Après l'effort, le réconfort

Vilal et Suri viennent de la Tour de Babil.

Vilal acheva l’animal comme Suri s’y attendait. Soulagée que le combat soit plus bref qu’elle ne l’eut craint, elle soupira avant de faire disparaitre son épée et de s’approcher du chevalier en espérant que toute cette agitation n’aurait pas rouvert ses blessures. Il ne semblait pas en pleine forme, et il ne fit même pas le fier ; il lui tendit le bras et lui demanda de l’aider à se relever, mentionnant qu’ils devaient rapidement quitter les lieux.
« Oui, attends, juste, j’ouvre la porte.. » Elle poussa les lourdes portes de la tour, et lorsque l’ouverture fut convenable pour y passer deux personnes, la jeune femme s’empressa d’aller chercher Vilal pour l’aider à quitter cet endroit absolument infernal. Elle escomptait bien ne pas y remettre les pieds de sitôt… il faudrait juste espérer qu’ils trouveraient un autre moyen de retourner sur Héméra…

Déjà pressée par l’état du chevalier, Suri ne fit pourtant que trois pas avant que des hommes sombrement vêtus ne l’accoste. Son cœur manqua un battement en les entendant dire qu’ils étaient sur le territoire du royaume d’Eblana et qu’ils devaient décliner leur identité et expliquer pourquoi ils étaient ici. Tsch, merde !
« C’est que… » Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elle sentit Vilal s’alourdir, et bientôt s’écrouler. De ses maigres forces restantes, elle tâcha de le soutenir mais fut obligée de fléchir les genoux et finalement de s’agenouiller sur le sol pour lui éviter de tomber par terre. « Vilal ? Vilal ! »
« Qu’est-ce qu’il a ? » Demanda l’un en semblant suspecter une comédie ou quoi.
« Il a perdu connaissance. » Elle essayait de ne pas trop sembler froide mais difficile tiens ! Quel idiot celui-là ! Ce qu’il se passait, c’était évident ce qu’il se passait ! Bon dieu… « I-il faudrait l’emmener en ville, quelque part pour le soigner ! »
Les ninjas échangèrent des regards, ils ne semblaient pas convaincus.
« Ecoutez, il a subit de graves blessures lors d’un combat dans la tour, c’était ma faute, j’étais.. » Elle cessa de parler en se rendant compte de ce qu’elle allait dire. Les larmes lui piquaient les yeux et elle perdait patience. « Je ne l’ai pas protégé, s’il vous plait, juste, emmenez-le, laissez-moi là si vous voulez, mais soignez-le ! »
« Hm. » Il y eut une pause pendant laquelle Suri jaugea leurs visages en quête d’une âme charitable. « Bien, nous allons vous emmener en ville. Mais pas de gestes brusques, c’est clair ? »

Malgré les paroles de Suri, ils ne la laissèrent pas là et ils se retrouvèrent tous dans une magnifique ville où il n’y avait semblerait-il que majoritairement des femmes et des enfants. Mais Suri savait pourquoi : les hommes d’Eblana étaient des ninjas. Elle n’était jamais venue ici, mais elle avait beaucoup étudiée les cultures des villes étrangères à Troia.

« Maintenant, dites-nous qui vous êtes et d’où vous venez. »
Vilal étant inconscient et ne pouvant donc pas répondre, c’était Suri qui était interrogée. Le chevalier recevait des soins plus professionnels que ceux rudimentaires qu’ils avaient maladroitement tentés de faire dans la tour, et dans le couloir de l’auberge, Suri se tenait là, pataude et inquiète.
« Je suis Suri Hawthorne, je viens d’ici… enfin, de Troia. » Elle ne voulait pas le dire mais elle préférait ne pas mentir. « Cet homme est Vilal Rannveig, il… » Attendez, savaient-ils qu’un autre monde était connecté au leur ? Difficile à dire. Suri ne savait pas trop quoi dire du coup ! Flute !
« Voilà, j’ai terminé. » Une gentille dame surgit de la pièce où Vilal avait été soignée. Sauvée par le gong ! Suri fila à l’intérieur, empêchant le ninja de l’interroger davantage. Elle repéra le chevalier sur un futon, toutes ses blessures couvertes de bandage. Maintenant, il n’y avait que du repos à prescrire.

Fatiguée mais soulagée, elle s’installa assise à côté du futon, non pas sans un soupir, guettant un éventuel réveil de sa part ou un signe. Ils allaient sans doute être plus proprement interrogés plus tard, au moins avaient-ils été assez charitables pour penser à soigner le chevalier avant toute chose… Pfiou…

Quelle journée…

Comme aurait dit un célèbre criminel de guerre un jour, l'honneur a coûté la vie à des millions de gens mais n'a jamais sauvé personne. Il en est de même finalement pour l'orgueil et la fierté. Quand on souffre, quand on est trop faible pour tenir, il faut demander de l'aide. Et Vilal étant de ceux qui joue davantage sur l'utile et le nécessaire, il était normal qu'il demande à Suri de l'aider lorsqu'il sentait ses forces l'abandonner.

Il fallait espérer qu'ils trouvent vite un véritable endroit où se reposer. Sauf qu'ils avaient apparemment débouché sur un territoire assez hostile, les ninjas qui s'étaient pointés n'étaient pas sans rappeler les habitants de la ville de Wutaï, mais le nom d'Eblana lui était inconnu et il n'eut pas le temps de répondre que ses forces le lâchèrent totalement et qu'il s'effondra.

Les ninjas aidèrent tout de même Suri à le transporter, par la suite, elle fut interrogée un peu, alors que Vilal recevait les véritables soins dont il avait besoin. Les blessures s'étaient réouvertes, alors il eut droit carrément à des points de suture, et la jeune femme qui s'était occupée de lui expliqua à Suri qu'il allait avoir besoin de repos au moins pour deux jours, si ce n'est pas plus.
«L'idéal serait qu'il évite les déplacements pendant une bonne semaine. Il devrait pouvoir se lever demain déjà, nous vous conduirons à une auberge où vous serez mieux installés.» elle semblait déjà plus aimable que le ninja qui continuait de suivre Suri comme son ombre, mais il fut arrêté par l'infirmière qui laissa la demi-chimère seule avec Vilal.

«Cet homme, il ne vient pas d'ici. Son blason n'est celui d'aucune de nos armées, et il ne vient pas non plus du Royaume Souterrain. S'ils viennent de la Tour de Babil...»
- «Tu crois qu'ils viennent... du passage dans le ciel?»
- «Il manque un morceau de la tour, il doit bien aller quelque part non? Et on n'a jamais osé grimper.»
- «Ils auraient réussi à descendre quoi, une dizaine d'étages au moins? Si ce n'est une vingtaine?»
- «Ça expliquerait ses blessures quand on sait les monstres qu'il y a là dedans. Il y a des tas de monstres avec des griffes suffisamment acérées pour lui causer des blessures pareilles, et encore, il a du combattre à un moment sans son armure, car elle n'a aucune trace»
- «Ils ont du passer plusieurs jours là dedans, il a bien du enlever son armure de temps en temps, pour dormir ou autre, et un monstre les aura attaqués à ce moment là. Ok j'ai compris» il s'apprêtait visiblement à entrer dans la pièce pour interroger encore Suri, mais l'infirmière l'arrêta
- «Laisse les. Même si elle ne le montre pas, elle est épuisée. Je vais lui faire installer un lit à côté de lui, je ne serais pas étonnée qu'ils se soient mutuellement sauvés la vie plus d'une fois là dedans» il grogna un peu mais la laissa faire. Un futon fut installé à côté de Vilal pour que Suri puisse s'allonger, on lui proposa aussi un petit repas chaud, et elle put s'endormir à ses côtés.

Le lendemain matin, quand Vilal ouvrit les yeux, Suri dormait encore. Il avait été allongé sur le ventre et grimaça en sentant un torticolis pointer le bout de son nez, une infirmière était justement présente et il avait surement été un peu drogué car il n'avait pas senti sa présence, il se redressa cependant brusquement pour attraper le poignet de la dame, grimaçant alors sous la douleur qui le lançait dans son dos et un peu partout dans ses muscles

«Du calme! Vous allez vous faire mal, je suis là pour vous soigner.» il la regarda une seconde, elle avait des traits semblables à ceux des femmes de Wutaï elle aussi, il grimaça un peu, mais se redressa juste sur ses coudes pour rester sur le ventre et se masser un peu la nuque

«Où est-ce que je suis?» il tourna la tête pour voir Suri qui se réveillait avec le bruit qu'il avait fait
«Vous êtes à Eblana, sur la Planète Bleue...»
«La planète bleue? Alors cette tour passe bien d'un monde à un autre?»
- «J'en étais sure! Vous venez bien de là haut, c'est ça?» Vilal approuva d'un signe de tête, mais la femme n'insista pas «reposez-vous. Vous devriez pouvoir vous lever d'ici la fin de la matinée, on va vous apporter de quoi manger.»

Il approuva d'un signe de tête et attendit qu'elle s'éloigne pour réaliser qu'il était nu comme un ver. Elle l'avait entièrement déshabillé pour le soigner, mais il avait quand même un drap qui le recouvrait sous la ceinture. Sauf qu'en se retournant, ça avait légèrement glissé, il fallait espérer pour Suri qu'elle ne regardait pas à ce moment là. Maintenant assis en tailleur, le drap le recouvrant quand même, il fit quelques mouvements très légers pour essayer de se détendre, regardant autour de lui, il avait l'impression d'être encore dans une grotte. L'infirmerie semblait être à la frontière entre la partie "ville" du château, et la caverne

«Ça va? J'ai dormi longtemps?» demanda t'il à Suri sur le coup, il se demandait s'il avait été inconscient plusieurs jours?

C’est sans surprise qu’on indiqua à Suri que Vilal devrait se reposer au moins une semaine. Elle se rembruni légèrement en entendant ça. Elle préférait qu’il se repose évidemment, après ce qu’ils venaient de traverser, et ce fichu combat contre ce chat n’avait pas aidé, mais… en sachant que c’étaient ses griffes qui avaient fait ça, et non pas celles d’un animal sauvage ou d’un monstre rencontré en route, ça avait de quoi la décevoir. Se rendre compte des conséquences… c’était toujours assez douloureux à accepter.

On lui offrit un repas chaud et de quoi dormir près du chevalier, mais une fois seule, et après avoir pleuré un bon coup hein on se mentira pas, la jeune femme ne trouva que difficilement la force de dormir en dépit de la fatigue. Elle réfléchissait trop. Au final, si elle s’endormit, ce fut bien tard, et surtout parce qu’elle était radicalement exténuée. La nuit était sans doute déjà bien avancée lorsque ses paupières se fermèrent toutes seules.
Un sursaut la réveilla plus tard, elle avait crut revivre les événements de la tour un instant, mais lorsqu’elle s’apaisa un peu, elle reconnut l’environnement où elle était et se calma en prenant une bonne inspiration. En se tournant, elle remarqua que Vilal était toujours là, qu’il respirait, donc tout allait bien. Enfin, moyennement bien, compte-tenu de la situation…

Elle se rendormit donc, non pas sans une légère appréhension, et ne se réveilla que le lendemain, lorsqu’elle entendit du bruit. Dérangée, la fille du dragon se retourna sur le dos, étant couchée sur le côté jusqu’à présent, avant de s’étirer et de tourner la tête vers Vilal juste au moment où la dame qui l’avait soignée quittait les lieux. Forcément, difficile de rater que sous ce drap, il n’avait rien du tout, mais Suri avait comme qui dirait un peu saisi que ça lui passait six pieds par-dessus la tête, donc elle n’en fit pas tout un plat. Au moins, il y avait encore de quoi le couvrir un minimum, et avec tous ces bandages… eh, on aurait presque dit un t-shirt.

Une fois assise, elle répondit à ses interrogations.
« Le temps d’une nuit je dirais. Tu t’es évanoui alors qu’on sortait de la tour… » A lire son visage, on noterait très facilement l’inquiétude qui s’y cachait. Elle préférait ne pas trop y penser mais elle avait sacrément eut la trouille à ce moment-là ! Et avec la fatigue, il y avait eut de quoi être désemparée. « Je pense que le combat contre le cœurl a dû… rouvrir tes blessures, et donc, voilà… » La culpabilité refaisait surface, elle baissa le regard, sincèrement navrée. Difficile de ne pas y penser en même temps.

« Au moins ici, tu as reçu de vrais soins. On m’a dit que tu devras te reposer pendant au moins une semaine. » C’est que ça devait être vraiment mauvais s’il devrait prendre autant de repos. Décidément, elle avait vraiment été violente. « Moi ça va, ne t’en fais pas. Ils posent juste beaucoup de questions. Eblana est un royaume assez… strict. » Mais au moins, ils n’étaient pas stricts au point de refuser l’asile à quelqu’un de blesser au point d’en perdre connaissance, elle pouvait leur accorder ça.

« On m’a dit que tu pourrais te lever, mais il faut éviter les déplacements au maximum. » Elle supposait que ça ne lui plairait pas, après, connaissant son affection pour les principes logiques, elle pensait qu’il comprendrait que c’était nécessaire et qu’il n’y verrait pas d’inconvénient.

Mine de rien, même s'il avait dormi sur un futon, Vilal se sentait mieux après une bonne nuit de sommeil. Suri par contre, était assez pâle, il était évident qu'elle n'avait pas du beaucoup dormir. Il ignorait cependant que c'était la culpabilité qui l'avait rongée tout ce temps. Et pourtant lui ne lui en voulait pas.

«Une semaine. Cela me semble raisonnable, nous pourrons toujours visiter cette ville, s'il nous laisse faire. Quitte à avoir une escorte avec nous.» à l'origine, il avait eu pour mission d'étudier les moyens en armements des différents mondes, il pourrait toujours s'intéresser à ce qu'il y aurait ici, bien que la perspective d'une guerre entre la Planète Bleue et Héméra serait compliquée quand on voit tout ce qu'il y a à traverser pour passer d'un monde à l'autre! Peu d'armées arriveraient à traverser la Tour de Babil, entre les étages et les monstres, ce ne serait guère pratique pour faire passer des armes ou des machines de guerre.

Pour le moment, il demeurait assis, faisant des mouvements très légers pour détendre doucement ses muscles sans tirer sur les points de suture, surtout pour retirer la raideur de sa nuque suite à la position inconfortable de la nuit. Déjà qu'un futon n'était guère agréable en ce sens, mais y dormir sur le ventre était pire encore.

«Tant que je peux marcher, c'est le principal. Au moins, nous sommes en sécurité ici, dans une ville dont je ne sais rien. Autant en profiter pour bien nous remettre, nous en avons tous deux besoin.» il tendit le bras pour prendre doucement son menton dans sa main, grimaçant à peine sous la légère douleur vis à vis de ce mouvement «tu es pâle, même si tu ne sembles pas vouloir le montrer, tu as besoin de repos.»

L'infirmière, si l'on pouvait l'appeler comme ça, revint avec un plateau contenant du thé et des petits gâteaux, pas le grand luxe, mais suffisant pour ce matin.
«Je vous ai réservé une chambre dans l'auberge la plus proche de l'entrée de la ville, ils vous attendent. Je vous ai trouvé aussi des vêtements de rechange.»

Elle tendit à Vilal un kimono qu'il enfila rapidement tout en étant assis, ce serait effectivement plus facile pendant quelques temps de ne porter que ce type de vêtement, moins serré et qui lui permettait des mouvements plus libres. Elle posa ensuite le plateau entre Suri et lui sur une petite table basse avec un léger sourire

«Vous vous sentez mieux?»
«Oui, merci.»
«Hmm...» elle se mordit un peu la lèvre inférieure, se demandant si elle pourrait poser la question, Suri paraissant lasse, elle ne semblait pas oser, mais voyant que Vilal paraissait assez neutre, elle se risqua quand même «dites, vous venez vraiment d'un autre monde?» buvant une gorgée de thé après avoir soufflé car il était trop chaud, le chevalier approuva d'un signe de tête
«Oui, le monde d'où je viens a déjà été à l'origine d'un bouleversement en le rapprochant d'autres mondes. Il y a cinq ans, je vivais sur Héra, mais maintenant, avec l'ajout de trois autres mondes, il s'appelle Héméra.»
«Héméra... Héra... ça ne ressemble en rien à ce qu'on aurait ici»
«Il y a pourtant des similitudes, je suis sur que vous avez du remarquer que mon arme était semblable à ce que vos forgerons font ici. Il existe un village sur Héméra dont les us et coutumes m'ont l'air très proches des vôtres.»
«Vraiment?»
«Et nous avons la même monnaie, les gils.» la femme finit par s'asseoir à côté de lui, elle semblait vouloir en savoir davantage du coup! Mais contrairement au ninja de la veille, cela semblait davantage être une vraie curiosité que pour obtenir des renseignements! Elle se tournait de temps en temps vers Suri pour voir si elle voulait rajouter quelque chose.

Une fois le petit déjeuner terminé et la curiosité de l'infirmière rassasiée, ils se levèrent et purent quitter les lieux pour entrer dans l'enceinte de la ville. Un peu comme à Lindblum, la ville semblait être à l'intérieur du château, mais c'était probablement à cause des immenses remparts qui bordaient l'ensemble. L'architecture n'avait rien à voir avec celle de Wutaï par contre, cela ressemblait davantage à une forteresse.

Vilal marchait lentement, on avait fait porter son armure et ses armes directement à l'auberge, chose qu'il n'appréciait guère, mais il n'aurait pas pu demander à Suri de les porter pour lui, et il ne pouvait pas non plus le faire. Il espérait juste qu'on ne les lui volerait pas. Quand ils arrivèrent justement à l'auberge désignée, la chambre était effectivement prête, bien que l'infirmière semblait avoir cru que les deux voyageurs étaient ensembles, car ils se retrouvaient dans une chambre double. Heureusement, puisque les lits n'étaient que des futons, il ne serait pas difficile de les éloigner un peu si besoin.

L'aubergiste les conduisit à leur chambre et le chevalier fut rassuré de retrouver l'ensemble de ses affaires.
«Bien... je pense que pour aujourd'hui, il vaudrait vraiment mieux que je ne me déplace pas trop. Tu pourrais peut-être m'apprendre l'écriture de ce monde?» les rôles étaient inversés du coup, mais tant qu'à faire! Autant en profiter.

Ils pourraient toujours aller visiter un peu la ville en effet, même s’ils n’en connaissaient rien. Suri venait de ce monde effectivement mais elle était surtout restée aux alentours de Troia. Elle avait voyagée mais Eblana était assez hors limite, vu que c’était assez tendu d’entrer dans ce royaume. Au moins, ils étaient en sécurité comme l’indiqua Vilal, et ils avaient bien besoin de se reposer. Elle acquiesça mollement, peut-être est-ce ce qui le poussa à lui relever doucement la tête en indiquant qu’elle était pâlotte et qu’elle avait besoin de repos.
« Oui, je sais bien… » Elle préférait ne pas s’obstiner. Elle voulut mentionner que ce n’était pas elle qui avait le dos ouvert maaaaaais ça ne servirait à rien et elle comprenait bien qu’elle devait arrêter de se culpabiliser. Pour lui, c’était déjà le passé, il ne cherchait qu’à panser ses blessures et avancer, là où elle restait coincée sur le passé. C’était une erreur et elle le savait, mais c’était difficile de juste oublier ça.

L’infirmière revint avec un yukata pour Vilal, question qu’il porte une tenue plus confortable et adaptée à ses blessures. Ce serait léger et ça ne frotterait pas trop sur les points de suture, parfait donc. Suri préféra toutefois ne pas s’introduire dans la conversation, elle estimait ne pas être la mieux placée pour parler d’Héméra après tout, ce n’était pas son monde et elle n’en savait pas grand-chose. Seulement ce que Vilal lui avait apprit. Elle se contenta donc de manger à son rythme et de boire son thé, bienheureuse d’être au calme.

« Merci beaucoup pour votre aide. » Sourit-elle lorsque la dame ramena le plateau et leur indiqua la direction pour aller à l’auberge. Une fois dehors, ils purent se rendre compte que cet endroit était assez fermé, mais Suri put expliquer pourquoi, car à défaut d’être déjà venue ici, elle avait beaucoup lut et apprit au sujet des différentes cultures de son monde.

« Eblana a été attaquée il y a un moment par un démon élémentaire… Ils ont mit beaucoup de temps à se rebâtir. Je suppose que c’est pour ça qu’ils sont hostiles envers les étrangers. Il vaut mieux prévenir que guérir. » Ce n’était pas comme Wutai, où c’était carrément une ville touristique ! Non, Eblana n’avait rien d’une ville pour les touristes…

A l’auberge, Suri nota la grande pièce où ils pourraient dormir. Ça semblait bien protégé, au moins ils pourraient dormir confortablement et sur leurs deux oreilles le temps que Vilal ne soit entièrement soigné. A noter d’ailleurs qu’il n’y avait pas que les affaires du chevalier qui avaient été bougées : Suri ne portait que ses bottes, son short et son haut rouge ; son grand manteau et son gantelet manquaient à l’appel, mais elle les retrouva sur place aussi.

Suri n’aspirait honnêtement qu’à passer une journée à lambiner. Elle ignorait si Vilal serait fan de cette perspective, mais elle avait en effet besoin de se reposer. Heureusement, il fut rapide à proposer quelque chose de tranquille : elle pourrait lui apprendre l’écriture de son monde, comme lui l’avait fait pour Héra. De suite, son visage un peu fatigué et pâlot adopta un sourire radieux.
« Bonne idée, oui ! Je vais trouver un livre ! » Et pas que, elle revint bien vite avec un livre pas trop épais – mais pas un livre pour enfants non plus hein – ainsi que de quoi écrire avec une feuille. Enthousiaste à souhait, elle s’installa à côté du chevalier avec tout ça, et posa la feuille sur le livre pour commencer à consciencieusement écrire chaque lettre de l’alphabet en lui indiquant chaque fois quelle lettre était laquelle. A croire qu’elle avait ça dans l’âme, d’enseigner quelque chose !

Eplucher le livre bouffa quand même une bonne partie de la journée. Ils mangèrent là aussi, dégustant une soupe légère, un peu de riz et une boulette de pain avec de la viande dedans. C’était très, très léger comme menu, mais c’était suffisant.
« J’ai l’impression que tu apprends plus vite que moi j’apprenais. » Dit-elle avec plaisir, honnêtement. « Tu veux peut-être faire une pause ? Aller marcher un peu ? » Ils lisaient beaucoup depuis un moment, il était vrai que ça fatiguait un peu la tête… sortir prendre l’air ferait sûrement du bien.

Apparemment, Vilal avait eu une bonne idée. À voir l'enthousiasme de Suri à l'idée de lui apprendre à lire, on pouvait dire qu'il était tombé juste! L'après-midi fut donc très tranquille, il écoutait consciencieusement les instructions de la jeune femme, mémorisant en priorité l'alphabet, mais notant les différences aussi sur l'associations de lettres, les accords et la grammaire. Contrairement à Wutaï, Eblana ne semblait pas avoir un alphabet qui lui était propre, l'écriture était la même sur l'ensemble de la Planète Bleue, ça allait faciliter les choses.

Ils prirent une première collation dans l'après-midi alors que Suri faisait une pause dans ses cours pour lui parler plutôt de l'Histoire même de ce pays, elle semblait en savoir quand même beaucoup, et Vilal s'intéressait notamment à ces seigneurs élémentaires. De redoutables adversaires qui avaient semé la terreur autour d'eux il y a quelques années. Décidément, peu importe où, chaque monde semblait avoir eu son lot de calamités.

Le soir venu, après un repas léger, Suri proposa de sortir et Vilal approuva
«J'ai besoin d'un bol d'air frais, oui. Mais tu vas peut-être devoir m'aider à marcher.» il se leva, son dos lui tirait, aussi il tendit son bras à Suri pour qu'elle le prenne, et il se mit à marcher doucement afin de quitter l'établissement. Il avait du mal à marcher avec les chaussures qu'on lui avait données, des sortes de sandales avec une cordelette qui lui passait entre les orteils! «je vais finir par me tordre la cheville avec ça... attends.» le sol de la ville était constitué de pierres, alors il retira carrément les sandales et opta pour marcher pieds nus. Il les garda à la main, tout en se tenant un peu à Suri de l'autre. En soit, il n'avait pas tant besoin que ça qu'elle le soutienne, mais c'était davantage par sécurité, s'il venait à trébucher ou autre, il valait mieux qu'elle puisse le rattraper tout de suite. Certes, vu de l'extérieur, on aurait pu penser à un couple marchant bras dessus bras dessous, mais vu la vitesse à laquelle il avançait, on aurait davantage pu croire à une infirmière avec un petit vieux!

«Tiens? Qu'est-ce que c'est?» il y avait une galerie d'art, un homme qui peignait à l'encre de Chine sur des parchemins. Vilal s'avança, il n'avait jamais été intéressé par l'Art, mais c'était surtout ce que l'homme dessinait qui l'intéressait.

«Ce sont des chocobos?» évidemment, il fallait bien qu'il tombe pile poil sur le seul artiste qui peignait des chocobos dans le coin! Un groupe de femmes passait avec des paniers à linge sous le bras, mais quand elles les virent, par précaution, elles changèrent de trottoir

«Effectivement, il semblerait que même dans mon état, je leur fasse peur. Enfin, au moins, ils ne nous ont pas mis en prison.» il ignorait cependant qu'ils étaient plusieurs à les surveiller de loin. L'avantage des remparts, c'est qu'ils offraient des cachettes fort pratiques et ils se dissimulaient dans l'ombre pour s'assurer qu'ils ne causaient aucun souci.

Levant les yeux au ciel, Vilal observait les étoiles «le ciel n'est pas le même... mais?» il réalisa alors que de là, ils pouvaient voir le sommet de la Tour de Babil qui disparaissait dans une sorte de sceau magique! «comment peuvent-ils ne pas être inquiétés par une chose pareille?» il avait un peu mal au cou à regarder le ciel comme ça, mais peut-être que ça faisait un moment maintenant que c'était comme ça? Ça avait du être la panique à un moment mais bon, quand même?

Vilal sembla d’accord pour aller dehors, aussi ils sortirent avec la jeune femme le soutenant pour prévenir si jamais il devait trébucher ou quoi. Le but était de garder au minimum les risques qu’il ne se blesse à nouveau et elle comptait bien y veiller ! Peu importe l’image que ça donnait aux gens qui les voyaient. Au mieux, ça donnait une image plus positive que négative, ce n’était pas pour leur faire de mal.

Dehors, ils croisèrent un peintre qui faisait de magnifiques dessins avec de l’encre noir, des chocobos mais dans un style tout particulier ! Vilal sembla les reconnaitre, en même temps, de grands oiseaux comme ça, difficile de les confondre pour autre chose. Toutefois, ils furent rapidement distraits par un groupe de femmes qui changea prudemment de trottoir en les repérant.
« Ils ont assez peur des étrangers. » Elle haussa les épaules, ça ne l’étonnait pas. « C’est pas vraiment de toi qu’elles ont peur. Je pense que ça se sait qu’on ne vient pas d’ici. » Que ce soit par rumeur ou juste en les regardant. Suri surtout ne devait pas donner l’impression de venir d’ici, n’ayant pas une tenue traditionnelle, comme Vilal à qui on avait prêté un yukata.

Cela dit, Suri ignorait qu’ils étaient surveillés étroitement par quelques ninjas qui se tapissaient dans l’ombre. Elle ne pouvait que supposer que des murmures avaient courus au sujet de leur arrivée. Elle jeta quand même un coup d’œil vers une ruelle, croyant être observée, mais elle ne repéra rien et préféra chasser cette pensée.

Vilal la sortit de ses pensées en parlant du ciel. Il nota que c’était particulier et demanda pourquoi les gens d’ici ne s’en inquiétaient pas. Quoi donc ? La jeune femme se tourna et regarda vers les cieux pour repérer que ce qui devait être le toit de la tour était en effet absent ! Il n’y avait qu’un sceau qui semblait transpercer les nuages, emportant un morceau de la tour…
« J’avoue, c’est… particulier. Ça fait drôle de voir ça comme ça. » Elle avait déjà vu la tour au loin, de très loin, mais on voyait le toit ! Là pour le coup, il n’y avait rien du tout. D’ailleurs, cela lui fit penser à autre chose. « Elle s’enfonce aussi dans la terre. Il y a une grosse partie de la tour dans le monde souterrain. » Ah, avait-elle déjà mentionné ça ? Qu’il y avait un monde sous ce monde-ci ? Peut-être pas ! Elle comptait bien y aller aussi si elle ne trouvait pas de piste de son père sur la Lune rouge, puisque l’ouverture vers le monde des chimères se trouvait là – aux dernières nouvelles. Elle supposait que c’était encore d’actualité.

« Maitre Totto en perdrait ses lunettes s’il voyait ça ! » Rit-elle pour agrémenter un peu l’ambiance un peu trop neutre à son goût ! En espérant juste que Vilal n’irait pas mal le prendre, ce n’était pas pour manquer de respect au bon professeur après tout. Elle repensait surtout à ses nombreuses théories au sujet de la tour, et à quel point elles étaient vraies.

D’ailleurs en pensant au royaume des chimères, elle songea à Eiko… Mais elle préféra ne pas aborder le sujet maintenant, les oreilles étaient trop nombreuses et trop indiscrètes. Ils en discuteraient à l’auberge.
« Ça va ? C’est pas trop douloureux ? On rentre quand tu veux. » Elle avait un sourire, mais on voyait bien l’inquiétude sur son regard quand même. Elle espérait juste ne pas être trop poule, manquerait plus qu’elle l’embête en le couvant un peu trop… mais eh, non seulement il avait été grièvement blessé, mais c’était un peu de sa faute, alors bon, on ne pouvait pas trop lui en vouloir non plus…

Même s'il devait se reposer, cette petite balade lui faisait du bien. Vilal marchait lentement, il s'agissait bien de se détendre et de se dégourdir les jambes, mais sans prendre le risque que ces mouvements ne rouvrent ses blessures. Il ne s'appuyait pas vraiment sur Suri, elle n'était là qu'au cas où il trébuchait ou autre, il valait mieux qu'il y ait quelqu'un pour le rattraper. Il avait enlevé ses drôles de sandales qui n'étaient pas pratiques et risquaient de lui faire perdre l'équilibre, aussi, c'est pieds nus, qu'il déambulait dans cette ville. Les remparts étaient immenses, il se croyait un peu à Lindblum, au moins il ne se sentait pas trop dépaysé.

Malgré tout, il fut vraiment surpris par l'apparence de la tour de Babil, elle disparaissait carrément dans le ciel, et il y avait vraiment de quoi s'interroger sur la manière dont c'était possible.
«Je n'ai pas souvenir avoir senti quoi que ce soit quand nous étions à l'intérieur. Pourtant, traverser une dimension pour aller d'un monde à un autre, ça devrait être perceptible non?» mais elle marquait un point, Maître Totto aurait adoré voir ça! Il aurait aimé qu'il y ait, ici, la technologie pour pouvoir prendre des photos...

Les jours suivants furent tout aussi calmes. Vilal avait continué d'apprendre l'écriture de la Planète Bleue, il avait repris des forces et se plaisait à suivre parfois les entraînements des ninjas, bien qu'il ne pouvait participer, ils étaient bien trop rapides pour lui! En prime, il parvint à demander à l'un des artistes de la ville, de lui faire un dessin de la tour disparaissant dans le ciel. Ça lui coûta quelques gils, mais il rangea soigneusement le rouleau de parchemin contenant l'aquarelle, dans un tube pour qu'il soit bien protégé, peu importe où ils iraient!

D'ailleurs, alors que ça faisait déjà une semaine qu'ils étaient à Eblana, le sujet de leur prochaine destination vint sur le tapis alors que Vilal était enfin débarrassé de ses bandages. Il portait toujours son yukata cependant, mais il pouvait mettre son armure s'il le souhaitait, c'était surtout pour pouvoir se déplacer en ville sans effrayer qui que ce soit.
Ils étaient dans un restaurant en train de manger des soupes de nouilles, lorsque le sujet fut abordé
«Bien... maintenant que je suis opérationnel pour repartir, où devons-nous aller?» on fait comment pour rejoindre la Lune d'ici?

C’était dommage mine de rien de ne pas pouvoir capturer une image de la tour. Suri ne pouvait évidemment pas y penser, par contre Vilal songea à demander un dessin de ce décor, ce qui était une excellente idée ! Les jours passèrent comme ça, avec quelques balades, et surtout beaucoup de lecture. Vers la fin de la semaine, ils purent aller tester un peu les fameux bains d’Eblana et observer les entrainements des ninjas. Ils bougeaient si rapidement que même l’entrainement que Suri avait observée à Bloumécia, avec les rats et tout, semblait plutôt lent ! Et pourtant ils étaient rapides dans leur genre…

Lorsque Vilal fut presque entièrement remis sur pieds, ils se firent plaisir en cette hypothétique dernière journée en allant au restaurant manger des nouilles nageant dans une délicieuse soupe aromatisée. Pendant qu’ils mangeaient, forcément, le chevalier demanda vers quoi ils se dirigeaient. Il était vrai que pour le coup, c’était elle qui menait la danse, vu que c’était son monde et que Vilal ne le connaissait pas.
« Notre meilleure option serait de trouver la Baleine lunaire… » Elle faisait attention à ne pas trop parler fort, elle ignorait comment dire vouloir aller sur la lune rouge passerait avec les gens vivant ici. Autant ne pas prendre de chance. « C’est un vaisseau capable de voyager entre la planète et la lune. Un groupe de voyageurs l’a utilisé pour y aller par le passé, et je me suis glissée dessus avant qu’ils ne décollent. C’est comme ça que j’y suis allée la première fois. » Mais maintenant, où était ce vaisseau ? Elle l’ignorait mais il était tout simplement retourné à son emplacement d’origine ; dans les eaux près de Mysidia.

Elle songea plutôt à autre chose.
« L’une de ces personnes était le roi de Baron. Peut-être que ce serait une bonne piste d’aller là-bas pour lui demander une audience et lui en parler ? » Il n’y avait en théorie rien de vraiment grave à demander où se trouvait la Baleine lunaire, ce n’était pas une demande politique ou quoi, en tout cas, pour Suri, elle ne voyait pas pourquoi il refuserait. Peut-être s’étonnerait-il qu’elle en connaisse l’existence cela dit mais ça au pire elle s’arrangerait pour donner une réponse satisfaisante.

« Mais c’est sur un autre continent… » Eblana était assez isolée sur la carte, en même temps. « En premier temps en fait, il faudrait trouver un moyen de rejoindre Baron. » Elle termina ses nouilles en réfléchissant sur la chose. Elle ne savait pas trop si le royaume d’Eblana accepterait de leur prêter un vaisseau ou quoi, ou même s’il y avait des passages pour une tierce raison, mais vu l’hostilité d’Eblana, elle en doutait un peu…

Même si les habitants ne tenaient pas à vivre du tourisme, Vilal et Suri avaient trouvé de quoi s'occuper. Lecture, promenades, nourriture aussi, car mine de rien, savoir comment mange un pays, ça fait aussi partie de sa culture. Heureusement qu'il savait déjà manger avec des baguettes pour avoir appris à Wutaï, ça lui avait bien servi ici. De même pour les bains, il n'avait pas trop été dépaysé. Ils étaient séparés pour les hommes et les femmes, et l'eau chaude avait beaucoup aidé à sa guérison. Il avait réussi tout de même à parler un peu avec les hommes qui acceptaient de lui répondre, au final, il semblait s'être plutôt bien intégré, surement parce qu'il avait l'air sérieux malgré lui.

Après une petite semaine de vacances, il était temps de réfléchir au programme, et ça, seule Suri pouvait déterminer où aller... de toute évidence, elle cherchait un truc qui s'appelait...
«La.. baleine lunaire? c'est un animal?» avec un nom pareil, il y aurait de quoi le penser. Un peu comme les chocobos, sauf que ce serait un animal apte à les emmener sur la lune? En fait non, Suri expliqua qu'il s'agissait d'un vaisseau, il eut un léger frisson, se souvenant de ce vaisseau gigantesque qui avait vogué sur Héra fut un temps, peu après l'attaque d'Alexandrie. De toute évidence, ça semblait être un vaisseau similaire. Il se souvenait à l'époque que l'on racontait que le vaisseau venait de Terra, et en écoutant Suri, le chevalier avait le sentiment d'avoir trouvé un nouveau point commun entre leurs mondes... se pourraient-ils au fond que ces fameux habitants de la lune soient terriens? Cela expliquerait que le lien avec Terra ait été rompu un temps, et que maintenant, on puisse de nouveau y accéder, comme par hasard, depuis l'île de lumière...

Il préféra ne pas parler de sa théorie, de toute manière, ce n'était pas comme s'il y aurait quelqu'un à avoir les réponses, et il découvrirait vite qu'il se trompait puisque le peuple de la lune s'appelait Sélénites... mais la coïncidence demeurait étrange.

Suri proposait donc de se rendre à Baron. Le plus dur serait de quitter cette île, mais pas tant que ça du point de vue du chevalier

«Les habitants de cette ville, vivent énormément de la pêche. Nous ne devrions pas avoir de mal à trouver un bateau qui acceptera de pousser un peu jusqu'à la prochaine île... attendez, où est-ce que j'ai mis ça...» durant leurs nombreuses lectures, ils étaient tombés sur une carte du Royaume de la Surface, il l'avait reproduite au mieux en notant les villes importantes

«Alors... Baron, tu m'avais dit que c'était là il me semble?» même si ça ne paraissait pas si loin que ça, il était peu probable que les ninjas acceptent de les mener jusque là «nous pourrions d'abord nous faire conduire à euh.. A..gart, c'est une toute petite île, ils doivent aussi vivre de la pêche? Et voir si eux, ils peuvent nous conduire à Baron...» peut-être encore faire un saut jusqu'à Mysidia car si les nains étaient de fins éleveurs et agriculteurs, ils ne semblaient pas très doués pour voguer sur l'eau et n'auraient probablement pas les bons bateaux pour aller jusqu'à Baron... un long voyage s'annonçait, mais surement très intéressant!

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L’idée primaire serait donc d’aller à Baron. Mais Suri ignorait complètement comment y aller, vu que c’était sur un autre continent, quand même… Elle connaissait vaguement la culture d’Eblana mais elle ignorait s’ils faisaient du commerce, et vu leur attitude envers les étrangers, elle en doutait un peu.

Mais Vilal eut une bonne idée ; les gens ici vivaient surtout de la pêche vu qu’ils étaient sur une île, aussi il y avait fort à parier que des bateaux de pêches se baladaient un peu et qu’ils pourraient peut-être demander à monter sur l’un d’entre eux pour atteindre une île voisine, où il y avait Agart. Il lui montra une carte pour voir un peu le trajet à suivre, vraisemblablement depuis Agart, ils pourraient aussi essayer de choper un bateau de pêche pour rejoindre le continent voisin où Baron était. Suri ne pouvait pas garantir que ça fonctionnerait, mais c’était un plan !
« On va partir sur ça. Je connais pas grand-chose de Agart, mais on se débrouillera. » Elle termina de boire le contenu de sa soupe vidée de ses nouilles et s’apprêta à se lever pour partir quand elle crut entendre un sifflement. Comme un cillement, un genre d’acouphène, c’était bizarre… Elle se frotta l’oreille, mais ça ne partait pas. Non en fait, ça augmentait. C’était franchement déplaisant…

Et bam ! Soudainement, une espèce de… de truc arriva via le toit du restaurant et surgissant de nulle part, une petite bestiole bleue apparue ! Suri, légèrement décontenancée quand même, prit le temps de retrouver ses esprits avant de fixer la chose avec incrédulité. Un… un monstre ? C’était trop mignon pour être un monstre… Avant même que la jeune femme ne s’interroge cela dit, la petite chose s’en allait déjà, rassurée que tout aille bien. Quoi, ça n’allait pas ? Bon outre le fait qu’il ait traversé le toit…

« …Bizarre… » C’est la seule chose qui lui passa par la tête avant qu’elle n’entende des gens s’exclamer tout autour d’elle. Des personnes qu’elle n’avait pas trop remarquée mais elle se souvenait que la serveuse était bien une femme, et voilà qu’elle… elle était un homme ? Non, quand même pas ! Elle avait dû rater qu’il y avait aussi un serveur ! Quoi que… à la voir s’agiter comme ça… et ce n’était pas la seule ! Les autres clients commençaient à s’exclamer aussi en dévisageant leurs mains et bientôt leurs poitrines – bah oui hein – et se mirent à poser des questions comme qu’est-ce qui m’arrive, qui m’a fait ça, pourquoi, et quoi.

Suri resta figée là deux secondes. Est-ce que.. ?

Premier réflexe ; elle plaqua ses mains sur sa poitrine et ses yeux s’écarquillèrent cash.
« Mais ?! Où sont mes… ?! » Oui, que quelqu’un lui dise où elle avait paumé ses seins s’il vous plait, parce que ce n’était pas normal ! Ils étaient là hein, il y avait deux minutes ! Elle baissa le regard et remarqua qu’elle était complètement plate, bien plate, il n’y avait rien du tout ! Une main se glissa derrière sa nuque et elle constata aussi la longueur très… absente de ses cheveux.

Et attendez, elle ne vit Vilal qu’après.
« GAH ! Tu… eh?… » Légèrement déroutée par sa voix, elle ne savait plus trop par quoi être confuse en priorité en fait. « Bon dieu Vilal tu… tu as des, enfin tu… oh la vache… » Elle porta une main à son front. Non, tout ça devait être juste une illusion, une blague, ouais voilà, une blague, une mauvaise plaisanterie. Qui avait fait ça alors hein ? Ben justement, c’était ce que tout le monde dans le restaurant n’avait de cesse de demander…

Maintenant que Vilal était remis sur ses pieds, ils pouvaient réfléchir à leur prochain voyage. Il ne s'agissait pas non plus de s'éterniser ici, si Vilal semblait s'être à peu près habitué à la ville, il était évident que les ninjas attendaient de leur côté qu'ils partent. Ils n'avaient rien fait de mal ici, au contraire, ils avaient tout de même fait des achats auprès des commerces du coin et mangé régulièrement dans les restaurants, mais ça ne suffisait pas à les intégrer.

Il fallait rejoindre Baron, à cause des montagnes, ce n'était pas à côté, ça impliquait un large détour en bateau, et Vilal doutait fort que les bateaux de pêche d'Eblana aillent aussi loin. Il proposait donc de faire une escale à Agart, bien que Suri ne connaissait pas trop le coin.

«Ce sera l'occasion pour toi de connaître un peu, du coup. Je suppose que ça doit également être un village de pêcheurs?» ou pas, les nains n'avaient pas trop réputation d'avoir le pied marin.

C'est alors qu'il y eut une sorte de bourdonnement, tout comme Suri, Vilal en fut dérangé un temps, jusqu'à ce que le plafond s'effondre! Il s'était jeté sur le côté pour ne pas risquer d'être enseveli sous les débris, la jeune femme semblait avoir eu le même réflexe, et tous deux regardèrent le centre de la pièce avec étonnement. Une soucoupe volante s'était posée et une bestiole bleue en était sortie

«Oui je crois... j'ai vu des images du tournoi de Spira, et cette créature faisait partie des monstres qui combattaient.» mais il ne se souvenait plus de son nom, il avait du le noter dans l'un de ses nombreux rapports, resté à Alexandrie! Toujours est-il que le problème n'était pas le pupu lui-même, mais sa soucoupe qui émit de puissants rayons! Vilal fut prit d'une légère nausée et eut l'impression de s'évanouir pendant une seconde, mais quand il rouvrit les yeux, il se sentait... déséquilibré.

«Suri? Ça...» il ramena une main sur sa gorge, c'était quoi cette voix? En soit, elle n'était pas "si" aiguë, mais tout de même, ce n'était pas sa voix ordinaire... et la jeune femme s'était relevée et force était de constater qu'elle avait bien changé! «Suri c'est toi?» il se redressa difficilement et tituba, il avait un léger poids qui le faisait basculer en avant, et en baissant les yeux, il put voir... «c'est une plaisanterie?» il posa ses mains sur la partie qui était plus gonflée sous son kimono, regardant les yeux autour de lui, il se souvenait que le restaurant était rempli en grande majorité de femmes quand ils étaient arrivés, et là... il n'y avait pratiquement que des hommes tout aussi paniqués.

Gardant son calme malgré tout, Vilal attrapa la main de Suri, il avait gardé sa taille imposante, même en étant femme, il laissa les gils sur la table pour le repas «Sortons, c'est la panique ici, nous devons aller au calme.» ils sortirent vite, de toute évidence, le sortilège, ou quoi que ce soit, n'avait frappé que la zone autour du restaurant, car plus ils s'éloignaient et plus il y avait de nouveau des femmes, sauf qu'un groupe de ninjas surgit de nulle part et se planta devant eux

«HALTE! Qui êtes-vous et comment êtes-vous entrés dans Eblana??» le chevalier leva rapidement les mains, forcément, ils avaient l'air de deux nouveaux étrangers maintenant!
«Je suis Vilal Rannveig, et voici Suri. Vous nous suivez depuis plusieurs jours maintenant! Nous sommes victimes d'un maléfice, allez voir à la Nouille dorée, les clients ont subi le même sort que nous!» des ninjas arrivèrent pour porter la nouvelle, et visiblement, confirmèrent l'histoire car ils partirent aussi vite. Évidemment, la priorité n'était plus de s'occuper d'eux à présent, il fallait s'occuper des victimes du village.

«Même si c'est triste à dire, heureusement que ce sortilège n'a pas frappé que nous, je n'ose imaginer les problèmes que nous aurions eus!» ils étaient sur une petite place à présent et ils purent donc se poser et observer davantage la situation

«Bon, de toute évidence, les interférences de cette soucoupe nous ont... transformés. On dirait bien que nous sommes toujours nous-mêmes, malgré tout, à part que nous avons... des trucs en plus et des trucs en moins.» malgré lui, il se tortillait un peu, c'était tout de même étrange effectivement de ne plus rien avoir entre les jambes, et il roulait aussi des épaules, sa poitrine le gênait un peu... il fallait espérer que cette situation ne dure pas trop!

Vilal le prenait plutôt cool, compte-tenu de ce que cela représentait. Suri par contre peinait à accepter ce qui lui arrivait ! Être femme lui convenait tout à fait, et là… Déjà elle se sentait drôlement légère au niveau de sa poitrine, sans parler de ce qu’il y avait de plus, détail auquel elle préférait ne pas penser ! Et si elle devait aller au petit coin ou un truc du genre ? Non, non merci, franchement… ça ne la branchait pas du tout ! Elle ne s’était pas encore vu dans la glace mais elle pouvait voir Vilal et il était bel et bien devenu une femme, sans surprise aux traits sévères et durs et toujours assez baraquée, mais une femme quand même !

Un peu décontenancé quand même oui, Vilal lui demanda si c’était elle et elle n’eut même pas envie de répondre… elle était tellement déboussolée qu’elle ne bougea que parce que Vilal l’entraina dehors. Chaque pas, chaque enjambée était gênante à cause de ce qu’elle avait entre les jambes. C’était d’un gênant ! Comment ils faisaient ceux-là hein pour se balader comme ça sans jamais être perturbé ?!
« C’est sûrement ce machin bleu qui nous a fait ça… » Grommela-t-elle une fois dehors, juste avant qu’ils ne soient abordés par des ninjas qui, encore une fois, leur demandèrent qui ils étaient ! Rho bordel elle commençait à perdre patience ! Heureusement, Vilal répondit au tac-o-tac et très justement, et bien vite, ils furent débarrassés de l’insistance des ninjas.

Vilal tenta de voir le bon côté des choses lorsqu’ils furent en paix, en disant qu’ils étaient toujours eux-mêmes au moins, même s’ils avaient quelques trucs en plus… ou en moins… Suri le dévisagea avec un certain agacement.
« J’aimerais être capable de rester aussi zen que toi. Tu vas pas me faire avaler que tu n’es pas perturbé d’avoir des seins, subitement ? » C’était dit un peu de manière ironique pour le coup, parce qu’elle se doutait bien que oui, ça le dérangeait. Comme elle, elle était perturbée par autre chose. Elle n’osait même pas imaginer comment elle se sentirait si elle se voyait dans une glace.

Elle se détourna du chevalier en lâchant un profond soupir.
« Aaah, j’espère au moins que j’ai une bonne gueule, ce serait déjà ça… » C’était dit si doucement que ce n’était pas dit que Vilal ait entendu. Déjà, elle avait comprit avoir les cheveux courts, pour le reste par contre, elle ne pourrait que le déterminer devant un miroir. Un moment qu’elle appréhendait beaucoup.

« Et qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » Demanda-t-elle en se tournant spontanément, les bras levés vers le ciel avant de les laisser retomber lourdement en signe de découragement. « Je dois bien avouer que j’ai pas tellement envie de rester comme ça le restant de mes jours… » Non, pas du tout. Elle était la fille du dragon, pas le fils du dragon. Mais force était d’admettre qu’ils étaient coincés comme ça pour le moment…

Bon donc, récapitulons. Une sorte d'assiette volante avait détruit un restaurant de nouilles, balançant des ondes de choc ayant transformé toute la clientèle dans le sexe opposé. On respire, tout va bien. Vilal faisait de son mieux pour garder son calme, au fond, ce n'était pas "si" grave, ils gardaient leurs fonctions vitales, la santé tout ça, ses blessures ne s'étaient pas rouvertes, le fait qu'il soit une femme finalement n'était qu'un détail.

Une fois dans un parc où ils étaient davantage au calme, il essaya de faire le point, mais Suri n'arrivait pas à se détendre vis à vis de la situation...
«Je ne sais pas trop... je n'ai jamais vraiment porté d'intérêt à mon apparence. J'ai l'impression que j'ai toujours la même force, je dois surement avoir la même capacité à me battre. Je suppose que je vais devoir m'habituer à certains changements, mais rien d'insurmontable?» il baissa les yeux et regarda sa poitrine, puis Suri «Ça te gêne que j'ai des seins? Ou c'est le fait que tu n'en aies plus qui te perturbe?» disons que même si c'était un peu déroutant, on va dire au fond que ça ne le dérange pas vraiment.

Par contre, la question de savoir ce qu'ils faisaient maintenant, c'était une toute autre histoire. Vilal réfléchit un peu, mais il se rendit compte qu'en fait, les seins le gênaient un peu pour croiser les bras.
«Bon, je crois qu'en fait, ça va m'imposer de revoir ma façon de me battre, on devrait peut-être se renseigner auprès d'un mage? Ou un sorcier? quelque chose du genre? Tu ne m'avais pas parlé d'un village rempli de mages dans les parages?»

Ah ben Mysidia justement! C'était plus ou moins prévu qu'ils s'y rendent de toute manière, donc ça ne changeait rien dans leur programme?
«D'ici là, il faudra essayer d'éviter les combats, autant je ne pense pas que ça te change beaucoup pour toi.. quoi que, au niveau de ton jeu de jambes, ça devrait te perturber aussi...»

Il fallait donc que chacun se réhabitue, sauf que Suri ne comptait probablement pas attendre de s'habituer! Mais à l'heure actuelle, Mysidia semblait être la meilleure piste?

Suri avait effectivement du mal à simplement faire abstraction du problème. Mais heureusement, Vilal gardait la tête froide et parvint à lui remettre les priorités en place en lui rappelant qu’ils étaient encore vivants et conscient, ils pouvaient encore se battre et disposaient à peu près de la même force qu’avant, donc tout allait bien ? Il faudrait juste trouver une solution à présent.

Mais avant, il revint sur le sujet des seins et Suri soupira de frustration.
« Evidemment que ça me perturbe, il y a cinq minutes tu étais un… un homme quoi et là, voilà ! » S’énerver ne mènerait à rien cela dit si bien qu’elle se calma en croisant les bras – et elle fut assez perturbée de ne pas avoir sa poitrine pour soutenir ses bras, là où Vilal, ce fut l’inverse, la présence d’une telle chose le gênait. Elle soupira à nouveau pour s’apaiser un peu et plutôt réfléchir à une solution.

Embarrassée d’avoir ainsi perdue patience et, surtout, d’avoir paniquée, Suri se passa une main derrière la nuque, toujours dérangée par l’absence de sa magnifique tignasse blanche, avant d’écouter Vilal suggérer d’aller voir des mages par exemple ou des sorciers. Il était vrai que s’ils avaient subit une sorte de mauvais sort ou d’altération négative, aller voir un magicien serait une bonne idée. Elle acquiesça.
« Oui, on raconte que Mysidia est le village des mages et sorciers de ce monde. Si on cherche quelqu’un pouvant utiliser de la magie, c’est l’endroit où se rendre. » C’était une bonne piste effectivement, aussi elle n’irait pas à l’encontre de la suggestion du guerrier. Elle essayait surtout de voir les bonnes choses ; en effet, elle était toujours vivante, apte de réfléchir clairement, et apte de se battre – en théorie. Elle n’avait pas encore testée.

« Bon, donc on va chercher nos affaires à l’auberge, et on tente de trouver un bateau qui voudra bien nous emmener à Agart. A part de là on verra pour rejoindre Mysidia. C’est juste à côté… sur un autre continent, mais tout près. » Comme il avait put le voir sur la carte en effet. Ajustant un peu son haut pour se couvrir le torse – elle n’arriverait que trop difficilement à s’imaginer laisser ça comme ça à la vue de tous – elle prit les devants pour retourner à l’auberge et rapidement partir d’Eblana pour espérer trouver un remède contre ce… «mal».

Alors qu’elle récupérait ses affaires et les rangeait, elle songea à un truc.
« Tu es bien sûr d’être prêt à partir ? » D’ailleurs, avait-il encore ses blessures ? Elle ne savait pas trop, ce n’était pas comme si elle pouvait le voir. Il devrait se changer certes puisqu’il ne resterait pas en kimono pour quitter Eblana, sans doute qu’il pourrait se rendre compte si ce n’étaient que des cicatrices après une semaine de repos, ou s’il y avait encore des blessures auxquelles faire gaffe. L’avantage à être normalement une femme, c’était qu’au pire, elle pourrait toujours regarder son dos sans ressentir particulièrement de gêne et constater si tout était bon. Cela dit, elle ne le proposa pas.

En attendant, Suri fit apparaître son épée, se rassurant ainsi qu’elle soit toujours là. Elle la fit rapidement disparaitre évidemment afin d’éviter de se faire remarquer… Mais au moins elle pouvait toujours l’appeler, c’était déjà ça. Un soupir de soulagement la gagna. C’était une bonne chose.

Pauvre Suri, elle semblait vraiment avoir du mal à se faire à l'idée de son nouveau corps. Vilal le vivait un peu mieux, même s'il devait reconnaître qu'il devrait s'habituer à certaines choses, et d'ailleurs, en rentrant dans l'auberge pour faire un brin de toilettes avant de remettre son armure et se préparer, il s'était rendu spontanément vers les bains des hommes, heureusement, il s'était arrêté avant et avait finalement renoncé pour aller directement d'habiller. Même s'il était dans le corps d'une femme, il jugeait inapproprié de se rendre dans les toilettes pour dames.

Oui, finalement, ça allait être compliqué cette histoire. Un passage au village de Mysidia s'imposait. Suri était revenue dans sa chambre, visiblement rassurée de pouvoir manipuler son épée encore comme elle le souhaitait
«Je pense que je suis prêt... regarde, mon armure s'est adaptée aussi alors que je ne la portais pas lors de l'attaque.» ce n'était pas possible que ce soit juste une histoire mécanique, il devait bien y avoir de la magie là dessous.

Ils se rendirent au port et commencèrent à chercher un bateau qui accepterait de les conduire jusqu'à Agart, ou mieux encore jusqu'à Mysidia. Ils finirent par tomber sur un vieux marin qui semblait trouver Vilal à son goût...
«Ma ptite dame, je veux bien vous conduire jusqu'à Mysidia si vous retirez cette armure ridicule et que vous me mettez un joli petit kimono!» haussant un sourcil, le chevalier ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passait, mais trouvait le compromis des plus intéressant. Dommage qu'il se soit changé au final, mais ne comprenant pas où était le mal, il retourna se changer dans la cabine du capitaine - ignorant que celui-ci avait un petit passage secret pour l'admirer en douce, heureusement que Vilal n'était pas pudique de toute manière, même en femme - et une fois en kimono, il revint sur le pont

«Est-ce que cela vous convient?»
«Ooooooh oui! Allez vous installer avec votre ami, nous partons!» tout ragaillardi, Suri devait surement se douter de quelque chose de pas net, tant dans le regard lubrique du vieil homme que dans son attitude, mais le chevalier n'en était pas affecté, et même s'il avait su que le but du jeu était juste de l'admirer nu dans ce corps, ça ne l'aurait pas plus dérangé que ça.

Heureusement que pour une fois, ça tombait sur lui tiens! Si c'était arrivé à Suri, pour sûr que la jeune femme aurait décapité le vieil homme?

Suri gagne 150 gils.

Vilal gagne 200 gils.