Voyages voyages

Petit retour tranquille à l'hôtel donc! Cette ville avait tout de même son charme, malgré tout je me disais que ça ferait du bien de repartir à l'aventure! Il faut dire ce qui est, depuis que j'ai rencontré Cid, j'ai passé mon temps à voyager et découvrir le monde, et au fond, c'est surement ce qui me plaît le plus! Avancer, découvrir de nouvelles choses, de nouveaux mondes, de nouvelles villes... ça avait vraiment quelque chose de fascinant! Même si des fois, on pouvait avoir de mauvaises surprises, bien qu'on en avait pas encore eues jusqu'à présent.

Je prenais son bras, comme je le faisais avant qu'on ne soit ensembles, puis une fois à l'hôtel, je me dirigeais vers la salle de bain pour me débarbouiller un peu. Je n'étais pas trop le genre à me maquiller, mais je prenais quand même une petite lingette pour virer toute la saleté emmagasinée au casino... entre la fumée de cigarette autour et puis surement la pollution ambiante, ça faisait toujours du bien et ça rafraîchissait.

Je revenais ensuite dans la chambre après m'être changée pour mettre ma petite nuisette noire, Cid était à la fenêtre à fumer une cigarette et je le rejoignais en lui piquant juste une petite latte avant de la lui rendre. J'admirais la vue, les maisons étaient plutôt jolies par ici, tout comme à Kalm avec des pots de fleurs accrochés aux fenêtres avec des pensées, des tulipes ou des bleuets un peu partout.
«C'est pas trop mal comme ville quand même... mais y'a trop d'animations au quotidien. Je pense que je n'arriverais pas à vivre ici pour de bon. Ces gens sont courageux!» - en fait, je me rendais compte que ça ressemblait trop à Deling City sur l'activité elle-même. Même si ici, le soleil se levait sans problème, j'avais l'impression que c'était aussi une ville qui ne dormait jamais. Entre les casinos et des boutiques visiblement ouvertes toute la nuit, c'était l'image que j'avais de cet endroit et qui me mettait surement mal à l'aise.

Je l'embrassais rapidement sur la joue et on allait se coucher. Il me fallut quelques minutes quand même pour m'endormir, jusqu'à entendre les premiers ronflements de Cid qui me firent sourire et m'aidèrent finalement, comme un petit bruit de fond dont je ne peux pas me passer. C'est peut être la seule chose de bien que Deling City m'ait apporté: je ne peux pas dormir dans le silence.

Le lendemain matin, petit bisou qui pique sur la joue et je sursautais légèrement avant de voir que Cid était derrière moi et m'enlaçait. Je souriais avant de m'étirer sans trop bouger puisque je maintenais ses bras autour de moi
«Hmmm... coucou toi.» - j'étouffais un bâillement, le soleil était déjà levé depuis longtemps et ça m'agaçait un peu! On avait perdu du temps. M'enfin là j'étais trop bien et je me retournais donc pour lui faire face, sans trop ouvrir la bouche - haleine de chacal du matin bonjour! - aussi pour lui parler, je baissais volontairement la tête

«Va falloir se dépêcher un peu si on ne veut pas passer la nuit dans cette grotte dont tu m'as parlé!» - je frottais mon nez contre le sien et je déposais un baiser furtif sur ses lèvres avant de me lever, là au moins, je pouvais m'étirer de tout mon long avant de me diriger vers la porte et récupérer le panier à linge. Tout était propre et repassé, aussi je prenais un pantalon, comme Cid me l'avait suggéré, puis j'allais m'habiller dans la salle de bain. Ce n'était même pas par pudeur que je ne me changeais pas devant lui, c'était surtout parce que c'était plus pratique car j'avais ainsi accès au miroir pour le coiffer en passant. Je me faisais un chignon cette fois, ça éviterait que mes cheveux ne tombent dans la boue si jamais je me casse la figure ou autre! Puis j'enfilais pantalon, petit haut et bottes en regardant le porte-clé Cait Sith que j'y avais accroché...

«Hum.. pour cette fois, je vais l'enlever, je le remettrai après sinon je vais le perdre!» - je revenais dans la chambre où Cid était déjà prêt - forcément, lui ça va plus vite, il n'a pas ma masse de cheveux à gérer! - et on descendait pour prendre un café et un bon petit déjeuner.

«Bon, visiblement, Reeve ne peut pas trop te renseigner sur les cristaux.. mais d'un autre côté, c'est un peu normal non? Je veux dire.. tu ne m'as pas dit qu'il était architecte ou je sais pas quoi avant? C'est pas trop le genre de gars à partir à l'aventure. On pourrait peut être aller voir le fauve là euh.. Rouge13?» - de ce que j'ai compris, son village était le genre à prêcher la protection de la planète, donc déjà, il devrait s'y connaître un peu plus pour les cristaux tout ça. Mais d'un autre côté, on ne les cherche pas vraiment, c'est surtout que Sephiroth en a un d'après les infos, et que ce serait surement bien qu'on le lui reprenne avant qu'il chope les autres. Mais pour l'heure, Cid et moi ne sommes surement pas assez forts pour le lui reprendre de force!

Donc au final, le mieux que l'on puisse faire pour le moment, ce serait surtout en apprendre un peu plus sur tout ça. Et le problème, c'est que le meilleur moyen d'en apprendre plus, ce serait de rencontrer une chimère! Donc au final, on en revenait à ce qu'on avait décidé avec Cid. Se renseigner sur des endroits avec des éléments dominants et s'y rendre. La caverne de Mythril était sombre, donc s'il existe une chimère de ténèbres, elle pourra y être. Et en allant à Junon, on pourra peut être tomber sur une chimère d'eau.
«Je passerai vite fait à la boutique de gemmes, j'aimerais m'en prendre une de type vent, si ça ne t'ennuie pas avant de partir.» - je ne sais pas si ce sera utile pour cette fameuse mine, mais bon... j'ai toujours eu une affinité avec le vent, et au fond, peut être que c'est aussi un moyen de récupérer un peu de Zéphyr? Mine de rien, il me manque beaucoup.

Et Lyte avait dû sacrément négocier pour me permettre de monter dans un cargo, avec deux autres chocobos en plus. Ce n’était pas moi qui allais faire le plus de grabuge de toute manière avec ma patte, et j’étais le moins animal des volatiles présents puisque je n’étais pas plus attirée que cela par l’odeur alléchante des aliments disposés dans la soute. Lyte et moi avions été séparés quelques instants le temps que je sois installée dans la soute – on serait donc séparés au cours du voyage – et lui était parti prévenir ma tante. Même si j’ignorais ce qu’il lui disait à ce moment-là. Qu’il essayait de lui ouvrir les yeux. Mais son regard dur et perçant qu’elle lançait à Lyte voulait tout dire.

- Il y a des choses qu’il ne vaut mieux pas savoir. Comme tu l’as si bien dit, ca ne te regarde pas.

Et plusieurs minutes plus tard, Lyte était visiblement revenu – j’espère ? – puisqu’il y eut de l’agitation lors du décollage. Les autres oiseaux piaillèrent à m’en donner mal au crâne mais finirent par se calmer une fois l’appareil stabilisé dans les airs. L’avantage d’avoir un appareil volant, c’est qu’au moins, le voyage ne fut pas bien long, enfin … il l’était un peu pour moi puisque j’étais toute seule, blessée et souffrante, avec d’autres piafs qui pensaient pouvoir me faire la causette alors que je ne parle pas le chocobo. Et puis nouvelle agitation lorsque l’avion atterrit, mais la bonne nouvelle, c’est que les bêtes étaient attendues puisqu’un homme attendait dehors, lorsque la soute s’ouvrit. Lyte était là, mais les deux autres – le pilote et l’inconnu – s’échangeaient quelques mots.

- Oh la, mais je n’attendais pas un chocobo rouge ! D’où il sort ? On dirait qu’il est blessé ?
- Ce n’est pas le mien mais celui de ce jeune homme, il a insisté pour que je le prenne à bord.

Heureusement, l’autre type ne semblait pas du genre à vouloir me laisser à mon triste sort sous prétexte qu’il n’était pas prévu qu’il soit là.

- Ah, laissez-moi deviner, vous voulez que je le soigne ? Vous pouvez au moins me dire ce qu’il s’est passé ?

Va lui raconter que je me suis blessée la jambe à cause de deux personnes qui voulaient piquer notre Cristal, puis que je me suis changée en oiseau après avoir mangé un bonbon ensorcelé. Il va nous prendre pour des fous et nous mettre dehors ! En tout cas, j’avais hâte de voir quand même la ville. La Ferme des Chocobos était un tout petit truc auparavant, mais depuis la chute du Météore, elle s’était considérablement développée, c’était une véritable ville qui rivalisait avec Corel Nord !

Evidemment, un chocobo rouge n’était pas attendu … D’un coup d’œil, le « fermier » - ou plutôt un vétérinaire – déduisait que j’étais blessé et accepta gentiment de vouloir s’occuper de moi. Le comble, je ne vais même pas être soignée par un médecin normal sous prétexte que j’ai été transformée en animal. Maudit Tomberry avec son maudit bonbon ! Pour pouvoir mieux me soigner, il demanda à Lyte ce qu’il s’était passé pour que je me retrouve dans cet état et si Lyte cherchait à mentir en disant une partie de la vérité, si je le pouvais, j’aurai fait un facepalm digne de ce nom. Le pilote s’était heureusement éloigné mais ce type-là se mit à sourire en coin. Oh rien de malsain.

- Je ne suis pas comme vous, mais des chasseurs de cristaux qui se tapent sur la tronche mutuellement, ce n’est sûrement pas un hasard, c’est que l’un d’eux a généralement quelque chose d’intéressant sur lui.

Et oui, en voulant « être honnête sans trop l’être », Lyte s’était piégé tout seul. Néanmoins si cet homme se doutait de quelque chose, il m’avait l’air être quelqu’un de confiance et non le genre de personnes qui irait nous balancer ou nous donner un coup en traître dans le dos. Après, ce n’était que ma première impression, ce n’était pas pour autant que je n’allais pas être sur mes gardes ! Et j’espérais bien que Lyte en ferait autant, surtout si ma condition de chocobo blessé exigeait qu’on soit séparés pour la nuit.

Docilement, et du mieux que je le pouvais avec ma patte, je suivais cet inconnu jusqu’à sa grande en périphérique de la ville pour qu’il puisse s’occuper de moi. Il s’étonna même que je sois si calme et tranquille malgré tout ce qu’il m’arrivait. Oui, bah mon gars, quand tu découvriras que je suis une femme en réalité, tu vas faire un sacré bond. Fort heureusement, mon cher « maître » trouva un moyen de détourner le sujet en s’intéressant de plus près à ma blessure. Désormais installés dans la grange, je laissais le spécialiste tâter ma patte pour voir l’étendue des dégâts. Je finissais d’ailleurs par m’agiter en battant des ailes pour faire comprendre assez vite que c’était douloureux, mais pour autant, je savais me maitriser un minimum pour ne pas lui filer un kick accidentel !

- Hum du calme ma belle. Il se releva pour se tourner vers Lyte, là où je me laissais m’affaler sur le sol pour me coucher, la tête et le cou avachis par terre. - Elle n’a rien de cassé, c’est déjà ca, mais elle a dû être sacrément blessée et a trop forcé depuis. J’ai de quoi traiter sa douleur et détendre ses muscles, mais pour le reste, il va falloir qu’elle se tienne tranquille si elle veut espérer que son corps s’en remette tout seul.

C’est marrant, le docteur à Wutai avait dit pareil alors que je n’étais pas encore un chocobo. Mais quand bien même ce type avait gentiment proposé de m’examiner et me signer, il y avait quelque chose qui était bizarre dans tout ca.

- En revanche, comprenez que je ne pratiquerais aucun soin gratuitement, les baumes et médicaments coûtent assez chers …

Ah, oui, c’était donc ca ! Je lâchais un soupir si peu discret que j’en avais fait sursauter mon sauveur du jour. C’est si dur de venir en aide à quelqu’un gratuitement ? Un célèbre voleur sur Héra disait souvent « a-t-on besoin d’une raison pour aider quelqu’un ? », bah moi je dis « a-t-on besoin de payer pour aider quelqu’un ? ». Non mais.

- J’ai des chambres d’hôte chez moi, vous pourrez dormir ici pour rester au plus près de votre bête si vous voulez.

Payante aussi la chambre j’imagine ? Groumph.

Spoiler:

Evidemment qu’il y avait toujours anguille sous roche. Si cet homme avait généreusement accepté de m’examiner et m’amener ici, il ne comptait pas pratiquer le moindre soin sans que Lyte paye. J’en étais gênée quelque part qu’une partie de son salaire de SeeD passe dans des soins vétérinaires, mais j’en voulais surtout à cet homme d’avoir été un peu fourbe pour le coup. Mais Lyte avait beau s’éloigner, hey, je suis un animal, j’ai déjà l’ouïe fine en tant qu’humaine, alors maintenant c’est pire ! Tuer l’amant de sa femme, non mais n’importe quoi, le gars il rencontre un étranger et lui demande de se mêler de sa vie de couple. C’était plutôt une bonne chose que je ne puisse pas parler dans mon état car il m’aurait entendu !

En tout cas, je savais que Lyte ne commettrait pas un meurtre juste pour si peu, et le temps qu’il s’en occupe, le soigneur allait chercher son matériel et ses médicaments. Même si j’avais mal, je me laissais faire, et il semblait même surpris que je me tienne si tranquille.

- Et bah, t’es une brave bête toi. J’ai presqu’envie de t’acheter, t’aurais un bon pedigree et une bête de grande qualité ! Vu la façon dont je le regardais, n’importe qui saurait que j’étais en train de le fusiller du regard. - Bah ! T’as l’air fidèle, tu dois vraiment l’aimer ton maître.

C’est rien de le dire et … MAIS C’EST PAS MON MAITRE !!! Enfin bon. Une bonne chose de faite, il me laissa un peu de nourriture – qui me faisait pas envie – dans l’enclos avant de partir, et au crépuscule, c’est Lyte qui vint me rejoindre. Il ne comptait pas dormir ici quand même ? Si ? Enfin, lorsqu’il me demanda si j’allais mieux, j’agitais doucement mes ailes en piaillant – sale réflexe de piaf – comme pour approuver, avant d’écraser ma tête sur ses jambes. Je commençais à en avoir ma claque d’être comme ca, même si je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même d’avoir avalé ce bonbon en ayant oublié ce qu’il était … Vivement demain … Et le seul moyen d’y arriver plus vite … c’était de dormir. De toute façon les cachets étaient un peu forts alors mes yeux se fermèrent tous seuls …

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Le lendemain matin, j’étais toujours allongée contre Lyte, dans la paille et ce fut un frisson qui me fit ouvrir les yeux. C’est qu’il faisait drôlement froid d’un coup. Je battais des cils quelques instants avant de chercher à me redresser par réflexe et … oh j’ai des bras. Des jambes. Des jambes nues ? Des … J’étais nue. Avec quelques plumes rouges encore par terre. ARGH. Un coup d’œil à gauche, un à droite. Ah ! J’ai retrouvé mon sac. A côté de Lyte. Evidemment. Je devais le secouer un peu.

- Lyte ? Lyyyyte, réveille-toi !! Je suis redevenue moi-même et y a un problème là !

Un problème de taille lorsque le vétérinaire se pointa pour voir comment je me portais et que non seulement il ne trouva pas de chocobo, mais en prime, il trouvait une femme dans le plus simple appareil !

- WOUAH !
- GNIA !! VOUS POUVEZ PAS PREVENIR !?

Quelques paquets de paille protégeaient le plus important mais j’avais du attraper mon sac à toute vitesse pour planquer le reste et chercher – maladroitement – de quoi m’habiller. Une robe ! Voilà ! Elle était peut-être moche mais c’était facile à enfiler ! Et je comptais sur Lyte pour me cacher ! Bon ok j’avais pas eu le temps de mettre une culotte ni rien là, mais eh, urgence.

- M-M-Mais qu’est-ce que ca veut dire ? Où est le chocobo rouge ?

Ma difficulté à me relever et à tenir debout me laissait penser que je n’étais pas encore guérie et j’avais toujours un hématome sur ma jambe.

- Mpff, c’était moi le chocobo. Vous voyez bien que ma jambe a un hématome aussi gros que moi.

Il semblait avoir bien du mal à le croire, bon, je le comprends, ma tante a réagi de la même façon et elle a même failli me découper en tranche. Mais lui préférait s’en moquer ouvertement.

- Vous êtes la sorcière dans la Belle et la Bête et vous avez testé si j’ai bon cœur c’est ca ? Et puisque je vous ai aidée, vous m’avez pas changé en bête ?

Il se mit à éclater de rire, je le regardais avec un air blasé avant de regarder Lyte avec ce même regard blasé. Non mais sérieusement. Ce n’était pas drôle.

Cette situation était aussi chiante que gênante, en même temps avec le recul, je ne suis pas sûre de pouvoir en vouloir à ce type. Fut une époque où, si quelqu’un m’affirmait qu’il avait été transformé en chocobo après avoir mangé un bonbon offert par un Tomberry, j’aurai pris ca pour une blague. Mais avec toutes les créatures bizarres que j’avais rencontrée depuis le temps, on pourrait me dire qu’on a appris à parler l’Al Bhed en buvant un jus de pampa offert par un bébé Xylomid, que je le croirais sur paroles. Enfin bon. Lyte reprit la suite et fit cesser de rire notre « hôte » avant de décider de quitter les lieux. Je n’étais pas contre du tout et j’attrapais sa main pour me relever. Je sentais que ca tirait encore pas mal sur ma jambe, la douleur était encore présente, mais je me sentais de pouvoir marcher tout de même. Pas trop non plus pour ne pas abuser et me faire encore plus mal, mais ne serait-ce que pour rejoindre un hôtel potable, ca le ferait ! Alors lorsque Lyte me demandait comment j’allais, je commençais à avancer en lui faisant signe.

- Ca va oui. Je me sens pas de galoper encore partout. Galoper, chocobo, il avait saisi ? - Mais c’est mieux qu’hier. Désolée, ce n’est qu’au moment où j’ai avalé le bonbon que j’ai réalisé ce qu’il était vraiment. Au moins ca nous a permis d’échapper à ma tante.

Malgré tout, il faudrait bien que je la rappelle un jour ou l’autre pour mettre les points sur les I. Trop de choses traînaient et me tracassaient, m’énervaient aussi. Mais pour l’heure, il y avait d’autres priorités !

- Bon, ca te dérange pas qu’on se trouve un hôtel là ? Je pue le chocobo, je dirais pas non à une bonne douche, et m’habiller plus correctement aussi qu’à la va-vite. Ah, et un petit-déjeuner aussi !

Non parce qu’il est bien mignon le vétérinaire mais la salade de chocolégumes, ce n’était pas trop ma tasse de thé. Je levais néanmoins les yeux vers Lyte et si une part de moi aurait dû s’énerver, je préférais tirer un petit rictus moqueur.

- Et toi il va falloir que tu m’expliques ce qu’étaient tous tes monologues d’hier ! Tu as vraiment cru que j’allais te fuir et te laisser tomber ? Que je ne me sentais pas responsable et n’assumais pas notre relation ?

Il a dû se sentir tellement con quand il a compris qu’il parlait vraiment à moi depuis le début. Ca, c’était drôle !

Bien contente d’avoir retrouvé mon apparence humaine – et surtout normale – je demandais à Lyte si nous pouvions prendre la direction d’un hôtel afin que je puisse pleinement profiter d’une bonne douche et d’un bon petit-déjeuner … Une journée dans la peau d’un volatile quand même ! Et en parlant de chocobos, il me partagea son idée d’utiliser un chocobo ici pour nous rendre à notre prochaine destination mais qu’il avait entendu certains bruits courir. Ah ? Nous aurions tout le temps d’en parler une fois bien installés et d’improviser au besoin, pour l’heure, je tenais à régler une question plus existentielle. Un sujet qui semblait le mettre bien mal à l’aise, je le comprenais quelque part mais tout de même. Il tentait alors de s’expliquer, la perturbation sur le moment, la confusion, les doutes … les questions qu’ils se posaient aussi. Mais plus il parlait, plus je perdais cet air moqueur sur mon visage pour être plus sérieuse, plus compatissante aussi. Et je me voulais rassurante, dans tout ca.

- Tu n’as pas à te sentir responsable de ce qu’il se passe avec ma tante, ca dure depuis des années, c’est entre elle et moi. Quant au reste, ce sont mes décisions, je suis pleinement consciente de ce que je fais et je le fais parce que je te fais confiance et que j’ai envie d’être avec toi. Tu ne devrais pas te mettre autant de pression sur les épaules …

Je lui prenais et serrais la main dans un geste qui se voulait doux et réconfortant. Nous continuions lentement mais sûrement notre marche vers le centre-ville à la recherche d’un bon petit hôtel.

- La BGU, tout ca … au final ce ne sont que de bons prétextes pour qu’on soit ensembles non ?

Je me risquais à jeter un coup d’œil dans sa direction. J’espérais que ca l’apaiserait, ne serait-ce qu’un peu, mais une part de moi le connaissait aussi un peu têtu et savait qu’il continuerait de trop y réfléchir, parfois.

- Allez viens, on va prendre une bonne douche et un bon petit-déjeuner tous les deux. Après tout je ne suis pas la seule à avoir passé la nuit dans une écurie ! Et il va falloir que tu m’expliques aussi cette histoire de location.

Car ca risquait de nous ralentir dans nos projets finalement …