Direction Guadosalam

Le groupe arrive du Temple de Djose
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Le colosse ne tarda pas à rejoindre Aaron dans la petite salle à manger. Fraîchement rasé, il semblait apprécier particulièrement les commentaires flatteurs et ne manqua pas de bomber le torse tout en vantant la beauté de son corps. Le blondinet esquissa un large sourire mais se mit vraiment à pouffer de rire lorsque le vieux prêtre refusa de lui rapporter une autre assiette. Comment un bonhomme aussi grand et costaud que lui pouvait-il se faire autant malmener par un vieux aussi petit et frêle ? C’était assez cocasse !

Le petit-déjeuner fut vite englouti et le trio se mit alors en marche vers la sortie. Balthus regardait à nouveau le temple avant de partir, sans doute plongé dans ses souvenirs de Gardien, et Aaron en profita pour effectuer le salut de Yevon une dernière fois en directement du temple. Le vieux prêtre ne tarda pas à les rejoindre pour leur dire au revoir et leur conseiller de garder leur foi en Yevon. L’un comme l’autre avait un peu du mal à montrer leur engouement avec tout ce qu’ils avaient vu et entendu ces dernières heures… Mais par politesse, Aaron hocha de la tête et répondit simplement.

« Loué soit Yevon. »

Après un autre salut, ils tournèrent les talons et empruntèrent le pont pour rejoindre l’intersection qui leur permettrait de rejoindre le Sélénos. Apparemment, Balthus préférait grimper la falaise pour longer la route depuis les hauteurs. Il y avait certainement plus d’arbres là-haut qui leur offriront des fruits plutôt que sur la route, et c’était peut-être moins dangereux aussi de rester en hauteur plutôt que d’être encerclé des deux côtés par une falaise. En cas d’attaque de monstre par exemple, ils se retrouveraient ainsi en moins mauvaise posture.

A cet endroit de la route, il était encore possible de grimper sur la falaise assez facilement, sans avoir à l’escalader. Il suffisait de marcher sur le petit sentier qui grimpait dur et le tour était joué. C’était assez physique mais cela en valait la peine car la vue était encore plus belle de là-haut. Au loin, on pouvait voir une forêt immense qui longeait certainement le fleuve, à en juger par l’absence d’arbres à un endroit. Mokona, quant à lui, fut missionner de repérer des fruits et puisqu’il s’agissait de nourriture, il prenait son rôle très au sérieux !

« Mokona s’en occupe, Boubou ! »

Il gonfla les joues et prit son envol pour faire le tour des arbres avoisinants. Au moins, le duo allait pouvoir se concentrer exclusivement sur la marche !

« Bon, si j’ai bien compris, nous allons devoir traverser le Sélénos pour rejoindre la ville de Guadosalam, puis continuer par la Plaine Foudroyée et la Forêt de Macalania pour rejoindre Bevelle, c’est bien ça ? »

Il avait essayé de retenir l’itinéraire qu’ils avaient vu sur la machine au comptoir de Mi’ihen. Ça voulait donc dire qu’il n’y avait plus qu’une seule ville où ils pourraient être tranquille avant d’arriver à Bevelle. Qui plus est, la portion de la plaine et de la forêt était bien plus longue que celle du Sélénos. Rien qu’à cette idée, il se sentit légèrement découragé mais ne le montra pas pour autant, afin de ne pas paraître tire-au-flanc auprès de Balthus.

« Je repensais ce matin à cette chimère Ramuh, et à ses propos concernant ses semblables… Et je me disais… » Il hésitait un peu à en parler. « …que nous aurions pu faire un léger détour pour aller au temple de Macalania ? En fait, j’aurais voulu… Non. Non, oubliez ça. »

Beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête et il ne parvenait pas vraiment à mettre de l’ordre dans tout ça. Il voulait juste s’assurer que la Shiva qui se trouvait au temple était bien celle de Spira et non la consœur de ce Ramuh. Car si c’était le cas, alors la foi en Yevon n’avait rien à voir avec ce retour de chimères dans les temples… Mais ils pouvaient tout aussi bien obtenir quelques réponses à Bevelle en posant leurs questions aux membres de l’Eglise. Enfin… sur ce coup-là, Aaron préférait quand même croire en ce qu’il voyait, et non en ce qu’on pouvait lui dire.

Spoiler:

Spoiler:

Garder la foi, c'était facile à dire, mais un peu délicat par les temps qui couraient. Déjà, la disparition des chimères et des invokeurs avait ébranlé tout le monde, mais il avait continué à croire de son côté, depuis tout petit, il avait baigné là dedans et pour sûr que malgré son mode de vie, sa foi avait toujours gardé une certaine place en lui. Il regarda donc une dernière fois le temple de Djose, réfléchissant à cette histoire de chimères qui revenaient partout, sauf là, sous prétexte que les autres ne connaissaient pas Ixion. C'était débile, et ça l'agaçait.

En approchant de la route du Sélénos, Balthus suggéra de ne pas l'emprunter directement et de passer plutôt par en haut, pour pouvoir cueillir des fruits sur les arbres. Mokona fut ravi de son rôle, mais le colosse haussa les sourcils devant son nouveau surnom
«C'est moi ou ça ressemble de moins en moins à quelque chose la manière dont tu m'appelles?» ouais non parce que bon, Balou encore, il y était habitué avec Hapi, mais Boubou? y'avait plus que la première lettre en commun quoi.. il se gratta la joue sans comprendre pourquoi la peluche se donnait tant de mal, mais ne s'en offusquait pas tant que ça «t'étonnes pas si je pige pas que tu me parles, si tu m'appelles comme ça dans la rue.» enfin bref. Mokona s'envola et Balthus s'approchait des arbres et tendait les bras pour attraper des pommes sauvages, elles étaient plus petites et un peu plus acides que les pommes traditionnelles, mais restaient bonnes à manger.

Du coup, ils avançaient lentement, et le jeune prêtre pouvait donc parler en même temps, s'interrogeant sur leur trajet.
«C'est ça... on devra surement s'arrêter sur la Plaine Foudroyée, elle est immense, et dangereuse, il vaut mieux pas la faire en une seule journée. Il y a un comptoir au milieu...» il continuait d'avancer en cueillant les pommes, Aaron semblait encore réfléchir et proposa de s'arrêter à Macalania, le colosse approuva

«Je pense que ce serait mieux, oui. La forêt de Macalania est très grande en vrai, la traverser va prendre du temps, surtout qu'il y a vraiment beaucoup de monstres. O'Aka a ouvert un comptoir près du lac, ce sera surement mieux de s'y arrêter car on va être crevés après avoir fait la deuxième moitié de la Plaine Foudroyée...» il s'arrêta un moment, le gamin avait parlé du Temple, pas du lac. Il réfléchit une seconde puis se tourna vers Aaron, comprenant où il voulait en venir.

«Tu veux voir Shiva hein? Savoir si c'est une chimère qui a été ramenée par ces gars de la Néo ShinRa, ou la copine de Ramuh?» le colosse referma le sac de toile dans lequel il avait mis les pommes et en croqua une pour réfléchir, puis finalement haussa les épaules

«Ben écoute... on n'a jamais dit qu'il fallait qu'on soit à Bevelle super vite. Il me semble qu'à la base, on veut surtout voyager et découvrir un peu ce qui a changé sur Spira et ptêt même aller sur l'un de ces autres mondes... donc je ne vois pas pourquoi on passerait pas par le Temple d'abord. J'espère juste que si on doit passer une épreuve, qu'elle sera pas aussi chiante que celle de Ramuh! Elle va pas nous balancer des glaçons à la tronche pour qu'on les évite au moins?» Aaron connaissait peut-être l'épreuve de Macalania puisqu'il était au temple? Même sans l'avoir faite de lui-même.

Il finit par sourire et posa la main sur l'épaule d'Aaron
«J'suis ton garde du corps, mon gars. C'est toi qui décide, donc n'ai pas peur de demander d'aller quelque part!» il chargea le sac en toile sur son épaule, Mokona était toujours en hauteur, mais il entendit du bruit venant de devant. Par réflexe, il mit son bras devant le prêtre pour qu'il arrête d'avancer

«Jeahc, uh jy ca saddna my buin yddahtna tac juoykainc»
«Em acd ahluna dud huh?»
«Byc knyja, uh acd à m'uspna ta duida syheana...»

Des al-bhed, Balthus fronça du nez, il aurait du apprendre cette fichue langue, ne serait-ce que pour pouvoir les insulter! à la voix, c'était des hommes, ils se tenaient en embuscade, prêts à bondir sur la route depuis la falaise pour attaquer des voyageurs qui passeraient en dessous. Le colosse s'approcha discrètement et se plaça derrière eux, écartant les bras, il poussa un puissant rugissement

«ROAAAAAAAAAAAAAAR!!!»

Les deux hommes se retournèrent en sursautant et hurlant de terreur, il s'en était fallut de peu qu'ils dégringolent de la falaise, mais ils dégainèrent leurs armes et se tournèrent vers Balthus, prêts à en découdre

«Vous avez choisi le mauvais adversaire les gars... j'vous aime déjà pas.»il jeta son sac de toile près d'un arbre, avala carrément le reste de sa pomme - avec le trognon et les pépins - et enfila ses gantelets pour faire craquer ses doigts. Voir des al-bhed lui rappelait toujours de mauvais souvenirs, non seulement pour l'Opération Mi'ihen, mais pour Hapi aussi. Mokona semblait l'avoir entendu rugir, car il rappliquait aussitôt pour donner son bâton à Aaron


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Brigands X2 attaquent!
Niveau: 5
HP: 1000
MP: 40
Force / faiblesse: aucune
Techniques: Attaquer (-50hp), Entaille (-125 hp, 5mp), Fauchage (-125hp sur tous, 10mp), Jet de sable (-125 hp, 20% Cécité, 5 mp)
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Se plaçant d'abord devant le prêtre en protection, il regarda leurs armes, des épées assez vieilles, probablement pas assez pour lui faire des entailles profondes, mais ça risquait de piquer un peu. Il aurait aimé améliorer son équipement pour pouvoir se protéger davantage contre ce type d'arme, mais ça attendrait que son porte-monnaie se remplisse.

«Aaron.. essaie de garder tes distances.»les voleurs commencèrent à tourner pour ne pas rester dos à la falaise, ils voulaient probablement inverser leurs places pour que le duo se retrouve coincé, mais Balthus commença à se déplacer sur le côté pour ne pas les laisser faire

«N'y pensez même pas... vous ne voulez pas attaquer? J'arrive!» sans prévenir - ou presque - il prit un solide appui sur ses jambes et fonça droit sur eux, les deux hommes n'eurent pas le temps de réagir qu'ils étaient assaillis de coups de poings dans tous les sens! L'un se retrouva les fesses par terre, l'autre parvint à pivoter sur lui-même pour éviter un coup et en profiter pour frapper le colosse au niveau de la cuisse, lui donnant une petite entaille qui le mit davantage en rogne!

«Con%£µd» il l'attrapa rapidement par le col pour lui mettre un gros coup de tête en plein dans le pif! Le voleur vit sa tête basculer en arrière, un léger filet de sang gicla en l'air et il recula en titubant pendant que Balthus se mettait sur le côté pour le cas où Aaron voudrait faire usage de magie, il regardait sa cuisse, ce n'était pas encore trop méchant...

Spoiler:

Longeant la route du Sélénos depuis les hauteurs, notre duo espérait ainsi pouvoir récupérer quelques fruits au passage pour assouvir l’appétit d’ogre du colosse. Ce n’était pas le petit-déjeuner qu’ils avaient pris au temple de Djose qui allait en effet le rassasier, et le vieux prêtre l’avait d’ailleurs bien compris en lui suggérant cette idée. Cette petite variante de parcours n’était pas pour déplaire au blondinet puisque cela lui permettait au moins de profiter du paysage, au lieu d’être entouré par deux grandes falaises et de suivre simplement le couloir qui s’offrait à eux. Au moins, là, il pouvait sentir la légère brise lui caresser les joues.

Mokona s’adonnait corps et âme à la tâche que lui avait confié Balthus, à savoir récupérer des fruits. L’avantage qu’il avait, c’est qu’il pouvait voler dans les airs et cueillir ceux situés un peu plus en hauteur. Il récupérait donc des pommes dans ses oreilles qu’il avait réussi on ne sait comment à placer en forme de nid sur sa tête, et lorsque ça débordait, il ouvrait grand la bouche pour les aspirer, non pas pour les manger mais bien pour les ranger car ça n’allait pas au même endroit dans son corps – bizarre, dis comme ça. Aaron, quant à lui, faisait à peu près la même taille que Balthus et pouvait donc attraper quelques fruits à sa hauteur, sans trop tendre les bras. Tout en s’activant à cette tâche, il parlait de leur trajet à venir, notamment la traversée de la Plaine Foudroyée qui nécessiterait certainement un arrêt en milieu de chemin.

Hésitant, le prêtre demanda alors à Balthus s’il était possible de s’arrêter également au temple de Macalania. Dans un premier temps, le colosse pensa qu’il mentionnait juste la forêt et il acquiesça en proposant de s’arrêter au comptoir du marchand O’aka. Mais il s’arrêta soudainement, comprenant alors qu’Aaron parlait du temple, et fit aussitôt le rapprochement avec Shiva. Malgré son air un peu bourru, Balthus cachait vraiment un grand cœur et il tint aussitôt à rassurer Aaron quant à sa décision. Ils ne se connaissaient que depuis quelques jours mais le blondinet savait de plus en plus qu’il pouvait faire confiance à cet homme, que c’était quelqu’un d’honnête avec un bon fond. Lorsque celui-ci posa sa main sur l’épaule du prêtre, il répondit.

« Merci, Balthus. »

Et tous deux s’apprêtèrent à reprendre la route. Mais du bruit ne tarda pas à se faire entendre et Balthus se positionna mécaniquement devant le prêtre, au cas où. Des personnes parlaient un peu plus loin, des al bheds, à en juger par la langue. Balthus décida de les prendre par surprise mais Aaron lui chuchota alors.

« Vous ne pensez pas qu’on devrait les éviter discrètement, plutôt ? »

Mais trop tard, le colosse ne l’avait pas entendu. Il laissa tomber ses bras devant lui, comprenant bien que c’était peine perdue et que le conflit serait inévitable. Mokona revint alors des hauteurs auprès du prêtre et, en essayant d’être discret, ouvrit sa bouche pour laisser apparaître le sceptre d’Aaron. Finalement, le colosse poussa un violent rugissement – digne d’un lion ! – et les deux al bheds se retournèrent en sursaut. Ils dégainèrent leurs armes et commencèrent à vouloir encercler notre duo, ce que Balthus comprit très vite. Il décida donc de prendre les devants et asséna de multiples coups de poings aux deux brigands, mais l’un deux parvint à riposter d’un coup d’épée dans la cuisse. Aaron ramena son bâton près de lui, prêt à intervenir de son côté.

« Balthus ! Dites-moi si vous avez besoin que je vous soigne ! »

L’un des al bheds se tourna vers Aaron – celui qui saignait du nez – car il n’avait pas vraiment fait attention à sa présence la première fois, et il sembla s’intéresser soudainement à lui.

« Deahc ! Nakynta xie juemà ! My lryhla sa cuined yizuint'rie ! »

Son ami se releva – car il était tombé sur les fesses juste avant – et se mit à ricaner bêtement en fixant Aaron du regard également. Le premier reprit la parole et semblait s’adresser directement au prêtre, toujours dans sa langue.

« Pyr ymunc, di ha sa naluhhyec byc ? Myecca-sue da nyvnyîlren my sésuena ! »

Aaron ne comprenait pas ce qu’il disait mais de toutes manières, il n’eut pas le temps de s’attarder dessus puisque l’al bhed fonça sur lui, épée à la main. Aaron serra un peu plus son bâton et tenta d’esquiver l’assaut. Il parvint à se décaler sur la gauche pour éviter la taillade, puis bloqua le second coup d’épée avec son sceptre, qui n’était pas facilement coupable, bien qu’il ne vaille mieux pas tenter de trop jouer à ça. Finalement, le troisième coup vint lui trancher la hanche droite et Aaron grimaça de douleur. L’al bhed semblait vraiment s’acharner sur lui et souriait devant sa réussite.

« Laissez-moi tranquille ! »

Aaron porta un violent coup de bâton à la tête de l’al bhed qui ne s’attendait peut-être pas à ce qu’il riposte aussi vite et recula un peu. Le prêtre en profita alors pour lancer un sort de glace juste derrière et le forcer à arrêter de le prendre constamment pour cible. Il cracha un peu de sang au sol avant que son ami ne vienne l’épauler en frottant son pied au sol dans un mouvement si rapide que de la terre fut projetée au visage du prêtre.

« Acbèla ta dnyîdna ! »

Aaron recula sous la puissance du jet mais s’était heureusement protégé les yeux avec son avant-bras. Il allait falloir qu’ils reprennent vite la situation en main s’ils voulaient mettre un terme rapidement à cet affrontement ! D’autant qu’ils avaient l’air plutôt coriace…

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Récapitulatif:

Spoiler:

Oui bon, la subtilité, ça n'avait jamais été le fort de Balthus! Le colosse ne pouvait pas laisser des bandits guetter la route du Sélénos comme ça alors que d'autres voyageurs pouvaient passer après eux! Si le Sélénos abritait maintenant une chimère, il devait surement y avoir pas mal de pèlerins qui s'y rendaient.

Une entaille à la jambe obligea le colosse à reculer, il faisait de son mieux malgré tout pour faire rempart devant le mage, celui-ci lui proposant de le soigner si besoin, il avait répondu en levant simplement le pouce d'un air enthousiaste
«T'inquiètes, j'ai la peau dure!» et puis bon, c'était pas drôle si on se prenait pas quelques baignes de temps en temps!

Se massant le front après un grand coup de tête, il vit l'autre qui s'apprêtait à attaquer, aussi il fonça en avant et l'intercepta, attrapant ses mains, obligeant son adversaire à lâcher son arme le temps de tenter de se dégager... pendant ce temps, celui qui avait la moitié du nez en moins en avait profité pour se jeter sur le prêtre et Balthus se retourna pour voir qu'il avait réussi quand même à lui mettre un coup au niveau du flanc

«Enfoiré!» il repoussa le gars sur le côté - celui-ci manqua de tomber de la falaise - et il attrapa l'autre par le col pour le faire reculer alors qu'Aaron réussissait un super sort de glace! Le colosse frissonna sur le moment, même s'il n'avait pas été touché par la magie, il avait fait sacrément froid d'un coup... bien joué!

Mais bordel qu'ils étaient chiants! Chaque fois que Balthus parvenait à en choper un, l'autre s'acharnait sur Aaron... alors qu'il plaquait au sol son adversaire, l'autre s'était relevé et balançait du sable à la figure du jeune prêtre
«Bordel vous allez lui foutre la paix oui??» c'était rare qu'on l'ignore de la sorte. Les bandits semblaient à peine s'intéresser à lui, chaque fois, ils essayaient seulement de se dégager pour pouvoir aller s'en prendre au mage.

«Cette fois, y'en a mare bon sang!» il serra le col de celui qu'il maintenait déjà et le frappa violemment au sol pour l'assommer un peu, puis il se jeta sur l'autre pour l'attraper également par le col - tout en traînant son adversaire dans le sable, c'était assez drôle sur le coup - de là, il tourna sur lui-même à la manière d'une toupie, les deux hommes volaient sur le côté comme des bouts de chiffons et il les envoya valser contre les arbres! Il y eut un crac sonore, ça ne leur avait clairement pas fait du bien!

Mais ils avaient un bon équipement qui avait surement encaissé une partie des coups à sa place, le colosse se plaçait clairement entre eux et le jeune prêtre, refusant de les laisser l'approcher encore
«C'est moi votre adversaire les gars! Vous faites chier à la fin!»

Les deux hommes lancèrent de nouvelles salves d'injures en al-bhed, ils avaient perdu leur arme dans la bataille, mais sortirent des dagues qu'ils avaient dans leurs bottes, après s'être regardés, ils se jetèrent ensembles sur Balthus qui avait ramené ses bras devant lui pour essayer d'encaisser les coups, il sentit deux coups de dague au niveau de ses flancs, mais ce n'était pas si méchant que ça, son armure semblait avoir encaissé le reste, mais les deux hommes s'étaient à nouveau séparés après avoir profité de cette attaque en commun. Alors qu'il tenta d'attraper celui qui se sauvait, l'homme au nez cassé se jeta carrément sur lui pour lui attraper le bras afin de se servir de son poids pour obliger Balthus à poser un genou à terre.

«MAIS!!» il secoua le bras pour essayer de le détacher, agacé par le côté puéril de la situation, il finit par le repousser suffisamment pour pouvoir se relever et il prit son élan pour se jeter sur lui avec violence! Il devait se dépêcher d'en finir avec celui-là bon sang! L'autre devait encore être en train de s'acharner sur le prêtre!

«Qu'est-ce qu'il vous a fait? Qu'est-ce que vous lui voulez??» c'était trop louche cette histoire! L'al-bhed venait de se prendre une salve de coups dans la figure et avait marmonné quelque chose qui aurait été incompréhensible, même pour un al-bhed, par dépit, il jeta de la poussière à la figure de Balthus qui recula en se tenant les yeux «Put%£µ§ ça brûle bordel!!» il voyait plus rien! Quelle saloperie!  

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Récapitulatif:

Aaron se cachait encore le visage avec son avant-bras pour éviter que le sable ne vienne dans ses yeux lorsqu’il entendit la voix de Balthus près de lui, sommant les deux al bheds de le laisser tranquille. Il est vrai que leur acharnement sur le jeune prêtre était étrange, d’autant qu’ils semblaient lui parler comme s’ils jugeaient qu’il parlait leur langue… Mais c’était loin d’être le cas, et c’était assez frustrant d’ailleurs de ne rien comprendre ! Cela aurait pu lui éclaircir un peu la situation car il avait du mal à piger ce qui était en train de se passer.

Essoufflé, le blondinet était malgré tout rassuré de voir que Balthus était de nouveau à ses côtés. Après tout, il n’avait pas l’habitude des combats, et autant les monstres étaient plutôt faciles à gérer car leur comportement s’avérait hasardeux, autant les humains étaient plus réfléchis et stratèges. Il fallait donc s’en méfier encore plus. Le colosse s’élança alors vers les deux al bheds et, après quelques échanges de coups, il les agrippa l’un et l’autre par le col et les fit tournoyer comme une toupie autour de lui. C’était impressionnant à regarder ! Aaron eut même un peu mal pour eux lorsqu’il entendit le craquement contre un arbre, ne sachant pas si c’était l’arbre ou l’homme qui venait de craquer ainsi… Mais cela ne suffit pas à les abattre car ils revinrent à la charge, munis cette fois d’une petite dague pour se défendre.

Balthus était en mauvaise posture… Il venait de se prendre deux coups dans les flancs et l’un d’eux lui jeta même du sable dans les yeux, sans qu’il puisse se protéger le visage. Il grommela de douleur et Aaron se souvint qu’il n’avait aucun moyen de lui redonner la vue…

« Tenez bon, Balthus ! »

C’était l’occasion rêvée pour les deux al bheds de revenir à la charge sur le prêtre et Aaron recula d’un pas en les voyant se tourner vers lui, le sourire aux coins des lèvres. Ils s’approchèrent vers lui et l’un deux se mit à courir pour tenter de lui asséner un coup de dague. Son attaque parvint à toucher le prêtre au niveau du ventre malgré son mouvement d’esquive, et le deuxième al bhed arriva sur le côté pour lui en donner un deuxième.

« Argh… Mais lâchez-moiiii ! »

Pour la première fois de sa vie, Aaron s’énerva et donna un violent coup de bâton circulaire pour les faire reculer. Il était tellement sur les nerfs qu’il sentait des larmes monter, peut-être un peu à cause de la douleur aussi. Il fusilla du regard les deux al bheds et lorsque l’un d’eux voulut revenir à nouveau à la charge, Aaron fut pris d’un élan de colère et concentra sa magie dans son bâton.

« Stoooop !! »

Il lança une salve de magie de glace sur les deux bandits qui ne virent pas venir ces vents glacials en rafale sur eux. Le mage sentait son énergie spirituelle bouillonner en lui à mesure que les sorts se lançaient et il finit par relâcher la pression dans un ultime effort qui frappa violemment l’un des al bheds. Le premier était d’ailleurs tombé à terre sous le coup et ne semblait plus pouvoir se relever, tandis que le deuxième était toujours debout, mais sacrément amoché.

Aaron se laissa tomber à genoux par terre, les deux mains au sol. Tétanisé, il sentait son cœur battre la chamade, et tous ces sorts l’avaient fortement épuisé. Il n’avait pas la carrure de Balthus et encore moins son expérience en matière de combat. Qui plus est, il sentait que les al bheds s’intéressaient personnellement à lui et cela l’agaçait de ne pas comprendre pourquoi… Ses blessures lui faisaient mal et il était fatigué moralement de s’être autant fait prendre pour cible, aussi des larmes coulaient le long de ses joues. Pourrait-il seulement se défendre à nouveau si le dernier adversaire s'en prenait encore à lui ? Et est-ce que Balthus allait bien, de son côté … ?

Récapitulatif:

Protéger le gamin, c'était la priorité, surtout que le colosse avait bien remarqué que les deux bandits avaient une dent particulière contre lui... mais ne comprenant pas l'al-bhed, il lui était impossible de savoir pourquoi.

La dernière attaque de son adversaire lui faisait un mal de chien, ses yeux le brûlaient et il ne voyait rien de ce qui se passait autour de lui, celui qui l'avait attaqué l'avait alors bousculé et il était tombé sur les fesses en n'ayant pas vu le coup venir
«Enfoiré!» il se rappela alors qu'il avait acheté des trucs à la boutique de Rin, il ramena sa main dans son dos, dans la petite poche où il rangeait ses achats, ce qu'il entendait ne lui plaisait pas, les deux autres profitaient qu'il ne puisse plus protéger Aaron pour s'en prendre à lui, mais il avait tellement de cochonneries dans son sac qu'il mit encore de précieuses secondes à trouver la petite fiole qui allait lui sauver la mise.

D'un coup de dent, il arracha le bouchon, bascula la tête en arrière et mit plusieurs gouttes dans chaque œil, puis il secoua la tête de gauche à droite, battant des cils jusqu'à ce que les arbres devant lui soient de nouveau visibles

«Voilà, c'est parti!» désolé pour l'écologie, mais le colosse balança la fiole devant lui avant de se relever à toute vitesse, l'un des voyous était à terre, mais Aaron aussi! L'al-bhed paraissait particulièrement furieux, gelé de la tête aux pieds, il semblait s'être mangé un paquet de sort de glace!

«Tu vas me le payer toi!!» il fonça sur le gars et l'attrapa par le col, ça semblait être l'une de ses spécialités! Il le rejeta en arrière et s'approcha d'abord du mage, posant sa main sur son cou, il était vivant, mais son pouls était faible... «tu t'es épuisé... t'as du lancer une salve de sorts à la suite des autres hein?» il supposait qu'il ne l'entendait pas, mais il connaissait ce genre de réaction, son père aussi lui avait fait le coup lors de leur pèlerinage, et pas qu'une fois... il soupira alors que le voleur se relevait en se tenant le dos, ça faisait déjà deux fois que Balthus l'envoyait valser contre un arbre, il devait avoir de belles blessures maintenant.

C'est alors qu'une ombre passa à toute vitesse, sortie de nulle part et un flot de sang gicla au visage du guerrier, il recula et se plaça instinctivement devant Aaron, le voleur tomba face contre terre, et le sol commença à se teinter de rouge. Balthus leva les yeux alors qu'un homme encapuchonné se tenait dos à lui, rangeant son épée dans son fourreau, avant de se tourner vers lui en essayant au mieux de cacher son visage, il semblait aussi changer sa voix.

«Ces types en voulaient à ton ami...» le colosse afficha un air blasé, il n'avait aucun mal à reconnaître l'homme, mais il décida de faire comme s'il l'ignorait.
«J'avais remarqué... je "suppose" que tu comprends l'al-bhed, tu sais peut être ce qu'ils lui voulaient?»
«Ils l'ont traité de traître, c'est tout ce que je sais. Mais je pense qu'ils ont confondu avec un autre.»
«Hein?»
«Ton ami ne parle pas al-bhed... je ne pense pas qu'il soit celui qu'ils cherchaient.»
«Et tu sais de qui ils parlaient?»
«Tu me laisses l'approcher?» Balthus plissa les yeux, il cherchait Mokona du regard, mais sachant qui se cachait sous le masque, il acquiesça. L'homme s'avança et mit un genou à terre en soulevant une mèche de cheveux blonds d'Aaron, puis il se redressa et commença à partir
«Je crois savoir... oui. Il lui ressemble vraiment beaucoup. Trop pour que ce soit une coïncidence. Tu vas devoir te méfier, car l'autre a beaucoup d'ennemis.»
«C'est qui?»
«Je ne sais pas grand chose sur lui, mais... je vais me renseigner.» Balthus leva la main en essayant de la poser sur l'épaule de son ancien ami, mais celui-ci disparut en un éclair.

Il soupira en se passant la main dans les cheveux, quelle poisse. Il revint vers Aaron et le souleva doucement pour le hisser sur son dos
«Mokona, récupère son bâton s'il te plaît.» sa voix était teintée d'une certaine tristesse, il ne savait pas si Aaron était conscient ou non, s'il avait suivi ce qui venait de se passer, et honnêtement, il n'avait pas trop envie d'en parler. Il regarda le voleur inconscient, il supposait que lorsqu'il serait parti, Yuri reviendrait finir le travail, il valait mieux que le mage ne voit pas ça. Il ne savait pas s'il avait vu le meurtre de l'autre déjà. Il se dépêcha donc de partir, ignorant qu'il avait un peu de sang sur le visage à cause de l'éclaboussure.

Il valait mieux se dépêcher pour rejoindre le fleuve, le gosse avait besoin de se reposer, et lui avait besoin de réfléchir.

Récapitulatif:

Spoiler:

Essoufflé, épuisé et blessé, Aaron était tombé à terre suite aux nombreux sorts de magie qu’il avait lancés à la suite, puisant énormément dans son énergie spirituelle. L’un des bandits était au sol lui aussi, quant à l’autre, il semblait toujours debout et allait certainement vouloir revenir à la charge à un moment ou un autre. Seulement, le jeune prêtre n’avait plus la force de lutter… Cet acharnement personnel que ces deux al bheds avaient envers lui le perturbait profondément et, mêlé à l’adrénaline du combat, ses nerfs commençaient à le lâcher. Ses blessures au ventre lui faisaient mal aussi. Il finit par se laisser totalement tomber sur le flanc. Lentement, ses paupières se fermèrent, juste à temps pour qu’il ne soit pas témoin de l’effusion de sang qui s’ensuivit. Aaron s’était évanoui.

Non loin de là, caché dans le feuillage d’un arbre, Mokona s’était posé sur une branche. Lorsque le combat avait débuté entre les deux groupes, il avait entendu les propos des al bheds et les avait surtout compris. En effet, la boule de poils disposait de la faculté de comprendre énormément de langues étrangères, toutefois il ne s’en était jamais vanté. Quoi qu’il en soit, il avait donc compris que les deux bandits en voulaient après Aaron et préféra s’isoler à l’abri des regards pour écouter la conversation. Il ne faisait aucun doute pour lui que les deux hommes se trompaient de personne puisqu’Aaron ne comprenait pas un mot de ce qu’ils disaient. Mais lorsque le jeune prêtre fit usage de sa magie, Mokona put ressentir la forte énergie spirituelle du mage qui se dégageait anormalement de son corps. Il était très sensible à ce genre de chose mais surtout, c’était la première fois qu’il la ressentait chez le prêtre. Il sautilla légèrement sur sa branche avant de se rapprocher du tronc, là où la ramification était plus large, afin d’être plus stable. Il se mit alors à ouvrir les yeux, chose qu’il n’avait encore jamais fait devant notre duo et sembla communiquer par télépathie avec une autre personne.

« - … Tiens, bonjour Mokona. Comment se passe ton voyage ? C’était la voix d’une femme, à la fois envoûtante et glaciale.
- Bien, bien ! Mokona est arrivé à Luca et a beaucoup marché ! Alors Mokona a décidé de faire une sieste sur une table dans une rue pour se reposer… Mais on l’a confondu avec une peluche !
- Pauvre Mokona… La femme émit un rire léger et gracieux. Cela a dû te peiner.
- Oui ! Mais heureusement, ce jeune homme est très gentil et il accompagne maintenant Mokona dans son voyage. Il y a un autre homme aussi, un peu plus bourru mais qui n’a pas un mauvais fond… Il se sentit divaguer et reprit alors. Puuuu !! Mokona divague ! Mokona voulait te dire quelque chose !
- Tu as l’air tout excité, je t’écoute.
- Mokona pense que le jeune homme est l’un des deux « tu-sais-qui » !
- Oh ? La mystérieuse femme prit quelques secondes de réflexion avant de poursuivre. Alors la fusion des mondes les aurait vraiment poussés à sortir de leur nid… Finalement, tout n’est que fatalité.
- Yûko se perd dans ses pensées !! Alors ? Que doit faire Mokona ?
- Je ne pensais pas que tu tomberais un jour sur l’un d’eux… Assure-toi simplement qu’ils ne se rencontrent jamais. Maintenant que tu as capté la signature magique de l’un, tu devrais être en mesure de sentir celle de l’autre.
- Compris ! Mokona entendit Balthus l’appeler non loin de là. Mokona doit partir… Puu ! Et il coupa la communication, laissant seule la mystérieuse femme.
- Si telle est leur destinée, nous ne pouvons que retarder l’inévitable… Pauvres enfants. »

Les yeux de la boule de poils se fermèrent et il fit papillonner ses deux oreilles pour prendre son envol. Sortant des feuillages de son arbre, il se rapprocha de Balthus qui venait de mettre le jeune prêtre sur son dos comme un sac à patates. Le colosse venait de lui demander de prendre le bâton du mage, alors il ouvrit grand la bouche et aspira le sceptre pour le mettre à l’abri. Puis, il suivit le colosse tout en regardant les deux bandits au sol. Il avait manqué ce qu’il s’était passé à cause de sa conversation avec la prêtresse et remarqua donc que l’un des deux hommes baignait littéralement dans une mare de sang. Etant donné que Balthus se battait avec ses poings, il en jugea qu’une tierce personne avait dû intervenir, mais celle-ci devait être repartie puisqu’il n’y avait plus personne aux alentours. Le colosse avait le regard sérieux et ne semblait pas d’humeur à bavarder. Mokona se contenta donc de le suivre et sut pour une fois garder lui aussi son sérieux.

« Dis, comme Mokona a eu peur et s’est caché dans un arbre, Mokona n’a rien vu de ce qu’il s’est passé… Est-ce que c’est toi qui as fait ça ? »

Il faisait bien évidemment référence au bandit vidé de son sang et voulait simplement glaner quelques informations. Une part de lui se doutait de la réponse mais il pouvait peut-être se tromper. Quoi qu’en terme d’intuition, celle de Mokona ne se trompait jamais. Et puis, il avait une mission à réaliser dans l’ombre maintenant, et il comptait bien tout faire pour exaucer le souhait de sa créatrice.

Après quelques minutes de marche, Aaron commença doucement à rouvrir les yeux. La luminosité soudaine lui donna un mal de crâne et la douleur à son ventre le ramena aussitôt à la réalité. Il était porté sur le dos du colosse et à chaque pas, il sentait des petits picotements au niveau de ses deux plaies. Dans un petit effort, il redressa sa tête pour mieux s’adresser à son sauveur.

« Balthus, merci de m’avoir porté secours… Est-ce que cela vous dérangerez que l’on s’arrête un peu ? Mes plaies me font souffrir et je pense être capable de me lancer un petit sort de soin pour les refermer. »

Le colosse le laissa redescendre sur terre et le blondinet mit quelques secondes à retrouver son équilibre. Il s’était certes beaucoup dépensé en énergie lors du combat mais il sentait qu’il disposait encore un peu de ressources. Il souleva son vêtement pour faire apparaître les deux plaies dues aux coups de dagues, puis plaça sa main au-dessus et concentra un peu de sa magie pour refermer les plaies. Ce n’était pas grand-chose mais cela allait lui permettre au moins de continuer le trajet en meilleure forme jusqu’au prochain point de repos.

« Désolé de m’être évanoui comme ça, je ne suis vraiment pas très utile au combat… Si nous sommes-là, j’imagine que vous avez réussi à vous débarrasser de ces deux hommes ? Son regard se porta sur le front du colosse, où quelques petites gouttes rouges avaient coulé et séché. Vous avez du sang, là. »

Il lui montra du doigt son propre visage comme pour lui mimer l’emplacement, tel un miroir. Il ignorait ce qu’il s’était passé mais à en juger par le regard sérieux de Balthus, il se doutait que quelque chose devait le tracasser. Depuis le début de leur voyage, le colosse s’était toujours montré très protecteur envers le jeune prêtre. Alors certes, Aaron le payait pour ses services de garde du corps, mais il semblait tout de même que l’homme prenait son travail bien trop au sérieux. Aaron esquissa alors un léger sourire pour essayer de détendre l’atmosphère et de le rassurer.

« Détendez-vous, Balthus. J'imagine que nous pourrons nous reposer un peu lorsque nous arriverons au Sélénos. »

Difficile à dire en revanche s’ils étaient loin d’arriver à un endroit où ils pourraient se reposer, ou non. Là encore, il allait devoir se reposer sur Balthus pour lui fournir un semblant de réponse. Décidément, c’était un boulet, aujourd’hui !

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Récapitulatif:

Revoir son ancien ami dans ces circonstances n'était pas des plus festifs. Il regardait Aaron étendu par terre, épuisé par le déferlement de magie dont il avait fait preuve. Il avait l'air encore plus jeune, innocent, et presque petit en fait... c'était perturbant parfois.

Il réfléchissait à s'il devait le réveiller tout de suite ou attendre, mais son regard sur le corps du voleur baignant dans son sang le dissuada, il valait mieux s'éloigner. Il appela Mokona, supposant à tort qu'il était à proximité, et ne calcula même pas le temps qu'il fallut à la peluche pour arriver. Le bâton disparut et Balthus hissa le mage sur son dos, les deux bras par-dessus ses épaules pendant qu'il soutenait les jambes comme il pouvait. Malgré sa taille, c'était un poids plume pour lui.

Le silence était pesant, mais il préférait s'éloigner le plus vite possible, sachant bien ce qui allait arriver à l'autre voleur qui était juste assommé. Mokona demanda alors ce qui s'était passé, mais ce fut surtout la dernière question qui lui donna mal au ventre. Comment aurait-il pu faire ça?
«Non. Je ne tue pas les gens.» son ton était froid, un peu contrarié... lui, les gens, il les assomme et il se tire, c'est sa marque de fabrique. Les monstres, c'est autre chose, mais les humains, non.  

Ils s'étaient suffisamment éloignés et commençaient même à redescendre vers la route, le Sélénos était visible, l'ancien spectacle des furolucioles qui dansaient sur l'eau lui manquait un peu, aujourd'hui plus que jamais, il en aurait eu besoin. C'est alors qu'il sentit que ça gigotait derrière lui et il attrapa le bras d'Aaron pour ne pas qu'il glisse en se réveillant. Il avait oublié que ses blessures pouvaient lui faire mal dans cette position, et il fit aussi attention qu'il le put pour le poser afin qu'il se soigne correctement.

«Désolé... je... j'ai pas vérifié tes blessures avant de te porter... je voulais juste qu'on se casse.» il fuyait le regard du jeune mage et s'assit sur le côté, ignorant que les taches de sang légèrement essuyées étaient encore visibles. Il attendit que le mage se soigne, il ne pouvait pas faire grand chose ici, même des bandages ou autres, il n'était pas doué pour ça... il sursauta lorsqu'Aaron lui fit la remarque du sang, il s'essuya à toute vitesse pour tout enlever, regrettant qu'ils ne soient pas plus près de l'eau pour se jeter carrément dedans! Sa gorge était serrée, il était partagé entre la peine de ce que son ami était devenu, et la colère de ne pas l'en avoir empêché, et même d'avoir fui en le laissant finir le travail.

Il avala un peu d'air, agitant la main envers le mage pour qu'il ne s'inquiète pas trop
«T'en fais pas... tu les avais bien mis KO, j'ai juste eu un ou deux coups de poings à porter pour les mettre à terre après ça.. je suppose que l'un d'eux a du me cracher un peu de sang dessus. Je t'ai attrapé comme un sac à patates et on a filé!» son ton était hésitant, maladroit, il serra les dents et baissa ensuite la tête d'un air honteux... il détestait mentir.

«Non... désolé... je... en fait, quelqu'un est arrivé, avec une épée, et il a tué l'un des bandits sous mon nez. Le sang a du gicler à ce moment là.» il leva les yeux au ciel, il n'était peut être pas nécessaire de poursuivre sur l'identité de leur sauveur pour le moment «il a disparu aussi vite qu'il est arrivé.» et ça, ce n'était pas un mensonge.

Il essayait de ne pas trop en dire en espérant qu'Aaron ne poserait pas d'autres questions, il ne savait pas mentir, il n'aimait pas ça...
«En tout cas, une chose est sûre, ces types en avaient clairement après toi. On aurait dit qu'ils te connaissaient... t'es sûr que tu parles pas al-bhed?» Yuri lui avait dit "qu'il lui ressemblait vraiment beaucoup", serait-il possible qu'en réalité, il soit bien celui que les autres cherchaient, mais que le gosse le mène en bateau? Lui était nul pour mentir, mais quand on connaissait Yuri ou sa belle-mère, on savait que ce n'était pas le cas de tout le monde. Certains étaient très doués.

«Ici, on n'est pas très loin de la route, et les marchands sont juste là, un peu plus loin. Je ne pense pas qu'on risque grand chose ici, repose toi quand tu peux, on sera au quai des shoopufs dans un peu plus d'une heure, deux si on avance lentement à cause de tes blessures... donc prends ton temps pour te reposer pour le moment, on mangera là bas et si tu ne vas pas mieux au pire, on se posera pour le reste de l'après-midi et on ira au temple demain.»

Il faut dire qu'il s'était pris de sacrés coups quand même. Lui avait une peau dure comme le cuir, et un bon équipement, il fallait y aller pour le blesser sévèrement - en dehors de la magie. Ses yeux le brûlaient encore un peu malgré le collyre, une petite sieste n'aurait pas été de refus non plus pour lui, mais il valait mieux pas trop le montrer...

L’ambiance était lourde. Balthus portait Aaron sur son dos en silence tandis que Mokona virevoltait à ses côtés, dans un sérieux qui ne lui ressemblait pas. Il faut dire qu’il avait posé une question au colosse, à laquelle il avait répondu un peu sèchement. La boule de poils préféra ne pas insister davantage et se concentra plutôt sur le reste de la route. Le jeune prêtre ne tarda cependant pas à se réveiller, un peu à cause de la douleur qu’il ressentait à chaque pas que Balthus faisait. Il était sans doute préférable qu’ils s’arrêtent quelques instants, le temps pour le mage de refermer ses plaies, ce qu’il fit. Cela allait déjà permettre de supporter un peu plus la douleur avant de se prodiguer des soins plus complets au prochain arrêt.

Le comportement de Balthus était un peu bizarre, ou du moins inhabituel. Il bafouillait parfois lorsqu’il parlait, et son regard fuyait constamment celui du mage. D’ailleurs, celui-ci lui fit remarquer qu’il avait une tâche de sang sur le front et il s’empressa de l’essuyer tout en justifiant ce qui avait dû se passer pour que du sang se retrouve à cet endroit. Mais avant même qu’Aaron puisse lui répondre, Balthus revint sur ses propos et avoua finalement la sanglante vérité. Visiblement, cela gênait le colosse de lui mentir mais le prêtre comprenait qu’il ait voulu le protéger en cachant la vérité. Après tout, Aaron avait vécu reclus toute sa vie dans un temple, il n’était pas vraiment habitué à la cruauté et la violence de certaines choses. Il tint malgré tout à le rassurer.

« J’apprécie vraiment le fait que vous essayiez de me protéger. Mais ne vous forcez pas à mentir si cela ne vous plaît pas. » Il esquissa un léger sourire. « Je vais bien devoir me faire un jour à la dure réalité du monde qui nous entoure ! »

Même si cela était difficile parfois, il préférait encore y faire face plutôt que d’avancer avec des œillères. Il en avait porté bien trop longtemps pour ne plus en vouloir dans sa vie désormais… Quoi qu’il en soit, Aaron ne posa aucune question sur l’identité du mystérieux épéiste puisque Balthus venait de lui dire qu’il était reparti aussitôt après avoir achevé l’un des deux bandits. Qui plus est, le colosse embraya sur le sujet qui fâche : son éventuel lien avec ces deux al bheds…

« C’est l’impression qu’ils donnaient, oui… Mais je vous assure que je ne les avais jamais vus auparavant. » Il s’adossa contre un arbre mais resta debout pour éviter de réveiller les douleurs au ventre. « Je n’ai jamais quitté le Temple de Macalania… Je doute fort les avoir croisé là-bas. Ou alors, ils m’auraient vu durant ces dernières semaines, après que j’ai débuté mon voyage ? »

Même si c’était le cas, Aaron ne comprenait pas ce qu’il aurait pu faire pour les énerver autant au point qu’ils cherchent à le tuer.

« Ah, et je ne connais strictement aucun mot en al bhed. Vous pouvez me croire ! »

Cette langue était toute nouvelle pour lui. Autant dire qu’il allait lui falloir beaucoup de temps et de pratique pour en assimiler les sonorités et espérer reconnaître quelques mots ici et là dans une conversation. L’heure n’était cependant pas à un cours de langue mais plutôt à la préparation de la suite de leurs aventures. Il leur restait une à deux heures de marche avant d’atteindre le quai des shoopufs pour traverser le Sélénos et rejoindre le temple. En soi, ils n’étaient pas très loin de leur objectif mais Balthus proposa au prêtre de se reposer au quai le temps qu’il lui fallait pour se remettre de ses émotions, quitte à repousser leur visite du temple au lendemain.

« Non non, je ne pense pas qu’une halte aussi longue soit nécessaire. Je ne suis pas mourant non plus ! »

Il passa une main derrière sa tête et émit un petit rire gêné. Déjà, les plaies étaient presque refermées, il allait peut-être lui falloir une intervention manuelle toutefois, mais son état de santé était loin d’être inquiétant. Il avait surtout une forte fatigue mentale que seule une nuit complète de sommeil pourrait réparer.

« Allez, reprenons notre chemin. Je pense pouvoir marcher normalement. »

Il tenta de faire quelques pas de manière « normale » pour voir si ça le ferait, mais il ressemblait plus à une girafe coincée du cou qu’à autre chose ! Il n’osait pas trop bouger le haut du corps pour ne pas risquer de se faire plus mal. Au fond, il exagérait peut-être un peu sa douleur mais hé ! C’était la première fois qu’il était blessé ! Accordons-lui son petit moment de faiblesse.

Le trio poursuivit donc son chemin pendant plus d’une heure, comme l’avait prédit Balthus, puisqu’Aaron s’était montré un peu plus lent que d’habitude. Ils avaient rejoint la route habituelle pour finalement arriver au niveau du quai des shoopufs, en passant devant une sorte d’abribus – inutile de dire que personne ne savait ce qu’était un bus sur Spira avant la fusion des mondes. Le jeune prêtre eut un léger sursaut en entendant l’énorme éléphant émettre un puissant grondement.

« - Wow ! C’est donc ça un shoopuf ?
- Mokona est riquiqui à côté ! »

Et pas qu’un peu ! A en juger par la machine juste à côté qui servait d’ascenseur, ils allaient devoir monter dessus en s’installant dans une petite cabane créée sur-mesure pour l’animal. Ce dernier se mit d’ailleurs lentement en marche pour traverser le fleuve. Il allait falloir attendre un petit moment avant qu’un autre ne revienne, mais ça tombait bien car Aaron cherchait du regard un endroit où se reposer un peu et manger un bout – bien qu’il n’ait pas vraiment faim pour le moment. Il y avait une grande tente installée là de manière permanente qui abritait un espace de repos, composé de quelques banquettes et coussins au sol pour les voyageurs, et d’une petite boutique. Le prêtre se dirigea vers celle-ci pour voir ce qu’il pouvait acheter.

« - Bonjour, braves voyageurs ! Envie de ramener un petit souvenir de votre passage au Sélénos ? Alors n’hésitez pas à choisir ces shoopufs miniatures ! Le marchand prenait un air des plus enjoués, vraiment déterminé à vendre ses babioles en bois.
- Euh… J’aurais plutôt souhaité quelques produits médicinaux, si c’était possible.
- Oh, le trajet jusqu’ici a été rude ? Il remarqua la main d’Aaron posée sur son ventre, au niveau de ses plaies. Alors n’hésitez plus ! Pour l’achat de 3 potions, le kit de secours est offert ! Une telle offre ne se présente pas à tous les coins de rue ! »

Aaron avait un peu de peine pour ce pauvre marchand qui donnait le meilleur de lui-même afin d’appâter le client. Il faut dire que les journées devaient être longues à bosser dans un endroit pareil…

« - Je vais prendre cette offre, alors.
- Par-fait ! Laissez-moi vous préparer tout ça, et n’hésitez pas à regarder ce qu’il y a d’autres sur l’étalage ! J’ai également quelques gemmes à vous proposer si besoin !
- Je, euh… n’hésiterai pas. »

Cette redondance de formules de phrases toutes faites avait quelque chose d’agaçant mais le prêtre se montra courtois et ne lui fit pas remarquer. Tandis que le marchand mettait les quelques ingrédients dans un petit sac, Aaron se tourna vers Balthus.

« - C’est vrai que ce serait intéressant d’acheter quelques gemmes ici. Autant profiter de l’occasion ! Il se tourna alors vers le marchand qui venait de finir de préparer le sac. Je vais vous prendre la pierre rouge juste ici… et la jaune juste là, s’il vous plaît.
- Très bon choix, monsieur ! Très bon choix !
- Puuu !! »

Mokona fronça les sourcils d’agacement mais le marchand ne sembla pas s’en offusquer. Aaron serra les dents et se força à esquisser un sourire gêné avant de payer ce qu’il lui devait et de se tourner vers Balthus. Peut-être que celui-ci allait vouloir faire quelques emplettes également ? Il lui souhaita un discret « Bon courage » avant de se diriger vers l’espace repos et s’asseoir sur l’une des banquettes, Mokona non loin de lui sur un coussin moelleux. Il fouilla dans le petit sac et s’empressa de boire l’une des potions qu’il venait d’acheter avant de s’intéresser à ce fameux kit de secours. Il y a une petite fiole de désinfectant, du fil à recoudre, une petite paire de ciseaux, des compresses et quelques pansements. C’était plutôt pas mal ! Il souleva son vêtement pour observer ses plaies. Il décida d’appliquer quand même un peu de désinfectant au cas où sur une compresse, histoire de faire les choses bien. De toute façon, avec l’effet de la potion, les plaies ne tarderaient pas à se refermer toutes seules. En attendant, il appliqua également deux pansements pour éviter que ça ne s’ouvre à nouveau durant le trajet en shoopuf de tout à l’heure. Finalement, il se rhabilla un peu et s’intéressa dorénavant aux deux gemmes qu’il venait d’acheter. Avec ça, il allait pouvoir élargir son panel de sorts élémentaires !

« Bon, comment ça marche, déjà… »

Il serra fort les deux gemmes dans ses mains, une dans chaque, et ferma les yeux pour se concentrer. C’était comme ça qu’il avait fait la première fois, alors il tenta de refaire la même chose. Il sentit un léger picotement dans ses paumes juste avant que les pierres ne disparaissent dans des dizaines de petites particules lumineuses au creux de ses mains. Et voilà le travail ! Où en était Balthus de son côté ?

Récapitulatifs achats:

Accroupi dans l'herbe, Balthus avait totalement l'esprit embrouillé. De base, réfléchir, c'était pas son truc faut dire, donc là, il se passait un peu trop de trucs dans sa tête pour qu'il puisse se sentir bien. Il n'avait pas réfléchi en mettant Aaron sur son dos au fait que ses blessures le feraient souffrir, il n'avait pas réfléchi à ce qu'il ressentirait de savoir qu'un des bandits avaient eu la gorge tranchée, et.. il n'avait pas réfléchi à la possibilité que le gosse pouvait lui mentir.

Malgré tout, Yuri avait semblé croire qu'il disait vrai. Qu'il ne parlait pas al-bhed, et qu'il "lui" ressemblait juste. À qui? Il n'avait pas voulu le lui dire... encore un truc dans sa tête qu'il n'avait pas envie d'avoir là.
«T'as pas à connaître ça... personne n'a à connaître ça. Le monde n'est pas si dur, faut pas croire... faut juste... faire gaffe.» il avait fini par poser ses fesses par terre, ses genoux lui faisaient mal à force de rester accroupi. Il était fatigué, plus mentalement que physiquement... les coups portés par ces gars n'étaient pas suffisants pour le fatiguer vraiment, ou du moins, il ne s'en rendait pas trop compte.. il le sentirait surement davantage le soir en allant dormir.

Il finit par poser la question qui l'inquiétait le plus, est-ce qu'Aaron se fichait de lui? Il avait pourtant l'air tellement sincère, et son regard ne semblait pas mentir. Mais Balthus savait qu'il était nul à ce jeu, pour lui, tout le monde est innocent jusqu'à ce qu'il ait la preuve sous les yeux, il était comme ça, préférant toujours voir le bien en premier. Pas comme son ancien ami.
Il hocha de la tête, le croyant donc sur parole, et ne comptant pas la remettre en doute. Il préférait s'assurer qu'il se soigne correctement, et ensembles, ils reprirent la route en douceur. Par précaution, le colosse avait demandé à Mokona de rester en hauteur pour voir les alentours, ici, c'était dégagé, si un bandit se risquait à approcher, il le verrait de loin.

Mais le reste de la route fut tranquille et il sourit devant la réaction du mage devant le shoopuf
«Ouais... il paraît que si tu tombes à l'eau, il te rattrape. Mais je sais pas nager donc je préfère pas tenter l'expérience, surtout que je suis pas sur qu'il arriverait à me soulever avec sa trompe!» il fit un peu rouler ses muscles d'amusement, grimaçant légèrement d'une petite douleur qu'il n'avait pas remarquée, mais sans pour autant s'arrêter dessus.

Il guida le jeune homme jusqu'au marchand, ou prêtre, tout était relatif! Il le laissa se débrouiller un peu, après tout, n'avait-il pas dit qu'il voulait apprendre la dure réalité de la vie hein? Une jeune femme passa alors à côté de lui et lui fit un clin d'œil qu'il lui rendit! Zut, ils ne restaient pas longtemps! Dommage! Il la regarda s'éloigner avec un air un peu résigné, dire qu'ils allaient que vers des temples! C'est pas là bas qu'il pourrait rencontrer de jolies filles, il allait devoir attendre d'arriver à Bevelle... quoi que Guadosalam, mais fallait tomber sur une demoiselle qui appréciait les humains, et chez les guados, elles n'étaient pas si nombreuses que ça, surtout celles qui vivaient là bas! Autant les exilées... bref, il s'était laissé aller à ses pensées et se rendit compte que le prêtre le regardait avec des yeux pleins d'espoir en pensant qu'il était concentré sur ses achats!

«Hein? Quoi? Ah oui euh...» il se gratta la tête, n'ayant pas fait attention aux achats du mage, il se disait que s'ils devaient traverser encore la forêt du Sélénos, puis la Forêt de Macalania et le lac, il valait mieux privilégier des techniques de feu.... pour la plaine foudroyée par contre, faudrait peut être de l'eau, mais autant il avait une petite idée de comment utiliser le feu - il avait vu Ifrit à l'œuvre plus d'une fois! - autant il n'y connaissait rien en attaque d'eau.

«Euh je... j'aimerais être capable de faire du feu avec mes poings, c'est possible?» il montra ses gantelets au vendeur, celui-ci fit un large sourire et hocha de la tête
«Mais bien sûr! Vous avez juste à prendre ce rubis, vous concentrer sur la façon dont vous voulez que les flammes jaillissent de vos poings, et l'insérer dans l'un de vos gantelets! C'est très simple! Et nul doute qu'un homme grand et fort comme vous ferait des dégâts terribles avec des flammes en plus!»
«Ouais ouais... ok c'est bon, c'est combien?»
«500 gils!» le colosse manqua de s'étouffer, mais il prit sa bourse et fut surpris, depuis quand il avait autant d'argent? Il fouilla dans sa mémoire, il lui semblait voir Yuri fouiller le bandit après l'avoir exécuté, puis il l'avait un peu poussé quand il s'était approché pour voir Aaron... lui avait-il glissé les pièces à ce moment là?

Secouant la tête, il donna l'argent au vendeur qui lui tendit la gemme. Pour le moment, il la rangea et alla acheter des sandwich, puis il revint vers le jeune mage pour lui tendre une partie des gils qu'il avait en trop
«Tiens au fait... ceux qui nous ont attaqués toute à l'heure avaient ça sur eux... c'est ta part.» moitié moitié hein? il lui tendit également un sandwich aux crudités et miettes de poisson, et un autre à Mokona.

Il s'installa à côté de lui, voyant qu'il avait commencé à s'administrer les premiers soins, il ne se sentait pas très à l'aise avec le fait qu'il ait été blessé... il sortit son propre sandwich qui était deux fois plus gros que ceux du mage et de sa peluche, mais attendit un peu avant de manger.
«Désolé que t'aies été blessé... pas terrible comme garde du corps hein?» il était payé pour le protéger, c'était pas un très bon départ du coup. Il finit par mordre un coup dans son sandwich tout en regardant le shoopuf qui arrivait à peine de l'autre côté de la rive. Pratique, mais qu'est-ce que c'est lent ces bestioles!
«Au moins, on va avoir largement le temps de manger avant qu'il revienne.» il n'aimait pas trop ce moyen de transport, le fait qu'il ne sache pas nager n'aidait pas, c'est sûr. Il avait pourtant pris le bateau pleins de fois pour aller à Kilika, mais il n'aimait pas naviguer pour autant.

À la moitié de son sandwich, il finit par penser à un truc...
«J'me disais.. si ces types t'ont confondu avec un autre, c'est qu'il doit te ressembler... t'as pas un cousin al-bhed des fois?» après tout, il était blond... bon ok, un peu trop pâle de peau quand même pour être confondu avec un al-bhed, mais suffirait qu'il aille un peu au soleil peut être hein?

Allongé confortablement sur quelques coussins moelleux qui étaient posés à terre, Mokona ouvrit grand la bouche, non pas pour aspirer un objet ou en sortir un de sa cachette personnelle, mais pour bâiller et signifier au monde entier son niveau de fatigue. Malheureusement pour lui, le monde entier se résumait à trois personnes, peut-être quatre si on comptait au loin un voyageur qui s’en allait vers les quais. Qu’importe ! Il n’avait pas fait ça pour se montrer en spectacle – non, du tout – et se lova donc dans les coussins pour commencer à faire une petite sieste bien méritée. Après tout, il avait beaucoup volé ces dernières heures ! Et il avait entrepris une communication à distance par la psyché, ce qui demandait beaucoup d’énergie aussi. Il méritait donc bien son petit moment de repos à lui !

« - Tu m’as l’air bien fatigué, Mokona ? Tout va bien ?
- Ah ! Il sursauta en entendant cette question. Oh, euh, oui. Mokona a ramassé beaucoup beaucoup de fruits et doit maintenant se reposer avant de reprendre la route. Puu ! »

Il n’allait quand même pas révéler au prêtre ce qu’il s’était passé sur sa branche lorsqu’il était évanoui, quand même. Ce serait contre-productif envers sa mission que la prêtresse lui avait confiée ! Et personne n’allait à l’encontre de ce que Yûko demandait… Personne ! Il se retourna donc pour montrer son dos au blondinet et tenta de chercher le sommeil. Mais c’est alors qu’une odeur alléchante parvint jusqu’à son nez – on le cherche encore sur son visage. Oui, une odeur… de poisson ! Et de pain. Et de tomate ! Et… serait-ce de l’œuf ? Il fallait qu’il en ait le cœur net ! Délicatement, il se tourna à nouveau vers Aaron, d’où l’odeur semblait venir, avant de se retrouver nez à nez avec un… sandwich ! Ça alors ! C’était le colosse qui lui avait déposé ça juste à côté de lui, certainement qu’il en avait eu marre d’attendre que la boule de poils ne se retourne pour le lui prendre quand il lui avait tendu.

« Miam-miam ! Mokona remercie beaucoup Bal-toutou de lui avoir rapporté un sandwich ! »

Et sans attendre, il commença à déguster son repas. Il n’était plus fatigué, bizarrement… Aaron prit d’abord l’argent que Balthus lui tendait, il s’agissait des gils que les bandits avaient sur eux, le colosse avait donc fait moitié moitié pour que ça soit équitable. Puis il saisit le sandwich de son autre main.

« Merci, Balthus. »

Il commença d’abord par ranger l’argent dans sa petite bourse qui avait bien été vidée par ses achats de tout à l’heure, puis rangea les quelques outils médicaux dans leur petite pochette. Balthus semblait d’ailleurs gêné qu’il ait été blessé alors qu’il était censé être son garde du corps. Le prêtre lui sourit.

« Difficile à dire, je n’ai connu que vous comme garde du corps. Faut faire avec ! » Plaisanta-t-il pour détendre l’atmosphère, avant de reprendre un peu de sérieux. « Je suis certain que vous avez fait de votre mieux et c’est tout ce qui m’importe. Si j’ai été blessé, c’est que je devais l’être, non ? »

On pouvait parler de fatalité, autrement dit. En temps normal, il aurait fait le salut de Yevon en guise de remerciement envers la Foi qui l’aurait protégé, mais étrangement, il n’y pensa même pas. A croire qu’il savait que sur ce coup-là, la Foi n’avait rien à voir là-dedans ? Seul Balthus était responsable de sa survie. Balthus, et cet inconnu à l’épée… Le colosse se mit à manger un bout de son sandwich et Aaron décida d’en faire de même. Il n’avait pas très faim pourtant mais il savait qu’il lui faudrait reprendre des forces s’il voulait continuer leur périple jusqu’au temple. Balthus fit un commentaire sur la lenteur du shoopuf, qui venait seulement d’arriver de l’autre côté du fleuve.

« Ça c’est sûr ! Et je vous rassure, je ne tenterai pas l’expérience de sauter dans l’eau pour me faire récupérer par cet animal. C’est plutôt… intimidant comme bestiole. »

Il n’en avait pas peur mais disons qu’il n’était pas rassuré non plus par son énormité ! D’habitude, Aaron était le plus grand du troupeau, alors c’était plutôt perturbant quand il trouvait quelqu’un de plus grand que lui encore. Il prit une autre bouché de son sandwich pendant que Balthus revint sur le sujet des deux bandits. Ça devait vraiment le tracasser lui aussi pour qu’il cherche autant des explications…

« Pas à ma connaissance, mais… Ce n’est pas impossible, en soi. » Il regarda dans le vide, au niveau des coussins où se trouvait Mokona, qui avait déjà fini de manger et était parti roupiller. « Je ne connais pas mes parents. Les prêtres de Macalania m’ont dit que j’avais été déposé aux portes du temple alors que je n’étais qu’un bébé, et que j’étais prédestiné à vivre dans les préceptes de Yevon avec eux. »

Bon, cette partie-là, c’était sans doute du baratin pour qu’il n’essaie pas de se barrer du temple trop vite. Après tout, ils avaient eu pour « ordre » de le confiner le plus longtemps possible dans le temple, mais ça, Aaron l’ignorait.

« Quand on nous répète la même chose toute notre vie, finalement, on l’intègre plutôt naturellement, sans réfléchir. » Il haussa les épaules et tourna son regard vers l'animal au loin. « Je ne suis peut-être pas si différent de ce shoopuf qui fait simplement ce qu’on lui dit de faire. »

Il rigola un peu pour faire passer ça comme une blague mais au fond, il était un peu triste. Triste, car il avait bien pensé à tout ça dans sa jeunesse, au fait qu’il avait été abandonné, tout ça. Mais qu’aurait-il pu faire ? Prendre ses jambes à son cou à 5 ans quand on lui avait raconté tout ça après qu’il ait posé la question, et affronter le froid glacial du lac gelé ? Tourner le dos à ceux qui l’avaient gracieusement nourri, logé, habillé et éduqué durant toutes ces années ? A bien y réfléchir, il s’était surtout senti pris au piège de ses propres pensées toute sa vie, et avait préféré suivre le cours des choses sans chercher à les compliquer davantage… Mais aujourd’hui, une chose le rendait assez fier, c’était d’avoir pris son courage à deux mains et d’avoir quitté le temple de Macalania. Enfin, il allait pouvoir faire ses propres choix, sans que sa vie ne soit dictée par les autres.

« Si j’ai de la famille quelque part, al bhed ou autre d’ailleurs, est-ce que… Est-ce que c’est bizarre de ressentir l’envie de les rencontrer ? »

Il mit une main sur son cœur qui battait étrangement la chamade, comme si Balthus avait réveillé en lui une petite flamme qui s’était éteinte il y a des années de cela. Mokona, quant à lui, ne dormait que d’un œil et sentait déjà que sa mission allait être plus dure qu’il ne le pensait…

Cette histoire le tracassait... il ne pouvait pas l'expliquer à Aaron, car il ne voulait pas lui parler de Yuri pour le moment... cela nécessitait de raconter l'histoire de Hapi en particulier pour pouvoir expliquer le pourquoi du comment, et ça, il n'en avait pas envie. Il savait que son ancien ami était du genre à savoir beaucoup de choses, cela faisait partie de sa façon de faire pour pouvoir survivre, connaître tous ceux qui pourraient lui rapporter de l'argent, tous ceux qu'il fallait éviter comme ennemi, tous ceux qui pouvaient le menacer.

Il connaissait celui avec qui on avait confondu Aaron, ou du moins, il l'avait vu au moins une fois. Et s'il ne le connaissait pas si bien que ça, c'est que c'était une personne à éviter. Donc au fond de lui, il savait qu'il ne s'agissait pas de la même personne, mais il devait s'assurer que le mage ne le connaissait pas.

C'est ainsi qu'il comprit l'histoire... Aaron avait été abandonné au temple de Macalania, il ne connaissait donc pas du tout sa famille.
«Désolé... je savais pas que t'étais orphelin...» bon en revanche, il n'aimait pas trop l'image que le jeune homme avait de lui!

«Hé ho! Quand on est gosse, c'est normal de faire ce que nos parents nous disent! Ou dans ton cas, ceux qui t'élèvent! Faut pas croire, j'ai pas toujours été un grand con qui fait n'importe quoi hein? Quand j'étais ptit, je faisais ce que mon père me disait de faire!» bon, il était pas si petit que ça, mais voilà quoi. Il écoutait son maître d'arme, son père, bref, à l'époque quand même hein, il était un peu plus obéissant - ça avait changé surtout quand son père avait épousé l'autre folle en vrai...

Toujours est-il qu'il était maintenant un peu plus soulagé à l'idée qu'il ne devait donc pas connaître celui à qui il ressemblait, mais même pour Balthus, ça l'angoissait à l'idée que ça puisse, du coup, être un frère... au début, il avait écarté l'idée en se basant qu'il saurait forcément avoir un frère qui pourrait lui ressembler beaucoup, mais maintenant... il préférait ne pas trop soumettre l'idée quand même.

Mordant un coup dans son sandwich, il poursuivit la conversation du jeune prêtre
«Hm... non, je pense que c'est normal de vouloir les connaître, par contre, faut te préparer à toute éventualité.. y'a pleins de raisons pour abandonner un enfant... soit t'avais une chouette famille mais qui a été dévastée par une attaque de Sin ou un problème du genre et qui ne pouvait plus s'occuper de toi, préférant donc te confier à des prêtres... ils peuvent malheureusement être décédés et une personne de leur entourage t'a donc confié à eux... et dans le pire des cas, ben c'était juste des cons qui voulaient pas de toi... dans ta tête, faut te préparer à tous les scénarios pour pas être déçu si tu as tes réponses un jour.»

Car bon, Balthus s'y connaissait en familles... après l'attaque de Kilika, il y avait eu beaucoup d'orphelins et sa mère en avait donc recueillis pas mal au temple. Et quand on voit sa belle-mère, il était presque sûr que s'il avait été un gosse à l'époque, elle aurait convaincu son père de le jeter à un orphelinat.

Il termina son sandwich et se lécha le bout des doigts avant de regarder le shoopuf qui était en train de revenir tranquillement, ils allaient bientôt pouvoir embarquer
«Vu qu'on va au temple de Macalania, tu pourras poser la question directement aux prêtres... tu dis qu'on t'a déposé là bas, mais quelqu'un a ptêt vu qui t'a amené... les gardes sont postés loin devant les portes du temple, donc il y a bien quelqu'un qui a vu cette personne. Un homme, une femme, guerrier, prêtre, civil, humain, guado, ronso... le moindre indice déjà pourrait aider. Bon après, faudra pas trop compter sur moi pour jouer les détectives...»

Il peut utiliser son expérience personnelle, mais s'il s'agit de réfléchir et assembler des pièces de puzzle par contre, faut pas compter sur lui.

Le shoopuf était arrivé, Balthus pinça les fesses de Mokona pour qu'il se réveille, bien qu'il se doutait bien qu'il ne dormait pas vraiment.
«Allez, on y va! ça va aller toi?» ajouta t'il à l'attention d'Aaron, vis à vis de ses blessures...

Il avait acheté les tickets de passage un peu plus tôt et les tendit à l'espèce de créature mi-grenouille mi-humaine bleue, puis ils embarquèrent avec précaution, le colosse n'était pas à l'aise et ça se voyait à sa manière de se mettre à l'arrière, au milieu du shoopuf, comme s'il espérait ainsi réduire ses chances de tomber à l'eau.

Midi passé... direction le temple du Sélénos, il avait hâte de voir à quoi ça pouvait ressembler?  

Ce n’était pas comme ça qu’Aaron avait imaginé la matinée qu’il venait de passer. Après seulement quelques jours de voyage aux côtés de son nouveau garde du corps, il ne s’était pas douté qu’il s’ouvrirait autant à lui sur sa vie privée. Bon, il faut dire que les récents événements étaient imprévisibles et que jamais il n’aurait pu imaginer vivre ça. Quelque part, la question de Balthus sur la famille d’Aaron était plutôt une suite logique à tout ça finalement. Et de toutes manières, ils auraient fini un jour ou l’autre par en parler au travers d’une discussion quelconque.

Alors oui, le prêtre avait une faible estime de soi concernant la vie qu’il avait eue, mais cela ne semblait pas plaire à Balthus. Celui-ci s’empressa de le reprendre en lui racontant que lui aussi, lorsqu’il était plus jeune, il obéissait à ce qu’on lui disait de faire. Le prêtre se mit à rire un peu en imaginant le colosse en enfant modèle car cela ne collait pas trop à l’image qu’il dégageait aujourd’hui. Mais il s’arrêta bien vite pour ne pas paraître trop vexant car ce n’était pas du tout son intention. Il lui demanda donc si c’était normal d’avoir envie de connaître sa famille et Balthus acquiesça, tout en le mettant en garde toutefois. Il valait mieux baisser ses attentes pour ne pas risquer d’être déçu.

« Oui, vous avez raison… »

Il pouvait y avoir tout un tas de raisons qui avait poussé ses parents à l’abandonner dans un temple, aussi valait-il mieux se préparer à tout avant de décider si oui ou non, il voulait se mettre à la recherche de sa famille. Quoi qu’il en soit, Balthus souleva un point intéressant : si leur voyage les amenait au temple de Macalania, ils n’auraient qu’à se renseigner auprès des prêtres là-bas ?

« C’est vrai qu’il y a encore pas mal de prêtres âgés au temple, qui vivaient déjà là-bas quand je suis arrivé. Faut juste espérer qu’ils aient une bonne mémoire. »

Il prit une nouvelle bouchée de son sandwich et vit que Balthus avait déjà fini le sien, aussi se dépêcha-t-il d’engloutir ce qu’il lui restait. Ils n’étaient certes pas trop pressés – vu à la vitesse à laquelle avançait le shoopuf – mais il ne valait mieux pas risquer de rater le prochain départ au risque de rester coincé ici encore une bonne heure… Avec ce marchand un peu trop joyeux, qui plus est. Mokona grommela légèrement lorsque Balthus le réveilla mais ne tarda pas à sauter sur ses deux papattes, à secouer la tête pour se remettre les idées en place, puis à s’envoler sur l’épaule d’Aaron qui venait de se lever. Ils se dirigèrent tous les trois vers le quai et Balthus tendit leurs tickets de transport à l’hypello pour monter sur le shoopuf.

Aucun d’eux n’était réellement à l’aise en haut, mis à part Mokona qui se plaça non loin du « conducteur » pour se prendre pour le capitaine. Finalement, après quelques minutes à patienter au cas où d’autres voyageurs souhaitaient monter à bord, le shoopuf commença enfin à marcher. Etrangement, la cabine ne bougeait pas tant que ça ! Machinalement, il s’était agrippé à son siège mais se détendit un peu une fois habitué aux mouvements de l’animal.

« Héhé, ça change du bateau ! »

Pas dit que Balthus soit aussi content que lui cela dit. Le blondinet scruta alors l’horizon et apercevait la rive d’en face, vers là où le shoopuf se dirigeait. La traversée ne durerait pas plus d’une demi-heure environ. A gauche, le fleuve bifurquait légèrement et au loin, il était possible d’apercevoir le temple du Sélénos qui trônait sur un pont au-dessus du fleuve. D’ici, il pouvait voir l’architecture dans sa généralité : le temps était constitué de nombreux dômes à des hauteurs différentes, et de l’eau s’écoulait par endroit pour former de jolies cascades qui retombaient dans le Sélénos. C’était plutôt joli et techniquement impressionnant.

« Ce temple a l’air joli, vous ne trouvez pas ? »

Il fallait encore voir l’intérieur mais déjà, Aaron était stupéfait de voir qu’en si peu de temps, l’Homme avait été capable de bâtir quelque chose d’aussi imposant. C’est sûr qu’avec Sin dans les parages, c’était beaucoup plus compliqué de maintenir quelque chose d’aussi grand sur le fleuve…

« J’ai hâte de rencontrer les prêtres de ce temple et de leur poser quelques questions sur ce fameux Léviathan… C’est vrai ça, pourquoi Yevon érigerait un temple pour une chimère que nous n’avons jamais connu en 1000 ans ? Et aussi rapidement en plus ? »

Quelque chose clochait. Ou alors, c’est parce que Sin n’était plus de ce monde que l’Eglise s’était permise d’entreprendre ce genre de construction. Même si c’était aussi possible, pourquoi ne pas reconstruire le temple de Baaj qui abritait le Priant d’Anima autrefois, plutôt ? Ou celui de Remiem ? Aaron ne comprenait juste pas qu’on puisse s’intéresser à une chimère inédite – et peut-être fausse – avant celles qui appartiennent depuis toujours à Spira. Mais ça ne servait à rien de s’emballer sur ce shoopuf !

Après quelques minutes encore, l’animal parvint à l’autre rive et se positionna juste en face de la machine qui permit au groupe de descendre sur la terre ferme. Aaron s’étira un peu en levant les bras au ciel mais une légère douleur au ventre le rappela à l’ordre. C’était encore trop tôt pour ce genre de mouvement, même si la potion avait quand même bien fait son effet ! Mokona prit son envol pour observer un peu les environs puis revint au niveau des deux girafes.

« Le temple du Chélénoche, ch’est par ichi ! Hihihi ! »

Quelle piètre imitation d’un hypello…

La liste des objectifs commençait un peu à s'allonger. À la base, Balthus devait juste faire un peu visiter Spira au jeune mage, puis s'était ajoutée l'idée de visiter les temples pour voir ces nouvelles chimères apparues un peu partout, retourner à Macalania en particulier par rapport à Shiva... maintenant en apprendre plus sur le passé d'Aaron pour savoir pourquoi des al-bhed voulaient le tuer - entre autres. Sans compter ses propres objectifs, retrouver certaines personnes - bien que l'une d'elle lui avait bondi sous le nez sans prévenir pour disparaître aussi tôt - et un objet de famille disparu.

Oui, ça en faisait des trucs à faire, et avec sa mémoire de poisson rouge, pas dit que Balthus se souvienne de tout et n'oublie pas un objectif en cours de route. Enfin, le mage savait ce qu'il voulait donc normalement, ils devaient pouvoir s'en sortir.

Installé au fond de la nacelle, vers le popotin du shoopuf et au milieu aussi, comme s'il pouvait être à cheval sur la colonne vertébrale, le colosse avait écarté les bras pour se tenir de chaque côté de son dossier, comme si cela pouvait lui permettre de ne pas tomber par-dessus bord. Mokona était perché devant près du "chauffeur", et Aaron en revanche semblait plus à l'aise sur le côté. Balthus ne se risquait pas à regarder l'eau, il était aussi figé qu'une statue tout en essayant à peu près de ne pas paraître trop angoissé. Mais autant dire que non, il n'était pas trop à l'aise et heureusement que la peluche était trop occupée à s'amuser devant, car si Mokona s'était foutu de sa gueule, il n'aurait pu que lui lancer des regards noirs - et se promettre de se venger plus tard.

Le temple était visible et le guerrier se risqua à tourner la tête pour le voir.
«C'est surprenant qu'ils se soient risqués à le construire là haut... je croyais que la ville du Sélénos s'était cassé la gueule dans l'eau car elle était trop lourde pour tenir sur le fleuve... c'est pas ça l'histoire?» il n'était pas sûr, mais il lui semblait que c'était ce qui se disait. Pour une fois qu'une ville n'avait pas été détruite par Sin...

M'enfin là, c'était qu'un temple, pas une ville entière... mais il trouvait ça un peu ironique en vrai.
«'tin par contre, va y avoir un paquet de marche pour aller là haut! ça va aller toi?» enfin, il y avait peut être une entrée en bas, mais tôt ou tard, il y aurait des escaliers s'il se fiait à l'architecture vue d'ici.

Ils étaient enfin arrivés et le colosse ne se fit pas prier pour descendre! Mokona se risqua à une imitation un peu grotesque d'un hypello et autant dire qu'en vrai, Balthus n'avait même pas fait le lien
«Qu'est-ce que tu manges toi?» il croyait que la peluche avait la bouche pleine... enfin ils se mirent en route vers le temple qui était gardé comme tous les autres. Le duo s'avança et Balthus fit le salut de Yevon

«Bonjour, je suis Balthus, fils de Sire Albrecht, invokeur au temps de Sire Braska... je suis désormais le garde du corps du jeune prêtre Aaron, de Macalania, ici présent... nous souhaiterions visiter le temple du Sélénos, et éventuellement rencontrer la chimère Léviathan si c'est possible.»

Il avait l'habitude de ce genre de discours qui était pré-enregistré dans sa tête, il ignorait cependant qu'il n'avait pas encore la capacité de rencontrer Léviathan, mais au moins pourraient-ils peut être au minimum entrer et visiter les lieux?  

Si Aaron avait drôlement apprécié l’imitation de Mokona, Balthus, en revanche, ne semblait pas avoir la référence et pensa que la boule de poils avait simplement parlé la bouche pleine. Bah, Mokona ne s’en offusqua pas et revint simplement se poser sur l’épaule du prêtre avant de lui glisser un très discret « Il est pas très fut-fut » et pouffer de rire juste après. Le blondinet esquissa un léger sourire avant de suivre le colosse qui s’était déjà dirigé vers le temple ! Le pont où se trouvait celui-ci n’était pas très loin d’eux et il ne leur suffit que quelques minutes seulement pour rejoindre l’entrée. Pour l’instant, il n’y avait qu’une légère courbe à gravir pour rejoindre l’édifice mais il allait certainement y avoir tôt ou tard des marches à monter ! Le colosse sembla d’ailleurs s’en inquiéter vis-à-vis des blessures du prêtre mais ce dernier tenta de le rassurer.

« Ne vous en faites pas pour moi, ça va déjà beaucoup mieux ! »

Un sourire commercial, le pouce bien levé, et hop ! Aaron montra bonne figure pour rassurer son compagnon de route. Ils continuèrent donc de marcher et arrivèrent au pied du temple qui était gardé par deux hommes, des soldats de l’Eglise. Balthus leur fit le salut de Yevon et s’occupa des présentations. Lorsqu’il mentionna le nom du blondinet, celui-ci fit également le salut. Le colosse en profita également pour demander directement s’il leur était possible de visiter le temple et, pourquoi pas, rencontrer Léviathan ? Les deux hommes échangèrent un regard avant que l’un d’eux ne réponde.

« - Vous êtes prêtre au temple de Macalania, c’est ça ?
- Ah, euh, oui, tout à fait. J’aurais souhaité rencontrer mes confrères de ce nouveau temple, dont on m’a dit beaucoup de bien.
- Bon… Pour la chimère, j’peux pas vous dire. Mais j’suppose qu’on peut vous laisser entrer à l’intérieur. Allez voir Dame Ophelia, elle pourra p’t-être vous renseigner. »

Aaron le remercia d’un nouveau salut avant de faire un signe de tête vers Balthus pour lui indiquer qu’ils pouvaient y aller. Les deux gardes s’écartèrent pour les laisser passer et la grande porte du temple s’ouvrit. L’intérieur était magnifique : bien plus grand que les temples habituels, le hall de celui-ci avait la même forme circulaire. Un escalier central desservait plusieurs paliers et était bordé de chaque côté par un petit cours d’eau, formant de petites cascades qui offraient un son enchanteur et reposant, jusqu’à atteindre inexorablement la Chambre du Priant. Et peut-être aussi la Salle de l’Epreuve ? Sur ce point, Aaron n’était pas certain qu’ils aient gardé cette tradition. Après tout, il n’était plus question de récupérer les chimères pour vaincre Sin. Et puis, avec la fusion des mondes, les Invokeurs avaient perdu leur pouvoir d’invoquer, non ?

Comme à l’accoutumée, les ailes gauches et droites du temple servaient de quartiers privés pour les prêtres, ou de salle de repos pour les voyageurs venus en pèlerinage, et il fallait traverser deux petits ponts pour passer au-dessus du cours d’eau qui formait un cercle autour du grand hall et se rendre ainsi dans les ailes en question. Etonnamment, il y avait beaucoup de fidèles ici, qui priaient devant les statues flambant neuves des Grands Invokeurs. Aaron les compta une par une mais remarqua qu’étrangement, il semblait en manquer une. Tandis qu’il se grattait le menton en réfléchissant à cela, la voix d’une femme derrière lui le sortit de sa réflexion.

« Magnifique, n’est-ce pas ? »

Interloqué, Aaron se retourna et fit face à son interlocutrice. Il s’agissait d’une femme au regard pénétrant, dont la tenue mélangeait soigneusement élégance et robustesse, de par la robe blanche qui se trouvait légèrement cachée sous un plastron de métal. Ses manières et sa posture laissaient sous-entendre une personne de haut-rang, et nul doute qu’il devait s’agir de quelqu’un d’important ici. Toutefois, la longue épée qui était accrochée à sa ceinture fit douter Aaron quant au fait qu’il puisse s’agir d’une prêtresse de ce temple. Elégamment, la femme plia la jambe gauche et fit passer la droite légèrement derrière pour tirer sa révérence, tout en formant le salut de Yevon de ses deux mains.


« - Mon nom est Ophelia. Je vous souhaite la bienvenue dans le Temple du Sélénos.
- Enchanté. Mon nom est Aaron, prêtre du Temple de Macalania. Et voici Balthus, mon garde du corps. »

Aaron lui rendit son salut et s’occupa également de faire les présentations. Il ne prit cependant pas la peine de parler de Mokona qui, de toute façon, était parti un peu plus loin observer son magnifique reflet dans un cours d’eau.

« - Oh ? Il est rare de recevoir la visite d’un confrère.
- Dois-je comprendre que vous êtes prêtresse dans ce temple ? Elle eut un léger sourire.
- Pas vraiment… J’ai aidé à sa conception et m’assure maintenant de sa sécurité. Aaron ne comprenait pas.
- Pourquoi un temple aurait-il besoin d’être protégé ?
- Ce temple est légèrement différent des autres temples. Construit pendant l’Eternelle Félicité, et après la fusion des mondes… Cela le rend unique et attire les fidèles comme les plus réfractaires à Yevon, ainsi que d’autres curieux venus d’Héméra. En cela, nous devons nous attendre à toute éventualité, d’autant que sa position le rend à la fois puissant mais vulnérable. »

Elle faisait bien évidemment référence au pont sur lequel il était construit. C’est vrai que la prouesse technique était incroyable et personne n’aurait pu imaginer voir cela se faire du temps de Sin. Mais il était également facile d’envisager de le faire couler en détruisant le pont, si toutefois cela ne plaisait pas à certaines personnes… En vrai, c’était un pari plutôt risqué de la part de l’Eglise de construire ce temple de cette manière, surtout que bon nombre de fidèles avaient quitté les rangs suite à l’avènement de l’Eternelle Félicité. Et avec l’arrivée d’autres mondes, cela pouvait multiplier d’autant plus les menaces. Au fond, Aaron comprenait un peu mieux ce qu’elle voulait dire, en comparaison avec les autres temples plus ancrés dans l’histoire de Spira et donc moins « intéressants ».

Ophelia tourna son regard vers Balthus et l’observa de la tête aux pieds avant de poser la main gauche sur la garde de son épée, le regard dorénavant plus sérieux.

« Je vous ai entendu parler à l’entrée, tout à l’heure. Vous souhaitez voir Léviathan, c’est bien ça ? Vous êtes Invokeur, peut-être ? »

Son regard était figé sur Balthus et, à vrai dire, elle n’était pas vraiment à côté de la plaque en posant sa question…

Spoiler:

Ce temple avait quelque chose de dérangeant, mais Balthus n'arrivait pas à savoir quoi. Est-ce que c'était sa conception même, au-dessus d'un pont, alors qu'on savait que toute une ville s'était cassée la gueule des centaines d'années auparavant? Ou bien le fait qu'une organisation étrangère ait participé à sa construction? Il n'en savait trop rien, et n'arrivait pas à mettre le doigt dessus en vrai. Il regardait partout, essayant de comprendre ce qui l'agaçait, mais rien à faire, il savait pas. Contrairement au temple de Djose, il ne se sentait pas à sa place ici.

Il avait tenté maladroitement les présentations, heureusement qu'il connaissait ce monologue par cœur sinon ça aurait surement pu paraître louche, mais il avait débité son texte facilement sans que son mal être ne se remarque, et il entra donc avec Aaron dans le hall.

Au premier abord pourtant, il ressemblait à un temple ordinaire, en dehors des petites cascades partout, mais qui étaient logiques pour un temple de l'eau, il retrouvait à peu près ce qui faisait un temple de Yevon... même les statues. Une jeune femme apparut derrière eux et le colosse ne put s'empêcher de faire un sourire charmeur avant de secouer la tête - prêtresse Yevon pas touche! Il lui fit donc le salut de Yevon à son tour lorsque le mage fit les présentations. Il croisa ensuite les bras et pencha la tête sur le côté lorsqu'elle parla de sa vulnérabilité

«Si vous savez que cet endroit est vulnérable, pourquoi l'avoir construit ici? Des endroits stables sur les rives du Sélénos, c'est pas ce qui manque...»
«Nous avons simplement respecté l'emplacement d'origine de la stèle de Léviathan... nos recherches nous ont indiqué qu'elle se trouvait à peu près à cette hauteur avant l'ancien effondrement, c'était le seul point qui y correspondait.» mouais... faites des conneries dans le passé, et surtout faites pareil dans le présent quoi. Balthus trouvait cette idée un peu stupide, mais après tout, il n'était pas architecte.

Elle semblait s'intéresser un peu à lui, et le colosse avait noté qu'elle n'était pas vraiment prêtresse de Yevon, ce qui évidemment, n'avait pas manqué de l'intéresser. Il avait donc un peu gonflé le torse et parlait d'un ton bien plus assuré
«Balthus, fils de Sire Albrecht, ancien invokeur du temps de Sire Braska. Cependant oui, j'avais également le don d'invokeur même si je n'ai jamais cherché à acquérir mes propres chimères. J'ai préféré aider mon père dans son pèlerinage à l'époque, en tant que gardien.»il fit alors gonfler ses muscles d'un air entendu «j'ai davantage la carrure pour taper que pour invoker non?» il fit un clin d'œil avant d'essayer de reprendre d'un air sérieux «mais bon, même si je ne prétends pas à obtenir l'aide de Léviathan, j'aurais aimé le rencontrer, oui. J'ai pu voir de mes yeux plusieurs des anciennes chimères de Spira avant qu'elles ne disparaissent. Ifrit, Shiva, Ixion, Bahamut et Valefore... et j'aurais aimé voir cette nouvelle chimère dont on parle tant. Pensez-vous que ce serait possible?»

Il se gratta un peu le menton, il s'était rasé la veille mais ça recommençait déjà à pousser... sa chimère préférée avait toujours été Ifrit, quoi que Bahamut était costaud aussi, mais son père ne l'avait presque jamais invoqué au cours de son pèlerinage, contrairement à Ifrit qui avait souvent été mis à contribution.

«Je ne suis pas sure que vous ayez les capacités pour supporter la salle de l'épreuve» elle se tourna vers Aaron «vous semblez blessé» puis elle se tourna vers Balthus «et vos ressources semblent limitées... même si vous semblez avoir une certaine force, je doute que vous serez capable d'aller jusqu'au bout, l'épreuve demande une quantité d'énergie non négligeable.»

Hum... le colosse croisa les bras, il comprenait ce qu'elle voulait dire
«On dirait que le principe des invokeurs d'autrefois a réussi quand même à être maintenu... comme pour l'ultime chimère, il fallait être capable d'avoir réussi les épreuves précédentes pour supporter l'invocation ultime.»
«C'est un peu ça, en effet. Certaines chimères nécessitent des capacités plus importantes que d'autres, et sans vouloir vous offenser, vous ne me semblez pas encore prêts pour Léviathan.» non, Balthus n'était pas le genre à se vexer pour ça, d'autant que ça le gonflait lui-même de ne pas être aussi fort qu'avant la perte des chimères...

«Ouais, je comprends... mais sans passer son épreuve, y'a pas moyen de juste le voir? Voir à quoi il ressemble? Y'a pas un invokeur dans le coin qui aurait déjà réussi son épreuve et qui pourrait l'appeler pour nous?» on sait jamais, ça se tente non?

Au fond de lui, Aaron était tout excité de mettre les pieds pour la première fois dans le temple du Sélénos. Autant il avait été honoré de fouler le sol du temple de Djose de par l’histoire de Spira et de sa religion millénaire, autant là, c’était légèrement différent. Même si l’architecture reprenait globalement les codes des autres temples, celui-ci n’avait pas la même atmosphère, sans doute aussi parce qu’il attirait de nombreux curieux et touristes. Il n’y avait pas la même ambiance religieuse à l’intérieur, c’était plus… décontracté. Et cette Ophelia qui assurait la « protection » du temple n’aidait pas non plus à donner une image classique de ce lieu, en comparaison à n’importe quel autre temple de Spira qui n’était pas protégé par des gardes comme elle. Mais bon, le prêtre trouvait la découverte de ce temple intéressante malgré tout.

La jeune femme discuta quelques instants avec Balthus et celle-ci expliqua la raison pour laquelle le temple du Sélénos avait été construit ici-même, au-dessus du fleuve. C’était une histoire d’ancien emplacement de la stèle du Priant, selon leurs recherches. Aaron était épaté par ce qu’il entendait et hochait lentement la tête en écoutant les propos de la jeune femme. C’est alors qu’elle s’intéressa un peu plus à Balthus et lui demanda s’il était Invokeur. Ce dernier se présenta d’une manière un peu pompeuse, en bombant le torse et en montrant ses muscles. Aaron ne put s’empêcher de hausser les sourcils en regardant son petit manège et espéra simplement que tout cela ne mettrait pas en péril ce pour quoi ils étaient venus. D’ailleurs, il demanda s’il était possible de rencontrer Léviathan mais visiblement, la jeune femme les jugea inaptes à passer l’épreuve pour le moment. A priori, le charme de Balthus n’avait pas franc succès auprès de cette femme…

« - Nous comprenons que nous ne soyons pas vraiment prêts à passer son épreuve pour le moment. Toutefois, comme le dit Balthus, peut-être qu’il y a un moyen de voir cette chimère de nos propres yeux sans forcément chercher à obtenir sa puissance ?
- Il n’y a aucun Invokeur présent dans le temple actuellement, j’en ai bien peur. Et à part vous rendre dans la Chambre du Priant en passant l’épreuve, il n’y a aucun autre moyen de rencontrer la Chimère. »

Bon, autant dire qu’ils allaient devoir abandonner l’idée de rencontrer ce mystérieux Léviathan… Mais cela ne voulait pas pour autant dire qu’ils allaient repartir bredouilles, bien au contraire. Cette femme ne semblait pas fermée à la discussion, et peut-être pourraient-il obtenir quelques informations s’ils choisissaient habilement leurs questions.

« - C’est dommage… Aaron regarda alors un peu autour de lui et changea de sujet. Pour un temple récent, je suis assez surpris de voir qu’il manque une statue… Est-ce normal ?
- Vous avez l’œil. C’est un choix délibéré de Monseigneur Asran de ne pas avoir mis de statue de Dame Yuna. Même si elle aurait sa place parmi les Grands Invokeurs, son Eternelle Félicité n’est pas vue d’un bon œil par Yevon…
- Je comprends, oui. Bon nombre de fidèles ont tourné le dos à l’Eglise suite à la mort de Sin et aux révélations qui en ont découlé.
- Et vous ? Quel est votre point de vue sur le sujet ? Aaron ne s’était pas vraiment attendu à une question aussi directe, mais ne bafouilla pas pour autant.
- Et bien, la Foi de chacun va au-delà des simples agissements de l’Eglise, et ne dépend que de nos propres convictions.
- Hum… Des paroles bien sages, mais peu conventionnelles pour un Prêtre. C’est sans doute votre jeune âge qui vous fait tenir de telles propos…
- Ou ce sont les erreurs du passé qui devraient nous pousser à voir les choses sous un autre angle. N’êtes-vous pas d’accord ?
- Soit. »

Aaron avait un regard jeune et ouvert sur son rapport à la religion, et il pensait que cette ouverture d’esprit était la clef pour réconcilier les habitants de Spira avec Yevon. Il était inutile de prêcher la bonne parole avec des œillères en prétendant que le passé ne s’était jamais produit, bien au contraire. Admettre les erreurs du passé, c’était accepter de construire un avenir sur de meilleures bases. Du moins, c’était son point de vue. Ophelia n’était pas religieuse et ne s’offusqua donc pas des propos tenus par le blondinet. A vrai dire, elle était assez d’accord avec cette manière d’appréhender les choses. Elle soupira alors avant de reprendre la parole.

« - Je manque à mes manières. Souhaitez-vous rester à déjeuner au temple ? Même si je ne peux pas accéder à votre requête de rencontrer Léviathan, je peux au moins vous proposer de vous restaurer avant de reprendre votre chemin.
- Volontiers, c’est très aimable à vous. »

Elle hocha la tête avant de leur indiquer que le repas serait prêt dans une vingtaine de minute, le temps pour elle d’aller le préparer en cuisine. En attendant, elle les invita à visiter encore un peu le temple s’ils le souhaitaient, puis s’éclipsa en les laissant seuls dans le hall. Enfin en tête à tête, Aaron eut un léger sourire.

« C’est bien dommage de ne pas pouvoir rencontrer Léviathan… Pourtant, vous avez vraiment donné de votre personne pour amadouer cette Ophelia ! Ce clin d’œil était tout simplement magique… ! »

Il pouffa de rire mais réalisa très vite que sa voix résonnait dans le temple, aussi s’arrêta-t-il pour ne pas déranger les autres fidèles qui priaient ici et là. Mokona fut intrigué par ce rire et se rapprocha du duo.

« Quoi ? Bal-tutu est amoureux ? »

Spoiler:

Zut, son charme naturel ne semblait pas opérer, d'un autre côté, il avait rarement fonctionné sur les femmes soldats qui ont l'habitude de se faire draguer par leurs co-équipiers et leurs partenaires d'entraînement à longueur de journée. Il finit donc par ramener ses mains derrière sa tête, un peu déçu quand même, mais sans pour autant se vexer vraiment - il avait l'habitude des râteaux autant que des réussites, c'était généralement 50/50.

Il haussa un sourcil lorsqu'Aaron parla d'une statue manquante, mais davantage encore lorsqu'il mentionna Lady Yuna. Comme beaucoup de fidèles, Balthus ne la considérait pas comme un Grand Invokeur, même si elle avait apporté la soit disant Félicité éternelle, pour lui, elle n'avait pas suivi les règles et ça ne le choquait donc pas qu'elle ne soit pas là. Il avait donc hoché de la tête d'un air entendu lorsqu'Ophélia apporta son explication.
«Lady Yuna n'a pas invoqué l'Ultime Chimère pour vaincre Sin, les invokeurs qui ont leur statue ici ont donné leur vie pour une Félicité, elle, elle est toujours vivante... même sans toute cette polémique, le simple fait qu'elle soit encore en vie l'empêche d'avoir une statue ici à mon avis. M'enfin après...»
«C'est une autre façon de voir les choses... et assez logique finalement.» elle semblait assez neutre sur le sujet, difficile de savoir ce qu'elle pensait réellement, et en fait, ça agaçait un peu le colosse.

Elle leur proposa alors de manger, ils n'avaient eu qu'un sandwich pendant leur pause, mais c'était encore un peu tôt pour Balthus, mais il n'allait pas refuser pour autant. Il réfléchissait encore à un moyen de voir Léviathan sans pour autant se montrer trop brutal, mais la subtilité c'était vraiment pas son truc...
«Si on ne peut pas le voir en vrai, je sais pas, y'a pas quelqu'un qui en a fait un dessin? Une sphère enregistrée? Au moins qu'on puisse savoir à quoi il ressemble?»
«Oh? Et bien... oui, nous avons une tapisserie représentant la stèle dans la grande salle commune...»
«Hm.. la stèle représente le Priant en général, pas la chimère.» elle eut un sourire amusé, on aurait dit qu'elle le testait pour s'assurer qu'il était vraiment invokeur. Il n'avait été que dans une seule salle à vrai dire, celle d'Ixion quand il avait tenté de l'obtenir en étant enfant et qu'il avait échoué, mais il se souvenait de la différence entre la stèle qui montrait un monsieur plein de muscles avec une grande épée - ou une lance, c'était difficile à dire - et la chimère après qui ressemblait à un grand cheval avec une corne.
«En effet... je devrais pouvoir vous trouver un parchemin représentant la chimère, les fidèles ici semblent beaucoup l'apprécier.»

Ah ben quand même... le colosse se gratta la tête, il avait mal au crâne à vrai dire. Ça le mettait mal à l'aise tout ce mystère autour d'une chimère, et même cette fille le mettait mal à l'aise, elle n'était clairement pas une simple garde de l'église.

Ils la suivirent jusqu'à la salle du réfectoire où Aaron le félicita pour sa tentative de séduction ratée. Il fronça un peu du nez et mit une pichenette à Mokona pour le faire voler plus loin quand il se moqua
«Hoy hoy, fais attention à ce que tu dis toi! J'file pas mon cœur à n'importe qui!» il se rendit compte aussi que sa voix résonnait - d'autant que lui avait vraiment la voix qui portait - Ophélia s'était retournée d'un air étonnée et il leva les yeux au ciel «c'est juste une habitude, si je vois une jolie fille, je tente le coup! Si on essaie pas hein, on loupe des occasions! Mais ça n'aurait pas été une bonne idée en vrai.» elle avait l'air un peu trop coincée... et puis la conversation l'avait un peu refroidi.

Ils s'installèrent dans la salle commune et effectivement, une belle tapisserie trônait avec ce qui devait être la stèle de Léviathan. Le colosse s'attarda dessus quelques secondes, peut-être même quelques minutes, comme s'il essayait de voir quelque chose qui lui prouverait que cette stèle était bidon. Mais en vrai, il n'avait vu que celle d'Ixion, il n'était pas entré avec son père dans les autres salles du Priant, en tant que gardien, il n'en avait pas le droit. Et autant le dire, Balthus n'était pas de ceux qui se servaient le mieux de leur tête. Il aurait aimé voir un truc qui clocherait, mais rien ne lui semblait anormal. Un homme, peut-être une femme à vrai dire, difficile de voir sur une broderie... l'effet d'eau paraissait évident aussi, peut être un mage, ou au moins quelqu'un qui avait clairement une affinité avec la magie H2O...

Il soupira, puis se retourna pour aller s'asseoir à la table qu'Ophélia leur avait attribuée. Elle semblait vraiment désolée de ne pas pouvoir leur apporter satisfaction, soit parce qu'Aaron était un prêtre, soit parce qu'il était un invokeur - raté, mais invokeur quand même.
«Nous avons quelques spécialités de guadosalam si vous le souhaitez... contrairement à d'autres temples, nous avons la chance d'avoir quelques moyens de conforts supplémentaires pour les transports de marchandise.» ben tiens, ça sent cette organisation qui a mis son nez là dedans, ou alors, avec le retour de Maître Seymour, les guados sont aux petits soins pour ce temple qu'ils considèrent comme lié à eux? Oui, c'était possible après tout, de mémoire, les guados étaient aussi des fidèles de l'Église de Yevon, mais ils n'ont jamais eu leur temple à eux... ceux de Djose et de Macalania étant les plus proches.

«Ben un plat de spécialité pour moi alors s'il vous plaît.» on pouvait voir qu'il était quand même un peu plus fermé qu'à leur arrivée, Mokona allait surement associer ce changement d'humeur à son râteau pris un peu plus tôt, mais en vrai, il ne se sentait pas à l'aise dans ce temple. Malheureusement, au vu de l'heure, il serait compliqué de rejoindre Guadosalam maintenant, ils allaient devoir partir le lendemain maintenant.

La conversation avait pris une tournure bien plus sérieuse lorsqu’Aaron mentionna l’absence d’une statue au sein du Temple. A vrai dire, il regrettait presqu’un peu d’avoir abordé le sujet. En effet, cette femme avait un talent pour tourner la conversation à son avantage et tenta de déstabiliser le jeune prêtre en le forçant à donner son opinion. Même Balthus n’était pas vraiment du même avis qu’Aaron. Pour lui, seuls les Grands Invokeurs qui ont donné leur vie pour tuer Sin méritait d’avoir une statue à leur effigie. Il n’avait pas tort, mais Aaron regrettait simplement que le colosse ne se mette pas un peu plus à la place de Lady Yuna. Elle n’y avait certes pas laissé la vie, mais elle avait dû faire de douloureux sacrifices pour apporter une paix éternelle à Spira et ses habitants… Certains y verraient une forme de lâcheté de sa part de ne pas simplement avoir suivi les règles comme tout le monde, d’autres percevraient le courage et l’audace de vouloir en finir une bonne fois pour toute.

Sur ce sujet, Aaron ne partageait pas la même opinion que ses confrères du Temple de Macalania, qui se rangeraient plutôt du côté de Balthus, mais qu’importe. Chacun était libre de penser comme bon lui semble, après tout, et Aaron n’avait pas la prétention de croire que son opinion était la meilleure. Quoi qu’il en soit, Balthus revint sur le sujet de la Chimère et tenta encore une fois de trouver un moyen pour la voir. Mais la représentation de la stèle n’allait pas satisfaire le colosse qui savait que généralement, c’était le Priant qui était représenté et non la Chimère. Elle consentit alors à leur chercher plus tard un parchemin où se trouverait le dessin de Léviathan. Mais pour l’heure, elle les conduisit dans le réfectoire pour qu’ils puissent manger un peu. Il est vrai qu’ils avaient déjà mangé un sandwich en arrivant au Sélénos mais Aaron n’était pas contre un petit repas chaud. Elle les installa à une table et s’absenta un instant, le temps pour Aaron et Mokona de se moquer un peu de Balthus. La bestiole fut cependant la seule à se prendre une pichenette !

« Un vrai Don Juan, héhé ! »

C’est vrai que Balthus avait la chance d’avoir un beau physique – un corps bien bâti et une belle gueule – alors il fallait au moins qu’il tente sa chance auprès de la gente féminine lorsqu’il le pouvait ! Aaron fut le premier à s’installer à table pendant que le colosse chercher à déchiffre la tapisserie au mur qui représentait donc la stèle de Léviathan. Le jeune prêtre l’observa également quelques instants, juste assez pour discerner une personne aux longs cheveux bleus et de l’eau qui jaillissait de sa main pour prendre la forme d’un dragon aquatique. Ou d’un serpent. A vrai dire, la qualité du dessin n’était pas optimale pour savourer tous les détails de la stèle, mais ça donnait déjà un aperçu du Priant ! D’ailleurs, lorsque Balthus vint enfin s’asseoir, le blondinet lui fit part de ses observations.

« Alors, qu’en pensez-vous ? Ce n’est pas grand-chose mais j’ai l’impression qu’on peut voir une créature aquatique sur ce dessin… Un serpent, ou un dragon. Après, est-ce qu’il y a un rapport avec Léviathan, rien n’est moins sûr. »

Il haussa les épaules, ne sachant trop quoi en penser. C’est vrai que généralement, la stèle n’avait rien à voir avec la Chimère, donc bon… Ophelia ne tarda pas à les rejoindre pour leur proposer à manger. Ici, ils servaient quelques spécialités de Guadosalam et le colosse en commanda une assiette sur un ton un peu blasé, ce qui ne manqua pas de faire pouffer de rire Mokona, qui se moquait de lui et du râteau qu’il s’était pris !

« - Je prendrai également une assiette de spécialité, s’il vous plaît. Serait-il possible également d’en avoir une pour Mokona ?
- Bien entendu. Je vous apporte ça. »

Et la jeune femme s’éclipsa en cuisine. Le blondinet en profita pour regarder un peu autour de lui et observer les environs. Ils étaient seuls dans la salle commune, difficile à dire s’ils étaient les premiers ou les derniers à manger cela dit. Avec tout ça, il en perdait un peu la notion du temps. Quoi qu’il en soit, il était temps de faire un petit état des lieux de ce nouveau temple qu’il lui tardait de découvrir.

« Je dois dire que ce temple est assez similaire aux autres dans la conception de ses pièces… Sans doute qu’ils ne voulaient pas se démarquer de trop par rapport aux autres ? L’architecture en revanche est clairement différente mais cela n’est pas gênant. »

Le temple de Macalania et celui de Djose n’étaient pas construits pareil par exemple. C’était donc logique que celui-ci se démarque également.

« Par contre, je suis assez surpris de ne pas voir plus de prêtres que cela… Pour un nouveau temple qui doit attirer autant les fidèles que les curieux, je m’attendais à plus de personnes pour les accueillir. Et on ne peut pas dire que cette femme soit un membre de l’Eglise… A vrai dire, je n’arrive pas à la cerner. Pas vous ? »

Déjà, c’était plutôt rare de voir des « soldats » protéger un temple. Même si l’explication qu’elle avait donnée tenait debout, ça ne collait pas vraiment aux autres temples qui n’avaient que quelques gardes à l’entrée au pire. Ensuite, elle semblait ne jamais vouloir donner son avis et retournait toujours la conversation de sorte que ce soit ses interlocuteurs qui révèlent en premier leur opinion. Comme si elle cherchait constamment à les observer et les juger… Mais que cherchait-elle au juste ? D’ailleurs, elle ne tarda pas à revenir quelques minutes plus tard avec une assiette dans chaque main et une troisième posée sur son avant-bras. Elle était plutôt habile, visiblement.

« Voici trois assiettes de spécialités de Guadosalam : de la viande de Kusarique à la sauce champignon, accompagnée de quelques marrons de la forêt du Sélénos. Je vais vous chercher un peu d’eau. »

Elle s’absenta à nouveau mais revint très vite avec trois verres vides et une carafe d’eau remplie, qu’elle disposa devant chaque personne à table. Elle remplit ensuite les verres puis se redressa et sortit quelque chose de sa poche.

« J’ai trouvé un parchemin faisant mention de Léviathan, comme vous le souhaitiez. Vous devriez peut-être manger d’abord tant que le repas est chaud, puis le consulter après. Elle déposa le parchemin sur la table d’à côté pour ne pas qu’il les gêne, et aussi peut-être parce qu’elle ne voulait pas qu’il soit salit au cours du repas. Bonne dégustation. »

Et elle s’absenta à nouveau. Aaron regarda le parchemin, puis son assiette, puis Balthus. La bonne odeur de la sauce et des marrons venait à ses narines et, clairement, il préférait d’abord manger son repas chaud avant de dérouler le parchemin.

« Bon appétit ! Si vous voulez d’abord regarder le parchemin, je vous laisse l’honneur Balthus. »

Après tout, c’est lui qui avait tout fait pour obtenir un moyen de voir la Chimère d’une quelconque manière ! L’honneur lui revenait donc. Et Mokona était déjà en train d’engloutir son plat donc ça n’allait gênait personne si le colosse jetait en premier un regard sur le parchemin.

Ce temple le mettait mal à l'aise, il n'arrivait pas à savoir pourquoi. Sa divergence d'opinion sur Lady Yuna par rapport à Aaron ne le dérangeait pas plus que ça. Contrairement à beaucoup de fidèles, il n'avait rien contre elle. Elle avait vaincu Sin à sa manière, juste qu'il ne voulait pas avoir de faux espoirs sur le fait que ce serait soi-disant une éternelle Félicité. En général, les Félicités ne duraient qu'un an, là ça faisait déjà plus de deux ans, donc effectivement, y'avait des chances qu'elle ait réussi, mais disons juste qu'il ne voulait pas s'avancer.

Ça ne voulait pas dire non plus qu'il ne la considérait pas comme un grand invokeur ou quoi, quand elle mourrait, même si ça doit être à 90 ans, elle pourrait avoir sa statue, là elle est vivante, donc pas besoin. Mais bon, il n'était pas doué pour expliquer, peut-être que si la conversation retombait dessus, il pourrait mieux se justifier auprès d'Aaron. Il ne s'était pas trop rendu compte qu'il pouvait y avoir un quelconque malaise ici.

Après avoir observé le Priant, il continuait de s'interroger sur cette nouvelle chimère. En soit, le dessin de la stèle avait des similitudes avec celle d'Ixion, un personnage dont on ne voit pas le visage mais figé dans la pierre. Il soupira avant de s'installer à table et commander un plat typique de Guadosalam. Ça avait l'air bon au moins
«Très bon pour moi!» son côté maussade semblait avoir été repéré par Mokona, mais Aaron sembla vouloir lui changer les idées en revenant au temple.

«Je pense surtout qu'il nous semble différent car il est tout neuf. Les autres temples ont des centaines d'années, même si certains sont régulièrement réparés, c'est pas pareil. Les pierres sont toutes neuves, tout est propre, brillant... ça fait riche en fait, là où les autres temples ont l'air plus simple.» pourtant, pas spécialement de signes de richesse, mais les tentures sont neuves, les couleurs sont encore vives là où elles ont terni ailleurs par le temps. C'était ce qui l'avait marqué tout de suite de son côté.

Le jeune prêtre s'étonna par contre de l'absence de prêtre, honnêtement, Balthus s'en inquiétait aussi.
«Ouais, c'est bizarre. Y'a plus de gardes que de prêtres... et même, je trouve qu'il n'y a pas tant de touristes ou de pèlerins que ça. Ptêt que c'est pas une bonne période, ou que le trajet est encore trop dangereux pour venir jusqu'ici.» c'est vrai que le temple reste dans un trou perdu, un peu comme Djose finalement qui est loin de tout. Kilika et Besaid ont la chance d'être sur de toutes petites iles, on peut y aller en bateau et après le temple est à côté. Macalania et Djose sont dans des endroits inaccessibles en bateau ou en vaisseau, il faut obligatoirement y aller à pied, ou en chocobo si on a de la chance... et encore, à Macalania, c'est impossible... «je suis étonné que cette Néo Shinra n'ait pas mis plus de moyens pour le transport. M'enfin bon, s'il le faut, ils s'en fichent que les gens viennent en vrai.» ils ont peut être aidé à construire ce temple pour être dans les petits papiers de Monseigneur Asran, rien de plus.

La jeune femme revint avec les assiettes et aussi le parchemin, Aaron lui proposa de regarder en premier, Balthus hocha de la tête et déroula le parchemin avant de grimacer
«Ben dis donc... il est moche.» c'était qu'un dessin, mais il représentait un grand serpent bleu et violet, sa tête était rouge avec une espèce de nez pointu et des dents de piranhas, des nageoires qui ressemblaient plutôt à des ailes fines, des écailles saillantes... il ne donnait pas l'impression d'une chimère protectrice, mais plutôt d'un monstre aux yeux du colosse.

Il le montra à Aaron, sa mauvaise humeur semblait ne faire que grandir.
«Rien ne va dans ce temple.» c'était rare, mais il avait parlé à voix basse. Il jeta un coup d'œil à la jeune femme qui s'était éloignée, mais pas trop, elle semblait les surveiller de loin. «c'est chiant qu'on soit obligés de dormir ici, il est trop tard pour rejoindre Guadosalam maintenant.» il avait oublié qu'à la base, ils étaient venus dans l'espoir de voir une "autre" chimère, tout ça lui était sorti de la tête. Il soupira avant d'engloutir son assiette en quelques cuillérées, essayant de penser à autre chose.

Quand il eut fini, il se tourna vers le jeune prêtre et Mokona. En voyant la chimère qui ressemblait plutôt à un monstre, il venait de tilter sur un truc.
«Dis... j'ai jamais fait gaffe, mais t'es quoi en fait?» dit-il en s'adressant à la peluche. C'est vrai qu'il ressemblait un peu à un mog, maintenant qu'il en avait vu un, mais pas tant que ça. Il approcha son doigt et l'enfonça dans le ventre moelleux de la peluche, l'air curieux «t'es tout moelleux, on dirait une peluche, mais vu que tu manges et que tu baves, ça doit pas être ça... mais j'ai jamais vu un truc comme toi.»

C'était la question à un million de gils et pour laquelle il n'aurait probablement pas de vraie réponse. La jeune femme derrière semblait écouter, même si elle ne les regardait pas directement. Balthus avait suffisamment eu affaire à des espions et des assassins pour savoir quand on l'écoutait en douce. Il soupira et secoua la main

«Laisse tomber... je sais ce que tu vas répondre...» il leva l'index et parla d'une petite voix aussi aigüe qu'il pouvait le faire «Mokona est Mokona!»

Il s'attendait à de petites représailles de la part de la peluche avant de se protéger la tête de ses bras et pouffer de rire, c'était mieux que de continuer à se morfondre
«Tu sais quoi? Si on allait un peu dehors? On peut juste rester un peu au bord de l'eau et on reviendra pour se coucher? J'ai envie de prendre l'air.»

Et surtout, envie de s'éloigner d'elle...  

Difficile de dire si cela était rassurant ou non, mais Balthus et Aaron partageaient un avis mitigé sur ce temple. Pour l’un, la démarcation se faisait surtout sur l’âge du bâtiment, qui paraissait bien plus neuf que tous les autres temples ayant plusieurs siècles de vécu derrière eux. Pour l’autre, c’était l’absence de prêtres au sein même du temple qui le dérangeait. Ou du moins, il y avait plus de gardes que de prêtres et cela rendait la situation plutôt étrange. Venant de Macalania, Aaron ne pouvait pas s’empêcher de comparer avec son temple d’origine, et même si le nombre de prêtres présents là-bas n’était pas élevé, il n’y avait que deux gardes qui gardaient l’accès au chemin menant au temple, rien de plus. Alors pourquoi autant de gardes ici ? Même la présence de cette Ophelia était étrange. Balthus était plutôt d’accord avec le blondinet et s’étonnait même que la Néo-ShinRa n’ait pas mis davantage de moyens pour accéder au temple que cela. En entendant le nom de l’organisation, Aaron prit un air plus sérieux.

« J’ai encore du mal à me faire à l’idée qu’une organisation étrangère puisse avoir financé un tel projet… Quel profit pourrait-elle en tirer ? »

C’était d’ailleurs toute la raison de son départ du temple de Macalania, en premier lieu. Aaron sentait bien que quelque chose se tramait à nouveau au sein de l’Eglise, notamment depuis que Monseigneur Asran s’était affilié à cette organisation venue d’un autre monde. Certes, toute donation était la bienvenue pour reconstruire la Spira d’autrefois, mais tout cela nécessitait-il d’aller aussi vite ? Les habitants de Spira n’auraient-ils pas pu se charger eux-mêmes de ces travaux, même si cela devait prendre plus de temps ? Pour le jeune prêtre, la Néo-ShinRa n’avait pas pu proposer de reconstruire un temple sur un autre monde sans demander de contrepartie. Mais il lui était impossible de deviner ce qu’elle pouvait bien être…

Le retour d’Ophelia avec leurs assiette le sortit de sa réflexion et il ne put s’empêcher d’humer les bonnes odeurs qui se dégageaient de son plat. Elle déposa également le parchemin tant attendu sur la table voisine, leur souhaita un bon appétit et s’éclipsa un peu plus loin dans la pièce pour s’affairer à ranger quelques tables. Aaron invita le colosse à regarder le parchemin en premier et il ne se fit pas prier. A en juger par son expression sur le visage, il n’était pas très fan du visuel de cette Chimère. Il finit par tourner le document vers le blondinet qui posa ses couverts pour prendre le parchemin et l’observer à son tour.

« C’est vrai qu’il est particulièrement… monstrueux. »

On était loin de la beauté et de la grâce de Shiva… Cela dit, la Chimère de Maître Seymour n’était pas très belle non plus, alors pourquoi pas ? Balthus se mit alors à parler à voix basse, ce qui ne lui ressemblait pas trop d’ailleurs, et exprima son mal-être à rester dans ce temple. Aaron n’était pas des plus à l’aise non plus, et il ne pouvait s’empêcher de jeter parfois un coup d’œil vers Ophelia qui se tenait non loin d’eux. Elle ne les regardait peut-être pas, mais nul doute qu’elle écoutait attentivement leur conversation.

Le colosse termina son assiette bien rapidement et s’intéressa un peu à Mokona, qui avait englouti littéralement le contenu de la sienne depuis plusieurs minutes. Sortit de nulle part, il lui demanda ce qu’il était vraiment. Aaron écarquilla les yeux tout en mangeant son dernier morceau de viande, mais regarda également la boule de poils dans l’attente de sa réponse. Mokona resta étonnamment silencieux, alors Balthus lâcha momentanément l’affaire en imitant la réponse qu’il allait lui donner de toute façon. Entendre le colosse se moquer de la sorte fit pouffer de rire le jeune prêtre qui se gratta l’arrière de la tête en voyant que la piètre imitation avait offensé la boule de poils.

« - Non non non ! Mokona ne parle pas comme ça ! Et Mokona n’est pas une peluche !
- Je t’ai pourtant trouvé sur un stand de peluches à Luca, non ?
- Puu ! C’est parce que Mokona se reposait ! Les peluches sont très confortables ! Aaron était interloqué, lui qui pensait avoir lancé un sortilège pour donner vie à une peluche.
- Mais… Alors, si tu n’es pas une peluche, qu’est-ce que tu es ? Mokona s’agaça et sautilla sur la table.
- Mokona est Mokona ! »

La voix aigüe qu’il venait de prendre était étrangement similaire à l’imitation de Balthus, ce qui ne manqua pas de faire rire le blondinet. Des moments comme cela s’avéraient assez rares, alors autant en profiter lorsqu’ils se présentaient à eux ! Balthus proposa alors de sortir un peu du temple pour prendre l’air, ce à quoi Aaron répondit favorablement. Ils avaient fini de manger tous les trois de toute façon. Aaron se leva et s’adressa à Ophelia pour savoir où est-ce qu’il pouvait ranger les assiettes sales, mais elle lui fit signe qu’elle s’en occuperait. Il lui fit alors le salut de Yevon et sortit du réfectoire.

Après avoir traversé le hall et ses quelques cascades idylliques, les voici tous les trois à l’extérieur du temple. Mokona boudait encore à moitié pour la comparaison avec une peluche, tandis qu’Aaron prenait de profondes inspirations pour respirer l’air pur mélangé aux embruns des cascades. Il s’approcha du rebord du pont et décida de s’y asseoir et de laisser tomber ses jambes dans le vide, au-dessus du fleuve. Il n’y avait pas grand-monde autour d’eux, et Ophelia n’était pas dans les parages. Aaron posa une main au niveau de sa blessure au ventre, qui avait déjà bien cicatrisée grâce à la potion. Il prit une profonde inspiration avant de s’adresser à son compagnon de voyage.

« J’aimerais vous avouer quelque chose… » Son regard était dans le fleuve sillonnant à travers la forêt qui s’étendait à perte de vue. « La raison initiale de mon voyage n’est pas celle de prêcher la bonne parole à travers Héméra… »

Peut-être que Balthus avait pu se rendre compte qu’Aaron n’avait jamais vraiment cherché à vanter les mérites de l’Eglise à n’importe qui sur leur chemin, depuis leur départ de Luca. Même s’ils n’avaient visité qu’un temple et aucune ville, ils avaient croisé quelques personnes, mais à aucun moment le prêtre n’était allé les voir pour leur prêcher la bonne parole de Yevon.

« En réalité, je voulais quitter le temple de Macalania et voir de mes propres yeux ce qu’était devenu l’Eglise de Yevon… » Il rapprocha ses deux mains au-dessus de ses cuisses et se mit à faire tourner ses index l’un au-dessus de l’autre. « C’est assez gênant pour moi d’en parler… Je suis prêtre, après tout. Mais… C’est après avoir entendu parler de ce temple et de la Chimère Léviathan que j’ai décidé de quitter Macalania pour enquêter par mes propres moyens. »

Il n’était pas certain que de dire la vérité à Balthus soit la meilleure chose à faire mais il sentait qu’il pouvait lui faire confiance et qu’il ne le dénoncerait pas à Yevon. Et bizarrement, à mesure que les mots s’échappaient de sa bouche, il sentait un poids se retirer de sa poitrine, comme un secret dont il pouvait enfin se défaire. Mokona se rapprocha également du prêtre et fit une moue triste.

« Je ne devrais pas dire ça mais… Quelque chose en moi n’arrive pas à faire confiance à Monseigneur Asran. » Il regarda aussitôt autour de lui pour s’assurer que personne ne l’aie entendu avant de reprendre. « Et cette alliance avec la Néo-ShinRa pour la construction de ce temple n’a rien arrangé. » Il se gratta alors l’arrière de la tête et eut un petit sourire gêné. « Je crois que… je suis un peu perdu, en fait. »

Mokona posa une patte sur la cuisse du prêtre par compassion, comme s’il pouvait ressentir les sentiments qui l’oppressaient. Est-ce que seulement Balthus allait montrer autant d’empathie ? Aaron était un peu gêné, d’un coup.

« Je… Euh, ne m’attends pas à ce que vous me compreniez… Mais, vous êtes mon garde du corps, alors… Hum, je voulais au moins vous dire toute la vérité sur mes motivations. »

Et comme Balthus avait l’air d’être très attaché aux traditions de l’Eglise, pas dit qu’il prenne ces révélations de la bouche d’un prêtre comme une information banale…

Enfin un peu de bonne humeur dans cette journée maussade. Il faut dire que c'était pas la meilleure journée du monde pour Balthus, avoir revu son ancien ami dans ces circonstances ne lui avait pas vraiment fait plaisir, même si au moins ça lui avait confirmé que Yuri était toujours en vie. Il gardait un goût amer en bouche de voir qu'aujourd'hui, il n'avait aucun mal à tuer les brigands sur sa route... il avait toujours manifesté une certaine froideur à l'égard de ce genre de personnes, mais de mémoire, Balthus avait souvenir d'un garçon qui n'allait pas jusqu'à tuer, préférant punir d'une autre manière - en général en s'attaquant à l'honneur ou au porte-monnaie.

Devant la mine boudeuse de Mokona, le colosse avait ri de bon cœur, sa grosse voix avait raisonné dans toute la salle, donnant l'impression qu'ils étaient au moins une dizaine à rire en même temps, ce qui ne le gêna pas le moins du monde, ça faisait du bien de se lâcher!
«Ouais ouais... Mokona est Mokona! Balthus est Balthus, et Aaron est Aaron! Au final, t'as bien raison!»il restait évidemment curieux sur la nature de cette bestiole, mais le fait qu'elle ait un certain mystère lui plaisait bien en fait!

Le trio avait donc fini de manger et préféra sortir un peu pour s'éloigner de cet endroit qui les mettait tous mal à l'aise. Ils descendirent vers la rivière au pied de la cascade, Balthus retira une partie de son équipement pour laisser ses jambes nues et les plonger dans l'eau fraîche, après avoir bien marché, ça faisait du bien! Il s'assit sur un rocher pour pouvoir garder les pieds au frais.

Levant les yeux au ciel, il regardait les étoiles, certains nuages les dissimulaient, mais on en voyait un bon paquet. Ça lui faisait machinalement penser à Hapi qui adorait les étoiles et connaissait pratiquement toutes les constellations du ciel... une question lui traversa l'esprit sur le coup... est-ce que les étoiles avaient changé avec cette fusion des mondes? Il faudrait qu'il lui demande lorsqu'il la reverrait.

Aaron le tira de ses pensées, sa voix était timide et il paraissait embarrassé à l'idée de dire ce qu'il avait à dire. Balthus se tourna vers lui, et agita la main pour l'inviter à continuer sans crainte. Le début de sa phrase n'était pas vraiment pour le surprendre à vrai dire.
«Ouais ben.. je m'en doutais un peu.» il s'était bien rendu compte que le gosse ne voyageait pas trop pour prêcher la bonne parole, mais le colosse avait plutôt supposé que c'était simplement une excuse pour découvrir le monde, après tout, il avait été enfermé toute sa vie, n'importe qui voudrait s'échapper pour voir le monde de ses propres yeux.

Il écoutait donc les arguments, et fut surpris en vrai de la raison invoquée. Il écarquilla un peu les yeux, puis se retourna vers les étoiles... ce qu'il disait ne l'étonnait pas tant que ça non plus.
«Tu sais... ma mère m'a toujours dit que la foi.. c'est quelque chose de personnel. Chacun la gère comme il veut. Moi je crois pas vraiment en l'église elle-même... je crois en Yevon, mais je pense après que chacun doit vivre sa foi comme il l'entend. Pour ça que j'ai rien contre la façon dont Lady Yuna a vaincu Sin.. certes, elle a pas suivi le même chemin, mais elle a suivi sa propre foi. Elle est encore en vie, donc j'comprends qu'elle ait pas de statue, elle en aura une peut-être dans cinquante ans quand elle reposera en paix... mais voilà quoi... »

Il joua un peu avec ses jambes, baissant les yeux pour regarder l'eau désormais sombre qui donnait presque l'impression de ne pas avoir de fonds avec l'obscurité grandissante, les quelques torches qui éclairaient le temple n'étaient pas suffisantes pour éclairer toute la rivière
«J'connais pas Monseigneur Asran.. c'est le chef de l'église alors je le respecte tout ça, mais je t'avoue que je ne me suis pas plus renseigné sur lui que ça. En fait, je me tiens pas au courant de l'église en général, je vais pas prier, sauf quand je vais voir ma mère à son temple à Kilika, là je prie avec elle, mais c'est surtout pour elle en fait...» il se tourna donc vers Aaron, haussant des épaules pour finalement montrer qu'il ne le jugeait pas «si toi tu t'es renseigné et que tu te poses des questions, c'est normal de vouloir des réponses. Ça remet pas ta foi en question, Asran n'est pas Yevon, c'est un homme. Le grand Prêtre, ok, le grand patron, ce que tu veux, il décide tout ça, donc c'est sûr qu'il faut pas non plus crier sur tous les toits que tu t'inquiètes un peu de ce qui se passe... mais t'as le droit de le penser et de te poser des questions...»

Il sourit, se leva et s'approcha de lui pour poser sa main sur son épaule
«T'étais pas obligé de me dire la vérité... ok j'suis ton garde du corps, mais si t'as envie d'avoir tes secrets comme Mokona, ça me dérange pas, tant que tu m'apportes pas trop d'ennuis, j'en ai bien assez tout seul!» il ricana un peu avant de s'étirer longuement et s'allonger un peu sur un gros rocher pour mieux regarder les étoiles, ses jambes étaient encore nues, mais plus dans l'eau, il agitait ses orteils pour les sécher avec le petit vent frais du soir

«En tout cas, moi, j'aime pas cette Néo ShinRa. Trop de machines... je sais qu'à la base, on les interdisait car elles attiraient Sin tout ça... mais je ne les aime pas. Comme les al-bhed...» il serra un peu les dents, ne voulant pas s'étendre sur le sujet. Il préféra reprendre la conversation sur l'organisation «mais si tu veux en apprendre plus, le passage à Bevelle va devenir obligatoire du coup... il doit y avoir pleins de sous-fifres qui vivent là bas, les ptits gars en bas de l'échelle, les larbins tout ça, en général, ces gars là n'ont pas de mal à causer de leur travail pour dire du mal de leurs boss!» c'est souvent comme ça qu'on obtient des infos sur les nobles, faut titiller les serviteurs. Comme ça qu'il se tenait au courant des agissements de sa belle-mère après tout hein?  

La nuit était tombée et les étoiles brillaient déjà dans le ciel. Balthus, Aaron et Mokona avaient quitté le réfectoire pour prendre un peu l’air et s’étaient rendus au niveau de la rivière, près d’une cascade dont le bruit allait couvrir un peu leur conversation. Si Balthus retira ses jambières pour pouvoir tremper ses pieds dans l’eau, Aaron se contenta de s’asseoir sur un rocher pour avoir les pieds dans le vide, au-dessus de l’eau. Le moment s’avérait paisible et propice aux révélations, et ce fut pourquoi Aaron décida de raconter les raisons de son départ de Macalania. A mesure où les mots sortaient de sa bouche, il pouvait sentir comme un poids en moins dans sa poitrine. Mokona, quant à lui, s’était rapproché du prêtre et compatissait à son ressenti. Il ne le disait pas, mais l’une de ses nombreuses facultés – 108 au total, rappelez-vous – était d’avoir une extrême empathie et de ressentir les émotions d’autrui. C’est pour cela qu’il ressentait chez Aaron une petite pointe de tristesse et qu’il cherchait à le rassurer en posant une patte sur sa cuisse.

Finalement, Balthus n’avait rien contre les motivations d’Aaron. Bien au contraire, il eut un discours qui se voulut rassurant et personnel aussi. Le jeune prêtre acquiesça lorsque le colosse mentionna que la foi était quelque chose de personnel finalement, et que chacun pouvait l’interpréter à sa manière. C’était d’ailleurs ce qu’Aaron avait toujours pensé, et ce qu’il avait plus ou moins voulut dire à Ophelia un peu plus tôt. Malgré tout, Balthus ne voulait pas trop se mouiller concernant Monseigneur Asran, simplement parce qu’il ne le connaissait pas du tout. Aaron ne pouvait pas dire le contraire le concernant car il ne l’avait jamais vu de ses propres yeux. Toutefois, en tant que prêtre, il en avait bien plus entendu parler, c’est sûr… Et comme le colosse le disait : Monseigneur Asran n’était qu’un homme, pas Yevon. Ses interrogations ne remettaient donc pas en cause sa Foi.

« Vos paroles me rassurent, Balthus… Ce dernier posa une main sur son épaule et lui fit comprendre qu’il n’était pas obligé de lui dévoiler ses secrets. Je sais bien, mais je ressentais le besoin d’en parler à quelqu’un de confiance. »

Et il faisait autant confiance à Balthus qu’à Mokona. Finalement, le fait d’en parler lui avait fait du bien et lui permettait de voir un peu plus clair à présent. Balthus suggéra d’ailleurs d’aller à Bevelle pour obtenir des réponses plus concrètes aux questions du blondinet, et il n’avait peut-être pas tort. C’était là-bas que se trouvait le siège de Yevon, et donc la résidence de Monseigneur Asran. Mais même sans chercher à le rencontrer – ce qui serait bien trop compliqué de toute façon – ils pourraient se renseigner auprès de quelques prêtres là-bas.

« Oui, je pense aussi que nous devrions nous rendre à Bevelle. Je pourrais enfin obtenir les réponses à mes questions et tourner la page sur ce sujet qui m’obsède… »

Les oreilles de Mokona eurent un petit sursaut, comme s’il venait d’entendre quelque chose d’important. Il sentait bien que le jeune prêtre était tiraillé de l’intérieur par tous ces doutes et il réfléchit quelques instants avant de finalement prendre la parole.

« Puu… Mokona connaît quelqu’un à Bevelle qui pourrait peut-être nous aider. »

Aaron écarquilla les yeux devant les propos de la peluche. Décidément, un voile de mystère commençait de plus en plus à entourer la boule de poils, d’autant que le jeune prêtre pensait au départ qu’il s’agissait d’une simple peluche trouvée sur un stand à Luca. Finalement, Mokona était un être bien vivant, avec tout son vécu qui allait avec. Quel âge pouvait-il bien avoir ? D’où venait-il ? Et QUI était-il, au juste ?

« - Ah oui ? Et qui est cette personne ?
- Désolé… Mokona ne peut pas vous en dire plus pour le moment, mais vous pouvez faire confiance à Mokona !
- Tu es de plus en plus mystérieux, Mokona… Celui-ci avait gardé sa moue triste et Aaron sentait qu’il ne jouait pas la comédie cette fois. D’accord. Je te fais confiance. »

Pas sûr cependant que Balthus lui accorde sa confiance aussi facilement, d’autant qu’il s’était méfié de la boule de poils depuis le premier jour où ils s’étaient rencontrés ! Mais de toute façon, ils avaient décidé de se rendre à Bevelle pour y obtenir des réponses, donc toute aide était la bienvenue, si cela pouvait leur permettre d’avance plus vite dans leurs recherches.

Aaron se releva de son rocher et regarda à son tour le ciel étoilé. Le spectacle était magnifique et il se sentait presque tout petit par rapport à l’immensité de l’univers qui l’entourait. Ce genre de réflexion avait de quoi remettre n’importe quelle personne à sa juste place… Le prêtre descendit donc sur la terre ferme et ramena un peu son manteau de fourrure autour de son cou suite à une petite brise un peu fraîche qui venait de lui chatouiller la nuque. C’est alors qu’il voulut un peu changer de sujet pour cette fois se focaliser sur le colosse.

« Puisque nous sommes dans les confidences, ne voudriez-vous pas me raconter les motivations qui vous ont poussé à accepter d’être mon garde du corps ? Vous m’aviez parlé de quelques personnes qui vous recherchaient, lors de notre rencontre à Luca… Il se rendit compte que sa question était tout de même très intrusive, aussi se reprit-il aussitôt. Enfin, on n’est pas obligé d’en parler, bien sûr ! »

C’était juste histoire de faire la conversation et d’apprendre à se connaître un peu plus…

S'il y avait un sujet qui avait tendance à fâcher les gens, c'était bien la foi. C'est pourquoi Balthus avait toujours préféré éviter d'en parler. En soit, il n'aimait pas qu'on en dise du mal, il avait quelques petits préceptes bien accrochés dans ses poches, notamment sa rancune tenace envers les machines al-bhed - et les al-bhed tout court - pour qui il aurait vraiment du mal à s'adapter un jour. Mais pour le reste, il était assez ouvert sur la question. Fallait juste pas appuyer sur le mauvais bouton.

En soit, il était plutôt content que le jeune prêtre lui fasse assez confiance pour lui parler de ses projets, il n'y était pas obligé, le colosse avait l'habitude qu'on ne lui dise pas tout
- Yuri était un pro en la matière...

Le fond de l'air commençait à être frais, alors il sortit ses pieds de l'eau et les laissa d'abord sécher avant de remettre ses chaussures. Ils allaient probablement devoir retourner au temple, il n'en avait pas très envie mais ils n'allaient quand même pas dormir dehors alors qu'un lit à peu près correct et au chaud les attendait.

De toute manière, il ne servait pas à grand chose de continuer à parler de l'église, ils en sauraient plus une fois à Bevelle. Malgré tout, le guerrier fut surpris des paroles de Mokona, plus le temps passait, et plus cette peluche se montrait clairement bizarre.  
«Des fois, tu me fais penser à ces peluches que certains mages utilisaient avant pour canaliser leur magie... je ne les ai jamais entendu parler, mais elles avaient l'air bien vivantes parfois... mais toi, visiblement tu as un estomac, et un cerveau...» il tendit le bras pour essayer d'enfoncer son doigt sur le crâne de la peluche, comme s'il espérait sentir un truc dur comme une boîte crânienne, mais Mokona s'échappa rapidement, ce qui ne manqua pas de rendre le colosse vraiment perplexe «t'es un animal ou pas?» oui, oui... Mokona est Mokona, mais zut à la fin! Balthus est un humain, Aaron est un humain, Zev est un ronso... faut parfois appeler un chocobo un chocobo non?

Il soupira à l'idée qu'il ne saurait peut être jamais rien de cette créature bizarre, au moins se rendait-il utile de temps en temps, mais ça restait un poil frustrant quand même.
Du coup, il attrapa quelques cailloux et commença à faire des ricochets lorsqu'Aaron voulut reprendre un peu la conversation, surement que lui non plus n'avait pas très envie de retourner au temple. La guerrier regarda un moment les ronds s'étendre à perte de vue au fur et à mesure, comme s'il cherchait lui-même la réponse à cette question.
«Je ne sais pas trop... j'ai toujours été destiné à protéger quelqu'un. Mon père m'a demandé d'être son gardien quand il a commencé son pèlerinage... Hapi aussi voulait que je sois son gardien, mais elle, c'était plus par amitié... même si une part de moi se demande ce qu'il se serait passé si j'avais été là quand... » il ne termina pas sa phrase, son regard s'assombrit et il serra un caillou dans sa main jusqu'à le faire éclater, il soupira et lâcha les petits morceaux dans l'eau «bref... tout ça pour dire que la seule chose pour laquelle je sois à peu près doué, c'est la baston. Donc c'était soit je devenais un bandit, soit je protégeais les gens des bandits. La première solution ne me plaisait pas... donc...» même pour quelqu'un qui n'utilisait pas trop sa cervelle, c'était une conclusion logique. Il relança un caillou à l'eau, manquant royalement son ricochet avec un gros plouf

«Mon père n'a jamais pu épouser ma mère, car elle n'était qu'une simple prêtresse. Ce n'était pas assez prestigieux pour sa famille alors il a du épouser une riche héritière et ainsi reprendre sa société de constructions navales... ils ont eu un fils, Ashe, mon petit frère. Un gentil garçon qui te ressemble un peu d'ailleurs, mais en beaucoup plus petit!» dit-il sur un ton amusé, c'est vrai que s'ils devaient avoir sensiblement le même âge, Ashe était une demi-portion à côté «malheureusement, les prêtres ont remarqué qu'Ashe ne pouvait pas être invokeur, il n'a pas... il n'en avait pas la capacité... moi si, sauf que j'avais pas envie de bosser là dessus. J'ai tenté Ixion une fois, le Priant m'a dit que je n'étais pas prêt... j'ai jamais réessayé.»

Il relança le caillou, cette fois, le ricochet fut superbe, au moins dix petits bonds!
«Du coup forcément... mon père avait un héritier invokeur d'un côté, et un héritier sans talent magique de l'autre. Ma belle-mère ne voyait pas ça d'un bon œil et a donc décidé de m'éliminer, purement et simplement. Bon, elle l'a jamais dit ouvertement, mais on va dire qu'il a commencé à m'arriver pas mal d'accidents pendant mon adolescence!» il se mit à ricaner devant ses tentatives ratées! faut dire qu'elle ne voulait pas y mettre le prix la radine, donc elle envoyait que des boulets «c'est à partir de là que les ennuis ont vraiment commencé. Elle a fait en sorte que je me fasse entraîner dans les cercles de jeux, les paris, tout ça, j'ai commencé à accumuler les dettes et à me faire quelques ennemis. Parfois je pouvais rembourser en rendant un service en échange, et parfois ils m'envoyaient des types dans l'espoir de me casser quelque chose... quand je t'ai rencontré, j'avais perdu quelques gros paris malheureusement donc euh... ben j'ai préféré disparaître un peu je t'avoue.»

Tout n'était pas non plus la faute de sa belle-mère, il était aussi fautif de ne jamais pouvoir s'arrêter!
«Je t'avais dit que j'avais la poisse hein? Ne me laisse jamais jouer aux cartes si tu ne veux pas que je perde Mokona dans un pari!»

Il pouffa de rire en jetant un regard malicieux à la peluche, puis il bâilla à s'en décrocher la mâchoire
«M'enfin, t'en fais pas trop... à Guadosalam, pas trop de risque que je joue à quoi que ce soit, mais à Bevelle par contre... évite de me lâcher des yeux!» car les petits clubs clandestins là bas... hum hum

«Allez va, on va se coucher... comme ça on se lèvera tôt pour partir d'ici demain.» ils remontèrent vers le temple, en essayant d'éviter Ophelia, non pas parce qu'elle avait mis un vent au colosse - il n'était pas mauvais perdant à ce jeu, il avait l'habitude - mais juste qu'il avait l'impression qu'elle les surveillait et il n'aimait pas ça. Ils regagnèrent leur chambre, comme à son habitude, Balthus mit tout par terre pour que ce soit à peu près à sa taille avant de se mettre en sous-vêtements, le reste de ses affaires en vrac près de son oreiller avant de s'allonger. Il fixa le plafond quelques secondes, repensant à Hapi. Est-ce qu'elle se serait fait enlever quand même s'il avait été là? Un gardien de plus aurait-il vraiment changé la donne? Difficile à dire, en tant que bourrin, il aurait été devant, avec Raphaël... mais peut-être que Yuri aurait pu mieux la surveiller s'ils avaient été deux en attaque...

Il se roula en boule sur le côté, inutile de penser à ça. C'était juste que parfois, la Hapi de son enfance lui manquait. Non pas qu'il n'aimait pas celle qu'elle était devenue, mais... ce n'était pas pareil.
Il ne lui fallut pas longtemps pour se mettre à ronfler, il eut l'impression de se prendre quelques baffes de la part de Mokona pendant la nuit, mais il n'en était pas vraiment sûr, ça ne l'avait pas réveillé.


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Dodo!  

Spoiler:

Cette petite balade en plein air était des plus agréable, en bordure du fleuve et à la tombée de la nuit. L’air s’avérait certes plus frais mais cela ne gênait en rien le jeune prêtre qui portait sur lui son manteau de fourrure. La boule de poils ne semblait pas souffrir du froid non plus, quant au colosse, il avait carrément plongé ses pieds dans l’eau. Ce petit moment de détente leur permettait de sortir un peu du temple oppressant du Sélénos avec son ambiance indescriptible – avant de devoir y retourner pour y passer la nuit – et de discuter de choses et d’autres. Le blondinet s’était d’ailleurs un peu livré auprès de Balthus quant à son ressenti sur la religion et ce dernier se montra plutôt compréhensif dans l’ensemble. Disons qu’il partait du principe que chacun voyait midi à sa porte et que c’était surtout quelque chose de personnel. Ces propos avaient rassuré Aaron qui redoutait de perdre en crédibilité en tant que Prêtre. Heureusement, ce n’était pas le cas et le colosse tint à le rassurer sur le sujet. Tous les deux convinrent alors qu’ils trouveraient certainement des réponses à leurs interrogations sur l’Eglise une fois à Bevelle.

A l’évocation de la Ville Sainte, Mokona – qui jusqu’alors s’était montré plutôt discret – proposa au duo de rencontrer quelqu’un là-bas qui pourrait sans doute les aider. Dans le ton de sa voix, Aaron pouvait sentir qu’il hésitait un peu à en parler, comme s’il essayait de cacher quelque chose ou bien qu’il proposait cela à contre-cœur, allez savoir. Toujours était-il que plus ça allait, et plus la bestiole s’entourait de mystères, sur sa personne et sur son histoire. Même Balthus trouvait ça de plus en plus louche, si bien qu’il le compara à l’une de ces peluches vivantes dont certains mages se servaient pour combattre. Aaron aurait presque pu comprendre ce qu’il voulait dire s’il avait croisé le groupe de Lady Yuna à Macalania, puisque l’un de ses gardiens en faisait usage à l’époque. Le colosse ne se priva pas pour tâter le crâne de la boule de poils, histoire de voir s’il y avait quelque chose là-dessous, comme un cerveau par exemple, mais Mokona s’empressa de sauter par-dessus les cuisses d’Aaron pour se mettre de l’autre côté de lui et éviter ainsi de se faire tripoter.

« - Et moi qui pensais que tu étais une peluche, je dois bien avouer que je suis tout aussi intrigué par ta nature que Balthus ! Tu ne veux pas nous en dire un peu plus ?
- Puu ! Il se plaça sur les cuisses d’Aaron et râcla sa gorge avant d’imiter la voix et la gestuelle d’un présentateur. Mokona est une créature magique, fabriquée par quelqu’un de très puissant ! Mokona a un pelage doux et soyeux au toucher, un minois magnifique, et possède 108 techniques secrètes uniques, que seul Mokona peut utiliser ! Pour sûr, Mokona est unique ! »

Aaron se mit à rire devant une telle mise en scène mais remercia la boule de poils pour ces quelques explications. Outre la description physique, c’était surtout la « fabrication » qui retint l’attention du prêtre. Ainsi donc, quelqu’un l’avait créé ? Et de très puissant ? Tout cela était étrange mais à vrai dire, il n’avait pas trop envie de chercher davantage d’explications pour le moment. Et puis, peut-être que Mokona leur raconterait tout en détails à un autre moment ? Même s’il n’avait pas l’air du genre à mentionner ce sujet en premier…

Quoi qu’il en soit, Balthus se mit à faire quelques ricochets sur le fleuve et Aaron profita de cet instant pour poser une question plus personnelle au colosse concernant ses motivations l’ayant poussé à entreprendre ce voyage. Il se montra particulièrement généreux sur des éléments de son passé, notamment en tant que Gardien, mais aussi sur son passé. Ainsi donc, Balthus avait un demi-frère plus jeune que lui et qui ressemblait un peu au blondinet d’ailleurs. Aaron sourit en entendant cela mais ne l’interrompit pas. Visiblement, Ashe – le petit frère – n’avait pas les capacités pour être Invokeur et c’est cette jalousie envers le don de Balthus qui poussa finalement sa belle-mère à chercher à l’éliminer. Et de fil en aiguille, le colosse avait fini par se plonger dans des jeux d’argents et des paris pour vivre sa vie, mais aussi échapper aux griffes de sa belle-mère. Et juste avant leur rencontre à tous les deux à Luca, Balthus cherchait justement à s’échapper d’une situation délicate en lien avec tout ça. Il finit d’ailleurs par s’excuser de son comportement, ce sur quoi Aaron tint aussitôt à le rassurer.

« Ne vous en faites pas, on a tous nos petits défauts ! Dit-il en rigolant pour blaguer. Mais comptez sur moi pour vous tenir à l’écart de ce genre d’endroit ! »

Balthus proposa alors de remonter vers le temple pour aller se coucher. Il est vrai qu’il se faisait tard et que le froid s’installait de plus en plus dans l’air. Aaron acquiesça d’un hochement de tête et il se leva de son rocher, Mokona sur son épaule. Puis tous deux prirent la direction du temple.

« En tout cas, je tenais à vous remercier pour m’avoir partagé un peu de votre vie privée… Je suis consterné par le comportement de votre belle-mère, bien que je n’aie pas tous les éléments non plus. Mais voilà, je voulais vous le dire. »

Ce n’était pas grand-chose, et Aaron ne souhaitait pas non plus s’immiscer dans la vie de Balthus, mais s’il pouvait lui montrer d’une quelconque manière qu’il était présent si besoin pour lui, alors il le ferait. C’était la moindre des choses après tout ce qu’il avait fait pour le blondinet depuis le début de leur voyage.

Ils regagnèrent donc le temple et se rendirent directement dans leur chambre sans chercher à croiser Ophelia, et ce n’était pas plus mal. Balthus s’installa de la même manière qu’au temple de Djose tandis qu’Aaron se contenterait de dormir avec les jambes repliées pour ne pas dépasser du lit. L’un comme l’autre ne chercha pas spécialement à discuter, sachant qu’ils avaient déjà bien parlé au bord de l’eau. Le prêtre se contenta donc de souhaiter une bonne nuit au colosse avant de s’engouffrer sous la couette, Mokona à ses côtés. Aaron eut un peu de mal à trouver le sommeil car il était un peu perturbé par ses doutes sur l’Eglise, mais finalement, la fatigue de la journée le rattrapa et il s’endormit au bout d’une vingtaine de minutes. S’il ne fut pas réveillé par les ronflements de Balthus, Mokona en revanche s’était levé plusieurs fois pour lui coller quelques baffes dans l’espoir qu’il se taise… Mais sans grand succès !

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Aaron dort.
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Le soleil commençait à peine à se lever lorsqu’Aaron ouvrit les yeux le lendemain matin. Il prit quelques instants pour bien émerger avant de se redresser légèrement dans le haut de son lit et d’observer autour de lui. Balthus n’était pas encore réveillé et Mokona non plus d’ailleurs, aussi en profita-t-il pour discrètement se lever et filer dans la salle de bain. Balthus voulait partir tôt aujourd’hui donc autant prendre un peu d’avance. Il fit un brin de toilette et lorsqu’il ressortit tout propre et tout habillé de la petite salle d’eau, Balthus et la boule de poils étaient enfin debout.

« Bonjour, à tous les deux ! Bien dormi ? »

Mokona n’était pas trop du matin et grommela quelque chose d’incompréhensible, d’autant qu’il avait dû très mal dormir à cause des ronflements du colosse. Le blondinet les laissa donc tous les deux se lever à leur rythme et rassembla de son côté ses affaires pour être prêt. C’est alors que son regard se porta vers la porte de la chambre et il remarqua un petit bout de papier sur le sol, comme si quelqu’un l’avait glissé sous la porte à leur attention. Il s’empressa donc d’aller le ramasser et le déplia. Il s’agissait d’une lettre manuscrite, rédigée par Ophelia elle-même. Il lut les quelques lignes avant d’en faire un résumé à Balthus.

« C’est une lettre d’Ophelia. Elle doit s’absenter aujourd’hui et s’excuse de ne pas pouvoir être là pour notre départ, mais nous souhaite une bonne continuation pour la suite de notre voyage. Sympa, non ? »

Ce qui était aussi sympa, c’est qu’ils n’allaient pas la revoir ! Ils pourraient ainsi profiter du petit-déjeuner de manière plus détendue.

« - Vous êtes prêt à aller manger, tous les deux ?
- Puu… »

Il n’était pas encore bien réveillé, celui-là !