Festival d'Héméra : Jenny Harow, Saruno, Ammos (OUVERT)

Ordre de passage Jenny - Saruno - Ammos, ça vous va ?
Ils viennent de l'entrée.


C'était un véritable charabia que le jeune Saruno me racontait. Euh... Tu sais que ton "chez toi" est comme le trou du monde. Oui, il manquait un mot, mais je ne voulais pas être vulgaire.

"Euh, je t'arrête mais j'ai décroché à jet nôme. J'ai jamais été sur Héra donc j'y connais rien du tout, désolé. Mais, ça doit être sympa, j'en suis sûr !"

Avec un petit clin d'oeil qui excusera tout. En fait, c'est pas que cela ne m'intéressait pas, bien au contraire, mais je voyais mon compagnon qui arrivait déjà changé. Il avait un morceau de tissu dans les mains, certainement mon apparat perso. Il avait donc réussi à me ramener quelque chose. Et puis, il ne savait pas d'où il venait, j'avais pas envie de le forcer à parler de quelque chose de désagréable dans un lieu de festivités comme celui-ci. Même si il avait pas l'air si attristé là... 

"Moi, non, je suis pas du coin non plus. Je suis de Gaïa. Et lui, il vient de Spira. Mais je crois qu'aujourd'hui, il faudrait dire que nous venons tous d'Héméra."

Je montrais Ammos du doigt et il ne tardait pas à se présenter en arrivant. Ammos était quelqu'un de poli et éduqué, ça se voyait. Moi, ça m'arrivait de manquer un peu de tact des fois, mais c'était jamais méchant. D'ailleurs, comment je pouvais expliquer de me méfier aussi peu du jeune homme qui est un génôme. Parce qu'il était tout mimi ? 

Ammos me donnait mes vêtements, j'y jettais un oeil, je le regardais, il me regardait, je regardais les vêtements. 

"Toi, ça te va bien ! T'as réussi à m'en trouver alors ? Merci !"Bon, le coloris et le motif était sympa. Pas le genre de vêtements que je porterais tous les jours mais je serais loin de dénoter dans cette ambiance là. 

"Je te présente Saruno qui... bah, qui est là..."  

Il se présenta à lui mais je ne saurais trop expliquer pourquoi on est ensemble maintenant. C'est comme ça voilà tout, le pauvre était tout seul et il allait nous tenir compagnie. D'ailleurs, lui ses vêtements se fondait un peu dans le thème. Est-ce qu'il allait vouloir en changer quand même ? Au fait, si Ammos est changé, il fallait bien que j'enfile tout ça aussi. 

"Bon, tu as réussi à te changer où ? " 

Ammos me montrait le stand où il s'était procuré les habits et je voyais une longue file d'attente. Oh non, la flemme d'attendre, je regardais autour de moi. Je voyais une fille en bleu avec un chien et un mec en uniforme. Ils étaient à moitié planqués derrière un stand mais ils en sortaient pour aller à la rencontre de deux autres personnes. Ce serait le lieu rêvé. 

"Dis, je vais aller me changer à l'abri. Venez..." 

Je leur indiquai l'arrière d'un stand à l'entrée d'où personne ne pourrait me voir ou presque. Hormis les gens qui arrivaient. Je zieutai et regardai Ammos. 

"Pourrais tu me masquer s'il te plaît ?"

Je lui demandais juste de me cacher de la foule, le temps que je me désape et que j'enfile mon habit traditionnel. Alors oui, j'allais être en sous vêtement une fraction de seconde, juste derrière lui. Mais y'avait pas intérêt qui mate ! Ni le petit Saruno d'ailleurs. 

J'enfilais la tenue le plus vite possible et curieusement tout m'allait bien. Je me retournais alors vers eux. 

"Je suis prête, merci messieurs..." 

Mais je regardais Ammos dans le blanc des yeux. 

"Je t'accorde le bénéfice du doute mais je trouve que tu l'as un peu trop bien choisi... Ca me paraît étrange que tu connaisses ma morphologie tant que ça, hein ? " 

Et voilà, c'était la meilleure... Même en choisissant bien, il se faisait réprimander. Comme quoi, une femme n'était jamais contente, hein ? 

"Et toi Saruno, tu es prêt ?" 

Ainsi, le jeune garçon s'appelait Saruno. Le moins qu'on pût dire, c'est qu'il avait l'air enjoué par le festival. A moins qu'il soit tout le temps ? Dans tous les cas, il semblait qu'il allait nous accompagner pour le festival, et ça ne me déplaisait pas, dans le sens où c'était sans doute avec ce genre de personnes qu'on s'amusait le plus.

Autre bonne excellente nouvelle, l'habit semblait plaire à Jenny. Au vu du mal que je m'étais donné pour le choisir, je pense que rater mon coup m'aurait valu un sacré coup au moral (sans parler de la réprimande que j'aurais sans aucun doute dû encaisser). Lorsqu'elle me demanda où je m'étais changé, je lui montrai la cabine à côté du stand, mais au vu de son visage, la file d'attente ne la tentait pas plus que ça. Elle nous entraîna finalement derrière un stand peu fréquenté et me demanda... de la cacher.

Je crois n'avoir jamais autant rougi, sincèrement. Je me plaçai donc devant elle, le dos tourné, mais cette situation était... incroyablement gênante. C'est vrai que Jenny n'était pas de première pudeur en temps normal (sa tenue habituelle était sans équivoque à ce propos), mais là, c'était différent. Et ça me mettait vraiment mal à l'aise. Vite, s'il-vous-plaît, faîtes qu'elle termine vite de s'habiller.

Finalement, au bout d'un court instant qui, pour ma part, pouvait se mesurer en teintes de rouge, Jenny sortit de derrière le stand, annonçant qu'elle était prête. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle l'était en effet. Je ne pensais pas que je pourrais rougir encore plus, mais il sembla que c'était possible.

"Woua, Jenny, tu es sublime comme ça."

Les mots étaient sortis tout seuls. Ce n'était pas mon genre de dire ce genre de choses, mais là, rien à faire, ça lui allait comme un gant. Je dois avouer que je n'étais pas peu fier de moi à cet instant, vu que c'est moi qui avait choisi le vêtement, mais la réponse de Jenny me refroidit instantanément.

"Je t'accorde le bénéfice du doute mais je trouve que tu l'as un peu trop bien choisi... Ca me paraît étrange que tu connaisses ma morphologie tant que ça, hein ? "

Non mais... C'était une blague ? Mais qu'est-ce que j'aurais dû faire ? Il n'y avait pas de bonne réponse ou quoi ? Je ne répondis rien, trop surpris (et un peu vexé, il faut bien le dire) pour rétorquer, mais au moins, je savais une chose : je n'irais plus jamais chercher de vêtement pour une femme sans que ce soit elle qui les choisissent.

Enfin bref, nous étions donc tous les trois finalement prêts. Nous avions perdu suffisamment de temps et le festival semblait regorger d'activités plus incroyables les unes que les autres. C'était le moment de les découvrir ! Nous entrâmes donc dans le coeur de la fête.

Le pauvre, je voyais qu'il s'était donné du mal pour m'apporter ce que je portais sur moi, et j'aurais peut être dû y mettre un peu plus de reconnaissance. Saruno, lui, ne disait pas grand chose, se contentant de s'émerveiller dès que quelque chose de spécial passait à côté ou était annoncé dans les hauts parleurs du festival. 

Je plaquais mes mains le long de ma tête pour tirer mes mèches avant vers l'arrière et obtenir un chignon improvisé que je maintenais avec un élastique, il semblait que c'était le genre de coiffure qui collait avec la mode de l'endroit et je tournais mon regard vers Ammos qui n'avait rien dit de plus. 

"Merci, en tout cas, je pense qu'on est dans le thème comme ça." ce qui me faisait penser à son compliment spontané tout à l'heure. Je n'avais pas tilté sur le coup mais ça me faisait plaisir qu'il me dise ça. 

"Pour te remercier, je te laisse choisir notre première destination, tiens... Ca te va Saruno ?" 

Et je m'attendais qu'à une réponse favorable de la part de tous les deux quand je donnais le plan au premier avant de remarquer du second que tout ce qu'il ferait semblerait lui aller. Enfin, je crois... On l'emmenait un peu comme bon nous semblait mais si il avait une idée à nous proposer, on essaierait de lui faire plaisir aussi, je crois. 

Je désignais du doigt à Ammos, l'endroit où nous nous trouvions dans le parc et les différents points autour de nous. J'étais un peu gênée par ces manches, je préférais les manches courtes et la liberté qu'elle pouvait octroyer, il fallait que je m'habitue à avoir autant de tissu sur le dos même si, elle me protégeait plus de la fraicheur du blizzard qui parcourait parfois les allées. 

"Evitons juste de manger avant un de ces trucs physiques" en montrant la cabane hanté et la course d'obstacles. Je montrais pas la salle de combat, mais il allait de soi qu'un ventre plein ne serait pas un atout pour se battre non plus. On avait emmené nos armes avec nous, on ne les quittait jamais pour dire. 

HRP :

Bon, j'avais quand même eu droit à un merci, c'était déjà ça... Oh, pas qu'un merci visiblement. J'avais le droit de choisir la première activité de la journée ! Tous mes efforts et mes prières n'avaient pas été vains finalement ! Mais la vraie question, c'était : "par quoi on allait bien pouvoir commencer ?". Parce que ce n'était pas avec ce que je savais de la fête que j'allais pouvoir me décider.

Regardant vaguement autour de moi, en même temps que nous avancions, c'est Jenny qui me permit de prendre une décision, désignant la course d'obstacles et la maison hantée en disant :

"Evitons juste de manger avant un de ces trucs physiques"

Pas besoin d'éviter de manger, il suffisait de les faire tout de suite. Mes yeux s'étaient illuminés devant ces deux stands bien plus grands que les autres, qui donnaient chacun sur un bâtiment. De l'un s'échappait des cris de frayeur et des rires nerveux et de l'autre des encouragements et des sons d'épuisement. Mais dans les deux cas, les gens qui sortaient avaient l'air à la fois épuisés et ravis. Yep, ce serait l'un de ceux-là.

J'hésitai un court instant avant de me décider suite à une évidence : on s'était changé à peine 5 minutes auparavant, je n'avais pas envie de me changer encore une fois pour quelque chose de plus pratique pour la course, et on pouvait sans doute faire la maison hantée en kimono, donc :

"Si j'ai le droit de choisir, alors la maison hantée pour commencer ! Ca va à tout le monde ?"

HRP / :

Ammos semblait ravi mais quelque peu indécis de devoir choisir par quoi notre programme allait commencer. Nous nous trouvions devant deux panneaux indiquant l'un, une course d'obstacles, l'autre, une maison hantée. Dans les deux cas, Ammos semblait prêt à un peu d'adrénaline et je décidais de ne pas intervenir pour ne pas influencer son choix qui se portait sur le lieu maudit. 

"C'est toi le chef !" 

Le changement de décor fut radical, et malheureusement, pour nous, la maison hantée aurait raison de nos vêtements aussi car une pluie battante artificiel venait de nous tremper de la tête aux pieds. Arrivés devant le majordome, celui-ci présenta le propriétaire des lieux avant de se tourner vers Saruno. 

"La maison hantée est déconseillée aux enfants, nous avons un module pour eux... C'est pour leur bien." 

Je n'avais pas imaginé cela, mais cela semblait logique, on faisait alors un signe de main à Saruno, en espérant qu'il nous attende bien sagement... 

On entrait par la porte qui se refermait directement derrière nous, et un cliquetis semblait indiquer le verrouillage de celle-ci. La voix du figurant de l'entrée nous confirmait que nous ne pouvions pas avoir d'autres choix que de trouver une autre sortie. 

"Bon... c'est glauque... Si tu as peur, n'aies pas honte, surtout ! " 

Il fallait avouer que c'était super bien fait. Bon, j'arrivais à garder mon sang froid jusque là, il ne s'agissait que de décor effrayant, désuet et morne. Ca irait, si tout restait aussi "anticipable" mais il fallait trouver un accès et nul trace de porte. 

"Sur Gaïa, on a une série à la télé. C'est l'histoire d'ados avec un Mog qui résolvent des choses assez bizarres, ça s'appelle Scoubidou, parce qu'ils ont tous une passion pour une sorte de porte clé qu'ils font en plastique... Bref, souvent, t'as quelqu'un qui touche à un truc et y'a un passage secret qui se dévoilent. " 

Je me mettais à tâter les murs en faisant mon explication. Je ne sais pas si on trouverait de cette manière là mais si c'était assez dur, cela pouvait se dissimuler dans les noeuds des murs en bois. Et je croyais avoir trouvé un truc suspect. 

Jenny appuie sur un "noeud" du mur en bois. Ca s'enfonce ? 

La pluie qui nous accueillit lorsque nous passâmes le portillon avait le mérite d'être... surprenante. A peine quelques secondes sous cette pluie diluvienne et nous étions trempés. D'un autre côté, ça nous mettait dans l'ambiance dès le départ. Un majordome grisonnant et au visage squelettique nous accueillit. Mais il indiqua également que la maison hantée n'était pas vraiment faite pour les enfants, en désignant Saruno. Je me sentais un peu coupable en rentrant et en le laissant derrière du coup, lui faisant tout de même un petit geste de la main avec un air désolé.

Le majordome nous guida jusqu'à une grande pièce particulièrement sinistre. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le décor sinistre était réussi. Je commençais déjà à angoisser un peu, et je fis un bond de deux mètres lorsque notre guide claqua et verrouilla la porte juste derrière nous, avant de nous annoncer que nous devions trouver une autre sortie.

"Bon... c'est glauque... Si tu as peur, n'aies pas honte, surtout !"

Moi, peur ? Oui, clairement... Ce n'était déjà que le début et je regrettais déjà de ne pas avoir choisi la course d'obstacles. Mais il était hors de question de le laisser montrer, quoi que Jenny dise. Enfin... pas dès le début au moins.

"Ca devrait aller..."

J'avais peut-être pas l'air le plus à l'aise possible, mais c'était, je l'espère, suffisamment crédible. Elle me parla ensuite de ce qu'elle appelait une "série". Je n'avais strictement aucune idée de ce que c'était mais globalement, elle m'expliqua que dans ce genre de cas, le mieux était de toucher un peu tout au hasard, que ça avait de grandes chances d'activer un mécanisme caché. Alors qu'elle partait de son côté, je m'approchai d'un des chandeliers au mur lorsque tout d'un coup, le sol s'ouvrit en un gigantesque toboggan. Je me rattrapai tant bien que mal au dit-chandelier qui se pencha immédiatement, me faisant presque tomber. Mais visiblement, il était normal qu'il se penche et une tête de démon surgit du mur juste à côté, laissant échapper un rire sinistre. je ne pus ni retenir un cri, ni maintenir mon étreinte sur la fausse décoration et je tombai avec Jenny dans le toboggan.

La glissade me paraissait durer une éternité, et si on peut dire que je n'étais pas spécialement pressé d'arriver au bout pour autant, j'avais trop peur pour avoir ce genre de pensées à ce moment. Je finis par atterrir dans une autre salle recouverte de poussière et d'une substance... immonde. Je ne savais pas ce que c'était, mais elle possédait la texture la plus poisseuse que j'avais jamais vu. Mais pourquoi j'avais choisi ça ?...

"Jenny ? Jenny tu es là ?"

Là, j'avais peut-être l'air un peu paniqué. En même temps, on n'y voyait pour ainsi dire rien dans cette pièce, et c'était vraiment, vraiment quelque chose que je n'aimais pas. On devinait quelques objets ça et là, comme un livre aux pages cornées, une lampe en très, très mauvais état, des traces de pas particulièrement étranges qui ne me donnaient aucune envie de rencontrer leur propriétaire, ou des flaques de cette substance poisseuse, qui définitivement était particulièrement inconfortable. Dans tous les cas, j'étais loin, très loin d'avoir envie de me balader à tâtons dans cet endroit.

"Jenny, ne t'approche pas trop, je vais nous éclairer."

Bon, c'était pas forcément l'idée la plus intelligente que j'avais jamais eu d'incanter un sort dans une attraction de fête foraine, mais à ce moment-là, c'était pas mon problème. Pas dans le noir. Jamais dans le noir. Je détestais ça.

Ammos invoque une flèche de feu et la garde au creux de sa paume, pour éclairer les alentours.

Le sol se dérobait sous nos pieds en même temps que le bouton caché le faisait dans le mur. J'avais trouvé un mécanisme, un peu par hasard, mais à voir comment le chandelier d'Ammos se retrouvait factice, il semblait que la chute était inévitable. 

Enfin, de chute, elle était toute relative car on arrivait sur une sorte de grosse pente guidée, un toboggan en somme, qui nous amenait et nous réceptionnait sur quelque chose d'assez mou... D'assez désagréable aussi. J'avais eu la chance de tomber sur les genoux d'Ammos et je pus rapidement lui montrer ma présence quand il se demandait si j'étais là. 

"Désolée..." 

Je me relevais tant bien que mal même si j'avais cru frôler quelque chose à la tête. Je fis un pas sur le côté et quand la lumière du sort d'Ammos illumina la pièce, je retombai sur les fesses sous la surprise du gros papillon assez effrayant. Je restai au sol et me déplaçai sur les mains et le postérieur pour ne pas me rapprocher de l'insecte volant. 

Il y'avait trois couloirs qui se présentaient à nous. Je me tournai vers Ammos et lui indiquait le couloir aux Pampas. 

"Je connais les Pampas, je peux pas te dire pourquoi mais je préfère passer par là. Protège tes yeux." 

Le couloir était infesté de Pampas qui courait partout autour de nous et se balançait des épines. Mais il existait plusieurs types d'épines sur un Pampa, les jeunes épines sont souples et peut acérées, c'est celles ci que ces pampas lançaient. Par quelle miracle, je n'en savais rien mais l'attraction avait été sécurisé malgré tout. 

Pour autant, les épines heurtaient parfois notre corps et cette sensation était désagréable et une épine dans l'oeil ferait super mal. On se hâtait d'arriver au bout du couloir même si je ne savais pas ce qui pouvait nous attendre. 

"Faut être bizarre pour apprécier venir ici, non ? " 

Car là, on venait volontairement de se faire fouetter par des épines de Pampas ! 

Jenny opte pour le couloir vert ! 

HRP :

HRP:

Aussitôt que j'eus allumé la flamme au creux de mes mains, j'entendis un grand "Bouh" qui me fit sursauter. Relevant la tête, je pus constater, non sans laisse échapper un nouveau cri, qu'un papillon gigantesque se tenait au-dessus de nous, nous scrutant depuis le plafond. Si je n'avais pas l'air fier, à avancer vers la porte à reculons pour ne pas perdre la bête des yeux, je fus toutefois rassuré (enfin, si l'on veut) de constater que Jenny adoptait la même démarche, mais en rampant sur son postérieur. Si je n'étais pas aussi effrayé à ce moment, j'aurais sans aucun doute éclaté de rire. Et elle m'aurait sans doute frappé après coup...

Enfin peu importe, nous passâmes la porte derrière laquelle s'ouvraient trois couloirs : un rouge duquel il s'échappait une impression de chaleur bien plus désagréable que celle de Kilika, un noir dans lequel on ne voyait que des yeux et des lanternes de tomberry et par lequel je ne tenais ABSOLUMENT PAS à passer, et un vert, parcouru par des pampas, soit des créatures qui, à part Kaky, avaient plus tendance à me faire craindre pour ma vie qu'autre chose. J'hésitais un peu entre le rouge et le vert, mais ce fut Jenny qui trancha.

"Je connais les Pampas, je peux pas te dire pourquoi mais je préfère passer par là. Protège tes yeux."

Et bien soit... Nous partîmes donc dans le couloir vert, le bras devant le visage pour éviter tout jet d'épines dans le visage. Avancer sous cette pluie cactuaire était clairement désagréable, mais c'était sans compter sur ces petits monstres qui manquèrent de me faire trébucher à plusieurs reprises. Mais le comble fut lorsque l'un d'entre eux sauta juste devant mon nez. Je criai une énième fois, agitant malgré moi mes bras et j'eus le droit à une épine dans la joue... Dans l'intérieur de la joue...

Heureusement, la dite-épine ne s'était pas réellement plantée, elle avait juste piqué, et j'avais réussi à ne pas l'avaler, mais je n'osais pas enlever la protection de mon bras pour l'extraire de ma bouche, et je dus attendre la fin de cet interminable couloir pour pouvoir enfin la retirer.

"Faut être bizarre pour apprécier venir ici, non ?"

Légèrement embarrassé par la remarque, j'esquissai le meilleur sourire gêné que je pouvais sortir dans une telle situation (et qui s'apparentait plutôt à un rictus). Après ce qui venait de se passer, c'était difficile de lui donner tort.

"A ma décharge, je n'étais jamais allé dans une maison hantée, donc je ne savais pas ce qui nous attendais... Et je ne m'attendais clairement pas aux pampas."

Je jetai un coup d'oeil autour de nous... pour constater qu'il n'y avait absolument aucune ouverture, de quelque sorte que ce soit, dans cette pièce. Ni fenêtre, ni porte, même pas un trou à souris, rien. Je sentis une vague de désespoir monter en moi en nous imaginant repartir dans le couloir à pampas lorsque je constatais qu'il y avait des petites pièces sur la table du centre. Je m'approchai donc pour constater que c'était... des pièces de puzzle.

"Je ne m'attendais pas à ça non plus, d'ailleurs..."

Enfin, pour une fois que nous avions l'occasion de nous reposer un peu depuis notre entrée dans cette maison infernale, c'était le moment d'en profiter. Nous nous attelâmes donc à la tâche. Ce n'était pas un puzzle extrêmement compliqué, j'en avais déjà fait avec plus de pièces, mais la principale difficulté venait du peu de variation de couleurs. Mais, petit à petit, nous construisîmes le dessin qui me faisait de plus en plus froid dans le dos au fur et à mesure que nous avancions, et pour cause : c'était le dessin d'un mort-vivant. Mais ni un zombie ni un squelette, plutôt entre les deux, une sorte de squelette noir à la forme monstrueuse sur fond de flammes et dont le souffle, de couleur violette, semblait particulièrement malsain... S'il y en avait bien un que je voulais pas croiser dans cette maison, c'était lui... Enfin, sans compter les tomberrys.

Puzzle de squelette noir reconstitué

Je semblais avoir gêné Ammos avec ma question sur son idée de venir ici. Bon, j'avoue que je n'avais pas d'a priori ni de point de comparaison avec une autre maison hantée. Mais je cherchais à ne pas en rajouter et à changer de sujet avant de regarder ce qui nous attendait dans la pièce qui donnait sur ce long couloir épineux. Je regardais la nuque d'Ammos et lui dit de ne pas bouger. 

Je passais ma main dans ses cheveux pour descendre vers sa nuque. "Ne bouge pas..." Et entre mon index et mon majeur attrapait une épine qui était resté emmêlé. Je lui montrais. 

"Regarde, c'est une épine de Pampa noire, elle t'aurait touché, tu serais mort... Tu l'as échappé belle... ça craint ici..." 

Je le regardai blêmir et j'attendais une éventuelle réaction de sa part avant de le regarder dans le fond des yeux, mon visage n'allait pas tarder à me griller et je lui avouais, un grand sourire forcé. 

"Je blague, c'est même pas une épine de Pampa, ahah !" 

On était dans l'ambiance pour se faire peur, non ? Ce genre de plaisanterie était aussi faite pour ça ! 

On s'approchait du défi suivant, reconstituer un truc à partir de morceau, je laissai Ammos se charger du truc, il avait l'air de mieux savoir faire ça que moi et semblait fier en montrant le squelette qu'il avait réussi à reconstituer... Mmh... euh... je lui dis ou lui dis pas ? 

"C'est... un squelette ça ? " 

Hey, après tout, ils étaient peut être différents entre Spira et Gaïa, hein ? Mais là, je me doutais que ça allait pas coller et le piège qui nous attendait allait me donner raison. Les chauves souris venaient et volaient à rase motte nous empressant d'emprunter une sortie que nous n'avions pas vu jusqu'alors. On tombait sur un couloir ou on ne voyait pas nos pieds et au plafond, les multitudes de yeux des mammifères volants. 

"J'ai jamais été aussi pressé de sortir. Dis moi qu'on approche de la fin... " 

Je ne croyais pas si bien dire et je me disais que le couloir n'était pas terrifiant quand je sentis un long truc frôler ma jambe. 

"Arrête Ammos, t'es pas drôle, c'était sûr que t'allais vouloir te ven..." Mais quand je me tournais pour le regarder je voyais qu'il ne bougeait pas et qu'autre chose venait de me frôler... 

"Y'a...y'a...y'a des trucs bizarres par terre, et ... beurk ! " Je sentais quelque chose de rapeux parcourir ma jambe nue... Dégueu ! 

Je frissonnai et sursautai pour vite courir vers la sortie. Je m'en foutais de ce qu'il yavait en dessous mais là c'était trop, ça me foutait trop les jetons. 

"Ammos, protèges moi bon sang ! Je rigoles pas là, ça me fait flipper, je sais pas ce que c'est ! " 

J'avais vite fait de me jeter sur son dos pour pouvoir enfin voir mes jambes hors de portée pour le pauvre mètre qui restait à parcourir. Allez, ouvre cette porte et sors nous de là !

"C'est... un squelette ça ? "

Bon, c'est vrai que c'était pas le genre de squelette qu'on croisait tous les jours... D'ailleurs, si on croisait des squelettes tous les jours y avait matière à s'inquiéter, mais bon, tout de même, je trouvais ça assez ressemblant, pour un squelette de monstre en tous cas. Mais malgré ça, il semblait que c'était Jenny qui avait raison, car la nuée de chauve-souris qui se jeta sur nous semblait partager son avis. Elles nous firent fuir vers une porte cachée qui nous amena au début d'un long couloir sombre qui, visiblement, leur servait de refuge.

"J'ai jamais été aussi pressé de sortir. Dis moi qu'on approche de la fin... "

"J'imagine qu'on ne doit plus être très loin."

J'avais clairement autant envie qu'elle d'en finir avec ça, mais globalement, j'avais réussi à récupérer mon calme grâce à ce puzzle. Et puis bon, après tout ce par quoi on était passés dans cette maudite maison hantée, ça ne me semblait pas insurmontable de traverser un couloir sombre, fût-il surplombé par des yeux rouges. En tous cas c'était ce que je pensais lorsque Jenny me dit soudain que je n'étais pas drôle. Je me demandais de quoi elle parlait jusqu'à ce que je sente quelque chose passer entre mes jambes.

Je dus commencer à courir un peu en même temps que Jenny, voire peut-être un peu avant. Et cette fois, je ne me retenais plus de crier ; bien haut, bien fort et un peu plus aigu que d'habitude. J'en avais marre, je voulais sortir !

"Ammos, protèges moi bon sang ! Je rigoles pas là, ça me fait flipper, je sais pas ce que c'est ! "

"Et moi alors, tu crois que je sais ?! Mais, qu'est-ce que tu fais ?!!?"

Elle venait de sauter sur mon dos, et elle s'accrochait à moi tant avec les bras qu'avec les jambes. En temps normal, j'aurais protesté, mais là, c'était pas ma priorité. Là, tout ce que je voulais, c'était ouvrir cette fichue porte juste devant nous et ne jamais revenir dans cette maison infernale !

La porte s'ouvrait sous la surprise d'Ammos quand je grimpais sur son dos. On se trouvait dehors et tout ce qui nous avait grimpé dessus semblait se faire la malle, pour mon plus grand plaisir. Un jardin qui détonnait totalement avec l'ambiance générale de la maison semblait être notre point d'arrivée, et on retrouvait le majordome du début qui nous congratulait en nous donnant la réponse pour le puzzle. 

"Nosferatu ? Beh, il doit pas avoir de femme de ménage ! " disais-je en souriant pour montrer que le dramatisme de la maison était enfin terminé ! Je respirais et était content de retrouver l'air libre. Je regardais le ciel pour voir s'il s'agissait encore d'un décor ou non, et je ne vis pas donc d'où provenait le plateau que le majordome déclocha. 

C'était sympa, pour toute personne participante, les organisateurs les félicitaient avec une bourse de gils ou une réduction chez un de leurs partenaires. Je trouvais ça plus "sport" de faire marcher l'un de leurs sponsors, alors je pris un des coupons sans regarder de plus près. Il s'agissait d'un marchand de gemmes, là, c'était sûr que ce soit utile, c'est cool ! Je regardais ce qu'allait prendre Ammos, il pouvait bien prendre ce qui l'arrangerait après tout. 

On retournait vers l'entrée mais Saruno ne semblait pas visible du premier coup. Peut être était-il parti ? Va savoir ? Je regardais donc mon unique partenaire.

"Bon, j'espère au moins qu'on en gardera un bon souvenir, j'en suis sûr ! Et maintenant ? " 

Spoiler:

Jenny choisit un bon pour une gemme

Fiche modifiée

On était sortis ? On était vraiment sortis ? Il semblait bien que oui. Les insectes qui avaient commencé à me grimper dessus redescendirent de mes jambes et coururent se cacher dans les diverses plantes autour de nous pendant que je faisais descendre Jenny de mon dos. J'eus toutefois un dernier sursaut lorsque je remarquai que le majordome était juste devant nous pour nous féliciter. Je n'avais strictement aucune idée de qui était le Nosferatu sans doute assez connu sur ce monde qu'il évoquait, mais passons... Et puis, il était très bien ce squelette...

Un mystérieux plateau apparut comme par magie de ses mains, et il nous le tendit pour que nous choisissions quelque chose dessus. Il y avait des sacs de gils ou des coupons de réduction pour des gemmes ou des améliorations d'arme. A bien y réfléchir, je ne pouvais pas nier que mon bâton souffrirait de quelques modifications, et au moins, choisir ce coupon m'éviterait de dépenser l'argent dans autre chose sans faire attention. C'est donc celui-ci que je pris. Jenny, elle, choisit celui pour la gemme. C'est vrai que ça aurait pu être pas mal aussi... Enfin peu importe.

Nous retournâmes finalement à l'entrée. Je m'attendais à retrouver Saruno, mais il n'était visiblement pas là. J'espérais qu'il n'avait pas mal pris le fait qu'on ait fait l'attraction sans lui et qu'il était parti vexé, mais pourtant, il y avait de fortes chances que ce soit effectivement ça.

"Bon, j'espère au moins qu'on en gardera un bon souvenir, j'en suis sûr ! Et maintenant ?"

A priori, je pensais que j'en garderais effectivement un bon souvenir. Au-delà de la frayeur que j'avais eu, c'était tout de même assez satisfaisant d'avoir traversé cette maison ; cela donnait presque l'impression d'avoir accompli une épreuve. Et puis, je ne lui avouerais sans doute jamais, mais voir Jenny aussi terrifiée en lieu et place de la Jenny d'habitude si sûre d'elle, c'était, rétrospectivement, particulièrement drôle.

"Maintenant, je te laisse choisir. Tu m'as laissé la première attraction, c'est ton tour, je t'en prie."

HRP:

"Tu me laisses choisir ? Je crois qu'on va partir sur quelque chose de plus calme, si ça ne te dérange pas... Tiens, regarde !" 

J'avais vu quelque chose qui nous irait à ravir, pleins de gens tentaient leurs chances sur d'immenses roues et gagnaient des lots en échange. C'était de la chance seulement mais en attendant de trouver quoi faire, ce serait bien fun, je pense. J'adore gagner des choses gratuitement. Et puis, on restait dans le coin donc si Saruno était pas loin, on pourra le retrouver sans trop de soucis ! 

"On est à côté, autant essayer, non ? T'es plutôt chanceux ? Je veux dire en dehors de m'avoir rencontrée ?" Je lui lançais un clin d'oeil et une bourrade amical sur l'épaule. J'avais une réputation à tenir et mon comportement dans la maison hantée ne devait pas lui faire croire que j'étais une fille fragile et peureuse. Et puis, lui aussi s'est comporté comme un pleutre un peu, non ? 

"Alors, tu viens ?" 

Je me retournai et entendais un cri provenant de la maison hantée, c'était celui d'une fille aussi... Chacun son tour ma vieille... 

Allez, on tente la roue de la Fortune 

HRP:

"On est à côté, autant essayer, non ? T'es plutôt chanceux ? Je veux dire en dehors de m'avoir rencontrée ?"

"Oh non, j'ai sans doute épuisé toute ma chance en te rencontrant !"

Je pense qu'il était difficile de faire ironie plus palpable, mais finalement ce qu'elle disait n'était pas si faux. J'aurais sans doute pu tomber sur bien pire en terme de compagnon de voyage que Jenny. Et blague à part, sa proposition pour la roue de la fortune me plaisait bien.

Un truc plus calme, un petit jeu de hasard... Pourquoi pas après tout ? Déjà, c'est vrai que c'était plutôt une bonne idée de pas repartir directement sur une attraction trop énergique, et puis, l'occasion de gagner quelques lots était intéressante. Bon, après, je doutais que ce soient de très gros lots pour être distribués aussi facilement, mais bon, ça pouvait toujours être sympa.

Alors que nous approchions, une présentatrice nous aborda, enfin, je supposai que c'était une présentatrice, car je doutais que ce soit le genre de tenues qu'on portait tous les jours, quelque soit le monde : c'était une sorte de déguisement en chocobo rouge, avec même une sorte de masque porté au-dessus de la tête et une queue de plumes derrière elle.

"Chocobocolina !!! Que voilà un joli petit couple !! Vous voulez tester la roue de la fortune ? Oui ? Oui ?! Alors venez, c'est gratuit et c'est l'occasion de gagner plein de cadeaux. Tenez mademoiselle - Ou serait-ce Madame ? Vous êtes ensemble depuis longtemps ? Enfin bref - les dames d'abord ! Venez avec moi !"

Et sur ces mots, sans nous laisser le temps de protester sur cette erreur manifeste de jugement sur notre rapport, elle traîna quasiment Jenny jusqu'à la roue de la fortune où elle tourna la roue, laquelle, au bout de quelques tours, finit par s'arrêter.

"Chocobocolina !!! Ca c'est de la chance !!! Premier lancer et déjà un gros lot ! Tenez, c'est un bon de voyage pour traverser Héméra gratuitement ! Oui, gratuitement ! Parfait pour votre lune de miel si elle n'est pas encore arrivée ! Par contre, c'est un gros lot, j'ai bien peur que ce soit donc déjà terminé pour vous. Au tour de Monsieur !"

Et encore une fois, sans que nous ayons le temps de protester, je me retrouvais sur la scène, et je lançai la roue. D'ailleurs, tout en la lançant, je ne pus m'empêcher de penser que c'était au final assez peu de chance de tomber dès le départ sur un gros lot, car si l'on tombait dessus en troisième, au final, on gagnait potentiellement plus de lots.

La roue finit par s'arrêter et la présentatrice reprit la parole.

"Et c'est un bon de coiffure pour notre jeune amoureux ! Avec ceci, vous pouvez vous faire coiffer gratuitement chez n'importe quel coiffeur d'Héméra !!! N'est-ce pas une bonne nouvelle ?"

Je ne savais pas trop comment le prendre... d'un côté, c'était un lot qui pourrait peut-être bien se révéler être utile un jour, mais en même temps dire que c'était une "bonne nouvelle"... ils étaient pas bien mes cheveux ?

Enfin, peu importe. Ce bon n'étant pas un gros lot, je fus autorisé à relancer la roue. Elle fit encore une fois quelques tours avant de s'arrêter et de provoquer une explosion sonore juste à côté de moi.

"KYAAAAAAAAAAH ! Ca c'est un beau lot pour un aventurier ! Vous venez de gagner l'un de nos gros lots : un élixir !!! Le soin absolu, physique et spirituel, l'apogée de l'art des fabricants de potion ! Utilisez le sagement !"

C'était un gros lot, donc je redescendis de la scène, un peu abasourdi je devais bien l'avouer : déjà parce que la femme-chocobo avait tout de même un côté un peu fatiguant au bout d'un certain temps, mais surtout parce que les élixirs étaient rarissimes sur Spira, et sans doute sur les autres mondes également. Ce festival était-il organisé par quelqu'un d'assez riche pour offrir gratuitement des élixirs à tous ceux qui avaient de chance ? C'était... dingue. C'était aussi vrai pour le bon de transports d'ailleurs. Autant de places achetées en avance, ça devait représenter une belle somme... Enfin, je rejoignis Jenny devant la scène avec derrière la présentatrice qui nous criait :

"Merci d'être venu, et amusez-vous bien au festival ! Chocobocolina !!!!!"

Encore un peu abasourdi, je me tournai vers Jenny.

"Euh... On fait quoi maintenant ?"

Bon, j'avais fait mieux en termes phrases construites, mais en même temps Yevon m'avait présenté les élixirs comme des produits que je pourrais très bien ne jamais voir de ma vie, alors me dire que j'en avais gagné un aussi facilement... Ca avait de quoi étourdir un peu...

Il venait de me vanner et j'étais restée séchée la bouche ouverte. C'est qu'il commençait à gagner de l'assurance, celui là ! Je croisais les bras pendant qu'il commençait à avancer avant de souffler la seule mèche qui arrivait devant mes yeux. Je repris la marche en le suivant à deux trois pas d'écart jusqu'à ce qu'on arrive à notre prochaine attraction. 

La présentatrice était très jolie et sa tenue lui allait à ravir. Il fallait se douter que certains des spectateurs étaient plus là pour elle que pour le suspens tonitruant de la danse de la roue qui décidait du gain de son lanceur. 

On se postait parmi ceux qui voulaient jouer et elle nous prit rapidement pour que l'on puisse s'exécuter en ne tarissant pas d'éloge sur la paire idéale que nous faisions. Je jetais un regard en coin à Ammos qui ne contredisait rien du tout, un peu dépassé par les évènements semblait-il. 

J'imagine que le raccourci était facile pour des binômes de sexe opposée et d'à peu près le même âge. Je ne le prenais pas mal et m'exécutai à lancer la fameuse roue qui me fit gagner un titre de transport gratuit. C'était forcément un lot qui me sera utile alors souriante je descendis de l'estrade et d'un regard pénétrant, je regardais Ammos, pouffant de rire lorsqu'il reçut une coupe gratuite chez un coiffeur. L'elixir qu'il gagnait derrière était déjà beaucoup plus intéressant et j'espérais bien qu'il allait en prendre soin. 

Je saluai d'un gros sourire la présentatrice qui jeta son dévolu sur un prochain participant, Ammos semblait pris de court par ce moment très court mais intense pour lui. Il allait voir que moi aussi, je pouvais avoir du répondant. Sa voix fut bizarre et je crus même qu'il m'imitait pour me demander ce que nous ferions ensuite. 

"On fait quoi ? Et bien, tu vas aller te faire coiffer pour être beau pour notre lune de miel. Ensuite, j'imagine qu'on aura un... non deux enfants ! Mais hors de question qu'ils s'amusent avec de la magie avant leurs 15 ème anniversaire. On habitera dans une maison près du bord de la mer... Ca te va comme programme ? " 

Et je le laissais en plan, à l'instar de ce qu'il m'avait fait il y'a de cela quelques minutes, avant de me retourner une nouvelle fois vers lui en marchant à reculons. 

"Ahah, t'as même pas contredit la présentatrice, j'hallucine ! Bon, et si on mangeait un bout, ça sent bon par ici ! Viens ! " 

On ne devait pas être loin de stands de nourriture car je sentais quelque chose qui me titillait les narines. Miam !

HRP:

"On fait quoi ? Et bien, tu vas aller te faire coiffer pour être beau pour notre lune de miel. Ensuite, j'imagine qu'on aura un... non deux enfants ! Mais hors de question qu'ils s'amusent avec de la magie avant leurs 15 ème anniversaire. On habitera dans une maison près du bord de la mer... Ca te va comme programme ? "

Je dois bien l'avouer... Je ne sus pas quoi répondre. Je restai l'air bête suite à cette tirade, alors que Jenny semblait partir... avant de revenir vers moi, à reculons, un grand sourire moqueur sur le visage.

"Ahah, t'as même pas contredit la présentatrice, j'hallucine ! Bon, et si on mangeait un bout, ça sent bon par ici ! Viens !"

Suite à ces paroles, je réussis tout de même à sortir de ce semi-état végétatif et je suivis Jenny. Je n'arrivai pas à protester sur le coup, mais en même temps, qu'aurais-je pu dire ? Ce n'est pas comme si j'avais eu le temps de protester. Enfin bref... En même temps que nous marchions, je ne pus m'empêcher de repenser à la tirade qu'elle venait de sortir, car je trouvais une partie assez drôle : si je n'avais touché à la magie qu'à mes 15 ans, je serais sans doute particulièrement inutile lors des combats à l'heure actuelle. Enfin, peu importe... A force de suivre l'odeur alléchante qui s'amplifiait au fur et à mesure que nous marchions, nous finîmes par arriver devant un gigantesque buffet.

Soyons bien d'accord sur le sens du mot gigantesque. Il y a les buffets de fête d'anniversaire, les buffets de soirées politiques, et il y a CE buffet. Je ne dirais pas qu'il y avait des tables recouverts de mets de toutes sortes à perte de vue, mais on en était clairement pas très loin. Je n'avais jamais été un goinfre, mais il y avait fort à parier que si on m'avait lâché dans un tel endroit étant enfant, je serais sans doute ressorti obèse.

Sans compter que, sans que je m'en rende compte, la Maison Hantée avait bien puisé dans mes réserves, et toute cette nourriture me donnait extrêmement faim. Je ne savais pas ce qu'il en était pour Jenny (bien que je soupçonnât que ce soit également le cas, puisque c'était elle qui nous avait conduit ici), mais je n'avais qu'une seule envie : essayer chacun de ces plats.

HRP :

J'avais réussi mon coup, Ammos était resté coi quelques instants avant qu'on se mette à la chasse à l'odeur de bouffe. On peut pas dire que j'avais un flair animal mais je me débrouillais parce que ça pouvait être facile de se repérer quand votre vue ne vous permet pas de trouver ce que vous voulez. Bon, ça sert pas tous les jours, non plus, bien sûr... 

Et vu que le jeune homme ne parlait plus, j'avais bien envie de poser l'une de ces questions totalement hors sujet mais qui pourrait me faire en apprendre plus sur lui. 

"Tiens, petite question pour toi, si tu devais te séparer d'un sens, ce serait lequel ? " 

Ah ah, en voilà une bonne question à 500 Gils, je ne sais pas trop lequel je répondrais moi... Bien sûr que non, ce ne serait pas la vue ni l'ouïe... En fait, je saurais pas trop choisir, je crois... Mais l'ouïe, ça m'empêcherait d'entendre les chansons de Justin qui passait de temps à autre dans les hauts parleurs... 

En fait, je n'avais pas tout dit à Ammos, si on était venu ici, c'est aussi parce que j'avais eu vent qu'il y'aurait la venue de Justin, alors, si on pouvait le rencontrer... 

Pour l'heure, il se faisait faim et Ammos semblait aussi affamé que moi. Le Festival d'Héméra était aussi l'occasion pour les producteurs locaux et pour la gastronomie de se faire connaître. Des chocolégumes séchées de Lindblum au poisson de Balamb, tout le monde était représenté et voulait se montrer. Il y'avait même une dégustation de burgers moins gras que ses concurrents. J'avais pas tellement envie de manger sain pour l'occasion. On devait souvent manger à la va-vite en tant que récupératrice alors pour une fois que je pouvais me faire plaisir ! 

"Tiens, Ammos, fais moi découvrir une spécialité que t'adore, et ce sera à mon tour après, okay ?"

"Tiens, petite question pour toi, si tu devais te séparer d'un sens, ce serait lequel ?"

La question de Jenny me prit un peu au dépourvu. En même temps, c'était peut-être un peu le but, quand on amène une question comme ça... Mais bon, ce n'était pas une raison pour ne pas répondre. Mais qu'est-ce que je pouvais bien répondre ? Tous mes sens m'étaient importants. La vue, l'ouïe, le goût... Le goût... En pensant à ça, je repensais à mes parents, aux plats qu'ils me préparaient avant que je ne quitte Bevelle. Lorsque je les retrouverai, je voudrai pouvoir les voir, les entendre, retrouver leur odeur rassurante et la sensation d'être dans leur bras. Et même si j'adorais leur cuisine, à côté de ça, le goût me semblait bien peu important.

"Je pense que je passerais du goût. C'est... le sens qui me serait sans doute le moins utile. Et toi ?"

En même temps que cette discussion avançait, nous continuions de nous approcher du banquet. Plus je le voyais, et plus il me semblait fastueux. Les tables étaient recouvertes de plats de toutes sortes, incluant parfois des ingrédients dont j'ignorais totalement l'origine, et en même temps, je pouvais voir ça et là des spécialités typiques de Spira. Je n'avais pas la moindre idée de par quoi nous allions commencer, mais Jenny me proposa quelque chose qui allait faciliter la tâche. C'est vrai que quitte à avoir des plats de tous les horizons, autant nous faire chacun découvrir nos préférés.

Acquiesçant d'un signe de tête à sa proposition, je me rapprochai des tables pour jeter un coup d'oeil. A priori, il y avait le choix, même en se contentant des plats de Spira ; émincé de balsamine, bombo farci, steak de chocobogre... Même parmi les desserts, il y avait du sorbet à la chlorophylle, fait avec les feuilles de la forêt de Macalania. Mais le plat qui attira mon attention, mon véritable pêché mignon culinaire : une bouillabaisse façon Geosgaeno. Ce n'était pas vraiment un plat très agréable à regarder, ce qui expliquait d'ailleurs qu'il semblait un peu plus ignoré que les autres sur la table, mais à mes yeux, c'était sans doute le meilleur plat de poisson de Spira. J'en pris donc un peu dans deux assiettes et je retournai voir Jenny.

"Je n'y crois pas, il y a de tout, et j'ai même réussi à trouver mon plat préféré !" Je lui tendis une des assiettes, un énorme sourire sur le visage. "Tiens, dis-moi ce que tu en penses."