Ombres au milieu des reflets d'argent

La ville de Tréno était toujours baignée dans la pénombre qui l’accueillait depuis sa création alors que les horloges de la ville indiquaient la fin de matinée.

Lorsqu’elle avait appris que sa dérogation lui était accordée, Mélina avait prit la décision de visiter la ville qui l’avait vu grandir à cause notamment des discussions qu’elle avait pu surprendre concernant son développement soudain. Les rumeurs concernant l’expansion des terres cultivées et la construction des remparts autour de ces dernières s’étaient avérées bien surprenantes pour la jeune femme, qui ne s’était jamais vraiment attendu autant d’implication de la part de ses habitants les plus fortunés. Elle avait encore en mémoire les actions perpétrées contre sa famille par certains de leurs prétendument amis de longue date après que la maladie de sa mère s’était déclarée et que son frère ait dilapidé le plus gros de l’héritage.

Mais bien qu’elle ne leur eût certainement pas pardonné ce traitement indéniablement injuste, elle ne pouvait pas négliger que ces nombreuses années avaient certainement eut un impact sur une part de la population, ne serait-ce qu’avec ce que la campagne funeste de la reine Branet et sa succession par la princesse Grenat avaient amené.

Cette journée n’était de toute façon pas dédiée à ces considérations géopolitiques infructueuses car Mélina venait de passer le portail du cimetière de la ville, légèrement en retrait des résidences de la noblesse pour ne pas que l’ambiance morbide déteigne sur leur train de vie.

Elle venait de payer une visite attendue de longue date à la tombe de sa mère après trois ans tenue éloignée des affaires de son monde natal. Si elle avait tenu à s’exprimer sur sa situation dans un monologue, elle estimait qu’où que sa mère repose, elle devait déjà être au courant des événements, aussi avait-elle gardé le silence jusqu’à ce qu’elle quitte les lieux.

En arrivant dans les environs du Pub de Tréno, tous ses sens se mirent en alerte lorsqu’une présence incroyablement oppressante ne se manifeste près d’elle. Mélina ne mit ensuite que quelques instants à repérer ce qui avait autant agité ses instincts, le chapeau à bords large et les pièces d’armure sombre qui venait compléter la silhouette imposante ne manquant pas de faire sensation au milieu des robes et costumes qui parcouraient les rues de la ville sombre.

Etant donné qu’elles venaient de rues opposées, la jeune femme ne doutait pas qu’elle-même devait avoir quelque peu attiré l’œil de celle qui lui faisait face. Si elle ne comptait pas créer une commotion publique, elle ne pouvait néanmoins pas faire comme si de rien n’était. Elle avait rarement croisé quelqu’un capable de l’ébranler à ce point, même chez l’Inquisition.

« Veuillez m’excuser... Pardonnez-moi, je ne doute pas que vous ayez autre chose à faire mais je vous en serais reconnaissante si vous pouviez m’accorder une ou deux minutes. »

Mélina avait été surprise à bien des égards par la réponse qui lui avait été donnée mais ce qui l’avait le plus interpellé était que la personne en face n’avait pas été en mesure de restituer correctement son âge.

A présent qu’elles se tenaient face-à-face, visages découvert, Mélina devinait à son allure et ses traits si particuliers qu’elle devait avoir un certain nombre d’années à son actif, bien qu’elle ne le laissait absolument pas transparaître à travers son physique relativement avantageux et sa carrure massive, comme c’était souvent le cas avec certaines des races propres au monde d’Héra. L’âge de ceux à qui cette femme s’adressait devait probablement être évalué par rapport à ses propres standards.

Ou bien elle se moquait d’elle, tout simplement. Ce ne serait pas la première fois qu’on évalue l’ancienne native de Tréno par son seul aspect extérieur, d’autant plus qu’avoir conservé l’apparence de ses 17 ans alors qu’elle en était techniquement âgée de 20 n’aidait pas beaucoup.

Quoi qu’il en soit, Mélina prit sur elle et laissa un rire léger mais néanmoins ostensiblement forcé s’échapper d’entre ses lèvres, devant lesquelles elle plaça sa main en faisant mine de se dissimuler.

« Me voilà rassurée. Vous me paraissiez assez inabordable de prime abord mais au vu de votre sens de l’humour, cela prouve que mes craintes étaient infondées. »

Mélina était certes un peu plus détendue, sa posture changeant pour quelque chose d’un peu moins crispé ; ses jambes s’espacèrent de quelques centimètres tandis que sa main gauche venait se loger au creux de la hanche, néanmoins elle ne pouvait pas nier la pression grandissante du regard qui se posait sur elle. Sa main droite vint faire tournoyer momentanément une vrille sur l’avant de sa chevelure argentée, avant qu’elle ne reprenne la parole :
« Veuillez m’excuser, la moindre des choses est que je me présente. Mon nom est Mélina Hartford. Je suis originaire de cette ville mais des affaires disons... compliquées m’ont empêché de revenir sur Héra depuis un certain temps. J’espérais que quelqu’un visiblement en provenance de l’extérieur serait à même de me renseigner sur les évènements de ces dernières années. Je ne vous oblige à rien mais je me trouve moi-même dans une certaine urgence et je vous en serais très reconnaissante si vous pouviez m’éviter d’attendre le prochain voyageur de passage. »

Spoiler:

La vie est une chose bien étrange, ponctuée d’éléments invraisemblables et de circonstances perturbantes. Qui sait du Hasard ou du Destin est à l’œuvre en cette nuit éternelle ? Une question qui ne trouvera probablement aucune réponse.


Treno est une ville bien différente des autres, mais ça, nos deux aventurières le savent déjà. Ce qu’elles ont oublié, peut-être, est son atmosphère lourde et ténébreuse, guettant sa proie avant de lui dérober ses biens les plus précieux.


Un enfant passe dans le dos de Melina. Son pas s’accélère et, alors que la jeune femme le sent passer, il déguerpit. La pauvre demoiselle se rendra compte que le petit chenapan est bien agile de ses dix doigts puisque ses derniers tiennent SA bourse. Fort heureusement pour elle, une main d’acier saisit le poignet du jeune voleur alors qu’il s’échappait dans les ténèbres. Le petit se débat avec vigueur, mais l’homme semble bien plus fort que lui… Et surtout très grand, puisqu'il le soulève de telle sorte à ce que ses pieds ne touchent plus le sol.




« Les jeunes… On a beau leur répéter d’abandonner le crime, on les y reprend à chaque fois. »

Le preux chevalier de ses dames saisit d’un geste fin et rapide l’objet du crime avant de le faire pendre devant le visage du garçon. Il soupire, visiblement lassé, mais point énervé.

« Euclide… Combien de fois vais-je devoir te dire d’arrêter de voler ? Les larcins ne t’apporteront rien dans la vie. »

-« Lâche-moi ! Lâche-moi ! Lâche-moi ! »


Il repose le jeune homme au sol qui détale, énervé.


« J’irai jamais travailler aux champs. JAMAIS ! » hurle-t-il en s’enfuyant.

Le grand blond le regarde s’éloigner un simple instant avant de se tourner vers vous. Il s’approche d’un pas lent, arborant un sourire simple sur son visage doux et –peut-être- agréable à regarder. Arrivé devant Melina, il lui tend son dû.

« Mademoiselle, je crois bien que ceci vous appartient. »

Il se tourne alors vers Belia. Son air est toujours décontracté malgré l’apparence de la géante. Il faut dire qu’il est presque aussi grand qu’elle… Peut-être ne l’impressionne-t-elle pas ?



« Madame… » Lance-t-il en la saluant.



Il regarde alors derrière lui et voit des hommes sortir de l’ombre. Balafres sur une partie du visage, foulard cachant leurs nez, habits légers… Au mieux des bandits, au pire…




« Tiens, mais que voilà ? Ne serait-ce pas ce fameux « Vlad » dont on entend parler partout ? Alors comme ça, on traine en bonne compagnie dans des ruelles sombres ? C’est dangereux… Surtout quand on contrarie les nobles ! Depuis que tu pousses les nôtres à avoir une vie paysanne, on a jamais eu autant de demandes de contrats, tu sais ? »




Le fameux Vlad soupire de nouveau… Visiblement ennuyé par ce remue-ménage.



« J’aurai dû engager un garde du corps le temps que je suis à Treno… Je savais bien que les ennuis me trouveraient… »



Il se tourna alors vers vous.



« Si vous voulez fuir, allez-y. Mes histoires n’ont pas à toucher deux belles créatures telles que vous. »



Il se retourna enfin vers ses assaillants, l’un d’eux s’approchant avec une dague longue et visiblement bien aiguisée.

La discussion avait à peine débuté que son interlocutrice se montrait déjà évasive concernant les sujets que Mélina estimait aussi important que le reste, à savoir comment se portait les différents territoires depuis que Branet était tombée. A côté de ça, la femme au chapeau se montrait particulièrement bavarde par rapport aux derniers incidents survenues en début d’année à Dali. Mélina avait effectivement pu constater qu’une partie de la population se montrait un peu plus prudente en face des gens venus de l’extérieur d’Héra. Elle avait été prompte à tenter de dissiper le malentendu lorsque cela s’avérait nécessaire mais sa tenue et les quelques signes d’appartenance à l’Eglise de Bevelle qui lui avaient été imposés de porter empêchaient les discussions à cœur ouvert pour le moment.

Le geste motivé par la frustration de la femme laissa son empreinte dans l’atmosphère, et tous les sens de Mélina s’étaient de nouveau mis en alerte, comme un fauve qui venait de pénétrer sur un territoire appartenant à un autre.

Néanmoins, avoir la confirmation que sa ville natale se portait on ne peut mieux ne pouvait que ravir la jeune femme, même si elle aurait espéré pouvoir en dire autant de ses proches. Sa mère aurait probablement été de ceux favorables au développement de Tréno et de sa politique en faveur des classes défavorisées de la ville. Du temps où ils habitaient encore tous ensemble dans leur manoir, les œuvres de charité ne leur étaient pas inconnues.

Tandis que la discussion commençait vraisemblablement à se conclure, le passage se voulant furtif d’un jeune garçon dans le dos de Mélina ne manqua pas d’attirer son attention. Le poids de la bourse en moins n’avait certainement pas échappé à la jeune femme mais en sachant quels étaient les risques à parcourir les ruelles de la ville sombre, elle avait pris soin de préparer une bourse ne contenant qu’une infime fraction de sa fortune actuelle, la vraie soigneusement dissimulée dans un des larges pans de sa tenue.

Si elle n’avait donc pas spécialement réagi en voyant le jeune pickpocket s’enfuir, elle ne manqua pas de relever l’apparition de l’homme en plaçant sa main devant son visage, interpellée à la fois par l’attitude qu’il empruntait devant l’enfant mais pas seulement...

Si elle avait précédemment été concernée par ce que ses sens décuplés avaient décelé chez la femme en armure, il s’agissait cette fois du cas inverse : elle était incapable de sentir quoi que ce soit émanant de l’individu qui avait surgit. Les vêtements qu’il arborait et quelques touches de parfum étaient certes discernable en surface mais impossible d’identifier distinctement une odeur qui lui était propre alors que toutes les personnes qu’elle avait côtoyé depuis sa sortie de l’Au-Delà en possédait une. C’était pour elle une première d’être confrontée à quelqu’un comme lui, aussi prit-elle comme décision de procéder avec une prudence accrue.

Si elle fit de son mieux pour le remercier le plus naturellement qui soit lorsqu’il lui tendit la fausse bourse, son expression se voulant neutre se fendit légèrement à hauteur du sourcil droit juste après qu’il ait tourné la tête. Si elle n’avait pas réprimé ses instincts, elle aurait probablement déjà commencé à rendre son repas le plus récent.

Elle put reprendre une posture un peu plus confiante lorsque les hommes masqués firent irruption, constatant qu’elle n’avait pas perdu l’usage de son odorat comme elle le pensait quelques instants auparavant.

Les malandrins avaient vraisemblablement été embauchés pour assassiner l’homme qui les avait abordés, elle et la femme au chapeau. Si elle convenait que les histoires auxquelles il était mêlé n’avait pas nécessité de les impliquer, Mélina estimait qu’en tant qu’ancienne habitante de Tréno et désormais rattachée à un groupe en charge de faire respecter l’ordre, son devoir était d’appréhender les criminels en face d’elle pour ensuite les livrer aux autorités locales.

« Ne vous a-t-on jamais apprit que de flatter des inconnus faisait mauvais genre ? Cela laisse entendre que vous attendez quelque chose en retour. Ce qui est, ma foi, assez malvenu compte tenu des circonstances. Vous m’excuserez cependant si je ne suis pas très coopérative... »

Mélina laissa couler une chaîne depuis une manche de sa tenue, qu’elle attrapa de l’autre main pour la tendre devant elle avant de se mettre en position.

« Tourner le dos à ce qui me semble être de la malveillance caractérisée n’est pas vraiment dans ma nature. »

Elle ne sentait toujours rien en provenance du dénommé Vlad et c’était ce qui l’inquiétait. Il n’avait ni l’aura d’un meurtrier et encore moins celle d’un justicier. Si elle pouvait empêcher qu’on retrouve un ou plusieurs cadavres dans les jours qui suivent, rien ne justifiait qu’elle ne s’interpose pas.

« Je me dois cependant de poser la question puisque nous sommes au milieu d’une avenue fréquentée : combien de temps avant que les gardes de la ville ne débarquent en entendant une commotion de ce genre ? »

La question s’adressait aussi bien à l’homme et la femme tout proches qu’aux malfrats qui s’avançait, comme dans un dernier effort pour les dissuader de se lancer dans l’affrontement.

Une rue fréquentée donnant sur une ruelle exiguë et sombre, voilà le terrain de jeu parfait pour le trio de mercenaires qui s’avançait vers les demoiselles. Si la dague aiguisée avait de quoi refroidir les ardeurs de jeunes justiciers imprudents, les deux femmes ne semblèrent pas s’en inquiéter outre mesure puisque chacune d’elle réagit avec témérité. Il n’était pas dit, cependant, que cela améliore la situation.
 

« La garde de Treno ? Bwahaha ! Ces petits fils de bourges tout juste bon à récolter des taxes et parader en armure rutilante ? Ils savent à peine manier l’épée ! » S’esclaffa l’un des brigands d’un rire gras.
 

Vlad, pour sa part, répondit sur un ton neutre, pas vraiment inquiet malgré les circonstances.

 

« Il y a eu quelques incidents de l’autre cote de la ville. Je m’y rendais justement. Je suppose qu’il s’agit d’une habile distraction, n’est-ce pas ? »

-« Un peu tard pour vous en rendre compte. »
 

Il marquait un point. Ceci dit, l’intervention de Belia ne passa pas dans l’oreille d’un sourd. Elle tombait même à point nommé.
 

« Ma foi, si vous voulez bien m’escorter jusqu’à la demeure de ce noble qui me veut du mal, je pourrais peut-être même vous accorder plus encore. J’arrêterai ensuite ce criminel qui se dit noble.»

 

Le plus en retrait des trois hommes intervint alors, juste après la provocation de la plus grande des demoiselles.
 

« Hey ! Surveille quand même la grande. Elle n’a pas l’air effrayée. »

-« T’en fais pas, je vais bien m’occuper d’elle. Elles pensent nous blesser ? Génial ! Les farouches sont mes préférées ! D’autant plus lorsqu’elles se brisent… »

-« Dans ce cas, on se gardera l’autre petite pour jouer avec. »
 

De quoi provoquer quelques sueurs froides peut-être ?
 

Sir Vlad se tourna ensuite vers le trio qui approchait, les deux individus en retrait rattrapant le premier avec des dagues tout aussi longues et coupantes.
 

« Hmmm… Visiblement, il va falloir vous décider vite. »
 

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Comme semblait le suggérer le dénommé Vlad, les gardes ne seraient certainement pas en mesure d’intervenir à temps si Mélina et la femme en armure ne se dévouaient pas comme ses gardes du corps de fortune. Tout cela n’inspirait rien de bon à la jeune femme, qui voyait dans cette succession d’évènements ce qui ressemblait en tout point au genre de coup monté qu’il était courant d’observer dans les hautes sphères de la ville il y a encore quelques années.

Elles étaient donc coincées ici pour un moment. Ce n’était cependant pas une raison de ne rien faire, surtout pas après ce que les énergumènes venaient de déblatérer à leur sujet.

« Vraiment ? On ne vous a jamais appris que ce n’est pas prudent de se fier uniquement aux apparences ? C’est justement les plus petits qui sont capables de mordre le plus férocement. »

L’idée de rendre service à cet homme ne lui plaisait vraiment pas mais puisque personne d’autre n’allait appréhender les malandrins qui les encerclaient, Mélina n’avait pas d’autre choix que de prendre sur elle et d’accomplir cette tâche bien qu’elle ne dispose pas des attributions nécessaires.

« Permettez-moi de vous faire la démonstration ! Rassurez-vous, je ne compte pas y mettre tout ce dont je dispose. Je ne cherche pas à vous rendre infirme. Pas encore, du moins. »

Mélina attaque Brigand B

La... Briser? Des menaces crédibles à en juger les longs couteaux, mais Bélia eut en réponse la seule véritable réaction logique. L'ex-amazone haussa des épaules avec un manque apparent d'énergie. Toute cette altercation criait la mise en scène, mais si c'était réellement le cas alors ils avaient choisi une bien mauvaise personne pour cela, car la grande perche en question était tout sauf douce. Elle se débarrasserait de ces détritus, et se ferait payer, d'une façon ou d'une autre.

Elle se fera devancer en agression par l'autre gamine à ses côtés qui dévoilait déjà des chaines qui ne devaient pas servir qu'à épicer la vie au lit. Chaque côté échangeait des invectives, sans réellement tenter quoique ce soit encore. Un comportement qui faisait soupirer la vieille dame. Au moins, si elle devait trouver un parti qui l'ennuyait le plus sur qui distribuer des claques, ceux qui menaçaient une enfant de tous les vices étaient un bon candidat.

Il n'y avait qu'un seul hic dans tout ça. Le style de se battre de Bélia avait la fâcheuse tendance à... Amocher quelque peu le terrain. Si personne ne gueulait vraiment quand elle jetait un rocher, ou du moins personne encore en état de protester, la géante pouvait s'imaginer que ça ne serait pas très bien vu qu'elle se mette à arracher du pavement pour le jeter, peu importe qui en était la cible. Ça ne voulait pas dire qu'elle n'avait pas de tours dans sa manche pour autant. Elle chercha dans sa poche un gil. Une simple et malheureuse pièce de monnaie, qu'elle jeta et rattrapa, et considéra ces bandits.

-Et si je les payaient pour déguerpir, ce sera assez j'espère? C'est pas comme si vous valiez plus.

Avec un sourire en coin qui en disait long sur ses vraies intentions, elle prit la pièce et la garda entre son pouce et son majeur, dans le geste d'une pichenette. Quand on dévoilait des dagues et des chaînes, c'était son choix d'arme!? L'âge devait l'avoir atteinte la pauvre, elle était enfin sénile!? Dans le noir insondable de ses yeux assurés, une petite lueur de sadisme laissait des doutes.

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Action: • Improvisation (Force 1) > -175hp, Type Terre [Brigand B], -5mp [Bélia]

Avant-propos:

Ces demoiselles étaient décidément bien intrépides. Là où moult personnes auraient passé leur chemin, elles résistaient à l’appel de la peur pour se dresser face au Mal. Elles étaient des aventurières et rendaient justice à ce terme si peu considéré dans la société d’aujourd’hui. Venant en aide à un pauvre homme sans défense, elles subirent injures et menaces, mais ne défaillirent pas pour autant… Ha… Que l’histoire serait belle si elles triomphaient... De quoi ravir les bardes et les conteurs.

Vlad regardait cette scène avec un sérieux froid, presque mécanique. Il écouta les invectives de part et d’autres sans s’en préoccuper. Il pouvait fuir, bien entendu, mais il ne désirait pas rester loin de ces deux jeunes femmes. Qui sait quels autres dangers pouvaient le guetter une fois seul?

Les trois hommes, pour leur part, faisaient mumuse avec leurs poignards. Ils approchaient en ricanant posant un regard vicieux à l’attention de chacune des demoiselles. Un comportement bien regrettable, surtout qu’il attira l’ire des jeunes femmes. Soit, Vlad n’aurait peut-être pas à les convaincre davantage de lui venir en aide.

 
« Ouhou ! Alors comme ça la petite compte nous mordre ? Mais viens, viens ! Je n’attends que ça ! »
 
Accompagnant sa provocation d’un geste du bassin tout ce qu’il y a de plus vulgaire, le bandit continua d’approcher.

« Ces menottes, c’est pour jouer ? T’en fais pas ma grande, on va t’apprendre à les utiliser ! »

Encore de l’intimidation… A croire que les chiens savent parfaitement aboyer.

C’est finalement Belia qui sembla les perturber dans leur ego… Surdimensionné.

« Quoi ? On ne va pas mieux que… ? Tu vas voir toi ! »

C’est alors que le brigand resté en retrait profita de l’action pour jeter un objet vers le duo féminin. Les autres ne cherchaient-ils qu’à les distraire le temps que leur comparse trouve un bon angle de tir ? Allez savoir. L’explosion retentit, laissant se dégager un léger nuage de fumée. Sortant de ce dernier, chacun des brigands sauta sur sa proie, leur assenant un violent crochet. Oh… ? Etaient-ils plus fort qu’ils en avaient l’air ?
 

Vlad hésita à intervenir, mais la fumée risquait de rameuter la garde plus vite que prévue, sans parler des curieux éventuels. Allons… Voyons ce que ces aventurières ont dans le ventre. Dans le pire des cas, leurs morts lui épargneront la dépense de quelques gils…
 




 
 
 

 

Les vociférations des hommes armés commencèrent à se faire plus agressives en même temps que l’un d’entre eux n’ouvre officiellement les hostilités en lançant un projectile sur les deux jeunes femmes, qui provoqua une explosion au contact.

« Ah ! »

La chaleur et la fumée ne manquèrent pas d’avoir de l’effet sur Mélina, qui recula de quelques pas sous le coup de la surprise pour se prendre tout de suite après un coup de poing au visage.

La joue marquée d’un léger filet de sang, l’Inquisitrice reprit ses esprits rapidement et jeta un regard déterminé à celui qui s’était pris à elle.
La chaîne qu’elle avait extirpé de sa manche plus tôt s’élança vivement en direction de la jambe de l’homme, qui se fit ensuite entraîner au sol d’un geste sec du bras qui tenait la chaîne puis projeté violemment vers un mur adjacent, en espérant que le choc parvienne à le déstabiliser un peu.

Elle pouvait constater que l’autre femme parvenait à tenir un peu mieux le rythme, ayant anticipé la plupart des actions de leurs ennemis.

Comme promis, l’homme qui les avait entraînés dans cette situation restait impassible devant la scène.
Mélina ne ressentait toujours pas une seule once de crainte, d’agacement ou même de plaisir émaner de lui en les voyant se faire malmener, elles ou leurs adversaires. Elle ne pouvait décidément pas lui faire confiance. Il fallait régler cette affaire au plus vite si elle espérait ne plus l’avoir dans les pattes.



Mélina utilise Fers d'Indignation sur Brigand A

L'échange d'invectives n'était pas quelque chose qui déstabilisait bien la femme plus mûre des deux, guettant bien du coin de l'oeil le geste suspect de celui qui avait l'air du meneur de ce petit trio d'assassins. Enfin, le terme d'assassin laissait présager une part de finesse ou de subterfuge, et il n'y avait rien de tout ça dans le fait de jeter des explosifs à tout va. La lourde cape de l'aventurière à la retraite absorba une bonne partie de la chaleur tandis qu'elle se braquait contre le choc. Un gémissement à ses côtés lui laissa comprendre que l'autre petite embrouillée dans cette situation n'avait pas été aussi chanceuse.

Peu désemparée par cette première attaque se voulant furtive, la seconde des brigands usant de l'écran de fumée trouva le même genre de succès. Le coup de poing toucha son bras qu'elle interposa, fixant le malfrat de haut de ses yeux noirs et insondables, mis à part un vague sentiment d'avoir l'impression qu'elle regardait un tas de détritus qui venait de trouver conscience d'une manière ou d'une autre. Un vague inconfort au niveau de l'avant-bras se dissipa vite. Il était légèrement plus fort qu'elle ne l'avait anticipé, mais rien qui se montrait bien dangereux encore à son humble avis. La vieille dame avait bien survécu à la lance du cavalier des ombres après tout, et c'était avant de recevoir ce petit cadeau. Par menace seule de sa stature, et un regard meurtrier, le brigand devait avoir trouvé bon de reculer avant de recevoir des représailles.

Une fois de plus, sa partenaire du moment éprouvait quelques difficultés, et un coup de main ne serait pas de trop on dirait bien. Avec ce malheureux gil en main, un objet bien inoffensif en temps normal, mais plus redoutable qu'il n'y paraissait avec la force d'un béhémoth appuyé derrière. Le projectile partit, et frappa l'homme, mais avec cette distance, manqua sa marque, et un peu de sa force. Ce fut bien assez au moins pour permettre à la petite de lui mettre un coup à son tour.

-Avec une douzaine d'autres comme ça, je pourrais commencer à avoir légèrement chaud. Combien ça vous en prendra avant de briser par contre?

La lueur d'une autre pièce lancée dans les airs attira l'attention. Son plan ne changeait pas, il suffisait simplement qu'elle choisisse mieux le moment de relâcher ce projectile. Moins de distance au moins, espérons. Encore une fois, se mettre à jeter des morceaux de pavement, aussi efficace que cela puisse être, ne serait pas exactement bien vu par les locaux. C'était souvent bien chatouilleux à propos des dommages collatéraux... Non, ce qui l'ennuyait vraiment, c'était la présence de cet autre Vlad en retrait. Ne rien faire était une chose, se cacher dans leurs jupons en était une autre. Le côté cynique de la vieille dame lui criait au complice, ainsi ne lui faisait-elle absolument pas confiance pour le moment. Il y avait des déchets humains à retirer de la rue en ce moment, et c'était tout. On ne trouverait pas chez elle des idéaux d'héroïsme, mais quand ces moins que rien se présentaient à elle de leur propre gré, elle ne saurait résister de faire un peu de ménage.

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Action: • Improvisation (Force 1) > -175hp, Type Terre [Brigand B], -5mp [Bélia]

 
 
 

 

Malheureusement pour elle, l’homme qu’elle avait tenté d’entraver à l’aide de l’une de ses chaînes était parvenu on ne sait comment à habilement esquiver et s’était empressé de répliquer en sortant un nouveau projectile explosif. Le bruit, la fumée et l’odeur âcre perturbèrent à nouveau les sens de Mélina un court instant, suffisamment pour que l’individu qu’elle pensait avoir mis momentanément hors de combat revienne à la charge en la frappant de ses deux mains jointes sur le crâne. Mélina serra les dents pour ne pas se mordre la langue au moment du choc et resta hagard quelques secondes, observant alors l’homme qui l’avait attaqué se recevoir une pièce au coin du front, qui ressortit de l’autre côté du crâne. Le malandrin fut pris de spasmes avant de s’écrouler brutalement au sol.

Si elle n’avait pas particulièrement de remords quant à ce qu’il venait de lui arriver, elle espérait néanmoins que la blessure pourrait être traitée rapidement suivant l’altercation. Elle ne donnait cependant pas cher de ses capacités cognitives s’il survivait à ça.
Vu son attitude vis-à-vis de la situation générale, Mélina ne doutait pas une seconde que la responsable ne s’embarrasserait pas de la dépouille du malheureux s’il venait à succomber.

« C’est certainement plus équilibré, désormais. Il serait de bon ton d’arrêter les frais au plus vite si vous ne voulez pas plus de victimes. Un mort est déjà de trop ! »



Mélina utilise Fers d'Immobilisation sur Brigand C

Plus de flammes, et plus d'ennuis. Le chef de cette petite troupe était venu préparé avec un assortiment d'explosifs. Quelque chose d'assez problématique. Le deuxième souffle surprit la géante dont la cape était restée entrouverte. Le souffle chaud la toucha au corps, mais elle demeurait bien ferme sur ses pieds. À comparer, le coup du brigand passait plutôt comme une douce caresse. La vieille dame répliqua avec une seconde pièce qui eut beaucoup plus d'effet cette fois, voire même un peu trop. Étrangement, Bélia se tenait silencieuse après que cette pièce se soit logée dans la tête du malheureux. Loin d'elle l'idée de s'en sentir coupable, mais narguer les morts n'était pas trop dans ses habitudes, même s'ils avaient été des êtres répugnants durant leur vie. Qu'avait-il d'autre à ajouter?

La géante n'allait pas leur demander de partir, ou de se rendre. Les conséquences de continuer étaient parfaitement visibles avec leur ami qui venait tout juste de s'effondrer. En garder un en vie pour questionner? À quoi bon se donner tout ce mal pour se faire mentir au nez? Ces intrigues ne l'intéressait pas, si ce n'était de se faire un peu d'argent au passage de la sorte. Non, ils n'avaient pas un héros sous les yeux.

-Hm, rapide sur ses pieds celui-là. Si tu sais utiliser de la magie, ce serait le moment je crois. Je m'occupe du reste.

Et avec cela, Bélia marcha calmement vers la dépouille du brigand. D'une part pour s'assurer qu'il était bien mort, et d'une autre parce qu'elle avait horreur du gaspillage, leva la jambe, et mit un coup de pied dedans en direction de l'autre sous-fifre. Allez savoir ce que leur princesse en dirait, mais s'il n'allait pas se salir un peu les mains lui-même, il pouvait désapprouver autant qu'il voulait, ça n'irait pas exactement affecter la déserteuse.

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Action: • Improvisation (Force 1) > En utilisant sa force à son avantage, Bélia jette un morceau de terrain environnant à un ennemi, que ce soit un rocher ou une pièce de béton. > -175hp, Type Terre [Brigand C], -5mp [Bélia]

La ruse de Mélina avait semble-t-il fait son petit effet sur le moral des assaillants, les amenant à parler plus que de raisons.

Certes, leur camarade était en piteux état et si un médecin ne l’examinait pas rapidement, il risquait très certainement d’y laisser plus que ce qu’il avait parié au départ lorsqu’il s’était lancé dans ce combat mais avant que la femme en armure complète ne l’envoie voler vers les deux autres, elle avait pu constater qu’un battement, aussi faible lui avait-il paru au moment où elle l’avait perçu en concentrant son ouïe dessus, était encore audible chez l’homme à terre. Prétendre qu’il était déjà mort était un moyen de les inciter à se rendre mais que cela permettre de délier un peu les langues était plus qu’elle ne l’avait espéré au départ.

Le fait que Vlad s’était décidé à intervenir comme pour tenter de désamorcer à son tour la situation ne faisait qu’accentuer les suspicions qu’elle avait à son égard depuis le début de cette rencontre. S’il avait essayé de se donner le beau rôle, cela l’avait en réalité plutôt desservi aux yeux de Mélina.

Leur échange virulent se conclut par l’utilisation renouvelée de projectiles explosifs, portant cette fois-ci l’élément de la glace. Si cela occasionna quelques désagréments quant à la sensation de picotements accompagnée d’une légère douleur aux extrémités, l’Inquisitrice s’en accommodait déjà bien plus facilement. Même s’il fallait bien avouer que la fumée restait un obstacle bien agaçant pour elle qui tentait de maîtriser l’un des hommes à l’aide de ses chaines.

Il n’était plus question de tenter de raisonner les brigands vu leur état de panique. L’agitation avait au moins eu le mérite d’alerter une partie de la population alentour, ce qui signifiait que les autorités locales pouvaient intervenir d’une minute à l’autre. Enfin une bonne nouvelle.



Mélina utilise Fers d'Indignation sur Brigand A

La géante abaissa un regard dédaigneux et froid sur les deux assassins restants. Un dégoût plus palpable que jamais était visible. Vlad s'était tenté de les raisonner, avec les résultats auxquels pouvait s'attendre la femme plus cynique ici. Franchement, cela l'étonnait qu'ils aient prit tout ce temps pour répliquer avec leurs explosifs. Avec un pas en arrière, Bélia se protégea de son mieux avec sa cape qui couvrit de givre presque instantanément. La température avait suffisamment baissé pour laisser son souffle se condenser. Elle nota avec un sourcil levé le fait que l'homme interposé était parfaitement indemne. Franchement, cela la laissait se demander en quoi il avait demandé leur aide pour commencer, mais son mal de crâne naissant était trop insistant pour se poser sur la question.

-Vous avez fini votre tirade, oui? Si je déteste quelque chose encore plus que des rebuts de gouttières lâches, stupides et paresseux, c'est des rebuts de gouttières lâches, stupides et paresseux qui se plaignent et pleurnichent.

On était ce que le monde faisait de nous, c'est vrai, mais cela n'absolvait de rien. S'il voulaient se rabattre sur cette excuse pour rester aussi pathétiques et complaisants, loin d'elle l'idée de gaspiller ses efforts pour les traîner vers la lumière. Franchement, la déserteuse était la dernière personne qui devrait informer les gens de cette simple vérité.

-Vlad, c'est ça? Si je me peux une critique constructive, vous vous sentirez moins stupide en arrêtant d'essayer d'aider ceux qui se complaisent dans leur médiocrité. C'est difficile à accepter, mais parfois il n'y a plus rien à sauver. La seule solution reste d'amputer le problème pour épargner le reste.

Son ton, normalement condescendant jusqu'ici, se faisait étrangement neutre, plus sobre, et presque un peu triste même. La simple vérité était qu'il fallait choisir ses batailles. On ne peut pas espérer sauver tout le monde, tout le temps. La déserteuse en avait eu une très dure leçon à plus d'une reprise. Le meilleur cadeau qu'elle pouvait offrir, c'était de mettre en garde ces jeunes idéalistes, avant que leurs ambitions ne viennent les tuer. Dans tous les cas, ces hommes face à eux, avaient de nombreuses opportunités à prendre durant leurs vies. Ils avaient fait leurs choix. Ils avaient ce pouvoir, comme tout le monde, alors Bélia n'en sera pas triste, et se pencha lentement pour saisir un morceau du pavé arraché du sol par ces explosions glacées...

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Action: • Improvisation (Force 1) > En utilisant sa force à son avantage, Bélia jette un morceau de terrain environnant à un ennemi, que ce soit un rocher ou une pièce de béton. > -175hp, Type Terre [Brigand C], -5mp [Bélia]

Alors que les hostilités gagnaient en violence et que le public se faisait plus important, Vlad s'arrêta un instant sur les dires de la plus grande des demoiselles. Elle avait piqué sa curiosité. Il sembla se demander de quelle façon il allait répondre, puis attendit que celle-ci assomme un autre brigand avec un parpaing avant de commenter ce geste.


" Belle technique. "


Il fit quelques pas en avant, se plaçant de nouveau entre les demoiselles pour pointer l'ultime brigands.


" Peut-être devrais-je faire de nouveau appel à vous pour me débarrasser de vilaines tumeurs dans ce cas. Vous me semblez plus que compétentes dans ce domaine. "


Visiblement, l'homme ne désirait pas spécialement s'enfuir et tenait toujours sa dague. Soit... Maintenant que les deux filles étaient contre lui seul, il ne tiendrait plus longtemps. Le bruit de pas des gardes en armure se laissait entendre à quelques rues d'ici. 




 
 
 

La discussion qu’avait engagé la femme en armure et Vlad avait pris une tournure loin d’être plaisante aux oreilles de Mélina.

Amputer le problème ? De vilaines tumeurs ? Ils semblaient vouloir absolument ramener tout ça à une simple histoire de ressources sacrifiables, comme de la chair à canon sur le champ de bataille.

Mélina s’avança et posa sa main sur l’épaule de l’homme qui s’était avancé, lui enserrant cette dernière juste assez fort pour qu’il puisse ressentir une gêne.

« Vous vous écoutez parler ? Vous semblez oublier que l’on parle de vies humaines ! Les criminels sont jugés en conséquence de leurs actes ! Vous n’avez pas à décidez vous-même de ce qu’ils doivent subir. Ecartez-vous, si vous ne voulez pas vous retrouvez étalé par terre, vous aussi. »

Elle le repoussa sur le côté et s’avança rapidement pour reprendre sa position d’avant-garde en faisant claquer une fois ses chaînes au sol.

Ce bref contact au travers des gants qu’elle portait avait suffit à réaffirmer ses craintes : cet homme n’était absolument pas un être humain ordinaire, la preuve en était les sueurs froides qu’elle avait de nouveau ressenti au moment où elle l’avait touché.

Il ne fallait surtout pas le laisser s’approcher de l’homme armé du couteau en face d’elle. Même si elle devait pour ça se retourner contre Vlad et la femme.


Mélina utilise Liens d’immobilisation sur Brigand A.

Oh oh? Il semblerait que cette petite montrait finalement ses dents, mais savait-elle mordre aussi? C'était en soi plutôt mignon de la voir s'énerver de la sort, mais elle s'énervait un peu contre la mauvaise personne là. Bélia haussa tout simplement des épaules, l'air un peu lasse de tout ça. Elle était la mauvaise personne à qui parler d'éthique ou de philosophie.

-Ils ont décidé eux-mêmes de ce qu'ils viendraient subir. J'ai dit que je n'irais pas leur courir après, mais je ne vais pas retenir mes coups pour autant. Mélina... Avec le nombre de choix que quelqu'un est poussé à faire dans sa vie, il y a un moment où il faut accepter qu'ils sont exactement où ils désirent être, consciemment ou non. Même moi, qui n'a pas grand foi en l'humanité, je sais qu'on a ce pouvoir.

Le dédain dans la voix de l'amazone s'était estompé brièvement, teintée d'une mélancolie résignée, voire presque d'affection pour la position de la jeune fille. Chercher à débattre ne mènerait à rien quand la fougue de la jeunesse et l'entêtement de la vieillesse entraient en conflit. Quant à ces criminels, les mettre hors d'état de nuire était futile. La nature avait horreur du vide, mais s'il y avait au moins quelques personnes qui n'auraient pas à les subir, c'était déjà ça de gagné.

-Mais assez parlé, je commence à avoir soif, et le monsieur là paie la note.

Ses cornes commençaient à lui faire mal, et se faire aborder par autant de gens différents dans la même soirée commençaient à lui filer une migraine. Les béhémoths n'étaient pas des créatures sociales après tout, et la déserteuse n'y avait jamais été prédisposée. Elle avançait lentement vers le dernier homme. Il était rapide, et non sans talent pour évader les coups, mais un seul bien placé de la part de la géante serait peut-être tout ce qu'il fallait.

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Bélia Attaque Brigand A

Ces deux là étaient-elles ensemble depuis longtemps ou était-ce simplement le hasard des évènements qui les faisait combattre côte-à-côte aujourd'hui? Allez savoir. Une chose était certaine cependant, c'était que leurs morales étaient bien distinctes. Voilà un duo prometteur, à n'en pas douter.


Néanmoins, Vlad n'apprécia que très moyennement d'être approché par un misérable vers, et encore moins touché. Lorsque cette dernière se montra assez courageuse pour saisir l'épaule de ce curieux personnage, crachant ses "nobles" et "naïves" intentions, elle put sentir une vague de magie parcourir son corps. Cette dernière n'était pas agressive, elle n'était même pas véritablement contrôlée à vrai dire. Néanmoins, elle put ressentir, l'espace d'un instant, le murmure d'agonie de milliers d'âmes en souffrance. Ceci est un image bien sûr, mais difficile de rendre davantage justice à ce frisson qu'en le caractérisant de la sorte. Dans d'autres circonstances, cette dernière serait probablement recroquevillée dans un coin de la rue, implorant la miséricorde de dieux moqueurs. Heureusement, cette jeune femme n'était pas faible d'esprit... Pas suffisamment du moins. 


Vlad se contenta de continuer à admirer le spectacle que lui livrait ses charmantes demoiselles. Il n'y avait pas d'hostilités dans ses gestes. Il n'en éprouvait visiblement pas le besoin. Son regard trahissait une vérité crue : ce qui se passait sous ses yeux n'avait guère plus d'importance qu'un combat entre fourmis de ruches différentes.


Il sourit néanmoins à la remarque de Bélia. Payer la note? Et bien... En voilà une autre qui se trouvait visiblement bien en confiance. Soit, il fallait espérer que ses actes seraient à la hauteur de ses paroles.



 
 

Les arguments à tendances meurtrières des deux individus à ses côtés finirent de convaincre Mélina qu’elle n’avait que peu intérêt à poursuivre la discussion tant que l’altercation à laquelle elle participait bien malgré elle n’était pas terminée. Devoir gérer à la fois une discussion relativement compliquée en plus de l’affrontement ne lui permettait pas de maintenir une rhétorique des plus convaincantes.

Elle soupçonnait que ce devait être aussi le cas de la femme en armure, qui avait laissé paraître quelques secondes une expression marquant une certaine gêne, soit parce qu’elle avait été blessée lors du combat, soit parce que la discussion ne lui plaisait pas non plus.

L’homme restait quant à lui définitivement insondable, même si la jeune femme se doutait bien qu’il était loin d’entendre ou de voir des choses qui lui plaisait.


Mélina Attaque Brigand A.

Derrière ses belles manières, il n'aura pas fallut trop longtemps pour que le masque de cet homme ne vienne glisser après tout. Le physique inquiétant de Bélia avait ses avantages il fallait croire, comme celui de laisser penser à certains dépravés qu'elle était l'une des leurs. Soit, elle jouerait le jeu pour le moment, c'était plus productif que de l'envoyer bouler. Quoiqu'il en soit les brigands en face n'étaient pas venus avec des intentions plus pures de leur côté, alors il n'y avait pas exactement de remord à avoir.

À la fin de la journée, une bonne altercation faisait bien passer le sang, mais il valait mieux boucler cette affaire rapidement avant que le béhémoth ne décide de se réveiller complètement. Ce serait particulièrement difficile à expliquer s'il prenait contrôle ici en pleine ville. Quelques bleus, des égratignures et des brûlures, mais rien de trop grave à déclarer. Un craquement se réverbéra quand Bélia roula de la nuque, une tentative louable mais futile de se débarrasser de sa tension dans ses vieux os.

Avec un petit sourire oblique, elle fit de même avec ses jointures en toisant le dernier homme du regard. Il était toujours déterminé à résister, et curieusement n'avait même pas fait de tentative sur la vie de ce Vlad. Pas même un coup désespéré sur celui qui était supposément sa cible. Curieux...

Sa cible favorite semblait plutôt Mélina, et pour ses efforts, reçut un coup de poing droit au ventre de la part de la géante qui l'enverra reculer. De quoi donner la juste distance pour se prendre des chaînes sans la chance d'esquiver. Les bêtes cailloux qu'elle montrait entre ses doigts seraient une arme risible en temps normal, mais avec assez de force, tout pouvait devenir une arme létale comme l'avait démontré la déserteuse.

-Abandonne.

D'une voix sèche et plate, il ne s'agissait clairement pas d'une requête, ni d'une sommation, mais d'un ordre avec tout le poids d'un regard froid et distant d'une amazone sur cet homme. Non, il n'avait pas affaire à une héroïne au coeur tendre qui cherche le bon chez tout le monde dans le cas de Bélia. Chaque mort avait toujours son poids et sa gravité, bien entendu, mais comme elle l'avait démontré, cette femme était capable d'en porter lourd...

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(seulement s'il continue à combattre.)
• Improvisation (Force 1) > En utilisant sa force à son avantage, Bélia jette un morceau de terrain environnant à un ennemi, que ce soit un rocher ou une pièce de béton. > -175hp, Type Terre [Brigand A], -5mp [Bélia]