce que bon, courir partout pour rien, c'était pas vraiment son trip. Une fois dans l'ascenseur, les deux hommes se rhabillèrent plus chaudement, remettant manteaux, gants, écharpes et tout ce qui pourrait les protéger au mieux du vent glacial de Trabia ainsi que des éclaboussures des eaux gelées et de la neige. Puis ils retrouvèrent leurs moto-neiges au même endroit que là où ils les avaient laissées la veille, et ils purent se mettre en route. Le tireur bâilla un peu avant de faire craquer sa nuque

«Allez, en route.. et tu me suis, hein?» manquerait plus qu'ils se paument, tiens...

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Irvine Kinneas gagne 550 gils !
Reeve Tuesti gagne 500 gils et passe au niveau 15 !

Irvine Kinneas et Reeve Tuesti payent une nuit à 50 gils. HP et MP restaurés !
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Direction : Les plaines de Trabia

Finalement, Ruka est aussi seule que je le suis... Elle doit sans doute avoir des amis à Wutai et il y'a même cette serveuse à Costa. Mais rien ne peut remplacer l'amour de nos parents. Même si dans mon cas, je ne saurais pas vraiment dire si c'était de l'amour ou de la pitié. Mon père me regardait parfois avec un air indéchiffrable, comme s'il hésitait à s'ouvrir à moi mais que finalement, il se ravisait.

Enfin bref, le capitaine propose que je passe en premier pour rattraper Ruka si nécessaire. Bien évidemment, celle-ci s'offusque qu'on l'imagine un temps soit peu moins agile que moi, mais finalement, alors qu'elle s'apprêtait à sauter, je sens sa main tenir la mienne et sa voix entamer le compte à rebours.

- Bon bah... advienne que pourra ! Merci à vous pour la croisière !

Avec la même vitesse et le même élan, nous sautons par dessus bord pour atterrir dans la poudreuse.
Deux gazelles n'auraient pas fait meilleur saut ! Sans doute emportée par la joie d'être enfin sur la terre ferme, Ruka se jette dans la neige avant de se rouler dedans, quitte à s'en mettre partout.

Pour ma part, je n'ose pas vraiment faire la même chose étant donné que je n'en ai encore jamais touché...
Ma partenaire saute soudainement sur ses pieds avant d'agiter sa tête dans tous les sens, ce qui me fait inconsciemment penser à un petit chien sortant de l'eau pour se sécher . J'ai un peu honte de l'associer à un animal, mais pour le coup, c'est la première image qui m'est venue en tête !

Je ne parviens pas à réprimer un rire un peu trop bruyant et alors que je m'apprête à me moquer un peu d'elle, je reçois une boule de neige en pleine tête. Ce qui est drôle, c'est que ça ne fait pas mal du tout, parce que c'est une texture aussi étrange que douce. Néanmoins, ce n'est pas pour autant que je ne compte pas répliquer. Mais pas de suite, ça serait trop évident...

- Hahaha très drôle ! On peut y aller, mademoiselle a fini de faire mumuse ?

Plutôt que de me répondre, le regard de Ruka est attiré par autre chose. Je mets ma capuche avant de me tourner pour mieux voir ce qui peut la captiver de la sorte.

- Euh, c’est ca le Village Shumi ? On dirait … Une araignée géante …

- Effectivement... c'est plutôt glauque. Tu es sûre que t'as envie qu'on aille dans ce truc ?

Je m'attends au pire. Des tombeaux dans une crypte regorgeant de morts vivants, ou alors des créatures entassées qui s'entretuent constamment... Mais bon, c'est censé être un "village", ce qui veut donc dire que des gens parviennent à y vivre !

Tandis que nous approchons de cet édifice aussi imposant que singulier, nous commençons à apercevoir des sortes de jets de vapeur sortant de tuyaux en métal. Ceux-ci permettent apparemment de faire fondre la neige et de laisser un chemin praticable pour les personnes comme nous qui sont assez folles pour venir ici.

C'est le moment !

Alors que Ruka semble encore abasourdie par la prestance du lieu, j'en profite pour faire à mon tour une boule de neige et après m'être discrètement faufilé derrière elle, je lui écrase sur la figure avant de reprendre ma place initiale, l'air de rien.

- Je me demande bien qui peut habiter ici... On rentre ?

J'arbore sans gêne un sourire carnassier, bien trop fier de moi pour réussir à garder mon sérieux.


- Bienvenue, étrangers.

A peine avons-nous pénétré le dôme qu'une créature horrible nous barre la route. Une sorte de face de poulpe affreux, tout jaune avec des doigts énormes.

- Bonjour... vous êtes ?

- Vous êtes bien impétueux. Répondez à cette question vous-même et j'en ferai de même.

Je regarde rapidement Ruka avant de prendre la parole.

- Nous sommes des habitants de Gaïa, je m'appelle Axel et voici ma partenaire, Ruka.

- Bien. Je fais parti du peuple des Shumis. Nous sommes des êtes polymorphes, vivants dans les profondeurs de la Terre depuis que nous existons. Si vous souhaitez visiter notre village, il faudra passer par cet ascenseur.

Joignant le geste à la parole, il nous montre du doigt une grande sphère bleue, entourée d'arceaux d'acier.

- Bonne continuation.

Je ne sais pas trop pourquoi, ce "truc" me met mal à l'aise... Alors aller là où beaucoup de créatures comme lui habitent, ça ne me donne pas trop envie.
Une fois sûr qu'il ne peut plus nous entendre, je m'approche de Ruka avant de lui dire discrètement:

- Je sais pas toi, mais ça ne m'inspire rien de bon... Ils ont l'air pacifiques mais j'ai un mauvais pressentiment.

Paranoïa ou crainte justifiée... nous verrons bien par la suite.

Evidemment, j’aurai dû me douter qu’Axel n’allait pas en rester là … Il faisait genre je me comportais comme une gamine débile, et finalement il me prenait par surprise ! Bien sûr que je comptais rentrer dans ce drôle de bâtiment … Mais tout à coup, je ne voyais plus rien. On se demande à qui appartient la main qui contenait une énorme boule de neige et qui s’est éclatée sur ma tête sans que je puisse me baisser pour l’esquiver. Ca aurait été drôle tiens que notre cher ami s’auto-mange sa propre boule de neige ! Dès qu’il retira sa main, je m’empressais de passer la mienne sur mon visage pour tout retirer et lui lancer un regard foudroyant, alors que monsieur se sentait fier de sa connerie mais changeait radicalement de sujet.

- Fais pas genre il ne s’est rien passé ! Je me vengerai, ca je peux te l’assurer !

Mais lui-même venait de se venger … Alors si je me vengeais de sa propre vengeance, il se vengera de ma vengeance c’est ca !? – L’art d’embrouiller les cerveaux. On n’est pas couchés alors. Et je commence déjà à l’embêter en me retournant et en lui pinçant les joues.

- Et oui on rentre !!! Mon pauvre p’tit bouchon, t’as pas peur quand même !?

Je lui lâchais les joues et me mettais à rire. Je le sens venir à des kilomètres qu’il va râler et vous savez quoi ? Je. M’en. Fouuuuuus. ♫
De toute manière, nous arrivions progressivement à l’entrée du dôme. Les portes étaient gigantesques, et en s’ouvrant, on voyait qu’elles étaient très épaisses … Sans doute pour couper un maximum le froid et bien isoler le dôme. Quel endroit … étrange. Et le pire était à venir lorsqu’une créature inconnue jusque maintenant fit son apparition pour nous accueillir. Mais quelle horreur ! On dirait que je vivais un film de science-fiction et que les extraterrestres avaient envahi la planète ! Pour peu j’avais presque envie de me jeter dans les bras d’Axel pour lui ordonner de la tuer … jusqu’à ce que la bestiole se mette à parler et nous fasse comprendre après quelques présentations qu’il était du peuple Shumi. Oh. Donc les habitants de cet endroit sont … des crapauds jaunes avec des doigts aussi longs que des baguettes !? Beh. Je me tournais vers l’ascenseur qu’il nous désignait et je haussais un sourcil … Profondeur de la terre ? Ascenseur ? … On va descendre au cœur de la planète … ? Alors qu’Axel et moi nous dirigions par-là, il me faisait part de ses craintes au sujet de ce peuple inconnu. Moi par contre, je venais de réaliser un truc !

- Je sais pas mais HEY. Ta « partenaire » ! Même pas amie ! Groumph.

Je tirais une moue boudeuse jusqu’à ce que les portes de l’ascenseur s’ouvrent. Une grande fenêtre, des ordinateurs, des sièges … Je haussais un sourcil avant de m’avancer à l’intérieur, et une voix dans un haut-parleur nous demanda de nous asseoir sitôt que notre présence est détectée. Wahou.

- En tout cas je ne sais pas s’il faut se méfier. Disais-je alors que je prenais place. Je regardais partout autour de moi avant de me tourner vers Axel. - Mais une chose est sûre, j’ai l’impression d’être dans ces fameux films avec des extraterrestres à la technologie bien plus avancée que la nôtre … Quoiqu’ils n’arrivent pas vraiment à la cheville d’Esthar, mais c’est pas à Deling City ni même à Costa Del Sol qu’on trouve des trucs pareils dans les ascenseurs.

Sur le coup, le démarrage de l’appareil provoqua quelques secousses, mais une fois en mouvement, c’était comme si rien ne se passait … Il y avait juste le bruit qui nous indiquait que l’ascenseur était bien en marche.

- Contentons-nous d’en apprendre plus sur eux … Ils ont peut-être une manière de vivre et des traditions différentes des nôtres. C’est peut-être ces différences qui vont nous pousser à nous méfier les uns des autres.

Je parle presque avec sagesse, pourtant, quand je vais comprendre que tout fonctionne par le troc ici, je sens que je vais avoir envie de décrocher des têtes ! Bon … Cela fait plusieurs longues secondes que l’ascenseur descend à toute vitesse, et je voyais par la petite fenêtre qu’on était bien dans la terre. Nous devions prendre notre mal en patience jusqu’à ce qu’on arrive enfin à destination … Et lorsque la porte s’ouvrit, j’étais surprise de voir à quel point la lumière qui venait d’envahir la « pièce » était vive.

- On est sous terre et … il y a autant de lumière ? On dirait presque la lumière du soleil …

On avait du mal à croire qu’elle était artificielle. Je me levais et sortais la première, et là, j’étais vraiment scotchée par ce que je voyais !! Un véritable petit paradis sous terre … Et la température des lieux n’avait rien à voir à celle de dehors ! Il faisait bon. Rien d'étonnant quand on se rapproche du centre de la planète, la température ne cesse de croître en profondeur. Si bien que je retirais mon manteau sous peine de crever de chaud.

- Incroyable … Qui soupçonnerait qu’un véritable paradis se trouve à des centaines et des centaines de mètres sous terre ? Ces Shumis sont incroyables ! Par contre j'ai les oreilles un peu bouchées par la pression et je sens que je vais devoir m'y faire au niveau de l'oxygène ... J’avais soudainement envie d’aller faire le tour du village, mais je commençais surtout à avoir faim après le voyage qu’on venait de faire. - On cherche l’auberge pour commencer ? J’avoue que je commence à avoir faim. Et puis faut que je me douche et prenne des vêtements secs. C’est qu’être tombée dans la neige et m’être retrouvée avec une boule de neige éclatée sur la tronche à cause de monsieur, je suis trempée. On visitera après !

Je sens qu’il va être encore fier de sa connerie. Oui c’est ca, souris mon grand. Je t’aurai ! Bon par contre, je me demande s’ils ont une gastronomie particulière ici ?

- Tu sais, dans certaines circonstances, partenaire c'est plus proche qu'amie ! Tu devrais être flattée au lieu de bouder !

Nous entrons sans grande confiance dans l'ascenseur en provenance des profondeurs. Celui-ci est spacieux et bien agencé, avec une sorte d'hologramme qui nous donne quelques indications ainsi que quelques explications sur le village dans lequel nous nous rendons.

- Je sais pas ce qu'on trouve à Esthar, mais en tout cas, des créatures de ce genre, pas sûr que vous les ayez en stock...

- Contentons-nous d’en apprendre plus sur eux … Ils ont peut-être une manière de vivre et des traditions différentes des nôtres. C’est peut-être ces différences qui vont nous pousser à nous méfier les uns des autres.

Entre temps, l'ascenseur a démarré sans grand bruit et nous entamons notre descente vers le lieu de vie de ces drôles de Shumi.
On peut parfaitement voir à travers une sorte de fenêtre-écran les différentes étapes de notre traversée.

- J'espère qu'on se retrouvera pas coincés là-dessous avec ces choses ! Imagine si l'ascenseur tombe en panne "comme par hasard" , y'aurait de quoi faire un vrai film d'horreur ! Je vois ça d'ici... Axel et Ruka contre les infâmes poulpes humanoïdes...

J'étais à moitié sérieux en disant ça, mais je dois admettre que je ne suis vraiment pas à l'aise avec ce peuple. J'espère que cette mauvaise première impression va vite s'estomper...

Finalement, nous voilà dehors et le décor nous laisse sans voix ou presque. Un espace de verdure gigantesque, avec un petit marais, des sortes de montagnes de calcaire... dur à croire que ce paradis miniature se trouve dans un endroit pareil.
Quant à la température... invivable avec ma tenue actuelle. Je troque donc mon manteau en fourrure contre un sweat à capuche dont je retrousse les manches. Une tenue un peu chaude pour un climat pareil mais après avoir vécu l'épreuve de la mine de soufre, j'ai l'impression d'être bien plus résistant à la chaleur. Ca a dû bon parfois de risquer sa vie !

- "Incroyables" tu peux le dire ! Ils auraient dû prévenir plus tôt qu'ils avaient crée un endroit comme ça. Je serai venu plus tôt. Même Costa a l'air un peu minable à côté...

Même sans la plage, vivre ici pour le restant de mes jours ne me dérangerait absolument pas ! En plus l'atmosphère qui règne ici est aussi silencieuse qu'apaisante. Nous n'entendons que le bruit de l'eau qui s'écoule et d'une légère brise provenant de la surface se répandant sur la plaine. Je prends une grande inspiration pour profiter un peu plus de cet air si pur.

- C'est vraiment génial... Je n'aurais jamais pensé envier un jour la vie de personnes résidant à des centaines de mètres sous la terre ferme.

Ruka me dit ensuite que nous devrions trouver une auberge pour qu'elle puisse se changer. Il faut savoir ! D'abord elle me provoque en me tirant une boule de neige puis, quand je réplique, elle fait sa princesse ! Existe-t-il au moins une "bonne" façon de réagir à ses plaisanteries ? Alalala, je me prends trop la tête... Mon père m'a bien dit que les femmes étaient compliquées à contenter...

- Dans ce cas mademoiselle Ruka, voudriez-vous me faire l' honneur de me suivre en direction de l'auberge, afin que vous puissiez adopter une tenue plus confortable ?

Je prends la tête de notre fine équipe et après seulement une quinzaine de mètres, nous arrivons à hauteur des premières habitations. Des sortes de bâtisses adoptant la forme d'une carapace de tortue d'une taille monstrueuse. Étrange architecture compte tenu qu'il ne doit pas pleuvoir souvent sous terre...
Nous croisons un nouveau shumi regardant dans le vague en direction du marais, sans raison particulière. Je me décide à l'interpeller d'une façon plus cordiale que le premier. Ils ont l'air plus agréables lorsqu'on leur parle sur un ton formel.

- Bonjour. Mon "amie" et moi cherchons une auberge dans laquelle résider. Connaissez-vous un endroit où il serait possible de loger quelques temps ? Nous avons de quoi payer bien sûr !

- Oh, de nouveaux voyageurs ! Soyez les bienvenus. Je serai ravi de vous guider jusqu'à notre belle auberge ! Cependant... pourriez-vous auparavant m'aider ? J'ai perdu un objet qui m'est précieux et je ne pense pas pouvoir le retrouver seul.

Sans même réfléchir, je lui souris poliment tout en acceptant sa proposition.

- Alors voilà... j'ai égaré l'une de mes créations dans le marais juste ici. Il s'agit d'une maquette d'un nouveau modèle de bateau que j'ai mis au point. Elle n'a pas tenu le coup et elle a coulé à pic. Imaginez ma déception...

- J'imagine oui... Et euh... vous voulez qu'on aille la récupérer ?

- Exact. Je compte sur vous.

Un regard vers Ruka suffit pour que je comprenne qui va s'y coller.

- Bon ça va... juste pour cette fois...

Je me sens un peu gêné en me déshabillant pour rentrer dans ce marais immonde. La dernière fois que je m'étais baigné, je me souviens parfaitement de ce qu'il s'était passé et j'avoue que j'aurais préféré une situation similaire plutôt que celle à laquelle je dois faire face...

Me voilà donc en short, prêt à rentrer dans cette eau boueuse et vraiment dégueu. A peine y ai-je mis le pied que je sens à quel point le sol sous mes pieds possède une texture écœurante. Pourtant, je dois m'accrocher si je veux trouver cette fichue maquette.

- Vous avez une idée de l'endroit où elle a pu couler ?

- Je dirai... là-bas au fond, à côté du nénuphar !

Le nénuphar au fond hein... pas de chance, y'en a une quinzaine. Après avoir longtemps trempé et avoir plongé à plusieurs reprises en faisant la brasse, j'effleure du bout du doigt un objet insolite. Je sors rapidement la tête de l'eau avant de lever le bras, fier de ma découverte.

- Je l'ai ! Je l'ai !

Je me dépêche de revenir au bord de l'eau avant d'en sortir recouvert de vase, avec des bouts de plantes dans les cheveux.

- Tenez, voilà votre maquette !

- Oh merci... mais... attendez... ce n'est pas la bonne ! C'en est une autre !

A cet instant, je sentis mon regard changer instantanément avant de se poser sur le shumi. Je n'avais pas envie d'y retourner et si il continuait à se payer ma tête, il allait bientôt rejoindre les grenouilles.

- Bon... vous m'avez tout de même bien aidé. Comme promis, je vais vous guider.

Exténué et plutôt de mauvais poil, je préfère me changer les idées en m'attaquant un peu à Ruka.

- Alors, je te plais comme ça ? Tu veux un câlin peut-être ?

Mes sentiments n'entraient pas en ligne de compte à ce moment-là, tout me venait spontanément, sans prise de tête. J'ai tout mon temps pour me contrarier sur ce que je ressens !

Spoiler:

Qui se serait attendu à ca dans un endroit pareil ? En apprenant qu’on allait descendre sous terre, je m’attendais à un endroit assez lugubre, très sombre dont l’air était étouffant. C’était absolument le contraire … Bon respirer restait pénible, le taux d’oxygène était assez bas ici et il nous faudrait sûrement un petit temps avant de nous y habituer. Première chose avant de visiter le village : l’auberge ! Axel répondait à ma provocation, ca puait la moquerie à plein nez sur la façon dont il faisait semblant de me traiter comme une princesse et je me mettais à rire et lui faisais une révérence.

- Je vous suis, mon prince !

Je le suivais tranquillement, observant l’architecture des lieux un coup à gauche, un coup à droite, jusqu’à ce qu’on s’arrête au niveau du marais, qu’un Shumi observait bêtement … De mon point de vue. Mais lorsqu’Axel vint se renseigner – non sans se moquer de moi encore une fois en insistant sur le mot « amie », celui-là alors ! - , on comprenait qu’il était surtout dépité d’avoir perdu son nouveau modèle de bateau. Oh ? Les Shumis étaient des ingénieurs ? Ca expliquerait leur niveau technologique … Plus que jamais, j’avais l’impression d’être dans un film de science-fiction ! Par contre, seconde fois qu’on demandait quelque chose, seconde fois qu’on nous demandait autre chose en échange … Si bien qu’Axel dut aller se plonger dans le marais car moi, il était hors de question que je mette les pieds là-dedans !
Bon par contre j’en loupais pas une, sitôt qu’il se retrouvait en petite tenue je me sentais obligée de siffler d’admiration, comme à la rivière de Balamb ! Je me mettais assise sur un rocher pour attendre.

- Quoi ? Je profite de la vue avant que tu sois complètement sale.

A force, je ne sais même plus s’il se laisse déstabiliser par mes remarques. La façon dont il avait perdu ses moyens sur le bateau lorsqu’il ne m’avait pas écoutée en disait tellement long … Mon regard se perdit et se baissa alors que mon sourire se dissipait. Je me plongeais dans mes pensées, oubliant totalement Axel qui, de toute manière, venait de disparaître de mon champ de vision, et ce n’est que lorsqu’il hurla qu’il avait trouvé la maquette qu’il me tira de mes songes. Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Ressaisis-toi Ruka !! Je tournais les yeux vers le Shumi, combien de maquettes avait-il paumé dans ce marais !? Mais surtout, il avait mis Axel de mauvais poil et il y avait de quoi ! Si bien qu’il se rabattit sur moi …

- Trop sexy. … … … Crève. Tu l’auras quand tu seras propre !

Lui lançais-je avant de sauter souplement du rocher où j’étais perchée pour rejoindre la terre ferme et me laisser guider par le Shumi jusqu’à l’auberge. Notez que je tâchais d’avoir une bonne distance de sécurité avec Axel ! Entre la saleté et les odeurs, on peut dire que le côté glamour qu’il avait développé en se déshabillant venait de tomber en morceaux !!
Nous arrivions au bon bâtiment, on aurait pu deviner aisément qu’il s’agissait de celui-ci, il était plus grand que la majorité des maisons.

- Bien, je vous laisse et je vais me remettre au travail.
- Hum, merci. Au revoir !

J’entrais, ce n’était pas le grand hôtel de luxe, il fallait s’y attendre mais l’auberge avait du cachet. Elle était moderne et charmante. Mais j’avais beau regarder le comptoir, il n’y avait personne. Je m’approchais, appuyais mes mains dessus pour me soulever et regarder par-dessus.

- Il y a quelqu’un !?? J’entendais un drôle de bruit et j’écarquillais les yeux en me remettant à ma place. Un Shumi était caché là, sur un petit élévateur et il se mit à notre niveau. Il était plus petit que les autres celui-là.
- Bonjour ! Souhaitez-vous une chambre ?
- Yep, pour deux personnes s’il vous plaît ! Et pas avec un grand lit, je voudrais pas qu’il souffre d’une syncope.

L’art d’enfoncer son « partenaire » alors qu’il est juste à côté de vous. Le regard du Shumi se pose instantanément sur Axel et si je ne voyais pas derrière ses yeux ce qu’il pensait, je me doutais que mon très cher camarade devait attirer l’attention. Je me pinçais la lèvre pour ne pas rire d’ailleurs … Enfin bon, je payais ma part et récupérais la clé pour aller dans la bonne chambre. Elle pouvait accueillir jusqu’à quatre personnes à en juger le nombre de lits. Sitôt envoyais-je mes affaires sur l’un d’entre eux, sitôt je me tournais vers Axel.

- Je crois qu’il n’y a plus à débattre. Tu files à la douche ! Maintenant !!

Le pire c’est que je serai capable de le pousser dans la douche moi-même. Mais bon, non seulement ca lui servirait à se décrasser mais aussi à se détendre un peu, je voyais bien que ce Shumi dehors l’avait mis de mauvais poil. En attendant qu’il se lave, je préparais mes affaires pour après, optant pour une tenue plus légère puisqu’il faisait très bon ici … et je regardais un peu la pièce. Il y avait de drôles d’objets sur la table de chevet, et en passant devant, un hologramme s’activa pour faire apparaître une adorable créature. Oh attendez … J’ai déjà vu ca à Deling City … ils en font des peluches ! Un Moomba je crois ! Intriguée, je fais le tour de la chambre mais lorsque je passe devant un autre appareil, c’est une musique qui s’enclencha toute seule dans la pièce … J’ai déjà entendu cette musique à Deling City aussi … J’étais en train de réfléchir à la question lorsqu’Axel sortit de la salle de bain.

- Va falloir faire gaffe, certains appareils s’activent tous seuls lorsqu’on passe à proximité … Et non ce n’est pas moi qui ai mis cette musique, mais je suis sûre de l’avoir déjà entendue ! Je me remémorais mon propre parcours à la capitale de Galbadia … J’ai joué un soir dans un des hôtels … Oh ! - Eyes on Me ! C’est ca ! Elle est vachement célèbre cette chanson sur ce monde, mais je ne pensais pas que des extraterrestres pouvaient autant s’intéresser à notre art … Remarque ils construisent des bateaux, et vu qu’il n’y a qu’un marais ici, je doute que ce soit pour eux hein ? - Bref, je file à la douche, bye bye !

J’attrapais ma robe au passage et je prenais la relève. Je ne sais pas à quelle température Axel a pris sa douche ou si c’est simplement l’humidité, mais c’était l’étouffoir là-dedans ! Mais bon, je commençais à avoir vraiment faim, donc je me dépêchais tout de même, je ne peux pas nier que ca fait du bien après s’être déplacée avec des vêtements humides. C’était fortement désagréable. Lorsque je ressortais, j’étais en robe à bretelles, preuve que la température était radicalement différente ici. Elle était dans les tons rouges/orangés, les extrémités d’une bordure noire, et elle m’arrivait jusqu’aux genoux à peu près … Elle était vraiment légère, elle se soulevait au moindre de mes mouvements. Je laissais la porte ouverte pour que l’humidité s’évapore un peu plus vite, et je cherchais Axel du regard avant de prendre un sourire sournois. Chose promise, chose due ! Je passais derrière lui pour me coller à son dos et le serrer tout fort, posant ma tête sur son épaule en riant doucement.

- Maintenant j’en veux un oui ! Dommage, tu n’as plus la même tenue par contre ! Je pressais mes lèvres sur sa joue … cette situation sent un peu le déjà-vu non ? - On va manger maintenant ? Avant que je ne te mange toi, j’ai faim …

J’ai vraiment peur de ce qu’on va trouver dans nos assiettes par contre. Un crapaud du marais cuit à point ?

Au prix d'un bon bain de boue, de vase et du risque de me choper un tas de maladies étranges, nous voilà finalement arrivés à l'auberge du village. Rien de transcendant comparé aux autres habitations vu de l'extérieur, ce qui la rend encore plus compliquée à trouver...

- Bonjour ! Souhaitez-vous une chambre ?

- Yep, pour deux personnes s’il vous plaît ! Et pas avec un grand lit, je voudrais pas qu’il souffre d’une syncope.

Je ne préfère même pas réagir, tant cette aventure dans le marais a mis ma patience à mal... plus vite on aura notre chambre, plus vite je pourrais enlever tout ça. Même le gérant me regarde étrangement depuis qu'on est rentrés...
Faut dire que je dois sacrément empester et avoir une bonne tête de vainqueur. J'ai fait le maximum pour être présentable et éviter de tout salir en venant ici, mais il faut croire que ça ne vaut pas un petit séjour sous la douche !

Après avoir payé, nous nous empressons de trouver notre chambre et je ne me fais pas prier pour aller me doucher. Je reste bien une vingtaine de minutes dans la salle de bain, le temps de bien vérifier que je suis totalement clean. Je n'ai même pas pris le temps de regarder ce qu'il se trouvait dans la chambre depuis notre arrivée.
Aussi, à l'instant où j'ouvre la porte, j'observe avec bien plus de minutie la pièce. Les murs sont apparemment faits en pierre polie et la luminosité est plus que correcte, grâce à une immense baie vitrée qui nous permet de contempler le village dans son ensemble.

Néanmoins, l'hologramme d'un étrange fauve ainsi qu'une multitude d'appareils ajoutent une touche futuriste à la chambre. Ruka a apparemment enclenché une sorte de boite à musique qui a aussitôt retransmis une chanson.

- Je ne m'y connais pas du tout en musique... Mais ça me fait penser qu'à part durant nos affrontements, je ne t'ai jamais entendu chanter ! Ni jouer d'un instrument d'ailleurs... Tu es sûre que tu ne t'es pas trompée de carrière ?

Plutôt que de me répondre, elle fila à son tour se doucher et ressortit assez rapidement.

- Bah dis donc, c'était du nettoyage express !

J'avais passé le temps en m'amusant avec l'hologramme, qui semble clairement me provoquer en s'agitant dans tous les sens, comme s'il voulait que je l'attrape.
Je ne prends pas la peine de me retourner et Ruka en profite pour me prendre par surprise et déposer un bisou sur ma joue. Je me sens rougir légèrement en sentant son corps se coller sur le mien et lorsqu'elle ajoute qu'elle risque de me manger moi si l'on ne se dépêche pas de chercher de quoi se restaurer.

- On y va oui ! C'était pas la peine de me surprendre comme ça ! C'est... gênant !

Ma voix ne dénote pourtant pas vraiment la pointe d'agacement que je souhaitais. C'est comme recevoir un cadeau à l'improviste et ne pas savoir comment se comporter ou même quoi dire. Non pas que son bisou était un cadeau... mais je pense que c'est quelque chose d'appréciable et je ne sais pas comment je suis censé réagir... alors que elle si puisqu'elle a l'habitude de ces choses-là !

- Bon, on file ! Prête à manger des atrocités ?

Finalement, rien de bien impressionnant ou d'exotique au menu. Lorsque l'on demande au gérant de l'auberge ce qu'il peut nous proposer, celui-ci nous recommande des plats aussi basiques que ceux que l'on peut manger à la surface.

- Nous avons toute une variété de légumes que nous cultivons quotidiennement, mais également beaucoup de poisson. Tout cela est à votre disposition gratuitement...

- Mais c'est génial ça ! T'entends ça ?

- ... si vous me rendez un petit service.

Oh grand dieu, j'aurais dû m'en douter.

- Si vous avez vous aussi perdu votre maquette dans le marais, vous pouvez toujours vous brosser pour que j'aille la chercher !

- Ah...

- Comment ça "Ah..." ? C'était ça que vous vouliez ?

- Oui. Mais ce n'est pas grave, vous pouvez toujours me rendre un autre service ! Que diriez-vous d'aller aider un peu les moombas ? J'ai entendu dire que l'un d'eux s'était blessé et qu'il avait besoin des premiers soins. Comme vous pouvez le remarquer, nous les shumis nous n'avons pas vraiment des doigts aussi fins que les vôtres... C'est fort regrettable parfois. Je me rappelle encore si bien de la maquette que j'ai un écrasé...

- Ça va ça va, on va s'en occuper. Ou plutôt RUKA va s'en occuper ! Elle m'a très bien soigné moi, alors ça ne devrait pas poser de soucis ! N'est-ce pas "très chère"?

Ah la la … C’est presque amusant de voir les joues de mon très cher camarade se teinter de rouge. Plus il se ferait avoir, plus ca me motiverait à l’enquiquiner davantage. Surtout qu’il admettait lui-même que c’était gênant et à voir le sourire espiègle sur mes lèvres, ca prouvait que je n’allais pas en rester là. Mais bon, plus tard, j’étais affamée là.

- Prête !

Répondis-je, même si oui, je ne savais pas à quoi m’attendre … et je fus agréablement surprise de voir que le contenu de nos assiettes allait être … « normal ». Mais lorsque le Shumi nous annonça qu’il fallait rendre un service avant, j’avais envie de prendre ma tête et l’exploser sur un mur. Puis en plus à la base il voulait nous demander de refaire un tour dans le marais et ca, c’était hors de question. En revanche lorsqu’il fut question de soigner un « des » Moombas, je fus surprise. Je n’en avais jamais vu des vrais. Mais surtout, Axel me colla à la tâche !

- Hoy hoy, je ne suis pas vétérinaire.
- Que … Que dites-vous !? Pourquoi il s’étonne lui ?
- Je dis que je ne suis pas vétérinaire ! Je n’ai jamais soigné un animal !
- Les Moombas ne sont pas de … de vulgaires bêtes ! Ce sont … les créatures les plus nobles qui soient ! N’avez-vous pas vu leur magnifique pelage ? Leurs yeux qui brillent comme des pierres précieuses ? Leur crinière qui révèle la passion ! Et leur rugissement adorable ! Je commençais déjà à tourner les yeux vers Axel, l’air de dire que ce E.T était complètement taré. - C’est une évolution des plus respectables pour un Shumi !
- Primo, non, nous n’en avons jamais vu des vrais et secundo … vous venez de dire que les Moombas sont une évolution des Shumis !???????

Il approuva d’un hochement de tête, en mettant les mains dans son dos. Il attendait quoi ? Que je dise oui à sa proposition ? Je me tapais le front en soupirant d’exaspération.

- Bon écoutez je meurs de faim là, si je soigne quelqu’un, ma tête va être plus concentrée sur mon estomac que sur la blessure. Il avait l’air d’en avoir complètement rien à foutre. Si bien que je sentais l’agacement me monter à la tête et j’appuyais une main sur le comptoir. - Vous croyez que je suis idiote ? Depuis que nous sommes ici, chaque fois qu’on vous demande quelque chose, on doit vous rendre un service au préalable. Soit vous prenez les étrangers pour des abrutis, soit c’est votre façon de fonctionner. Je marquais un temps de pause alors que le Shumi ne bougeait pas d’un poil, il ne faisait que me regarder. Et à voir ma tête, je le défiais clairement des yeux. J’allais le piéger, et il n’allait pas s’y attendre. - J’aimerai soigner votre Moomba …
- Oh vraiment !?
- … A condition que vous nous donniez de quoi manger avant.

Le Shumi se mit à soupirer et descendit de son petit élévateur pour s’exécuter. Je prenais un sourire amusé en le voyant s’éclipser. Oui, j’étais complètement satisfaite de la manœuvre ! Je l’avais piégé avec ses propres traditions. Je me tournais vers Axel.

- Ce qu’il ne faut pas faire juste pour avoir une assiette. Sauf que lorsque le Shumi revint, il n’avait aucune assiette dans les mains.
- Le repas est en train de cuire, cela vous laisse le temps de vous occuper du Moomba.

… Je … Il m’a eue là !? Je ne crierai plus jamais victoire trop vite … La colère qui grimpait en moi me donnait envie de l’attraper par le col pour l’étrangler. Mes sourcils se froncèrent et j’aurai pu devenir aussi rouge que mes yeux tellement je sentais la mauvaise humeur me gagner. Mes poings se fermèrent, mais finalement au bout de plusieurs longues secondes, je me ressaisissais. Vouloir se bagarrer ne servirait à rien. Je ne poussais qu’un long soupir pour évacuer toute ma colère.

- Vous avez une trousse de secours pour les premiers soins ?

De nouveau, le Shumi s’éclipsa pour aller me chercher ca, ca ne m’étonnait pas qu’ils aient ca à disposition ici. Il me rapporta ce qui ressemblait plutôt à une grosse mallette et m’indiqua où trouver le pauvre Moomba blessé. Je lui arrachais limite des mains et partais de l’auberge d’un pied ferme en embarquant Axel avec moi, parce que j’avais deux mots à lui dire !

- Je te déteste !

Bon ok ca fait trois. Mais c’est lui qui a dit que je devais m’y coller ! – Ou comment refouler sa colère sur quelqu’un d’autre. Mais cette frustration disparut sitôt qu’on aperçut le fameux Moomba assit sur son derrière, devant l’un des plus grands bâtiments du Village Shumi. Trois autres Moombas étaient agglutinés autour de lui, et mon regard passait de la stupéfaction de voir une telle bête en chair et en os à l’adoucissement. Ils étaient si mignons !! Mais mon estomac se mit à gargouiller et me rappela à l’ordre. Ah oui, soigne-le et va manger ! Je m’approchais d’un pas lent, mais craintifs de nature, tous les trois filèrent en courant en s’éparpillant un peu partout dans le village.

- Sympa l’accueil. Bon, c’est toi qui es blessé j’imagine.

En m’approchant, le Moomba se releva sur ses deux pattes arrière et mettait ses pattes avant devant sa gueule en se mettant à trembler. Je devais lui faire peur … Mais attendez, d’où je fais peur moi !??? Je suis mignonne comme tout dans cette robe ! Il devait sentir que j’étais énervée … Ou que je l’avais été du moins. Il tenta de courir un peu plus loin, mais de toute évidence, l’une de ses pattes avant lui faisait mal, car lorsqu’il se met à quatre pattes pour galoper, il s’arrêtait très vite et j’avais remarqué quelle patte le ralentissait. Il s’était caché derrière Axel et je soupirais avant de poser ma mallette par terre et me mettre accroupie. Se mettre à la même taille que l’animal, ca le rassure souvent.

- Hey viens … Je suis là pour t’aider, regarde. Je ne te ferai aucun mal, tu ne sentiras rien ! Il comprend ce que je dis au moins ? Je me dis que si cette bestiole était un Shumi auparavant, il devait nous comprendre puisque les Shumis nous comprenaient … est-ce que … il parle aussi ? Je levais les yeux vers Axel … et mon estomac se remit à gronder et n’était pas passé dans l’oreille d’un sourd !
- Estomu gronde !!

Je haussais un sourcil. Oui ca parle ! Mais pourquoi il dit pas « estomac » ? J’ignorais qu’à une voyelle près, les Moombas parlaient la même langue que nous … Même s'ils parlaient que très rarement. Mais la petite voix qu’il avait me faisait sourire doucement. Malheureusement on perdait du temps et de toute évidence, l’animal se sentait plus à l’aise avec Axel qu’avec moi.

- Axel ? Il n’a pas l’air d’avoir peur de toi, tu crois que tu peux réussir à le rassurer ? Je crois qu’il a une blessure à sa patte gauche avant et je ne peux pas le soigner s’il refuse de m’approcher …

J’espère qu’il saura lui parler sinon je crains qu’il se laisse faire qu’avec Axel … Ca m’obligerait à apprendre à mon très cher camarade à procurer quelques soins.

Alors que Ruka semble assez réticente à l'idée de soigner l'animal, le shumi se met soudain à déblatérer tout un tas d'éloges sur ce que sont les moombas. Au final, la seule chose que j'ai vraiment retenu, c'est que ça ressemble à un fauve et que c'est apparemment une "évolution" des shumis.

- Ah bah ça, on peut dire que vous y gagnez au change en vous changeant en moomba.

- Tout à fait ! C'est un honneur pour les membres de notre peuple d'avoir ce privilège... C'est bien ce que vous insinuez n'est-ce pas ?

- Oui euh... je suppose.

Finalement, Ruka tente de négocier avec lui pour que nous puissions manger "avant" de secourir le moomba. C'est assez égoïste, c'est clair... mais d'un autre côté je commence vraiment à avoir faim moi aussi !
Résultat des courses, Ruka se fait avoir en beauté par le shumi qui a su tirer avantage de la situation.
Je me rapproche d'elle avant de lui chuchoter tout en ricanant:

- Je crois pas que c'était une bonne idée de chercher Mr Poulpe.

Suite à cela, ma partenaire commence à fulminer et semble prête à transformer le shumi en salade. D'ailleurs, après avoir récupéré la trousse de soin "prêtée gracieusement", Ruka me fixe d'un regard accusateur tout en affirmant me détester.
Histoire de ne pas aggraver mon cas, je préfère éviter de me moquer d'elle ou de lui faire remarquer que j'ai fait bien pire en me baignant dans l'eau dégueulasse du marais.

Nous arrivons donc quelques temps plus tard là où vivent les moombas et effectivement, l'un d'eux ne gambade pas comme ses camarades. Qui pourrait croire que ces boules de poils puissent être à l'origine des shumis...
Bizarrement, Ruka ne parvient pas à s'approcher suffisamment du moomba blessé, qui plutôt que de détaler aux côtés de ses amis vient se planquer derrière moi.

- Hey viens … Je suis là pour t’aider, regarde. Je ne te ferai aucun mal, tu ne sentiras rien !

Malgré ses diverses tentatives, le petit fauve semblait bien décidé à se servir de moi comme cachette. Le ventre vide, exaspérée par la petite créature et sans doute un peu énervée, Ruka préféra me passer le relai et me laisser faire.

- Euh.. je suis pas un grand ami des animaux non plus hein. Je dois faire quoi, lui caresser la tête, lui faire un câlin ? Hey toi, tu comprends ce que je dis ?

Le moomba hoche juste la tête, ce qui me conforte dans mon idée qu'il est doué d'un certain niveau d'intelligence.
J'opte finalement pour la première solution, ce qui a pour effet de faire s’assoir le moomba qui ferme les yeux pour mieux apprécier ce traitement de faveur.

- Je pense que tu peux y aller... il a plus l'air trop décidé à bouger !

Cependant, dès lors que Ruka a le malheur de trop s'approcher, c'est de nouveau le même schéma qui se répète. Le moomba caché derrière moi et une demoiselle dont la patience commence à atteindre ses limites.

- Bon... je suppose que je vais devoir m'improviser médecin d'un jour. Tu peux m'expliquer comment je dois m'y prendre ? Je te laisse me guider !

Difficile de procurer des soins à un animal qui refuse que vous l’approchiez … Pas le choix, vu que le Moomba semblait ne pas être effrayé par Axel, c’était ce dernier qui allait devoir se charger de le calmer. Pas un grand ami des animaux hein ? Pourtant c’était lui qu’il préférait ce Moomba ! Je n’avais qu’à attendre que mon très cher ami se décide à caresser la tête de la bestiole pour que cette dernière se calme et se mette assise. Mais rebelote, dès que j’étais suffisamment proche, il se relevait et se cacha maladroitement derrière Axel. Roh. Je soupirais d’exaspération.

- Il doit sentir que je suis stressée et un peu énervée …

Pas le choix, Axel comprend lui-même qu’il va devoir se coller à la tâche. Aha ! Il m’avait envoyé le faire et finalement c’est lui qui se retrouve à devoir jouer les vétérinaires ! Bon je n’allais pas rester les bras croisés non plus puisque je devais lui montrer comment procéder … Comme je disais, je n’ai jamais soigné un animal – même si les Shumis persistent à croire que les Moombas ne sont pas de vulgaires animaux. Mais je suppose que le procédé doit être le même, non ? Je restais donc à une distance suffisamment raisonnable pour que le Moomba ne fuit pas, mais pas trop loin non plus pour pouvoir guider Axel.

- Ok euh … Déjà caresse-le encore pour qu’il se mette assis, et j’aimerai que tu me montres sa patte avant gauche, histoire de voir l’ampleur des dégâts.

J’attendais qu’il s’exécute pour plisser légèrement les yeux – vu que je ne pouvais pas approcher plus près – pour mieux voir. Le Moomba avait une grosse entaille, un peu profonde, j’ignore avec quoi il s’est blessé, mais je doute que ca ait touché son os. Sinon il n’aurait même pas pu poser sa patte par terre plus tôt.

- Ok merci. Continue de l’apaiser pendant que je cherche ce qu’il faut. Je pense qu’il faudra juste la désinfecter et faire quelques légers points de suture. Je vais lui filer quand même une potion au passage pour que ca guérisse plus vite.

Pas tout le contenu d’un flacon, mais un peu, ca ne lui fera certainement pas de mal. J’ouvrais la trousse de soins pour fouiner dedans jusqu’à ressortir les bons produits. Ils écrivaient comme les humains de Dol … A moins que ces produits aient été amenés des autres continents ? Enfin peu importe, l’essentiel, c’est qu’il y avait de tout là-dedans. Je prenais un gros flacon et le déboucher pour me rincer les mains avec et je le lançais à Axel pour qu’il l’attrape.

- Le début ne va pas être compliqué. Nettoie déjà tout le tour de sa plaie avec ca. A force de galoper partout il a dû se salir, faudrait pas que ca l’infecte. T’as juste à l’arroser pour le moment, le reste, je prépare …

Rien de bien compliqué pour le moment. De mon côté, je prenais un tissu stérilisé et une potion pour l’imprégner dans le tissu, et dès qu’Axel avait terminé, j’étais en train de préparer un tranquillisant dans une seringue. Il allait falloir endormir sa patte … J’avais peur que vouloir suturer la plaie effraie la bête, ca ne faisait pas du bien après tout. Mais lorsque le Moomba vit la seringue, il commença à s’affoler et se redressa pour tenter de fuir. Ah non hors de question ! J’avais tout lâché dans la mallette pour attraper la bestiole au vol dans mes bras et la plaquer contre moi. Elle se débattait en couinant, mais je n’allais certainement pas la laisser fuir !!

- Allez calme-toi …

Ca me gonflait mais je ne pouvais pas m’énerver à voix haute, ca lui ferait encore plus peur ! Et il va se débattre encore plus et on va dire que je n’ai pas envie qu’il foute ma robe en l’air non plus ! Finalement je tentais le tout pour le tout, je prenais un air serein et je plissais des yeux un instant en gardant la créature dans mes bras, et je commençais à chanter doucement l’air de la chanson de Julia … Pas les paroles, juste l’air. Je me disais que si les Shumis se plaisaient à l’écouter ici, ce n’était sûrement pas pour rien. Bingo ! Le Moomba semblait reconnaître l’air et il cessa de gigoter dans tous les sens. Finalement derrière leurs airs d’animaux sauvages, ces créatures sont vraiment dotées d’une sacrée intelligence, ils étaient capables de reconnaître les airs musicaux. Je me risquais doucement à déplacer ma main de sorte à pouvoir sentir les battements du cœur de la petite bête, et plus je chantais, plus je sentais qu’il se calmait … Il se sentait même rassuré, comme s’il avait désormais la preuve qu’il n’avait pas à se méfier de moi. C’est le moment. Sans m’arrêter de chanter, je levais la tête vers Axel et lui faisais signe du menton de me filer le seringue que j’avais remplie.

Ayant désormais la confiance du Moomba, ce fut tout en délicatesse que je prenais la relève pour la suite. La chanson de Julia était magique aussi dans le sens où même le fait de la chanter m’apaisait moi-même … Je saisissais doucement la patte du Moomba pour le piquer au niveau de la plaie afin d’endormir le secteur … sauf que j’avais à priori mal jaugé ma dose ou alors le chant était encore plus efficace que je ne le pensais puisqu’il s’était endormi ! Je me mettais à sourire, ca va être plus simple maintenant !

- Passe-moi une des aiguilles dans la trousse ainsi que le fil s’il te plaît. Et le flacon de tout à l’heure aussi, vu qu’il s’est débattu, faut tout recommencer …

Demandais-je dans un murmure, au cas où le sommeil du Moomba ne soit que léger et dû uniquement à mon chant. Je me rinçais les mains avec le flacon et hop. C’est reparti pour désinfecter, lui donner la potion aussi, du moins une partie, puis je laissais la tête du Moomba reposer sur mes genoux et la patte avant à Axel, afin de me libérer les mains. J’usais de ma nouvelle technique de feu pour créer une flamme dans ma paume, et je me félicitais finalement d’avoir appris un sort de cet élément car sinon je n’aurai rien eu sous la main pour stériliser l’aiguille ! Plus qu’à enfiler le fil et je commençais à me pencher délicatement vers la blessure. C’était un travail minutieux et délicat, mais je savais le faire.

- Tiens bien sa patte.

J’étais contente de pouvoir m’en charger, Axel ne semblait pas avoir l’habitude et même si une démonstration aurait pu suffire, je craignais quand même qu’il se foire. En tout cas après cette mésaventure, je peux vous assurer que j’étais au bord de l’évanouissement tellement j’avais faim, mais le principal c’était qu’on avait réussi à s’occuper du Moomba. J’avais quand même mis un bandage autour de la patte de l’animal. A priori, il semblait ne servir à rien, mais c’était pour éviter qu’en gambadant, les points de suture sautent et que la blessure se rouvre et s’infecte. Il fallait juste espérer que le Moomba n’ait pas l’idée de vouloir se ronger la patte.

- Fiouuuuuuuuuuuuuu … Voilà terminé !!! Toute une épreuve cette histoire … Si après ca il me dit que le repas n’est pas prêt, je le rôtis sur place et je le mange ce Shumi ! Merci très cher assistant !

Du poulpe grillé, ca vous va ?

Aidé par les indications de Ruka, je saisis sans gestes brusques la patte de l'animal, une fois persuadé que mes caresses l'ont bien apaisé. Sa blessure a l'air assez impressionnante, mais ma partenaire réagit au quart de tour et commence à fouiller dans la mallette que le shumi nous a confié.
Elle me lance sans hésiter une fiole pour que je nettoie la plaie de l'animal, ce que je fais aussi minutieusement et délicatement que possible. Le moomba s'agite un peu, mais il reste tout de même assez sage, ce qui me conforte sur l'idée que nous sommes sur la bonne voie.

Malheureusement, lorsque le petit fauve et moi-même voyons la seringue que Ruka est en train de préparer, je me fige instantanément tandis que le félin commence à s'agiter jusqu'à tenter de s'enfuir.
Ruka s'attendait certainement à cette réaction puisqu'elle se jette à la poursuite de l'animal qui n'a même pas le temps de poser une patte au sol qu'il se retrouve déjà emprisonné dans ses bras.

Je ne saurais pas dire pourquoi j'ai relâché mon attention comme ça... je ne savais pas que je pouvais avoir peur des seringues au point de perdre tous mes moyens .

Ruka semble désespérée de ne pouvoir calmer la créature, ce qui la pousse à fredonner le même air que celui que nous avons entendu dans l'auberge un peu plus tôt. Sa voix devient soudainement plus douce et apaisante, au point que chaque nouvelle note me procure des frissons et rend mon cœur bien plus léger qu'il ne me semblait l'être.

Le moomba quant à lui s'arrête subitement de bouger pour profiter lui aussi de cette belle mélodie. Sans s'arrêter, Ruka me fait signe de lui passer la seringue qu'elle a lâché un peu plus tôt. Je m'exécute en prenant soin que l'animal ne puisse pas la voir lorsque je lui donne. Après lui avoir injecté une dose de tranquillisant ou d'un truc du genre, le moomba finit par s'endormir, bien qu'il semblait déjà en bonne voie avec les vertus de la mélodie.

Rapidement, Ruka me demande de lui apporter le nécessaire pour recoudre la plaie et pour désinfecter la créature. Encore une fois en bon assistant, je fais tout mon possible pour agir en vitesse et lorsqu'elle me demande de tenir la patte de l'animal, je me risque tout de même à lui lancer une petite boutade en chuchotant:

- Je retire ce que j'ai dit à l'auberge, cette carrière de chanteuse te convient à merveille. Il faudrait que tu fasses ça plus souvent, plutôt que de me taquiner à longueur de journée !

Au final, tout me convient du moment que tout se passe bien entre nous !
Après avoir terminé les soins tout en profitant des bienfaits de sa nouvelle technique, Ruka laisse échapper un long soupir de soulagement et semble à deux doigts de défaillir.

- J'aurais pas dit mieux ! Si un shumi nous demande encore un service, je t'assure que je lui donne un premier coup de jus pour la forme, et un second offert par la maison.

Bien que clairement pacifiques et bienveillants, ils abusent quand même pas mal de leurs hôtes. Je me demande bien si entre eux ça se passe comme ça ...

Nous voilà donc après quelques minutes de retour à l'auberge, où un festin digne des plus grands banquets de contes et légendes nous attend.

- C'est... pour nous tout seuls ?!

- Oh regardez, voilà les sauveurs !

Tout un attroupement de shumis s'était rassemblé dans la pièce pour nous accueillir avec des remerciements. L'un d'entre eux nous aurait vu soigner le moomba et aurait fait passer le message à tout le village. Ils semblent vraiment accorder une importance sans égale à leur "évolution".

- Sachez que nous n'aurons jamais assez d'une vie pour vous remercier de ce que vous avez fait. Vous ne pouvez imaginer à quel point les moombas incarnent la perfection dans ce monde.

- Non mais je pense qu'à vous voir, on commence à se douter à quel point vous y tenez...

- Je pourrais vous parler pendant des années de leurs qualités exceptionnelles, de leur beauté à la limite de l’irréel de leur...

- Désolé de vous interrompre, mais comme vous le voyez, mon amie a très très très très faim. Et je suis à peu près dans le même état... Vous permettez ?

- Bien sûr ! Mais à une condition...

Si j'avais eu mes katars à portée de main, je suis persuadé que je les aurais sorties pour lui faire comprendre à quel point leurs conditions et services me crispent.

- Désormais, nous refusons de vous accorder le moindre service. Nous voulons manger et rien de ce que vous direz ne vous détournera de ce délicieux banquet juste derrière vous !

- Oh non vous vous trompez ! La condition est que vous vous régaliez avec nos spécialités locales. Nous allons disposer sur le champ.

Ils s'exécutent de concert tout en nous remerciant encore rapidement pour notre geste. Je regarde brièvement Ruka avant de rire et de lui dire tout en fonçant vers le grand buffet:

- T'as entendu, on doit faire honneur à leur cuisine, ce qui veut dire en gros, TOUT MANGER !

Complètement satisfaite de mon intervention, je me mis à sourire lorsqu’Axel mentionna que je devrais chanter plus souvent au lieu de le taquiner. Je lui répondais presque au tac-o-tac :

- Je peux t’enquiquiner en chantant aussi.

Et dire des conneries en chantant, ca pouvait devenir pénible assez vite. Mais que voulez-vous ? « Qui aime bien châtie bien », comme on dit. Bien. Maintenant, nous n’avions plus qu’à aller manger, sauf que je ne m’attendais pas à être limite accueillie en héros. Mes yeux auraient pu se mettre à pétiller en voyant tout ce qu’ils avaient préparé pour nous ! Par contre c’est clair qu’ils font une fixette sur les Moombas mais bon … Pour eux, ils les qualifient limite comme des dieux, pour moi, ce ne sont que d’adorables peluches et je m’avérais être très contente d’avoir pu voir et toucher un véritable Moomba ! Les voir en mascotte et les voir pour de vrai, il y a une différence.

Bref. Je n’écoutais plus la conversation ni l’échange, mon regard était braqué sur le repas, je n’attendais qu’une chose : le feu vert pour me jeter dessus ! Les Shumis finissaient par s’éclipser et Axel comprenait qu’il fallait qu’on mange tout … Oh bah ca.

- Vu combien je suis affamée, je mange même la table si tu veux !!

Il y avait quelques spécialités locales certes, mais aussi des choses qu’on connaissait très bien, comme promis par le Shumi plus tôt. Perso, je commençais à taper dans un blanc de volaille avec des légumes, et dont la sauce qui l’accompagnait et l’odeur qui s’en dégageait me donnaient envie de tout gober d’un coup ! Mais un peu de tenue tout de même … Je tâchais de quand même me servir normalement et de manger avec des couverts hein ? Puis ensuite un bout de poisson … Puis une viande rouge … puis des légumes verts, rouges, jaunes, violets ! Mais ca donnait soif tout ca et je voyais la bouteille de vin rouge sur la table.

- Alors eux aussi ils connaissent ca … Tout bon repas mérite son verre de vin ! C’est quoi ce frisson qui me parcourt l’échine tout à coup, là ? Ah oui… La dernière fois que j’ai dit ca, j’ai passé mon après-midi à roupiller chez les potes d’Axel. - Promis, un seul verre ! T’es sûr que tu ne veux pas tenter l’expérience ?

Vu qu’il avait déjà dit non la première fois. Roh alleeeez !! J’aimerai bien savoir s’il tenait l’alcool ou non ? Enfin bon, dépendant de sa réponse, je le servirai ou non, mais moi, je ne me privais pas et en plus au goût il était assez doux. En tout cas une fois l’estomac bien rempli, on peut dire que j’avais les nerfs calmés et je pouvais profiter pleinement d’être ici après un tel voyage en bateau et ces soins procurés au Moomba. D’ailleurs je repensais à quelque chose.

- Au fait … Tu avais une autre question à me poser sur le bateau, c’est ca ? Je t’écoute !

Dans la mesure où je ne savais pas du tout ce qu’il voulait, j’ignorais si ca allait le mettre mal à l’aise ou non …

Je ne pense pas m'être autant gavé depuis des années. Je me fiche de me savoir ce que peuvent contenir mes souvenirs, mais je suis à peu près sûr que si j'ai réussi à manger autant dans le passé, j'ai dû presque en mourir.

- Non non, pas de vin pour moi. Il va falloir plus que ça pour me convaincre d'en boire ne serait-ce qu'une gorgée ! Rien qu'à voir l'état de mon père après en avoir bu une bouteille... enfin bref, je pense que je vais m'abstenir !

J'espère ne pas la vexer en refusant... mais je me vois mal m'essayer à la boisson maintenant, surtout que je ne sais quels effets cela peut avoir sur moi.

- Au fait … Tu avais une autre question à me poser sur le bateau, c’est ça ? Je t’écoute !

Décidément, elle n'a pas la mémoire courte ! Désolé Ruka, mais je ne compte pas te poser cette fameuse question avant d'être sûr de plusieurs petites choses...

- Finalement, je veux bien goûter un peu de vin ! Mais juste un peu hein !

Ruka arbore une mine un peu boudeuse, mais le fait que j'accepte de boire un peu lui a quand même fait un peu oublié sa frustration de ne pas savoir où je veux en venir en gardant ma question pour moi.

- Eurk. C'est super âcre, âpre, fin amer quoi, je saurais pas comment décrire... En tout cas je ne comprends pas que l'on aime ça au point d'en vider une bouteille.

Je me lève finalement de table, bien décidé à marcher un peu pour digérer.

- Tu viens ?

Nous sortons un peu de l'auberge tout en remerciant le gérant pour le repas.

- C'est bien beau tout ça... mais y'a pas l'air d'y avoir la présence de la moindre chimère ici ! Tout est si... paisible. Il devrait y avoir un minimum de grabuge non ? Ou je sais pas, un indice !

Je ne suis pas claustrophobe, mais je dois admettre que je n'ai pas spécialement envie de dormir ici.

- Je pense qu'on devrait partir sur une autre piste... mais vu que je ne connais pas grand-chose de notre beau monde, je compte sur toi ! Des idées mademoiselle l'infirmière en chef ?

Pourquoi aurai-je dû me douter qu’Axel fuirait ma question ? Lorsque je lui demande quelle question il voulait me poser sur le bateau, il change radicalement de sujet pour me demander de lui servir un verre de vin, qu’il avait pourtant refusé trente secondes avant. Je le fixais tout à coup avec un air purement blasé et me décidais à lui servir un petit fond. Pourquoi il refuse de me le dire ? Je n’ai pas le temps de réfléchir davantage que j’avais bien cru qu’il allait recracher le contenu sur moi.

- Mpff ! Tu ne sais juste pas apprécier les bonnes choses !

Que je lui répondais, toujours en gardant une moue boudeuse. J’avais cessé de manger et ne pris même pas de dessert. Mais pourquoi il ne veut pas le dire ? C’est privé ? Il a peur de ma réponse ? De ma réaction !? Mais pourquoi ? Ca dépend de ce qu’il veut savoir … Je repensais inévitablement à son bug sur le bateau quand j’ai commencé à parler dans le vent et qu’il a cherché à se rattraper en débitant des paroles bizarres pour me complimenter. Ca y est, cette fois, je me replongeais dans mes pensées. Comme sur le bateau. Comme lorsqu’Axel était dans le marais. J’avais le regard dans le vide et le sourire qui disparaissait progressivement. Je sursautais même lorsque je me rendais compte qu’il était debout et qu’il me demandait de le suivre dehors.

- Oui, oui, j’arrive !

Une fois dehors, Axel part sur un tout autre sujet, mais un sujet pour lequel nous étions venus ici à l’origine : les Chimères. C’est vrai que c’était très calme et rien ne semblait vraiment se cacher en ces lieux … Mais nous n’avions pas vraiment fait un tour dans les plaines mais rien ne paraissait suspect à l’horizon non plus il faut dire. Si bien qu’Axel émit le souhait de quitter les lieux rapidement.

- On partira demain oui, je suis d’accord avec toi. Mais après une demi-journée sur le bateau, je t’avoue que je ne suis pas chaude à vouloir passer l’autre moitié de la journée sur un autre moyen de transport … Puis d’ailleurs comment on part d’ici !? Il n’y a pas d’aéroport ni même de port d’ailleurs !!

Merde, je n’avais pas pensé à ca. Je m’arrêtais sur le coup pour regarder autour de nous. Jusqu’à apercevoir un Shumi qui restait près de l’ascenseur par lequel nous étions arrivés.

- Prépare tes armes mon grand, je sens qu’on va en avoir besoin. Je me risquais à m’approcher du Shumi. - Bonjour ! Nous aimerions savoir comment quitter ce village. Enfin l’île carrément même. Il n’y a aucun vaisseau ou bateau qui passe par ici ?
- Bonjour. Je peux bien vous informer à ce sujet, mais … Vas-y Axel, prépare tes armes je te dis !! - Il faudra me rendre un petit ser-
- Hors de question ! Il prit un air choqué. - Ecoutez, j’ai bien compris que vous fonctionnez par le troc. Quelque chose contre quelque chose. Mais depuis qu’on est là, on ne fait que ca ! Mon ami a dû rentrer dans votre eau dégueulasse pour vous dépanner et moi j’ai dû me bataille avec un de vos Moombas pour réussir à le soigner ! En une heure, j’estime qu’on en a fait déjà beaucoup pour vous !
- Ce … C’est vous qui avez soigné le Moomba !?

Quoi ? Il n’était pas dans l’auberge tout à l’heure lui ? Faut dire que les Shumis se ressemblent tous, alors je suis incapable de tous les différencier et savoir qui était dans l’auberge ou non pour nous accueillir …

- Je ne saurai vous dire combien nous vous sommes reconnaissants. Voyez-vous les Moombas sont …
- ON SAIT !!
- Oh pardon … Pour vous répondre, il n’y a pas beaucoup de moyens de quitter cette île. Mais nous avons appris à cultiver des légumes ici même pour attraper des chocobos sauvages. Les blancs vous aideront à voler et quitter le continent.

Merci ! Pour une fois qu’on répondait à nos questions sans nous demander mille trucs chiants à faire. Je remerciais le Shumi avant de m’éloigner avec Axel. Plus qu’à trouver où l’on vendait ces chocolégumes mais je réfléchissais à voix haute.

- Pour avoir une piste sur la Chimère de la Glace, je préfère rester sur l’hypothèse qu’elle pourrait vivre dans les secteurs froids. Le Village Glaçon ayant été détruit récemment, ca écarte déjà l’hypothèse qu’on y trouvera quelque chose. Il n’y a rien ici non plus … Gaia est à l’Est de Dol, de ce que j’ai saisi … Donc notre prochaine destination : l’Ouest ! Mais toujours en restant au Nord !

Le monde où on atterrirait serait soit Héra, soit Spira. Je l’ignorais dans la mesure où je n’avais jamais vu une carte entière d’Héméra mais comme j’avais déjà fait plusieurs fois le trajet Gaia/Dol, je savais très bien où ils étaient positionnés l’un par rapport à l’autre. Je ne savais donc pas que si on suivait ma décision, nous atterririons au Mont Gagazet sur Spira – et même à Zanarkand si on s’arrêtait avant.

- Ca te convient ? Par contre je n’ai pas vraiment l’habitude de voyager avec les chocobos mais ca doit être génial de voler ! Je marquais un temps de pause avant de le fixer droit dans les yeux et croiser les bras. - Tu veux vraiment partir maintenant d’ici ? Avec un peu de chance on atteindra la terre ferme avant la tombée de la nuit je pense mais bon.

Dans la mesure où je ne savais pas vraiment où on atterrirait exactement, je ne pouvais pas dire si on aurait un lieu où se reposer ou non. Au pire on fera un campement de fortune … Mais c’est vrai qu’on n’avait rien de bien particulier à faire ici.

Ruka n'a pas l'air d'être aussi pressée que moi. Pourtant, l'envie ne me manque pas de quitter les lieux, surtout avec ce peuple qui n'a de cesse de se payer notre tête avec leurs demandes complètement loufoques.

- Aucune idée de comment partir d'ici... on devrait sans doute demander je suppose, mais je ne suis pas sûr que ça soit judicieux.

Ma partenaire prend le risque de demander à un des habitants, mais cette fois sans lui laisser l’opportunité de demander quoi que ce soit. Lorsqu'elle me demande de préparer mes armes, je regarde par réflexe dans mon dos,  persuadé d'avoir mon sac, mais mais malheureusement, je ne l'ai toujours pas récupéré.

Heureusement, le bouche à oreille a bien fonctionné et le shumi nous fournit rapidement des infos tout en s'étalant en excuses et en éloges des moombas. Heureusement que le tempérament de Ruka l'a vite fait arrêter de vanter les mérites des petits fauves, sinon on en aurait pour la semaine.

- On va suivre ton intuition et continuer de miser sur les lieux enneigés. J'espère qu'on aura plus de chance. Je n'ai jamais monté un chocobo, mais je suis d'accord avec toi, ça va être géant !

Ruka prend soudainement un air plus sérieux pour me demander si je souhaite vraiment partir maintenant.

- Je pense que je vais devenir fou si on reste encore une demi-journée avec les shumis... Je vais être honnête avec toi, je meurs d'envie de partir d'ici !

Elle n'oppose pas vraiment de résistance, ce qui me fait penser qu'elle se moque de rester ou de partir, voire même qu'elle partage mon opinion.

- Bon on va commencer par récupérer nos affaire, je me sens un peu nu sans mes armes et mon sac... Et puis il va de nouveau faire super froid à la surface, alors autant se couvrir avant de partir. Après on récupère de quoi motiver un chocobo et en avant vers l'ouest !

Tout s'enchaine assez vite et on se retrouve rapidement couverts de la tête aux pieds, avec toutes nos affaires et fin prêts pour y aller.
L'aubergiste nous indique qu'un agriculteur vend des chocolégumes à deux pas d'ici sur la plaine.
Sans perdre plus de temps, nous le remercions pour l'accueil avant de quitter les lieux.

- Un chocolégume blanc vous dites... Pas de problème. Ca fera 500 Gils !

- 500 Gils ? Mais c'est énorme ! Rassurez-moi, on peut monter à deux sur un chocobo ?

- Oui oui. Estimez-vous heureux, si je n'avais pas su que vous étiez les sauveurs de l'un des moombas du village, vous auriez eu un service à me rendre en plus de l'argent ! Vous auriez pu rester coincés ici si vous aviez refusé.

Un peu irrité par l'assurance du shumi, je me décide à l'intimider un peu.

- Si vous nous aviez demandé un service ou même tenté de nous empêcher de partir, je peux vous assurer que vous l'auriez regretté. Notre patience à des limites et résoudre les conflits par les armes est une façon commune de voir qui a raison et qui a tort chez les humains. Nous ne sommes pas tous aussi pacifiques que vous les shumis, ne l'oubliez pas.

- Serait-ce une menace ? Je peux encore refuser de vous donner ce chocolégume, vous savez.

J'arbore aussitôt un grand sourire significatif.

- Allez-y, refusez !

- ... ça fera tout de même 500 Gils !

Achats:

Yusuke et Sheli viennent de la TGU
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Finalement, on avait du changer nos projets à cause de Sirius, notre nouveau chocobo. Si l'on voulait pouvoir l'utiliser afin de voyager à travers le monde lorsqu'on n'aurait pas d'aéronef dans le coin, il fallait qu'il grossisse et surtout, il fallait le nourrir de chocolégumes blancs. Et ça, on n'en trouve pas à tous les coins de rue, on devait aller au Village Shumi pour ça! Ce qui changeait totalement ce qu'on avait prévu. Mais au moins, ça nous donnait des chances supplémentaires de trouver des chimères.

Après une blague douteuse sur la manière dont Sirius grossissait avec les chocolégumes de la part de Sheli, on se rendait au réfectoire pour prendre un bon petit déjeuner, puis direction le hangar pour prendre une motoneige. Une pour deux visiblement! J'admirais l'engin, il ne semblait pas trop différent de ceux que l'on peut trouver sur Cocoon, bien que l'énergie utilisée ne soit pas la même... les commandes ressemblaient un peu, mais je demandais tout de même un rapide briefing.
«C'est bon, je peux conduire ça, moi! J'en avais une à Palumpolum!» évidemment, je ne l'avais pas achetée, ça allait de soit!

Sheli grimpait donc à l'arrière, et vrouuuum! D'un bond en avant, la moto filait dans les étendues enneigées! Je pouvais sentir qu'elle s'accrochait à moi avec la force du désespoir - et vu sa force, elle avait la possibilité de m'étouffer! Mais comme je portais plusieurs couches de vêtements, ça me protégeait!
«Je vais ralentir un peu, mais il faudra que j'accélère à nouveau quand on arrivera sur l'eau, sinon on va couler!» il fallait hurler pour qu'on s'entende, car entre la vitesse et le vent, ce n'était pas facile de communiquer!

Jusqu'à ce qu'un type apparaisse de nulle part, m'obligeant à freiner brusquement! J'aurais pu le recouvrir de neige avec le dérapage, mais c'était comme si la neige lui était passée de part et d'autre sans le toucher...
«Mais il est malade ce type!! Z'êtes qui vous?» il me rappelait le type qui était avec Kuja quand on l'a affronté... c'était quoi leur nom déjà? Des génomes? Il parla de nos âmes - pour sûr qu'elles sont bien accrochées les nôtres, mais pourquoi il dit ça? - et il ouvrit son bocal pour laisser apparaître une drôle de brume. Par réflexe, je ramenais mon nez au creux de mon coude afin d'éviter de respirer, mais la brume semblait s'infiltrer dans ma peau, et je sentais que je m'évanouissais... par réflexe, j'avais pris la main de Sheli et de l'autre, je ramenais notre sac fermement contre moi en cherchant à tomber sur le ventre. Au moins, s'il venait nous voler, il devrait déplacer mon corps pour ça!

Mais quand j'ouvris les yeux... je n'avais plus le sac! Je me relevais brusquement et je ramenais mes mains contre mon torse comme s'il pouvait être accroché à moi, sauf que... je trouvais quelque chose qui ne devait pas être là - même si ce n'était pas si flagrant!
«Gné?» j'écarquillais surtout les yeux en voyant la personne à côté de moi. Même si elle était sur le ventre, la tignasse me parlait bien! «Nom d'un pampa!! Sheli?» je regardais mes mains, petites, mais fortes! Je me relevais péniblement et je manquais de perdre l'équilibre, le monde me semblait plus grand, plus vaste... en fait, c'est moi qui suis tout petit! Je ramenais ma main sur ma tête, des cheveux lisses, disciplinés, rien à voir avec les miens! Je contournais doucement la personne inconsciente et je l'aidais à se redresser, bon sang, mais c'est moi quoi!!!

«Sheli pitié, dis moi que c'est toi!» je levais les yeux vers le rétroviseur de la moto, et je pouvais voir mon reflet... ou plutôt celui de ma femme! Mon cœur battait vite, je crois que sur le coup, jamais je n'avais eu aussi peur de ma vie! Mais surtout, j'espérais que si moi j'étais dans le corps de mon épouse, qu'elle soit dans le mien! Sinon, bonjour la galère!

En route pour le Village Shumi ! Sentant que je n’étais pas très à l’aise sur cette machine, Yusuke avait ralenti mais il préférait me mettre en garde qu’il allait devoir accélérer à nouveau lorsqu’on devra passer sur les bas-fonds. Mais notre course fut brutalement interrompue, et comme je ne voyais pas ce qu’il y avait devant à cause de Yusuke, je venais de frôler la crise cardiaque ! Désormais de profil, je regardais dans la direction où nous allions pour apercevoir un étrange individu, vêtu d’une cape noir devant un paysage couvert d’un manteau blanc … C’était flippant comme ambiance tout à coup !

- Euh, il faut un mot de passe pour passer ?

Non … Ces yeux bleus, ces cheveux blonds … Je ne voyais pas sa queue de singe mais il me faisait déjà penser au génome qui accompagnait Kuja à Winhill. Il avait un sourire sournois et sa fiole ne me disait rien qui vaille. J’avais envie de bondir de la motoneige pour l’assommer, mon instinct me disait qu’on était un peu en danger, mais trop tard, son regard m’hypnotisait déjà, mon corps ne me répondait plus et il dit quelques propos avant qu’une Brume étrange vienne nous endormir … Et nous fit tomber de la motoneige aussi.

Endormie, je ne fus extirpée de cette sieste forcée que lorsque je sentis qu’on me secouait. Froid … FROID FROID FROID !! J’étais dans la neige et je me réveillais brutalement. J’étais un peu dans le gaz et j’étais plus préoccupée à émerger de mon sommeil que de regarder aux alentours, je ne faisais même pas gaffe à la voix qui me parlait, mais on me demandait si c’était bien moi.

- Bah évidemment que c’est moi, tu veux que ce soit qui ?

J’écarquillais les yeux, c’est quoi cette voix !? J’eus un mouvement brutal de recul en levant les yeux et constater que c’était moi en face !!

- WAH !!! C’est quoi ce délire !? Pourquoi j’ai ta voix !? Pourquoi j’ai … Gniiiiii !!

Petit cri féminin dans le corps d’un mec, vous le sentez l’égo qui prend un coup, là ? J’avais essayé de me relever tout en parlant mais j’étais retombée sur les fesses. Pourquoi j’ai plus de mal à me lever ? J’avais l’impression d’être plus lourde, mais plus grande aussi, mon équilibre n’était plus le même et mes appuis habituels étaient donc perturbés ! Maladroitement, j’arrivais à me lever et je regardais mes mains et … Oh punaise, ca fait bizarre de se sentir plus grande … Et puis comment il arrive à supporter ses cheveux en pétard !? La première chose que j’ai envie de faire c’est de prendre ma brosse à cheveux pour les discipliner ! Ah non, on parle de mon époux là, on peut faire une tentative désespérée de brossage de cheveux, ca marche pas. Et puis même physiquement parlant, il y avait certains détails qui se remarquaient quand même et je n’étais vraiment pas à l’aise !!

- C’est ce type qui a fait ca !? Il est parti où que je lui fasse la peau !??? Je veux mon corps !

Vu qu’il ne neigeait pas, j’allais voir à l’endroit où il se tenait plus tôt mais … A part deux traces de pas, il n’y avait rien. Juste une neige lisse et propre à l’horizon, aucune autre trace. Il s’était contenté d’apparaître et de disparaître …

- Ce type … On aurait dit un génome tu ne trouves pas ? Tu crois qu’il est venu se venger qu’on ait fait enfermer Kuja ?

Mais pour se venger, il nous aurait tués non ? Là, ca ressemblait surtout à une mauvaise farce … Et comment on retrouve nos corps d’abord !???

Non mais vraiment? Sérieusement? On est là, paumés au milieu de nulle part, de la neige à perte de vue et on se retrouve avec nos corps inversés!! Sheli avait mis un peu de temps à réaliser de son côté, pour ma part, je sautillais sur place pour me réchauffer et surtout pour m'habituer à son corps. Elle était petite, l'équilibre n'était pas le même - et résultat, elle avait du mal à s'habituer à ma taille, elle en était tombée sur les fesses! - et je sentais surtout qu'elle n'avait pas la même force.

Je m'en rendais compte surtout quand je serrais le poing! C'est dingue, j'avais l'impression que je pouvais me briser la main rien qu'en serrant un peu fort!
Bref, Sheli s'était précipitée vers l'endroit où se tenait le génome, mais il n'y avait rien...
«Faut qu'on se calme... échanger une âme dans un corps, ça doit pas être à la portée de n'importe qui!» et lorsqu'elle parla de génome et de Kuja, je ne pouvais qu'acquiescer «oui, on dirait un génome... pour Kuja... c'était un mage non? Peut être qu'effectivement, il est là dessous, même si je trouve ça bizarre comme manière de se venger...»

J'avais du mal à me faire à l'idée de devoir lever les yeux pour la regarder, et surtout pour me regarder moi. Par contre, je baissais les yeux et je prenais son katana pour le lui tendre
«De toute manière, pour le moment, ça ne sert à rien de rester là. Tiens, donne moi mes dagues, même si je suis dans ton corps, j'arriverai pas à me battre avec ça... les Shumis sont réputés pour être sages, peut être qu'ils sauront quelque chose sur cette histoire de changement de corps.» je prenais une profonde inspiration avant de reprendre «et si on ne trouve rien là bas, on reviendra plutôt à Esthar. Vu toutes les connaissances qu'ils ont sur les sorcières, ils devraient pouvoir nous aider. Tu te souviens? On avait lu un truc comme quoi les sorcières pouvaient prendre possession des gens, donc ils doivent surement connaître un moyen de nous rendre nos corps.» mais là, la mer n'était vraiment pas loin. Il serait stupide de changer de direction maintenant. D'autant que même si c'était embêtant comme situation, Sheli et moi connaissions bien le corps de l'autre et l'échanger ne posait donc pas trop de problème..

C'est alors que je me rendais compte que j'avais envie d'aller au petit coin! Mais dans une étendue de neige pareille, c'était... compliqué en étant une fille!
«Argh! J'ai envie de faire pipi! Je fais comment? Tu veux bien que je me planque derrière la moto?» oui car bon, ça reste son corps quand même hein? Même s'il n'y a personne pour nous voir...

La bonne blague ! Ce type venait d’inverser nos âmes. Yusuke se retrouvait dans mon corps, et je me retrouvais dans le sien ! Une chance qu’on soit mariés et pas deux parfaits inconnus, on ne pouvait pas dire que nos corps avaient des secrets l’un pour l’autre … Mais ca restait déstabilisant, car en revanche, je n’avais jamais été dans la peau de Yusuke, avec sa taille, son poids, son agilité, sa force, sa résistance, et plein d’autres détails qui, l’air de rien, perturbaient grandement. Je voulais récupérer mon corps ! Au moins je me sentirais « normale » !

Mais le type n’était plus là, et vu les traces de pas, il s’était contenté d’apparaître pour lancer son sortilège, puis il avait disparu ensuite. J’avais pensé aux génomes et à Kuja, Yusuke approuvait mon hypothèse mais ne comprenait pas la logique que Kuja ou ses sbires, aient le désir de se venger d’une telle manière. Oui, ca ne tenait pas la route … De toute façon il fallait qu’on trouve une solution à ce « léger » problème. Yusuke proposa d’aller voir au Village Shumi d’abord – puisque de toute manière nous n’étions plus très loin – et si nous n’avions aucun indice, Esthar nous aiderait peut-être puisqu’ils avaient des données au sujet des sorcières.

- Y a plutôt intérêt à ce qu’ils aient une solution ! On me compare souvent à un mec et aujourd’hui j’en suis un, ah ! La vie nous joue de drôles de tours, parfois.

Enfin là en l’occurrence, c’était un génome qui avait joué un drôle de tour. Je m’impatientais toute seule, je n’aimais pas duuuuu touuuuuuut cette situation ! Et Yusuke ne fit qu’empirer les choses en disant avoir envie de faire pipi. Non mais sérieusement ? Je n’avais pas envie d’aller au petit coin avant de m’évanouir ! Ma vessie se remplit si vite que ca ou quoi ? Je soupirais en passant ma main – enfin celle de Yusuke – sur mon front.

- Oh la la misère … Ouais ouais ouais, dépêche, fous-toi accroupi, fais tes petites affaires, ou en l’occurrence les miennes, et on se tire d’ici !!

Si je n’étais pas de mauvais poil tout à coup, j’aurai trouvé ca horriblement gênant quand même. Certes c’était mon corps et Yusuke le connaissait maintenant aussi, mais quand même, il ne m’a jamais vue faire mes petits besoins quand même ! Je me tournais de sorte à être de dos par rapport à lui et le laisser faire, fixant l’horizon comme si j’essayais d’apercevoir déjà le Village Shumi.
Ayant récupéré nos armes et Yusuke se sentant plus léger, on pouvait repartir. Ou presque.

- Tu peux juste me donner ma bague s’il te plaît ? Même si ce n’est pas mon corps et que nous n’avons à priori aucune raison apparente de nous protéger contre la foudre, je tiens quand même à l’avoir. Au cas où, tu sais.

J’attendais qu’il s’exécute pour la mettre à mon doigt et je le laissais monter devant puisqu’il avait comment conduire la motoneige. Il devait juste refaire les réglages pour les rétroviseurs et tout puisqu’il n’avait plus la même taille ! Je m’accrochais à lui mais avec tout de même moins de force que si j’étais dans mon propre corps et nous voilà repartis … Tant qu’on ne trouverait pas la solution, il allait falloir s’habituer à être dans le corps de l’autre mais je sens que je ne m’y ferai jamais. Que ca dure une heure ou trois mois !
Bref, à un moment on passait sur la mer, comme prévu, et j’avais un peu peur qu’on coule mais il n’en était rien … Une fois sur la petite île du village Shumi, et puisque j’étais plus grande que mon époux cette fois, je voyais une immense structure de loin, mais justement, de loin on aurait un monstre quoi !!

- Oh bordel, me dis pas que cette araignée géante là-bas c’est un monstre !???

Mais non, ca ne bougeait pas, et plus on se rapprochait, plus je voyais des tuyaux, certains laissaient de la vapeur s’échappait, ce qui faisait fondre la neige devant une grande porte blindée, et tracer un chemin jusqu’à l’entrée.

- C’est CA le Village Shumi !? C’est glauque de construire son village dans une structure avec une apparence pareille …

Sur le coup, ca me refroidissait d’entrer là-dedans, mais pas le choix, il n’y avait que là qu’on pouvait acheter des chocolégumes blancs, actuellement …

Oui bon c'est quand même un poil gênant de se retrouver dans cette situation! Malgré tout, il fallait bien qu'on se débrouille pour le moment, on avait au moins l'avantage de bien se connaître, même si bon, certains détails demeuraient assez perturbants. On échangeait nos armes, mes dagues me paraissaient bien légères, j'avais l'impression que je pourrais les casser en usant trop de ma force... de son côté, Sheli devait trouver son katana un peu plus lourd, mais elle était tellement habituée à le manier, et avec mon agilité naturelle, je ne doutais pas trop qu'elle réussisse à le manier quand même.

Mais j'avais oublié la bague de Ramuh, aussi je me dépêchais de l'enlever pour la lui rendre, dommage, une petite protection à la foudre aurait été pratique, tiens!
«Ce type semble avoir fait fuir tous les monstres à la ronde par la même occasion. Autant en profiter.» mais d'abord, pipi! Je me planquais derrière la moto pour ne pas que Sheli me voit, et je fermais les yeux aussi, faisant juste attention à ne pas en mettre partout! Je faisais un petit trou dans la neige - oui c'était marrant quand même - puis je me levais et je vérifiais que je n'étais pas trop débraillé avant de remonter sur la moto. Il fallait réajuster les rétroviseurs et les pédales, mais dans l'ensemble, j'arrivais encore à piloter

«T'as des petites mains, mais comme elles ont pas mal de force, ça va le faire.» elle grimpait derrière moi et je me remettais en route. Lunettes sur le nez pour me protéger du vent et du froid, puis j'accélérais quand on passait sur l'eau. De là, je suivais le GPS sur la moto pour rejoindre le village et rapidement, le dôme se vit à l'horizon

«Je ne crois pas que ce soit une araignée, c'est un dôme...» je ralentissais un peu tout de même, plus on avançait et plus le dôme était gigantesque. Je finissais par m'arrêter pas trop loin, il y avait des petites zones sans neige qui permettaient de laisser la moto en sécurité. Je regardais l'immense bâtiment avec une pointe d'admiration, surtout qu'avec ma taille actuelle, il avait l'air vachement plus grand

«Pfiouuu... sacrée installation. Mais je te rappelle que le Village Shumi est sous terre. Je suppose que ça doit juste être... je sais pas, la porte d'accès? Il y a peut être un escalier, quelque chose?» je regardais autour de nous, il y avait des traces de passage? «regarde, y'a des traces de pas. Je suppose qu'ils doivent avoir quand même pas mal de visiteurs. C'est tout de même un village hors du commun, peut être qu'il y a des touristes?» j'avais du mal à l'imaginer, mais d'un autre côté, quand on voit Gaïa et Wutaï, y'a des gens qui peuvent faire du tourisme n'importe où. Bref, je tendais la main à Sheli - enfin à moi, ça restait bizarre cette sensation que je devais toujours lever la tête pour me regarder! «'tin, j'ai du mal à croire que tu te chopes pas des torticolis à force de lever la tête pour me regarder!» autant moi, j'avais jamais réalisé que je devais autant baisser la tête pour la regarder, mais là, ça me paraissait flagrant «bon allez, on avance! Il faut qu'on leur demande s'ils savent quelque chose à propos du changement de corps...» heureusement qu'on est sur Dol quand même, eux au moins ont certaines connaissances dans le domaine. Même si c'est pas exactement le même problème que le nôtre.

Nous voilà arrivés à destination ! Le Village Shumi était assez impressionnant, il était sous terre mais recouvert par un dôme qui ressemblait à une araignée … C’était un peu glauque à mon goût. Yusuke c’était l’inverse, il semblait captivé par l’entrée … mais était dérangé à l’idée de devoir lever la tête pour me regarder maintenant !

- Mouahahaha, tu vois ce que ca fait d’être petite hein !?

Ca faisait bizarre de me regarder moi-même quand je lui adressais la parole … On allait devoir s’y faire jusqu’à ce qu’on trouve une solution. Je hochais la tête lorsqu’il suggéra d’entrer. Moi ca me faisait bizarre de sentir ses cheveux en pétard au moindre mouvement de tête ! J’avais des mèches qui volaient partout, je trouvais ca vachement désagréable.

Mais, une fois à l’intérieur, je repérais l’ascenseur … mais surtout le type qui sortait de l’ombre pour venir nous parler. Honnêtement, mon sang ne fit qu’un tour. Vu le nombre de reportages et les informations qu’on avait vus à la télé, je reconnaissais très bien Sephiroth et j’avais du mal à réaliser que … bah qu’on était tombés dessus quoi ! Evidemment, si nous avions vu les dégâts à Esthar, en revanche, nous n’avions pas vu depuis, les infos qui disaient qu’il en était à l’origine avec Ultimécia. Il était venu ici pour se rétablir ou pour se faire discret, je pense. Sur le coup, je m’étais immobilisée tout en le fixant. Peu importe ce qu’on répond, j’ai l’impression qu’il avait de toute façon une envie de ne pas nous laisser descendre …

- Euh … On cherche des chocolégumes blancs qui ne sont vendus uniquement ici dans la région ?

Quitte à lui répondre, autant dire la vérité non ? J’avoue que ce type me faisait perdre mes moyens et pas dans le sens où il me faisait craquer comme une groupie, mais plutôt parce qu’il me faisait flipper ! Vu la description qu’on faisait de lui dans les reportages, ce type était tel un animal : complètement imprévisible. Aussi, j’étais un peu sur la défensive, prête à attraper mon katana au moindre mouvement brusque. Comme par hasard, il faut qu’on tombe sur CE type après avoir échangé NOS corps.

Et encore, dans la mesure où nous n’avions ni l’Orbe de la Glace ni celui de la Terre, nous ignorions qu’il avait les deux Cristaux correspondants … Mais lui ne savait peut-être pas non plus que nous avions celui de la Foudre et du Feu ! Quoique le concernant … Je détournais le regard pour pouvoir en échanger un avec mon époux. Il y avait eu il y a longtemps cette histoire de combat à la Prison du Désert de Dol, où soi-disant Sephiroth y aurait dérobé le Cristal de la Terre. Peut-être l’avait-il encore, mais je n’étais pas certaine qu’on puisse le lui prendre sans l’Orbe associé.

- Et euh … vous êtes venus acheter des chocolégumes aussi ?

Non parce que si on peut esquiver le combat dans notre situation actuelle, moi je suis preneuse hein ! Non mais sérieusement Sheli, on peut s’installer à table et prendre une tasse de thé pour papoter tous les trois tant qu’on y est ?

Aucune idée de la façon dont je devais réagir, je vous dis !

Gnagnagna! Voilà ce que ça fait d'être petite, tiens! C'est vrai que j'avais du mal à imaginer passer ma vie entière dans son corps, c'est vrai que c'est ma femme et tout, son corps je la connais, mais pour les galipettes, on repassera! J'ai pas spécialement envie de voir ma tête à moi et imaginer que je puisse me... RAAAAH que je sorte cette image de ma tête! Je secouais d'ailleurs la tête en fermant les yeux tout en ayant un léger frisson de dégoût, non non non, je ne pourrais pas m'y faire!!

Brrrr!

Bon allez, on va surement trouver un moyen de s'en sortir soit au village Shumi, soit à Esthar de toute manière, et puis il FALLAIT qu'on trouve une solution! Tant pis s'il faudrait mettre de côté notre quête de chimères et de cristaux pour ça, mais hors de question de rester dans cet état... et j'espérais qu'il ne faudrait pas en arriver au point qu'on utiliserait les cristaux pour faire le vœu de réintégrer non corps! Ce serait vraiment débile!

Bref, on avançait dans le dôme pour se diriger vers l'ascenseur, mais quelqu'un sortit de l'ombre. Dans ce corps, je ne l'avais pas entendu arriver, et ça m'agaçait sérieusement! J'en avais même sursauté et je faisais les yeux ronds en voyant le type se manifester. Merde alors, c'est pas le gars qui a fait le massacre à la prison du désert là? Le gars de Gaïa qui a voulu faire sauter un météore sur la planète? La bonne blague!!

Je plissais légèrement des yeux, je n'arrivais pas à être sur le qui-vive comme avec mon corps, mes réflexes n'étaient pas les mêmes, je ne me sentais pas apte à voir une éventuelle attaque venir et ça me foutait les boules à un point! Mais pour le moment, il n'avait pas la main à la garde de son épée, il ne se montrait pas particulièrement menaçant, et tout comme mon épouse, je n'avais pas envie de lui chercher des noises en étant dans ce corps!
Elle parla des chocolégumes, et j'approuvais d'un signe de tête
«On aimerait quitter Dol pour visiter un peu les autres mondes, un chocobo est le moyen le moins cher.» petite couche pour compléter ce qu'elle venait de dire, le plus important était de ne pas trop attirer les foudres de la calamité. Certes, il disposait peut être d'un ou plusieurs cristaux, mais aucun des orbes qu'on possédait n'avait désigné cet endroit, ce qui signifiait qu'il ne devait pas avoir les cristaux que l'on pouvait obtenir. Par contre... il fallait espérer qu'il n'ait pas les orbes du feu ou de la foudre, car là, on était surement cuits.

Sheli essaya de faire simplement la conversation, je n'avais aucune idée de la manière dont je pouvais éviter la confrontation, je me disais que le mieux à faire était peut être de faire croire qu'il nous effrayait. Aussi, je m'accrochais au bras de Sheli en prenant une moue un peu inquiète, même si la présence de mes dagues à ma ceinture ne devait pas aider à faire croire qu'on ne savait pas se défendre... et surtout, fallait espérer qu'il n'avait pas regardé les infos l'année dernière pour connaître le visage de mon épouse!