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Invité

On était enfin sorti de chez notre "bon samaritain à but lucratif", je n'avais pas tellement envie de m'attarder chez lui car même s'il nous avait aidé, il avait fait des commentaires désobligeant et... il l'avait vu nue... Bon, okay, c'était surtout cette dernière raison qui me faisait vouloir nous éloigner le plus possible d'ici. Mon pas était pressant mais je ralentissais vite la marche car je m'apercevait que Ruka-humaine avait du mal à tenir la cadence...

Alors de nouveau sur la même longueur de foulée de pas, je venais de m'enquérir de sa santé, qui se voulait rassurante à l'entendre dire. Elle s'excusait alors d'avoir manger le bonbon sans avoir réfléchi à son origine ni aux conséquences qui iraient de paire...

"Tu pouvais pas savoir. Au moins, on est quitte, un bonbon partout..." et quand à sa tante... "A moi de m'excuser, tu avais raison sur le compte de ta tante, c'est vraiment compliqué. J'ai pourtant essayer de lui faire comprendre ta situation..." Et on peut pas dire que ça avait marché, bien au contraire, c'était comme combattre un mur démoniaque quoi...

Ruka exprimait son désir, ou plutôt son besoin, d'accéder à un hôtel pour pouvoir faire un brin de toilette. Faut dire qu'être dans la peau d'un chocobo et de dormir sur la paille, au sens propre comme au sens figuré, méritait un bon décrassage. J'acceptais à sa requête. J'avais pu me balader un peu la veille alors je pense que je prenais la bonne direction.

"Oui, je pense que ça va nous faire le plus grand bien. On est pas si pressé que cela, non ? Et puis, on a du temps à rattraper tous les deux !" N'y voyez pas nécessairement quelque chose à connotation spéciale, hein ? C'est juste qu'on peut pas dire que notre séjour à Wutaï avait été ressourçant au final. Ici, personne ne nous connaissait et le cadre était quand même sympa !

"Je ne sais plus si on se l'était dit mais je pensais louer un chocobo ici pour notre prochaine destination... Le hic, c'est qu'il semblerait qu'ils aient des soucis avec les chocobos ici. J'ai aidé des locations hier à rattraper des chocobos perdus dans les plaines pour payer ton traitement, et j'ai entendu parler de choses et d'autres..."

Notamment d'un manteau rouge qui effrayait les chocobos et les libérerait... C'était assez perturbant... Mais Ruka me tirait de mes pensées et me reparlait de la veille au soir et de mes déclarations à un chocobo que je pensais muet comme une carpe...

Moment malaisant, plein de gênance... Je passais ma main derrière la tête, oui, j'avais vraiment cru qu'elle était partie... Je ne savais pas si elle me tenait vraiment rigueur de ce que j'avais dit à ce moment là...

"Pardon. J'ai pas d'excuses, je sais que je n'aurais pas dû penser ça mais je comprenais pas où tu était passé et même si, ça avait été sur le coup de la réaction, tu n'étais plus là... Je crois que je me sens responsable de ce qui va pas dans ta vie, les conflits avec ta tante, le fait que tu es quitté ta coloc', et... C'est pas ce que je souhaite, je veux pas être un aimant à problèmes pour toi... J'ai vraiment pas envie que... qu'à cause de moi, ou du SeeD, il t'arrive des choses, tu vois... "

Je m'arrêtais, je m'enfonçais certainement... Mais, je ne sais pas si ça servirait de le redire, je préférais presque tout arrêter plutôt que de mettre en danger Ruka... Peut être pour ça que la BGU verrait d'un mauvais oeil, la relation que Ruka et moi entretenions ?

Invité

Bien contente d’avoir retrouvé mon apparence humaine – et surtout normale – je demandais à Lyte si nous pouvions prendre la direction d’un hôtel afin que je puisse pleinement profiter d’une bonne douche et d’un bon petit-déjeuner … Une journée dans la peau d’un volatile quand même ! Et en parlant de chocobos, il me partagea son idée d’utiliser un chocobo ici pour nous rendre à notre prochaine destination mais qu’il avait entendu certains bruits courir. Ah ? Nous aurions tout le temps d’en parler une fois bien installés et d’improviser au besoin, pour l’heure, je tenais à régler une question plus existentielle. Un sujet qui semblait le mettre bien mal à l’aise, je le comprenais quelque part mais tout de même. Il tentait alors de s’expliquer, la perturbation sur le moment, la confusion, les doutes … les questions qu’ils se posaient aussi. Mais plus il parlait, plus je perdais cet air moqueur sur mon visage pour être plus sérieuse, plus compatissante aussi. Et je me voulais rassurante, dans tout ca.

- Tu n’as pas à te sentir responsable de ce qu’il se passe avec ma tante, ca dure depuis des années, c’est entre elle et moi. Quant au reste, ce sont mes décisions, je suis pleinement consciente de ce que je fais et je le fais parce que je te fais confiance et que j’ai envie d’être avec toi. Tu ne devrais pas te mettre autant de pression sur les épaules …

Je lui prenais et serrais la main dans un geste qui se voulait doux et réconfortant. Nous continuions lentement mais sûrement notre marche vers le centre-ville à la recherche d’un bon petit hôtel.

- La BGU, tout ca … au final ce ne sont que de bons prétextes pour qu’on soit ensembles non ?

Je me risquais à jeter un coup d’œil dans sa direction. J’espérais que ca l’apaiserait, ne serait-ce qu’un peu, mais une part de moi le connaissait aussi un peu têtu et savait qu’il continuerait de trop y réfléchir, parfois.

- Allez viens, on va prendre une bonne douche et un bon petit-déjeuner tous les deux. Après tout je ne suis pas la seule à avoir passé la nuit dans une écurie ! Et il va falloir que tu m’expliques aussi cette histoire de location.

Car ca risquait de nous ralentir dans nos projets finalement …

Invité

Au delà de cette simple journée, ou plutôt "nuit" métamorphosée en tant que chocobo, j'avais l'impression de retrouver Ruka d'une absence beaucoup plus longue. J'avais besoin de la retrouver mais on arrivait clairement plus à se parler, j'en étais sans doute fautif, elle aussi. Mais si notre volonté de nous retrouver était si forte alors on y parviendrait, j'en étais sûr. Il était facile de douter de soi, de l'autre mais on aimait être ensemble, et l'aventure était beaucoup plus agréable avec elle même si ce périple ne nous épargnait pas toujours.

Les mots de Ruka se voulaient rassurants. J'avais peut être tendance à culpabiliser ou à me reprocher tous les événements qui arrivaient, je manquais peut être de rationalité, et ça pourrait me porter préjudice en tant que SeeD mais je crois que ça va de paire avec ce que je ressens pour Ruka. Aimer à la déraison amène peut être à manquer de discernement...

Le contact avec sa main m'avait manqué, oui, ce qui m'importait le plus, c'était d'être en sa compagnie, et la BGU était plus passé comme un prétexte de notre aventure qu'autre chose... SI jamais on m'entendait à Balamb, je suis sûre qu'ils n'apprécieraient pas...

"Un prétexte et la chance de nous être rencontrée..."

Tout comme Zébal, la tante de Ruka, le prêtre de Besaid, n'importe quel personne qui nous a amené à nous rencontrer et être ensemble après tout... Je sentais alors son regard sur moi, je venais alors l'approcher de moi pour l'étreindre et adresser un baiser sur son front.

"Je suis là pour toi, et je sais que c'est réciproque. Alors ne l'oublies pas, hein ? Ne nous éloignons jamais, il n'y a pas de raison que nous nous cachions des choses ou que nous formions une carapace entre nous deux, tu crois pas ?"

Je crois que j'arrivais enfin à dire des choses que je gardais, un peu trop pour moi ces derniers temps. On prenait donc la direction de l'hôtel où on pourrait retrouver un semblant de confort et d'intimité entre nous deux. Sur le chemin, je racontais alors les déboires des agences de location de chocobos.

"Il semblerait que quelqu'un ou quelque chose perturbe ou effraie les Chocobos. Les rumeurs semblent parler d'un long manteau rouge... Mais les gens semblent taire quelque chose, c'est bizarre. Mais tant que les chocobos sont dans un tel état de panique, il est dangereux d'en louer..."