Festival d'Héméra : Axel Zyriel - Ruka Kawanomu - Percival Strong - Ivar Maxwell

Trabia était une contrée que nous n’avions jamais vu sur Dol. Même avant que je rencontre Axel, je n’avais jamais mis les pieds dans les plaines enneigées. Le décor était plutôt bien choisi pour une fête aussi grande. Un grand festival, bondé de monde venant des quatre coins d’Héméra, avec des stands partout, et un thème coloré et loin de m’être inconnu puisque j’étais originaire de Wutai … Oui, mille et une couleurs, aux abords d’un de ces fameux Garden. Un décor planté au beau milieu d’un paysage féérique. Nous y voilà, avec Axel.

- Heureusement que le thème, ce n’était pas les bikinis ...

Et je me mettais à éternuer. Malgré l’épaisseur du kimono que je portais, j’avais tout de même quelques frissons à cause de l’air froid qui se glissait par les moindres brèches de ma tenue. Je n’ai jamais été du genre à supporter le froid, ayant été habituée à la chaleur de Costa Del Sol lorsque je m’y étais installée. Je m’étais attachée les cheveux en prime, le cou à l’air facilitait le refroidissement et cette sensation de frissons.

- Bah ! Maudit froid, mais tant pis. T’as vu ca ? Ils font un peu tout et n’importe quoi. Des jeux, des concours … J’avais attrapé un prospectus en passant à côté d’un stand pour regarder tout ce qu’ils proposaient et les attractions « phares » du festival. - Ils proposent un quizz sur Héméra avec un gros lot à la clé. Hey ! Maintenant que j’ai fait la chasse au trésor, tu crois que j’aurai plus de facilités à trouver les réponses ?

Soyons francs, j’avais appris énormément de choses sur Héméra depuis que j’avais fait cette chasse au trésor. J’avais été sur tous les mondes et dans des lieux que je n’avais jamais vus. De plus mon équipe m’avait permis d’apprendre plein de choses sur Gaia, Dol, Héra et Spira … en plus du savoir que j’avais moi-même acquis en voyageant.

Je me demande si certaines de mes connaissances vont venir ici ? Mes compagnons de la chasse au trésor justement … Bon Hayden en fait non je n’ai pas trop envie de le revoir, ce mec était un psychopathe qui me faisait froid dans le dos. Edwin était sympa … Claudia aussi, c’était même avec elle que je m’entendais le mieux ! Ah oui puis ce mage noir là … N°331 … Ils ont des noms bizarres chez les Mages Noirs ! Mais il était mignon et attachant. Et puis Alphonse ? Que devenait-il !? J’avais également une pensée pour Lyte. J’avais reçu un SMS de sa part, il m’avait justement vue à la chasse au trésor mais il y avait tellement de monde au lancement de l’événement que je ne l’ai pas aperçu. Dommage, on aurait pu la faire ensemble.
Mais entre le tournoi de Spira et la chasse au trésor, je me disais qu’un troisième grand événement mondial pourrait l’attirer ici. Le festival se déroulait à côté de la TGU, les SeeDs allaient peut-être être embauchés pour assurer la sécurité des lieux ? Enfin bon. Revenons à nos moutons. Je me tournais vers Axel en souriant.

- On a l’embarras du choix. Des jeux de hasards … des concours, de l’action, de la réflexion aussi. Tu as une préférence pour commencer ?

Honnêtement de mon côté, il me connaît suffisamment maintenant pour savoir que je suis une grande joueuse alors peu importe ce qu’on fait, du moment qu’on s’amuse, c’est l’essentiel.

Mon premier festival avec Ruka. Ou plutôt mon premier festival tout court. Le premier... et peut-être le dernier.

Pour l'occasion, Ruka m'a obligé de nouveau à porter à nouveau une tenue typique de Wutaï, un style vestimentaire suffisamment apprécié pour qu'il soit celui le plus répandu pour cette journée très spéciale.

- Avec un thème pareil, autant dire que ça aurait été un vrai carnage... si tu vois ce que je veux dire.

Autant les femmes peuvent facilement se contenir, bien que Ruka soit une exception... Autant les hommes peuvent vite devenir ingérables si la tentation est trop forte. Bon après, je ne pense pas non plus que nous sommes tous des pervers incontrôlables et heureusement d'ailleurs.

- Le meilleur moyen de savoir, c'est encore d'essayer ! On repassera par ici une fois qu'on aura fait le tour.

Nous continuons la visite et après avoir parcouru une grande partie des stands, Ruka me demande en souriant ce que je souhaite faire.

- Hum... J'ai bien envie de commencer par les machines à sous ! J'ai toujours rêvé d'y jouer et Zéphyr adorait y passer des heures au Gold Saucer. Après ça, on testera  à quel point tu es devenue une connaisseuse d'Héméra et tu as n'as pas intérêt à me décevoir.

Rien de tel que lui mettre un peu la pression pour qu'elle se donne à fond. Trop occupé à la regarder et à lui sourire sournoisement, je heurte un pilier qui s'avère après vérification être un être humain. Un homme gigantesque, à la chevelure flamboyante et à la carrure imposante. Un ours brun ou plutôt, un ours roux... roux ardent. Il est suivi par un homme beaucoup plus petit que lui mais aussi un peu plus petit que moi. Sa chevelure me rappelle un peu la mienne d'une certaine façon, bien qu'il ait les cheveux beaucoup plus longs et disciplinés.

- Oh désolé.

Je regarde à nouveau en direction de Ruka, prêt à passer à autre chose et à continuer notre conversation, mais en voyant l'expression de son visage, je comprends vite que quelque chose ne va pas.

- Ruka ? Tout va bien ?

Les yeux rivés sur le géant, elle semble choquée, surprise ou peut-être effrayée, je ne peux en être sûr. Du moment qu'il n'est pas hostile, tout devrait bien se passer. Dans le pire des cas, je suis certain de pouvoir réagir plus vite que lui si un combat devait s'engager.

Percival et Ivar viennent du Village Glaçon

Lorsqu’il avait appris qu’un grand festival allait se dérouler près de Trabia, dans les landes enneigées qu’il avait foulées avec son équipe et leurs Chocobos, Percival, qui voyait que le chantier de reconstruction du Village Glaçon ne nécessitait plus leur aide, avait concocté une petite surprise à son ami. A dire vrai, il n’arrivait pas à complètement oublier qu’il l’avait laissé en plan pour partir courir le Nouveau Monde avec des inconnus.

Aussi, il avait, sans en toucher un seul mot à Ivar – opération on ne peut plus délicate, étant donnée l’incapacité manifeste du géant à mentir convenablement - réussi à négocier avec un des transporteurs de leur trouver une place à bord pour les emmener sur Dol et avait trainé son compagnon jusqu’à ce grand festival. Voir la tête qu’il avait faite en découvrant cette surprise était une récompense suffisante pour lui faire oublier ce petit incident de la Chasse au Trésor.

Ils étaient donc là depuis une bonne trentaine de minutes, à flâner, regarder tout autour d’eux les différentes animations proposées, chacun d’eux tirant du colosse une nouvelle exclamation. Ce comportement absolument extraverti le hissa bientôt au rang de bouseux fraichement débarqué de sa campagne ou d’homme-enfant, selon la personne de la foule qui le dévisageait.

« T’as vu, là-bas, il y a un concours de costumes !!! C’est excellent ! Si j’avais de quoi me maquiller et me teindre les cheveux, j’aurai bien essayé de me déguiser comme le leader d’Avalanche. Barret. En terme de carrure, à part ça ou la grosse peluche rose avec le petit chat, je serai pas crédible dans grand-chose ! »

Il rigola doucement, mais s’interrompit brusquement en sentant un petit à-coup dans son dos. A croire que, plus on était grand et large, plus les gens avaient tendance à vous foncer dedans. Avec un sourire compatissant – il était dans un festival pour passer un bon moment, non ? – il se retourna pour signifier au bolide qui lui était rentré dedans qu’il n’y avait aucun mal :

« Oh, c’est pas… Que… Hein ? »

Tous les mots prévus étaient restés bloqués sur sa langue lorsqu’il avait croisé le regard de braises de la jeune femme qui accompagnait son compagnon de collision. Un choc dans le dos, des yeux presque rouges… Tout cela lui était étrangement familier. Et ce visage. Elle avait beau avoir les cheveux tirés et porter un kimono, ces traits lui étaient véritablement familiers. Et pourtant, impossible de mettre un souvenir précis sur cette bouille.

« Euh, excusez-moi, mais on se connait ? » finit par lâcher le géant à l’attention de Ruka, visiblement aussi surprise que lui, tout en oubliant superbement la présence des deux garçons aux cheveux gris.

Ivar et Percival avaient été très occupés au village, depuis le deuxième jour des travaux, ils n'avaient presque plus fait un pas sans l'autre -a part lors de sa chasse au trésor- si bien que certains qualifiaient Ivar de « porte-clé de Percival». Heureusement, ce n'était pas arrivé aux oreilles d'Ivar, bien qu'il ne serait pas étonnant que le grand roux en ait eu vent. Après un moment, les deux hommes avaient un peu fait le tour de ce qu'il y avait à faire au village, et malgré le fait qu'il puisse encore y avoir de quoi faire, Percival avait décidé de faire une surprise à Ivar, à son tour en l'emmenant en voyage. Le secret avait plutot bien fonctionné, il arrivait à Ivar -et en contre-dire des autres- de rester de longs moments avec le troupeau.

Ils prirent donc le vaisseau jusqu'à Trabia. Un endroit où Percival était passé durant son périple autour du monde... mais aussi, et surtout à la grande surprise d'Ivar, à l'endroit où avait lieu le Grand Festival d'Héméra ! Bon, pour ce qui était du décor, bien que moins « typique » que les villages de montagne, ils n'étaient pas bien dépaysés. Ça serait donc la première image qu'Ivar aurait de Dol...

Ils avaient dû partir très tôt du village pour arriver et pouvoir profiter de la journée unique qui s'offrait à eux. Les vêtements chauds qu'ils avaient en sortant du village Glaçon étaient très utiles, ici aussi. Aussitôt arrivés sur place, Ivar vit une multitude de personnes s'agglutiner devant divers stands... le jeune homme aux cheveux gris regarda la pléiade d'activités, ne sachant pas bien où aller ni par quoi commencer. Il y avait déjà, en ce début de journée toute une composition d'odeurs délicieuses, qui ne laissèrent pas Ivar indifférent. Il avait exprimé un grand nombre d'expression devant les attractions diverses et variées. Mais fut particulièrement attiré par le concours de cuisine!

Il y avait aussi une grande variété de costumes, certains que le garçon reconnaissait comme des costumes traditionnels de Wutaï d'où était originaire une partie de sa famille, d'autres encore étaient habillés de manière très originales... surtout lorsqu'ils passèrent près d'un stand qui était apparemment un concours de Cosplay. Percival semblait s'y intéresser.

« Le Cosplay ? uh-uhmmm » s'exprima Ivar en hochant la tête de manière exagérée et se tenant le menton, l'autre main posée sur sa hanche. « Barret, sérieusement ?! »

Ivar avait tout de même un doute... il y avait quand même un problème... flamboyant. Puis, il pensa à Cait Sith... une grosse peluche Rose... alors il n'aurait plus qu'à grimper sur ses épaules avec une cape rouge et une petite couronne et leur cosplay serait parfait... mais en fait, c'était un peu peine perdue pour tous les deux. L'un trop grand et l'autre une petite crevette porte-clé.

« Si j'avais su ! J'aurai pu coudre un costume génial ! On aurait gagné à coup sur ! »

Mais ce n'était peut-être pas peine perdue ! Ivar avait quelques dons qu'on aurait pas vraiment soupçonné au premier coup d’œil. De plus, quand il s'était décidé, il était à la fois rapide et persévérant.

Le jeune homme s'était mis sur la pointe des pieds pour voir au dessus de la multitude; si quelques participants étaient déjà en train de s'inscrire, mais un « incident » arrêta le rire de Percy d'un coup sec. Tout comme le géant, Ivar se retourna et vit un petit homme, quoiqu'il devait avoir 10cm de plus que lui, qui s'excusait d'avoir percuté son colossal ami. Il avait aussi les cheveux gris et... semblait confus de la situation. Mais en regardant à nouveau Percival, qui répondait à ce nouveau venu, Ivar comprit que quelque chose clochait, lui aussi.

Son regard fit quelques allers-retours entre le visage de la jeune femme et celui de son ami, bien que sans vraiment y faire attention, il avait joint un index à la danse. La jeune femme s'appelait Ruka et Ivar n'avait pas le souvenir d'avoir déjà entendu ce nom. Les deux portaient des vêtements de Wutaï. Ivar les avait sans doute vus un peu plus tôt, mais n'y avait pas du tout fait attention. Mais voilà que leur chemins se croisaient vraiment.

Ah ? Donc Axel était plutôt du genre à vouloir tester les jeux de hasard ? A entendre sa description, Zéphyr semblait être quelqu’un d’assez joueur, mais j’avais du mal à voir ca dans le sens positif. Quelqu’un trop accroché aux machines à sous, c’est quelqu’un qui est prêt à dépenser tout son argent dans l’espoir de gagner le jackpot ! Et vous vous doutez que la radine que je suis ne donnera jamais une pièce de monnaie à ce genre de machines ! En revanche pour revenir au sujet du quizz, mon cher compagnon me conseilla plutôt de gagner et j’avais haussé un sourcil amusé à son égard.

- Non mais ca veut dire quoi ca ? Et si je ne réussis pas, qu’est-ce que tu vas faire hein ?

Qu’il ne me sorte pas une phrase glauque ! De toute manière il n’en eut pas le temps puisqu’il venait de percuter quelqu’un et je n’avais pas pu le prévenir de faire attention. Sauf que lorsque le colosse se retourna, je haussais un sourcil et je semblais me mettre automatiquement sur la défensive pour une raison inexpliquée. Si bien qu’Axel s’inquiéta de mon état mais je ne lui répondais pas. Pourquoi j’avais l’impression de connaitre cet individu ? Le rêve que j’avais fait datait d’un bon moment maintenant et je n’en avais gardé que des bribes. Je baissais les yeux vers le petit bonhomme qui l’accompagnait, il était plus petit que moi d’une bonne dizaine de centimètres je dirai, mais je cherchais surtout à savoir si son visage à lui me disait quelque chose … Mais rien. Lorsque le colosse me demanda si on se connaissait, j’avais un petit flash qui me passait dans la tête où je voyais une comète me tomber dessus. J’en eus un frisson dans le dos et cette fois ce n’était pas à cause du froid.

- Tu m’as pas balancé une comète dans la tronche un jour ?

Non … Un chat … Un chat noir. Hein ? Un chat noir qui balance des comètes !? Euh … Je m’attrapais les joues, elles ne sont pas chaudes, je n’ai pas de fièvre … Je n’ai pas d’hallucinations, je n’ai pas été droguée. Rah ! Pourtant c’était pas fini. Plus je le regardais, plus j’avais l’impression d’avoir des indices.

- T’as pas le nom d’un des chevaliers de la table ronde ? Gauvain ? Non … Lancelot ? Non plus … Perceval ? Non …

Si. C’était ca. A une lettre près. Mais bon, j’avais beau réfléchir, ca ne me revenait pas et je me tournais vers le type à la queue de cheval.

- Boh on s’est peut-être croisés quelque part ! Si vous aimez les grands événements, c’était peut-être à Daguéréo pour la chasse au trésor ? Il y avait tellement de monde là-bas.

Lorsqu’on avait dû composer nos équipes, nous étions tous partis à la recherche de coéquipiers donc on s’était peut-être rencontrés à ce moment-là ? Je me souviens que la gagnante du tournoi m’avait demandée d’être sa coéquipière de Gaia, mais comme je comptais être leader de ma propre équipe, ce n’était pas possible. Bref, je finissais par sourire simplement en tendant ma main vers le colosse roux.

- Mah enfin, peu importe ! Puis vers son camarade à côté de lui. - Je m’appelle Ruka ! Et celui qui regarde pas où il marche c’est … Oh puis présente-toi tout seul ! C'est toi qui lui as foncé dedans !

Un sourire espiègle au coin des lèvres à l’égard d’Axel, bouahaha, qui aime bien châtie bien. En tout cas on peut dire qu’il y avait des manières assez comiques de rencontrer des gens dans un endroit pareil.

Balancer une comète... La table ronde... Moi qui pense parfois devenir fou, c'est à croire que Ruka veut me faire concurrence.
Éberlué, je la regarde tenter vainement de se souvenir du géant roux qui se dresse devant nous, accompagné de son ami énigmatique qui n'a pas encore ouvert la bouche.

- Oui bon ça va, il avait qu'à marcher plus vite ! Enfin... encore désolé, je m'appelle Axel. Destructeur de pagode, psychopathe à temps partiel et... pyromane, je crois que j'ai fait le tour ! Enchanté !

Ne sachant pas si je devrais tendre la main à l'un ou à l'autre de mes interlocuteurs, j'adresse uniquement un signe de la main en guise de salutation.

- Bon c'est bien sympa tout ça, mais on va pas rester à se regarder dans le blanc des yeux toute la journée, si ? Un événement pareil, il faut en profiter un maximum. Vous souhaitez nous accompagner ? On comptait tenter notre chance du côté des machines à sous.

Qu'ils acceptent ou non, cela m'importe peu. Ce qui compte, c'est que je puisse me distraire un maximum avant... avant que les ennuis refassent surface. Peut-être que ces deux hommes ont des choses intéressantes à raconter cela dit...

Je me demande si je suis capable de venir à bout d'un homme aussi massif que lui... Même en l’électrocutant suffisamment, ce n'est pas dit qu'il tombe facilement. C'est le genre d'homme que l'on pense immortel, surement à cause du peu de personnes qui peuvent se vanter d'avoir une carrure pareille.
Mais avec le temps, j'ai pu réaliser que tout ce qui vit finit par mourir, d'une façon ou d'une autre. Grand, petit, combattant rompu au combat ou villageois inoffensif, nous sommes tous sur un pied d'égalité face à la mort. Une maladie, un empoisonnement, une embuscade... Tant de choses peuvent mettre fin à notre existence.

Je m'égare... Écoutons un peu ce que ces deux hommes ont à nous dire et ne tardons pas à aller nous amuser !

Le flou qui entourait sa rencontre avec la jeune fille laissait le colosse perplexe. A chaque détail qui semblait lui revenir, il éprouvait la désagréable sensation que ce n'était qu'une infime partie d'un tout plus grand. Une impression de déjà-vu erronnée, pas totalement exacte. Et à chaque intervention de Ruka, il ne pouvait qu'approuver :

« Oui ! Une comète ! »

« Oui ! Presque, Percival. »

Il se tourna vers son ami, incrédule, pour qu'il l'aide à mettre le doigt sur le souvenir que lui évoquait la jeune fille. Peine perdue, ils ne se collaient pas depuis assez longtemps pour que leur mémoire commune remonte à plus de quelques semaines. Ceci dit, rien, dans les impressions du géant, ne pouvait le laisser penser qu'il s'agissait d'une vieille rencontre plutôt qu'un récente. Un peu dubitatif sur la dernière proposition de Ruka, il dut, malgré tout, concéder :

« Oui, c'est surement ça. J'y étais aussi. Et, honnêtement, je ne vois vraiment pas d'autre occasion au cours de laquelle on aurait pu se rencontrer. C'était la première fois que je quittais Gaïa ! »

Il se passa la main dans sa tignasse rousse, visiblement embarrassé de remettre le sujet de la Chasse au Trésor sur le tapis en présence de son petit camarade. Il n'était pas convaincu, mais mieux valait stopper là cette discussion qui ne les mènerait nulle part. Il nota simplement le nom de Ruka, qui lui fit la même impression que tout ce qui se dégageait d'elle et attendit que son compagnon se présente, sur invitation expresse de sa part.

A l'écoute des qualificatifs qu'il s'appliquait, le grand rouquin, un brin désarçonné au début, ne put s'empêcher de lâcher un rire profond et répondit, sur un ton jovial :

« Enchanté, alors ! Nous, c'est Ivar et Percival, maçons du cœur, massacreurs de lapins à carotte tranchante et bons vivants notoires. »

Il s'inclina poliment et, après s'être tourné vers son ami, lui adressa un clin d’œil complice. C'était tout à fait le genre d'humour qu'il goûtait et, après une entrée en matière si prometteuse, l'idée d'échanger quelques paroles - et, pourquoi pas, passer un moment - avec ces deux asticots n'était pas pour lui déplaire. Mais il avait fait la surprise de cette journée à Ivar, alors hors de question qu'il le force à la passer avec des gens qu'il n'avait pas envie de côtoyer. Aussi commenta-t-il simplement :

« On comptait faire un tour avant de se décider quoi faire, donc on a pas vraiment grand chose de prévu. On a vu le cosplay, et je pense qu'on ira voir ce que ça donne un peu plus tard. Par contre, on savait même pas qu'il y avait des machines à sous ! Vous savez où elles sont ? »

Non pas que le jeu intéressât particulièrement le colosse, mais au moins, il pourrait très bien botter en touche si Ivar n'était pas tenté par l'aventure. Il ajouta, après avoir attrapé son ami par les épaules :

« Remarquez, avec lui à côté de nous, on a toutes nos chances. Ce gars-là, moi, je vous le dis, c'est ma patte de lapin ! Un vrai gri-gri, je vous jure ! »

Il se mit en route vers lesdites machines à sous, après avoir pris soin de laisser passer Ruka et Axel, et s'approcha d'Ivar, dont il n'avait pas encore lâché les épaules, pour lui glisser :

« Ca te va comme plan ? »

Une fois qu'il eut sa réponse, il pressa un peu le pas pour rejoindre les deux complices pour leur demander :

« Et sinon, vous les avez eu où, vos costumes ? Ils en prêtent à l'entrée ? Moi, j'ai rien vu de tout ça. Remarque, il y a une chance sur deux qu'ils aient pas ma taille ! »

C'était bien ça, Percival et cette jeune femme se connaissaient, seulement ils n'étaient absolument pas en mesure de savoir d'où et même à quel point. Ivar fronça ses petits sourcils broussailleux lorsque Ruka se mit à accuser Percival de lui avoir lancé une comète dessus, c'était simplement hallucinant !

« Tu dois te... » il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Percival acquiesça ! Ivar le regarda avec les yeux rond d'incrédulité. Il se demanda si c'était vraiment à la chasse aux trésors qu'ils s’étaient rencontrés, mais le regard interrogateur que Percival lui lança ne servit à rien, il ne pouvait absolument pas l'aider, là. Et surtout... il se demandait ce qu'était cette histoire de comète! Il secoua la tête pour montrer qu'il n'avait aucune idée et se mit à regarder vers les attractions un peu plus loin, car il ne comprenait rien à tout cela.

Lorsque Ruka tourna le regard vers lui, Ivar porta à nouveau son attention sur le groupe. Il la salua, un peu embarrassé sur le coup. Hochant la tête lorsque la jeune femme dit que c'était Axel qui avait foncé dans le géant. Mais la réponse de l'autre jeune homme aux cheveux blancs ne lui plaisait pas vraiment. Comment se permettait-il de dire que Percival avait à marcher plus vite ?  « Comment ça, c'est de sa faute ? C'est quand même à toi de regarder où tu marches ! C'est un festival, pas un Rallye ! »

Ivar n'avait pas encore beaucoup de raison d'apprécier Axel, vu comment il avait décidé de parler à son ami. Et en plus, il fallait dire que son discours sur ses exploits était un peu loche et pas très reluisant. Il comprenait que c'était peut-être de l'humour, mais n'était pas encore décidé à y participer avec lui, pour l'instant du moins. Il lui avait répondu qu'un bref « Uh. Salut. ».

Percival avait dit le reste. Ce Axel avait une manière de s'adresser à Percival qu'il n'aimait pas du tout. Mais voyant que le colosse semblait vouloir les accompagner... sans doute était-ce dû au fait que Ruka et lui pourraient élucider le mystère de leur reconnaissance mutuelle, il expira -ce qui ressemblait plus à un soupir qu'à autre chose- et baissa un peu sa garde.

Tout ça lui avait quand même rappelé le vol plané qu'il avait fait lorsqu'il avait rencontré Percival, à Corel... Ce jour là, Ivar était pressé, il s'était pris le pied dans une chaîne sur la place... depuis ils avaient beaucoup partagé et Ivar ne pouvait pas comprendre que quelqu'un puisse s'en prendre à Percival que se soit verbalement ou physiquement. Pourtant le colosse ne semblait pas du tout avoir pris la mouche. Au contraire, il riait. Et il finit par prendre Ivar à partie et dire qu'ils auraient sûrement de la chance « grâce » à lui. Il l'avait souvent appelé ainsi pour lui même, mais c'était la première fois qu'Ivar entendait ce nom « patte de lapin ». Le garçon se mit à rougir et balbutia sans pour autant réussir à sortir quelque chose de correct. Personne ne put finalement savoir ce qu'il prévoyait de dire. Mais il se tourna vers Axel et Ruka et leur dit, d'un air faussement neutre :

« Les machines à sous, je crois que c’est par là, pas trop loin de là où il y a le concours de cuisine. » concours qui lui plairait bien, d'ailleurs. Puis, il répondit aussi à la question sur les vêtements, du moins ce qu'il en savait :

« Des costume traditionnels de Wutaï... Tu viens de la bas, Ruka, non? » Quand à Axel... c'était compliqué à déterminer.

Puis, sur le même ton que Percival, il répondit à sa question concernant les plans pour la journée : « Je veux bien Percy, mais... dans ce cas... »  Ivar prit une grande inspiration et leva un doigt vers Axel avec un air des plus déterminés et un sourire qui se voulait sûr de lui :

« Je te lance un défi, Axel ! Celui qui réussit à aller le plus loin au concours d'obstacles a gagné. » dit le jeune homme aux yeux olive d'une voix forte! Et de toutes façons, s'il ne relevait pas le défi, c'est qu'il ne devait pas se sentir à la hauteur, pensait-il.

Aaaah Percival, c’est donc ca. Bon, les présentations étaient faites. Ivar était le nom du petit bonhomme qui accompagnait le colosse et qui était resté, jusque-là, assez discret. Quant à Axel, il avait eu une drôle de manière de se présenter et en parlant de « destructeur de pagode » je me retenais de soupirer. Celui-là alors ! Par contre Ivar semblait mal prendre la réaction d’Axel vis-à-vis de Percival et je me mettais à sourire d’un air amusé.

- Aha ! Désolée il avait les yeux rivés sur moi !

Pourquoi je m’excusais ? C’est comme dire que c’était de ma faute finalement en prétendant que c’était normal qu’il me regarde au lieu de regarder autour de lui. En tout cas ce fut presque naturel qu’Axel les invita à nous rejoindre, qu’importe qu’ils viennent avec nous ou non, mais je me disais que ca pouvait être sympa de rester ensembles pour le moment. Plus on est de fous, plus on rit, n’est-ce pas ? Et puis ce festival était aussi destiné à provoquer les rencontres, nous n’allions pas jouer les personnes peu sociables, hein ? Ils acceptèrent de venir avec nous, d’autant plus que Percival affirmait que son camarade était un porte-bonheur et je haussais un sourcil, toujours le sourire aux lèvres.

- Oh vraiment ? Si je gagne le jackpot grâce à toi Ivar, je vous paye un verre !

Et venant de moi, ce n’était pas à refuser quand on sait que ce n’est pas du tout mon genre de prendre ce genre d’initiatives pour payer un truc aux autres !

- Elles sont là-bas, venez !

J’attrapais Axel par le bras pour l’embarquer avec moi aussi au passage, bien que progressivement, c’était surtout sa main que je venais chercher. Même si sentir sa bague à son doigt me crispait toujours un peu. RAH, je veux savoir qui lui a offert, pourquoi il ne veut pas me le dire !? Bon peu importe – qu’est-ce je dis !? Je m’en fous pas ! - je guettais un peu les gens, espérant que Percival et Ivar nous suivent bien de près pour ne pas nous perdre au milieu de la foule. Percival avait parlé du concours de cosplay là où Ivar semblait s’intéresser au concours de cuisine. Je me demande comment ca se passe tiens pour la cuisine ? Comme les émissions télévisées ? Ce fut la voix de Percival qui me tira de ma réflexion lorsqu’il interrogea Axel et moi sur nos « costumes » et je me mis à rire doucement à sa remarque au sujet de sa taille. Mais avant que je puisse répondre, Ivar avait déjà tiré sa conclusion sur mes origines. En même temps, mon nom trahissait à lui tout seul mes racines.

- Hey, bien vu Ivar ! Pour te répondre Percy ... Comment son surnom m’est venu tout seul !? C’est comme si je le connaissais déjà ! Pourtant Ivar allait l'appeler comme ca qu'après moi ... - … Ils en prêtent à l’entrée mais moi j’avais déjà le mien vu que je viens de Wutai ! Mais effectivement je ne sais pas s’ils auront ta taille … Au pire ca te servira de mini peignoir ! Tu sais, ceux qu’on met dans les centres de spa avant d’aller en profiter !

Je me mis à rire un peu en osant imaginer un tel colosse dans un accoutrement qui le tournerait probablement plus au ridicule qu’autre chose ! Et il aurait les jambes au froid, en plus … J’avais envie de demander si Ivar venait de Gaia puisqu’il connaissait Wutai – ou du moins les tenues qu’on portait là-bas – et Percival avait admis lui-même n’avoir jamais quitté Gaia sauf pour la chasse au trésor. Ce qui me confirmait qu’il était originaire du même monde qu’Axel et moi. Cependant, les garçons derrière nous bavardaient et là … Ivar se mit à pointer du doigt mon compagnon pour le défier sur le parcours d’obstacle. Ouh la. Ivar, discret, voire distant, depuis le début, se réveillait et se révélait au grand jour semblerait-il !

- Wahou, comme ca ?

Je m’étais arrêtée – m’en fous de gêner la circulation – pour regarder Axel et Ivar à tour de rôle. J’espère bien qu’Axel va prendre ca pour un « gentil » défi et non pour une provocation des plus grotesques qui visait à faire monter la tension. Nous étions là pour nous amuser après tout. De ma main libre j’allais prendre le prospectus que j’avais plus tôt afin de regarder la description de cette activité et je me tournais vers Axel.

- Alors là si vous faites ca tous les deux, vous pouvez vous brosser, j’y participe pas, je ne fais que vous regarder ! Me rouler dans la boue et puis quoi encore ? Tiens, un souvenir en tête me revenait et je tournais les yeux vers Percival et Ivar avec une petite envie de rire. - Par contre la boue, la saleté et Axel c’est une grande histoire d’amour ! Il y a un village au nord d’ici sur une île, le Village Shumi. C’est simple, si vous leur demandez un truc, ils vous demandent un service en échange, et ils avaient demandé à Axel d’aller chercher une maquette de bateau dans un marécage ! Je n’ose pas vous décrire sa tête quand il est sorti de l’eau.

Méfie-toi Ruka, à vouloir te moquer, il va te rendre la pareille au moment où tu t’y attendras le moins ! Désolée Axel, ce moment resterait à jamais gravé dans ma mémoire, c’était juste tellement épique ! Presque autant que de m’être à moitié battue avec un Moomba qui avait la phobie des seringues alors que j’avais besoin de lui faire une injection pour soigner une blessure … Bref, je lançais un sourire espiègle à Axel, libre à lui d’accepter ou non le défi qu’on venait de lui lancer. En soit je n’avais pas été concernée dès le début mais ca semblait être une activité collective avec plusieurs participants en même temps et je préférais ne pas en faire partie ! Je tiens à sauver un minimum mon image, voyez-vous ! Donc ils se débrouillent entre eux !

Nous avions repris la route par la suite pour les machines à sous, et nous voilà en face même si on devait patienter un peu puisqu’il y avait quand même du monde qui attendait. Il y avait un petit règlement posté non loin de nous et je lisais de là où j’étais.

- Aaaaah cool on n’a pas besoin de mettre des pièces pour jouer ! Par contre on est limités à trois essais … Ca évitera les addictions, je suppose.

Certaines personnes pouvaient passer des heures devant … Ici au moins, elles ne pourraient pas.

- Bon alors Ivar, t’es censé porter comment chance ? Tu restes à côté de nous ? Il faut te prendre la main, te prendre un cheveu, te serrer dans les bras !?

Voyons voir s’il porte vraiment chance ce petit bonhomme !

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Le groupe teste les Machines à Sous ! A nous le pognon ! °O° J'espère ...

Tirages d'Axel

Tirage n°1



Axel gagne 850 gils

Tirage N°2



Perdu!

Tirage n°3



Perdu!

Axel repart avec 850 gils!

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Tirages d'Ivar

Tirage n°1



Perdu!

Tirage n°2



Ivar gagne 10 gils!

Tirage n°3



Ivar gagne 50 gils

Ivar repart avec 60 gils!

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Tirages de Percival

Tirage n°1



Percival gagne 20 gils

Tirage n°2



Percival gagne 350 gils

Tirage n°3



Percival gagne 30 gils

Percival repart avec 400 gils!

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Tirages de Ruka

Tirage n°1



Perdu!

Tirage n°2



Perdu!

Tirage n°3



Perdu!

Ruka repart bredouille!!

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Gils distribués!

Percival et Ivar. Deux personnages singuliers. Le géant est au final plutôt affable et souriant, ce qui tranche totalement avec son physique colossal. En revanche Ivar... je préfère l'ignorer pour le moment. Il a l'air d'avoir un caractère assez... explosif.

Percival et Ruka continuent de discuter avec entrain tandis qu'Ivar et moi demeurons silencieux. Ruka m'avait entrainé avec elle jusqu'à présent en me prenant par la main, mais voyant à quel point elle avait l'air de bien s'entendre avec Percival, j'avais préféré me mettre un peu en retrait.
Du coup, j'ai la désagréable sensation que le regard d'Ivar se pose sur moi, ce à quoi je réponds en le fixant à mon tour sans pour autant lui montrer une quelconque animosité à son égard. Je le regarde comme on regarderait un nouveau spécimen, d'un oeil curieux.

- Je te lance un défi, Axel ! Celui qui réussit à aller le plus loin au concours d'obstacles a gagné.

- Hein ?

Ruka et Percy qui étaient devant nous jusqu'à présent s'arrêtent immédiatement après avoir entendu l'étrange proposition d'Ivar. Il se cherche un rival ? Il aurait pas pu trouver quelqu'un d'autre ?

- Oui bon Ruka, pas besoin de faire étalage de mon cursus entier depuis qu'on se connait. Oui j'ai aussi pour loisir "chercheur de maquettes en eaux boueuses" à mes heures perdues ! Je ne voulais pas vous impressionner en étalant ma vie si passionnante !

Ralala Ruka.. déjà que je suis mal accepté sur Gaïa, n'en rajoute pas en me faisant passer pour un mec encore plus étrange que je ne le suis déjà... Même si bon dans le fond, elle a raison dans ce qu'elle dit.

- Désolé Ivar mais pour le moment, ton défi devra attendre. Là j'ai une furieuse envie de me déchainer contre cette fichue machine à sous et rien ni personne ne m'en empêchera ! Après... pourquoi pas. Cela dépendra de mes envies du moment, je suppose.

Difficile à cerner comme type. Il a l'air d'en avoir après moi et je suis incapable de dire pourquoi.

Nous voici finalement au moment tant attendu ! Chacun devant une machine, nous nous mettons d'accord pour jouer chacun notre tour pour que nous puissions tous suivre nos résultats en direct.

- Bon allez je tiens plus, je commence !

Un pampa.... deux pampas... trois pampas... DING !

- J'ai gagné là non ?

Les gils tombent dans le bac de la machine et en voyant cette petite fortune, je m'empresse de tout récupérer. Je me tourne ensuite vers les autres et plus particulièrement vers Ivar.

- Je crois que c'est toi que je dois remercier, alors merci gri-gri !

Je lève la tête vers Percival et lui donne un léger coup sur sa cuirasse pour attirer son attention:

- Dis donc, c'est pas un peu de la triche d'avoir Ivar à tes côtés ? Tu dois pas risquer grand-chose quand il est avec toi.

Bon allez fini de rigoler, j'ai encore deux essais !

Rien et... rien.

- Je suppose que la chance finit toujours par tourner... Allez au suivant !

Ivar remporte quelques gils, suivi par Percival qui fait comme moi un très bon tirage en ayant trois chocobos.

- Le meilleur pour la fin, Ruka c'est à toi !

Rien... un tirage calamiteux.

- Ivar, t'aurais pu au moins faire un effort quand même. A cause de toi Ruka n'a rien gagné et c'est mon porte-monnaie qui va en pâtir !

C'est quand même drôle que Ruka, une fille aussi proche de ses sous n'ait rien gagné...

Les explications de Ruka à propos de son accoutrement auraient pu tout à fait intéresser le géant, et l’auraient surement même fait rire, s’il n’avait pas été intrigué par le comportement plus qu’étrange de son camarade. Il n’était pourtant pas farouche, mais, allez savoir pourquoi, il semblait plutôt tendu face à Axel. Sa façon de réagir avait pour le moins surpris le géant qui, s’il n’avait rien dit, n’en pensait pas moins. D’ailleurs, c’était bien ce que suggérait la porte de sortie qu’il lui avait laissée en lui demandant son approbation.

C’est donc avec soulagement qu’il avait accueilli son « Je veux bien » bientôt contrasté par un défi des plus improbables. Le géant roula des gros yeux et, à l’instar de la jeune fille aux yeux flamboyants, s’étonna :

« Euh… T’es sur ? »

Non pas qu’il sous-estima son camarade – loin de là – mais ce ton échauffé semblait bien loin de l’Ivar qu’il connaissait. Certes, le colosse ne pratiquait l’Ivar que depuis peu, mais il devinait qu’il avait vraiment une dent contre l’autre garçon aux cheveux gris. Heureusement pour eux, Ruka trouva tout de suite de quoi faire tomber un peu la tension qui régnait. Sautant sur l’occasion, le grand rouquin accueillit l’histoire de marécage boueux avec un rire sonore, peut-être un poil forcé, et recommença lorsqu’Axel commenta cet épisode avec une pointe d’humour.

« Il va falloir qu’on se méfie de toi alors, si tu es dans la boue comme un poisson dans l’eau ! Ceci dit, moi, je suis à l’aise dans les contrées froides…»

Au moins, s’il faisait partie du challenge – comme il l’avait laissé entendre par cette dernière phrase – , il n’y avait pas à craindre que cet affrontement prenne une tournure personnelle. Il n’était pas spécialement arrivé avec l’intention de mouiller le maillot dans une épreuve physique mais si les circonstances l’exigeaient…

Heureusement, ils étaient arrivés aux machines à sous. La discussion sur ce parcours d’obstacles fut habilement remise à plus tard par le compagnon de Ruka. L’heure était au jeu, au plaisir. Alors qu’Axel s’était précipité sur les machines, Percival répondit à Ruka :

« Je sais pas exactement comment il marche. Il suffit qu’il soit là, je suppose. »

Il ponctua sa phrase d’un coup de coude amical à l’attention de son ami. Et Axel eut tôt fait de lui donner raison : Jackpot à 850 Gils ! Les pièces n’arrêtaient juste pas de tomber !

« Wouahhh ! C’est énorme, Axel ! »

Le destin rééquilibra cependant rapidement la donne et ses deux tirages suivants se soldèrent par un échec. Le géant, plutôt du genre à voir le verre à moitié plein, commenta :

« Je crois que tu peux remercier le porte-bonheur, c’est clair ! Si on gagne tous autant, on va passer un sacré bon moment au Festival ! »

Il lança un regard complice à son compère pour le féliciter – même s’il n’avait surement rien à voir avec la chance d’Axel – et se lança à son tour, à peine moins impatient que son prédécesseur :

« A moi !! »

Il actionna le manche de la machine à sous et gagna à ses trois essais. Plus rayonnant que jamais, il se tourna vers ses acolytes du jour et lâcha :

« Qu’est-ce que je vous disais !!! J’ai jamais eu une veine pareille, c’est hallucinant ! »

Il laissa aux deux autres la place. Le résultat d’Ivar fut plus mitigé – comme quoi, il était davantage la patte de lapin du colosse que chanceux – et celui de Ruka catastrophique. Lorsqu’elle s’écarta de la machine, il se passa la main dans sa tignasse rousse et lui dit, gêné d’avoir eu le triomphe si peu modeste maintenant qu’il connaissait son résultat :

« Désolé pour toi ! Vois le bon côté des choses. Au moins, t’auras pas à nous payer un verre ! »

Il sourit timidement et, après avoir consulté Ivar du regard, il lança :

« Maintenant que c’est réglé, on se la fait, cette course d’obstacles ? En tous cas, nous, c’est sur, on est bien chauds pour y aller ! »

Il gratifia Ruka d’un clin d’œil complice, comme s’il se rappelait de quelque chose, et conclut :

« Mais vous préférez peut-être rester tous les deux… Propres, je veux dire. »

Apparemment, l'attitude excessive de Ivar laissait Axel et Ruka plutôt indifférents. Ils avaient un don incroyable pour arrondir les angles et calmer le jeu. Ce qui paressait un peu étrange à Ivar, mais en même temps, ils étaient plutôt sympathiques, tous les deux. Ivar s'empourpra un peu lorsque Ruka avait défendu Axel.

Puis, ils commencèrent tous les quatre à se diriger vers l'endroit où ils pourraient donc voir si la chance serait de leur côté, discutant en chemin des costumes de Ruka et Axel.

Ivar quand à lui, toisait toujours Axel. En fait, il n'aurait rien eu contre lui... si ça n'avait pas été cette remarque qu'il avait eue au sujet de Percival. Et si quelque chose était sur... c'était que Ivar n'était pas du genre à oublier quelque chose qui lui passerait en travers de la gorge. Mais, c'était sans doute la manière dont agissait le colosse en réponse qui permettait à Ivar de se contenir ne serait-ce qu'un minimum. De toute sa vie, il n'avait pas eu un tel soutient; et ce, malgré son emportement excessif parfois. Quelque part, Ivar craignait que tout cela s'envole. Il devait vraiment se donner beaucoup de mal pour le garder. Et quelque chose lui faisait peur à voir ces deux là être si familiers avec Percival. Il ne l'aurai avoué pour rien au monde, mais il se souvenait de ses soit disant amis, et de la manière dont ils avaient l'habitude de l'écarter.

Après un échange de regard avec Axel qui semblait surtout l'ignorer, ce qu'Ivar aimait d'autant moins ; il lança un défi fou au garçon, qui sembla totalement pris au dépourvu sur le coup, mais qui semblait plutôt blasé par tout ça. Surtout après que le défi ait entraîné Ruka à raconter des épisodes plutôt embarrassants de la vie de son jeune compagnon. Finalement, la jeune femme se mit à sourire et Percival éclata de rire... et mine de rien, tout ça avait fait baisser un peu la tension. Bien que sûrement, les autres n'en ressentait pas vraiment les effets.  

La réponse d'Axel ne se fit cependant pas attendre et il ne répondit ni oui, ni non... un réponse qui laissa Ivar penser en fait que c'était un oui, mais après les machines à sous peut-être.. ? Ils se dirigèrent donc cette fois directement sur elles. Une fois devant, Ruka se tourna vers Ivar qui faillit s'étouffer quand elle commença à énumérer de possibles manières d'utiliser ce que Percival prétendait être un « don » chez Ivar... à savoir porter chance. De son côté, on avait passé tellement de temps à lui dire qu'il était justement tout le contraire... Il se mit à tousser, reprenant difficilement son souffle.

Axel qui devait peut-être autant être agacé par tout ça que pressé de tenter sa chance, prit les devants et actionna la machine une première fois. Ivar resta bouche bée lorsque trois pampa s’alignèrent parfaitement. Axel semblait étonné et se tourna vers lui pour le … remercier. Ivar pensa pour la première fois que peut-être ce Axel n'était pas tant son ennemi. Mais il le garderait à l’œil. Pourtant, ce qu'il disait avait vraiment fait s'envoler une grande partie du ressentiment inexplicable pour tout autre personne que lui même. Il se laissa même sourire et posa les mains sur ses hanches, assez fier de lui, après tout, et si c'était vrai ?

Il regarda Percival, qui semblait plutôt content de sa « performance ». Si bien qu'Ivar prit beaucoup à cœur le reste du tirage. Mais les deux autres résultats parurent bien ternes à côté des 850 Gils qu'avait obtenu Axel en premier lieu. Lorsque ce dernier laissa la place, Percy s'avança, plutôt confiant. Il empocha le gros lot également, bien que moins que celui d'Axel. Le premier tirage fut très décevant, Ivar actionna donc très vite le second essai, où 10 Gils tombèrent. Puis, le troisième tirage fut un petit peu plus généreux, bien qu'il était loin du score d'Axel.

Enfin, ce fut le tour de Ruka. Ses trois essais malheureux firent tourner les yeux de tous vers Ivar qui recevait un peu le revers de la médaille. Il se figea et balbutia, comme ébranlé, avant qu'on ne puisse comprendre :

« Je... Pardon ! » cria-t-il en s'inclinant devant Ruka comme s'il avait failli à une mission des plus importantes. Il regarda Percival qui lui souriait. La prochaine sera la bonne, ils vont voir! se dit-il.

Cherchant un moyen pour se rattraper, Ivar tourna la tête et vit une nouvelle opportunité d'inverser la tendance chance pour Ruka et lui... si on suivait son regard, on tombait sur un stand où on pouvait voir une magnifique Roue des plus colorées. Quelque chose lui disait qu'il ne faudrait pas tarder à la tourner si quelqu'un  ne voulait pas passer à côté des plus jolis lots.

Percival sut trouver les mots pour relancer les choses. Ivar étaient le genre de personnes fières qui avaient horreur des échecs. Pourtant, lorsqu'il avait « une mission » il fallait tout faire pour la mener à bien. Maintenant que quelqu'un lui faisait confiance, il fallait qu'il fasse encore plus et mieux. Du moins, c'est ce que le garçon pensait.

Lorsque Percival demanda s'ils allaient faire la course d’obstacles, Ivar se tourna vers Axel, encore une fois :

« Axel ?! » C'était vraiment pas son truc, la compétition, hein ? Ivar, lui était déjà sur les starting-blocks. « Ils vont sûrement nous donner des vêtements, pas vrai, Percy ?! Même pour toi Ruka ! »
Parce qu'il fallait avouer que ça serait difficile de faire le parcours avec des Kimono..

Oh Axel pouvait bien râler, ma petite anecdote avait quand même eu le don d’apaiser la tension qui s’était accumulée dans l’air, pour une raison tout à fait … inexplicable. Mais mon cher compagnon préférait vraiment tester les machines à sous au préalable, aussi nous étions partis faire la queue pour tenter notre chance. Je me demandais comment Ivar « fonctionnait » pour porter chance mais apparemment il n’y avait de spécial à faire et je me mettais à rire en le voyant gêné par mes propos.

Axel ne tenait plus, ce fut le premier à se jeter sur les machines à sous – je pouvais presque être jalouse de ces machines tiens. Et en plus la chance était avec lui à en juger la somme qu’il venait de gagner … Il fut suivi d’Ivar, puis de Percival qui gagnaient des sommes plus ou moins grandes. Il ne restait que moi.

- Hey, et la galanterie dans tout ca ? D’habitude on fait passer les femmes en premier je vous signale ! Mais Axel renchérit avec le fameux « le meilleur pour la fin » et je me mis à soupirer avant de sourire. - Ouais c’est ca, rattrape-toi !

Je tentais ma chance … une fois … deux fois … trois fois … C’est quoi cette mauvaise blague !??? Visiblement, Ivar avait porté chance à tout le monde, sauf à moi ! D’ailleurs il s’en excusait platement, mais Percival avait raison : au moins, je n’avais aucun verre à payer ! Je soupirais, j’avais envie de m’exploser la tête sur cette machine.

- Retenez-moi avant que je fasse exploser cette machine …

Mais tout ce qui inquiétait Axel, c’est le fait que je vienne piocher dans SON porte-monnaie sous prétexte que j’avais perdu !? Je me tournais vers lui en fronçant les sourcils.

- Hey !! C’est quoi ce sous-entendu !? Je te signale que je paye toujours ma part peu importe où on va !!

… Bon ok, des fois ca m’arrive de faire les yeux doux pour économiser, mais chut.

- Ne t’en fais pas Ivar, au pire je t’utiliserai sur un autre jeu pour voir si ca fonctionne !

Me voilà un peu trop optimiste : et si ca ne fonctionnait toujours pas !? Il faudra laisser tomber cette idée de compter sur quelqu’un d’autre pour porter chance. Mais son message était bien passé, son regard s’était posé sur la Roue de la Fortune et je lui fis un clin d’œil complice.
Percival revint sur le sujet de ce parcours d’obstacle. Ah oui, maintenant que les chers désirs d’Axel sont assouvis, il pouvait se pencher sur cette question. Même si les propos du colosse eurent de quoi me faire hausser un sourcil sur le moment, avant de comprendre son allusion et j’étirais un sourire amusé.

- Oh ne t’en fais pas pour ca. Au pire j’irai volontiers vérifier moi-même qu’il soit bien propre avant qu’il revienne.

Oups mince c’est vrai qu’il peut m’entendre. Si je pouvais faire apparaître une auréole au-dessus de ma tête, pour sûr qu’elle se casserait aussi vite la gueule par terre. Quoiqu’Ivar avait attiré l’attention d’Axel donc il n’avait peut-être pas entendu !? Ah non il parle à moi aussi …

- Ah non hein ! Vous le faites si vous voulez, c’est un exercice de mâles, moi je reste sur la touche ! Je regarderai votre parcours et … euh … je réserve une surprise au gagnant ?

Pourquoi j’ai dit ca moi ? Je ne sais même pas ce que je peux réserver, comme surprise !

Spoiler:

Je ne connais qu'une seule autre personne dégageant un tel esprit combattif... et je préfère ne pas en parler pour le moment. Toujours est-il qu'Ivar semble tellement motivé que je me vois mal lui refuser ma participation à la course d'obstacles... Alors autant y aller à fond et y mettre un peu du mien !

- Va pour la course d'obstacles Ivar ! Même si je devais la faire en kimono, je suis certain que je te distancerai sans soucis !

Ce qui est absolument faux bien évidemment, à moins que je ne me retrouve dans le plus simple appareil en voulant un peu trop me précipiter... ce qui ne gênerait sans doute pas Ruka, bien au contraire !

- Je suis certain que tu sauras faire les vérifications qui s'imposent avec sérieux et application, n'est-ce-pas ?

J'insiste sur la fin de ma phrase pour bien faire passer le message. Oui Ruka, tu comprendras sans doute une allusion si elle concerne un temps soit peu le domaine sexuel, alors autant jouer là-dessus pour te taquiner et te faire partir au quart de tour !

- Du coup tu es sûre que tu ne veux pas participer ?

La réponse de Ruka est sans appel, mais le fait qu'elle parle d'une surprise pour le grand vainqueur me pique au vif et m'apporte un élan de motivation supplémentaire. Je me demande bien ce que ça peut être et la connaissant... ça pourrait être très plaisant ! Raison de plus pour distancer comme il se doit Percival et Ivar !

- Va pour la surprise ! J'espère bien être celui qui va en profiter ! On y va ?

D'un pas décidé et Ivar en tête de file, nous le suivons en direction du terrain tout spécialement aménagé pour le parcours.

- Je me demande bien quel genre d'épreuves les organisateurs ont mis en place... Rien de trop dangereux quand même ?

Non pas que j'ai peur, mais j'aimerais finir la journée sans être en sang, ça me changerait pour une fois.

« Ne t’excuse pas ! Tu ne portes peut-être pas chance à tout le monde ! » lança immédiatement Percival en voyant son ami s’excuser de la mauvaise fortune de Ruka.

Après tout, peut-être qu’il ne fonctionnait qu’avec un certain type de personnes. Vus les résultats de chacun, c’était peut-être réservé aux plus de 50-60 kilos, à ceux qui ne rechignaient pas à aller se trainer dans la boue ou peut-être même, plus simplement, aux hommes.

* Ou alors ça ne marche que pour ceux qui n’ont pas un karma de peste qui veut toujours avoir le dernier mot.*

A cette pensée qui lui était venue spontanément, d’il ne savait où, les joues du géant rosirent légèrement et c’est avec un rire embarrassé qu’il accueillit l’échange entre Ruka et Axel, dont il était pourtant à l’origine. Il y répondit néanmoins :

« C’est sur que je laisse bien volontiers mon tour de savonnage de dos à Ruka. »

Il passa sa main dans sa tignasse et sourit bêtement, avant que l’intéressée ne propose une surprise au gagnant. A ce moment-là de la conversation, la proposition était plutôt étrange ou alors la transition très mal gérée. Ne sachant pas vraiment sur quel pied danser, le colosse lança :

« Oh, euhhh... Une surprise ? Quand j’aurai gagné, je la laisserai à Axel ! J’ai le triomphe modeste. »

Et au moins, il se tirait de cette situation problématique où il pourrait gagner il ne savait quelle faveur de la jeune fille en kimono. Hors de question de s’attirer les foudres de son partenaire alors qu’ils s’étaient, lui et Ivar, bien gentiment incrustés dans leur petite virée amoureuse au Festival d’Héméra. Et avec cette formulation, il faisait monter encore d’un cran le challenge. Fier de s’en être aussi bien tiré – il était loin de faire preuve d’une finesse pareille en toutes circonstances – il se redressa imperceptiblement et bomba légèrement le torse avant de suivre le groupe, ce qui, sur le moment, ne fit qu’asseoir ses prétentions à la victoire.

« Si c’est du physique, autant vous dire que vous n’avez pas l’ombre d’une chance. »

Par contre, si la vitesse prenait une trop grande part dans cette course, le gaillard ne garderait pas son air vainqueur bien longtemps. Pour l’avoir vu, il savait pertinemment qu’Ivar avait une rapidité d’exécution hors d’atteinte pour quelqu’un de massif comme lui et, vu le physique d’Axel, il se doutait qu’il en allait sensiblement de même pour lui.

Ne perdant pas de vue qu’il ne s’agissait que d’un jeu, il approcha d’Ivar alors qu’ils marchaient en direction de l’épreuve pour lui murmurer, hors de portée des oreilles de leurs acolytes du moment :

« Je sais que tu vas te donner à fond, mais ne force quand même pas trop sur ta cheville. Je n’ai pas envie de finir la journée en te portant sur mon dos. »

Il ponctua sa phrase d’une tape amicale dans le dos. Il ralentit un peu l’allure pour se retrouver au niveau d’Axel et Ruka :

« Ce qui est sur, c’est que je ne ferai de cadeau à personne ! Alors, que le meilleur gagne. »

Ils arrivèrent devant le comptoir d’inscription et entrèrent tous les trois, laissant Ruka gagner les gradins. Une fois dans les vestiaires, le géant fouilla dans les quelques vêtements proposés et opta pour une combinaison un peu étroite pour lui, qui faisait la part belle à ses épais biceps, mais aussi à ses délicates poignées d’amour.

Ruka était loin d'être le genre de filles à se laisser porter par le courant et elle n'avait pas la langue dans la poche. Les garçons avaient tous gagné une petite ou grande somme d'argent grâce à ces machines, mais la chance semblait s'être envolée quand le tour du joli bout de fille qui les accompagnait arriva. Elle sembla ne pas bien prendre la nouvelle et ça avait aidé Ivar à ne pas trop s’énerver. Il se sentait un peu... ah, non, clairement et entièrement responsable du manque de chance de Ruka. Percy intervint aussi pour tenter de le rassurer ; mais la tête du jeune homme était aussi dure qu'une noix de coco !

« Pas moyen ! La prochaine sera la bonne ! » dit-il, rendant son regard à Ruka, mais en répondant à Percival.

Il observa les deux tourtereaux se chamailler pour cette histoire d'argent en cherchant un moyen de « sauver les meubles ». Il était si concentré qu'il ne retint même pas que Ruka avait parlé de « l'utiliser » comme s'il était un quelconque objet. Mais il vit le clin d’œil que la jeune femme lui adressa et se figea en lançant un regard affolé à Percival, si elle se moquait de lui, c'était bien la première fois que quelqu'un le faisait de cette manière.

Lorsque le sujet de la fameuse course d'obstacles revint sur le tapis, Axel sembla se décider et accepta le défit qu'avait lancé Ivar. Ce dernier serra les poings dans un geste de victoire ou de motivation extrême, c'était difficile à dire, même lui ne le savait pas vraiment. Il savait juste qu'il allait se donner à fond et qu'il n'aurait sûrement rien à regretter de ce côté là. Axel avait commencé les hostilités avec de petites remarques sur sa future victoire, Ivar lui, les yeux brillant toujours de motivation ne se laissa pas du tout intimider par tout ça.

« On va bien voir qui va gagner ! Mais ça va chauffer ! »

Ruka confirma sa décision de n'être que spectatrice de ce qui semblait finalement devenir un combat de coq... si on en croyait ce qui allait suivre. Mais, elle montra tout de même un intérêt pour la course en confirmant qu'elle allait ajouter une récompense au vainqueur parmi ses trois compagnons du jour. Et le petit jeu entre Ruka et Axel passait bien au dessus de sa tête, à l'instant. Et puis, il n'était pas vraiment la personne la plus douée pour comprendre les sous entendus. Il avait l'esprit très direct et ne prenait pas la peine d'y aller par quatre chemins, en général.

En parlant de chemin, ils ne tardèrent pas à arriver au parcours. On ne voyait pas vraiment ce qui les attendait de « l'extérieur », si bien que tous les trois se demandèrent ce qu'ils auraient à faire. Percival était lui aussi gonflé à bloc ! Ses muscles puissants prêts à déplacer des montagnes, mais les deux jeunes hommes étaient plus passe-partout. Il fallait espérer pour le colosse qu'ils n'aient pas à ramper sous des filets, car sa carrure serait un handicap ! Ivar lui, ne s'attendait à rien, et donc à tout. Percival le prit à part pour s'assurer qu'il ne fasse pas de folies. Sans doute était-ce un peu trop demander. Pourtant Ivar eu un air affligé qu'il ne cacha pas à Percival, bien qu'il espérait ne pas avoir montré à Axel et Ruka. Il s'était pratiquement habitué à ces petites tapes que ne cessait de lui donner Percival:

« Tu n'aura pas à le faire! » répondit Ivar en finissant sur un sourire montrant ses dents blanches et remarquablement bien alignées.

Le naturel « grand frère » de Percy refaisait surface... savait-il surtout que même s'il devait se traîner dans tout le festival en boitant, il le ferait au lieu de se faire porter comme un gamin? Ils quittèrent Ruka pour aller se changer et Ivar ne se voyait pas vraiment quitter l'une de ces célèbres combinaisons noires à étriers, ils devaient lui avoir sauvé les chevilles de nombreuses fois. Il prit juste de quoi éviter de mourir de froid et était bientôt prêt.

« C'est parti ! » s'exprima Ivar en jetant un regard vers Axel et Percival.

Ruka Kawanomu

C’est bien ce que je dis. C’est vraiment un truc pour les mecs, ce parcours d’obstacles. Les voilà qui se taquinent à tour de rôle pour dire qu’ils sont meilleurs que les autres et qu’ils n’ont aucune chance. En tout cas pour cette histoire de récompense, au final, j’en faisais la conclusion que quoiqu’il arrive, c’était pour Axel ? Je n’avais pas trop compris la réaction de Percival – surtout pour une fois que je n’avais pas de pensées déplacées ! – et Ivar, encore moins dans la mesure où il avait gardé le silence. Comme si … Bah je ne sais pas ! Peut-être qu’il ne savait pas comment réagir tout simplement, mais bon, si seul Axel est enthousiaste et encore plus motivé par cette idée, ca ne peut que me faire sourire !
Nous nous étions dirigés vers le terrain préparé exceptionnellement pour cette activité, mais nous nous séparions à l’entrée.

- Bon allez. Hum … Dommage le parcours a l’air vraiment très long, j’aurai du mal à prendre de bonnes photos avec mon téléphone de loin ! Je suis sûre que je vais rater des occasions en or d’immortaliser vos moments de barbotage dans la boue ! Bonne chance ! ♫

J’avais terminé ma phrase avec un ton bien mélodieux qui en disait long sur le cynisme qui se cachait derrière. J’allais m’installer dans les gradins qu’ils avaient montés exprès pour l’événement. Si je devais être carrément en hauteur pour être sûre de tout voir, c’est qu’en effet, le parcours n’est pas fait pour durer deux petites minutes sur une minuscule distance … Les garçons s’étaient inscrits et avaient pénétré dans l’un des vestiaires pour se changer. Au moins, Axel ne prendrait pas le risque de se retrouver avec le kimono ouvert … Contrairement à ce qu’il pensait, autant la vue ne pourrait pas me gêner, autant ca me déplairait que les autres en profitent aussi ! Possessive et jalouse ? J’assume complètement !

De là où j’étais, maintenant assise à une place, je pouvais déjà voir ce qu’était la première épreuve qui les attendait et j’étais bien contente d’avoir refusé de venir ! Je souriais bêtement avec une envie de rire à l’idée qu’Axel revive ce fameux moment que j’avais conté plus tôt : celui où il avait été bien crade au Village Shumi.

- Je sens que je vais bien rigoler.

Marmonnais-je avec un sourire espiègle. Et oui les garçons, je vous vois avec les autres candidats, avec vos jolies combinaisons – le genre de truc que je ne mettrais probablement jamais dans ma garde-robe – et croyez-moi, je sens que vous allez moins faire les malins ! Il est où le pop-corn que je puisse en profiter à fond ?

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Vous devez traverser un marais boueux en rampant au sol ! Une tonne de boue sur une distance qui paraît courte mais pourrait bien s’avérer interminable pour vous ! De plus, des barbelés électrifiés – à bas voltage, ne tuons pas nos participants ! – se trouvent à une trentaine de centimètres au-dessus du sol …

Souhaitons tous particulièrement bonne chance à Percival qui pourrait bien maudire sa carrure dans une situation pareille !
Vous pouvez boucler cette première épreuve en un seul poste.

Barbotez bien dans la boue, messieurs.

La concurrence s'annonce rude mais hors de question de se laisser distancer. En soi, l'annonce de notre première épreuve me soulage autant qu'elle m'exaspère.. Je vais ENCORE devoir me dégueulasser pour remporter la victoire.

- J'en connais une qui doit bien pouffer à l'idée de m'imaginer ramper dans la boue... Mais bon, j'ai au moins un avantage ! Ça commence à être mon rayon, même si c'est malgré moi.

Pour l'activité, j'ai troqué mon kimono contre une tenue bien plus adaptée, afin de pouvoir me mouvoir de la façon la plus naturelle possible. La texture de mes vêtements est par ailleurs plutôt étrange, comme si je ne portais rien. Elle est aussi légère qu'une plume et je ne ressens ni froid ni de sensation désagréable. Bon par contre c'est sans doute un peu trop près du corps à mon goût. On ne peut pas tout avoir.

- Percival, Ivar, que le meilleur gagne. Bonne chance !

Mon esprit de compétition a beau avoir tendance à prendre souvent le dessus, il n'empêche que j'apprécie particulièrement le fair-play. J'ai horreur de voir lors d'un tournoi un affrontement opposant une personne usant d'artifices et de basses tricheries pour avoir l'avantage à une personne honnête, s'étant entrainé durement pour rivaliser avec les plus grands combattants d'Héméra.

- A tous les participants... A vos marques... prêts ! Partez !

Voir tout le monde s'élancer en même temps, dans une euphorie palpable rend toute activité vraiment grisante. Le cœur s'affole, l'adrénaline monte en flèche et on ne pense plus qu'à une chose, distancer les autres concurrents et SURTOUT, à ne pas se ridiculiser devant les spectateurs ! Pour ma part, devant une certaine spectatrice...

Après une courte distance de marche à pied, nous voilà déjà devant une sorte de marais artificiel très accueillant. Légèrement au-dessus du sol, De longs fils barbelés parfaitement alignés empêchent toute progression à pieds, à part si on est un champion du saut en longueur.. ce que je ne suis malheureusement pas.

Sous cet état, impossible d'espérer passer sous les fils tant l'espace entre eux et le sol est mince. Il va falloir creuser. A cet instant, je me mets à plaindre Percival qui va devoir déplacer bien plus de boue qu'Ivar et moi. Mais vu sa carrure, il peut également bouger plus de matière... mais au risque de se retrouver enseveli si il ne se dépêche pas.

A genoux, je commence à dégager un maximum de boue devant moi et je jette le plus loin possible cet excédent, tout en me dépêchant d'enchainer avec une deuxième brassée. La nature n'aime pas le vide, c'est bien connu. Aussi la boue sur les côtés ne perd pas de temps pour essayer de combler l'espace que j'ai laissé en enlevant toute cette boue. Je dois vraiment me dépêcher !

- Allez du nerf, faut tout donner !

Je progresse petit à petit, à un rythme plutôt correct comparé aux autres participants qui pour quelques uns se sont carrément retrouvés coincés...
Je ne prends pas la peine de regarder du côté de Percival et d'Ivar, histoire de ne pas me rajouter de la pression supplémentaire si je suis à la traine.

Me voilà aux trois quarts du parcours et je sens déjà les muscles de mes bras irradier tant ils sont sollicités depuis plusieurs minutes. Je ne pense pas arriver à avancer beaucoup plus...
Par inadvertance, mon coude heurte un des fils qui se trouve juste au-dessus de moi et je sens une bonne décharge traverser mon corps. De l'électricité ? C'est plutôt bon pour moi ça.

Sans hésiter, j'attrape deux fils avec mes mains et je prends un énorme coup de jus.

- Ça piquotte un peu, mais ça donne un sacré coup de fouet !

Les cheveux en pétard, les bras de nouveau en service, je finis ma traversée fatigué, en sueur et boueux. Sans électricité à portée de main, je n'aurais peut-être pas réussi à terminer cette épreuve.

- Percival, Ivar ? Vous tenez toujours la forme ? Prêts pour la suite ?

Une fois qu’il fut assuré que son ami n’irait pas tenter le diable pour s’assurer la victoire, et qu’il ferait un minimum attention à son ancienne blessure de combat, le géant laissa au vestiaire tout autre sentiment que son envie de gagner et de s’amuser.

Il troqua sa cape et sa tunique habituelles pour une combinaison moulante, au tissu assez fin mais pourtant étonnamment résistant au froid, comme il le constata dès qu’il pénétra sur le champ de course. Arrivé sur la ligne de départ, il prit place entre son ami et son concurrent du jour et, en attendant que tous les autres participants les rejoignent, se tordit dans tous les sens, autant pour s’échauffer que pour s’assurer que la combinaison ne craquerait pas au moment le plus inopportun. Dès qu’il s’estima prêt, il guetta du regard le public et demanda à Axel :

« Tu as vu Ruka ? »

De son côté, impossible de la distinguer dans la foule de supporters venus se régaler du spectacle. Il abandonna rapidement l’idée et, lorsque le jeune homme aux cheveux gris qu’il venait de rencontrer partagea ses doutes sur le plaisir non dissimulé que devait prendre sa dulcinée à le voir bientôt ramper dans la boue, Percival rebondit, le ton blagueur :

« J’imagine ! Ca lui fera une histoire de plus à raconter à ton sujet ! »

Les arbitres leur demandèrent de tous se préparer pour pouvoir donner le départ. A son tour, après avoir cherché chacun de ses deux concurrents du regard, le colosse lança :

« Faites de votre mieux ! C’est tout ce qui compte ! »

Si Axel cherchait du fair-play, il n’aurait aucun mal à en trouver chez le rouquin. Il avait eu beau se montrer particulièrement sur de lui avant d’entrer dans la compétition, il n’en restait pas moins un parfait sportif, avec un esprit réglo intact. Pas question de tricher de quelque manière que ce soit : s’il devait l’emporter, ce serait à la loyale ou pas du tout.

Et, lorsque le coup de feu de départ fut donné, il s’élança comme un fou dans la course. Son énorme sourire disparut cependant rapidement en apercevant la première épreuve : un champ de boue et de barbelés. A la loyale ou pas du tout ? A priori, ce serait pas du tout. C’était exactement le genre d’obstacles qu’il craignait : un où sa carrure imposante serait un handicap plus qu’un atout. Il grogna pour lui-même en arrivant à hauteur des premiers fils électriques :

« Encore un truc pour les tous maigres… »

Hors de question d’abandonner pour autant, il retroussa les manches de sa combinaison – l’idée de l’effort qu’il allait devoir fournir lui donnant chaud par avance – et commença à amasser entre ses bras un énorme tas de boue, avant de le dégager avec force. Comme Axel au même moment, il s’engouffra sous les fils en plongeant délicieusement dans la boue fraiche.

Il avançait cependant beaucoup plus lentement que son camarade, et pourtant, attendit nettement moins longtemps avant de se prendre son premier coup de jus. Lorsqu’il sentit sa peau effleurer le fil, et l’électricité se répandre dans son corps, il serra les dents et s’aplatit un peu plus par terre. Il n’arrêtait pas de se répéter :

*Comment ils veulent que je fasse pour passer ?*

Mais qu’importe, il irait jusqu’au bout. Si les organisateurs de cette épreuve pensaient qu’ils l’arrêteraient avec cette épreuve, ils se trompaient lourdement : chaque décharge excitait un peu plus le colosse et sa rage d’en finir avec cette première étape de course.

Et au bout de quelques minutes, à force d’avancées lentes, mais méthodiques, et égales en intensité déployée, le colosse arriva au bout de l’épreuve. Mais la terre et la foudre avaient bien entamé son avance, en le forçant à rester aussi collé au sol qu’il le pouvait : de nombreux joueurs étaient passés devant lui. Refusant de cédera au défaitisme, le grand gaillard se releva et se débarrassa d’une partie de la couche de boue qui recouvrait ses vêtements et son visage. Il regarda à droite et à gauche, mais n’aperçut aucun de ses deux concurrents, qu’il avait perdu de vue dès qu’il s’était allongé dans la gadoue.

Ruka prenait les choses avec beaucoup d'amusement. Ivar était pourtant pas indifférent à cette histoire de récompense... mais, s'il était peut-être ultra expressif dans certaines circonstances, là c'était un mélange bien trop complexe d’émotions qui l'en empêchait. Mais il gardait quand même une bonne couche de sentiment de rivalité avec Axel. Ce dernier était si persuadé de gagner... Ruka leur souhaita bonne chance et Ivar inclina la tête vers elle, avant de sourire toutes dents dehors avec une grande confiance qu'il ne fallait pas rêver de le voir cacher !

Après s'être changés, nos trois participants se retrouvaient sur la ligne de départ et on annonça leur première épreuve. Ivar regarda dans les gradins, cherchant Ruka, mais comprenant que de très nombreuses personnes s'étaient amassées là, par petits groupes, pour regarder le spectacle. Lorsque Axel s'adressa à lui et Percival, Ivar se tourna vers le parcours. Il avait fait plein de choses pour son entraînement, mais ramper dans la boue n'en faisait pas partie. Ivar était à l'aise dans ses vêtements, il était habitué à ce type de combinaisons et en voyant la boue, il avait amassé sa tignasse argent pour qu'elle n'y traîne pas trop. Il ne manquerait plus que ses cheveux le ralentissent !

Ses compagnons discutaient de Ruka et Ivar, lui, semblait avoir vu un kimono de la bonne couleur et s'était persuadé que c'était elle.

« C'est rien qu'un peu de boue ! C'est bon pour la santé. » dit-il.

Il regarda Percival, puis se pencha pour voir Axel derrière le colosse, hocha la tête lorsqu'ils se souhaitèrent bonne chance.

« Bonne chance Axel ! Percy !!! » termina le jeune homme pour son ami, avec un clin d’œil et le pouce levé de manière à peine exagérée.

Puis, le départ fut lancé. Ivar arriva comme les autres près du marais artificiel et vit avec stupeur les barbelés électrifiés. Il se tourna vers Percy pour voir comment il allait prendre la chose, il l'entendit dire que c'était pour les « maigres »... il est vrai que lui pouvait entrer aisément dans cette catégorie contrairement au géant. Le jeune homme pesta contre -il ne savait même pas qui- qui avait choisi de laisser un si petit espace entre les fils et le sol boueux. Entre la couche de boue qui devait bien faire 20 centimètres et les fils électrifiés qui refermaient la cage à 30 centimètres au dessus de cette gadoue, c'était serré pour Percival :

« On se retrouve de l'autre côté Percy ! »

Il fallait espérer qu'il s'en sorte, mais voyant Axel déjà en train de dégager la boue, Ivar s'élança -on aurait cru au sens propre du terme- vers l'étendue boueuse... comme un chiot affolé dans une grande piscine, il pataugeait dans la boue. Il n'avait pas vraiment conscience de ce que faisaient les autres, il se concentrait à repousser la boue qui revenait toujours refermer l'horizon devant son visage. Il ne se gênait en rien pour joindre le son aux gestes alors qu'il repoussait sans cesse la boue de chaque coté. Il n'allait pas tellement vite, mais il le croyait sans doute.

Lorsqu'il reçut une gerbe de boue en plein visage, il grogna et souleva la tête, oubliant le « toit » qui se dressait de toutes ses épines électrifiées ; il perçut une décharge traverser son corps. Il serra les mâchoires et tenta de changer de tactique... se tournant, il se mit dos contre le sol et se mit à pousser avec ses pieds et ses bras, comme dans un mouvement de brasse arrière frénétique. Quelques coups de jus plus tard, il ouvrit les yeux pour voir que le ciel était de nouveau libre, en tournant la tête d'un côté à l'autre, il vit Axel sortir de la boue. Il se retourna à nouveau et finit le dernier mètre comme il avait commencé. Il tiqua, il avait quelques bonnes secondes de retard sur le garçon pour cette épreuve qui était « sa spécialité ». Il paraît que la boue ça le connaît... Il est bien entraîné ! Pas question de me laisser distancer !  

Lorsqu'il se retrouva à nouveau debout, Ivar fila vers la borne rouge, qui était sa couleur et appuya sur le bouton pour stopper momentanément son chrono. Puis, il se tourna pour savoir si Percival avait terminé l'épreuve, il le vit au loin. Fichues épreuves ! Vu toutes les décharges qu'il s'était prises lui même, il avait du mal à imaginer pour Percy.

Une flèche leur indiquait le chemin vers la prochaine épreuve. Ivar y retrouva Axel en chemin et s'adressa à lui, tout en retirant des lambeaux de boue qui dégoulinait. Les chaussures du jeune homme faisaient un bruit horrible à chaque pas. Ils avaient des serviettes à disposition et pouvaient au moins se sécher un peu. Axel avait l'air bien plus en forme que les autres après cette épreuve.

« C'est vrai que la boue ça te connaît, Axel ! Je me demande ce qu'ils vont nous faire faire maintenant. »

Lorsque Percival arriva à son tour, tous les trois se retrouvaient derrière un rideau qui cachait ce qui les attendait. Ils purent donc faire un premier point. Ivar fidèle à lui même, répondit par l’affirmative à la question d'Axel, même s'il était un peu plus fatigué qu'il le prétendait. Mais surtout, leur faire patauger dans la boue en premier lieu... c'était vraiment un sale coup !  

« Prêt, Percy? »

Ivar n'était pas du genre à se soucier de ce que les autres pensaient de sa manière particulière de faire les choses, ça le suivait depuis bien trop longtemps. Certains des autres participants semblaient assez amusés par sa progression dans la boue.

Spoiler:

Ruka Kawanomu

Les oreilles qui sifflent, je me doute bien qu’il y en avait un dans la joyeuse bande qui avait très bien compris en voyant la première épreuve, que j’allais prendre mon pied en observant la scène. Bon par contre je dois avouer que si j’étais bien installée au début, au fur-et-à-mesure, la foule s’est un peu ramenée et il fallait se serrer pour s’assurer qu’il y avait de la place pour tout le monde. Je regardais un peu autour de moi pour voir s’il y avait des visages familiers, mais rien, alors mes yeux se reposèrent sur le parcours lorsque le top départ fut donné.

Les encouragements dans les tribunes commençaient à fuser mais moi … j’avais juste un sourire stupide sur les lèvres ! Et c’est qu’ils paraissaient tous enthousiastes en plus ! Pour le coup, j’ai du mal à les suivre, les mecs ! En revanche pour ne pas faciliter la tâche, les organisateurs avaient installé des obstacles un peu au-dessus du sol pour forcer les candidats à aller patauger dans la boue … Ce que je ne savais pas, c’était que les barbelés étaient électrifiés. Ce ne fut que lorsque je vis un des candidats se faire secouer en les touchant que mon sourire avait disparu.

- Ils sont sérieux en mettant des pièges pareilles ? La remarque m’avait échappée, si bien qu’on pouvait croire que je parlais toute seule mais mon voisin, un homme de la quarantaine avec sa femme, se mit à rire de bon cœur en m’entendant.
- Ne vous inquiétez pas, jeune fille. Ils ne mettent pas une haute tension, le but n’est pas de tuer les participants, juste de les secouer un peu !

Oui enfin quand même … Bon, connaissant Axel, l’électricité était loin d’être la chose la plus handicapante pour lui étant donné que c’était son élément de prédilection, mais quand même ! Je crois que des trois, je plaignais surtout Percival qui était en net désavantage à cause de sa taille. Une chose est sûre, tout le monde en avait pris pour son grade en ce qui concerne les décharges et je ne savais pas de quoi rire le plus ? La coupe en pétard d’Axel, ou la méthode super speed d’Ivar pour sortir du marais ? Il faut savoir que de loin, c’était assez hilarant à voir ! Bon en tout cas, tous avaient fini par réussir … Ils allaient pouvoir dévoiler la seconde épreuve.

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Bon ca va, pour cette première épreuve, personne n’a été hors course ! Juste l’odeur qui est assez déplaisante dans l’air entre la boue et les décharges … Bref, la suite !

Devant chaque candidat, un mur à escalader. Mais les organisateurs ne sont pas fous, chaque mur s’est adapté à chaque participant. Axel étant une des personnes les plus agiles, son mur est probablement l’un des plus hauts avec des appuis et des aides espacés. Celui d’Ivar est un peu moins haut mais presque identique. Enfin, sans surprise, celui de Percival est l’un des plus bas avec plus d’appuis pour permettre à une personne de sa carrure de quand même réussir cette épreuve sans être désavantagé par rapport aux autres !

Attention, une fois en haut, vous devrez attendre avant de redescendre.
Vous pouvez boucler cette deuxième épreuve en un seul poste.

C’est parti !

Nous voilà finalement tous les trois réunis pour participer à la troisième épreuve. Percival est le dernier à nous rejoindre, ce qui ne m'étonne pas vraiment. Mais je suis quand même surpris qu'il ait réussi cette épreuve et qu'il garde toujours un grand sourire béat. Je retire un maximum de boue sur mes vêtements pour ne pas être gêné avant de leur dire en souriant:

- Vous êtes du genre coriaces tous les deux. On peut dire que vous formez la paire !

Mais Ruka et moi sommes largement plus tenaces, et puis dans le genre belle paire, Ruka s'en sort pas mal à elle seule... Mon dieu, à quoi suis-je en train de penser ? Elle ne m'a pas influencé à ce point-là, si ? Ou alors c'est lui ?

Je jette un coup d’œil discret à ma bague, à la fois pour me remémorer certains souvenirs, mais aussi pour bien vérifier qu'elle est toujours fermement accrochée à mon doigt.

- Chers candidats, voici la seconde épreuve ! Levez les rideaux !

Comme pour une pièce de théâtre, nous entamons à présent le second acte. En guise de décor, une bonne dizaine de murs d'escalade, aménagés avec des points d'appui plus ou moins rapprochés et de tailles différentes. Je les regarde rapidement avant de m'apercevoir qu'en haut de chacun d'entre eux se trouve le nom d'un participant.

- Ah, faut croire que ça ne sera pas la même galère pour tout le monde !

Je sens une main tapoter mon épaule et j'entends la voix de Percival s'élever, tandis qu'il pointe du doigt le plus haut des murs, où est inscrit mon nom.

- Non mais sérieusement ?! Ils m'ont pris pour quoi, une araignée ? Une sauterelle ? Qui s'est occupé d'attribuer les murs ?

Non seulement le mur est démesurément haut comparé à celui que va emprunter Percy, mais en plus les appuis sont à des kilomètres les uns des autres...
En guise de consolation, je vois tout de même que le mur juste à côté du mien, à peine moins haut porte le nom d'Ivar.

- Je me demande avec quels critères ils ont estimé quel mur conviendrait à qui... Mais il y'a une certaine logique quelque part.

Les plus lourds ont tous le droit à un petit mur tandis que les plus fins ont le droit à ceux les plus élevés.

- Bon bah... que le spectacle commence.

Percival part de son côté tandis qu'Ivar et moi nous retrouvons côte à côte, juste dessous nos murs respectifs. En levant la tête, je ne peux que constater à quel point il a l'air gigantesque vu d'ici.

- On a pas intérêt de tomber... c'est la mort assurée. En plus, il n'ont pas l'air d'avoir prévu quelque chose pour nous rattraper.

Mine de rien, je me demande ce que doit ressentir Ruka depuis les gradins. A t-elle confiance en mes capacités ? Ou alors est-elle en train de se faire du mauvais sang ? Va savoir.

Je commence mon ascension avec beaucoup de facilité. Les points d'accroche ont beau être très écartés, le fait d'être proche du sol me permet d'éviter l'angoisse de la chute mortelle. Mais plus je monte, plus cette peur se met à tétaniser peu à peu les muscles de mes bras et de mes jambes. Si bien qu'arrivé à une dizaine de mètres du sol, je stoppe net mon avancée. C'est étrange, parce que je n'ai pas spécialement le vertige, je ne me sens pas non plus fatigué.
Brutalement, je me rends compte du danger de ma situation. Jusqu'à lors, tout ce que j'avais escaladé avait beau être haut, le fait que tout se trouve en pleine nature, avec beaucoup d'échappatoires me rassurait spontanément.

Mais l'escalade pure, c'est autre chose. Il n'y a que peu de solutions, il faut calculer son saut, ne pas se laisser avoir par le vent, les mains moites, les chaussures qui glissent ou un vêtement qui s'accroche. Comme si tout était fait pour nous faire tomber.
Mais chose aussi étonnante que drôle, je me vois encore moins essayer de redescendre. Sauter vers le haut c'est un fait, mais sauter pour descendre, c'est presque suicidaire. Je risquerai d'être attiré par mon propre poids vers le sol.

- Vive la gravité...

Allez bouge-toi un peu lavette. Tu vas pas te laisser impressionner par un muret ? Tu veux me passer le relai ? Je te le monte en cinq secondes, fais-moi un peu confiance.

Je reste immobile plusieurs minutes, toujours à mi-chemin. C'est vrai que je ne fais pas souvent appel à lui, à part pour le sale boulot. Si ça l'amuse, pourquoi ne pas lui laisser sa chance ?
Après avoir vérifié mes appuis, je colle mes mains l'une à l'autre. Avec l'index et le pouce de ma main droite, je retire ma bague qui se trouvait jusqu'à lors sur mon index gauche pour la mettre sur mon autre index.
Je prends une grande inspiration, ferme les yeux avant de me laisser aller.

- Ah bah c'est pas trop tôt ! J'ai bien cru qu'on allait passer la nuit ici !

Toute trace de peur, d'appréhension de la chute et de paralysie disparait peu à peu. Mon ascension reprend, mais avec une aisance presque surnaturelle. Des sauts avec appui sur une seule main, presque aucun temps d'arrêt entre chaque saut, tout ça en sifflotant et en regardant le paysage.
J'arrive enfin au sommet et un homme m'y attend avec un baudrier, sans doute pour me redescendre de l'autre côté. Il me ceinture pour m'équiper mais je le repousse violemment.

- Me touche pas. Je rends la place à l'autre hurluberlu. Vois ça avec lui.

Merci.

- Désolé, l'escalade m'a donné un peu le tournis et je me suis laissé un peu emporter par l'adrénaline. Allez-y vous avez le feu vert !

Ma bague de nouveau sur ma main gauche, j'ai du mal à me dire que ce n'est pas un peu tricher de me servir de lui. Mais au final, c'est une sorte d'entraide obligatoire, ce n'est pas comme si nous avions le choix.

Enfin, le géant avait rattrapé ses deux concurrents directs à la fin de la première épreuve. Il faut dire qu’ils s’étaient tous les deux particulièrement bien débrouillés, contrairement à lui, qui avait difficilement trainé sa lourde carcasse hors du marais boueux dans lequel cette première étape les avaient plongés. Il était maculé de boue, et ce, malgré ses efforts pour se débarrasser de la couche de crasse qu’il se coltinait, et sa combinaison était ponctuée de tâches plus sombres qui parsemaient son dos et qui permettaient de dénombrer avec exactitude le nombre de décharges qu’il s’était prises.

Pourtant, cette première épreuve n’avait en rien entamé sa bonne humeur et son envie d’en découdre. Au contraire, elles semblaient s’être intensifiées à mesure qu’il avait dû lutter pour arriver au bout de ce marais. En arrivant entre ses deux concurrents directs, le géant leur adressa un regard où se mêlaient amusement et défi. Il replaça une mèche de cheveux, dont la couleur était passée d’un roux soutenu à un brun sale et qui collait à son front, avec le reste de ses congénères et leur lança :

« Alors, elle était coton, celle-là, non ? Je pensais pas qu’ils cogneraient aussi fort dès le début ! »

Il jeta un œil en arrière pour voir tous les abandons que cette mare de boue avait engendrés. Il resta un moment à les compter et, lorsqu’il estima qu’il y en avait bien trop pour pouvoir donner une estimation suffisamment précise, il continua :

« Vous avez vu le nombre de participants qui jettent l’éponge ? Aussi vite, c’est déprimant… Pour eux, je veux dire. »

Après tout, moins il y avait de concurrents dans les dernières épreuves, plus ils avaient leurs chances de terminer en tête.

Peu après que les derniers vainqueurs de cette première étape furent connus, les organisateurs du concours baissèrent l’immense rideau devant lequel ils se tenaient et qui cachait la seconde partie de la course. Un petit rictus se dessina sur les lèvres du géant. Contrairement à ce que beaucoup pouvaient penser, il était loin d’être le moins bon à l’escalade. Certes, il avait un poids certain à déplacer, mais, après tout, il avait grandi dans les Montagnes du Nord et avait crapahuté partout avec son frère aîné, quitte à se livrer parfois à des exercices assez périlleux de grimpette pour atteindre telle grotte ou tel buisson.

Ceci dit, à la réflexion, les murs n'avaient pas tous la même hauteur et chacun était attribué à un participant. Amusé, le rouquin montra du doigt le plus haut qui était destiné à Axel.

« Bon courage, mon grand !! »

Après cette petite taquinerie, il se lança donc dans la course, bille en tête. Arrivé devant son mur, il le compara avec ceux de ses voisins. Il était vraiment beaucoup moins haut ! Vexé comme un pou qu’on le considère trop massif pour arriver à soulever son propre poids sur une si courte distance, il perdit son petit sourire en coin et sauta violemment sur le mur pour attraper l’épreuve à bras le corps. Bien sur, il y avait bien longtemps qu’il n’avait pas grimpé mais ses réflexes revinrent vite. Il évita à tous prix cette erreur de débutant qui visait à ne se servir que de ses bras pour monter et s’appuya principalement sur ses jambes. Il grimpa à rythme moyen, mais sans s’arrêter plus de quelques secondes pour calculer son prochain mouvement. Quand il arriva enfin en haut, il salua l’homme qui l’y attendait avec un grognement d’ours :

« Franchement, vous auriez pu me mettre quelque chose de moins facile. J’ai presque l’impression de tricher…. »

Sans écouter la réponse que lui fit le jeune homme de l’organisation, il s'étira un peu les bras et les épaules et haussa le menton vers le ciel pour voir où en était son ami, qui avait hérité d’un bien plus grand parcours vertical.

Voilà , les trois candidats étaient arrivés à se traîner jusqu'à la deuxième étape de la course, non sans garder un souvenir odorant de leur étape boueuse. Axel les avait félicité eux aussi pour leurs « performances » et Ivar n'en était pas peu fier. Eh, après tout, s'il le dit !  

Percival semblait tout aussi en forme qu'au début de l'épreuve... bien qu'il devait traîner lui aussi son bon poids de boue. Ivar n'avait bien sur pas vraiment fait attention aux abandons et tourna la tête pour les constater lorsque son ami en parla, restant bouche bée. S'ils avaient prévu que Percy ne réussisse pas ils avaient drôlement bien raté leur coup. Et puis, il fallait voir la ribambelle de gringalets (par rapport à Percy la plupart des gens l'étaient) qui avaient laissé leur fierté dans le fluide boueux.

« Ah ?! Tu as raison. Ils ont dû mettre la barre haut dès le début pour leur éviter de trop souffrir... surement! »

Puis, comme les autres, la pression et l'empressement de découvrir enfin l'étape suivante prit Ivar entièrement et le fit bouger nerveusement. Le rideau libéra leur vue sur des murs, tous différents. Celui d'Ivar était côte à côte avec celui d'Axel, et presqu'aussi haut... de la même manière que lui, il fut surpris, bien que son expression en disait beaucoup plus long.

« Je me demande aussi pourquoi le mien est plus court que le tien, Axel ! Mais c'est peut-être pour ça qu'ils ont demandé à avoir notre masse et mesurer notre hauteur. Enfin, je vais pas me défiler ! Compte sur moi Percy ! »

Percival, lui, avait hérité d'un mur court et allégrement garni en prise. Sans doute avaient-ils pensé que sa masse musculaire était trop développée pour lui permettre des mouvements de l'amplitude d'Ivar et Axel, mais il fallait reconnaître et Ivar le pensa, lui aussi, qu'ils avaient sûrement sous-estimé le colosse.

« Allez ! C'est parti ! Ça va être un jeu d'enfant! »

Ivar s'avança vers son mur et lorsque de départ fut donné, il commença son ascension cet exercice ne lui faisait pas peur le moins du monde. L'important était surtout de faire vite et de ne pas être le dernier à arriver. Il avait vue sur le parcours d'Axel et celui-ci ne semblait pas vraiment plus rapide que lui.

Au début surtout, les mouvements d'Ivar furent souples et assurés. Mais lorsqu'il vit Axel faire une pause, il pensa bien de voir comment se déroulait l’ascension de Percy, si bien qu'il tourna la tête vers son parcours, qu'il avait déjà dépassé en hauteur. Il était déjà arrivé d'ailleurs. Il était plutôt content. Quelque part, si Percy gagnait, il gagnait un peu, lui aussi. Mais... quelque chose attira à nouveau son attention alors qu'il avait presque repris un souffle normal.

Axel s'était mis à grimper avec une hargne nouvelle, il s'était même exprimé à haute voix. Ivar ne put s’empêcher de le regarder; étonné de l'entendre s'exprimer de cette manière. Mais ce fut surtout la nouvelle vitesse qu'il avait acquise qui l’inquiéta. Ivar s'assura de ses appuis et avec une nouvelle détermination, endémique dans son cas, il passa en mode automatique. Grimpant tout aussi vite qu'Axel, mais bien moins discrètement! Il s'était mis à ponctuer chaque prise par un son qui lui était propre et qui était indéfinissable. Cela pouvait être ridicule aux yeux de ceux qui l'entendaient autant que les déconcentrer, ce qui ne fut pas du tout le cas d'un Axel tout aussi hors de portée de quelconque distraction.

Finalement il arriva en haut de l'immense mur. Il était essoufflé mais fier de ne pas s'être laissé distancer ! Il finit par s’asseoir en tailleur, posant les mains par terre devant lui pour reprendre son souffle... ne faisant pas vraiment attention à la personne qui l'attendait. Le jeune homme chercha les autres du regard pour constater qu'il y avait encore quelque concurrents accrochés aux murs. Puis, lorsqu'on lui parla, il tourna la tête et se leva, souriant bêtement de n'avoir pas réagi avant. La prochaine étape leur ouvrait grand les bras. Ah... ce concours avait de quoi en voir de toutes les couleurs avec ces trois là. Ruka ne devait pas vraiment avoir le temps de s'ennuyer, si ? En tous cas, il fallait l’espérer, car de leur côté... l'adrénaline ne baissait pas beaucoup.