Entre Bevelle et Junon

Shellie et Gradivus arrivent de Bevelle

Quelques grognements et protestations, la morfale faisait une fois de plus valoir sa désapprobation des moyens de transport. Sa dernière balade en bateau, bien que ce dernier était bien plus grand, n'avait vraiment pas été de tout repos. Elle avait faillit se noyer, s'était frappée la tête à plusieurs reprises, et encore maintenant elle faisait démonstration du fait qu'elle n'avait vraiment pas le pied marin. Son mal des transports se faisait sentir, et le meilleur moyen qu'elle avait pu trouver pour le combattre était de se laisser choir contre la rambarde et fixer l'horizon en attendant d'atteindre leur destination. Elle pouvait voir peu à peu la ville de Bevelle s'éloigner, et avec elle cette ce brouhaha de voix et de musiques qui s'entrelaçaient et se réarrangeaient sans relâche. Ces virées dans des endroits si peuplées étaient décidément bien trop éreintantes au goût de la makonoïde, et elle pouvait presque apprécier de se retrouver un peu plus au calme. Enfin, ce n'était qu'en surface, car les eaux qu'ils survolaient étaient tout aussi pleines de vie. Une longueur d'ondes entièrement différente, une autre fréquence. Tout y était plus organisé, plus unifié, et SHELL-E ne saurait dire si c'était mieux ou pire, seulement plus réconfortant. Tout coulait de source, tout était simple et intuitif. Pour autant qu'elle s'habituait peu à peu à la vie humaine, cette pause était la bienvenue.

Tout comme dans les rues de Bevelle, par contre, les passagers à bord du navire avaient davantage leur attention rivée sur la jeune fille aux bois que l'horizon. Pour ceux qui n'en savaient mieux, elle était une petite attraction là où personne n'avait eu affaire aux makonoïdes ou aux sorcières. Certains prenaient des photos, d'autres chuchotaient entre eux, des fois plus intrigués, d'autres plus apeurés. Gradivus était loin de s'imaginer à quel point elle avait pu être une petite célébrité passagère à Deling City. Si ça se trouve, il y avait probablement déjà une ligne de jouets à son image après son passage là-bas. Dans tous les cas, elle n'avait pas manqué d'accrocher les regards ici non plus, même si ce n'était pas de manière aussi soudaine que de manquer de se faire frapper par une voiture.

Les deux plus près du duo semblait être deux gamins qui devaient jouer à qui pouvait s'approcher le plus près du monstre avant de s'éloigner à priori. Avec tout le monde faisant en sorte donner tout l'espace dont ils avaient besoin pour respirer, leur comportement n'en était que plus évident. Ils décidèrent néanmoins d'arrêter de tenter leur chance quand, arrivant encore un peu plus près, SHELL-E détourna la tête pour jeter un regard froid et prédateur vers l'un d'eux. Ses pupilles rouges et verticales directement fixées sur lui suffirent à le faire figer, de même que la laisser tranquille. Cela fait, elle s'en retourna à sa contemplation de l'océan comme si de rien n'était.

Il n'y avait que Midgar qui occupait ses pensées à présent. Le bateau sur lequel ils se trouvaient prenait l'aspect d'une barque de Charon rien qu'à se rappeler ce qu'elle avait pu y entendre durant son séjour en captivité. Il n'y avait aucun doute que des gens tout comme ces membres de la ShinRa qu'ils avaient croisé à la grotte du priant y étaient coupables. Ils gardaient toutes ces créatures qu'ils considèrent des monstres pour accomplir leurs sombres desseins dessus. La makonoïde ne saurait dire si leurs actes étaient dirigés par un motif ultérieur, ou simplement par pur sadisme, ou un mélange des deux.

-Les morts marchent parmi eux. Lumière volée, griffe contre acier. Leurs prisons ont trop de couches. Le goût du cuivre fait rouiller leur coeur. Plus rien ne vibre, plus un bruit. Les créatures forcées au silence n'ont plus qu'à se cacher.

SHELL-E serra les mâchoires en terminant ces nouvelles paroles aussi cryptiques que les autres. Un désir de vengeance ne lui était jamais été aussi intense, suffisant pour faire craquer les traits de son masque en une expression tendue et colérique. La mort de ces gens, ou de ces monstres, ne l'affectait nullement. C'était plutôt le fait qu'ils s'adonnaient à tout leur prendre et les réduire à l'état de coquilles vides où seul un lointain écho subsiste encore. Plus les choses changent, plus elles restent semblables. La ville était toujours aussi dénuée de lumière qu'au temps où ils étaient coincés sous les plateaux. Si elle mettait la griffe sur un autre de ces scientifiques, il n'y aurait pas de chimère pour le sauver cette fois.

Avant même de pouvoir entrevoir la rive de l'autre côté, les tambours de guerre résonnaient déjà, dansaient à la surface de l'eau pour les mettre en garde. Le passé militaire de Junon était toujours quelque chose dont ils tiraient une grande fierté de toute évidence, et la chute de la ShinRa n'avait en rien effacé ce sentiment. Une onde menaçante émanait du canon qui imposait sa loi sur les eaux, et on ne pouvait que se sentir un peu vulnérable en le voyant se profiler au loin. Bien avant qu'elles ne puissent le voir, ils pouvaient très certainement les voir eux, et être en mesure de frapper où ils n'y pouvaient rien. Heureusement pour les deux voyageuses, elles ne venaient pas en ennemis, et le navire se faisait bien accueillir, si ce n'était avec l'escorte d'un autre bateau plus petit et mieux armé pour les mener jusqu'au port.

Il n'y avait besoin d'une ouïe sur-développée pour prendre compte de l'une des nombreuses parades militaires exubérantes. Les fanfares proclamaient l'âme militaire de Junon à ses arrivants. À bord du navire, il y eut autant de ceux qui se pressèrent contre la rampe pour admirer de loin que d'autres, plus méfiants, se contentaient d'observer du coin de l'oeil, en passant par ceux plus habitués à ces scènes qui n'en portaient plus la moindre attention. C'était chose très commune ici semblait-il. Toutes ces démonstrations ne parvenaient pas à lui masquer l'odeur du sang qui planait du bas-fond de ses rues par contre.

Sentant le regard d'un garde côtier sur elle, Shellie opta pour s'éloigner de la rambarde. Expliquer sa condition n'allait certainement pas être de tout repos. Ici, les gens savaient davantage ce qu'était un makonoïde, bien que la petite monstre de foire n'en n'avait peut-être pas les traits les plus distinctifs, à savoir une soif de sang humain constante, pour autant qu'elle pouvait s'en contenter si elle en avait besoin, et que ce dernier avait de quoi se faire si puissante quand son parfum lui montait à la tête. Dans tous les cas, elle se faisait un peu plus petite à présente derrière la moine, non pas tant par timidité, mais par prudence. Pour le peu qu'elles en savaient, elles se trouvaient à présent en territoire ennemi.

Shellie et Gradivus arrivent à Junon

Lorsqu'ils s'étaient lancés dans le sauvetage de deneth, il n'avait douté de leur succès mais il devait avouer que cela s'était avéré plus compliqué qu'il ne le pensait.
Il n'avait pas encore récupéré la puissance qu'il avait du temps où il avait la marque d'Anima mais il se sentait capable de faire appel à une partie de ses aptitudes passées.

Dés qu'ils furent dehors, leur fuite fut rapide et sans soucis, il semblait que l'alerte n'avait pas été déclenchée ce qui leur permit de quitter la ville par la mer sans problème.
Alors qu'ils quittaient la côte, il pensait à Mélody qu'il laissait là bas, elle avait peut être besoin de son aide et il la laissait. Cixi s'inquiétait de savoir si cela lui allait, son léger sourire mélancolique prit une teinte de tristesse puis il soupira.

- Oui, cela fait longtemps qu'elle n'a plus besoin de moi. Léviathan m'a dit que les Âmes qui passaient la porte de l'Au-Delà revenaient parce qu'elles avaient des choses à accomplir. Elle vit sa propre aventure et puis je suis certain que je la recroiserai un jour.

Le bateau n'avançait pas très vite aussi ils n'avaient pas grand choses à faire à part attendre, l'air était frais et agréable, le ciel était dégagé. Cette soirée ne se finissait pas trop mal en fin de compte.
Deneth prit la parole pour les mettre en garde que s'attaquer à la Néo Shinra ne serait pas sans conséquences. Cixi supposait que s'ils gardaient Deneth en détention, c'était surtout pour éviter qu'elle ne révèle leurs secrets et que donc s'ils ne faisait pas de bruits la Néo Shinra ne tenterai rien de gênant.

Lui comme Cixi étaient inquiets que des agents soient envoyés au canyon pour les chercher mais Deneth était confiante sur le fait qu'il leur serait impossible de l'avoir dans le canyon.
C'était rassurant mais il espérait qu'elle ne les sous estimes pas, il s'agissait peut être d'une information vraie du temps de Gaïa mais depuis la fusion des mondes, bien des choses étaient différentes surtout d'un point de vu technologique.

- On fait quoi après? On part vers Dol? Ou tu es toujours intéressée par retrouver Génésis?

- Pourquoi souhaitez vous tant vous mettre en danger? Avez vous conscience de la dangerosités de ces personnes?

- Vous êtes quelqu'un de spécial alors je peux vous le dire, ce n'est pas vraiment un secret mais j'évite de le crier sous tout les toits. Je viens de l'Au Delà, je ne suis sur Héméra que depuis quelques mois je n'ai pas de famille ni de proche, ainsi je ne met personne à part moi en danger et vous avez pu voir que Cixi et moi nous en sortons pas trop mal.

Pour Cixi, c'était un peu différent, elle s'était engagée dans la Néo Avalanche mais il laisserai Cixi en parler si elle le voulait. Il était assez étrange d'avoir une conversation avec un fauve mais plus encore que de comprendre ce qu'il disait, elle se forgeait son propre opinion, après quelques secondes elle le regarda avec des yeux peu convaincus.

- Vous me dites cela après avoir laissé une femme qui semble beaucoup compter dans cette ville?

Il n'aimait pas l'admettre mais elle marquait un point.

- Vous avez raisons sur ce point, cependant nous nous connaissons d'un passé antérieur à cette vie. Autrement dit, il n'y a aucun moyen de faire le lien entre elle et moi en ce monde. Et s'ils venaient à la capturer, je pense plus que j'irai à leur secours, qui sait ce qu'elle pourrait leur faire.

Il l'avait dit sur un ton léger mais si elle venait à récupérer sa puissance, il craignait ce qu'elle pouvait faire si quelqu'un lui donnait une bonne raison de s'énerver.

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