Une nouvelle étape.

=> Ivar et Percival viennent du Village Glaçon, puis ont fait un transit par le Festival d'Héméra.

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Percival et Ivar avaient passé de nombreux jours à aider au village Glaçon après la terrible tragédie qui s'y était déroulée. Ils avaient également pu découvrir bon nombre de choses, que se soit ensemble ou chacun de son côté, Ivar avait pu renouer le contact avec les membres de sa famille au village et Percival avait lui aussi un peu retrouvé ses racines. Qui aurait dit qu'ils se seraient trouvé, et qu'ils connaissaient justement Cassie tous les deux ? Percival avait également pu faire une chasse aux trésor et appris des choses sur nombre des « nouveaux mondes » de cette manière.

Si bien que pendant un moment, leur vie avait tourné autour du village glaçon, des travaux de reconstruction et de leur petite enquête sur la catastrophe. Et puis... il y avait cet homme.

...

Cet homme bizarre; Ivar n'avait d'abord pas compris ce qu'il leur voulait, c'était bien la deuxième fois qu'il leur tombait dessus de cette manière. Mais cette fois, il s'expliqua un peu plus. Il leur donna même assez d'informations pour qu'ils aient envie d'en savoir plus très vite, sans pour autant trop en dire, ce qui était un peu frustrant.

Fort Condor... C'était sur le continent de Junon, Ivar n'y était pas encore allé. Il n'avait jamais eu de raisons d'y aller, en réalité. On ne bouge de ses montagnes de Corel que pour aller visiter des proches, enfin, c'est ce qu'il avait fait jusqu'à maintenant. Et même s'il avait pu voyager à Wutai et au Village Glaçon comme ça, avoir fait le tour du monde ne faisait pas partie des sujets sur lesquels il pouvait se vanter (ce qu'il n'allait pas bouder quand l'occasion se présentait).

Mais ils avaient du pain sur la planche, aux dortoirs. Ivar avec ses gros doigts de fortune, allait devoir raccommoder des pantalons. Et il prit tout le temps et le soin pour le faire, il n'aurait pas pu faire autrement, vu que c'est une chose qu'il faisait avec plaisir et dextérité, en règle générale. En fait, Ivar était une vraie petite fée du logis ! Mais tout cela avec la prestance attendue d'un jeune homme entêté, bien sûr ! Percival n'avait pas vraiment pu l'aider beaucoup, mais il sembla lutter contre le sommeil pendant un temps. Laissant le jeune homme à ses réparation, il s'endormit. Ivar ne tarda cependant pas tellement à rejoindre lui aussi le pays des songes.

Mais à son réveil, une surprise des plus réjouissantes l'attendait. Quand on a passé une journée comme la veille... il n'y avait rien de mieux que de se retrouver à nouveau dans sa propre peau ! Il réveilla donc son ami en fanfare ! Et il fallait croire que le jeune homme aux yeux olive n'était pas du tout le seul à être ravi de la situation. Ils devaient avoir un drôle d'air, tout de même, à se regarder les mains comme si elles avaient subi une transformation incroyable durant la nuit, puis en touchant ses cheveux, se tapant sur les joues... -du moins, c’est ce que fit Ivar, avant de se mettre à s'étirer et faire des mouvements étranges pour la situation, comme pour s'assurer qu'il n’avait pas perdu un muscle ou une articulation au cours de cette expérience...

« Tu crois qu'on va savoir un jour ce qui nous est arrivé ?! Arhhh ! Si on arrivait à mettre la main sur cet idiot d'encapuchonné ! »

Ivar eut l'air un peu gêné lorsque Percy lui confia qu'il ne se sentait pas très à l'aise d'être resté habillé et « tel quel » finalement, après leur journée si riche de la veille. Il grimaça en balbutiant quelque chose, que Percival, à qui c'était pourtant adressé ne dut comprendre que l'intention. Puis, il laissa Percival aller y remédier et en voyant le travail inachevé sur le bord du lit, il se décida à s'y remettre ; et il fut nettement plus rapide cette fois.

Finalement, ils eurent fini leur mission au village également. Le moment de reprendre la route arriva.

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Percival et Ivar ont séjourné quelque jours sur Dol pour participer au Festival d'Héméra. où ils ont rencontré Ruka et Axel.
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Le voyage pour arriver jusqu'à Fort Condor avait été un peu long, Ivar n'était pas vraiment mécontent de se poser un peu après toutes ces aventures. La plus étrange avait été bien sur, d'avoir participé à une course où ils s'étaient fait poursuivre par des bébé T-Rex... Ils auraient très bien pu servir de dîner à un dinosaure, après tout. Percival et lui en avaient vu de toutes les couleurs, et c'était tout à fait juste de le dire, lors de cette course : farine, peinture, boue, T-Rex et autres murs à escalader. Cette petite parenthèse passée, Ivar avait encore bien plus de respect et d'admiration pour son grand ami roux, qui ne cessait de l'étonner par son énergie et son rire désormais légendaire ! Mais par dessus tout, il semblait sincèrement apprécier Ivar, alors ça... c'était assez rare pour être souligné ! Ils avaient donc bien évidemment décidé de continuer leur route ensemble. Et, toujours par curiosité, éveillée par le médecin mystère du village glaçon, leur piste les menait à Fort Condor...

Pendant leur voyage, il leur avait été difficile de ne pas entendre parler des rumeurs concernant une possible guerre entre Spira et Gaïa, tout le monde en parlait. Certains pensait la rumeur fausse, certains faisaient déjà des provisions pour le pire des cas. Même l'équipage qui les avait menés jusque là avait décidé de dérouter leur appareil. Ils avaient donc dû faire un bon bout de chemin à pieds.

Spira était un monde qu'Ivar n'avait jamais vu, étant donné que le seul monde sur lequel il avait posé ses deux fiers pieds était Dol, justement à ce fameux festival. Ivar n'y croyait pas vraiment, à cette guerre, il ne voyait pas comment on pourrait vouloir s'attaquer à Junon, ville pourtant reconnue comme LA force militaire de Gaïa, et ce n'était pas peu dire. (S'il savait...) Pourtant, à leur arrivée, les nouvelles n'étaient pas du tout rassurantes. Le fort était sens dessus dessous d'activité. Un téléviseur auquel ils n'avaient pas encore vraiment fait attention dardait une tonne d'informations alors qu'ils arrivaient tout juste. Ivar n'avait pas vraiment trouvé ça étrange qu'un groupe de personnes s'amassaient devant le poste. Ils avaient vu la même chose un peu plus tôt, alors que les nouvelles étaient les mêmes: semblables à de simples rumeurs. Ivar se tourna vers Percival :

« Tu crois vraiment qu'il va y avoir une guerre ? Qui pourrait être assez fou pour s'en prendre à Junon ? »

Quel soulagement d'être enfin arrivé à destination ! Enfin, ils pouvaient renouer avec la civilisation. Enfin, ils allaient pouvoir s'accouder à un bar pour écouter les nouvelles devant une grande chope de bière et une assiette de fromages.

Il faut dire que les deux compères avaient eu quelques difficultés à atteindre leur nouvelle destination. Ils étaient partis du grand Festival auquel ils avaient participé - en accomplissant l'exploit de finir entiers la course d'obstacles - et avaient, pour ce faire, bien gentiment pris un aéronef pour rallier Gaïa, mais, en raison de tensions très fortes avec Spira, ils avaient été déroutés sur Midgar. Après quelques jours de marche et de balade à dos de Chocobo sous un climat variable et plutôt favorable aux rencontres avec des monstres - dont ils se débarrassaient désormais avec une synergie d'une grande efficacité - ils avaient aperçu le Fort au loin.

Ils avaient du laisser leur monture partir deux bonnes heures auparavant. Percival s'était arrêté un instant devant la vue de cette structure imposante perchée sur la montagne. Il avait posé son sac par terre et s'était laissé aller à grogner :

"J'espère qu'il y a des ascenseurs, parce que, vu le chemin qu'on a encore à faire pour arriver là-bas… "

Après un long soupir, proche de celui d'un enfant à qui l'on répond : "Longtemps" à sa question "Quand est-ce qu'on arrive ?", il avait repris ses affaires sur son dos et avait suivi le cabri qui lui servait d'ami.

"En même temps, moi aussi, avec 60 kilos de moins…" avait-il ponctué d'un sourire avant de reprendre sa marche à la suite d'Ivar.

Fort heureusement, ses paroles avaient été entendues : le Fort - qu'il voyait pour la première fois - était assez largement équipé en technologies de confort pour les randonneurs au long cours et ils avaient pu très vite prendre la chambre double pour la nuit. Une bonne douche n'avait pas été du luxe pour débarrasser leur peau de la poussière du voyage.

Et maintenant qu'ils étaient propres comme deux Gils neufs, Percival comptait bien étancher sa soif de nouvelles et de boisson. En chemin, ils croisèrent une foule qui s'était massée devant une télé allumée qui retransmettait les dernières nouvelles de Junon. Et à la vue des banderoles qui défilaient en haut et en bas de l'écran et des images, ce n'était pas bon.

L'agitation ambiante aurait dû l'alerter plus tôt, mais le colosse était trop pressé de pouvoir poser ses affaires et se rafraichir pour y prêter attention. Et puis, il ne connaissait pas trop ce groupe de Néo-Avalanche. Le médecin qu'ils devaient retrouver était très certainement dans leur camp et il ne leur faisait pas une publicité particulièrement avantageuse.

Mais il comptait bien rattraper son retard. Sans plus attendre, il s'approcha du groupe, qu'il dépassait d'une bonne tête et commença à regarder cette télé. Il jeta quand même un œil à son comparse pour savoir s'il avait trouvé une place pour assister au spectacle et, une fois rassuré, il lança, sans aucun scrupule :

"Vous pouvez monter un peu le son ?"

Avec un grognement qui se rapprochait certainement de ce qu'elle offrait de mieux en matière d'approbation, une jeune femme aux cheveux châtains coupés court  s'exécuta et les commentaires du présentateur,  qui formaient jusque là un bruit de fond difficilement compréhensible, prirent tout leur sens.

"… et nous sommes encore sans nouvelles de Junon, qui, je vous le rappelle, est sous le feu des troupes de Spira…"

De nouveau, le géant chercha son ami du regard alors qu'il lui demandait ce qu'il pensait de la situation. Le rouquin, qui était loin d'être un champion de la géopolitique hémérienne, haussa les épaules et lui répondit doucement :

" C'est pas possible, ça doit être des personnes isolées. J'ai du mal à croire que tous les habitants de Spira soient derrière cette attaque…"

Le rouquin ne pouvait s'empêcher de penser à cette course qui l'avait amené à parcourir tous les continents et à rencontrer une Ronso sans aucun préjugé sur les habitants des autres continents. Mais tout le monde n'était pas de son avis et le rouquin eut bientôt droit à une remarque de la même jeune femme qui avait augmenté le volume de la télévision :

" Vous débarquez ou quoi ? Bien sûr que c'est en train d'arriver. On a même déjà envoyé de gars de chez nous en renforts. On va les écraser,  ces culs-bénis."

Pourtant, il n'avait pas l'impression d'avoir parlé fort. Il allait répliquer quand il vit que plusieurs regards s'étaient tournés vers eux. Avec une intelligence de situation qui lui était peu familière,  le géant se ravisa et reporta son attention sur l'écran.

Avec leur aventure extraordinaire du village glaçon, qui lui avait fait voir le monde avec les yeux d'un colossal roux, Ivar comprit (même si les sensations lui semblaient à présent loin) qu'il fallait ralentir un peu la cadence lorsque son ami avait grogné après leur arrivée sur ce qui semblait être un plateau mais qui avait son lot de montées et descentes pour mieux remonter jusqu'au Fort Condor. Comme quoi, c'était qu'une question de point de vue. Car si le chemin paressait plat depuis la vue qu'ils en avaient en sortant de la mine de Mitril, ils avaient compris que ce n'était pas du tout le cas. Et fini les Chocobos. Sur leur gauche, ils avaient une vue, d'ordinaire très belle, sur la mer. Mais le trafic habituel n'était pas de mise aujourd'hui. Ils ne voyaient pas encore ce qui se passait près de Junon, à part peut-être comme un brouillard, mais Ivar ne trouva même pas ça bizarre, peut-être qu'il pensait que c'était typique de la région? Et peut-être que c'était mieux ainsi.

Ils avaient filé droit, finalement, à leur arrivée au Fort. Percival, bien plus pressé qu'Ivar, n'avait pas voulu s’arrêter en chemin et les nouvelles allaient devoir attendre. Ivar n'en était pas moins content de se poser enfin, pourtant, sa curiosité un peu inquiète lui aurait permis de patienter encore un peu pour regagner un confort bien mérité.

D'ailleurs quand ils arrivèrent à nouveau derrière le groupe de personnes amassées devant le poste de télé, il sentit comme un souffle de panique l'envahir. « sous le feu des troupes de Spira »... avait-il dit ? Cette rumeur de guerre imminente n'était donc plus une rumeur ?! Il jeta un regard affolé à Percival avant qu'il n'ait pu lui même s'habituer à cette nouvelle, bouche bée. Il n'avait pas vraiment accès à la vision de la télévision. En fait, il ne voyait rien, mais... s'il en croyait le présentateur... eux n'avaient pas de nouvelles de la ville non plus. Quelle tragédie !

Des personnes isolées avait dit Percival ? Mais la personne qui avait augmenté le son, une femme aux cheveux courts qui était apparemment bien nerveuse, se permit de répondre à Percival qui ne devait même pas lui parler à elle... ce qui déplut à Ivar fut son ton. Il répondit sans vraiment y faire attention, un peu perdu par toutes ces mauvaises nouvelles qui arrivaient en même temps :

« Eh, lui parlez pas comme ça... vous ! On vient juste de revenir sur Gaïa, on vient de Dol ! Vous comprenez que c'est un choc pour nous ! Sur la route de Midgar à ici on a pu discuter qu'avec des monstres. Si on avait imaginé ça... »

Ivar se rappela un peu de sa géographie... s'il en croyait ses souvenirs, qui ne remontaient pas à tellement loin soit dit... d'ici, ils avaient peut-être vue sur Junon... Il faudrait trouver une fenetre ou quelque chose un peu plus haut qu'ici et vers Junon... pensait-il.

« Percy, tu crois qu'on pourrait avoir vue sur Junon, depuis le fort ? On y voit rien ici. »


Il montra la télé devant laquelle étaient agglutinés tous les spectateur de cette terrible journée, comme s'ils allaient pouvoir voir quelque chose d'autre que ces même infos qu'ils répétaient en boucle, vu le son qu'il entendait. Ivar n'avait absolument aucune idée de ce qu'était les « Yevonites » et c'était aussi bien la première fois qu'il entendait parler d'un certain « Seymour » et de « Guado ». Il avait vu la guerre, lui aussi, quelque part. Et comme un instinct il ressentait le besoin de voir de ses yeux ce qui se passait.

« Si on essayait de monter un peu plus haut pour voir Junon ? »

Depuis le fort, ils devraient au moins voir les fumées et peut-être même que le vent emporterait le son des détonations... il devait en avoir le cœur net. Ivar n'avait pas vraiment confiance en ce qu'il entendait à la télé. Avant tout était tenu par la ShinRa. Il ne le savait que trop bien, ils avaient toujours donné les informations qu'ils voulaient dans ce genre de médias. Mais la réalité de la situation... était parfois différente. D'ailleurs, ils n'avaient même pas de nouvelles de Junon, qu'ils disaient. Son regard se faisait insistant et il attendait l'approbation de Percival pour qu'ils se trouvent une « vue ».

Si le géant était plutôt d'humeur à ne pas répliquer à la jeune femme qui avait monté le son, son camarade ne semblait pas être dans les mêmes dispositions. A dire vrai, le rouquin commençait à connaitre son compagnon de route et sa réaction ne le surprenait pas plus que ça. Il passa sa main derrière sa tête, un brin embarrassé de voir que les regards dont on les gratifiait s'assombrissaient encore un peu. Sans hésiter, il posa sa main sur l'épaule d'Ivar, pour le remercier de son intervention autant que pour lui signifier qu'il valait mieux baisser d'un ton.

" C'est juste qu'on est vraiment surpris de voir tout ça. Quand même, une guerre, c'est..."

Terrible. Le barbu commençait peu à peu à mesurer la gravité de la situation, à mesure que les échanges avec les locaux avançaient et à mesure que les images du front étaient diffusées. Si Fort Condor avait envoyé ses troupes, les hostilités n'en étaient plus au stade de menace, mais de réalité.

Peu à peu, les yeux noirs qui les dévisageaient laissèrent les compères pour se retourner vers le poste de télévision, qui diffusait en boucle les rares images que les journalistes avaient pu glâner. Mais s'il s'agissait bien d'une bataille entre deux nations, il leur faudrait attendre pour en obtenir de nouvelles. Conscient de cet état de fait, le géant sauta sur la proposition pour se soustraire définitivement du regard des habitants de Condor.

" Ouais, t'as raison, on va bien trouver un endroit pour voir ce qui se passe là-bas."

Les deux amis s'éclipsèrent sous le regard encore insistant de la jeune femme aux cheveux courts et grimpèrent à la recherche d'une ouverture qui donnerait sur la ville attaquée.

" Merci pour tout à l'heure, Ivar, mais faut pas t'en faire pour moi ! Si on se fait trop remarquer, on va se faire chasser à coup de pied au cul."

Il continua rapidement :

" En même temps, plus ça va, plus je me dis qu'on a pas forcément bien fait de se pointer ici. Je sais pas pourquoi mais, ces gens, cette histoire avec Junon, ça sent pas très bon."

Et plus ils avançaient vers leur spot d'observation, plus le doute s'installait dans son esprit sur la réalité d'une guerre qui engagerait deux nations de ce nouveau monde, et plus la boule qui serrait ses intestins se faisait grosse.

Quand ils trouvèrent enfin un point de vue acceptable, seul un soldat du Fort observait déjà la scène avec des jumelles.

" Ouais, c'est quand même loin." grommela le géant pour lui-même, déçu de ne pas pouvoir se faire une idée plus précise de la situation, avant de s'adresser à l'homme aux jumelles. "Comment ça se présente ?"

L'homme, d'une trentaine d'années, décolla ses pupilles de la lorgnette pour les dévisager l'un après l'autre. Il se tourna avec difficulté, l'une de ses jambes se révélant être raide comme un piquet, et répondit assez sèchement :

" Mal. Il y a des explosions partout, de la fumée dans toute la ville, un immense dôme est apparu, et on voit pas beaucoup d'avions évacuer les gens qui habitent là-bas."

Le poing du géant se serra, autant pour la façon dont on les traitait depuis leur arrivée que pour la confirmation que venait de lui donner leur interlocuteur qu'il s'agissait bien d'une vraie bataille.

Il chercha son ami des yeux, mais le trouva en train de contempler l'horizon. Instinctivement, il l'imita et porta son regard sur la ville assiégée et y vit une succession de grandes lumières vives et d'explosions en tous genres. Et une quarantaine de secondes plus tard, les échos d'un cri inhumain plein de rancoeur et de désespoir. Le coeur glacé par ce qu'il venait de voir et d'entendre, le rouquin resta sans mot dire et attrapa inconsciemment son ami par l'épaule, comme pour le protéger.


" Les victimes de cette attaque portée contre la nation de Gaïa se comptent par centaines, tout comme les personnes évacuées in extremis, et qui se retrouvent, sans abri et sans affaires. Si vous êtes sans nouvelles d'un de vos proches qui était susceptible d'être aux alentours de Junon, la Néo-Shinra a mis à disposition sur son site web une liste des personnes déportées. Celle-ci sera mise à jour le plus souvent poss..."

Le rouquin éteignit la radio et se frotta les yeux et les tempes. Il jeta un coup d'oeil au lit d'à côté, où son jeune ami avait enfin réussi à d'endormir. Lui n'avait pas vraiment fermé l'oeil, obsédé par les nouvelles, toujours plus catastrophiques, qui leur parvenaient au fur à et mesure des découvertes qui étaient faites sur le terrain. Après tout, même s'il n'y avait gardé aucun contact et que très peu de souvenirs, c'était la ville où ses parents s'étaient rencontrés et où ils étaient nés, ses frères et lui.

Il regarda rapidement l'heure : 6h53. Il soupira bruyamment. Peut-être qu'aujourd'hui, les gens de Condor les laisseraient partir. Lorsqu'ils avaient fait part de leur volonté d'aller sur le terrain, on leur avait "gentiment conseillé" de passer la nuit au Fort. Après tout, on ne savait pas vraiment qui ils étaient, ni pourquoi ils étaient là, et on savait de source sure que des espions s'étaient infiltrés dans les rangs de Gaïa, alors, avant qu'on en sache plus sur eux...

Agité comme un lion en cage, le colosse finit par s'affaler lourdement sur son matelas et son oreiller, pour imiter son ami. Rien n'y fit et, au bout d'une minute à peine, il lâcha un nouveau soupir agacé.

S'en prendre à Percival en présence d'Ivar devenait quelque chose d'assez risqué... vous savez, risqué comme quand on passe à côté d'un petit chien hargneux. Mais c'était bien que pour lui, Percival ne méritait absolument pas qu'on lui dise ce genre de choses sur ce ton, encore moins de la part d'une parfaite inconnue. Mais il se taisait volontiers quand son ami lui fit comprendre.

« Impossible... » finit-il tout de même la phrase de Percival laissée en suspens. Et pourtant...

Le jeune homme aux yeux olive garda une moue désapprobatrice pendant un temps. Juste le temps pour lui de se replonger dans les infos terrible qui étaient délivrées par les présentateurs de l'émission. Il regardait les images défiler en secouant plus ou moins lentement la tête de droite à gauche comme pour effacer instantanément les images qu'il voyait, pourtant aussitôt elles auraient pu s’effacer, aussitôt il en revenait d'autres, puisqu'il gardait le regard fixé sur l'écran qu'il avait fini par voir, enfin, malgré l'attroupement. C'était comme être hypnotisé... heureusement, un éclair, une idée passa par la tête d'Ivar, les mêmes images en boucle... non, il fallait voir de ses propres yeux ce qui se passait.

Percival était d'accord, à priori... il fallait dire que se soustraire à cette foule qui semblait pas très ouverte à leur parler était peut-être une bonne idée. Pendant leur ascension vers une vue plus directe, le colosse le remit gentiment à l'ordre pour ce qu'il avait osé dire à cette femme, peu importait qui elle était. On parle pas comme ça à Percy, c'est tout !  Il grogna mais ce fut la seule chose qu'il eut le temps de faire avant que Percy ne continue à argumenter. Il était apparemment inquiet quand à leur arrivée ici. Et si ce type bizarre... ? D'ailleurs, ils ne l'avaient pas encore vus ici, est-ce qu'il était rentré à Fort Condor déjà ? Ou est-ce qu'il était sensé y revenir, au fait? Enfin, là, il parlait de la mauvaise idée qu'ils auraient pu avoir de venir ici...

« A cause d'eux ? » Ivar montra le niveau du dessous de l'index en agitant la tête de droite à gauche. « Non. Je sais pas. Je comprends même pas pourquoi Spira a attaqué Gaïa, c'est ce qu'ils disent non? »

Ils arrivèrent enfin sur le « toit » et ils ne voyaient pas grand choses à part de la fumée, Ivar plissait les yeux, comme si ça pouvait lui permettre une mise au point plus nette, mais il n'y avait rien à faire... tout ce qu'ils voyaient était une Junon incendiée, ravagée, c'était la seule chose dont ils pouvaient être sûrs. Percival prit alors des nouvelles auprès du soldat qui scrutait la ville avec ses jumelles. Apparemment ça se présentait mal. Ivar n'était pas tout à fait à proximité des deux hommes, mais il les entendait discuter.

Il fit une grimace quand il entendit que les personnes ne semblaient pas avoir été évacuées encore. C'était une grande ville... il n'imaginait même pas combien d'habitant il devait y avoir là. Les dents d'Ivar se serraient comme s'il venait se s'asperger du jus de citron dans le nez, une impression de recevoir de l'acide au visage lui fit presque monter des larmes dans les yeux, le forçant à froncer le nez. Lors qu'il entendit lui aussi des cris, il resta figé dans une stupeur sans nom. Comprenant à peine que Percival était venu pour le soutenir. Les yeux grands ouverts, il fixait un point un peu plus haut que la ligne d'horizon. Si seulement il pouvait faire quelque chose... si seulement !

…


Une longue nuit passa... le sommeil fut compliqué à trouver, mais le jeune homme finit par le trouver, surement à force de compter les brebis retrouvées au village Glaçon...

Ivar se réveilla en sursaut, un souffle venait de lui siffler dans les oreilles. Il avait fait un rêve étrange. Et il s'agrippa à son matelas comme s'il allait chuter avant de comprendre où il était. C'était calme mais Percival était bien là, réveillé, en plus. Il avait rêvé de cette guerre. C'était plutôt un cauchemar. Il y avait des chimères, quelle drôle d'idée... les chimères ? Pourtant, il fallait absolument qu'il aille voir ça de ses yeux. Quelque chose avait changé à Junon, dans la nuit ?

« Percy ?! Il faut qu'on aille voir ce qui se passe là haut ! Je pourrais pas te dire exactement pourquoi, mais il faut. »

Il n'avait même pas dit « bonjour » mais c'était de toutes façons impossible que ce jour soit un « bon jour » n'est-ce pas ? C'était comme s'il avait entendu quelqu'un ou quelque chose le lui dire, il fallait qu'il aille revoir le sommet... il y avait pas de monstres ici, et il n'avait même pas vu d'animaux. Mais il fallait qu'il en ait le cœur net. Il supplia presque Percival du regard, si c'était utile.

Quand Ivar arriva sur le sommet du fort, il sentit une odeur affreuse de brûlé, le soleil se levait à peine derrière les montagnes de l'autre côté de Junon ; donnant à la scène un certain « cachet ». La couleurs dorée, orangée, voir même rouille du soleil levant, donnait ces même teintes à la fumée qui s'échappait encore de la ville qui semblait désormais plus calme... est-ce que les gens dormaient ? Mais tout à coup, il ne sentit plus aucune gêne au niveau de son odorat, si bien qu'il se demanda s'il respirait encore... ou s'il ne faisait pas une de ces attaques... qui le privait de son odorat et de quoi d'autres... son cœur se mit à battre plus vite, mais il sursauta lorsqu'il entendit deux petites voix. Il regarda Percival, interloqué, mais une petite odeur fraîche le calma instantanément. Puis il vit « deux petites fées », il n'avait plus peur. Si c'était ça la mort... ça va, il pourrait se résigner. Quoi ? Non, non, il était encore vivant.

Et c'était ces deux petites fées qui l'avait attiré ici, alors ? Il écarquilla les yeux et ouvrit la bouche avant de regarder à nouveau Percival...

« Les Cristaux, vous dites, et les orbes ? J'ai entendu parler de ça oui, mais... »

Ah, bien, elles voulaient jouer ? Peut-être que les questions allaient devoir attendre... aussi invraisemblable que cette expérience puisse être, Ivar se prit au jeu. Il ne savait pas vraiment encore ce que Percival en pensait, mais ce genre de choses, s'il ne rêvait pas, ne se présentaient pas tous les jours... quoique... ils avaient quand même été gâtés en expériences extra-ordinaires, ces temps-ci ! Il devait retrouver les petites Sylphes parmi ces brins d'herbe et ces fleurs... ? D'ailleurs... cette table lui rappelait qu'il avait faim, hier soir, il n'avait pas vraiment pu avaler quoi que se soit... et là, dans cette atmosphère si protégée, si éloignée de la triste réalité, il sentait à nouveau qu'il avait faim...

« Je crois en voir une là... tu penses pas, Percy ?! Sisi ! » dit-il avec plus d’assurance plus courante chez lui : « Je suis sur qu'il y en a une là ! »

Plus éveillé que jamais, le colosse, qui tournait le dos à Ivar, cherchait le sommeil sans succès dans un silence dérangeant, maintenant qu'il avait coupé la radio, que seul le souffle régulier du jeune homme rendait supportable. Aussi, lorsqu'il s'accéléra pour aboutir à cette profondeur inspiration caractéristique des réveils agités, le géant tiqua. Il était loin d'être conscient du bruit qu'il pouvait faire en soufflant comme un bœuf et en se tournant dans tous les sens pour trouver le sommeil. Mais qu'il fut directement responsable de son réveil ou pas, la violence de celui-ci ne pouvait en aucun cas lui être reprochée.

Tout en restant allongé sur son lit, il se tourna aussi adroitement que le lui permettait sa carrure imposante sur ce matelas de taille réduite, prêt à conseiller à son ami de se rendormir pour encore une heure ou deux. Mais c'était sans compter sur l'énergie monstrueuse qu'il pouvait déployer dès qu'il ouvrait les yeux.

« Percy ?! Il faut qu'on aille voir ce qui se passe là haut ! Je pourrais pas te dire exactement pourquoi, mais il faut. »

C'était tout à fait le genre de phrase qu'il fallait au rouquin pour abandonner définitivement toute idée de dormir cette nuit. Un peu inquiet de cette invitation un peu pressante - même pour Ivar - le géant tenta de le calmer un peu :

" Tu as du faire un cauchemar à cause de tout ce qui s'est passé hier…"

En vain. Percival savait bien que son acolyte, quand il était décidé comme ça, ne changeait que difficilement d'avis. Et vu qu'il était déjà en train d'enfiler son pantalon et ses bottes…

De toutes façons, réveillé pour réveillé…

Battu, le géant se redressa lentement pour s'extraire de son lit et passer quelque chose de plus convenable que son seul caleçon. Il n'eut qu'à tendre un peu le bras pour attraper son pantalon qu'il avait jeté la veille sur la chaise la plus proche de son lit. Alors qu'il passait son pied dans la deuxième jambe de celui-ci, il sentit un léger souffle courir le long de sa colonne vertébrale encore une et remonter jusqu'à sa nuque pour terminer par faire bouger son épaisse tignasse flamboyante. Ses poils se dressèrent immédiatement sur ses bras, juste avant qu'il ait le temps de se retourner pour vérifier d'où venait ce brin d'air.

" Bizarre." Marmonna-t-il avant de recommencer à s'habiller et, finalement, d'emporter le pas à son ami jusque sur le toit.

Sans surprise, le paysage paraissait, au premier abord, aussi morne, sinon plus, que la veille, lorsqu'ils avaient assisté à l'assaut final - de Chimères, avaient-ils appris par la suite - sur Junon. Cependant, en y regardant de plus près, quelque chose avait changé. L'atmosphère était perceptiblement moins lourde, tant et si bien que le colosse se retint de demander à son ami ce qui l'avait poussé à les amener ici de si bon matin : inconsciemment, il comprenait, il sentait.

Ceci dit, rien, même pas cette impression assez inhabituelle, ne l'avait préparé à cette rencontre. Devant ses yeux ébahis, de minuscules créatures battaient furieusement des ailes tout en les observant. Comme  un papillon attiré par la lumière, le géant tendit sa large main pour toucher celle qui était la plus proche. Peine perdue, bien évidemment : à peine s'imaginait-il la toucher qu'elle s'éclipsa, sa soudaine disparition le tirant de sa contemplation rêveuse et le laissant à même de les écouter.

Le jeu que leur proposait les Sylphes lui paraissait tellement incongru que le colosse ne réagit pas tout de suite et laissa bien volontiers son ami prendre la main. Il avait l'habitude des monstres à combattre : ils faisaient maintenant partie de son quotidien. Mais c'était la première fois que de minuscules Chimères leur parlaient des Cristaux et des Orbes aussi librement. Et surtout, c'était la première fois qu'ils entendaient autre chose que des on-dit à ce sujet. Non pas qu'ils furent particulièrement à la recherche d'informations sur le sujet - contrairement à d'autres aventuriers qu'ils avaient rencontrés - mais preuve était faite que les deux compères étaient tout à fait de ceux à qui l'on faisait ce genre de confidences. Mais le fait que les gardiens d'un Orbe s'intéresse à eux était plus surprenant.

Son ami le ramena bientôt à la réalité en lui demandant son avis dans l'épreuve de cache-cache. Il haussa les épaules et acquiesça mollement :

"Si tu le dis…"

Heureusement qu'Ivar était là puisque le géant doutait de pouvoir être d'une grande aide dans un jeu qui demandait d'avoir l'œil aiguisé et la concentration facile, chose dont Percival doutait souvent être vraiment pourvu.

Pourtant, il allait devoir faire l'effort. Ils étaient une équipe,  et son acolyte semblait sécher pour la suite, alors peut être qu'une autre paire d'yeux allait venir à bout de l'épreuve incongrue de ces Sylphes espiègles. Il croisa les bras, fronça les sourcils et se plongea dans l'étude de ce cache-cache. Ivar avait fait sur bon boulot en repérant l'une d'elles.

Au bout d'un instant, il demanda :

"On a une limite de temps pour donner les réponses ? "

Puis, sans attendre vraiment la réponse,  il pointa d'un doigt hésitant ce qui lui semblait ressembler à une Sylphe, sans pourtant montrer une trop grande conviction. Il se tourna vers son camarade à qui il adressa un regard un peu hésitant :

"J'espère que je nous ai pas bousillé une chance…"

Le réveil d'Ivar fut assez agité, ce matin; il avait sans doute un peu exagéré, sans vraiment y prêter attention... d'ailleurs, Percival comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas et même s'il avait, depuis la veille, un peu perdu de son habituelle bonne humeur ; Percival tenta de calmer son jeune ami. Effectivement, en vain...

En deux temps, trois mouvements, Ivar était prêt à aller à l'aventure à nouveau. Même si le rappel de tous les événements de la veille par Percival lui avait un peu malmené l'esprit. Le colossal roux était aussi en train de se changer et Ivar eut le temps de s'occuper de sa chevelure qui était un peu fanée après son passage par l'oreiller et une nuit agitée, malgré la fatigue physique du voyage et morale. Ivar regarda Percy lorsqu'il sembla marmonner quelque chose mais s'en désintéressa lorsqu'il comprit que ça ne lui était pas destiné. Il était bien trop empressé, petite boule de nerf qu'il était généralement et ce matin encore plus.

Ils entreprirent donc d'aller jusqu'au toit, une nouvelle fois, afin de comprendre pourquoi Ivar se devait de s'y rendre. Ou c'était aussi possible, comprendre qu'il n'y avait aucune raison... La vision de la ville en fumée était là pour leur assurer que tout ça s'était bel et bien déroulé. Bien évidemment, il aurait préféré que tout ce qu'il avait comme vague impression de ce qui s'était déroulé la veille ne soit qu'un cauchemar.

Lorsque les Sylphes avaient fait leur apparition, Ivar était vraiment perturbé, non par leur rencontre, qu'il avait trouvé après coup, vraiment des plus réjouissantes, mais plutôt par le fait qu'il semblèrent propulsés dans une autre dimension.

Il se prêta tout de suite au jeu, il avait toujours senti ce contact facile avec les autres « êtres», humains moins que les autres, justement. Alors cette rencontre, finalement, fut vraiment bien prise par le jeune homme. Il se sentait carrément chanceux !

« Je savais que vous m'aviez appelé jusqu'ici ! » dit Ivar, comme la réponse ultime à toutes ses questions sur son réveil en fanfare.

Percival, de son côté était vraiment devenu ramollo depuis la veille. Bien qu'Ivar n'eut que peu d'occasion de s'y attarder pour le moment. Sa réponse « Si tu le dis »... lui avait paru très distante et... détachée, même. Mais pas le temps de s'en attrister pour le moment, l'épreuve des Sylphes était la priorité.

Ivar fut très heureux d'avoir trouvé la première petite Sylphe ! C'était vraiment la plus facile à trouver. Mais il fallait bien commencer par quelque part, lorsque celle ci fut trouvée, Ivar se trouva cependant bien ennuyé, lorsqu'il comprit qu'ils allaient en avoir de nombreuses autres à trouver parmi ces clones et ses brindilles... Percival lui montra un des bouquets du doigt, Ivar eu beau se concentrer, mais il ne vit pas vraiment ce qu'il y avait, même à se contorsionner comme il avait l'habitude, il faudrait le voir jouer aux jeux vidéos lui, tiens... comme ceux du Gold Saucer... mais une autre forme de jeu était d'actualité, là. Il regarda Percy avec une moue désolée, signe qu'il n'était pas vraiment en mesure de l'aider. Malheureusement. Mais il s’avérait que l'emplacement qu'avait montré son grand ami du doigt était justement la cachette d'une de ces petites joueuses joyeuses !

« Woooh ! Bien joué Percy ! Allez allez ! À Moi. »

Depuis quelques temps, avec leur visite au festival et les jeux qu'ils avaient pu y faire, ils étaient plutôt calés en jeux, non ? Trouver une autre... trouver une autre... elles sont fortes à ce jeu, mais Je dois réussir !  

« Alors... je crois bien... que t'ai trouvé ! » s'exclama Ivar, en montrant l'autre bout de la scène... il fallait espérer que ce ne soit pas lui qui allait leur gâcher une chance... ils avaient tout leur temps, mais il avait beau regarder ailleurs, même s'il avait une petite hésitation sur une feuille "bizarre" qu'il voyait de l'autre côté, il proposa cet emplacement là.

*Yes* pensa immédiatement le géant lorsque la Sylphe qu'il avait pointée du doigt était sortie de sa cachette pour lui signifier qu'il avait vu juste.

Son instinct de joueur prit rapidement rapidement le dessus sur la colère qu'il ressentait face aux evenepents de Junon. Sans s'en rendre compte, il serra le poing et se tourna vers son ami avec un large sourire. Et lorsque celui-ci accueillit cette victoire de félicitations en règle,  le colosse ne put que répondre avec fierté :

"Merci ! Il nous en reste plus qu'une à débusquer ! "

Et ce n'était que le début : il avait mis du temps à s'y mettre, mais maintenant qu'il se rendait compte qu'ils étaient plutôt bons dans l'exercice que leur proposait les petites fées rieuses, pas question de laisser tomber.

Alors, il croisa les bras, puis commença à réexaminer la scène qu'il avait sous les yeux. Sa main droite remonta tranquillement jusqu'à sa barbe pour la grattouiller doucement, pour accompagner son observation attentive et silencieuse.

Au bout de quelques minutes, ce fut à son ami de se manifester pour tenter sa chance. Percival Percival cligna des yeux plusieurs fois, pencha la tête sur le côté, pour essayer essayer de deviner la forme qu'avait prise la Sylphe, en vain. Rien ne lui apparut. Aussi, quand il entendit la petite voix leur annoncer "Perdu", c'est sans surprise qu'il accueillit la nouvelle.

"Bien tenté." Glissa-t-il pour s'assurer qu'Ivar ne s'en voudrait pas trop, avant de se rendre compte que la petite fée leur avait fait une blague.

Un peu désarçonné,  le colosse resta sans voix quelques secondes avant d'accompagner les créatures ailées de son rire puissant. Et de commenter :

"Vous m'avez bien eu."

Que sa réaction plut aux Sylphes où qu'elles eussent l'intention de leur proposer plusieurs épreuves, leur seule réponse fut de les transporter dans un nouveau lieu, en plein milieu d'un bois rempli de fleurs violettes.

"Whooooo." Murmura le géant.

Il se ressaisit bien vite à l'écoute des nouvelles règles du défi.  Rien n'avait changé, il leur fallait simplement retrouver leurs trois maîtresses du jeu. Le géant n'eut pas à chercher bien longtemps. Le soleil qui luisait au fond des bois lui avait fait un clin d'œil en lui faisant comprendre que l'une des ombres derrière les arbres n'était pas exactement naturelle.

"Ahhh, vous pouvez changer de couleur ?" Marmonna-t-il, plus pour se rappeler les règles que pour obtenir une réponse. "Je dirai que l'une d'entre vous est la, derrière cet arbre."

Il pointa du doigt la Sylphe qu'il était certain d'avoir identifiée avec un sourire qui dévoilait largement sa certitude d'avoir fait mouche.

Le jeu s'était un peu installé dans l'esprit encore embrumé des deux hommes; qui s'étaient presque déjà transformés en voyageurs au long cours... Ivar fut ravi de voir que son ami semblait avoir un peu repris du poil de la bête. Si lui aussi était absolument soufflé la veille par tous les événements et si la vue de Junon en flammes avait marqué son esprit, il était de ceux (tant que ça ne le touchait pas directement) à qui ces événements donnaient plutôt envie, ou besoin, c'était à débattre... oui, donnaient besoin de courir dans tous les sens pour « faire quelque chose ». D'ailleurs, l'utilité ou non, était aussi une question maintes fois débattue.

Pour en revenir à ces petites chimères, Ivar fut très heureux de constater qu'ils avaient trouvé chacun une d'elles ; mais il en restait une autre au moins cachée dans ce décor. Ivar n'y voyait que du feu, d'ailleurs. Où pouvait-elle bien se trouver, cette petite joueuse ? Il lui sembla voir une petite aile quelque part (ou ça aurait très bien pu être qu'une simple feuille), si bien qu'il indiqua cet emplacement, plus par dépit que par réelle conviction, même s'il sembla plutôt confiant.

Mais rien n'y faisait ! Ivar n'aimait pas du tout ce mot ! « Perdu » ! Il fit une mine décomposée et regarda Percy qui s'empressa de lui dire un petit mot de réconfort. Il n'en était pas vraiment remis quand la Sylphe lui indiqua que c'était juste une plaisanterie, sortant de sa cachette. Ivar s'étouffa presque pour dire ces quelques mots.

« Hey ! C'est pas sympa ça ! »

Suivi d'un grand rire de Percival qui vint enfin détendre à moitié Ivar, qui ne pouvait pas s’empêcher d'avoir cet air gêné caractéristique qu'il avait quand son grand ami se moquait un peu de lui, du moins, c'est comme ça qu'il le prit. Passant sa main derrière sa tête avant de regarder ailleurs.

Lorsque la petite blague fut terminée, presque oubliée, Ivar et Percival furent transportés dans un autre décor. Un décor où la lumière et les ombres allaient apparemment leur jouer de petits tours, cette fois. Ivar observa les lieux, tentant de repérer ces petites fées-chimères joueuses. Mais la main était à Percival, ils ne s'étaient pas vraiment consulté sur la marche à suivre, mais ils avaient suivi un instinct qui leur disait de tenter leur chance tour à tour. La réponse de Percy fut rapide et fortement emprunte d'assurance. À raison ! Ivar, pensait aussi avoir vu ce qu'il voulait dire et n'était pas vraiment surpris de voir la petite Sylphe sortir de l'ombre de l'arbre.

Ivar chercha des doublons, mais n'en vit pas pour le moment, il balaya à nouveau le paysage des yeux et son regard s’arrêta sur les fleurs violettes qui jonchaient le sol. Il lui semblait en avoir vu une briller comme une petite luciole dans un rayon de soleil que les branches un peu plus loin laissèrent passer. Ah la voilà ! J'en tiens une ! Il s'approcha de cette dernière et regarda jusqu 'à presque la toucher du nez...

« Je pense que j'ai trouvé... »

Tout concentré qu'il était sur les Sylphes et leur jeu de cache-cache, le géant ne remarqua même pas la teinte ombragée que prenait la mine de son camarade. Pourtant, le colosse commençait à reconnaître les signes d'agacement qu'il pouvait montrer lorsqu'il le charriait un peu. Après tout, ils avaient passé suffisamment de temps ensemble - et ils étaient devenus suffisamment proches - pour comprendre une partie du fonctionnement de l'autre.

Aussi, s'il avait remarqué ce froncement des sourcils caracteristique, il aurait modéré ses éclats de rire davantage. Mais il était trop occupé à observer ces étranges fées virevolter autour et changer à loisir le paysage qui les entouraient pour accorder ce peu d'attention à Ivar qui lui aurait suffi à le faire se sentir moins vexé.

D'ailleurs, le fait qu'il continue à chercher les Sylphes  dans ce nouveau décor fait d'un camaïeu de violet et de brun, ne pouvait clairement pas mettre la puce à l'oreille du barbu sur cette contrariété passagère.  D'autant que leur collaboration s'avérait,  comme toujours, des plus efficaces : ils avaient parlé chacun leur tour et n'avaient pour l'instant fait aucune erreur.

Dans ce nouveau décor,  c'est lui qui avait commencé le ballet des bonnes réponses,  mais Ivar n'avait pas tardé à suivre en débusquant la fée qui se cachait parmi les fleurs. C'est avec à peine moins d'assurance que son compatriote rouquin qu'il s'était planté devant celle qu'il soupçonnait avoir identifiée. Percival était certain  que son ami avait raison : en plissant un peu les yeux, il lui semblait, à lui aussi, distinguer la silhouette d'une de leurs challengeuses.

"Bien vu, Ivar ! " félicita-t-il son ami de sa puissante voix, avant d'ajouter. " Donc, il en reste plus qu'une ?"

Pour un peu, il se serait frotté les mains. Puisque, pendant qu'Ivar s'approchait de la seconde Sylphe, un léger détail avait attiré son regard. Oh, pas grand-chose, juste une petite anomalie dans le décor. Il ne l'avait pas remarquée à son premier coup d'œil - pourtant appuyé - sur le paysage. Il avait fallu qu'elle soit plongée dans ce flou étrange qui s'était créé autour de la zone qu'il fixait pour qu'il en prenne conscience. En bref, il avait fallu qu'il arrête de la regarder pour la voir enfin.

A l'image de son ami, il s'approcha de la Sylphe et la pointa du doigt avec retenue - le colosse étant, malgré tout, aussi bon gagnant que mauvais perdant - :

" Ici ! J'ai bon ?"

Il s'écarta un peu, pour lui laisser le champ libre et en profita pour échanger un sourire complice avec son ami.

Le petit jeu auquel Ivar et Percival avaient accepté de jouer avançait bien. Ivar avait trouvé une nouvelle fois un des doublons de celles qui ressemblaient plutôt à de petites fées que l'on voyait dans les contes ! Mais après tout, les chimères prenaient des formes si variées, selon leur élément, mais aussi selon on ne savait quelles envies et autres critères indéfinis. Ces deux là avaient une apparence et un caractère plutôt enfantins, qui était loin de mettre le jeune homme mal à l'aise. Deux... si c'était bien leur nombre, car elles se dédoublaient à loisir et bougeaient tellement furtivement lorsqu'elles étaient libres qu'Ivar avait le plus grand mal à savoir si elles étaient bien deux. Le jeune homme trouva alors bien évident qu'il s'agissait de petites chimères de vent, comme le disait la « légende ». Mais elles ne l'avaient pas caché, cela dit.

Percival semblait avoir retrouvé un peu son énergie habituelle au fil des devinettes. Ce qui fit qu'il se détendit plus, lui aussi lorsqu'ils avançaient dans le jeu. Il laissa échapper un petit cri de victoire en serrant le poing devant lui lorsqu'il comprit qu'il avait trouvé une de ces fées, bien que son commentaire lui tira une petite grimace... Félicité par Percival au passage, ce qui le fit hausser les épaules, avec un grand sourire.

« Ahah ! Merci ! » fit-il avait de regarder à nouveau vers les fleurs déjà en quête d'une nouvelle trouvaille quand son tour viendrait.

Le jeune homme observa le petit manège de Percival pour débusquer la dernière créature verte (bien qu'il n'en était pas tellement sur pour sa part, il était prêt pour un autre tour!). Percival semblait satisfait et était sûr qu'ils touchaient au but en trouvant la dernière. Lorsqu'il lui sembla voir, lui aussi, la fée dans ce qu'elle croyait être une cachette parfaite, il ne put s’empêcher je rendre un grand sourire au colosse :  

« Bingo ! » s'écria-t-il, avec assurance !

Les deux fées se rassemblèrent pour parler à Ivar et Percival. ah, elles étaient bien deux, donc... pensa le plus jeune des deux aventuriers en baissant un peu la tête comme pour marquer son respect pour ces deux toutes petites choses... Ivar était une tête dure, il était quelqu'un de très emporté parfois, éventuellement empoté, ça lui arrivait, promis, il suffisait de voir ses réactions face à Anita, "au village"... mais il était ce genre de personnes, celles qui avaient un certain respect pour les traditions... et pour lui, rencontrer les chimères -dont on parle tant- c'était quelque chose de vraiment très spécial. Il était à la fois excité par tout ce qui leur arrivait, mais aussi curieux, et fier. Quelque part, il se disait que ça n'arrivait pas à tout le monde, et d'ailleurs loin de lui l'idée de demander si c'était vraiment la cas, non, mais pour le moment... une surprise encore plus belle et grande paressait devant les yeux ébahis du jeune homme. Deux orbes. D'un vert aussi vif que translucide, dont la couleur, la transparence dansaient parfois comme une tempête, parfois comme une douce brise.

Ivar mit instinctivement ses mains en dessous et l'orbe s'y posa, il ressentit quelque chose de particulier à son contact. C'était comme si lui, quelqu'un qui avait pourtant un lien plus étroit avec la terre que le vent, venait de s'y connecter. Il n'arriva pas vraiment à s'exprimer immédiatement, mais regarda Percival, ses réactions face à cette nouvelle situation. Puis en plongeant à nouveau les yeux dans son orbe, il y vit des lettres... puis des phrases. Il n'y comprit pas grand chose, si bien qu'il sembla s'affaisser sur lui même ; ses épaules tombant à présent. Avec une moue d’incompréhension, il regarda les petites fées. Avant de regarder à nouveau Percy, comprenait-il mieux que le jeune homme ce dont il s'agissait ?

« Hey Percy! Tu crois que c'est encore un genre de jeu de cache-cache ? Je ne vois pas du tout de quoi ça parle. »

Dans ce petit poème se trouverait donc le secret de l'emplacement du cristal de vent ? Ivar ne connaissait rien encore sur les autres mondes... Percival, lui avait participé à une aventure qui l'avait fait voyager sur tout Héméra et avait même rencontré de nombreuses personnes des autres mondes... Ivar était vraiment dans le flou et ne savait pas vraiment comment appréhender ce message.

S'il n'avait pas la réponse, sans doute que les petites fées l'auraient, mais.. peut-être avait-il, de son côté des questions à poser à ces chimères ?

En voyant la petite fée bouger exactement à l'endroit où il avait pointé son doigt, Percival ne se sentit plus de joie : encore un point pour eux ! Et, à moins que ces petites coquines leur aient réservé d'autres doubles à trouver dans cette forêt, ils allaient sûrement rechanger de décor.

"Je le savais !" Lâcha-t-il,  dans un élan triomphal, avant d'adresser un clin d'œil complice à son compagnon de route et à son cri d'encouragement.

Mais, lorsque celle des Sylphes qu'il avait découverte leur révéla qu'ils étaient arrivés au bout de l'epreuve, son bel engouement retomba à plat. Alors, comme ça,  c'était déjà fini ? Pourtant, le géant se chauffait à peine !

"Dommage !" Lança-t-il, incapable, comme la plupart du temps, de ne pas verbaliser sa déception. "J'aurais bien continué à jouer."

Il adressa un large sourire à leurs concurrentes ailées et, en voyant apparaître leur récompense, largement présenté par la comptine des deux fées, il écarquilla les yeux. Elles ne plaisantaient pas, les Chimères, quand elles faisaient un cadeau.

Tout comme Ivar, le colosse approcha sa main de cet orbe à la couleur verte tantôt chatoyante, tantôt vive et, juste avant de l'imiter et de s'en emparer, jeta un œil à son ami. Il semblait impressionné, presque plus que le géant, qui était pourtant bien plus terre à terre et que ce genre d'évènement un peu hors du commun aurait dû rendre un brin nerveux. Il faut croire que ces semaines passées aux côtés de celui qui murmurait à l'oreille des animaux - et parfois des monstres - avaient doucement influé sur les réactions du rouquin.

Cependant, lorsqu'il enveloppa l'orbe de sa large main, il ressentit comme un léger frisson, comme si quelqu'un lui avait ébouriffé les cheveux, comme dans la chambre quelques minutes avant qu'ils n'arrivent sur le toit. Il reporta son attention sur les fées, qui n'avaient pas l'air d'avoir esquissé le moindre mouvement vers lui. Il ouvrit alors la paume de ses mains pour observer l'orbe davantage. Dès qu'il y vit s'y dessiner des phrases, il interpella son ami :

"Tu as vu ça ?"

Cela ne faisait aucun doute vu le degré de concentration et de calme inhabituellement élevés chez son partenaire. Il poursuivit donc la lecture, leur silence religieux seulement dérangé par le battement des ailes des Sylphes. A la fin de la lecture, lorsque le jeune homme lui demanda ce qu'il en pensait, le géant prit un air pensif tout à fait à propos alors qu'il cherchait dans ses souvenirs de chasse au trésor s'il voyait à quoi cette énigme pouvait faire référence et, après quelques secondes, répondit calmement :

"Je n'en sais rien ! Ça me fait un peu penser aux énigmes de la Chasse aux Trésors d'Héméra mais je n'ai aucune idée d'où ça peut être. On dirait que vous avez gagné cette manche pour l'instant, les filles."

Il ponctua sa phrase d'un large sourire à l'attention des Sylphes, avant de fourrager sa chevelure flamboyante, signe bien connu pour ses proches d'une hésitation chez le gaillard. Au bout de quelques instants, il continua :

"Dites, je me posai une question… Est-ce que vous savez si il y a des gens qui ont trouvé des Cristaux ? Et s'il y en a qui en ont plusieurs ?"

Cela faisait un moment qu'ils avaient quitté le Village Glaçon, mais le colosse n'avait pas oublié les révélations que la survivante Anita leur avait faites sur l'origine de la destruction du Village. Et si, grâce à l'enthousiasme forcené de son compagnon de route, il avait retrouvé l'envie de retrouver l'auteur du crime pour le punir, une partie de lui n'en  gardait pas moins à l'esprit qu'il était un dangereux adversaire, et qu'il le serait davantage encore avec un ou plusieurs Cristaux en sa possession. Et il n'était pas complètement insensé de se dire que des entités magiques qui faisaient passer des épreuves pour obtenir un Orbe permettant de localiser le Cristal associé, en savaient surement davantage que les autres sur le sujet. Après tout, ça ne coutait rien d'essayer.

Mais, à mesure que le temps s'écoulait depuis qu'ils avaient remporté le jeu de cache-cache, leur décor de rêve s'estompait peu à peu au profit de la réalité, plus grise et toujours fumante des cendres de Junon, ce qui laissait à penser au géant que les Sylphes en avaient terminé avec eux.

Ivar, contrairement à Percival qui semblait déçu, était plutôt content que le petit jeu prenne fin, il était pressé de savoir ce qu'il y avaient gagné. Il était très heureux d'accueillir l'orbe au creux de ses mains, mais bien moins à la lecture de l’énigme magique qu'elle contenait. Percival avait l'air aussi ravi et intrigué qu'Ivar à la réception des orbes. Ivar lui fit de grand signe de la tête en réponse, il avait bien évidemment vu les lettres se former en une énigme... mais pour ce qui était de la suite... C'est quand même un peu déçu il demanda à son ami s'il avait une idée sur ce que tout cela signifiait. Il répondit après réflexion qu'il n'en savait rien, ce à quoi Ivar répondit à son tour d'une miné déconfite jusqu'à ce qu'il s'en rende compte et se redresse en reprenant un air tout à fait sur de lui... bien qu'au fond, il ne l'était pas.

Il commença alors à faire les cent pas, lentement, tout en répondant à Percival et aux chimères : « On finira par trouver. »

Mais une chose qu'elles avaient dite attira son attention : « Que... Qu'est-ce que vous voulez dire par si l’énigme change ?... Oh mais c'est une manière de nous répondre que si l’énigme change... alors ça veut dire que quelqu'un a eu le Cristal !? »

Elles auraient quand même pu le dire plus clairement ! pensa-t-il. Mais plutôt heureux d'avoir compris ça, il sera le poing devant lui, comme s'il avait attrapé l'idée dans sa main, l'autre toujours occupée par l'orbe d'un vert changeant.

« J'ai encore une question. Est-ce que c'est vrai qu'on peut réaliser n'importe quel vœux si on réunit tous les Cristaux ? Et si c'est quelqu'un qui veut détruire Héméra ? Vous allez aussi permettre qu'il se réalise ?! »

Si ces cristaux allaient entre de mauvaises mains, comme celles de Sephiroth, avec qui le jeune homme avait des choses à régler... un jour... alors le monde courrait à sa perte. Bien sur, ils n'y arriveraient pas seuls, il regarda Percival, plus décidé que jamais qu'il fallait qu'il en parlent sérieusement. Il fallait peut-être déjà qu'ils retrouvent le fameux docteur mystère... et puis... qu'allaient-ils faire pour Junon ? Cela faisait beaucoup de choses. La guerre qui avait eu lieu à Junon était sans doute le plus pressé pour le moment. Mais quelque chose disait à Ivar qu'ils allaient avoir de quoi les occuper dans les prochains mois. Leurs petits projets de devenir mercenaires serait-il toujours d'actualité.. ? Cette petite sphère venait de chambouler quelques petites choses...

« Et toi Percy, tu voulais demander autre chose?! »

Peu importe ce qu’il se passe ici, un petit nuage noir commence à se former sur le sol, comme si les ténèbres en personne avaient décidé de vous rendre visite. Pourtant quelques secondes plus tard, c’est un petit Tomberry qui vous fait face, déguisé et très louche … Il fait apparaître une grande roue avec plusieurs boules de couleur qu’il fait tourner jusqu’à obtenir un numéro bien précis. Puis en fouillant dans son panier, il vous tend … un bonbon ?

- La chance vous sourit ! Ou peut-être pas … Joyeux Halloween !

Et il disparaît de la même façon qu’il est venu … Euh ok, depuis quand un Tomberry parle ? Mystère … Mais après le mog de Noël et le mog d’Avril et le génome farceur … on ne devrait plus s’étonner de rien !