Bevelle - An IV - Fin d'année: un interrogatoire en bonne et due forme!

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Les quartiers de l'Inquisition... dans les sous-sols du Temple de Bevelle, bien en dessous des anciens locaux de la Néo ShinRa qui n'étaient désormais plus que ruines et cendres, une toute petite créature attendait patiemment dans une cellule son jugement. Elle savait que personne ne viendrait la chercher, elle savait que personne ne viendrait la sauver. Elle avait choisi de se rendre, jugeant que de toute manière, elle n'avait plus grand chose à perdre désormais. Deux sorcières ne devaient normalement pas co-exister, il n'en naissait qu'une par génération, chacune transmettant ses pouvoirs à la suivante avant de mourir... mais un petit bond du destin en avait décidé autrement et de nombreuses sorcières devaient désormais survivre, ensembles.

C'était dangereux, mais Ibarrie avait toujours su que tôt ou tard, elle retournerait dans l'Au-Delà. Alors... quitte à mourir, autant que ses pouvoirs n'aillent pas forcément à son assassin.

Les pieds et mains menottés, elle pouvait tout de même marcher un peu, mais les soldats avaient tout mis en œuvre pour qu'elle ne puisse user de sa super vitesse pour s'échapper. De toute façon, pas comme si elle en avait envie. Elle se contentait d'attendre, attendre que le Temple se remette de ses émotions, de ses attaques, soigne ses soldats blessés, et que la Néo ShinRa déménage aussi. Elle avait cru comprendre qu'Asran ne souhaitait plus que l'organisation demeure en ville, par sécurité.

«Hey le monstre? On te demande!» elle leva à peine la tête vers le soldat de l'inquisition. Ces types n'avaient rien à voir avec les moines de l'église, de ce qu'Ibarrie avait pu voir, ils étaient des rebuts de la société, des voyous qui avaient voué leur vie au crime, et qui se rachetaient comme ils pouvaient en faisant les basses besognes. Des chiens de guerre en quelque sorte, ceux qu'on envoie pour réaliser les tâches peu respectables de l'église, le mot respect, ils ne semblaient pas connaître, à peine connaissaient-ils la politesse vis à vis de leurs supérieurs.

«Bien.» elle se leva sans la moindre agressivité devant l'insulte, la porte de sa cellule s'ouvrit et le garde l'attrapa par les menottes qu'elle avait aux poignets sans ménagement. Elle manqua de trébucher à cause de celles à ses chevilles, puis il la força à arpenter les longs couloirs de l'Inquisition, un vrai labyrinthe où régnait une odeur de sueur et d'urine, de sang aussi et autres saletés... la génome n'osait imaginer ce qui devait vraiment se passer par ici, pour sûr que l'église devait faire comme si elle n'était au courant de rien.

Elle fut conduite un étage plus haut, là où la limite entre l'Inquisition et l'église rendait la zone plus sûre et plus respectable. Des petites pièces aménagées pour toutes sortes d'entretiens, ce qui avait été des bureaux parfois, des quartiers utilisés par les Grands Maîtres pour des réunions. Le garde appuya fortement sur son épaule pour qu'elle s'assoit sur une chaise qui crissa sous son poids, une grande table, un écran accroché au mur, une plante posée sur un petit meuble dans un coin.

«Bouge pas de là.» de toute façon, pas comme si elle pouvait aller quelque part. La génome haussa juste des épaules, et attendit. Normalement, le Seigneur Seymour aurait du l'interroger, mais il semblait avoir fort à faire, probablement que seul ce Fyodor serait finalement au rendez-vous... allez savoir.

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Fyodor - Moine guerrier
Source: Warhammer

Quelques jours, quelques jours seulement depuis l'attaque de Bévelle par les forces de l'Archi-sorcière Ultimécia. Une bataille que la ville sainte n'était pas prête d'oublier, ni elle, ni les soldats l'ayant défendu.

Car malgré la prétendue victoire qui s'en était suivie pour les guerriers de la Foi, dans le cœur du lieutenant, il n'y avait nulle jubilation, nulle sensation d’allégresse.

Cet assaut avait révélé la faiblesse de Bévelle. Elle en avait révélé les failles au monde entier. Un monde ennemi qui ne demandait qu'à les détruire tous jusqu'au dernier.

Par orgueil, la ville s'était crue protégée grâce à Yevon, mais Yevon ne protégeait que l'humble et le pénitent. Bévelle s'en était certes tirée, mais ce fut d'avantage lié au talent de ses défenseurs qu'aux interventions de Son Dieu, et cela, Fyodor ne pouvait pas l'oublier.

Avait-il déçu Yevon ? L'avaient-ils tous déçu ? Depuis quelques jours, les prières du monk-warrior avaient prit le gout de l'amertume et du regret. Tant de choses auraient put être évitées, tant de point restaient maintenant à améliorer.

Mais il n'était que lieutenant, et la ville avait sacré héro quelqu'un d'autre. La femme ayant soi-disant mise à mort la génome incendiaire. Un mensonge, une tromperie que Fyodor s'était bien gardé d'ébruiter.

Le peuple avait besoin de héros, de héros issue de ses propres rangs, et non de ceux d'une armée qui ne devait briller que par son aspect surnaturel.

Oui le peuple avait besoin d'espoir, mais pourquoi avoir nommé héroïne une étrangère ? Une païenne qui plus est ? Fyodor ne le comprenait pas, et cette fois, pour la première fois depuis des années, il doutait.

Une sensation qu'il avait oublié, et qui lui était insupportable.

*Grand Yevon, rédempteur universel, pardonnez-moi... Je la ressens encore. La caresse de l'hésitation. La faiblesse du doute... Dans mon esprit trop de question demeurent désormais sans réponse. Je vous en prie libérez m'en !*

A genoux dans un alcôve à l'écart, le lieutenant priait depuis maintenant plus d'une heure, muré dans son silence et son propre esprit, tachant de communier avec celui qui depuis toujours l'avait inspiré pas à pas.

*Oh Yevon, notre lumière et notre bouclier, guidez Votre fidèle serviteur sur le chemin de la droiture. Montrez moi encore la radiance de Votre Pureté. Enseignez moi les réponses qui me font défaut je vous en conjure...*

Mais aucune révélation ne vint aujourd'hui encore, comme ce fut le cas hier, et avant-hier. Rappelé alors par son devoir, le lieutenant mis fin à sa retraite, ré-enfila son casque, et se saisie du dossier de l'affaire vers laquelle ses pas le conduisait.

Peut être demain ? Oui, demain il aurait ses réponses. Il fallait y croire. Il fallait y croire !

Alors pourquoi ne quittait-il qu'une pièce glacée ?

Qu'étaient devenues les certitudes ? Qu'était devenu la Lumière Salvatrice ? Avaient-elles toutes deux disparues avec les furolucioles en même temps que les priants ?

Etaient-elles aussi passées à l'Ouest, derrière le couchant pour disparaitre au crépuscule ?

*Par Yevon... Comment en est-on arrivé là ?*

Fyodor l'ignorait, il ignorait tant de chose au final, mais jusqu'alors, son coeur avait été comblé d'une foi invincible, jusqu'à ce que sa propre cité soit la proie des hérétiques lui ayant presque fait ployer le genoux.

Des hérétiques, des sorcières inhumaines dont plusieurs étaient tombées sous sa poigne, et dont l'une d'elles attendait son funeste destin. Un destin dont Fyodor serait l'un des principaux maitre d’œuvre.

« Surveillez la porte. Je ne tiens pas à être dérangé par le premier venu. Si jamais on venait à me demander, passez d'abord par le com-link. »

Un bureau tout ce qu'il y avait de spartiate, deux chaises, une table, un écran au mur, et une plante verte. Voila dans quel cadre se déroulerait l'interrogatoire de la sorcière supersonique.

Fyodor en ouvrit alors la porte, découvrant l'hérétique assise et sereine comme attendant simplement sa propre mort. Une attitude qui convenait bien au lieutenant. Après tout, la mort souriait à toutes et à tous, alors autant lui sourire en retour.

Une seconde s'écoula alors tandis que le lieutenant demeura immobile devant la porte d'entrée en ne disant mot. Une seconde d'éternité durant laquelle les deux protagoniste de cette histoire se regardèrent pour la première fois malgré leur différence.

L'une petite, parée de toile légères mais souillées par le sang et les larmes, l'autre immense, enjoncé dans l'or, l'acier et les joyaux, et semblant immaculé comme une figure de proue lustrée pour l'occasion.

Ce fut alors le lieutenant qui mis fin à cette observation mutuelle. Il déposa sa hallebarde énergétique contre le mur, posa le dossier qu'il avait en main sur la table, et tira sa chaise avant de s'installer avec lenteur toujours sans piper mot.

Prenant alors un temps presque cérémonieux à dégrafer l'attache du dossier composé pour l'occasion à l'encontre de cette sorcière ennemie, le lieutenant en feuilleta avec lenteur les quelques pages le composant. Quelques pages, quelques rapports, quelques photos qu'il connaissait déjà par cœur, avant de prendre la parole d'une voix rendue méconnaissable par le microphone intégré à son casque.

« A peine quelques jours que vous êtes en ville, et déjà parmi les gardes, on ne parle plus que de vous. La sorcière, le monstre hérétique s'étant fait capturer. Ou devrais-je dire s'étant laissé prendre ? »

Oh oui, Fyodor n'était pas dupe. Il avait interrogé le sergent Coteaz ayant procédé à sa "capture". Il savait. La sorcière avait choisie de se rendre, et c'était aussi pour cela qu'il avait tenu à l'interroger personnellement.

« Le sergent Coteaz est un brave homme. Un bon soldat, et un ami fidèle, mais il n'est pas un menteur. Ce qu'il a vu, il me l'a transmis, à moi, et à mes supérieurs. Voila pourquoi je suis ici aujourd'hui. »

Croisant alors les bras au-dessus du dossier de la sorcière, Fyodor reprit après une courte pause.

« Nous ne nous connaissons pas, je ne peux donc qu'imaginer ce qui vous a poussé à choisir la réédition plutôt que la fuite quand cela vous été encore possible, mais malgré ce geste empli de sagesse, vous avez participé à une attaque terroriste sur ma cité ayant entrainé la mort de civils et de soldat, et vous faites maintenant partie des vaincus. Avez-vous une idée de ce que cela signifie ? »

Une question, la première d'une longue série que le lieutenant adresserait à la prisonnière.

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Depuis combien de temps était-elle là? Dans cette petite pièce, sobre et silencieuse? Aucune importance, quand on allait presque aussi vite que la lumière, le temps n'avait pas la même notion. Tout lui paraissait ralenti de toute manière, elle pouvait voir chaque battement d'ailes de la mouche qui cherchait vainement une issue au plafond, elle pouvait voir les grains de poussière voler sur la table, tout cela paraissait si lent. En fait, c'était peut-être ça le problème, elle s'ennuyait.

La porte s'ouvrit, le colosse qui s'avançait avec son armure gigantesque lui paraissait presque grotesque. Pourquoi être affublé d'un tel équipement? Il est vrai qu'ils n'étaient pas à l'abri d'une nouvelle attaque, mais tout de même, n'avaient-ils pas la possibilité de s'équiper qu'en cas de besoin? Ou alors il voulait l'impressionner? Bof... peu importe.

Elle le fixa un moment, l'air presque blasé jusqu'à ce qu'il se décide enfin à s'assoir. Évidemment, il se pavanait un peu, le grand monsieur qui avait la vie de la petite fille entre ses mains hein? Elle avait presque envie de se jeter sur l'arme bizarre qu'il avait posée contre le mur pour la retourner contre elle. Mais disons que ce n'était pas trop son genre de se suicider pour autant, mais lorsqu'il lui posa cette question sur son destin, elle ne put que sourire
«Que je vais mourir.» cela lui semblait si évident... elle leva alors ses mains en montrant ses menottes «vous êtes conscient, je suppose, que même maintenant, si je le voulais vraiment, me débarrasser de ces menottes serait facile? Que je pourrais être en train de fuir pour me retrouver à l'autre bout du monde si je le voulais?»

Comme pour joindre le geste à la parole, elle se mit à bouger très vite les poignets, un tout petit peu, à peine quelques millimètres à chaque fois, mais le frottement était si violent que le métal se tordait et commença à se craqueler. Lorsqu'elle cessa, ses poignets étaient violets, mais il était évident que les menottes pouvaient céder d'une seconde à l'autre. Mais elle n'insista pas, ça faisait assez mal comme ça de toute manière.

«Je me suis rendue parce que... parce que j'ai jugé que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Vous dites que j'ai participé à une attaque terroriste ayant tué des civils? Pourtant nous avons fait tout ce que nous pouvions pour ne pas en arriver là. Vous avez choisi de protéger des gens qui fabriquent des chimères... qui les FABRIQUENT!! Comment vous avez pu aider des gens pareils?? Comment vous avez pu les laisser mettre des innocents en danger alors qu'en nous donnant ce que nous voulions tout de suite, non seulement il n'y aurait eu aucune victime, mais en prime vous auriez été débarrassés d'une telle ignominie?»

Son cœur s'était mis à battre plus vite, les larmes lui montaient aux yeux et elle préféra détourner le regard. Ça n'aurait pas du se passer comme ça

«Pardon.» elle baissa les yeux pour fixer un petit mouton de poussière qui passait sur le sol, elle aurait aimé se transformer en poussière à cet instant.

«Et chez nous aussi, il y a eu des pertes.» mais ça, tout le monde s'en fiche. C'étaient elles les méchantes, elles les assaillantes, donc normal qu'elles aient été tuées. Elles le savaient, quand elles avaient lancé l'assaut qu'elles seraient vues comme telles, mais... disons qu'elles ne s'étaient pas attendu à ce que la ville protège autant la Néo ShinRa.

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Fyodor - Moine guerrier
Source: Warhammer

Blasée, oh oui, la sorcière semblait l’être. Que pouvait-il bien se passer dans son esprit retord ? Le lieutenant se le demanda mais renonça à l'imaginer. L'esprit d'une sorcière était au delà de sa compréhension. Après tout, tout les séparait.

« Fuir. Oui, vous le pourriez sans doute. Mes hommes m'ont signifiés vous avoir vu vous déplacer plus vite que le regard ne pouvait vous suivre. Il vous serait peut être même possible de sortir de me neutraliser avant que je ne réagisse, puis de quitter cette pièce, puis du temple, et enfin la ville. Gagner votre liberté. Mais vous ne semblez pas d'humeur à cela. Non, vous ne le voulez pas le moins du monde, pas plus que vous ne voulez ma mort ou celle de mes hommes. Pourquoi ? Pourquoi donc préférer la mort à la liberté ? La réponse selon moi coule de source. »

Malgré le fait qu'elle soit une sorcière, Fyodor avait déjà vu ce regard auparavant. Le regard d'un être près à mourir car plus rien dans ce monde ne l'attendait.

« Oui, vous pourriez sans doute fuir. Mais pour aller où ? Pour faire quoi ? Pour espérer quoi ? Sinon un peu de temps face à la mort ? Qu'est-ce qui vous attends dehors ? Sinon une fin encore plus abjecte que celle qui vous attends ici ? »

Fyodor ignorait quelle était cette fin que la sorcière jugeait si abjecte qu'elle eut choisie de mourir en terre ennemie, mais s'il en jugeait par le fait qu'encore à présent, face à son bourreau, elle choisissait de demeurer, il ne demeurait que fort peu de doute concernant la souffrance qui en résulterait.

« Aussi de deux morts avez-vous choisie la moins pire. Ce qui est très humain ironiquement. »

La sorcière en avait apparemment lourd sur la conscience, comme si elle regrettait sans comprendre ce qui s'était passé jusqu'alors. Mais qu'avait-elle bien put imaginer ?

« Que voila des mots plein de reproches. Mais appliqueriez-vous vos propres conseils ? Imaginez vous à notre place, et nous à la votre. Auriez-vous cédé ? Auriez-vous laissez des étrangers, des hérétiques venir saccager votre maison, menacer vos frères, vos sœurs, vos pères, vos mères, vos enfants ; menacer tous ceux que vous connaissez, et vous dicter ce qu'il convenait de faire ou de ne pas faire ? »

Des questions rhétoriques en vérité, car Fyodor n'avait nul besoin des réponses de la sorcière, il les connaissait déjà.

« Défendre la Neo-Shinra dites-vous. Nous avons défendu Bévelle et ses habitants en nous efforçant de contrer vos sœurs et leur pouvoirs maudits. Que croyez-vous donc qu'il allait se passer ? Que nous menacer et prendre la ville entière en otage nous aurait fait plier ? »

C'était là bien mal connaitre le genre humain... Au final on en revenait encore et toujours à ce point central. Elle n'était pas humaine, et Fyodor n'était pas un génome. Au fond, pourraient-ils jamais se comprendre ?

« De plus vous faites erreur. Ce que fabrique cette compagnie païenne ne sont pas les dons de Yevon. Il s'agit tout juste de moyen pour les rappeler à nous suite à l'éloignement de Yevon de notre monde après sa fusion avec les trois autres. Des moyens dérisoires et imparfait j'en conviens, mais n'est-ce pas le propre de l'Homme ? »

Oui les gemmes n'invoquaient encore que des pales copies de ce que furent jadis les glorieux trésors offerts par Yevon, mais l'homme ne pouvait se targuer du talent de Dieu., tout au plus pouvait-il l'imiter, comme le fils imite le père.

« Quand on déclenche une guerre, il faut s'attendre à perdre. Si vous étiez un soldat, vous le sauriez. Mais vous n’êtes pas soldat. Et de ce que j'ai pus constater, aucunes de vous n'étiez soldat. Les autres vous qualifie de monstre terroriste, mais j'ai pu voir vos yeux au moment de vos assauts, j'ai vu le regard de tes sœurs au moment où j'arrachais leur vie. Elles avaient le regard de petites filles perdues. De petites filles totalement dépassées par ce qu'elles avaient initiée. Non vous n’êtes pas des monstres pour moi. Vous êtes tout juste des victimes. Les victimes d'un plan qui jamais ne fut le votre, et mes nouvelles questions seront donc de savoir pourquoi l'Archi-sorcière en voulait tellement à ces gemmes ? Pourquoi a-t-elle risqué toute son armée, jusqu'à sa forteresse pour récupérer ce que la Neo-Shinra ne mettra que quelques mois à refaire ? Et pourquoi l'avez vous suivie, vous, dans ce projet insensé ? »

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Pourquoi restait-elle là? S'il savait, mais au fond, il devait bien se douter que non, elle ne mourrait pas ici, et non, il n'y avait pas forcément "pire" dehors. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, dommage qu'il porte un masque, elle aurait bien aimé voir son visage. Ça aurait été plus agréable.

«Comment je peux savoir ce qui m'attend dehors? J'ai été extirpée de l'Au-Delà par la force... une âme arrachée n'ayant même pas son propre corps pour l'attendre à la sortie... les gens que j'ai connus, aimés, détestés, pleurés, sont morts depuis des années, des siècles même! J'ai tout un monde à découvrir, plusieurs même! Même à ma vitesse, j'aurai de quoi vivre pendant longtemps si je le voulais...» et elle le ferait, quoi qu'il croit, quoi qu'il pense, elle s'arracherait les poignets et les chevilles s'il le faut, mais elle briserait ses chaînes et partirait... un jour.

Elle prit une profonde inspiration en fixant un point devant lui
«Vous vous trompez... je ne me suis pas rendue pour mourir. Je suis venue pour empêcher une autre guerre. Nous en avons déclenché une, mais je ne veux pas que par notre faute, il y en ait d'autres.»

Elle attendit quelques secondes avant de finalement se mettre en colère... oui elle était en colère, car elles s'étaient battues, battues contre Ultimecia pour qu'elle ne fasse pas disparaître l'intégralité de Bevelle dans une faille temporelle, battue pour qu'elle n'anéantisse pas la capitale toute entière! Certaines étaient mortes, s'étaient sacrifié pour apaiser la volonté de la nécromancienne de faire ça "vite et bien" comme elle le disait...

Mais au final, Fyodor ne comprenait pas, ou plutôt si, il semblait beaucoup plus comprendre qu'elle ne le pensait, car il ne les voyait pas comme les soldats, mais come les victimes, victimes d'Ultimecia et de son pouvoir et de sa force...
«Elle ne voulait pas les gemmes.. elle voulait juste les détruire. Depuis la nuit des temps, seules les chimères ont été capables d'anéantir les sorcières. Quand elle est revenue dans ce monde, elle a réalisé que les chimères ne luttaient plus aux côtés des humains, elle a cru un instant que les sorcières ne seraient alors plus traquées et qu'elles pourraient vivre en paix. Enfin, de son point de vue, disons plutôt qu'elle n'avait plus d'obstacle» il fallait être réaliste, Ultimecia n'avait jamais eu d'objectifs de paix hein? «mais vous avez réussi à en créer d'autres.. elle y a vu simplement une arme contre elle. Lorsque votre gars là, Seymour, a invoqué sa chimère pour anéantir Junon, elle a compris combien vos chimères étaient dangereuses... elle voulait juste vous en déposséder, pas pour les utiliser, elle n'en a pas besoin, juste pour ne pas que vous les ayez...»

Elle soupira et se massa un peu la gorge, parler donnait soif
«Nous... nous elle nous a ramenées pour avoir une armée. Mais normalement, il n'y a qu'une sorcière par génération! Jamais autant de sorcières n'ont été concentrées en même temps au même endroit... et nous n'avions pas nos corps, même si nous maîtrisons nos pouvoirs, croyez moi, ce n'est rien en comparaison de ce que l'on aurait fait dans nos corps! Mais Ultimecia pouvait nous tuer et s'approprier nos pouvoirs d'un claquement de doigts... et quand elle nous a parlé de son projet, nous avons décidé d'agir pour qu'il y ait le moins de victimes possibles..»

Elle détourna de nouveau les yeux, elle se sentait assez misérable du coup, mais au moins, elle pouvait libérer sa conscience
«Mais... toutes les sorcières ne sont pas mauvaises... on a des sentiments, certaines veulent la paix, juste être tranquilles. Je ne veux pas que cette action relance une chasse aux sorcières et que des innocentes paient pour nous.» voilà pourquoi elle s'était laissée capturer... en partie.

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Fyodor - Lieutenant moine guerrier
Source: Warhammer

Un monde entier à explorer ? Une nouvelle vie à découvrir ? Voila qui laissait bien perplexe le lieutenant et qui allait à l'encontre de ce qu'il avait imaginé. Si cette génome ne rêvait que de vie et de liberté, alors pourquoi était-elle là, devant lui, pied et poing liés ?

Pourquoi n'avait-elle pas fuie ? Pourquoi s'était-elle rendue à une mort certaine ?

*Pour la paix ?*

La paix ? La paix entre qui ? Entre les sorcières et Bévelle ? Comme si Fyodor avait le pouvoir de décider du sort de ses semblables ou encore même des décisions de Bévelle concernant la politique étrangère.

Cette sorcière visait apparemment un but des plus louables, mais quelque chose clochait.

Sa voix... Quelle en était la portée ? Pour qui parlait-elle ? Pour ses sœurs en proie à la tyrannie de l'Archi-sorcière ? Ou pour elle même ?

« Les temps ont changés. J'ai personnellement éliminé deux de vos semblables. Les dons de Yevon ne sont plus indispensables pour éliminer les vôtres. Et il serait étonnant qu'Ultimécia l'ignore. »

Cela cachait surement quelque chose de plus grand.

*Veut-elle dire que l'on peut détruire définitivement une sorcière avec l'aide des dons de Yevon ? Pourtant Ultimécia était bien de retour... Non ce n'est surement pas cela.*

Dans l'esprit de rouages du lieutenant, l'hypothèse la plus probable était qu'Ultimécia craignait pour son propre pouvoir. Si les hommes avaient de nouveau accès aux chimères, alors elle ne serait plus une menace.

Pire encore, ce serait elle qui serait menacée.

« Non, je pense qu'elle vous a dit cela pour rallier vos esprits naïf à sa cause. Son but me semble autrement plus égoïste. »

Quelle pitié que tant de sorcières aient décidé de suivre leur championne tyrannique... Mais quel autre choix avaient-elles en vérité ?

« Mais je comprends. Vous n'avez pas peur de la mort au-delà de ces murs. Vous craignez Ultimecia... »

Le lieutenant n'était pas un magicien, et il était encore moins une sorcière. Mais d'après ce que la génome avait laissé entendre, en plus de n'avoir jamais eu le choix, elles avaient sur leur tête posée un destin des plus ignobles, finir absorbée par l'Archi-sorcière.

« Une sorcière par génération. La plus forte, celle cumulant tous vos pouvoirs c'est cela ? Voila ce qui vous a fait rester ici en plus de votre vœu de paix. Vous savez quel serai votre destin là-dehors. Si les monstres ou les hommes ne vous tues pas, ce sera un visage hélas pour vous bien trop familier. Selon vous, combien de temps avant que l'Archi-sorcière ne vous retrouve et ne vous prenne vos pouvoirs. Quelques semaines ? Quelques jours ? Quelques heures ? Quelle importance porte-elle à votre pouvoir selon vous ? »

La génome le nierait-elle ? Où avait-elle tellement foi en son propre pouvoir qu'elle s'imaginait hors de portée de l'Archi-sorcière ? Elle ne l'avait déjà pas su une fois, alors cette hypothèse était des plus improbables.

« Nous priver des dons de Yevon ? Quelle folie... Si elle s'était d'avantage renseignée avant de vous envoyer à la mort, elle aurait sut que son plan était bâtit sur un mensonge. Les chimères ne sont jamais parties, elles sont simplement devenu plus difficile à invoquer. La Neo-Shinra n'a fait que trouver un moyen. Un moyen parmi d'autre qui ne peut disparaitre qu'avec tous ceux l'ayant compris. Elle ne s'en est pas prise aux bonnes personnes. Son plan était voué à l'échec, et votre combat n'aura au final servi qu'à provoquer ce que vous cherchiez à éviter en premier lieu... »

Yevon enseignait que l'on rencontrait souvent son destin sur la route que l'on prenait pour l'éviter. Et pour le coup, Il n'avait jamais eu aussi raison.

« Réalisez vous que par cette attaque, vous avez donnés à mes supérieurs toutes les raisons possibles de vouloir en accélérer tant la production que l'utilisation ? Réalisez-vous que par vos actes ignorants et naïf, c'est toute votre espère qui est désormais menacée ? »

Oh Fyodor n'en doutait pas une seconde, après tout, la sorcière avait parlé d'une guerre à venir, et elle ne s'y trompait pas.

« Et maintenant vous voulez parler en leur nom à toutes, d'une voix transpirant l'innocence... »

Fyodor avait beau sonder les yeux fuyants de sa prisonnière assoiffée, il n'y voyait nulle malice, nul artifice. Oui, le lieutenant croyait à la parole de cette sorcière naïve, ce qui ne fut pas le cas de bien de ses sœurs. Aussi hésita-t-il un instant à la méthode à appliquer face à sa prisonnière. On ne pouvait pas jouer à la fois le bon et le méchant. Il fallait donc que Fyodor choisisse sa conduite, et s'y tienne.

Un choix qui fut aisé de part sa position.

Aussi le lieutenant feignit-il de recevoir un appel dans son oreillette pour se lever et se diriger vers la sortie.

« Ne bougez pas d'ici, je reviens dans quelques instants. »

Tout se passait bien, il était inutile d’être d'avantage pressant ou menaçant . Aussi après s’être saisie de sa hallebarde, Fyodor quitta-t-il la pièce pour aller s'entretenir avec l'un des gardes encadrant l'entrée.

« Vous allez jouer le gentil soldat. Vous allez lui apporter un verre et une carafe d'eau pendant que j'irais l'observer derrière l'écran. Engagez la conversation, soyez naturel mais pas insistant. Si elle ne vous réponds pas, quittez la pièce et je prendrais le relais. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Fyodor s'en alla rejoindre la salle d'observation juxtaposant la salle d'interrogatoire, et le soldat, toute jeune recrue à peine sortie de ses classes, put-il approcher de près une authentique sorcière.

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Karlia

Karlia - Moine guerrier
Source: Final Fantasy X

« Bonjour. Je me suis dis que vous auriez soif. »

Ce furent les premiers mots du soldat Karlia à la génome scrutant la carafe d'eau avec avidité.

« Je vous la pose ici, n'hésitez pas à vous servir. Si vous avez un petit creux, j'irai vous chercher quelques gâteaux secs... »

Nerveuse, mais d'avantage du fait de la présence d'une sorcière que de ses ordres donné par Fyodor, le soldat servie alors un verre à la génome avant de le lui poser devant elle.

« Excusez moi de vous le demander maintenant mais... Roh bon-sang une vraie sorcière, là-devant moi... Les autres vont être vert de jalousie. Hey dites moi, c'est vrai ce qui se dit sur vous ? Vous savez courir plus vite que les balles ? »

Une demande originale de la part d'une recrue fraiche de jeunesse. De quoi surement mettre d'avantage à l'aise la génome pour ce qui allait suivre...

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Tout était donc vain? Pas vraiment... Ibarry eut un léger sourire alors que Fyodor se vantait d'avoir tué ses sœurs... s'il savait
«Vous n'avez tué aucune sorcière, monsieur. Vous n'en avez même jamais rencontrées. N'oubliez pas que vous avez tué des génomes... ce ne sont pas NOS corps que vous avez tués... si nous avions eu nos véritables corps, vous n'auriez eu aucune d'entre nous... sachez-le. On ne tue pas une sorcière aussi facilement qu'un humain.» elle détourna de nouveau le regard, en ayant presque les larmes aux yeux. Il ne pouvait pas comprendre... il ne pouvait pas comprendre ce que ça faisait d'être prisonnier d'un corps qui n'était pas le sien. Un corps qui semblait parfois rejeter l'âme qui se trouvait à l'intérieur, un corps qui n'était pas destiné à recevoir cette âme! Oh, ils étaient conçus pour en recevoir une, oui, mais pas une sorcière de Dol. Tout un monde les séparait, tout un univers...

«Face à Ultimecia, seule votre chimère gigantesque pourrait faire quelque chose... mais vous pourriez y mettre toutes vos armes de guerre que vous n'arriveriez même pas à l'effleurer. Vos hommes n'ont-ils pas tenté de s'en prendre à sa Citadelle?» voilà pourquoi elle les avait envoyées elle... parce qu'elle savait que cette chimère pouvait rôder quelque part, et qu'elle ignorait la puissance des chimères fabriquées. C'était plus facile d'envoyer des chiens de guerre pour assister à tout ça. Elle avait pu voir un Ifrit artificiel et saurait surement qu'elles ne lui feraient pas grand mal, pas plus que certaines magies.

Mais Anima...

Là, Ultimecia avait vu la véritable menace.

Bref, elle paraissait sincèrement désolée de tout ça, essayant d'expliquer au mieux pourquoi elle s'était rendue. Quant à son pouvoir et l'intérêt qu'Ultimecia pouvait y porter?
«Difficile à dire... elle peut déjà se déplacer via des portails, je ne sais pas si ma vitesse l'intéresse. Mais je ne pense pas non plus qu'elle me traque. Pas tout de suite du moins. Elle a d'autres priorités.» d'autres pouvoirs plus importants à récupérer. Cela allait sans dire.

Enfin peu importe. Elle savait bien que cette mission était vouée à l'échec dès le départ. Et ce... par leur faute. Parce qu'elles n'avaient pas voulu faire de victimes. Si Ultimecia avait agi d'elle-même, elle aurait surement aspiré toute la ville de Bevelle dans une autre dimension de l'espace temps, les habitants auraient été piégés avec leurs chimères et dans l'incapacité d'agir pour l'éternité. Mais même ainsi, si Seymour n'avait pas été dans la boucle, cela n'aurait servi à rien. Quelle tristesse.

«Vous avez raison. Mais croyez moi... même si nous avons causé notre propre perte, c'était pour éviter que des humains ne soient sacrifiés... que vous me croyez ou non n'a pas d'importance, sans nous, sachez le... cette ville n'existerait plus aujourd'hui.» tant pis pour elles.

Oui, elles étaient davantage condamnées encore. Mais c'est pour ça qu'elle s'était faite capturer. Dans l'espoir que la haine des Hommes n'aille qu'à l'encontre d'Ultimecia, et pas de toutes les sorcières en général. Il fallait laisser celles qui ne souhaitaient pas la guerre, en paix.

Fyodor décida de la laisser un peu, elle supposait qu'il allait envoyer quelqu'un d'autre, surement pour l'interroger maintenant de façon plus agressive, percer les secrets d'Ultimecia, ses pouvoirs, où elle veut aller, ce qu'elle va faire ensuite.

Mais non, pour l'heure, ce fut un garde qui entra. Au départ, Ibarry ignorait s'il s'agissait d'une femme ou d'un homme jusqu'à ce qu'elle parle. Elle lui avait déposé de l'eau et des petits gâteaux...
«Sérum de vérité? Poison?» mais en fait, la garde semblait surtout impressionnée, ce qui fit hausser d'un sourcil avant qu'elle ne lui sourit avec douceur

«Vous êtes une femme... tuez-moi là, maintenant, et ces pouvoirs seront à vous... normalement.» elle regarda le verre d'eau, la soldate semblait supposer qu'elle ne boirait pas de crainte d'être empoisonnée, aussi elle prit le verre et en but une gorgée devant elle, ce qui sembla rassurer la génome qui consentit à boire aussi

«Merci... et sinon oui. Même si à mon époque, je ne connaissais pas les balles, je sais que je cours plus vite, oui. Mais... disons que ça a ses inconvénients. Je suis en constante hypoglycémie...» enfin, quand elle utilisait ses pouvoirs, et ça faisait un moment qu'elle ne s'en était pas servi, à part pour la petite démonstration devant Fyodor. Elle était étonnée d'ailleurs qu'il n'ait pas demandé à ce qu'on change ses menottes. Elles étaient désormais fendues... mais d'un autre côté, il savait qu'il valait mieux qu'elle détruise celles à ses chevilles d'abord.

Elle but une nouvelle gorgée d'eau, puis consentit à prendre aussi quelques gâteaux, répondant aux questions du soldat, sans broncher.
«Mais je ne suis pas vraiment une sorcière... je me trouve dans un corps qui n'est pas le mien... ça change bien des choses. Et... ça fait bizarre.» elle leva les yeux vers la jeune femme pour voir quelles autres questions elle pouvait bien avoir. Et surtout, pourquoi est-ce qu'on lui avait envoyé cet énergumène?

Invité

Fyodor - Lieutenant moine guerrier
Source: Warhammer

De fausses sorcières. La génome supersonique semblait vouloir insister sur ce point. Faire comprendre que d'une part, si la ville existait encore, c'était grâce à elles, et d'autre part, que si elles avaient eut leur véritable corps, rien de tout ceci ne se serait passé.

*Vos corps n'existent plus, depuis longtemps sorcière. En parler n'est que pure bravade. Tout comme le fait de brandir la menace Ultimécia comme un épouvantail dérisoire. Si elle était si puissante, elle n'aurait pas eut besoin de vous.*

Qu'avait donc essayé de faire la génome prisonnière ? Essayait-elle de l'impressionner ? De lui faire peur ? Elles qui se targuait presque à présent d'avoir été invincible, sinon face à Anima ?

*Hérésie. Mots fielleux de peu de foi.*

Fyodor commençait à remettre en question la parole de sa prisonnière. Si elle lui mentait, même par ignorance là-dessus, pouvait elle mentir ou déformer la vérité sur autre chose ?

Derrière la vitre fumée de la salle d'interrogatoire, le lieutenant observait la discutions entre le soldat Karlia et la sorcière dont il ignorait jusqu'au nom. Déjà avait-il appris que leur pouvoir se transférait uniquement de femme à femme, enfin, tout était relatif quand cela venait d'une sorcière.

Mais la vérité se cachait peut etre là-dessous, quelque part sous ce tissu de demi-mensonges...

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Karlia

Karlia - Moine guerrier
Source: Final Fantasy X

« Croyez-moi. Si l'on devait vous tuer, le poison serait la dernière méthode que nous choisirions. »

Aucune menace là-dedans, seulement un fait qu'il convenait de rappeler en l'occurence.

La nervosité de la sorcière décuplait celle de Karlia, il lui fallait un exutoire. Aussi se servit-elle elle même dans ce qui était normalement réservé à la prisonnière.

Un verre d'eau et des gâteaux furent alors ingéré, c'était son régime qui allait en pâtir !

« Oh ? Et vous me dites cela comme ça ? Vous n'avez pas peur que je cède à la tentation ? Après tout, nous sommes seules, je suis armée, et vous êtes pied et poing liés. »

Karlia jeta alors un coup d’œil aux menottes de la prisonnières révélant selon toute vraisemblance des tentatives d'évasion. De violentes tentatives à en juger par les lésions cernant ses poignets.

« Même si selon toutes vraisemblances, cela n'est pas suffisant. »

Prenant alors la mesure de ce qu'elle avait devant elle, Karlia eut un mouvement de recul. Elle avait beau être novice, elle était aussi un soldat.

« Vous pourriez alors m’atteindre et me mettre à terre avant même que je ne lève le petit doigt. Au final, il n'y a que ces menottes qui me mettent en sécurité. Le temps qu'elles tiennent. »

Devaient elles en demander d'avantage ? Elle le pouvait. La faire couvrir de chaine même si besoin. Mais elle ne le fit pas. Fyodor ne le lui pardonnerait pas.

Gagner sa confiance, la faire parler, voila pourquoi elle était ici. Et non pas pour la brusquer d'avantage.

« Mais vous n'avez encore rien tenté, et je ne pense pas que vous le ferez. Vous ne voulez pas ma mort, ni même me faire du mal. Au moins sur cela nous sommes pareil. »

Un sourire timide illumina alors le visage de la monk-warrior tandis qu'elle croquait dans un nouveau biscuit.

« Mais vos sœurs ne seraient pas toutes de cet avis n'est-ce pas ? Surtout avec Ultimécia comme chef. Oser attaquer Bévelle... Et tout ça pour rien... Jusqu'où ira sa folie ? Jusqu'où mènera-t-elle vos sœurs ? »

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Fyodor

Fyodor - Lieutenant moine guerrier
Source: Warhammer

*Enfin, une question en rapport avec notre affaire !*

Fyodor manquait de patiente, il le savait, aussi pour l'approche "gentille" avait-il choisi de déléguer la tache au seconde classe Karlia. Une novice brillante si l'on en croyait ses notes académiques, brillante dans un domaine bien à elle dans lequel le lieutenant quant à lui n'avait aucun talent.

*Espérons que sa méthode fonctionne.*

Le lieutenant prenait un risque en laissant quasi seule cette jeune novice avec la génome, mais il croyait que le jeu en valait la chandelle.

*Mais deux précautions valent mieux qu'une.*

Oui, téméraire, mais pas inconscient. Aussi le lieutenant alluma-t-il son com-link et demanda le centre de sécurité.

« Ici Fyodor. Renforcez la sécurité du couloir H-A-3 de l'aile Est. J'y interroge actuellement la sorcière supersonique, et elle est capable de briser ses chaines. Faites venir l'équipe paralysante et qu'elle se tienne prête à intervenir. »

Le rapport de l'escouade Ekyu avait appris au lieutenant les limites du pouvoir de sa prisonnière. Aussi rapide qu'elle fut, ses pieds devaient d'une part être capable de se mouvoir, et d'autre part, l'obscurité comme les obstacles à répétitions étaient autant d'handicaps qui la ralentiraient elle, à contrario des balles...

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La mettre en confiance. Honnêtement, ça fonctionnait. Il faut dire qu'Ibarry n'avait jamais été de ces sorcières qui se méfient de tout le monde. Et dans ce corps, elle ne savait pas trop qui elle était et ce qu'elle voulait. Certes, elle aurait pu fuir, loin. Mener une vie normale, aller sur Héra où elle aurait probablement pu se trouver un endroit où s'installer sans éveiller les soupçons puisque les génomes venaient visiblement de là bas. Cacher ses pouvoirs, ce genre de choses...

Enfin pour l'heure, elle ne savait même pas si elle voulait vivre ou mourir.

Prenant un nouveau gâteau, elle sourit face à la moine qui supposait qu'il serait aisé de la tuer pour prendre ses pouvoirs. Elle ne l'aurait pas dit si elle n'avait pas songé elle-même à une échappatoire. Mourir ici et transférer ses pouvoirs à une simple moine de Bevelle, quelle ironie, eux qui allaient désormais les traquer!

«Il serait bête de vous faire du mal, je gagnerais juste à mourir plus vite. Et même si j'ai déjà plus ou moins accepté cette idée, ça ne veut pas dire que je souhaite m'y précipiter.» car bon, certes, elle pouvait éviter les balles, mais en étant quand même libre de ses mouvements. Là, le temps de briser les menottes - et de préférence sans se briser elle-même sinon ça sert à rien - et fuir, elle pouvait perdre une seule et unique seconde qui lui serait fatale.

Donc non, pour l'heure, pas trop son objectif. Plus tard, peut-être. Selon comment tout ça tournerait.

Évidemment, la question finit par arriver sur Ultimecia! Et les autres... plus compliqué de parler pour tant de gens différents
«Je ne sais pas trop ce qu'il en est exactement. C'est la génome télépathe qui savait à peu près tout de l'opération. On devait juste faire disparaître les chimères fabriquées, et je crois qu'Ultimecia voulait que votre Maître fasse apparaître sa chimère pour la voir de près. C'est pour ça qu'il fallait une offensive quand même, quelque chose qui le pousse à se montrer et à attaquer. On a bien cru qu'il n'allait pas y arriver à cause d'un gars qui montait les soldats contre lui, persuadé que Seymour était un faux...» elle eut un sourire amusé en regardant la jeune moine «d'ailleurs... s'il le faut, tu n'es pas du tout moine? Qui me dit que tu n'es pas Cyrabelle?» la génome métamorphe s'était dissimulée si longtemps dans le temple, se passant pour un moine, tantôt l'un, tantôt l'autre, passant dans les couloirs pour en analyser la structure, écouter aux portes... «je suis sure que votre chef a songé à cette possibilité, que l'une d'entre nous se cache dans vos alliés... c'était bien le cas, mais elle semble s'en être sortie! Où elle est? Aucune idée... tout comme les autres. Certaines auront surement rejoint Ultimecia, parce qu'elles ont des pouvoirs qui ne l'intéressent pas, parce qu'elles se sentent en sécurité avec elle, parce qu'elles ont les mêmes objectifs peut-être aussi... toutes ne sont pas... gentilles.»

Certaines avaient des pouvoirs si terrifiants, mais pas forcément puissants...

«Si j'étais vous, je renforcerais la sécurité des temples. Vu que vos chimères sont censées y être, Ultimecia va forcément s'y attaquer aussi... et vu qu'il y a quand même moins de civils dans un temple que dans une ville entière, pas dit qu'elle prenne les mêmes précautions.» difficile de dire si elle daignera faire le déplacement elle-même ou si elle enverra quelqu'un d'autres, mais peu importe, les temples étaient forcément les prochaines cibles.

Quand?

Allez savoir.

Invité

Karlia - Moine guerrier
Source: Final Fantasy X

« Vous n’êtes donc pas aussi stupide que vous en avez l'air... Hihihi. »

Partant d'un rire léger, Karlia s'amusait de la réponse toute franche de la sorcière concernant son avenir en la taquinant. Un avenir qui d'après elle ne pouvait finir que dans le sang.

« Mais qui parle ici de mourir ? Êtes-vous bien sur de savoir ce qui peut vous attendre en nos murs ? »

Une demande qui portait à réfléchir, car même à cette heure, le sort de la génome n'était pas encore scellé.

« Notre maitre ? Le seigneur Seymour ? »

Ultimécia voulait donc voir Anima ? Pourquoi sinon pour l'étudier. Cela ne présageait rien de bon.

« Cyrabelle ? L'une de vos soeurs j'imagine ? »

Karlia espérait sincèrement que de l'autre coté de l'écran, le lieutenant Fyodor ne ratait rien des dires de la sorcière, car elle semblait d'humeur particulièrement bavarde.

« Ça je l'ignore, le lieutenant Fyodor ne livre que rarement le contenu de ses pensées. C'est un... Taciturne si vous voyez ce que je veux dire. »

Riant avec la sorcière, Karlia n'en oubliait pas pour autant son devoir.

« Et cette Cyrabelle, est-elle plutôt partisane de la paix ? Ou plutôt partisanne d'Ultimécia ? »

La changeuse de peau avait désormais un nom, il fallait maintenant trouver comment la trouver malgré ses talents de polymorphisme.

Déjà estimer la menace qu'elle représentait. Ensuite transmettre ce qu'elle avait apprit à ses supérieurs.

« Comme nous tous. Mais c'est bien de ces mauvaises sorcières que nous devons désormais nous défendre. »

Nous... Un mot très simple, mais loin d’être alors prononcé à la légère. La sorcière comprendrait-elle sa portée ? Karlia voulait le savoir sans insister.

« Hum... Vous qui les connaissez bien. Lesquelles seraient les plus dangereuses pour nous ? Comment nous conseillerez-vous de nous protéger face à elles ? Toute information donnée de votre part ne tombera pas dans des oreilles ingrates. Si Yevon est sévère, il est aussi juste et miséricordieux. La Lumière nous est accessible à tous, il suffit de la vouloir. »

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Fyodor

Fyodor - Lieutenant moine guerrier
Source: Warhammer

*Par Yevon... Jamais je n'aurai cette patiente...*

Las de scruter immobile la scène entre Karlia et la sorcière derrière son écran, Fyodor avait commencé à faire les cents pas, réfléchissant à ce qu'il entendait sans piper mot, jusqu'à ce que vienne le temps des questions et des réponses.

*Tu t'avances un peu vite en lui faisant miroiter autre chose qu'une expiation dans le sang Karlia, mais c'est très habile de ta part.*

Amusé par la manœuvre de la novice tout juste sortie de ses classes, le lieutenant continuait sa ronde en tendant l'oreille.

*Etudier nos chimères ? Pourquoi faire ? Pour mieux les combattre ?*

Le seigneur Seymour devait être informé de cela au plus vite, si l'Archi-sorcière avait des vues sur Anima, cela le concernait de près. Aussi ne tiqua-t-il pas lorsque Karlia parla de lui en des termes irrévérencieux, après tout, si gagner la confiance de la sorcière passait par là...

« Un changeur de forme... Par Yevon j'avais vu juste ! »

Juste et faux en même temps. Le lieutenant avait bien senti la présence d'un imposteur dans leur rang, mais s'était trompé en imaginant que celui-ci avait prit l'apparence du Seigneur Seymour. Une erreur que Bévelle avait faillis payer très chère. Un fardeau que Fyodor devrait porter jusqu'à la mort.

*Comment lutter contre cela ? Si elles savent copier nos apparences, jusqu'aux moindres détail de nos images, il ne reste que nos esprits qui leur soit inaccessibles, nos esprit et peut être notre sang...*

Les pensées de Yevon, oui, le lieutenant avait finalement discerné le vrai du faux grâce à la sagesse contenue dans les Saintes Ecritures, mais il y avait sans doute autre chose pour desceller ces imposteurs. Quelques méthodes qui demanderaient de sa part un rapport adressés aux éminences grises de l'Eglise.

*Devrions-nous porter le premier coup ? Il nous faudrait pour cela retrouver la forteresse de l'Archi-sorcière...*

Sans doute cette option était-elle déjà étudiée en haut lieu. La politique extérieure de la ville ne relevait pas des responsabilité de Fyodor. Il n'était que lieutenant, et la plupart du temps, il ne faisait que suivre les ordres.

Des noms, que Karlia obtienne des noms, des informations détaillées sur ces sorcières menaçant Bévelle et sur leur pouvoir. Car dans cette guerre les opposants aux sorcières la préparation et l'information étaient deux épées que seul un fou ou un sot mésestimerait.

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Qu'elle était mignonne... Ibarry ne put s'empêcher de rire alors que la jeune moine se permettait de lui faire croire qu'elle n'allait pas finir au bûcher!

«Comme vous dites, je suis moins bête que j'en ai l'air... même si je n'ai tué personne, même si j'ai fait ce que j'ai pu pour protéger l'hôpital, même si c'est moi qui ai dit à votre héroïne où se trouvait la sorcière qui comptait faire sauter l'hôpital, même si je vous disais tout ce que je savais sur Ultimecia et ses projets... vous ne me laisseriez pas partir.» ben tiens! elle but une nouvelle gorgée d'eau en souriant quand même «d'une part, rien ne vous dit que ce que je vous dis est vrai, et d'autre part, vous auriez trop peur que je retourne auprès d'Ultimecia pour lancer une nouvelle attaque. Je pourrais même décider de me convertir à votre religion que vous me tueriez quand même!»

Elle en parlait avec légèreté, signe soit qu'elle acceptait ce destin, soit qu'elle avait une autre idée en tête... mais pour le moment, elle s'en fichait. Au moins, elle était hors de sa cellule, elle discutait simplement avec quelqu'un, et ça faisait du bien.

Elle en profitait un peu aussi, balançant des informations de ci, de là pour maintenir la conversation et ainsi faire durer un peu le plaisir! L'évocation de Cyrabelle n'était pas passée dans l'oreille d'une sourde
«Aucune idée... une chose est sure, Ultimecia a déjà le pouvoir de changer son apparence, elle n'a donc pas besoin de ceux de Cyrabelle, donc elle peut très bien aller vivre sa vie ailleurs. Mais elle aime bien fourrer son nez partout, même sans être une menace, elle peut quand même vous causer du tort juste pour s'amuser.» donc ben... allez savoir!

Elle mangea un petit gâteau alors que la moine continuait, évidemment, Ibarry savait très bien qu'on voulait lui extorquer tout ce qui était possible et imaginable! Et en soit, elle n'avait plus rien à perdre. Même si elle fuyait demain, quelle importance de dire tout ce qu'elle savait? Au fond, ça ne la concernait pas.. quant à l'idée des sorcières les plus dangereuses, difficile à dire

«Et bien... si Gosia est bien morte, ça vous fait déjà une épine en moins. Elle n'est pas méchante, mais elle est super rancunière. L'une de ses plus proches amies a été tuée pendant la bataille, et même si c'était normal vu les circonstances, elle l'avait vraiment mauvaise.» pour les autres «je ne suis pas sure de son nom, mais je crois que celle qui maîtrise la météo s'appelle Ororo.. c'est peut-être pas son vrai nom remarque, mais elle peut être vraiment dangereuse! À l'époque où elle était vivante, on raconte qu'elle avait réussi à créer une véritable tempête de neige sur tout le continent de Centra qui est de nature assez désertique en temps normal...» là, elle n'avait probablement pas encore récupéré tous ses pouvoirs, et dans le corps de la génome, surement qu'elle aurait besoin de temps «c'est elle qui a ramené les gros nuages sur la ville pour qu'on soit tous dans le noir... après, Virginia est violente aussi, celle qui manipule l'électricité. Vous avez pu voir par vous même ce qu'elle pouvait faire! Et encore, il y a des moyens de la bloquer pour le moment, mais je sais qu'elle est dévouée à développer ses pouvoirs pour que rien ne l'arrête. Ultimecia compte bien la garder un moment elle!»

Elle soupira doucement, qui d'autre pouvait être dangereux?

«Pour les autres, je ne sais pas trop. D'autant que je ne sais même pas lesquelles ont survécu et lesquelles ont été tuées. Et n'oublions pas que si vous en avez tué, il est possible que certaines de vos citoyennes disposent désormais de leurs pouvoirs! Si elles ne les maîtrisent pas, elles peuvent être tout aussi dangereuses que les génomes...»

Au cas où, elle cita tout de même celle apte à créer des illusions, de même que celle pouvant créer des auras terrifiantes - mais celle la avait été tuée avec celle apte à parler aux animaux, les personnes ayant récupéré ces pouvoirs risquaient de drôles de surprises!
«Midona était capable de se dissimuler dans les ombres, mais c'est tout ce qu'elle peut faire. Ça fait d'elle une redoutable espionne puisqu'il suffit juste qu'il y ait une zone d'ombre pour qu'elle puisse s'y cacher, mais à part ça, elle n'est pas agressive.» et elle finit par s'en souvenir d'une autre «Ah! Et y'a Gilgy aussi, elle par contre, elle peut devenir redoutable! Je suis étonnée ne pas avoir entendu parler d'elle d'ailleurs, mais elle peut créer toute sorte d'armes à volonté...»

Bizarre en effet qu'elle ne soit pas intervenue pour armer ses sœurs, mais bon...

Ayant soif, Ibarry demanda à boire encore un peu d'eau, elle attendait patiemment les questions suivantes, après avoir ignoré la nouvelle remarque de la moine concernant sa potentielle grâce si elle continuait à parler. Elle n'y croyait pas du tout et ne répondait nullement dans cette optique.

Invité

HRP:

Karlia - Moine guerrier
Source: Final Fantasy X

« Pourquoi en rire ? Doutez vous de ma parole ? Ou ne parvenez-vous pas à vous imaginer un autre avenir qu'un fait de fuite ou de mort ? »

Mine de rien, la question avait révélée une construction mentale des plus intéressantes chez la sorcière. Karlia avait bien fait de la lui poser.

« Qui parle de vous laisser partir ? Miséricorde ai-je dis. Absolution peut etre même, si votre repenti est sincère. Mais ce serai en effet de la folie pure, ce serai un gachis sans nom que de vous abandonner à Ultimecia et à la vengeance de vos anciennes sœurs d'armes. De même qu'il serai idiot de vous tuer alors que nous aurions tant à partager. »

Visiblement, il fallait que la novice soit plus explicite quant aux possibilités qui s'offraient à la génome. Des possibilités qui au final, dépendait plus de la sorcière que de la jeune monk-warrior.

Mais cela viendrait en son temps. Et pour l'instant, la génome semblait d'humeur bavarde, comme détachée d'un sort funeste qu'elle pensait sincèrement être inévitable.

Des noms furent cités, des pouvoirs furent décris. De quoi fortement intéresser le lieutenant Fyodor derrière la vitre.

« Interessant... La météo, l’électricité, les ombres... Des pouvoirs très... Naturels si l'on peut dire. »

Manipuler les forces de la Nature, était-ce finalement cela le pouvoir des sorcières ? Et dans ce cas, pourquoi Ultimécia ne se les appropriait pas ? Pourquoi garder autant d'adversaire potentiel quand elle pouvait cumuler leur puissance à sa seule volonté ?

« Si des citoyennes se découvrent avoir obtenue des pouvoirs, soyez sur que nous le découvrirons, et qu'elles seront bien traitées. Leur nouvelle... Condition, trouvera son plein emploi. Yevon a un plan pour chacun de nous, aussi, personne n'est laissé en arrière dans son Eglise. »

L'entraide, la fraternité. Au sein de l'Eglise de Yevon, toutes et tous étaient liés par ce lien profond caractérisant les Elus du seul Dieu. Un lien que la sorcière n'avait put que remarquer. Qu'elle et toutes ses sœurs n'avaient put que remarquer.

« Mais je m'interroge toujours sur le pourquoi d'une telle alliance entre vos sœurs et Ultimécia. Si elles se savent inférieure à elle, si elles disposent vraiment de tels pouvoirs, pourquoi servir celle qui au final, finira par les consumer ? Quelle vision... ? »

La porte s'ouvrit alors, et la silhouette massive du lieutenant Fyodor en émergea.

« Mon lieutenant. »

S'étant levée pour se mettre au garde à vous, la recrue s'interrogea sur cette interruption, mais n'en laissa rien paraitre devant la sorcière.

« Novice Karlia, venez avec moi un moment je vous prie. »

Aie... Avait-elle gaffée ? Etait-ce du au fait d'avoir fait miroiter à la prisonnière autre chose qu'une mort prématurée ou une séquestration à vie ?

« Tout de suite monsieur. »

Elle se tourna alors une dernière fois vers la prisonnière avant de lui dire au-revoir.

« J'espère que vous ferez le bon choix. Votre destin n'est peut être pas celui que vous attendez. Le choix. Nous avons tous le choix. »

Puis, suivant le lieutenant dans la salle juxtaposant celle où se trouvait encore la sorcière, Karlia se prépara à recevoir son blâme.

« Dites moi soldat, que pensiez-vous faire à l'instant ? Vous en faire une amie ? Cette sorcière a participé à l'attaque de notre ville il n'y a même pas une semaine ! Une attaque qui a coutée la vie à nombre des nôtres ! Où est votre rancœur ? Ou est votre haine ?! »

Elle ne s'y était pas trompée. Le lieutenant Fyodor n'était pas connu pour sa clémence ou sa miséricorde. Dans l'Eglise de Yevon, il était un paragon de droiture et de volonté, mais son cœur était plus dur que l'acier de sa cuirasse.

« Muselées, refoulées, jusqu'à ce que j'apprenne tout ce que la prisonnière a à m'apprendre. La haine est une arme formidable, mais elle ne délie pas les langues, pas plus qu'elle n'ouvre les cœurs. Et cette sorcière... Je ressens sa tristesse, et son désarrois.

Son désarrois ? Elle est prisonnière d'une ville ennemie qu'elle a attaquée avec ses complices s'étant lâchement enfuis en la laissant derrière eux. Comment voulez-vous qu'elle ne soit pas perdue ?

Je voulais parler de sa situation actuelle. A dénoncer celles qui furent ses semblables, et qui désormais doivent chercher à la faire taire, elle qui a choisie la paix plutôt que la guerre, elle qui apporte l'Amour au coeur du Mal. »

Des mots qui ne pourraient que trouver leur chemin dans l'esprit du lieutenant, lui connaissant les préceptes de Yevon par cœur.

« L'Amour au cœur du Mal... Vous le pensez sincèrement ? Ou cela ne peut-il être qu'un autre faux semblant ? Un autre mensonge ? L'innocence ne prouve rien, elle est le plus redoutable de tous les masques.

Grande est votre sagesse mon lieutenant, mais Yevon nous enseigne aussi la compassion, y compris pour ceux ayant péché. Souvenez-vous de Lorkan.

Lorkan a vu la lumière à temps est s'est repenti. Cette sorcière n'a fait que se rendre pour s'épargner une mort imminente, et survie à présent dans l'espoir de s'évader. Dès que nous aurons le dos tourné, elle en profitera.

Pas si nous lui offrons un avenir, pas si nous lui montrons notre lumière. LA lumière de Yevon. Qu'après Sa force, elle en contemple la Flamboyance. »

Le lieutenant ne répondit pas. Son masque ne trahissant aucunement ce qui se passait actuellement dans son esprit, Karlia subit sans broncher les quelques secondes de silence dans l'attente du verdict final de son supérieur.

« Vos paroles sont celles d'une vraie fidèle, et votre cœur est pur. J'espère que votre esprit quant à lui sait aussi bien discerner le vrai du faux.

Monsieur ? Cela veut-il dire que... ?

Nous allons donner sa chance à cette sorcière puisque vous répondez d'elle. J'en parlerai à mes supérieurs, mais pas uniquement pour les raisons que vous invoquez. Ses capacités et ses connaissances en font une arme redoutable, une arme que nous serions stupide de détruire sans essayer de nous l'approprier. Si nous parvenions à la convertir, elle pourrait devenir le pont entre ses semblables et Bévelle. La preuve vivante qu'une coexistence pacifique est possible, et que Yevon accueille tous ceux prêt à en accepter la Lumière. »

Répondre de la sorcière ? Par Yevon, dans quoi Karlia s'était elle fourré pensa-t-elle. Mais elle n'avait plus tellement le choix. Elle était allé trop loin, ou pas encore assez...

« Venez avec moi. Je veux que vous soyez présente pour la suite. »

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Fyodor

Fyodor - Lieutenant moine guerrier
Source: Warhammer

Un plan osé, un avenir prometteur pour les deux partis. Un pari que le lieutenant avait choisi de faire en connaissance de cause.

Lui et la sorcière était peut être aussi différent que le jour et la nuit, mais au final, il y avait peut être quelque chose qui les rapprocherait. A condition que les souhaits de la génome soient sincères.

« La novice Karlia m'a résumée votre entrevue, et m'a parlé de sa proposition vous concernant. Une proposition emplie de compassion, car elle s'inquiète pour votre âme autant que pour votre corps. »

Le masque d'or et d'airain de Fyodor se tourna une seconde vers le visage baissé de la recrue se tenant debout derrière lui, puis s'en retourna vers celui de la prisonnière.

« Vous parlez de paix, mais votre voix ne concerne que vous. Si je peux influer sur la décision de mon peuple, dans votre cas, c'est impossible... »

Un fait, une vérité qui n'échappait à personne ici présent, sauf peut être à la sorcière.

« Tout du moins pour l'instant. »

Toujours impassible, la silhouette de Fyodor ne bougea pas lorsqu'il déclara ces mots, mais sa voix elle...

« A quel point désirez-vous la paix entre nos deux peuples ? Jusqu'où êtes vous prête à aller pour elle ? Oseriez-vous devant vos sœurs tenir un tel discours ? Oseriez-vous vous dresser devant l'Archi-sorcière pour défendre votre voeu ? »

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Parler, vider son sac. De toute façon, à quoi ça servait de tout garder pour soi à présent? Non, elle n'avait rien à gagner. Elle n'avait qu'à perdre en fait, donc un peu plus ou un peu moins... elle aurait peut-être une chance, une infime chance de réussir à s'échapper. Elle aurait surement qu'une seule seconde pour y parvenir, mais quand une seconde en paraissait des milliers pour une personne, c'était plus que suffisant!

Aussi, elle gardait ce seul et unique espoir. Avoir CETTE seconde qui lui permettrait de vivre, de partir loin, et de ne jamais revenir. C'était, pour l'heure, sa seule chance, et il n'était pas dit qu'elle l'ait. Alors à défaut, autant au moins passer un bon moment, profiter des derniers instants, et si ça permettait aussi d'améliorer la condition des sorcières, pourquoi pas? L'idée que des civiles dotées des pouvoirs des sorcières soient bien traitées la rassurait, elle eut un sourire doux alors que la moine le lui annonçait
«Si ces nouvelles sorcières peuvent être protégées, alors déjà c'est un petit point positif à tout ça! Les sorcières qui ont été tuées auront au moins une part de leur âme qui survivra en paix. Ça valait donc le coup.»

Par la suite, la jeune moine s'interrogeait sur le pourquoi du comment... pourquoi certaines sorcières avaient suivi Ultimecia? Simplement parce que quand elle les avait sorties de l'Au-Delà, elles n'avaient pas encore retrouvé leurs pouvoirs. Si la nécromancienne ne les avait pas tuées sur le champs pour récupérer leurs pouvoirs, cela maintenait l'espoir qu'elle ne le ferait pas non plus plus tard. Soit parce qu'elle disposait déjà de pouvoirs similaires - après tout, ces sorcières étaient déjà mortes une fois et avaient donc transmis leurs pouvoirs à l'époque à une autre! - soit parce qu'elle n'en avait pas besoin. Allez savoir, mais ça laissait donc une perspective de pouvoir vivre quand même.

Mais elle n'eut pas le temps de répondre car le grand soldat en armure était revenu, elle haussa donc juste des épaules et attendit, baissant les yeux sur ses chevilles pour fragiliser un peu les menottes qu'elle avait aux pieds, au cas où! Toujours garder cette toute petite chance quelque part... mais lorsque le soldat revint, elle le fixa un moment avec méfiance, s'il y avait bien quelqu'un qui risquait de vouloir la tuer là, d'un coup, c'était bien lui! Elle haussa un sourcil face à cette histoire de proposition
«Ce n'est pas mon corps. Mais soit.» elle se détendit un peu, non pas parce qu'elle voyait un espoir - elle n'était pas stupide! - mais plutôt parce qu'elle avait encore un peu de quoi prolonger son existence!

Elle haussa davantage les sourcils au fur et à mesure des mots de ce Fyodor, elle dut même se retenir de rire avant de prendre une profonde inspiration
«Tout dépend du peuple dont vous parlez.. d'un côté, mon corps est celui d'un génome, je ne sais rien d'eux... mon âme est celle d'une sorcière, mais en dehors de celles qui sont sorties de l'Au-Delà en même temps que moi, personne ne sait qui je suis! S'il y a d'autres sorcières qui sont revenues de l'Au-Delà, avec leurs propres corps, je doute avoir la moindre influence sur elles!»

Elle ne voulait nullement faire croire qu'elle pouvait faire des miracles. Contrairement à ce Fyodor qui voulait lui faire croire qu'elle pourrait avoir la vie sauve si elle faisait un discours ou autre
«En soit, je n'ai pas peur d'Ultimecia. Même avec ses pouvoirs sur l'espace-temps, elle ne peut pas m'atteindre. Je suis trop rapide. Je n'ai jamais vraiment eu à craindre quoi que ce soit de sa part et c'est pour ça que j'ai joué le jeu pendant un temps, le temps de récupérer mes pouvoirs et justement d'être assez rapide pour lui échapper!» elle se tourna alors vers la jeune moine planquée derrière avec un petit sourire «c'est pour ça que la plupart d'entre nous sommes restées avec elle au début. Avoir notre âme flanquée dans un corps qui n'était pas le nôtre ne nous a pas permis d'avoir nos pouvoirs tout de suite... il nous a fallu du temps pour les maîtriser! On ne voulait pas être livrées à nous mêmes dans un monde inconnu sans le moindre pouvoir! Mais maintenant, je suis sure qu'il y en a beaucoup qui se sont enfuit pour vivre leur vie, loin de la nécromancienne»

Elle se tourna ensuite vers Fyodor, penchant la tête sur le côté
«Qu'est-ce que vous voulez que je fasse? Pas la peine de me faire la moindre promesse sur mes chances de survie, le fait d'agir pour vous prolonge déjà mon existence de quelques jours alors...» c'était le B-A-BA de la survie! Être utile à ses bourreaux pour qu'ils repoussent votre exécution le plus longtemps possible, non?

Et comme toujours, plus elle aurait de temps pour essayer de s'évader au cas où!

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Fyodor - Lieutenant moine guerrier
Source: Warhammer

Pourquoi encore rappeler que ce n'était pas son corps d'origine ? En avait-elle un autre ? Comptait-elle récupérer l'original ? A ce que Fyodor savait, ce n'était ni l'un ni l'autre. Simplement une autre des bravades que la sorcière lançait comme pour se rassurer quant à sa situation.

Oh il était évident pour le lieutenant de discerner les plans à l'intérieur des plans. Son regard s'attardant sur la porte, puis sur ses menottes, puis sur lui. Elle analysait, estimait, réfléchissait.

*Aurais-je le temps d'esquisser le moindre mouvement avant qu'il ne me neutralise ? Voila ce qui t'obsède sorcière.*

Qu'elle cesse donc de jouer sur les mots. La situation était des plus sérieuses. SA situation était des plus sérieuses. Elle savait pertinemment où voulait en venir le lieutenant, alors qu'elle y vienne !

« Votre confiance en vous est digne de louanges. Mais fine est la frontière entre assurance et inconscience. »

Que la sorcière estime être hors de portée d'Ultimécia était en soi une hypothèse fascinante, d'autant plus s'il y avait une chance, une petite chance qu'elle puisse être correcte.

« Mais vos ennemis ne se limitent plus désormais à la seule Archi-sorcière, n'est-ce pas ? Désormais c'est tout un peuple, deux peuples même qui voudront vous retrouver, chacun pour ses propres motifs, mais tout deux pour la même raison.
Vous êtes un danger, pour eux comme pour nous. D'autant que si ce que vous dites est vrai, et qu'Ultimécia s'en aperçoit, elle ne souffrira pas longtemps de l'existence d'une autre sorcière qu'elle ne peut plier à sa volonté et dont les pouvoirs lui résistent. »

Un point pour Fyodor. Soit la génome supersonique mentait, et en ce cas elle aurait tout à craindre d'Ultimécia qui chercherait surement à la retrouver pour l'utiliser à nouveau ou l’empêcher de trop en dire ; soit elle disait la vérité, et là, elle aurait encore plus à craindre d'Ultimécia et de ses sœurs qu'elle lancerait à sa poursuite pour ne plus souffrir d'une menace potentielle.

Oui, au fond, il valait mieux qu'elle mente, dans son propre intérêt.

« Beaucoup ont fui, mais combien survivront ? Quel va être leur avenir maintenant ? Parias ? Sans-abris ? Mercenaires ? Voleurs et criminels ? La liberté n'est pas gratuite sorcière. Son prix est des plus élevés, et c'est celui du sang. N'importe quel soldat le sait. »

Une leçon que les génomes ayant prit la fuite en Spira apprendraient à la dure.

« Mais pour le moment nous nous contenteront d'essayer de toucher les sorcières avec lesquelles vous avez participé à l'attaque de notre ville. Ce sont elles nos ennemis. Les autres ne m'importent pas pour l'instant. »

Au fait, toujours en venir aux faits. Fyodor était un pragmatique dans l’âme, et ces jeux de mots l'insupportaient.

« Ce que je veux ? Ce que vous nous avez déjà offert par votre reddition. Votre collaboration. Aucun message ne sera à leur oreilles plus touchant que celui tenu par une des leurs. Je veux que vous joignez vos forces et vos talents aux nôtres pour les libérer de l'influence de l'Archi-sorcière. Je veux que vous soyez pour elles l'exemple même du repentir et de l'intégration. La preuve vivante et indéniable qu'une autre voie est possible, que la paix entre nous est possible. Un message qu'Ultimécia ne pourra pas museler aussi facilement qu'elle musèle leurs espoirs. Et si cela s'avère impossible, je veux votre aide pour les neutraliser. »

Une proposition claire et un engagement à long terme, car libérer les autres sorcières du joug d'Ultimécia ne serai pas une mince affaire. Mais si la génome tenait vraiment à la paix entre ses sœurs et Bévelle, il n'y aurait pas de meilleure voie.

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Il était sérieux là? Battant des cils, la génome eut besoin de quelques secondes pour s'assurer qu'il ne plaisantait pas dans ses "menaces"

«Euh... bon, je crois que même si je ne suis pas une spécialiste en génome, y'a un petit détail qui vous a échappé...» elle pointa son visage du doigt «on est tous radicalement identiques. Il y a bien une très légère distinction entre les euh, je sais pas si on dit mâle ou femelle mais voilà... dans l'ensemble, ces êtres ont été plus ou moins fabriqués à la chaîne pour recevoir des âmes. Ils sont tous pareils...» elle attendit quelques secondes qu'il assimile l'information «entre sorcières, on se reconnaissait via l'aura dégagée par nos pouvoirs, certaines ont changé un peu leur tenue, mais dans l'ensemble, je n'ai à craindre que des sorcières! Pas de vous, pas d'autres ennemis une fois dehors... je n'ai qu'à retourner sur Héra.»

Une fois de plus, elle attendit qu'il assimile l'info «Ultimecia n'a pris qu'une poignée de génomes. Il y en a encore des dizaines sur Héra, certains chez eux, d'autres qui ont décidé de vivre parmi les habitants. Comment voulez-vous savoir qui je suis une fois que je serai là bas? Comment me différencier des innocents? Soit vous devrez faire la guerre à tous les génomes, soit vous faire à l'idée que certaines vous auront échappées... donc d'ici que vous preniez votre décision, je serai tranquille. Si je pars d'ici.» elle préférait préciser car au final, la conversation semblait tourner plutôt bien et il n'était pas dit qu'elle tente de s'échapper. Qui sait, même sans pouvoir se déplacer librement, rester à Bevelle serait peut-être mieux qu'en constante fuite...

«C'est pareil pour les autres. Le plus dur sera seulement de rejoindre Héra. Mais ensuite, elles pourront être tranquilles.» ce qui est différent pour elle, quand on marche si vite qu'on peut courir sur l'eau, les frontières ne sont pas un problème.

Bref... ils commençaient un peu à tourner en rond. Même si elle savait bien que ses chances d'évasion étaient très très très minces, pour quelqu'un comme elle, juste une suffisait. Et ça, elle n'était pas sûre que ce Fyodor puisse le réaliser. Faut dire que lui ne l'avait pas vraiment vue à l'œuvre.

Elle finit par lui demander concrètement ce qu'il voulait, et honnêtement, sa réponse la surprit un peu.
«Euh... c'est tout? Vous êtes vraiment prêts à m'épargner si je vous rejoins et que je vous aide à rallier ou combattre mes sœurs?» elle avait besoin de quelques secondes pour réaliser le truc, elle s'avança, les coudes sur la table l'air presque abasourdie «attendez... je veux être honnête là, car j'ai l'impression que pour vous ce serait un acte... ignoble pour moi, mais c'est pas du tout le cas! Je sais qu'on s'appelle "sœurs", mais on ne se connaît que depuis quelques mois. Dans nos anciennes vies, certaines ont juste "entendu parler" des autres, mais pour la plupart, on ne vivait pas aux mêmes époques, et on a passé presque tout notre temps à nous entraîner pour récupérer nos pouvoirs dans la Citadelle, pas comme si on était toutes super copines!» elle secoua légèrement la tête quand même «bon certaines ont vite sympathisé, comme Gosia, la génome qui pouvait créer des explosions, et Félicie, l'une des premières à avoir été tuée et qui manipulait le feu comme personne, je crois que Darmila s'entendait bien aussi avec celle qui était capable de changer de taille, mais sinon dans l'ensemble, on se connait à peine!»

Elle soupira et recula un peu, haussant des épaules d'un air presque triste du coup, était-il sérieux dans sa proposition?
«Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a absolument rien pour m'empêcher de faire ce que vous me demandez. Ça ne va pas m'affecter, ce ne sera pas un acte qui va à l'encontre de quoi que ce soit chez moi... je ne leur dois rien, je ne dois rien à Ultimecia, et je n'ai pas non plus dans l'idée de la laisser finir ce qu'elle a commencé! Je ne sais pas ce qu'elle veut faire concrètement, mais j'ai dans l'idée que si elle y arrive, j'en serais pas heureuse pour autant!»

Ultimecia était clairement l'être le plus égoïste qu'Ibarrie n'ait jamais rencontrée! Il était évident que peu importe ses projets, les autres êtres vivants en pâtiraient, sorcières ou non...
«Honnêtement, si c'est ce que vous me proposez, moi je marche. Sans le moindre problème.» finalement, même si elle devrait surement rester confinée quelque part à cause de ses pouvoirs, peut-être qu'elle pourrait vivre librement dans le coin? c'était pas si mal comme ville...

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Fyodor - Lieutenant moine guerrier
Source: Warhammer

Physiquement identique en tout point hein ? Oui, le lieutenant l'avait remarqué. Après tout, il avait cotoyé des génomes de très, très près ces derniers jours. Aussi la sorcière ne lui appris rien, sinon l'existence de variantes "mâles" qu'il n'avait encore jamais vue.

« Rien à craindre de nous... Rien à craindre de nous ? »

La naiveté de cet etre ne semblait pourtant pas feinte. Comme si elle croyait sincèrement à ses dires et en son raisonnement.

Il est vrai qu'en soi, il était viable, mais il y manquait une constante, la constante humaine, invariable et implacable. Une constante que seule une enfant pouvait omettre.

*Une enfant... Par Yevon, mais quel age a cette âme ?*

Une question, une simple question qui changeait absolument toute la façon qu'avait Fyodor de voir sa prisonnière.

Déjà lors de l'attaque de Bévelle, il avait réalisé qu'en lieu et place de soldat entrainés et organisés, il avait eut affaire à de pauvres âmes apeurées et envoyées au massacre par un démon cruel se moquant éperdument de leur sort.

Se pourrait-il qu'il se soit à nouveau fourvoyé ?

« Dites moi, quel est votre age ? Non, plutôt, quelle est votre expérience du monde au-delà de la forteresse de l'Archi-sorcière ? Combien de temps avez-vous put passer au-delà de ses murs ? Un mois ? Deux semaines ? Moins ? »

Au travers des lentilles de son casque, Fyodor scrutait la sorcière avec attention. Sous cet apparence si familière et pourtant si anodine, que se cachait-il ?

« Croyez-vous vraiment que vos semblables pourront simplement échapper à leur condition ? En fermant les yeux sur leur apparence, en allant par angélisme jusqu'à faire l'impasse sur leur pouvoirs si singuliers et représentatifs, leur avenir ne se résumera plus qu'à une existence constamment passée sur la brèche. A craindre le moindre nouvel ami, le moindre repas, le moindre verre de vin. Une existence où le moindre faux pas, la moindre manifestation de leur essence seront pour leur entourage le plus éloquent des signal. Un signal qui changera leur voisin, jusqu'alors si aimables, en loup sanguinaires. La méfiance, la peur, la haine seront alors leur lot, et si elles ne finissent pas dénoncées, chassées, ou tuées par leurs voisins, alors il ne leur restera plus qu'à espérer que ni Bévelle, ni Ultimécia ne s'en charge. En vérité sorcière, nous n'aurons surement même pas à les traquer. La nature humaine s'en chargera. »

Le lieutenant ne doutait pas de cet avenir. Après tout, même entre les Hommes, pourtant égaux de race et d’âme, la différence avait toujours été accueillie ainsi. Alors pour des êtres tels que des génomes contenant les âmes de sorcières...

« Vous avez encore beaucoup à apprendre de l'Homme, et j'imagine qu'il en est de même pour vos semblables. Elles peuvent tenter de survivre dehors par leur propres moyens, mais si rien ne leur est proposé, elles demeureront des menaces, à la fois pour mon peuple et pour le votre. Voila pourquoi je vous fais cette offre, une offre dont vous ne saisissez surement pas l'importance. »

Oui, rien qu'au regard éberlué qu'elle lui lançait, Fyodor pouvait dire qu'elle n'en revenait pas de sa chance.

« Ne sous-estimez pas la valeur de votre aide. Notre seul échange en ces murs représente une lueur d'espoir pour nos deux peuples, et cela n'a pas de prix. Croyez-moi, il n'y a rien d'ignoble dans l'élaboration d'un avenir commun. Je ne vous demande ni de trahir votre cœur ni de répudier votre essence. Soyez ce que vous êtes. Une sorcière à qui une nouvelle chance a été donnée. Soyez l'étincelle qui allumera le flambeau d'un nouvel avenir pour les sorcières du monde entier. »

Fyodor se surprenait presque à user de tels mots. Parler n'avait jamais été son fort, mais il gageait que pour le coup, même Karlia n'aurait pas fait mieux.

« Aussi, si vous n'avez aucunes entraves pour refuser, nous avons un accord. Vous avez fait le bon choix. »

Le lieutenant referma alors le dossier contenant les rapports et autres photos concernant la sorcière avant de se lever et de demander à Karlia de lui passer sa hallebarde.

« Au nom de Bévelle la Grande. Au nom de Yevon le Très Saint, c'est un honneur pour moi que d’être le premier à vous appeler l'ambassadrice Sioban, Celle qui apporte l'Amour au cœur du Mal. »

Un nom tiré des préceptes même de Yevon, un titre encore officieux, mais que Fyodor appuierait de tous son poids avec sa hiérarchie lors de la finalisation officielle de ce marché.

« Cela me fait penser, quel est votre nom ? Vous avez bien un nom n'est-ce pas ? »

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Difficile de savoir s'il s'agissait d'un dialogue de sourds, chacun semblait avoir tellement de mal à comprendre l'autre, que ça en devenait difficile de tout suivre.

Ibarrie regarda quelques secondes le Lieutenant qui posait une question assez personnelle, mais qui était légitime vu la situation
«J'ai 16 ans... et je ne suis sur votre monde que depuis quoi... six mois?» un peu plus peut-être, mais pas dit. Elle essayait cependant de lui faire comprendre que si elle partait, elle pourrait presque vivre normalement. Il lui suffirait de rejoindre Héra et de se mêler aux autres clones. Mais ça ne semblait pas convaincre le Lieutenant, elle eut encore une fois ce regard et ce sourire triste, il ne pouvait vraiment pas comprendre...

«Monsieur... c'était déjà mon quotidien dans ma précédente vie. L'attente... l'attente du moment où l'on découvrirait que j'avais des pouvoirs, l'attente de ce moment où je serais capturée puis tuée.. j'ai toujours connu ça, vous savez? Mais j'avoue que pouvoir vivre un peu en paix, ce serait bien...» elle tripota maladroitement ses doigts devant elle, le Lieutenant semblait quand même comprendre un peu, ou du moins lui proposer une échappatoire à tout ça.

Elle n'eut pas vraiment besoin de réfléchir en fait, car ce qu'il proposait, qu'il y ait anguille sous roche ou non, était toujours mieux que tout ce qu'elle aurait pu espérer. Il lui lança alors une drôle de tirade, l'appelant Ambassadrice Sioban? ça voulait dire quoi? Elle battit des cils sans trop comprendre, jusqu'à répondre simplement à la question concernant son nom

«Euh je... je m'appelle Ibarrie Allen. Enfin je m'appelais comme ça avant. Mais... je suppose que si je dois avoir une nouvelle vie, dans un nouveau corps, peut-être que vous pourriez aussi me donner un nouveau nom?» car bon, même si son nom n'était probablement pas resté dans l'histoire de Dol, autant laisser derrière elle toute son histoire et recommencer à nouveau?

«Mais... vous ne comptez pas utiliser mes pouvoirs? Vous avez mentionné avoir besoin de mon aide pour rassembler les autres sorcières, pour les inciter à se rendre, ou se rebeller contre Ultimecia, mais vous n'avez jamais parlé de mes pouvoirs à proprement parler. Je suis étonnée qu'ils ne vous intéressent pas.»

Elle ne se montrait nullement menaçante, ni inquiète. Vu ce qu'ils lui offraient, ça ne la dérangeait même pas de servir d'arme ou autre si besoin. On lui offrait quand même une nouvelle vie hein? Elle n'allait pas cracher dans la soupe.

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