Vous reprendrez bien un peu de désert?

Le voyage avait été plus long que prévu, mais au moins les deux jeunes gens avaient fini par sortir de ce tortueux canyon. Quelques monstres sur leur route, mais rien de trop méchant, ils s'en étaient bien sortis et avaient tout de même fait plusieurs pauses afin de ne pas se surmener. D'ailleurs, cela leur avait permis d'en apprendre plus l'un sur l'autre, notamment sur ce qu'ils auraient pu faire si la vie ne les avait pas conduits sur cette voie précise. Vilal se serait bien vu éleveur de chocobos, Suri pâtissière! Au final, rien ne les empêchait de changer de vie plus tard, et la jeune femme se sentait même prête à tenter quelques gâteaux et proposait au chevalier de les goûter
«Pourquoi pas, je ne sais pas si je te serai d'une grande aide concernant la réussite ou non, tu sais que j'ai un peu de mal avec l'expression de mes goûts...»

Mais ce serait avec plaisir malgré tout. Le reste du trajet s'était déroulé sans encombre et ils avaient même récupéré les algues demandées par le docteur en paiement de l'opération du chevalier à Damcyan.

Vilal avait fait en sorte d'hydrater régulièrement les algues en trempant le linge à plusieurs reprises dans l'eau, tout le long du trajet. Mais une fois dans le désert, il valait mieux faire vite car il ne savait pas combien de temps le linge resterait humide par cette chaleur. Suri s'en inquiétait d'ailleurs, alors qu'ils avaient rappelé un chocobo pour rejoindre Kaipo.
«J'espère aussi que ça ira... j'ai fait ce que j'ai pu pour les conserver fraîches, mais avec cette chaleur, je ne sais pas si ça tiendra longtemps.»

Le chocobo fila à toute vitesse dans le désert, il semblait savoir où il allait, bientôt des palmiers et des bâtiments émergeaient du sable et Suri put confirmer qu'ils arrivaient enfin!
«Oh? C'est un village en fait?» il ne savait pas pourquoi, il s'attendait aussi à une grande ville. Il faut dire que depuis qu'ils étaient arrivés, en dehors de Mysidia, il n'avait vu que de grandes cités sur la Planète Bleue, et il ne s'était pas attendu à un simple village autour d'un oasis. Ce serait donc probablement qu'une simple halte, un jour ou deux histoire de se poser un peu, et ensuite ils repartiraient. Pour où? Il ne savait pas encore, leur voyage devait logiquement les conduire au village de Myst, peut-être?

Le chocobo les laissa à l'entrée du village où Vilal admirait l'architecture simpliste. Des maisons de pierre, enfoncées dans le sable pour profiter de la fraîcheur, en soit il y avait des similitudes avec Damcyan, si ce n'est qu'ici, l'eau coulait en abondance. L'oasis offrait largement de quoi faire vivre tout le monde, il avait l'impression qu'il y avait des thermes partout.

«Tiens, regarde, des pâtisseries locales. Elles ont l'air bien sucrées par contre...» dit-il en regardant des petits gâteaux qui brillaient beaucoup, preuve de la quantité importante de sucre qui avait du être mis dessus. Des gâteaux à base de dattes, de graines de sésame aussi de ce qu'il pouvait voir, cela lui permis de revenir un peu sur leur conversation d'avant. «Ma mère aime bien faire de la pâtisserie. Si nous allons la voir, elle pourra te donner des astuces, peut-être. Je me demande si je pourrais trouver des recettes locales, ça lui ferait peut-être plaisir...» bon, elle devrait probablement adapter avec d'autres fruits, car peu probable qu'elle arrive à mettre la main sur les espèces que l'on trouvait ici.

«Allons d'abord trouver le médecin qui voulait ces algues, ensuite nous irons à l'auberge. Il faut faire laver nos vêtements, j'ai besoin d'un bon bain et nous pourrons nous reposer un peu. Le trajet a été long, je pense que nous allons rester ici au moins deux jours pour être en forme et reprendre notre voyage, qu'en penses-tu?»

Si elle voulait qu'ils restent plus longtemps, ils pouvaient, mais il ne voyait pas trop ce qu'ils pourraient faire par ici.

« M'en fou, je veux quand même que tu goûtes ! » Voilà hein, on ne s'obstine pas avec mademoiselle quand elle avait une idée en tête ! Ce n'était pas le fait qu'il dise apprécier ou pas, ou qu'il lui devine les ingrédients, elle voulait juste qu'il soit le premier à avoir le 'privilège' de lui dire si oui ou non, ses pâtisseries étaient bonnes. Mangeables. Comestibles ? Tant qu'elle ne l'empoisonnait pas au moins...

Leurs pas les menèrent enfin vers Kaïpo, où Vilal fut surpris de s'apercevoir que c'était un village. Hm ? Que pensait-il que ce serait ? Suri regarda autour et sourit en hochant du chef.
« Oui, construit autour d'un oasis. C'est le seul dans le coin alors c'était pratique, je suppose, de s'installer ici. » Ça avait sans doute dû commencer par un petit campement qui s'était agrandit en village pour ensuite en rester là. En même temps, une ville toute entière autour d'un unique oasis, ça n'aurait sûrement pas été aussi pratique... l'oasis se serait tarit à la longue...

En passant devant des pâtisseries, le chevalier lui fit remarquer qu'elles semblaient sucrées, mais aussi généreuses soient-elles en sucres, Suri était déjà tombée sous leur charme !
« Oh wow ! Ça a l'air trop bon ! Faut que je goûte à au moins une de chaque avant de partir ! » Oh la, ils n'allaient pas partir tout de suite alors, ou elle se retrouverait avec un mal de ventre à faire fléchir un shoopuf. Sans lâcher les pâtisseries des yeux, cherchant laquelle elle testerait en premier, elle écouta Vilal lui mentionner que sa mère pourrait sûrement lui donner quelques conseils dans le domaine, si vraiment elle voulait se lancer dans la pâtisserie.

Elle se sentit touchée par la proposition, allez savoir pourquoi.
« C'est vrai ? J'adorerais ! » Et bon, avoir des conseils de quelqu'un qui s'y connaissait, c'était toujours bon à prendre. Mais à l'heure actuelle, comme le rappela Vilal, ils avaient d'autres priorités.

Pour le moment, ils devraient trouver le médecin à qui donner ces algues. Après quoi ils devraient aller se reposer un peu, laver leurs affaires et penser peut-être repartir d'ici deux jours. Ils auraient donc le temps de profiter un peu du coin mais et surtout, Suri aurait l'opportunité de goûter à toutes ces pâtisseries... sans risquer de trop se faire exploser le ventre. Même si ça restait abusé en deux jours d'en manger autant. Mais hey ! Elle était une demie-chimère, elle pouvait bien manger un peu hein ? Qui sait où toute cette énergie allait !

« Ça me va. Tiens si on trouve des recettes pour ta mère, je pourrai te les dicter et tu les recopiera dans votre langue natale ? Ce sera plus facile non ? » Même en s'étant entraîné avec la lecture de leurs écritures différentes, ce serait sûrement plus facile de faire ça comme ça, oui. « Mais déjà pour commencer... où trouve-t-on un médecin dans ce coin ? »
Un instant d'observation lui permit de repérer quelqu'un qui sortait avec un foulard tenant son bras. Il paraissait intensément remercier quelqu'un. Suri tiqua.
« C'est peut-être là ? » Espérons, parce que sinon, ça risquait d'être un peu gênant ! Ou alors ils seraient simplement redirigés vers le médecin en question, en espérant qu'il soit dans les parages...

Vilal ne s'était pas attendu à un simple petit village, bien que les explications de Suri tenaient la route. Ils n'auraient sans doute pas grand chose à faire dans le coin. Ils laissèrent le chocobo se rendre tout seul vers l'oasis pour s'abreuver, alors qu'ils découvraient la ville, ils passèrent devant des étalages de petites pâtisseries locales, la jeune femme paraissait des plus enthousiastes à l'idée de tout goûter!

«Hum... il est vrai que j'aimerais aussi les goûter, pour voir les diversités de saveurs? Je sens une odeur d'épice, c'est curieux pour des pâtisseries, non? On dit que les épices ont souvent de bonnes propriétés médicales, mais j'ai peur que le sucre les annule dans ce cas.» oui ben on ne changeait pas Vilal. Autant il pouvait se montrer curieux du coup, mais seulement s'il y avait là un intérêt scientifique ou médical! Toujours est-il que s'il devait goûter, ce serait avec modération, mais il supposait que sa mère apprécierait d'avoir des recettes, et si Suri était déjà enthousiaste à l'idée d'apprendre quelques trucs avec elle, la demi-chimère proposa aussi de lui dicter quelques recettes locales.

«Je veux bien, oui. Elle tient son petit livre de recettes, elle appréciera surement d'en avoir.»

Il eut un léger sourire et ils se mirent ensuite à la recherche du médecin. Si le chevalier supposait qu'il suffirait de demander son chemin, Suri eut plus de chance et repéra un homme avec un bandage au bras qui remerciait quelqu'un.
«Allons voir, oui. Au pire, il saura peut-être qui nous cherchons.» au bout de quelques pas, l'homme les regardait d'un air inquiet, il faut dire que Vilal n'avait pas une allure très amicale au premier abord. Posant une main sur son torse, il s'inclina poliment

«Bonjour, excusez-moi de vous déranger, nous avons rencontré le docteur Connor à Damcyan, et nous recherchons l'un de ses confrères qui serait à la recherche d'algues curatives?»
«Ah! Oui, attendez, ce doit être mon frère... je vais le chercher... Tamoh? Des gens te ramènent des algues de la part d'Angus...»
- «Youhou! c'est vrai qu'il m'avait dit qu'il m'en apporterait!» - un autre homme passa la tête de la tente, les mains pleines d'une espèce de vase jaune qui ne donnait pas trop envie! Il s'essuya comme il pouvait avec un chiffon «Bonjour! Désolé, j'étais en train de faire un onguent pour des brûlures... vous m'avez apporté des algues??»

Un large sourire sur ses lèvres, il ressemblait presque à un enfant à qui l'on apporte un nouveau jouet! Vilal hocha de la tête
«Oui... nous ignorions par contre si vous les vouliez fraîches ou séchées? Nous avons fait de notre mieux pour les maintenir humides.» le chevalier sortit le torchon et les yeux du médecin semblaient jeter des feux d'artifice!!

«Ooooh! mais vous êtes trop gentil!!! Personne ne s'embête en général à essayer de les maintenir fraîches!! C'est génial!!»[/color] il les renifla comme s'il allait les dévorer, honnêtement sur le coup, Vilal se demandait s'il n'avait pas pris un peu trop le soleil, en tout cas, l'homme était plus que ravi! «je dirais à Angus qu'il a largement remboursé sa dette!!! Il ne pouvait  pas trouver meilleur coursier!!»
«Et bien, je lui dois probablement ma santé physique alors je suis honoré d'avoir pu solder ma propre dette.»
«Ah oui je vois! C'est vrai que c'est un super chirurgien! Je vais vous laisser par contre! Je sens que je vais pouvoir préparer des remèdes extraordinaires avec ces plantes!»

Et ni une, ni deux, il disparut... le chevalier resta quelques secondes alerte, se demandant si cet homme avait été bien réel, puis se tourna vers Suri en essayant de faire comme si de rien n'était
«Bon euh.. et bien une auberge, donc. Je pense que nous aurions besoin d'un vrai bain.» avec du savon surtout, car bon, s'ils avaient fait des toilettes pendant le trajet, ils avaient bien besoin d'un bon récurage!

Avec éventuellement des plans pour le reste de la journée, le duo put chercher ce fameux médecin à qui ils devaient remettre ces algues. Vraisemblablement, Suri avait eut l’œil cela dit, car le bâtiment où ils se rendirent était effectivement le bureau... ou la demeure, en tout cas, de ce médecin. L'homme était excentrique, parlait fort, vite, c'était en gros un complet contraire de Vilal.
Et Suri avait beau trouver Vilal un peu trop renfermé, là, c'était un chouïa trop extravagant.

Il sembla bienheureux en tout cas qu'ils ramènent ces algues et les remercia chaleureusement avant de s'éclipser avec pour intention de s'occuper de plantes ou d'un bidule comme ça.
« Bon bah, mission accomplie ! » Elle sourit, tant mieux, c'était une bonne chose de faite. Vilal proposa de trouver une auberge maintenant qu'ils en avaient fini avec ça et la demoiselle hocha de la tête. Ils avaient bien mérités une bonne pause ainsi qu'un bon repas ! Parce que sans surprise, Suri commençait à avoir faim...

Une fois à l'auberge, où ils prirent une chambre ensemble parce que c'était plus ou moins devenu une banale habitude maintenant, Suri se débarrassa rapidement de ses bottes et de son manteau en espérant pouvoir les faire laver. Ça sentait l'humidité et une certaine odeur d'algues persistait depuis qu'elle était tombée dans l'eau avec ce machin à tentacules... Elle avait beau avoir fait sécher tout ça, le parfum ne s'en était pas allé et ne bougerait pas sans savon approprié.

« Preums sur la douche ! » Elle n'attendit pas son avis qu'elle fila dans la petite salle d'eau disponible, forcément ici, il n'y avait pas grand-chose, mais il y avait de quoi se laver et tant mieux. Elle découvrit une mignonne petite salle en pierres avec une fontaine sans doute relié à l'oasis... Ce ne serait pas aussi pratique qu'une douche entièrement fonctionnelle mais au moins, ce serait rafraîchissant et ça ferait le boulot.

Question de ne pas remettre de vêtements sales, elle mit le pantalon en toile et la chemise blanche que l'amie de Vilal lui avait prêté au tout début du voyage. En plus, c'était léger et confortable, parfait pour un tel temps.
« Tu veux que j'aille chercher des recettes pendant que tu te laves ? Ta mère préférait quoi, des desserts ou des plats ? Je peux ramener un peu de tout si tu veux ? »
Elle éprouvait un certain enthousiasme à l'idée d'être un peu plus impliqué vis à vis de lui et de sa vie privée, même si ça ne concernait que sa mère. C'était charmant et elle voulait se donner à cent pour cent pour ça ! Quitte à en faire un peu trop...

C'est sûr que voir Vilal face à ce drôle de docteur avait de quoi déstabiliser, le retour à l'auberge parut fort calme. Laissant Suri aller à la douche, le chevalier procédait à son éternel rituel de pause après un long voyage, à savoir retirer chaque pièce de son armure pour les nettoyer avec minutie, retirer tout le linge pour le faire laver, trier les restes de nourriture pour savoir ce qui était encore mangeable des miettes à jeter... lorsque Suri sortit, c'était encore un peu étalé partout, il était assis par terre à faire ses petits tas.

«Désolé pour le désordre, je crois que j'avais bien besoin de faire le tri.» il vérifia le linge dans le panier, laissant Suri mettre le sien par la suite avant de le donner à l'aubergiste, son armure était bien rangée sur le côté, il la nettoierait plus tard, et les restes de nourriture dans un petit sac à part, cela permettrait surement de nourrir des animaux du coin. Se levant avec difficulté - la terre est basse! - il s'étira avant de se diriger vers la salle de bain. La jeune femme lui proposa d'aller voir pour des recettes, il eut besoin de réfléchir à la question

«Hum... je crois que cela dépend des occasions. Je sais que lorsque mon frère ramenait des amis à la maison, elle aimait faire des petits biscuits. Mais quand elle organisait un bon repas, elle préférait préparer un gros gâteau? Je ne sais pas trop pour le reste...» et honnêtement, il ne s'y était jamais vraiment intéressé, elle n'avait jamais fait de biscuits pour lui puisqu'elle savait qu'il s'en moquait un peu. Lui, du moment que ça se mangeait... Suri serait surement plus à même de trouver quelque chose d'intéressant «je fais confiance à ta gourmandise pour trouver de bonnes recettes.»  il sourit, peut-être un peu plus que d'habitude d'ailleurs, il finissait par s'y habituer peut-être?

Il profita de la douche pour se laver de fond en comble! Il fallait faire attention qu'il n'y ait pas un reste de blessure infectée quelque part, il enfila ensuite la tenue du désert qu'il avait achetée avant de partir de Troïa. Suri n'était pas encore revenue, il préférait l'attendre pour ne pas risquer de partir à sa recherche et qu'ils se croisent. Malgré tout, il se posta à la fenêtre pour le cas où il la voit dans la rue, et se mit donc à nettoyer son armure. La fatigue le gagnait, il n'allait pas faire long feu ce soir!

Profitant d'être seul, il vérifia aussi les comptes. Dans l'ensemble, ils s'en sortaient bien, mais il valait mieux qu'il garde des sous pour son retour sur Héméra, car ici, ils ne vendaient pas de gemmes. Mais leurs équipements avaient l'air plutôt efficaces, il se disait qu'il serait intéressant qu'il améliore un peu son épée. Il irait surement voir un forgeron demain.

Suri finit par passer dans la rue et le jeune homme la salua depuis la fenêtre
«As-tu trouvé des choses intéressantes?» elle sursauta, visiblement, elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui parle depuis la fenêtre de l'auberge!

Avec les conseils de Vilal, Suri s'esquiva pour aller trouver des livres de recette ou au moins récupérer quelques idées sur le passage. Elle ignorait complètement ce qu'elle prendrait, mais à comprendre le guerrier, sa mère serait du genre à aimer faire des desserts surtout... Suri pouvait comprendre ; elle-même préférait l'idée de mettre plein d'amour et de temps dans un gâteau plutôt que dans un rôti bien cuit.
Non pas que cela soit moins bon bien entendu !

Enthousiaste à souhait, Suri gambada surtout du côté des pâtisseries, entrant dans les différentes boutiques pour demander des conseils ou même une copie de recette. Certains furent heureux de partager leurs conseils, d'autres semblaient plus secrets.
En passant dans une boutique vendant quelques livres en plus d'autres babioles - un genre d’antiquaire, il vendait aussi des bibelots et des babioles décoratives qu'on pourrait qualifier de 'ramasse-poussière', mais Suri leur trouvait clairement un charme certain, ce qui lui fit légèrement regretter de ne pas avoir un chez-soi plus installé où elle pourrait installer ces choses - elle trouva deux petits bouquins de recettes, un de divers sablés et biscuits tantôt épicés, tantôt sucrés, et un autre pour des entrées rafraîchissantes.

Naturellement, elle ne put s'empêcher un petit gâteau, et lorsqu'elle passa devant la fenêtre de l'auberge, jugeant préférable de l'avaler rapidement pour éviter que Vilal ne remarque - elle s'imaginait que son côté trop gourmand devait peut-être être mal vu par le chevalier peut-être ? - mais voilà qu'il lui parla au-delà de la fenêtre et elle était prise la main dans le sac ! Enfin, la bouche pleine...
« Hmpf ?! Meh ! » Elle toussa un peu et se frappa sur la poitrine pour avaler le gâteau épicé qu'elle mangeait. Regrettant au passage de ne pas avoir un verre d'eau, elle toussota un peu après, et sourit en montrant les livres et quelques feuilles. « Hm ! Oui ! J'ai trouvé quelques trucs intéressants, j'espère que ça lui fera plaisir ! » Elle s'empressa de retourner à l'intérieur de l'auberge pour lui montrer ce qu'elle avait trouvé.

Elle déposa les livres et les feuilles sur le lit et se mit à les pointer.
« Là, ce sont des entrées froides, et ça ce sont des petites recettes de sablés et de petits biscuits, épicés ou salés ou sucrés même. Ces feuilles-là, je crois qu'il y a une recette de gâteau et puis ça je crois que c'est une omelette épicée. Y'a beaucoup d'épices dans le coin... » Elle feuilleta un peu le livre avec des petits biscuits, avant de s'arrêter. « Tu crois qu'elle aimera ? Peut-être qu'on pourrait faire le gâteau ensemble vu que je veux apprendre à faire des pâtisseries ! Je peux pas vraiment dire avoir eu une mère avec qui faire de la cuisine, ce serait... »

Tout d'un coup, elle fixa un point imaginaire, puis fit un sourire navré.
« Désolée... Je m'emporte un peu, c'est ça ? »

Prise la main dans le sac! En train de s'empiffrer comme toujours, mais cela faisait longtemps que Vilal avait compris que le système digestif de Suri n'était pas comme celui des humains normaux. Elle n'avait jamais vraiment manifesté de soucis de santé à cause de ce qu'elle mangeait, pas d'indigestion, pas de signe d'hyperglycémie, elle devait avoir un métabolisme qui fonctionnait différemment. Aussi, si lui faisait attention à ce qu'il mangeait, il avait lâché l'affaire la concernant!

Un léger sourire aux lèvres en la voyant bafouiller comme si elle avait fait une bêtise, il attendit qu'elle remonte et qu'elle lui montre tout ce qu'elle avait trouvé.
«Et bien... je suis sur qu'elle sera ravie d'avoir tout ça.» elle proposa d'ailleurs de cuisiner avec elle, le chevalier approuva «je pense qu'elle appréciera, oui. C'est elle qui m'a appris les bases de la cuisine, savoir reconnaître des aliments qui se marient bien sur le plan nutritionnel, mais je ne suis jamais allé au-delà des recettes utiles. Elle devrait apprécier de pouvoir cuisiner avec quelqu'un, juste pour le plaisir?» ce n'était qu'une supposition, il n'était sur de rien, et ça faisait longtemps qu'il n'avait pas revu sa mère, peut-être avait-elle abandonné la cuisine et la pâtisserie?

Bref, il hocha de la tête avec un léger sourire envers Suri
«Merci... je suppose que tu as du en profiter pour regarder les différents restaurants du coin? Est-ce que tu as trouvé quelque chose qui serait intéressant pour le dîner de ce soir?» goûter à des spécialités locales serait bien, surtout qu'il y avait des épices et de façon générale, les épices étaient bonnes pour la santé! Après avoir passé plusieurs semaines avec quelques carences, ils en auraient bien besoin.

Rangeant soigneusement les livres et recettes dans ses affaires, il tendit son bras à la jeune femme pour qu'ils retournent dans le village à la recette d'un petit boui-boui qui leur proposerait un repas sympathique. Ils passèrent devant un panneau avec différentes annonces, l'une d'elles attira son attention à cause d'un dessin représentant un dragon?
«Hum? Tu as vu? Un dragon qui sévirait dans les environs?» il savait que le père de Suri avait l'apparence d'un dragon et ignorait si elle avait des à priori à combattre ses pairs... mais celui-ci semblait faire bien des dégâts tout de même. Kaipo n'était qu'un petit village et il ne voyait pas beaucoup de soldats dans le coin qui seraient aptes à l'évincer... qu'est-ce qu'elle en pensait au fond?

Si Suri croyait s'emballer un peu trop prématurément, Vilal ne le souleva pas, au soulagement de la jeune femme. Il répondit même que sa mère serait sûrement heureuse d'avoir quelqu'un avec qui faire à manger, vu que Vilal n'était pas du genre enthousiaste sur ce domaine (ou n'importe quel domaine ? sauf les chocobos !) et n'avait appris à cuisiner que pour survivre, plutôt que par plaisir.
Forcément, entendre tout ça laissa la demi-chimère rayonnante. Elle avait maintenant très hâte d'avoir l'opportunité de rencontrer la mère du chevalier, s'imaginant déjà qu'elles s'entendraient de suite, même si elle ne pouvait que se faire des idées pour l'instant...

Donc, ça, c'était fait ! Et du coup, comme Suri avait un peu visité le coin, il demanda si elle avait trouvé de bons petits restaurants. Si elle avait repéré quelques petites enseignes, rien d'extravagant non plus.
« Quelques petits trucs calmes. Je pense que ça fera pas de mal après cette journée. »
Les grands restaurants peuplés de toute façon, ça n'avait jamais été pour elle. Elle préférait les petits bâtiments discrets avec quelques tables.

En route, Vilal remarqua une affiche qui indiquait qu'un dragon sévissait dans les parages. Cela attira son attention et indubitablement, celle de la jeune femme qui l'accompagnait.
« On dirait un dragon doré. » Elle leva une main pour effleurer le dessin et stabiliser la feuille pour mieux le deviner. Il y avait pas mal de dragons comme ça, mais sauf si les couleurs étaient fausses, ce serait bien ça. « Mais ça m'étonnerait, ils sont sur la lune normalement. Je me rappelle encore leur silhouette dorée à l'horizon, ça jurait avec le décor... » Si elle parut nostalgique un instant, les priorités revinrent en ordre bien vite. « Si c'en est un, c'est pas normal. Il doit être perdu. Je ne sais pas comment il se serait retrouvé ici, mais si c'est bien un dragon doré, il n'est pas dans son environnement naturel et ça doit le rendre dangereux. »

Comme n'importe quel animal après tout, un 'monstre' n'étant finalement qu'une bête sauvage quand on y pensait deux secondes. Esseulé, loin de son territoire habituel et sans doute harcelé par les monstres déjà présents ici et les voyageurs trop téméraires, il devait être devenu violent, sans aucune surprise. L'annonce pourtant indiquait qu'on voulait récupérer sa mue ?! Suri s'empourpra sec.
« Ah non ! Ces idiots cherchent quelqu'un pour récupérer la mue du dragon et la revendre à bon prix ! C'est n'importe quoi ! » Certes, ça ne faisait pas de mal ; ce n'était que la mue qu'ils cherchaient et pas à le dépecer de ses écailles, mais Suri trouvait ça juste... juste non. Pour elle, c'était irrespectueux. Cette pauvre bête devait être complètement paumée et eux, ils voulaient abuser de sa présence ici pour se faire de la thune. Et puis quoi encore ?

« Bref... peu importe... S'il est là, je peux te garantir qu'il est dangereux. Vaut mieux le trouver avant que des imbéciles ne s'en approchent pour une histoire d'argent... » Mais là actuellement, pas trop moyen d'envisager ça. Suri soupira en se rendant à l'évidence. « Demain, on ira fouiller les environs, OK ? »

Suri semblait particulièrement emballée à l'idée de rencontrer la mère de Vilal. Le chevalier ne se rendait pas trop compte de cet enthousiasme, et il ne se doutait pas que probablement sa mère serait toute aussi heureuse de la rencontrer - et qu'elle se ferait surement bien des idées mais passons.

Le duo sortit à la recherche d'un petit endroit où manger. Le chevalier se doutait bien que ce serait sans prétention dans le coin, et ce n'était pas plus mal. L'avantage de ce genre d'endroit, quand on n'a pas l'abondance du choix des aliments, c'est qu'on choisit la nourriture la plus juste pour répondre aux besoins avant tout! Le village avait tout de même un certain charme, il fallait le reconnaître, même si Vilal n'était pas de ceux pouvant l'apprécier à sa juste valeur. À cette heure de la journée, il faisait déjà bien moins chaud donc c'était supportable, mais un panneau attira son attention à cause du dessin représentant un immense dragon...

Montrant l'affiche à la jeune femme, celle-ci fut d'abord intriguée à l'idée qu'un dragon de la lune se soit perdu par ici
«Est-il fréquent que des monstres lunaires se perdent sur la Planète Bleue?» visiblement non, la jeune femme semblait perplexe et même inquiète à vrai dire, et il ne pouvait que le comprendre. Un animal, quel qu'il soit, qui ne se trouve pas dans son environnement est toujours dangereux, elle avait raison sur ce point! Et pire que tout, les gens d'ici cherchaient à tirer profit de lui en récupérant sa mue, un peu comme le compte pour enfant du chocobo aux œufs d'or...

«Sur Héra, nous avons aussi certains commerçants de vêtements qui demandent à des mercenaires de leur traquer des dragons pour récupérer les mues... c'est très lucratif et les mues de dragon font souvent d'excellentes armures, bottes ou gants.» non pas qu'il approuvait la méthode en soit, il faut dire qu'il ne savait même pas comment ça se passait, il ne s'y était jamais intéressé à proprement parler il faut dire? «mais j'ai toujours cru qu'il s'agissait de récupérer les mues laissées derrière eux. Est-ce que le dragon est blessé dans la manœuvre?» autour de la ferme de ses parents, il y avait quelques pythons parfois, et ils laissaient les mues derrière eux, il était arrivé que son père les récupère comme ça quand il en trouvait. C'était nettement moins intéressant que les mues de dragons, mais parfois ça se revendait un peu.

En tout cas, Suri semblait plutôt bouleversée et proposait d'y passer le lendemain pour voir. Le chevalier approuva

«S'il est dangereux, je pense qu'il vaudrait mieux éviter de chercher à se faire de l'argent sur son dos» au sens propre du terme du coup «protéger ce village est plus important qu'enrichir une seule personne. Et je présume que nous n'avons aucun moyen de le renvoyer sur la lune.. c'est fort dommage.» malgré ses mots, il ne montrait guère d'émotion. Mais c'est vrai que tuer une créature qui n'avait rien demandé, était regrettable, surtout qu'il doutait fort qu'il serait facile à battre celui-là! Enfin... si cette bête menaçait le village, il n'aurait pas d'autre choix.

Ils débouchèrent sur un petit restaurant, peu de choix, mais spécialités locales! Le chevalier prit un couscous, ça semblait regrouper tous les nutriments nécessaires, légumes, viandes et féculents, c'était parfait! Riche en épices, il demanda cependant une petite part - il n'aimait pas trop manger le soir. L'avantage de ce genre de plat, c'est qu'ils furent servi vite, car la personne qui tenait la boutique avait déjà préparé une immense marmite et c'était donc déjà tout prêt!

Un petit vent sec soufflait, le chevalier regardait les gens marcher tranquillement, c'était terriblement calme ici!

«Ton monde est vraiment varié dans ses coutumes et climats. Sur Héra, pendant longtemps, nous n'avons connu que le continent de la Brume. Impossible de traverser l'océan et nous étions pour beaucoup convaincus qu'il n'y avait rien au-delà de toute manière.» c'est pourquoi il n'avait vraiment commencé à voyager qu'à partir du moment où les mondes avaient fusionné

«Ce voyage est vraiment enrichissant en tout cas... je n'aurais jamais cru découvrir tant de choses en si peu de temps.» il avait le regard dans le vide en parlant, comme s'il y avait un peu trop de choses qui se bousculaient dans sa tête «nous avons encore bien des choses à voir sur ce monde... je crois que nous devons gagner le monde souterrain si nous voulons aller à ton Royaume des Chimères, c'est ça?» c'était là qu'elle se trouvait et par là qu'elle était passée pour pouvoir venir sur Héméra, ils ignoraient que le chemin serait fermé par contre... mais ça leur laissait donc encore bien des choses à voir et à faire! Mais était-ce une pointe de nostalgie dans la voix du chevalier? «il faudra que je trouve une bonne forge, nous avons rassemblée une certaine somme de gils au cours de notre voyage et j'aimerais améliorer un peu mon armure. Tu me conseillerais d'aller où?»

Là cette fois, il s'était tourné vers elle pour lui parler. Il doutait fort que Kaipo soit le bon endroit pour ça, probablement le monde souterrain chez les nains?

La propriétaire leur avait apporté leurs assiettes, ça sentait très très bon en tout cas, même pour Vilal qui n'accordait pas forcément d'intérêt à ce genre de chose. Ils feraient surement une petite balade digestive autour de l'oasis par la suite avant d'aller se coucher. C'est qu'ils étaient épuisés avec tout ça, et si demain ils devaient affronter un dragon, il valait mieux se préparer.

Certes, récupérer la mue d'un dragon, surtout simplement abandonnée, n'était pas grave, ni douloureux pour le dragon. Suri le savait, mais quelque chose en elle lui disait que c'était juste... malhonnête. Ce n'était pas bien. Comme dérober quelque chose ayant de la valeur qui aurait été oublié quelque part. Ça ne fait de mal à personne, mais ce n'était pas honnête.
Non, en fait, c'était bête... Suri s'en rendait compte, mais elle n'aimait juste pas ça, et elle préférait encore s'occuper de ce dragon elle-même pour s'assurer qu'un quelconque braconnier ne prenne pas l'envie d'aller le capturer pour réellement abuser de la pauvre créature.

« Non, le dragon n'est pas blessé... Je trouve juste que c'est malhonnête, c'est tout. C'est juste un sentiment que j'ai dans les entrailles. Ça m'ennuie. » Elle croisa les bras, un peu boudeuse. Vilal acquiesça à l'idée de partir le lendemain pour trouver le bestiau doré, bien qu'il mentionna la triste vérité ; il n'y avait aucun moyen d'envoyer ce monstre sur la Lune, et ça, Suri le savait. Ils allaient devoir le tuer. C'était dommage, mais il valait mieux faire ça plutôt que de risquer qu'il propage de la destruction. Ces monstres étaient vraiment dangereux, plus encore s'ils n'étaient pas dans leur environnement naturel...

Ils se rendirent au restaurant, où ils commandèrent la même chose. Elle voulait manger quelque chose de local et le couscous semblait être un bon plan ! Pendant qu'elle attendait, elle peinait à se sortir ce dragon de la tête, mais Vilal se mit à parler, ce qui put la distraire.

Il mentionna que ce voyage était enrichissant, ce qui eut de quoi la faire sourire. Mais comme il le disait, ils avaient encore beaucoup de route à faire, ils devaient rejoindre les souterrains de ce monde pour atteindre le Royaume des Chimères, mais aussi, il voulait trouver une forge. Il lui demanda une recommandation et ce ne fut pas difficile pour Suri.
« Tu devrais aller voir les nains, à Toméra, dans le monde souterrain. Ce sont de grands forgerons. Il paraît que le meilleur est là-bas ! » Elle n'arrivait pas à se souvenir du nom du nain en question, mais elle se rappelait que lorsqu'elle était sortit du Royaume des Chimères la première fois, pour trouver son père, elle avait fait une halte là-bas, et avait observé le travail de ces bonhommes. Ils étaient vraiment doués et elle ne doutait pas que Vilal y trouverait son bonheur.

« C'est plus ou moins sur notre parcours... Mais pour toi, je veux bien faire le détour. » Directement après cette phrase, elle alla prendre une bonne gorgée de thé. Non mais, 'pour toi je ferais ça' ? Tu commences à sortir ces trucs-là Suri ? Ça va pas le faire cocotte ! « C'est une occasion, je veux dire, y'a pas des nains forgerons partout hein ? Ah. » Le repas arrivait ! Sauvé par le serveur !
Un bon repas que voilà, pas trop lourd et juste assez épicé pour être délicieux. Peu de mots s'échangèrent pendant le repas, le paysage faisait un peu tout le boulot, mine de rien, l'horizon désertique avait quelque chose d'assez enchanteur en période nocturne. A se demander, pendant quelques heures, si on était vraiment dans un désert.

Lorsqu'ils eurent terminés de manger, elle tourna le regard vers le ciel. La lune était énorme, familière pour elle, et forcément, l'envie la prit de se balader sous sa doucereuse lumière.
« On va marcher un peu ? » Pour elle, ça avait un aspect presque romantique, mais elle commençait à le connaître et savait qu'il aurait fait une petite promenade digestive avant d'aller dodo de toute façon. Autant en profiter !

Cette histoire de dragon avait de quoi rendre perplexe n'importe qui. Certes, le dragon ne souffrait pas si des gens récupéraient sa mue, mais les risques que des mercenaires tentent carrément de lui voler des écailles, griffes ou toute autre partie de son corps qui pourrait rapporter, étaient à prendre en considération.

"Je comprends... et puis, d'une certaine manière, tu as toi-même du sang de dragon. Donc si tu juges que c'est mal, c'est que ça doit l'être. Cette créature est seule et perdue sur un monde qui n'est pas le sien, si pour le moment, elle se contente d'attaquer ceux qui viennent l'embêter, tôt ou tard elle devra quitter la grotte où elle se terre et pourra s'en prendre aux villes environnantes."

Et là, ce serait vraiment dangereux. Au fond, cela le désolait un peu de devoir en arriver là, mais c'était le meilleur choix.

Ils se rendirent au niveau d'une petite bicoque qui servait un plat local, ils s'installèrent à table, et en attendant que le plat soit prêt, le chevalier en profita pour se renseigner sur les forges, et la jeune femme lui parla du royaume souterrain, chez les nains.

"Je vois, nous devons nous rendre dans le monde souterrain pour aller au Royaume des chimères, c'est ça? Donc ça ne devrait pas nous faire un grand détour. Je te remercie." il n'avait pas vraiment relevé le "pour toi", et au fond, c'était juste gentil selon lui, il n'aurait pas compris un éventuel sens caché.

Le plat arriva et ils purent profiter un peu de calme pour se remplir la panse. C'était très bon et le chevalier essayait de retenir les ingrédients dans la recette, juste par curiosité

"C'est original, je n'aurais jamais pensé manger un plat avec de la viande, des légumes et des fruits secs... mais c'est intéressant comme mélange!"
En tout cas, c'était bon. Pour le dessert, il prit quelques fruits, puis Suri proposa une petite balade digestive autour de l'oasis.

"Volontiers." ils réglèrent l'addition et se mirent tranquillement en marche. Il faisait bon, à cette heure-ci, presque frais à vrai dire, mais ça faisait du bien. Le chevalier avait un peu mal aux jambes, mais au moins son dos et ses côtes ne souffraient plus. Les lunes se reflétaient dans l'eau de l'oasis.

"Dommage qu'il faille passer par la Tour de Babil pour venir sur ton monde, si les dirigeants parviennent à créer un passage moins dangereux, cela pourrait améliorer les relations entre nos deux pays. Car mine de rien, c'est un endroit magnifique qui mérite d'être connu. Votre culture est très riche, et vous semblez en paix. Un modèle pour Héméra." c'est vrai, les dirigeants actuels étaient tous amis et faisaient donc en sorte d'éviter des conflits inutiles. C'était la même chose à présent sur le Continent de la Brume, entre la Reine Grenat, le Roi Puck et le Roi Cid, les trois dirigeants se connaissaient bien et assuraient une paix qui aurait pu être durable s'il n'y avait pas eu les incidents de Dali. Une menace extérieure en somme.

Un peu plus loin, le chevalier remarqua un petit couple, l'homme venait de mettre un genou à terre et tendait quelque chose à la femme qui se mit à crier de joie. Elle se jeta dans ses bras, même pour Vilal, ce n'était pas difficile de savoir ce qu'il se passait

"Les coutumes de mariage sont-elles les mêmes que chez nous? Enfin... je ne sais pas si nous avons de vraies traditions en fait, je sais que ça dépend du rang de la famille. Les gens de simple naissance se marient par amour, mais les nobles ont tendance à faire des mariages arrangés pour faire grandir le patrimoine familial..."
Du point de vue de Vilal, la seconde option lui semblait évidemment la plus logique. Un mariage doit servir à offrir de bonnes conditions de vie à sa famille, non? Se marier par amour si ça n'apporte rien, quel était l'intérêt? Ce n'était pas vraiment de la vanité ou quoi, juste un sens pratique. On ne fait pas d'enfant si on ne peut pas les élever, donc autant se marier avec quelqu'un qui aura quelque chose à apporter, non? Pas forcément quelque chose de matériel évidemment, mais il faut qu'ensembles, le mari et la femme aient de quoi assurer maintien de la famille en général non?

Enfin... il se faisait tard, il valait mieux rentrer à l'auberge pour dormir. Ils avaient bien mérité un peu de repos.

Comme Suri l'avait suggéré, ils allèrent faire une balade, profitant du clair de lune et du décor qui donnait une ambiance un peu plus fraîche pour le coup... Heureusement, parce qu'en journée, faire une promenade comme ça sans ombrelle ou tenue adaptée, il y aurait de quoi avoir chaud.
Evidemment, pour elle, l'idée était purement et simplement romantique, mais elle ne se berçait plus d'illusions en ce qui concernait Vilal. Elle savait qu'il n'y voyait qu'un aspect pratique et à la longue, on finissait par s'y habituer... Elle choisit donc délibérément d'apprécier ce moment pour ce qu'il représentait, peu importe sous quel angle il était vécu. L'important, c'était juste qu'ils soient ensemble, pas vrai ?

Alors qu'elle admirait les deux lunes dans le ciel, Vilal nota qu'il était dommage qu'il faille faire un tel voyage pour venir ici. Ce monde était riche, et pourtant difficilement accessible... La demi-chimère sourit, flattée, pour quelque raison qu'il soit.
« C'est vrai qu'en dépit des conflits passés, ce monde est superbe. Et encore, tu n'as pas vu le Royaume des Chimères... c'est tellement un bel endroit... » Pour elle, en tout cas, pour ce qu'il représentait aussi. C'était bien un des rares endroits qu'elle considérait comme 'chez elle', après tout, en tandem avec la lune où son père logeait jadis.

Attirant son attention au loin, détachant son regard du ciel, un homme venait de demander sa dulcinée en mariage. Difficile de ne pas le deviner. Suri resta fixée sur eux alors que Vilal exprimait une certaine confusion quant à ce que représentait vraiment ce genre d'union. A ses yeux, il n'y avait qu'un aspect pratique... Ah ! Ça ne l'étonnait pas tellement. Mais tandis que la demoiselle épanouie échangeait un fou baiser de reconnaissance et d'affection avec son récent fiancé, Suri s'autorisa une réponse franche.
« Qu'y a-t-il de mal à se marier par amour ? » Elle tourna son regard vers lui et lui donna même le temps de répondre, qu'il le fasse ou pas cependant, elle poursuivit ensuite sur son idée. « Je n'ai jamais vu d'aspect stratégique au mariage. Je sais que certains le font... que des gens de la royauté poussent leurs enfants à épouser ceux d'une autre nation pour le bien du royaume. Mais... ces personnes se retrouvent malheureuses, souvent. » A contrario de ces deux individus, à l'horizon, qui semblaient très clairement heureux. Certes, parfois, même les mariages arrangés finissaient par bien se terminer, mais ce n'était pas toujours le cas.

« C'est vrai que ça ne représente rien dans une relation, de se marier... pour certains... » OK le 'pour certains' était clairement dirigé vers Vilal. « Ça ne change rien à l'amour que deux personnes se portent. C'est symbolique... et des gens aiment ce symbole. » Le couple s'éloigna, sans doute pour aller fêter ça d'une tierce façon, et Suri sourit aussi bien tendrement qu'avec une note de mélancolie avant de hausser les épaules. « J'aimerais bien me marier un jour... pas pour des raisons diplomatiques, évidemment. »

En y pensant, ça la fit rire d'ailleurs.
« De toute façon, je ne suis pas une princesse, alors ça n'arrivera jamais. Heureusement ? »
Elle lui adressa un sourire avant de soudainement réaliser qu'elle parlait beaucoup, qu'il était tard, et qu'ils étaient fatigués. Éclaircissant sa gorge, elle sourit, navrée.
« Comme d'habitude, je m'emporte un peu sitôt qu'on parle de sentiments ! Désolée. Si tu veux... on peut rentrer. »
De toute façon, ce sujet pesait lourd à la longue... pour elle, en tout cas.

La soirée se finissait de manière calme et tranquille. C'était agréable après les derniers jours passés à marcher dans des zones dangereuses, escarpées et glissantes. Au bord de l'oasis, les deux jeunes gens discutaient un peu avant de voir un jeune homme faire sa demande en mariage, ce qui lança une discussion un peu spéciale, que ce soit pour l'un ou pour l'autre. Évidemment, le concept d'amour était trop abstrait pour Vilal, même s'il faisait des efforts pour comprendre.

«En soit, je présume qu'il n'y a aucun mal. Après tout, de ce que j'en sais, les sentiments sont un atout majeur dans la conception des enfants... si l'on veut fonder une famille, je présume qu'il est préférable qu'il y ait de l'amour entre les futurs parents.» oui, il le présumait. Même si de son point de vue, les enfants restaient aussi une formalité et non une obligation... mais il pouvait le comprendre quand même. Même certaines espèces d'animaux se forment en couple, rien ne prouve qu'ils n'aient pas de sentiment, même si ce couple est formé pour la survie de l'espèce.

Suri continua sur sa lancée concernant ces mariages arrangés, le chevalier pencha la tête sur le côté... malheureux? Vraiment?
«Je ne sais pas trop... dans la mesure où il n'y a pas de sentiment, ces gens ne sont-ils pas plus libres finalement? Après tout, le mariage n'est alors qu'une formalité, des principes tels que la fidélité sont-ils vraiment d'actualité? Alors que si tu aimes quelqu'un, je présume que tu ne peux plus avoir d'autres partenaires, n'est-ce pas?» les bras croisés, il ne se souvenait pas d'avoir jamais vu son père poser les yeux sur une autre femme que sa mère, et inversement.

«Enfin, pour ma part... si je devais me marier, j'avoue que devoir déjà me consacrer à une personne serait... disons... disons que ça me prendrait du temps et de l'énergie je pense. Donc je ne me vois pas m'amuser à voir ailleurs par la suite. Une famille, ça reste une responsabilité, quelque chose de sérieux.» une mission comme une autre, on va dire.

Suri semblait vouloir se marier un jour, mais lui? Honnêtement, il n'y avait jamais réfléchi
«Je sais que ma mère aimerait que je me marie. Certes, je suis sûr que Vrass fondera une famille, lui. Mais je pense qu'elle aimerait aussi que je fasse de même. Mais pour ma part, j'ai toujours pensé que je ferais plutôt un mariage politique...» après tout, il prenait du grade, un jour ou l'autre, il aurait un poste important au sein de l'armée d'Alexandrie. Donc il serait un bon parti, il n'aurait pas de mal à trouver une dame au sein de la noblesse qui serait intéressée par un mariage. Malgré tout... il se tourna vers la demi-chimère et se gratta la joue «mais j'avoue que depuis que tu m'as fait découvrir certaines choses, des choses que j'aime ou non... tant qu'à faire, je pense préférer être avec quelqu'un dont j'apprécie la compagnie, comme toi.» oui bon, fallait pas prendre ça pour une vraie déclaration, mais il est vrai qu'il appréciait sincèrement la compagnie de Suri. S'il ne fallait pas voir là une demande en mariage, au moins voyait-on que Vilal songeait tout de même à ne pas épouser n'importe qui. Il lui faudrait surement un minimum on va dire.

Cela sembla déclencher un léger malaise car la jeune femme proposa plutôt de rentrer. Le chevalier approuva d'un signe de tête
«Désolé, j'espère ne pas avoir dit quelque chose de déplacé.» il tenta un sourire maladroit, puis ils se mirent en route pour regagner l'auberge. La journée avait été longue, ils étaient fatigués, une bonne nuit de repos ne serait pas du luxe.

Certaines affaires étaient encore un peu éparpillées, mais au moins il avait mis le linge à la corbeille pour qu'il soit lavé le lendemain. Il poussa son sac dans un coin, il finirait de ranger tout ça demain, peut-être après cette histoire de dragon. Il alla se laver un peu les dents, profitant d'être dans une ville pour en avoir l'occasion avec du savon, puis il se déshabilla, il faisait plus frais aussi il portait tout de même un débardeur en plus du pantalon souple prêté par l'auberge. Les deux jeunes gens allaient se coucher, comme d'habitude, Vilal laissait toujours Suri dormir du côté de la fenêtre pour le cas où elle veuille se lever pour aller voir la Lune.

«Allez, bonne nuit. Est-ce que tu voudras courir un peu demain?» même s'ils avaient beaucoup marché, ce n'était pas pareil que la course à pied...

Pendant la nuit, il refit ce drôle de rêve avec Clémence penchée sur sa tombe. Il ne savait pas d'où venait ce rêve, mais elle l'accusait de ne jamais avoir été marié, et après la conversation qu'ils avaient eue avec Suri ce soir, il se disait qu'elle avait peut-être raison... ce serait peut-être bien?

Le lendemain matin, il se leva mais garda la tenue qu'il portait pour courir, puisqu'il n'avait plus rien à lui. Préférant finalement laisser Suri dormir un peu, il la regarda quelques secondes en essayant d'imaginer une vie où elle serait mariée avec des enfants... il avait un peu de mal à la voir en femme au foyer! Souriant légèrement à cette pensée, il sortit sur la pointe des pieds et se dirigea vers l'oasis. Il était encore tôt et le soleil était encore caché par les montagnes autour, aussi il en profita pour courir autour de l'eau. Il fit aussi des étirements, des pompes et autres exercices, jusqu'à ce que le soleil se pointe au-delà de la montagne et qu'il sache que la température allait trop augmenter. Il était pourtant tôt, mais ça grimpait vite.

De retour à l'auberge, il était couvert de sueur! Rien que le temps de rentrer avait suffi à bien faire grimper la température! Il tenta d'entrer doucement dans la chambre, ignorant si Suri était réveillée ou si elle lui en voudrait d'être parti sans elle, une bonne douche et ils pourraient prendre le petit déjeuner!

Vilal était toujours assez du côté pratique d'un mariage diplomatique, mais il semblait un peu comprendre le point de vu de Suri quand même. La jeune femme eut de quoi être étonnée en l'entendant dire que peut-être que, contrairement à avant de la rencontrer elle, il réfléchirait à deux fois avant de simplement épouser quelqu'un sans un brin de sentiment, tout ça pour une histoire de position ou de situation.
Disons qu'à ses yeux, maintenant, il préférait quelqu'un dont il apprécierait la compagnie, 'comme elle' qu'il lança. Suri eut peut-être un sourire un peu niais, mais elle n'était pas bête pour autant et savait que ce n'était qu'un exemple.

Cela dit... c'était sympa à savoir.

La discussion toutefois avait beaucoup de poids lourd pour Suri qui préféra suggérer de rentrer. Il était tard, elle ne voulait pas l'embêter avec une conversation difficile ou suscitant la confusion -bien qu'actuellement, il l'étonnait avec une sorte de compréhension bien placée- mais Vilal pensa avoir dit quelque chose de travers. Elle bougea négativement la tête.
« Non, au contraire. C'est juste qu'il est tard. » A vrai dire, elle était plutôt contente de ce qui était ressortit de cette discussion. C'était un pas minuscule, mais une sorte de petite lumière quand même qui lui indiquait que peut-être un jour, si elle avait le courage de dire ce qu'elle ressentait, ça passerait. Dire qu'elle avait déjà failli le faire, la veille d'aller voir sur la lune si Bahamut était là...
Que se serait-il passé si elle l'avait dit, ce soir-là ?

Ils rentrèrent à l'auberge où la fatigue fut assez lourde pour que Suri se rende directement au lit après s'être lavé ! Néanmoins, alors qu'elle se calait contre l'oreiller et fermait les yeux, elle repassa encore et encore la conversation dans son esprit, profitant du silence pour en analyser le moindre détail. Mine de rien, elle avait apprit quelque chose ; Vilal était bien plus réceptif qu'il ne semblait l'être sur les sentiments. Comme quoi sa persévérance, sans être étouffante, avait du bon sur lui.
Avant qu'elle ne s'endorme, Vilal lui demanda si elle comptait aller courir le lendemain.
« Je sais pas. Si je me réveille, je viendrai, sinon tant pis ? » Traduction ; pas vraiment en fait. Elle s'imaginait qu'il ferait soit trop froid, soit trop chaud. Et bon, autant courir dans l'herbe ou sur la pierre OK, mais dans le sable, ça lui semblait un peu difficile.
Du coup non, elle ne se leva pas le lendemain matin et lorsqu'elle se réveilla, elle était toute seule. Devinant bien vite que Vilal était partit courir, elle se contenta juste de s'occuper en attendant qu'il revienne, jugeant qu'ils mangeraient ensemble.

Son premier réflexe fut de prendre le chiméromicon pour le regarder un peu. Lorsqu'elle prit le livre, la Mysia tomba, bien conservée dans son bel éclat et sa couleur violacée. De doux souvenirs accompagnèrent cette fleur qu'elle récupéra délicatement pour la ranger entre quelques pages qu'elle ne comptait pas tourner. De toute façon, Vilal ne tarda pas à rentrer, bien en sueur et prêt à filer à la douche !
« Tu t'es fais surprendre par la chaleur du désert ? » Rit-elle avant de le laisser filer se laver. De son côté, sans surprise, elle avait bien faim et elle rangea ses affaires pour attendre que Vilal ait fini pour aller manger.

D'ailleurs, elle se permit, après deux minutes à peine, de se pointer devant la porte. Derrière celle-ci toujours fermée, elle haussa le ton.
« Et traîne pas trop hein ? Je meurs de faim ! » C'était plus pour l'humour qu'elle balançait ça comme ça, au final, elle savait qu'il ne traînerait pas. Ce n'était pas son genre de se prélasser dans le bain pendant trois heures... mais elle, si ! Souriante, elle s'éloigna de la porte pour aller s'accouder à la fenêtre. De là, ses pensées voguèrent, songeant notamment à comment ils rejoindraient le monde souterrain... L'idée de repasser par la tour de Babil ne l'intéressait pas du tout, aussi cette option n'était pas viable. Il faudrait l'autre ; le passage d'Agart. Bien plus proche et accessible que la tour...
Parce que hors de question de remettre les pieds là, sauf si pas le choix.

Sitôt Vilal sortit et prêt, elle se dirigea vers la porte.
« Prêt pour une nouvelle journée ? » Demanda-t-elle avec un enthousiasme démesuré. Disons juste qu'elle se sentait légère et spontanée ce matin ! Autant en profiter. Bon, elle ignorait le planning de la journée mais en théorie, ils reprendraient la route, non ? Vilal était tout à fait remis de cette histoire d'opération, tout allait bien, elle allait bien, alors autant retourner à l'aventure. Sauf si Vilal proposait autre chose...

Pfiou, mine de rien, c'était épuisant effectivement de courir dans le sable, même si le chevalier avait pu profiter d'une température clémente le temps de sa course, ce n'était pas la même chose lorsqu'il prit la route vers l'auberge! Vu son état, Suri n'eut aucun mal à comprendre ce qui lui était arrivé.

«En effet... il faudrait peut-être que je me coupe un peu les cheveux, ils commencent à me gêner dans mes mouvements.» cela faisait longtemps, d'ailleurs, qu'il ne les avait pas coupés, il faut dire que ça avait tendance à le faire paraître plus jeune, et pour assurer une certaine autorité, c'était parfois mieux de paraître plus âgé. Malgré tout, d'ici qu'il retourne à Alexandrie, ils auraient repoussé, et ce n'était pas comme s'il avait besoin de se montrer supérieur à Suri.

Il alla dans la salle d'eau pour prendre un bain rapide, il se retourna en entendant Suri toquer à la porte pour lui dire de se dépêcher
«Oui, je fais vite. Pourrais-tu aller voir l'aubergiste si certains de nos vêtements sont prêts?» peut-être que tout ne serait pas lavé, mais avec la chaleur du désert, il y aurait bien quelques linges de propres et secs, non?

Le jeune homme plongea rapidement dans le bain, se frotta tout le corps, se savonna puis se rinça avant de sortir, cela n'avait duré que quelques minutes, à peine le temps que Suri fasse l'aller retour surement. Il s'habilla malgré tout avec la tunique qu'il avait portée la veille lors de leur sortie au restaurant, en attendant de récupérer ses affaires, puis en sortant, il tomba nez à nez avec la jeune femme qui l'attendait, au point qu'il manqua presque de la percuter!

«Oups? Pardon, je ne m'attendais pas à ce que tu m'attendes là...» elle ne semblait guère s'en formaliser. Le duo se préparait donc à aller manger. Prêt pour une nouvelle journée, oui.

«Une journée qui promet encore du mouvement. N'allons-nous pas à traquer un dragon?» il fallait espérer qu'elle n'ait pas oublié.

Ils descendirent pour pouvoir prendre leur petit déjeuner. Ici, c'était plutôt riche, et ce n'était pas plus mal, la chaleur faisait bien fondre les calories. Du thé ou du café, jus de fruits, mais c'était surtout les spécialités à tartiner qui étaient originales! Des sortes de crêpes très épaisses avec pleins de trous et d'une couleur jaune orangée, on devait y mettre un mélange de beurre et de miel, la crêpe était si moelleuse que la garniture rentrait dedans comme une éponge! On servait aussi des œufs frits, ou du riz au lait très parfumé. Le chevalier prit un peu de tout, ne serait-ce que pour goûter et jugeant que les qualités gustatives devaient être bonnes pour supporter le désert.

«Hum.. ces crêpes sont vraiment délicieuses.» wow... Vilal venait de dire «délicieuses»? Attention, le ciel va nous tomber sur la tête! «penses-tu pouvoir en trouver la recette? J'avoue que c'est le genre de petit déjeuner qui me plairait bien le matin... enfin, peut-être pas toujours avec cette garniture, juste un peu de beurre ou de la confiture pourrait suffire une fois sur Héra et loin de ces températures excessives, mais cela me semble mieux que le pain, ça tient mieux au corps mais plus léger pour ne pas paraître trop lourd après manger.» autant dire qu'effectivement, pour lui, c'était parfait! Bon par contre, ce n'était pas le genre d'aliment que l'on pouvait transporter, il fallait le déguster encore chaud ou tiède, sinon cela perdait en consistance... mais pour la maison, ce serait bien!

L'aubergiste semblait avoir entendu en passant à côté et eut un petit sourire satisfait à l'idée de voir un client étranger apprécier sa cuisine, mais elle n'avait probablement pas entendu le passage sur la recette! Suri allait devoir se débrouiller, mais peut-être avait-elle déjà trouvé ça la veille! Cela semblait être assez répandu par ici.

Après manger, ils remontèrent dans leur chambre, et malgré le petit-déjeuner copieux, Vilal ne se sentait pas trop lourd, preuve que mine de rien, c'était un bon repas pour lui. Leurs affaires avaient justement été déposées sur le lit de leur chambre, propres, sèches et pliées. Il put terminer de préparer son sac et enfila son armure.

«Bon... c'est parti pour la chasse au dragon. Tu te sens prête?»

Il savait que la jeune femme ne devait pas être aux anges à l'idée de traquer un dragon, mais cette créature ne pouvait plus rentrer chez elle, et malheureusement ici, elle risquait de devenir de plus en plus dangereuse. Ils retournèrent au panneau pour voir où se trouvait normalement la bête, une fois que Suri put avoir davantage de précisions, le duo quitta l'oasis pour se mettre en chasse. Ils avaient pris quelques provisions au cas où cela leur prendrait du temps, et un chocobo pouvait les emmener au plus près.

«Allons-y, accroche toi.» petit coup de talon dans les flancs de chocobos, et ils repartirent pour la chaleur du désert.