Petite pause chez les Guados

Balthus, Aaron et Mokona viennent du Sélénos

Bon et bien pour une fois, le combat ne s’était pas trop éternisé. Certes, ils avaient tout de même essuyé quelques blessures mais ce n’était rien comparé à leur altercation précédente avec les al bheds. D’ailleurs, en y repensant, Aaron passa une main sur son ventre où sa blessure avait quasiment disparu grâce aux effets bénéfiques de la potion. Voilà maintenant qu’il avait quelques éraflures sur le visage et les avant-bras, mais rien de bien méchant. De son côté, Balthus avait également fini son affrontement et il se chargea de récupérer les Gils lâchés par les deux monstres, comme à son habitude. Il s’approcha ensuite du prêtre pour lui donner sa part du butin mais s’attarda quelques instants sur le fait qu’Aaron était tout rouge. Bon déjà, il ne l’avait pas entendu le tutoyer, c’était bon signe ! Sauf que le colosse insista davantage sur la chose, obligeant Aaron à se dépatouiller comme il put.

« N-Non non, tout va bien ! C’est le dernier sort qui m’a donné un coup de chaud, ça doit être ça. »

Il se gratta l’arrière du crâne en esquissant un large sourire puis, pour changer de sujet, demanda à Mokona d’ouvrir grand la bouche pour y ranger son sceptre – ce qu’il fit sans tarder. Balthus suggéra alors de reprendre assez vite la route s’ils voulaient arriver à Guadosalam prochainement. Ils n’étaient plus très loin désormais, et aucun autre monstre ne devrait venir les embêter pour les prochaines minutes. C’était donc l’occasion d’avancer !

« Oui, allons-y ! »

Mokona redescendit sur les épaules d’Aaron et le duo reprit alors sa route vers la forêt de Guadosalam. A mesure qu’ils approchaient de la ville, la forêt se densifiait et la lumière du jour ne pénétrait plus autant qu’avant. Cela avait un petit côté inquiétant tout de même, surtout lorsque le jeune prêtre aperçut enfin l’immense grotte au bout de la route. En une dizaine de minutes à peine, ils parvinrent à rejoindre une grande place où le sol en verre se mêlait aux racines des arbres de la forêt. Devant eux, l’entrée consistait à rentrer concrètement dans une ouverture vers l’intérieur d'une caverne. Deux gardes Guados se trouvaient postés là mais aucun d’eux ne leur adressa la parole lorsqu’ils passèrent à côté. A croire qu’ils étaient vraiment là qu’en cas de besoin, et non pour accueillir les visiteurs… Aaron lança un regard à Balthus avant de continuer la marche et de pénétrer dans la ville.

C’était assez bizarre de se dire qu’une ville entière était construite grâce aux racines des arbres de la forêt avoisinante ! Du sol au plafond, en passant par les chemins menant aux différents étages et les extérieurs des habitations, tout était fait de racines. Visiblement, le peuple Guado disposait d’un savoir-faire incroyable pour avoir pu construire quelque chose d’aussi unique et complexe. Cela laissa d’ailleurs le prêtre sans voix pendant quelques instants. Ils avancèrent un peu jusqu’à arriver devant une auberge. Derrière elle se trouvait le carrefour de la ville, où il était possible de rejoindre les étages supérieurs ou la Plaine Foudroyée – à en juger par un panneau de direction qui pointait vers cette direction.

« Regardez Balthus, ce doit être le manoir de Maître Seymour ! »

Sans attendre, Aaron exécuta le salut de Yevon devant la bâtisse, comme par respect pour le propriétaire de la demeure. D’ailleurs, se trouvait-il ici aujourd’hui ? Se pourrait-il qu’ils puissent le rencontrer par hasard au cours de leur visite de la ville ? D’ailleurs, il n’était pas encore midi, aussi disposaient-ils d’encore un peu de temps avant de devoir reprendre leur route. Balthus avait mentionné plus tôt le souhait de visiter l’Au-Delà, non ? Et peut-être devraient-ils faire quelques emplettes avant de repartir aussi, histoire de ne pas s’attirer des ennuis sur la prochaine partie du voyage. Car si ses souvenirs étaient bons, Guadosalam était la dernière ville avant de rejoindre Bevelle, et il y avait encore pas mal de route à faire, et donc des monstres à combattre…

« Vous connaissez un peu la ville ? »

Aaron supposait que oui, de par le pèlerinage qu’il avait effectué avec son père par le passé. Il allait ainsi pouvoir lui faire la visite guidée ! Bien que ce ne devait pas être son genre de jouer les guides touristiques. Son regard se tourna vers le plafond qui était bien haut tout de même. De là, il pouvait voir les nombreuses racines qui formaient des routes s’entrecoupant. Même s’ils se trouvaient à l’intérieur d'une grotte, l'éclairage n'était pas si sombre que ça, certainement grâce aux lumières se trouvant derrière des vitraux sur les murs. Cela créait une ambiance particulière qui n’était pas désagréable. Au plus haut se trouvait aussi quelques fenêtres donnant sur l'extérieur, mais ces simples puits de lumière naturelle n'auraient pas été suffisant à eux seuls pour éclairer toute la ville. Bref, restait à savoir si le colosse préférait se poser un peu ou bien visiter l’Au-Delà aussitôt ?

Spoiler:

Malgré toutes les fois où il avait joué aux cartes, Balthus était toujours incapable de voir quand quelqu'un lui mentait, sauf si c'était vraiment flagrant à la limite, mais vraiment pour ça, il était d'une nullité absolue - ce qui désespérait toujours son ami Yuri d'ailleurs. C'était surement l'une des raisons pour lesquelles il perdait si souvent aux jeux. Croyant donc sur parole le jeune mage, il n'avait pas insisté et le petit groupe s'était remis en route jusqu'à arriver à Guadosalam sans encombre.

Lorsqu'ils passèrent devant les gardes, Balthus hocha juste de la tête respectueusement, puis ils se retrouvèrent dans les entrailles de la ville. Il devait faire un peu attention où il mettait les pieds ici, les racines avaient une fichue tendance à faire des nœuds où on pouvait facilement trébucher.
«J'aime bien cette ville, elle a quelque chose d'authentique je trouve... bien cachée, je suppose qu'elle n'a jamais été attaquée par Sin...» il ne savait pas trop s'il aurait pu vivre ici, mais les guados avaient clairement trouvé la bonne planque. Et le manoir de Maître Seymour était la preuve qu'il pouvait y avoir du luxe ici. Le colosse hocha de la tête lorsqu'ils passèrent devant

«Oui c'est ça... il paraît que c'est somptueux à l'intérieur. Mon père a eu l'occasion d'y aller lors de voyages d'affaires.» mais il ne l'avait pas accompagné à l'époque, ce n'étaient pas des déplacements en tant qu'invokeur qui l'avaient conduit ici «apparemment, c'est encore plus grand à l'intérieur.» difficile de savoir si Maître Seymour était présent, mais ça ne coûtait rien d'essayer. Mais peut-être pas tout de suite, certes il était tôt, mais midi approchait et si le Maître des lieux était là, il allait surement passer bientôt à table

«On essaiera de voir s'il est là cet après-midi... je me demande s'il se souviendra de moi? C'était y'a plus de dix ans après tout...» maaaais Balthus était quand même du genre qu'on n'oublie pas! Après tout, Seymour Guado n'avait pas du rencontrer beaucoup d'adolescents aussi grands que lui dans sa vie! Il pouvait toujours espérer que ce "petit" détail avait fait la différence!

Ils continuèrent donc à se balader pour le moment, alors qu'ils approchaient de la sortie vers la plaine foudroyée, ils bifurquèrent pour monter vers les boutiques et plus haut encore, vers l'Au-Delà. Aaron en profita pour demander s'il connaissait la ville
«Oui un peu quand même. Je suis venu deux fois, à l'aller, et au retour du pèlerinage de mon père. On a toujours été plutôt bien accueillis, les guados ne sont pas vraiment les rois de la fête, mais ils sont sympas» il lui montra le chemin qui montait vers l'Au-Delà «viens, l'Au-Delà c'est là haut! J'espère qu'on nous laissera y aller» à force de monter, ils arrivèrent à une étrange porte circulaire, on voyait un peu ce qu'il y avait derrière en transparence. Des guados gardaient la zone, mais probablement qu'ils étaient là plus pour surveiller ce qui sortait que ce qui rentrait. Balthus fit le salut de Yevon

«Bonjour... nous souhaiterions voir l'Au-Delà pour revoir nos défunts...» même si ce n'était pas vrai, c'était la seule raison qui pouvait pousser quelqu'un à venir ici sans que ce soit louche. Les guados hochèrent de la tête et les laissèrent donc passer. Ils traversèrent l'étrange porte qui semblait n'être qu'un fin courant d'air, jusqu'à arriver enfin de l'autre côté.

Spoiler:

Note au MJ: est-ce possible de voir Seymour du coup ou pas?

Spoiler:

La ville de Guadosalam n’avait rien de comparable à celle de Luca ou de Bevelle. Cela dit, le jeune prêtre n’avait pas d’autres exemples sous le coude et, force était de constater qu’effectivement, cette ville cachée sous les racines des arbres était totalement différente d’une cité plus « classique » dans sa construction, comme l’étaient les deux autres précédemment citées. Mais un autre détail frappait également Aaron, et cela ne touchait pas à la structure même du lieu mais plutôt à ses habitants : ils étaient tous aussi grands voire un peu plus que lui ! D’ordinaire, le blondinet était plus grand que tout le monde – excepté Balthus – mais ici, tous sans exception faisaient au moins sa taille. Il n’avait pas trop l’habitude de devoir lever légèrement la tête pour capter le regard de quelqu’un, mais il n’avait pas le choix de s’y faire de toutes façons.

Après une petite discussion entre le prêtre et le colosse sur Guadosalam, ce dernier proposa de laisser de côté le manoir de Maître Seymour pour le moment et de se diriger vers l’Au-Delà. En effet, vu l’heure, il était préférable de s’y rendre maintenant et de garder la potentielle visite au manoir pour l’après-midi. Ils grimpèrent donc au sommet de la ville pour arriver devant l’entrée de ce fameux endroit. Deux Guados gardaient les lieux et ce fut Balthus qui demanda l’autorisation de rentrer à l’intérieur, en prétextant vouloir y revoir leurs défunts. Les deux individus n’y virent aucune objection et s’écartèrent pour les laisser passer. C’était plutôt facile finalement ! Même si Aaron s’était dit qu’il resterait à l’extérieur, une part de lui était curieux de savoir à quoi ressemblait l’endroit, aussi emboîta-t-il le pas de Balthus et traversa à son tour la drôle de barrière magique. C’est alors que…

« Ouah… »

Après quelques marches, le trio arriva sur une plateforme de roche plate qui laissait place à une vue saisissante sur une étendue d’eau infinie, baignée sous la clarté d’une pleine lune au crépuscule. Toutefois, sous leurs pieds se trouvaient des cascades au centre de cette étendue d’eau, laissant également apercevoir un champ de fleurs à l’endroit où il n’y avait pas d’eau. C’était tellement magnifique qu’il était difficile pour Aaron – et pour moi ! – de décrire avec des mots ce qu’il voyait. Mais une chose était sûre : il ne regrettait pas d’être venu ici.

« Je ne m’attendais pas à un tel spectacle… C’est saisissant. »

C’était comme s’ils avaient été transportés dans un univers parallèle, car rien ne ressemblait à Guadosalam. Pourtant, ils n’avaient accès qu’à cette simple plateforme de roche et devaient se contenter seulement de ça. Sans doute que les défunts se matérialisaient ici aux yeux des visiteurs ? Nul besoin de chercher un moyen de rejoindre ce champ de fleurs, donc. Mokona sursauta légèrement sur l’épaule d’Aaron lorsqu’une drôle de sphère lumineuse le frôla.

« Tiens, qu’est-ce que c’est ? On dirait une furoluciole mais… Non, c’est un peu différent. »

La sphère n’avait aucun reflet multicolore comme une furoluciole classique, mais était plutôt transparente et lumineuse. Peut-être qu’avec la fusion des mondes, ces sphères avaient juste perdu de leur couleur ? Après tout, les monstres se transformaient en poussière de cristal maintenant, et non plus en furoluciole.

« Serait-ce du cristal ? Etrange… »

Aaron pensait à voix haute mais il n’avait aucune certitude sur ce qu’il était en train d’examiner. Et ne sachant pas trop ce que c’était, il ne préférait pas trop y toucher d’ailleurs… Il se contenta simplement de s’écarter un peu plus pour se rapprocher du bord de la plateforme et observer les cascades en contre-bas. Il remarqua un défaut visuel très léger alors qu’il bougeait la tête, comme si quelque chose d’invisible se trouvait entre le champ de fleurs et la plateforme mais qu’il était néanmoins possible de discerner les contours. Était-ce… une sorte d’escalier qui menait jusqu’ici ? Peut-être que les morts qui revenaient à la vie l’empruntait pour accéder à la plateforme et donc pour pouvoir sortir de l’Au-Delà ? Mais… cela voulait-il dire qu’ils pourraient voir un défunt revenir à la vie s’ils restaient encore ici longtemps ? Cette idée fit frissonner le blondinet.

« Euh, vous avez vu ce que vous vouliez voir Balthus ? »

Pas dit qu’il reste dix minutes de plus ici, pour sa part…

On lui avait beaucoup parlé de l'Au-Delà, mais il ne s'était pas attendu à ça. On aurait se retrouver dans un immense jardin avec des cascades et des fleurs partout, mais il n'y avait pourtant aucune odeur, il ne faisait ni chaud, ni froid, c'était vraiment se retrouver dans un autre monde.

«On dirait qu'on vient de passer dans un tableau...» d'ailleurs, il réalisait que son père avait un tableau de cet endroit, mais il n'avait jamais fait le lien avec l'Au-Delà... il ne s'était jamais intéressé à l'Art alors bon, imaginer que les tableaux exposés dans le grand salon représentaient des lieux qui existaient, ça le dépassait un peu.

Il s'approcha du bord de la plateforme où ils se trouvaient pour voir au loin, il avait l'impression qu'il y avait encore des furolucioles, mais elles paraissaient différentes. L'une d'entre elles s'approcha d'ailleurs et explosa en poussière, semblable à celle des monstres mourants.
«Oui, on dirait...» répondit le colosse lorsque le jeune prêtre fit ses observations, il se redressa et s'approcha des fameux miroirs, ceux où l'on pouvait normalement voir les défunts. Le jeune homme s'approcha, essayant de réfléchir à qui il pourrait vouloir voir. Il eut alors un léger souvenir, un jeune garçon au cours de la bataille sur la route de Mi'ihen qui avait fait tant de morts il y a quelques années... Chapo? Chapu? Oui, quelque chose comme ça. Il ferma les yeux et chercha à se souvenir de son visage, jeune, les traits fins, des cheveux roux... puis il ouvrit les yeux, mais il n'y avait rien. Le colosse croisa les bras, peut-être simplement qu'il n'était pas assez lié à ce jeune homme pour pouvoir le voir, ou alors ça ne marchait plus.

«Bon... on dirait qu'on ne peut plus voir les défunts... ou alors je ne fais pas les choses correctement.» le jeune prêtre paraissait mal à l'aise aussi Balthus approuva de partir. Ils tournèrent les talons mais un bruit attira leur attention derrière eux. Le jeune homme se retourna alors et vit une tête blonde apparaître du miroir où il essayait de voir Chappu

«Hein?» il semblait jeune, une vingtaine d'années, pas plus, il tendit le bras en avant et son corps bascula, Balthus eut assez de réflexe et de force pour bondir et le rattraper, le jeune homme secoua la tête et semblait chercher quelque chose, il ramena une main sur son torse et trouva une paire de lunettes qu'il mit sur son nez.
«Oh euh... merci...» il se releva et Balthus écarquilla les yeux en le reconnaissant
«M'enfin... Ignatz???» ce n'était pas possible! Il était mort lorsque Sin avait attaqué Porto Kilika il y deux ou trois ans!!
«Balthus?? Où suis-je?» alors celle là, c'était la meilleure! Ils venaient d'assister à une résurrection en direct! Balthus l'aida à se remettre debout, Ignatz était le jeune frère de Raphaël, quand on imagine l'ancien gardien d'Hapi qui est tout simplement énorme en comparaison de son jeune frère qui était une vraie crevette, c'était bizarre... mais d'un autre côté, quand on voyait Ashe à côté de Balthus, c'était pas mieux

«Ben... t'es dans l'Au-Delà... Ignatz... t'étais... mort...» il se tourna alors vers Aaron qui devait être tout aussi abasourdi que lui «Sin a attaqué Porto Kilika il y a quelques années et tu as été tué.»
«Hein? Qu'est-ce que tu racontes? Je suis là et bien vivant!» le colosse se sentait mal sur le coup, on fait comment pour expliquer à un mort qui n'est pas mort? Il se tourna une nouvelle fois vers le prêtre en espérant de l'aide...

«Il... il faut que je prévienne ton frère pour qu'il vienne te chercher. Il vit à Bevelle maintenant, c'est pas loin...»
«Donc là on est à Guadosalam? Cool, j'étais jamais venu!» son innocence et son sang froid l'étonnaient toujours autant. Ignatz était quelqu'un d'intelligent, il aurait surement pu faire de grandes choses... enfin du coup il allait pouvoir. Le jeune homme épousseta sa tenue, c'était probablement la même que celle qu'il portait ce jour-là. Balthus n'était pas présent à l'époque de l'attaque, il était venu juste après pour s'assurer que sa mère allait bien. Il arrivait à peine au niveau des épaules des deux grandes perches présentes, sa tenue était dans les tons verts et bruns et il portait un arc avec un carquois dans son dos... il était armé à l'époque? Peut être qu'il s'entraînait remarque... c'était une possibilité.

«Euh... bon on va aller à l'auberge là et je vais demander à envoyer un message à Raphaël... et on va manger un truc aussi.»
«Oh!! Je pourrai goûter à une spécialité locale du coup!»
«Oui oui...» c'était un truc de fou...

Malgré l’apparence idyllique du lieu, l’Au-Delà n’en restait pas moins l’endroit où les défunts revenaient à la vie depuis la fameuse fusion des mondes. Alors oui, les fleurs et les cascades attiraient forcément le regard du jeune prêtre – qui s’émerveillait devant chaque nouvelle chose depuis qu’il avait quitté Macalania – mais la réalité de la situation ramena rapidement son esprit sur la terre ferme. Balthus, quant à lui, semblait vouloir profiter de l’occasion pour revoir un être qui lui était cher, peut-être. Il s’approcha donc des miroirs qui permettaient de revoir les défunts grâce aux furolucioles qui contenaient leurs souvenirs, mais son unique tentative s’avérait être un échec.

« Peut-être qu’il y a une manière particulière de procéder, en effet… Hélas, je ne peux vous aider sur ce sujet. »

Répondit le prêtre en haussant les épaules. Même s’il avait voulu aider à Balthus en essayant à son tour, Aaron n’avait aucun défunt à « appeler ». Balthus ne chercha pas à insister davantage et tous les deux prirent la direction de la sortie lorsque soudain, un étrange bruit les fit se retourner en direction des mystérieux miroirs. Une silhouette qui n’était pas là auparavant venait d’apparaître et traversa le verre pour sortir littéralement du miroir ! Aaron amena ses deux mains à la bouche comme pour cacher sa stupeur tandis que le colosse bondit sur ses deux jambes pour foncer vers la personne qui perdait l’équilibre, et le rattraper. Encore plus étonnant, les deux hommes semblaient se connaître ! Naturellement, Aaron effectua le salut de Yevon en observant leurs retrouvailles.

Le jeune homme nouvellement arrivé était blond lui aussi, mais bien plus petit que le prêtre. Il portait de petites lunettes rondes qu’il venait d’ailleurs de remettre sur son nez, et semblait surpris d’apprendre qu’il était « mort » et qu’il venait de revenir à la vie à Guadosalam. Balthus cherchait visiblement de l’aide du regard auprès d’Aaron mais ce dernier était tout aussi abasourdi que lui, les mots ne voulaient simplement pas sortir de sa bouche. Finalement, après quelques minutes où le jeune garçon reprit totalement ses esprits, le colosse lui proposa pour commencer d’aller manger quelque chose à l’auberge de Guadosalam. Il allait également pouvoir envoyer un message à son frère Raphaël qui vivait aujourd’hui à Bevelle, mais ce serait étonnant que cet homme croit Balthus sur parole à la lecture d’une simple lettre, non ? Enfin, c’est une histoire tellement dingue… Le colosse accompagna le jeune homme vers la sortie de l’Au-Delà et, lorsqu’ils passèrent devant Aaron, le petit blondinet s’adressa à lui.

« - Bonjour !
- Oh, euh… Bonjour ! Pardon, je vous dévisage du regard… C’est que, c’est la première fois que je vois… Enfin, je m’appelle Aaron, et la boule de poils que vous voyez là, c’est Mokona.
- Enchanté, moi c’est Ignatz ! Vous êtes des amis de Balthus ?
- Hum, quelque chose comme ça, je pense ? »

Après toutes ces drôles d’aventures qu’ils avaient vécu ces derniers jours, ça avait certainement créé des liens entre eux. Il n’avait jamais vraiment réfléchi à cette relation plus que ça mais, en effet, on pouvait dire que Balthus était la seule personne avec qui il s’entendait bien. Peut-être que c’était ça que d’être des amis ? Bon, le terme lui paraissait un peu fort ou prématuré pour le moment, mais qui sait. L’autre boule de poils se mit à sautiller sur son épaule.

« Mokona est l’ami de tout le monde ! »

Il ne pouvait pas s’empêcher de se mettre en avant, celui-là ! Cela ne manqua pas de faire rire Ignatz en tout cas, qui ne semblait pas plus perturbé que ça par son retour dans le monde des vivants… Enfin, peut-être était-il encore dans le déni d’avoir été tué… Ce devait être bizarre aussi pour lui que d’accepter l’idée qu’il ait pu revenir à la vie. En principe, quand on est mort, on le reste…

Sortant tous les quatre de l’Au-Delà, ils se dirigèrent vers l’étage le plus bas de la ville où se trouvait l’auberge. Elle n’était pas bien grande mais offrait le gîte, et surtout, le couvert. Tandis que Balthus s’assurait que tout allait bien pour son ami, Aaron se dirigea vers l’aubergiste et lui demanda s’il était possible d’avoir une table pour quatre personnes. Sans attendre, il acquiesça et s’empressa d’en dresser une. Aaron fit signe au colosse de le rejoindre et il s’installa sur une chaise, Mokona sur la table pour être au plus près de la future assiette. Le prêtre attendit que les deux hommes s’assoient également pour leur chuchoter.

« Il vaudrait peut-être mieux attendre d’être sortis de Guadosalam pour parler de tout ça… Même si les habitants de la ville doivent être habitués depuis le temps, inutile d’attirer l’attention sur le pauvre Ignatz, ne pensez-vous pas ? »

Lui-même n’avait pas l’air d’avoir compris ce qu’il se passait, alors ce n’était peut-être pas la peine que des gens s’en mêlent et ne l’assaillent de questions en tout genre ? L’aubergiste ne tarda pas à revenir avec quatre petits livrets pour le menu qu’il distribua – mais fut étonné de voir une peluche en guise de quatrième personne. Il le fut d’autant plus lorsqu’elle se mit à parler !

« Mokona va vous prendre une groooosse assiette de Sahuagin, s’il vous plaît, Puu !! »

Il avait faim, apparemment !

Spoiler:

C'était une chose de savoir que des gens revenaient à la vie avec l'Au-Delà, ça en était une autre que de le vivre en direct. Balthus n'arrivait pas à comprendre ce qui lui arrivait, et s'il avait cherché de l'aide auprès d'Aaron, c'était raté car le jeune mage paraissait tout aussi déstabilisé que lui.

La priorité, c'était de prévenir Raphaël. Le colosse allait être complètement fou d'apprendre la nouvelle, mais c'était de son frère dont il s'agissait alors euh... il se débrouillerait.

Si au début, Ignatz paraissait aussi perdu, il semblait reprendre ses esprits peu à peu et se rendit compte des autres personnes autour de lui, y compris Mokona.
«Je suis son garde du corps, mais ouais, c'est un pote maintenant...» reprit plus naturellement le colosse, il n'aimait pas trop tourner autour du pot, ils avaient déjà discuté de leur vie et d'une certaine manière, chacun avait déjà sauvé la vie de l'autre donc oui, il y avait quand même un peu plus qu'une histoire de boulot «et Mokona... c'est Mokona... me demande pas de t'expliquer.»
«Il est mignon!» Ignatz semblait être très intéressé par la peluche, mais Balthus savait pourquoi. Comme quoi, l'instinct reprenait vite le dessus, même après la mort! Le jeune homme admirait une œuvre à peindre...

Ils sortirent de l'Au-Delà et se dirigèrent vers l'auberge, alors que le jeune mage commandait un repas, Balthus attrapait du papier et un crayon et de son écriture maladroite et désordonnée, il parvint à écrire un message assez lisible à faire transmettre à Raphaël à Bevelle. Le colosse était dans l'équipe de bliztball de la ville et logeait donc dans un appartement là bas. Quand il revient, tout le monde était à table et attendait les assiettes, surtout Mokona. Aaron semblait vouloir se montrer discret sur la résurrection d'Ignatz, mais le grand brun afficha une mine déconfite

«Les gardes ont bien vu qu'on était que deux à entrer... enfin trois avec Mokona, et quatre à sortir. Et ils ont l'habitude. Je suis presque sûr qu'Ignatz doit déjà avoir été repéré...»
«Tu crois que ça va poser problème?» s'inquiéta le garçon
«Non, je ne pense pas. Je ne sais pas comment ça se passe pour les gens qui sortent... ils doivent bien faire une petite recherche quand même pour savoir qui tu es. Mais heureusement, t'es de Spira donc je suppose que ce sera plus facile pour eux. Et puis je te connais en plus, ça doit pas arriver souvent qu'un errant soit identifié tout de suite...» Ignatz se mit à rougir et avala sa salive de travers avant de se mettre à tousser violemment

«Je... je suis un errant???»
«Hein??? Ah non non pardon!!! Ma langue a fourché! Non! t'es bien vivant t'inquiètes!» enfin... il croyait? C'est vrai qu'il ne s'était jamais posé la question... est-ce que les gens qui sortent sont vraiment vivants? Comme s'il voulait s'en assurer, le colosse tapota l'épaule du garçon du bout du doigt - oubliant qu'il l'avait carrément tenu dans ses bras quelques minutes plus tôt - et se rendit compte qu'un mal de tête commençait à pointer au milieu de son front

«Euh... écoute honnêtement Ignatz, je... je sais pas. Peut-être qu'on pourrait essayer de rencontrer Maître Seymour pour qu'il nous explique? Après tout, il est sorti de l'Au-Delà lui aussi...»
«Maître Seymour était mort???» ah ben oui... il est mort avant toutes ces histoires lui! Balthus se rendit compte qu'il y avait beaucoup plus de choses qu'il imaginait à raconter...
«Alors tu sais... t'es mort pendant environs trois ans... il s'est passé pleins de choses et je pense pas être le mieux placé pour les raconter.. tu demanderas à Raphaël quand on le verra à Bevelle?»
«Oh la la... je sens que je vais avoir du mal... en tout cas, c'est la première fois que je viens à Guadosalam du coup...» ouf, il changeait de sujet, et son regard se porta sur son environnement, une fois de plus, Balthus voyait l'artiste en train d'imaginer sa prochaine toile. C'était fascinant de voir à quel point Ignatz s'émerveillait de tout. Il regarda d'ailleurs Mokona à nouveau, mais ne semblait pas vouloir poser de questions à son sujet, mais ses yeux brillaient.

«Ah, attends!» il se leva et alla voir l'aubergiste pour lui demander des feuilles et un crayon, il fallut quelques minutes pour qu'il trouve tout ça et Balthus revint pour les tendre au jeune homme «tiens.. je sens que t'as envie de dessiner Mokona.»
«Ooh! merci !! Je peux?» demanda t'il quand même à la peluche pour avoir son autorisation, il semblait avoir compris qu'elle avait sa conscience propre et qu'il n'avait donc pas à demander à Aaron, vraiment incroyable ce gosse.

Il se mit tout de suite à l'ouvrage en attendant les assiettes et au moins, les questions avaient arrêté. Le colosse se tourna vers le mage en semblant reprendre des couleurs, comme si son cœur s'était arrêté de battre plusieurs minutes.

«Je pense que nous devrions demander un entretien auprès de Maître Seymour... au début c'était juste pour visiter, mais je pense que lui demander de l'aide pour guider une âme sortie de l'Au-Delà... il devrait être d'accord non? Ça fait partie du rôle de Maître non?»

Les assiettes arrivaient, Ignatz eut du mal à poser ses feuilles pour manger, surtout que voir Mokona se jeter sur son assiette semblait lui donner envie de faire d'autres croquis tout de suite!!  

Le quatuor s’était donc installé à l’auberge de Guadosalam afin d’y manger quelque chose pour que chacun puisse reprendre des forces, Ignatz en premier. Le prêtre ignorait quel effet cela faisait de revenir du monde des morts mais il s’imaginait que l’estomac devait être bien vide ! Pour Mokona, vide ou pas vide, il avait toujours faim, lui ! Et de toute façon, il était dans les environ de midi donc ce n’était pas gênant de manger quelque chose. Ils commencèrent donc à s’installer à une table pour quatre mais Balthus ne les rejoignit qu’un peu plus tard, certainement avait-il fait le nécessaire pour rédiger sa lettre qu’il comptait envoyer au frère d’Ignatz. Lorsqu’il s’assit à son tour, Aaron lui chuchota ses craintes concernant l’identité du jeune homme et du fait de ne pas vouloir éveiller les soupçons, mais le colosse eut une réponse assez logique malgré tout, à savoir que les gardes avaient bien dû se rendre compte qu’ils étaient quatre à sortir de l’Au-Delà. Et puis, ils devaient avoir l’habitude maintenant. Aaron se racla donc la gorge et parla sur un ton plus normal.

« Oui, vous avez raison, c’est vrai. Je pensais ça parce que je dois être plus surpris qu’eux, j’imagine ! »

C’est vrai que ce n’était pas quelque chose de facile à avaler, surtout quand c’est la première fois que ça vous arrive. Autant, voir des errants entourés de furolucioles arrivait, autant, voir un mort revenir à la vie ne s’était jamais produit sur Spira. Mais bref, il valait peut-être mieux éviter de trop insister sur ce sujet ou le jeune garçon allait se sentir mal à l’aise que l’on parle de lui en permanence ! Surtout qu’il comprenait à peine ce qu’il se passait, à en juger par ses réactions lorsque Balthus s’empêtrait dans ses explications confuses. Cela ne manqua pas de faire rire le prêtre d’ailleurs, qui retrouvait bien là le Balthus maladroit qu’il avait rencontré au tout début de leur périple. Finalement, Ignatz lui-même changea de sujet et Balthus en profita pour aller chercher une feuille et un crayon au jeune garçon. Ce dernier s’empressa alors de demander l’autorisation à Mokona s’il pouvait le dessiner.

« Mokona serait ho-no-ré d’être votre muse ! »

Répondit-il sur un ton plus grave tout en bombant le torse. Ça y est, on s’intéressait à lui alors il ne pouvait s’empêcher de faire son show. D’un coup, il avait même oublié sa faim ! La bestiole se positionna donc au milieu de la table et prit la pose. D’ailleurs, il se montra étonnamment doué à l’ouvrage !

« - Dis donc Mokona, tu ne bouges pas d’un poil !
- C’est l’une des 108 techniques secrètes de Mokona ! »

Ah oui, les fameuses… Aaron aurait presque pu commencer à les lister s’il ne s’était pas soudainement senti pris d’une flemmingite aigüe rien que d’y penser. Qu’importe, Balthus lui adressa alors la parole en profitant qu’Ignatz soit occupé pour lui proposer de demander une rencontre avec Maître Seymour, vis-à-vis de la nouvelle situation.

« Je suis d’accord. Là, au moins, notre demande aura un véritable intérêt plus que de la simple curiosité. Et puis… Il jeta un coup d’œil au peintre qui semblait s’extasier sur sa toile. Si ça peut rassurer votre ami, je ne dis pas non. Je ne peux imaginer ce qu’il doit ressentir au fond de lui. »

Aaron s’était pris de compassion pour le jeune garçon qui, visiblement, avait quitté ce monde à un âge trop jeune sans s’en rendre compte et qui, aujourd’hui, devait admettre qu’il était mort mais qu’il était revenu à la vie ensuite. C’était déjà pas facile à envisager de l’extérieur, alors le vivre soi-même… Et puis, c’était peut-être son caractère à toujours vouloir aider les autres qui poussait Aaron à agir de la sorte, qui sait.

Quoi qu’il en soit, le serveur ne tarda pas à revenir avec la commande de chacun. Aaron et Balthus commencèrent à manger et l’odeur du repas rappela à Mokona ses priorités. Il se jeta donc sur la nourriture, ce qui semblait donner encore plus d’inspiration à l’artiste ! Aaron se mit à rire de la scène mais laissa faire Ignatz qui n’avait peut-être pas si faim que ça, finalement.
Lorsque le repas fut fini, Aaron se leva le premier pour aller régler la note de tout le monde – cela lui faisait plaisir – puis revint voir le groupe. Il était temps maintenant de passer aux choses sérieuses et de tenter d’avoir une audience avec Maître Seymour. Rien n’était garanti mais il allait falloir tenter le coup ! Ils sortirent donc de l’auberge et se dirigèrent vers le centre de la place où se dressait le manoir en question. Devant l’entrée étaient postés deux gardes et Aaron se présenta aussitôt à eux.

« Bonjour messieurs. Mon nom est Aaron, prêtre du temple de Macalania. Et voici mes compagnons de voyage. Nous aurions souhaité rencontrer Maître Seymour afin de lui demander de l’aide concernant notre ami ici présent. Voyez-vous… Il est revenu il n’y a pas si longtemps et nous nous disions qu’il aurait pu nous apporter une aide précieuse ? »

Il espérait que de s’être présenté comme étant un prêtre de Macalania allait peser dans la balance pour obtenir une audience auprès de Maître Seymour. Maintenant, il ne restait plus qu’à croiser les doigts…

C'était vraiment perturbant de se retrouver là, avec Ignatz qui se tenait là avec son papier et son crayon à dessiner Mokona qui prenait la pause. Presque irréel en fait, et Balthus se demandait vraiment comment Raphaël allait réagir quand il allait le retrouver. Surement allait-il fondre en larmes - Raphaël était le genre à pleurer facilement - mais c'était difficile quand même d'imaginer vraiment sa réaction.

La peluche était apparemment aux anges d'être la muse du jeune garçon qui montrait un véritable talent au dessin, jouant sur les ombres pour mettre en valeur les longues oreilles et s'attardant sur la gemme sur son front
«Tu es vraiment très beau Mokona! C'est un honneur de pouvoir te dessiner!» y'avait surement pas mieux pour le rendre heureux celui-là, à part peut être la nourriture qui arrivait après.

Ils avaient décidé d'aller voir Seymour, ils espéraient qu'il pourrait leur apporter quelques réponses sur ce qu'il fallait faire avec Ignatz, tout le monde semblait approuver, bien que le jeune garçon était très impressionné à l'idée qu'il allait rencontrer le grand maître!

Après le repas, ils se mirent donc en route, le garçon avait plié soigneusement le papier sur son dessin inachevé de Mokona, espérant avoir l'occasion de le finir avant que leur route ne se sépare, puis ils se rendirent devant le manoir, tout le monde fit le salut de Yevon derrière Aaron. Les gardes hochèrent de la tête et visiblement, ils n'allaient pas se faire envoyer bouler. Le fait que le jeune homme soit un prêtre de Yevon devait avoir fait son petit effet, et ils furent tous soulagés de voir qu'ils allaient être reçus.

Balthus avait le cœur qui battait fort dans sa poitrine, la dernière fois qu'il avait vu le grand maître, il n'était qu'un enfant mais qui faisait presque sa taille! Il se demandait s'il se souviendrait de lui?

Ils avancèrent dans le grand manoir, on voyait les servants s'affairer un peu partout avec des valises, Seymour était sur le départ. Lorsqu'il apparut de son balcon, le colosse se redressa droit comme un i, comme s'il se mettait au garde à vous, et Ignatz eut à peu près la même réaction, ce qui devait être assez drôle au premier abord! Ils firent presque en même temps le salut de Yevon mais ne dirent pas un mot puisque le maître ne parlait qu'à Aaron jusqu'à ce que finalement il se tourne vers lui.

«Oui, Maître. Je suis Balthus, fils de l'invokeur Albrecht et je suis son garde du corps.» Seymour était descendu de son balcon et était désormais au même niveau qu'eux, le colosse essayait de se faire tout petit en restant un peu incliné car il venait de réaliser que maintenant, il était bien plus grand que le maître et il ne voulait pas le vexer. Ignatz préférait ne rien dire pour le moment, il essayait visiblement de se rendre invisible, trop intimidé

«Et voici Ignatz, un jeune garçon originaire de Kilika... il.. il a été tué par Sin lors de l'attaque de Porto Kilika il y a quelques années et il vient juste de sortir de l'Au-Delà.» le garçon donna l'impression d'avoir été piqué par une abeille et il se redressa d'un coup avant de s'incliner si bas que son nez aurait pu toucher le sol
«J..je. b...bonjour Maître.. C'est un hon.honneur... p..pardon de vous déranger..» Balthus dut se retenir de rire et posa simplement une main sur l'épaule du jeune homme avant de laisser Aaron reprendre la relève, il valait mieux le laisser parler.

Il était toujours intimidant de demander une audience à une personne de notoriété publique, encore plus lorsqu’il s’agissait d’un Maître de Yevon. Alors quand Aaron se présenta aux deux gardes qui gardaient l’entrée du manoir, une part de lui ne put s’empêcher de penser qu’ils refuseraient d’accéder à leur requête. Néanmoins, l’un des deux hommes s’engouffra à l’intérieur et ne tarda pas à revenir les voir avec la bonne nouvelle qu’ils voulaient tous entendre : Maître Seymour pouvait les recevoir quelques minutes. Ce dernier s’apprêtait en effet à partir en voyage auprès des différents temples de Spira. Et bien, quelques minutes, c’était déjà merveilleux ! Le quatuor se dépêcha donc de rentrer à l’intérieur pour ne pas perdre une seconde de plus.

Tous étaient un peu impressionnés à l’idée de rencontrer Maître Seymour, à part peut-être Mokona qui se fichait pas mal des conventions sociales et de l’importance que ses interlocuteurs pouvaient avoir dans la société. Aaron n’avait pas revu le Maître depuis son dernier passage… mortel au temple de Macalania, pour Balthus, cela remontait à bien plus longtemps encore, à l’époque de son pèlerinage avec son père. Quant à Ignatz, cela devait être la première fois, à en juger par ses légers tremblements qui laissaient transparaître son stress. Alors que le prêtre scrutait le hall dans lequel il se trouvait, une voix distinctive le salua par son nom en haut des deux escaliers qui menaient à un petit balcon. Voilà qu’il se tenait là, en chair et en os : Maître Seymour Guado.

« C’est un honneur, Maître Seymour. »

Rétorqua le prêtre en effectuant le salut de Yevon à son tour. Alors que l’hybride descendit les marches pour les rejoindre, un Guado leur tendit un plateau sur lequel se trouvaient quelques breuvages colorés. Par politesse – et un peu par gourmandise – Aaron se servit mais attendit un peu avant d’en prendre une première gorgée. Maître Seymour se mit alors à leur niveau et commença la conversation, en lui demandant notamment si le trajet s’était bien passé et comment se portait le temple de Macalania.

« Le trajet fut éprouvant pour ne pas vous mentir, mais il serait déplacé de ma part de m’en plaindre, ne serait-ce que par respect pour tous ces Invokeurs qui ont vécu bien pire lors de leurs pèlerinages. Son regard se posa sur Balthus, lui qui avait d’ailleurs pris part à l’un de ces voyages par le passé. Le temple se porte bien. Je suis persuadé que votre visite ravira au plus haut point mes confrères. »

Aaron savait faire preuve de diplomatie lorsqu’il le fallait en usant d’un langage plus soutenu et flatteur. En effet, il n’était pas dans leur intérêt de se mettre à dos Maître Seymour, et il était préférable qu’il mette de côté ses a priori sur sa personne pour l’instant. Balthus se chargea donc de se présenter à son tour, en prenant bien soin de mentionner le nom de son père. Après tout, peut-être le reconnaitrait-il ? Continuant dans sa lancée, il présenta également le jeune Ignatz qui semblait tout troublé par la situation, ce qui était assez drôle, il fallait le reconnaître. Sa voix était toute tremblotante lorsqu’il s’adressait à cet homme, mais à côté de ça, il ne réagissait à peine à l’idée d’être revenu du monde des morts ! A ce propos, Aaron comprit qu’il était temps d’aborder le sujet et reprit la suite de Balthus.

« La situation est assez inédite pour nous trois… Nous nous sommes donc dit que, peut-être, vous pourriez nous aider à guider ce pauvre jeune homme sortant tout juste de l’Au-delà ? Vous avez dû être témoin d’énormément de situations similaires, et vous-même avez vécu… Enfin… »

C’était délicat de dire ouvertement à un Maître qu’il était revenu du monde des morts comme ça, comme si de rien n’était. Aaron ignorait si Seymour s’en offusquerait ou si, au contraire, il s’en moquerait complètement. Toujours était-il qu’il espérait qu’il puisse les aider à rassurer Ignatz et peut-être à le conseiller sur la marche à suivre maintenant que la vie lui avait donné une seconde chance. Dans un dernier regard vers Balthus, le prêtre attendit alors la réponse du Maître, tandis que Mokona alla se cacher dans la grande capuche du blondinet. Il était étonnamment silencieux et ne semblait pas apprécier la présence du Guado… Ce dernier s’était pourtant montré courtois jusque-là ?

Revoir le Maître Guado en personne avait vraiment quelque chose d'impressionnant, même pour Balthus. Le jeune homme était évidemment déçu que le grand maître ne se souvienne pas de lui, mais il avait du rencontrer tellement de personnes dans sa vie que ce n'était pas étonnant non plus. Seul son égo était un chouilla vexé. Mais au moins se souvenait-il de son père. Ou peut être juste que le terme invokeur lui suffisait pour se dire qu'il le connaissait et qu'il agissait par simple politesse.

«Il va bien. Il a ouvert une entreprise de fabrication de navires, mais il est surtout devenu enseignant en Histoire de Spira, à Luca. Cette reconversion semble lui plaire. S'il avait su que je devais vous rencontrer, il m'aurait surement confié un cadeau... mais je sais qu'il vous présenterait ses plus sincères salutations.» la société lui permettait de conserver un train de vie suffisant pour que son épouse lui fiche la paix, et le fait d'enseigner le rendait simplement heureux.

Le colosse expliqua rapidement la situation, aidé  d'Aaron pour les formes, Ignatz était terrorisé de rencontrer une si grande personnalité, mais le maître agit avec une grande bienveillance, allant même jusqu'à parler d'un destin fabuleux qui expliquerait pourquoi il était revenu à la vie. Balthus posa sa main sur l'épaule du garçon avec un sourire doux
«Tu es un grand artiste, Ignatz. Qui sait si Yevon n'a pas voulu que tu reviennes pour que ce nouveau monde découvre ton talent!»
«Tu.. tu exagères Balthus, je ne suis pas si...» mais il se tut. Le guerrier était soulagé des paroles de Seymour, celui-ci poursuivit par rapport aux autres mondes, ce sujet était difficile à comprendre pour n'importe qui, et visiblement Asran n'était pas d'accord avec lui sur ce point.

«Je suppose qu'on ne peut pas toujours être d'accord sur tout.. mais ne vous en faites pas, nous ne répéterons pas vos paroles, cela va de soit.» on sentait le profond respect que pouvait avoir Balthus pour cet homme, même si des rumeurs horribles avaient couru sur lui, il n'avait jamais voulu les croire. Le destin de cet homme métisse et persécuté qui devient un grand Maître avait de quoi susciter l'admiration de tous.

Il était temps d'écourter la conversation, au moins savaient-ils ce qu'ils devaient faire maintenant.
«Le frère d'Ignatz est à Bevelle, nous allons nous y rendre afin de le retrouver et nous en profiterons pour passer au temple pour l'identifier. Nous avons aussi une halte à faire à Macalania, nous aurons de quoi prévenir l'église.»

Il refit le salut de Yevon, Ignatz l'imita. De son côté, il ne souhaitait pas déranger le grand maître d'avantage, mais peut-être qu'Aaron avait encore quelque chose à lui demander? Sinon, ils pourraient retourner à l'auberge tranquillement.

L’on disait par le passé que le charisme de Maître Seymour Guado était si puissant que sa simple présence suffisait parfois à troubler ses interlocuteurs, ce qui lui permettait certainement d’en tirer profit. Aujourd’hui encore cette prestance transparaissait, et le jeune Ignatz n’y était pas indifférent à en juger par son comportement soudainement timide et balbutiant. Aaron n’avait pas eu l’occasion de s’en rendre compte lorsqu’il avait aperçu le maître au temple de Macalania, juste avant son décès. Mais cette rencontre suffisait pour lui confirmer que ces dires étaient fondés. Il y avait quelque chose de malaisant dans son discours et sa gestuelle, un subtil mélange de fraternité et de supériorité. C’était difficile à décrire mais légèrement perceptible malgré tout. Pas étonnant que Mokona soit allé se cacher dans la capuche…

Balthus, quant à lui, ne semblait pas se préoccuper de cela. Il devait être tellement fier de pouvoir parler à nouveau à Maître Seymour qu’il n’en voyait pas toutes ces subtilités. Après tout, il n’y avait rien d’étonnant à cela puisque le colosse s’était toujours montré très fidèle à la religion. Pour lui, ce devait donc être un véritable honneur que de pouvoir s’adresser à cette personne. Il en profita donc pour lui répondre et donner des nouvelles de son père, l’ex-Invokeur Albrecht. Aaron se montra attentif à ses propos, il était assez curieux de nature pour garder toutes ces informations dans un coin de sa tête. Et puis, ça lui permettait d’établir un portrait plus large de la famille de Balthus, donc c’était toujours bon à prendre.

Arriva alors le moment d’aborder le sujet qui les avait amenés ici : le retour à la vie d’Ignatz. Le colosse et le prêtre tentèrent d’expliquer la situation au maître, qui prit directement les choses en mains en essayant de rassurer le jeune homme. Ses propos se voulaient bienveillants mais surtout très fortement rattachés à Yevon, comme si cette situation découlait directement des prières des fidèles. Aaron avait beau prêcher la parole de Yevon, il ne pensait pas que la fusion des mondes pouvaient avoir un quelconque rapport à la religion de Spira. Non, pour lui, d’autres forces étaient impliquées dans cette affaire, car pourquoi Yevon aurait récompensé ses fidèles en apportant trois nouveaux mondes autour de Spira ? Cela n’avait aucun sens. D’autant que Spira avait tenu longtemps pour responsable Lady Yuna en voyant cette situation comme un malheur plutôt qu’une bénédiction… Quoi qu’il en soit, le prêtre garda son opinion pour lui et se contenta d’écouter les propos du maître.

Lorsque le Guado demanda au groupe de prétendre qu’il n’avait rien dit sur son supérieur Monseigneur Asran, Balthus s’empressa de lui répondre qu’ils ne répèteraient pas ses paroles. Aaron se contenta d’acquiescer d’un signe de tête. La conversation était sur le point de se terminer et, par politesse certainement, Maître Seymour leur demanda s’ils avaient d’autres questions à lui poser. Aaron jeta un rapide coup d’œil à Balthus et Ignatz avant de répondre à son tour au Maître de Yevon.

« Vous nous avez apporté toute l’aide dont nous avions besoin, Maître Seymour. Et pour cela, nous vous en remercions. Grâce à vous, nous allons nous diriger vers le prochain temple sur notre route pour régler ces détails administratifs. »

Il but d’une traite la boisson qu’il avait prise au début de leur entrevue et déposa le verre vide sur le plateau en argent qu’un des serviteurs tenait encore dans ses mains. D’autres serviteurs s’affairaient à descendre les nombreux bagages du maître en prévision de son départ. Aaron jeta alors son regard dans celui du Guado – ils étaient à peu près à la même hauteur.

« Nous vous souhaitons donc un bon « pèlerinage », Maître Seymour. Puisse la Foi de Yevon guider vos pas. »

Pour la première fois de sa vie, Aaron eut un léger pincement au cœur en prononçant ces mots car il ne les pensait absolument pas... Afin de ne pas trahir ses émotions, il s’empressa d’effectuer à son tour le salut de Yevon et de tourner les talons pour sortir du manoir. Mokona sortit sa tête de la capuche lorsqu’ils arrivèrent sur la place centrale de Guadosalam, et ce ne fut qu’une fois la porte refermée derrière eux qu’Aaron expira profondément, comme s’il était soulagé que cette entrevue soit terminée.

« Hyuuu… Et bien, nous savons au moins ce que nous devons faire, à présent ! Cela ne change pas notre programme finalement, puisque nous devions rendre visite aux temples dans tous les cas. »

C’était au moins une bonne nouvelle, en soi, bien qu’ils n’étaient pas à un ou deux détours près. Le regard du prêtre se porta alors sur le jeune artiste qui semblait encore tout chamboulé par cette rencontre et, sûrement aussi, par les propos du maître. Aaron s’approcha donc de lui et se pencha un peu pour se mettre à sa hauteur, comme s’il s’adressait à un enfant.

« - Comment te sens-tu, Ignatz ? C’est normal si tu as l’impression que ta tête va exploser avec toutes ces questions qui doivent te turlupiner. Il leva son index droit au niveau de son visage et esquissa un très large sourire. On peut retourner un peu à l’auberge si tu veux, et tu pourras même terminer ton dessin de Mokona !
- Puu ! Puu ! »

La boule de poils bondit de la capuche pour se mettre sur la tête du prêtre et fit quelques poses pour essayer d’inspirer l’artiste. Si la scène pouvait également le faire rire un peu et oublier quelques instants ses petits tracas, c’était bon à prendre aussi. Aaron se redressa alors et se tourna légèrement vers Balthus, la main gauche posée sur sa hanche.

« Qu’en pensez-vous, Balthus ? On retourne à l’auberge ? Ou est-ce qu’on reprend la route ? J’ai cru entendre qu’il y avait un comptoir de Rin à mi-chemin dans la Plaine Foudroyée. N’aurions-nous pas le temps de l’atteindre avant la nuit si nous partions maintenant ? »

Non pas qu’il était pressé, mais il se disait qu’il valait mieux peut-être qu’Ignatz pense à autre chose plutôt que de passer le reste de la journée enfermé à l’auberge à ressasser ce qu’il venait d’entendre. Après, ils pouvaient aussi se poser un petit quart d’heure avant de reprendre la route, peut-être ?

Balthus était tellement content d'avoir eu l'occasion de rencontrer Seymour... bon en vrai, il aurait surement aimé qu'il se souvienne de lui mais tant pis, au moins avait-il pu lui parler un peu. Ils avaient maintenant quelques réponses, même si elles étaient un peu trop "pieuses" à son goût, sans l'avoir avoué, il rejoignait un peu Aaron sur le fait que Yevon ne devait pas avoir grand chose à voir là dedans, sinon seuls ceux de Spira reviendraient à la vie, et pas ceux des autres mondes qui ne le connaissaient pas.

Ils laissèrent donc le grand Maître, s'inclinant respectueusement à chaque pas ou presque. Ignatz n'arrivait pas à croire avoir eu l'occasion de le voir non plus et n'arrivait pas à aligner trois mots. Il s'accrochait à Balthus comme si sa vie en dépendait et il avait l'impression qu'il allait retourner dans l'Au-Delà aussi vite qu'il en était sorti. Une fois dehors, il posa ses mains sur ses genoux et prit une profonde bouffée d'air frais
«P.. par Yevon... je.. j'arrive pas à croire... il.. il était là, devant moi!! Et il.. il m'a parlé...»
«Ouaip.. m'enfin je crois pas que tu lui ais fait une super impression!» dit le colosse d'un air amusé. Il fit craquer sa nuque alors qu'Aaron proposait d'aller à l'auberge pour qu'il puisse dessiner Mokona, mais le jeune homme secoua la tête
«Non.. j'ai.. je suis trop secoué pour dessiner... désolé Mokona...» du coup, le jeune prêtre proposa plutôt de partir maintenant, quitte à dormir au milieu de la plaine foudroyée. Ignatz se tourna vers Balthus et hocha de la tête

«S'il te plaît, Balthus... je... j'aimerais revoir Raphaël... et je crois qu'une bonne douche froide me fera du bien aussi...»sous-entendu, la pluie de la plaine foudroyée. Le colosse hocha donc de la tête
«Ok, ok... on va chercher nos affaires à l'auberge et on file dans ce cas. Aaron, tu as besoin de faire des achats avant qu'on parte? La plaine foudroyée, ce serait peut être bien que t'aies une magie d'eau avec toi... on a gagné un peu de sous dernièrement, je peux t'aider un peu si besoin?» honnêtement, il ne pouvait compter que sur Aaron pour la magie, car lui, même en essayant, il aurait du mal à faire des attaques élémentaires. Avec les nouvelles gemmes, ce serait surement possible à force d'entraînement, mais pour le moment, il ne savait pas encore comment il pourrait s'en sortir.

«Je... je ne suis pas sûr de pouvoir vous être d'une grande aide de mon côté»
«Y'a quelques créatures volantes dans cette plaine, avec ton arc, tu devrais pouvoir les atteindre facilement... donc tu pourras aider quand même.» il est vrai qu'il était sorti avec son arc et son carquois, ce qui était étrange car il n'avait pas souvenir d'être mort avec? Encore l'un des rares mystères de cette résurrection.

Ils retournèrent donc rapidement vers l'auberge, attendant de voir si Aaron voudrait faire quelques achats pour prendre une gemme d'eau ou s'ils tenteraient l'aventure comme ça. Direction donc, la plaine foudroyée.

HRP:

Finalement, l’entrevue avec Maître Seymour ne s’était pas éternisée. Chacun avait pu s’exprimer – sauf peut-être Ignatz qui était le plus déstabilisé d’entre eux – et le Guado avait rempli son rôle en rassurant le jeune artiste quant à la situation qu’il vivait actuellement. La rencontre n’avait donc duré que quelques minutes et notre groupe tout comme le Maître de Yevon étaient retournés à leurs occupations. Qui sait, peut-être le recroiseraient-ils au Temple de Macalania ou celui de Bevelle ? Cela dit, Aaron n’était pas le plus pressé d’entre eux à l’idée de le revoir... Bref.

Le jeune Ignatz s’avérait bien perturbé par tout ça et le prêtre tenta de le distraire un peu en lui proposant de retourner à l’auberge pour continuer son dessin de Mokona. Mais hélas pour ce dernier, l’artiste n’était pas d’humeur à ça, ce qui pouvait se comprendre. La boule de poils laissa tomber ses deux oreilles le long de son petit corps rondouillard et moelleux tout en affichant une moue triste. Aaron lui tapota légèrement la tête accompagné d’un « Allons, allons » pour le réconforter puis le délogea de sur sa tête pour le remettre dans sa capuche – c’était tout de même l’endroit le plus pratique pour le transporter lorsqu’il ne souhaitait pas voler par lui-même. Le prêtre proposa ensuite au groupe de reprendre la route et Ignatz semblait partant pour cette idée, allant même jusqu’à supplier Balthus d’accéder à sa requête de retrouver son frère. A cela, Aaron ne put s’empêcher d’esquisser un visage peiné et compatissant mais, pour ne pas que l’atmosphère ne s’alourdisse davantage, reprit sur un ton dynamique.

« Yi-haa ! Alors en avant ! Le bras en l’air, il commença à se diriger vers la sortie de la ville lorsque Balthus lui demanda s’il voulait s’acheter une gemme pour acquérir une magie d’élément Eau, ce qui le freina net dans sa marche. Oula, oui ! Très bonne idée, Balthus ! »

Demi-tour, toute ! La grande perche se frotta l’arrière du crâne tout en se dirigeant vers la petite boutique. Il n’avait pas besoin de retourner à l’auberge pour sa part puisqu’il avait déjà rassemblé toutes ses affaires sur lui, aussi indiqua-t-il au colosse d’y aller avec Ignatz le temps qu’il fasse ses petites emplettes. De toutes façons, l’un comme l’autre n’allait pas y passer trois heures. Aaron s’approcha donc du vendeur et lui acheta un Béryl, puis sortit du magasin. En attendant que les deux autres ne le rejoignent, il regarda la pierre précieuse fraîchement acquise dans l’une de ses mains et ferma les yeux pour se concentrer. Comme la dernière fois au Sélénos, il sentit un léger picotement dans la paume de sa main alors que l’énergie de la pierre se trouvait absorbée par son corps. C’était assez simple de s’imprégner du pouvoir des gemmes, finalement ! Pour le reste, il tenterait de se souvenir de comment faire appel à la magie H2O, mais cela ne devrait pas être très compliqué pour un mage comme lui.

Finalement, Balthus et Ignatz ne tardèrent pas à le rejoindre et, lorsque tout le monde confirma qu’ils étaient fin prêts à partir, ils empruntèrent un léger tunnel qui débouchait non loin de là sur une vaste plaine grisonnante, accablée d’une pluie incessante et d’éclairs illuminant le ciel nuageux. Ainsi donc s’étendait devant eux la célèbre Plaine Foudroyée. Le long du chemin se dressaient fièrement des tours paratonnerres qui captaient l’orage pour ne pas que les voyageurs soient foudroyés sur place. Le prêtre referma un peu plus son manteau au niveau du col et eut un léger frisson lorsqu’un énième éclair transperça le ciel non loin d’eux.

« Cet endroit porte vraiment bien son nom… Bon, ça ira pour vous deux ? »

S’il ne se faisait pas trop de souci pour Balthus qui avait déjà dû pratiquer ce lieu lors du pèlerinage de son père, il s’inquiétait un peu plus pour Ignatz qui n’était pas au mieux de sa forme, disons-le clairement. Aaron s’adressa alors directement à lui lorsque celui-ci s’excusa par avance de ne pas leur être d’une grande aide au combat.

« - Tu m’as l’air bien équipé avec ton arc et tes flèches, pourtant ! Mais si tu ne le sens pas, rien ne t’obligera à prendre part au combat. D’accord ? A ce moment-là, Aaron tourna son regard vers Balthus comme pour s’assurer que celui-ci partagerait son opinion. Tu pourras toujours te mettre à l’abri un peu plus loin et tenir compagnie à Mokona ! Il a beau disposer de 108 techniques secrètes, il ne nous a jamais vraiment aidé en combat de toutes façons…
- Meh ! »

Trèves de taquineries, il était maintenant temps d’avancer s’ils ne voulaient pas se retrouver à marcher en pleine nuit entre les tours paratonnerres… Aaron enfila sa capuche – avec Mokona encore dessous mais au niveau de son épaule désormais – et serra son sceptre un peu plus fort avant de s’élancer vers la plaine. L’ambiance était assez morose, entre le décor sinistre pour commencer et le silence pesant qui s’était installé dans le groupe. Chacun était finalement occupé par des pensées diverses, et Aaron jugea bon d’instaurer une petite conversation, histoire de passer le temps.

« Dis-moi, Ignatz, quel genre de personne est ton frère, Raphaël ? Tu sais ce qu’il fait à Bevelle ? »

Pas sûr que le jeune artiste ait tous les éléments de réponse du fait qu’il avait un retard de quelques années sur la vie de son frère, mais Balthus pourrait compléter au pire ?

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Le duo se dirige vers de nouvelles aventures électriques!