Ménage de Printemps

-La liberté ou la mort! Euh...

Un moment le jeune paladin se faisait mourant, et le moment d'après il était de nouveau sur ses pieds. Sans vraiment chercher à comprendre, il chargea devant à l'aveugle, mais le fait de ne pas avoir d'ennemis, de bruits de combat aux alentours lui porta une grande confusion. S'arrêtant un moment, une inspection rapide de ses environs immédiats révéla bien vite qu'il n'était plus à Ala Mhigo. Des personnes qu'il n'avait jamais vues dans des accoutrements qu'il ne reconnaissait pas se tenaient là, l'air un peu incertains de comment appréhender la situation. Voyant bien vite qu'il n'était pas armés, Brandt serra les siennes à la hâte, levant les mains dans un geste d'apaisement, un sourire gêné aux lèvres.

Cet incident passé, les habitants de Guadosalam se révélèrent être d'excellents hôtes. Ils n'étaient pas étrangers à ce phénomène de gens d'autres mondes revenus à la vie chez eux. Lui qui rêvait de voyager plus après la libération d'Ala Mhigo, le voilà bien servi! Considérant qu'il lui restait beaucoup de lieux à visiter rien qu'en Éorzéa, un peu trop bien servi peut-être. Ah mais cette malchance, il avait promit à cette demoiselle Ananta de revenir la voir une fois la bataille terminée. Quoiqu'il en soit, il échangea avec joie quelques histoires et nouvelles de son monde contre des informations sur ce nouveau. Apparemment ici comme ailleurs, il y avait du pain sur la planche; des gens à aider et des vilains à punir. Ils lui assurèrent par contre que, dans son état actuel, il ferait mieux de se ménager. La perte de ses pouvoirs lui devint alors apparente. Plus d'un devait avoir été découragé de cette nouvelle, mais Brandt, lui, afficha un nouveau sourire en pensant aux aventures et aux épreuves qu'il devra franchir pour retrouver ses forces.

**********

-Par les sains tétons d'Halone...

Le chocobo blanc du chevalier se posa aux abords de la ville, le laissant s'envoler sans lui d'une claque amicale sur la croupe. On lui avait prévenu de la dévastation qu'avait connu cette ville, mais il fallait être sur place pour y croire. Ishgard avait connu son lot de dévastation, mais à chaque fois, ses habitants se retroussaient les manches pour rebâtir ses murailles. Plus que la dévastation, c'était la misère qui était d'autant plus visible. Non, c'était pareil chez lui, c'était simplement que les pauvres s'y agglutinaient près des murs, loin des regards des soi-disant plus nobles. Pareil à Ul'dah où ils se retiraient dans les ruelles mal famées ou les camps de réfugiés. Les travaux de réparation et de restauration de la ville avaient été pris en main par une multinationale, un concept que Brandt associa aux monétaristes, ces marchands affluents. De toute évidence, les efforts stagnaient, et il y eut peu d'aide de l'extérieur. Eh bien, plus maintenant. Un travail dur mais honnête, voilà qui l'aiderait à se remettre sur pieds. De plus, il pourrait en connaître plus sur cette fameuse Néo-ShinRa de la part de ceux qui ont à vivre sous sa tutelle. S'il avait retenu une chose de l'Église orthodoxe, c'était de faire attention aux salades des dirigeants.

Le paladin rose s'engagea à travers cette ville qui semblait avoir fraîchement essuyé un siège. Il y avait débris et dévastation à perte de vue, et même une fois qu'il entra dans la partie habitée de la ville, ça ne semblait guerre aller mieux. Brandt pouvait sentir les yeux des passants fixés sur lui, des regards qu'il avait déjà essuyé plus d'une fois. Inutile de tourner autour du pot, le paladin faisait tache ici. Son visage arborait tout de même un sourire serein tout en progressant. Ces gens avaient après tout besoin d'un peu de lumière dans leur vie par n'importe quel moyen. Il referma tout de même sa grande cape rouge sur lui pour protéger ses possessions. On pouvait être affable sans être inconscient après tout.

Après avoir demandé son chemin contre quelques gils, il atteignit enfin le Wall Market. On le regarda de travers à maintes reprises en route, mais ce n'était rien que de montrer qu'il avait une bonne épée à la ceinture pour calmer le jeu. Des soldats blasés haussèrent le sourcil en voyant celui en habits de prince débouler pour annoncer être venu donner un coup de main.

-Nom et lieu d'origine?
-Je suis Brandt Sherman, chevalier d'allégeance aux Fortemps d'Ishgard, venu afin de vous servir aujourd'hui!
-... Pardon?
-Je, Hmm... Je viens d'un autre monde. Hydaelyn, si jamais vous connaissez. Vous voyez, Ishgard y est une province où...
-Ça va, ça va, j'ai compris, un autre revenant. Les fouilles sont par là.

Admin Gardienne **Niveau :** 99 **Statistiques :**

Pour le moment, il semble y avoir une grosse machine en panne près d'ouvriers mécontents. De toute évidence, ils ont besoin de ce truc pour pouvoir déblayer une large zones de gravats et ainsi permettre d'atteindre un ancien entrepôt qui pourrait contenir des éléments intéressants pour la reconstruction! Un ancien entrepôt de la SHinRa, rien que ça!

«Oui bon ça va hein? Il va bien finir par marcher! Si vous z'êtes pas contents, vous n'allez qu'à essayer d'aller déblayer vous-même!!» - dit un type en sortant une tête couverte de cambouis du moteur de la bête! Certains ouvriers partent, d'autres proposent de lui donner un coup de main quand même, pour une fois qu'ils ont enfin l'occasion de trouver de vrais matériaux intéressants pour la reconstruction, ils ne voulaient pas laisser passer une occasion!

Ménage de Printemps 19112008040722262016520002

- JE SUIS PAS COMPLÈTEMENT CONVAINCUE, MSIEUR DIO.
- C'est très simple, Rem : même si les docteurs ont donné le feu vert pour que tu reprennes, tu as perdu presque toutes tes forces et tes capacités. Te remettre sur le ring tout de suite serait un suicide pour ta carrière !
- ET COMMENT ON PEUT RÉGLER CA AUTREMENT QU'EN ME BATTANT ? MES MUSCLES VONT PAS REVENIR TOUS SEULS.
- Non, c'est un fait, mais les monstres te feront une meilleure remise en forme que toute la physiothérapie du monde ! Et puis, les sondages montrent que ta réputation n'a pas diminué ! Crois-moi, le fait de te voir ici va faire du bien ET à la communauté de Midgar ET à ta carrière ! Laisse un peu de temps, tue des monstres et tu pourras vite revenir sur le ring.
- C'EST PAS COMME SI J'AVAIS 36 SOLUTIONS, MSIEUR DIO. MAIS SI VOUS PENSEZ QUE C'EST POUR LE MIEUX, JE VAIS FAIRE COMME CA !

Rangeant son téléphone à sa ceinture, Remilia grommela un peu dans sa barbe. Il avait beau avoir raison sur toute la ligne, il était marrant, le père Dio ! Après avoir fait des pieds et des mains pour mettre en place tout un panel de combattants sponsorisés par le Gold Saucer, des compétitions et tout le tadzam, maintenant il lui demandait de rester sur la touche ! Remilia en avait le coeur brisé en repensant au mur de son appartement dédié à ses trophées. Médailles, coupes, ceintures de champion, etc. Un pan entier du domicile tapissé d'étagères et de vitrines dédiées à toutes ces récompenses, et il fallait se contenter de cette gloire passée au lieu de chercher à le remplir plus. Enfin, c'était vrai que ses rivaux avaient gardé toutes leurs capacités, eux... Il fallait se faire une raison.

Sautant hors de l'hélicoptère aux couleurs du Gold Saucer, Remilia secoua la tête. Midgar n'avait vraiment pas connu d'amélioration depuis le temps. Une honte, franchement ! Ça faisait peine à voir que les gens vivaient depuis maintenant des années dans des conditions de vie que même les habitants des Taudis auraient qualifiées d'indécentes ! Dio n'allait pas jeter de l'argent par les fenêtres pour reconstruire la ville, mais supposément la Néo-Shinra devait s'en occuper. Et ils s'en occupaient mou du cul, à en juger par l'état actuel des choses. Dio avait vu juste en pensant que ce serait fort bien vu par les locaux de voir une de ses stars mouiller le maillot pour les aider à vivre mieux.

Et il n'avait pas menti en disant que la réputation du Typhon de Corel n'avait pas pris une ride. Les gens (ou du moins, ceux qui avaient une télé ou une radio) se retournaient visiblement au passage de Remilia. Bon, il y avait une chance non négligeable que c'était du au fait qu'elle se promène presque le cul et la poitrine à l'air ou qu'elle les dépasse tous de 20 centimètres, mais la réputation de Remilia avait son rôle à jouer. Chose qui fut confirmée quand l'officier en charge de gérer les réfugiés tomba limite de son siège improvisé en la voyant.

- Waaaah... Vous-vous êtes Remilia Armstrong !
- LE TYPHON DE COREL EN PERSONNE, BROTHER ! MAIS DIS RIEN, JE SUIS LÀ INCOGNITO, EN QUELQUE SORTE, HAHAHAHA !
- Bi-bien sûr ! Mais que venez vous faire ici ?
- J'AI ENFIN FINI DE ME REMETTRE DE CET ACCIDENT IL Y A UN AN, MAIS J'AI BESOIN DE ME REMETTRE EN FORME AVANT DE REMONTER SUR LE RING. ET COMME LES TRAVAUX ONT PAS L'AIR D'AVANCER VRAIMENT ICI, JE SUIS VENUE DONNER UN COUP DE MAIN !
- Si c'est ça, vous êtes pile au bon endroit. En plus, vous allez avoir de l'aide, il y a un petit monsieur qui s'est déjà porté volontaire. Celui avec la grande tresse rose, là-bas.
- OK, BROTHER, LAISSE FAIRE ET-HM ?

Quelque chose venait de tirer un des bas de la lutteuse pour attirer son attention. Se retournant, elle vit un garçon d'une dizaine d'années à tout casser, rouge jusqu’aux oreilles, qui tendait vers elle une photo illustrant une de ses nombreuses victoires au Battle Square. Et à en juger par la façon dont ce petiot tenait la photo, il n'attendait qu'une seule chose : une dédicace.

- HAHAHAHA ! N'AIE PAS PEUR DE DEMANDER ! T'AS UN MARQUEUR OU UN STYLO, BROTHER ?

C'était toujours amusant de voir les fans de tous âges se faire tout timides face à leurs idoles. Et le petiot avait en effet un marqueur pour aller avec la photo ! Une signature plus tard accompagnée d'un selfie à deux et voilà ! Ce gamin ne mangerait peut-être pas à sa faim ce soir, mais il aurait des étoiles dans les yeux un bon moment. Les petites choses comptaient aussi.

Le petit homme à la tresse rose se tenait seul à admirer les ruines. Remilia vit tout de suite que ce type n'était pas de Gaïa, aussi bien par le fait que personne n'utilisait d'épée cumulée à un bouclier ici, en plus de ses vêtements particuliers. Mais cela ne ressemblait pas non plus vraiment au style d'Héra... Serait-ce un de ces rares natifs d'autres mondes ? Une seule façon de le savoir. Une bonne grosse tape amicale dans le dos (tant pis pour la fracture potentielle) et la glace était brisée.

- IL SEMBLERAIT QU'ON VA TRAVAILLER ENSEMBLE POUR LE MOMENT, BROTHER ! PAS IMPRESSIONNÉ À L'IDÉE DE FAIRE ÉQUIPE AVEC LE TYPHON DE COREL ?

Le petit chevalier n'eut même pas le temps de répondre que des ouvriers mécontents se firent entendre. Visiblement, une machine à déblayer les gravats était en panne et le type chargé de la réparer ne faisait pas son job. Ou n'y arrivait pas. Faudrait-il aller virer les gravats à mains nues ?

La main en visière au-dessus des yeux, Brandt scrutait l'horizon. Ce n'était que gravats et désolation à perte de vue, et les quelques bâtiments qui tenaient encore debout étaient retapés à la va-vite. Des quartiers pauvres, il en avait déjà vu sa dose, mais jamais à cette échelle. La vue que le paladin eut du ciel était peu encourageante. L'idée seule que des gens puissent vivre ici dans ces conditions aussi longtemps lui était révoltante. Ceux de la brouillasse vivaient le grand luxe à comparer. En tout cas, il ne pouvait nier une grande force de volonté pour arriver à faire avec les moyens du bord pour survivre.

BHA! Le cri de surprise était un peu plus aiguë qu'il ne l'aurait voulu. Le coup venu de nulle part pendant qu'il réfléchissait, le chevalier eut tout le haut du corps qui pencha vers l'avant, mais se rattrapa avant de se vautrer lamentablement sur le sol. Le casque d'argent se retourna pour constater son champ de vision entier rempli par un buste à moitié dévoilé. Incrédule, il leva la tête sans même prendre la peine de reculer pour Remilia qui ne pouvait discerner que le visage du petit bout d'homme en face. Il arqua les sourcils un temps, faisant travailler ses méninges sur la signification de son titre. À sa façon de parler, elle se présentait comme une célébrité locale, et peu à peu les yeux du paladin grandirent et sa bouche entrouverte se transforma en un sourire fendu jusqu'aux oreilles.

-Typhon de Corel? Uwah! Vous êtes héros de guerre alors!? Je suis honoré de faire votre connaissance, je me nomme Brandt Sherman, chevalier servant la maison Fortemps et Casque d'Argent pour sa majesté la sultane d'Ul'dah.

À cette panoplie de titres et de noms, Brandt se recula d'un pas et écarta sa cape pour effectuer une courbette des plus sophistiquées à la demoiselle avec une jambe en retrait et le bras gauche sur le côté. Le jeune chevalier se faisait un invité en ce monde après tout, du coup il en allait de son honneur de faire bonne impression. Il se redressa avec un sourire franc, semblant attendre quelque chose de la part de Remilia. Ses propres titres peut-être? Bon, il avait faux sur ses impressions, mais il était poli et engageant, c'était bien ce qui comptait.

-Dès que j'ai entendu mot sur la situation de cette cité, j'ai jugé que je me devais d'intervenir. Je dois avouer que les histoires à son sujet n'y rendait pas justice. Cette désolation... On dirait que Nidhogg lui-même et sa horde sont passés par ici. Eh bien, comme au bon vieux temps. Montrez-moi la route, je vous seconderai avec joie, Typhon de Corel.

Mais voilà alors qu'ils n'avaient même pas encore commencé qu'ils se prenaient un pépin. L'excavatrice sensée aider à faire avancer les travaux était en panne, et ne semblait pas sur le point de démarrer. Des machines de ce genre, il n'en avait vu que rarement, et généralement, elles appartenaient à l'empire et cherchaient à le mettre en pièces. Inutile de dire que Brandt possédait quelques appréhensions à l'idée de se tenir aussi près considérant que c'était l'une d'elles qui avait été la raison de sa mort. Enfin, si c'était le cas, il ne le montrait pas spécialement comme il répondit à l'ouvrier avec le sourire tout en lui envoyant la main.

-Capricieuses machines magitek. Je préfère tout de même les avoir de notre côté pour une fois. N'ayez crainte monsieur, nous avons fait sans pendant mille ans.

Retirant la cape couvrant ses épaulettes et son corps, le chevalier s'étirait en vue de l'effort physique qui allait suivre. Il ne fallait pas croire qu'il était douillet simplement en raison de ses apparences. Il était venu ici pour suer sang et eau comme tout le monde, et par Halone, c'était ce qu'il allait faire!

Bons réflexes et bonne stabilité. Peu importe d'où ce type venait, peu de gens pouvaient se vanter d'être restés debout, ou tout simplement de ne pas avoir trébuché... Ah en fait non, il avait finalement embrassé le sol. Bon, après, il avait été totalement pris par surprise en plus de pas être très très gros. Circonstances atténuantes.

Le petit homme se releva cependant vite. Et s'il hésita un instant avant de prendre la parole (il ne s'attendait visiblement pas à tomber sur une géante !), toute appréhension disparut vite quand il l'entendit utiliser son nom de scène. Bon, pour les mauvaises raisons vu qu'il pensait qu'il s'agissait d'un nom de guerre et pas juste de scène, mais cela confirmait ce que Brandt (le nom du petit chevalier) était. A savoir un natif d'un autre monde.

- HÉROS DE GUERRE ? HAHAHAHA ! NON, SEULEMENT HÉROS SUR LE RING, BROTHER ! JE SUIS REMILIA ARMSTRONG, LE TYPHON DE COREL ! MAIS CA NE DOIT PAS VOULOIR DIRE GRAND-CHOSE POUR TOI. TU N'EST PAS D'HÉMÉRA, JE ME TROMPE ?

Répondant à sa courbette par un geste analogue, Remilia eut la confirmation finale de l'origine extraterrestre de Brandt. Il n'y avait aucun lieu qui s'appelait comme ça sur Héméra, ni de lieux avec une sultane. Il allait falloir le mettre à la page, car ceux arrivés ici ne repartaient généralement pas chez eux ! Et il le demandait lui-même en plus, que demander de plus ?

- T'ES DANS LES RUINES DE MIDGAR, A GAÏA. AUTREFOIS, C'ÉTAIT LA CAPITALE DE CE PAYS, MAIS... POUR FAIRE SIMPLE, UN MÉTÉORE EST TOMBÉ DESSUS ET DEPUIS TOUT EST RUINÉ, COMME TU VOIS. IL Y A BIEN UNE SOCIÉTÉ QUI DEVAIT S'OCCUPER DE RECONSTRUIRE OU AU MOINS DÉBLAYER LE TERRAIN, MAIS COMME TU VOIS...

Les beaux discours de la Néo-Shinra ne s'accompagnaient pas vraiment d'actions. Bien sûr, leur budget était à la masse et n'avait plus rien à voir avec celui qu'ils avaient quand ils étaient au top, mais bon sang, il y a des centaines de gens aux quatre coins du monde qui seraient prêts à venir jouer de la pelle et de la pioche eux-mêmes en échange d'une compensation financière ! Ou alors, les squelettes dans le placard de la corporation effrayaient trop les gens...

Brandt avisa à son tour les plaintes des ouvriers près de l'excavatrice et... Décida spontanément d'aller les aider. Visiblement, il y avait aussi de la machinerie dans son monde, mais cela ne le dissuadait pas pour autant de se mettre à contribution.

- ON EST DEUX, BROTHER ! BON, C'EST QUOI LE PROBLÈME ?

Les ouvriers, contents d'avoir du monde pour les aider, pointèrent la direction d'un tas de gravats parmi tant d'autres. Rien ne différenciait vraiment ce tas des autres à première vue, mais en y regardant de plus près, on pouvait voir que sous toutes les poutrelles en acier et les pans de béton, il semblait y avoir un bâtiment en-dessous.

- Nos cartes indiquent qu'il y aurait un ancien entrepôt de la Shinra à cet endroit. On est pas trop surs de ce qui se trouve dedans, mais si ca se trouve, ca pourrait sacrément aider pour la reconstruction. Le problème, c'est qu'il est enseveli sous des dizaines de tonnes de gravats. Sans notre excavatrice, on va en avoir pour des semaines à tout déblayer !
- ATTENDS. REGARDE, CE BOUT-CI COINCÉ DANS LE SOL... IL ME SEMBLE QU'ON VOIT LE MUR DE L'ENTREPÔT DERRIÈRE. SI ON PEUT BOUGER CE BOUT-CI, ON DEVRAIT POUVOIR RENTRER DANS LE BÂTIMENT, OU DU MOINS POUVOIR FAIRE UN TROU POUR RENTRER. UNE IDÉE SUR COMMENT FAIRE EXCEPTÉ TAPER DESSUS, BROTHER ?

Ce n'étaient pas les pelles et les pioches qui manquaient, mais casser miette par miette un pan de béton qui faisait bien dans les vingt mètres de haut et fermement planté dans le sol n'allait pas être de tout repos. A moins que Brandt n'aie une idée...?

Hmmm... La tête pas encore totalement sortie de la bataille, voilà qu'on lui posait une colle de taille, de vingt mètres de haut plus précisément. Il massa son menton complètement lisse en s'avançant en direction de leur obstacle. D'épaisses barres d'acier sortaient de cette énorme pièce de béton, laissant deviner que le découper en morceaux ne serait pas de tout repos. Un travail simple s'ils avaient eu des canons ou de la poudre explosive, mais rien de tout cela ici à ce qu'il sache, ou bien ils se seraient déjà tournés vers cette solution en voyant leurs machines en panne. Le paladin creusa du pied près des débris. La terre y était dure et desséchée, un triste état, mais qui allait peut-être leur servir. Sans en dire plus, il se mit à escalader les débris, s'aidant des poutres d'acier tordues, ses gantelets lui offrant protection contre le tétanos. Arrivé à mi-chemin à une bonne dizaine de mètres, suffisamment haut pour voir du coin de l'oeil l'un des ouvriers pencher la tête sur le côté, probablement pour essayer de lui regarder sous la jupe, Brandt s'arrêta pour scruter les environs du chantier. Il hocha la tête, visiblement satisfait de quelque chose.

-Messieurs les soldats, disposeriez-vous par hasard de corde? Je veux dire beaucoup, mais alors beaucoup de corde. Des poulies aussi seraient très utiles.
-Euh, si, mais pourquoi faire?
-Casser ce bloc de manière sécuritaire pourrait aisément prendre plusieurs semaines au minimum. Je me disais donc que ce serait plus simple de le déplacer. Atteindre le contenu de cet entrepôt est notre priorité après tout.
-À moins d'avoir une grue à te sortir de quelque part, je vois pas trop comment tu comptes t'y prendre, petit.

Ayant vu tout ce qui comptait, le Casque d'Argent redescendit de son perchoir. Il retrouva le plancher des vaches avec un dernier bond, s'époussetant en regagnant Remilia et les autres. Difficile à dire ce qu'il avait en tête, mais vu le sourire calme qu'il avait au visage, il semblait plutôt confiant d'avoir une solution. L'ouvrier, lui, se croisa les bras en le regardant, l'air un peu incrédule, mais prêt à l'entendre.

-C'est fort simple: nous allons utiliser la physique à notre avantage. J'ai fait cela des douzaines de fois au moins chez les templiers. D'abord, on creuse une inclinaison dans ce sens, puis une autre sous le morceau de l'autre côté pour y glisser un contrepoids. On taille le morceau au besoin pour réduire la résistance, et finalement avec un peu de cordage et de poulies, il ne reste qu'à tirer pour l'enlever du chemin. C'est une plus grosse pièce que ce à quoi j'ai l'habitude, mais le principe reste le même.

Des marmonnements s'élevèrent d'entre les autres ouvriers. De petites conversations qui allaient de bien des sens différents, à la positive comme à la négative. L'ouvrier en question se gratta la tête, incertain s'il suivait le garçon ou non dans son plan. Avec leur seule machine en panne, ce n'était pas comme s'ils perdaient grand chose à essayer après tout. Brandt avait essuyé de nombreux sièges de dragons, et tout chevalier qui se respectait se devait d'en connaître un minimum sur la maçonnerie.

-Bonne chance avec ces fainéants, ils n'arriveraient pas à tirer leur propre chique.

Le commentaire désobligeant arriva de l'un des soldats affalés à son poste dont la mauvaise blague fit bien rire ses collègues. Ces grossiers personnages mériteraient bien une claque ou deux, mais le paladin avait meilleure idée pour leur clouer le bec. À voir la grogne qui montait chez ceux qui étaient restés pour aider, eux aussi devaient avoir bien envie de leur montrer de quoi ils étaient capables. De plus, maintenant qu'ils avaient enfin quelque chose de tangible devant les yeux pour les aider à reconstruire ce taudis, ce n'était pas le moment de laisser tomber, ou alors leur moral allait réellement se briser. Brandt croisa les bras avec un grand sourire arrogant envers ces soldats.

-Si j'étais vous, je ne prendrais pas ce pari. Nous avons tenu des centenaires assiégés jour et nuit par des dragons. Et vous, qu'en pensez-vous?

Sans demander son reste, le jeune chevalier alla chercher une pelle et leva les yeux en direction de Remilia, cherchant une réponse dans son regard. Il n'était qu'un étranger ici après tout. Avoir l'appui local demandait du temps et du travail, une faveur qu'il recevrait bien plus vite avec l'aide d'une célébrité à ses côtés. Et puis les bras de la catcheuse ne devaient pas être que de la décoration.

Sans la machinerie pour résoudre le problème, il allait être difficile de faire bouger cette pile de gravats. Pas impossible, mais difficile. Et surtout très long. Cela expliquait peut-être pourquoi la reconstruction de la ville prenait aussi longtemps : si la machinerie était en rade (et ça ne devait pas être si peu fréquent que ça, à en juger par l'état actuel des choses) aussi souvent... Si le matériel médical était dans le même état (surtout les trucs complexes comme les machines à radiographie), la population de Midgar ne vivait pas vieille. C'était même potentiellement pire qu'à l'époque de la Shinra avec les réacteurs Mako et la pollution des Taudis.

Brandt ne se laissait pas démonter pour autant, au contraire. Après avoir réfléchi un peu, il se mit à escalader tel un ouistiti le pan de béton bloquant le passage. Après être arrivé à mi-chemin tandis qu'un des ouvriers cherchait visiblement à savoir s'il y avait des noisettes ou pas sous cette jupe, le petit chevalier héla les ouvriers afin de savoir s'ils avaient des cordes. Il comptait faire quoi au juste, faire que tout le monde tire sur le pilier pour le faire tomber ?

Visiblement non, car une fois redescendu, il exposa son plan. Il comptait bel et bien tirer le pilier pour l'enlever du passage, mais après avoir déplacé les points d'appui à l'aide de contrepoids et de tranchées. Eh ben. Généralement, ceux qui utilisent les armes pour se faire une carrière n'étaient pas réputés pour utiliser leur intellect à pleine puissance, mais force était de reconnaître qu'il y avait un cerveau sous cette masse de cheveux couleur bonbon.

Mais comme toujours, quelqu'un joua le rôle de la police des bonnes idées.

- SI QUELQU'UN À UNE AUTRE IDÉE QUI N'EST PAS DE RESTER ASSIS À RIEN FAIRE ?

La puissante voix du Typhon de Corel avait vite calmé tout le monde. Visiblement, personne ne voulait se prendre un pain, aussi tout le monde se tut et partit calmement chercher des outils pour commencer à creuser les inclinaisons dont parlait Brandt. Remilia suivit le mouvement et partit se munir d'une pioche afin de creuser au pied du pilier, non sans avoir confirmé d'un pouce levé à Brandt qu'elle était d'accord avec son idée.

Mais à peine le premier coup de pioche fut-il donné au pied du pilier que les ouvriers se mirent à hurler et pointer le haut du pilier. Un bout de pierre, de la taille d'un ballon de basket, venait de se décrocher et chutait en direction de la lutteuse ; allez savoir si c'était l'escalade de Brandt ou le coup de pioche qui l'avait décroché... Mais c'était le cadet des soucis de tout le monde, car il était bien parti pour aller finir sa course sur le crâne blond situé plus bas.
Une femme normale aurait été étourdie ou même tuée par la chute de ce bloc. Mais Remilia n'était pas une femme normale. Lâchant son outil, le Typhon de Corel se contenta de simplement lever les bras. Le morceau de béton finit sa course à pleine vitesse dans ses mains, stoppé net et sans un mouvement de la part de Remilia. Aussi difficile que si elle avait attrapé une boulette de papier ; une impression renforcée quand elle le jeta négligemment au loin. Secouant de ses cheveux et de son buste les petits éclats de béton et la poussière, elle put voir que tout le monde la regardait avec ébahissement. Certains applaudissaient même ! Il était temps d'en rajouter un peu !

- QUI A BESOIN DE MACHINES À MOTEUR AVEC DES BICEPS EN ACIER ?

Les applaudissements redoublèrent quand Remilia fit ressortir les muscles de ses bras. S'il y en avaient encore qui disaient qu'elle était finie, le doute était sûrement dissipé maintenant.

Une chose qui aurait pu mettre le plan du petit bonhomme en danger, c'était bien les remarques de ces soldats pour décourager les autres travailleurs. Ici, il n'avait encore aucune réputation, et ce n'était certainement pas une tâche qui allait se faire seule. Une dont la voix se faisait écouter ici par contre, c'était le Typhon de Corel, et Brandt sera rassuré de constater qu'elle se rangeait de son côté. Il flottait encore un peu de rancoeur dans l'air, mais bien canalisé, ça ne serait qu'à leur avantage. Avant de mettre la main à la pâte en creusant lui-même, le chevalier aida les volontaires en montrant dans quel angle creuser pour que ces tranchées soient efficaces. La terre était presque aussi dure que ce béton, ce qui ne rendait pas les choses faciles initialement, mais le jeune homme les rassurèrent de son mieux en leur expliquant que ça n'allait rendre le levier que plus efficace. Des cris par contre l'arracha à sa tâche pour suivre leurs regards jusqu'au sommet du pilier. Toujours sur ses réflexes, le paladin se précipita sur la scène, bouclier levé pour se parer au pire. Une expression d'horreur le prit momentanément quand il vit que la trajectoire du boulet de ciment se dirigeait sur une Remilia trop grande pour qu'il n'arrive à la couvrir si elle continuait à se tenir droite de la sorte. Il s'arrêta net quand elle l'attrapa comme un vulgaire ballon de jeu, et joignit les autres à ses rire quand elle le balança par-dessus son épaule en offrant à tout le monde le spectacle de ses muscles d'acier.

-Impressionnant, je compte sur vous pour la dernière étape alors.

Pour ce qui s'avéra presque un horrible accident de travail, l'ambiance s'était énormément adoucie depuis. À moins de se leurrer, c'est une légèreté de plus que se remettaient au travail. À les regarder aller, il était difficile de croire qu'ils étaient la raison pour laquelle la reconstruction allait si lentement. Si la rare machinerie qu'ils recevaient était le plus bas de gamme et le moins fiable, si on avait négligé de leur enseigner quelques techniques pour se débrouiller sans, ces deux raisons seules faisaient plus de sens à ses yeux. Et bien sûr, par après personne ne souhaitait se casser le dos pour une cause qui ne semblait faire aucun progrès. Prêt à donner l'exemple, le paladin rejoignit les à l'autre tranchée pour creuser à bon rythme lui aussi et mener par l'exemple. Au début, ils échangèrent quelques rires à le voir arriver, mais le prince douillet s'avéra avoir le feu au ventre.

Il se releva avec un gémissement satisfait, essuyant son front couvert de sueur du revers de sa manche, ses épaulettes mises de côté depuis pour lui permettre de s'y mettre plus franchement. Il admira le fruit de leur labeur avec un hochement de tête.

-Un travail admirable jusque-là, mais ce n'est pas terminé. Il nous faudra quelque chose de large et solide pour faire office de levier. Je n'ai pas croisé beaucoup d'arbres en route, alors c'est hors de question... Et ces poutres de métal alors?
-Ça? On attendait un camion de la Néo-ShinRa pour les envoyer se faire refondre pour le métal.
-Elles nous serviront parfaitement en attendant que ce kah-méon n'arrive. Puis-je vous demander votre assistance pour choisir les moins tordues et les mettre en place le temps que les autres terminent de tailler le pilier?

L'homme en face sembla désemparé par le simple fait de se faire demander son aide avec politesse. Un fait navrant à lui seul, mais ce serait pour une autre fois. Pour le moment, il hocha sans hésiter du chef et l'accompagna. Les coups de pioche de l'autre côté allaient à bon train. Le Typhon de Corel devait s'en donner à coeur joie de pouvoir taper comme une sourde tout en faisant une bonne action.

- Y A AUCUN PROBLÈME, BROTHER !

Oh yeah. Virer ce débris comme si de rien n'était avait mis fin à presque tout hésitation de la part des travailleurs. Maintenant, tout le monde suivait le plan de Brandt comme si de rien n'était. Excellent ! Voilà qui allait sans doute remonter un minimum le moral de ces gens de voir enfin la reconstruction progresser un tant soit peu. Et puis, il était le seul qui avait proposé un plan afin de faire avancer les choses au lieu de juste lever les mains au ciel et décider de tout laisser en plan. Cela méritait au moins qu'on lui apporte un peu d'aide.

Remilia commença à littéralement son trou à coups de pioche une fois que tout le monde fut réparti à son rôle attribué. Le mélange de terre asséchée par l'utilisation de la Mako, cumulée à la poussière et aux débris, rendait le sol aussi dur que du béton par endroits. Pas étonnant que des ouvriers mal nourris et pas reposés ne pouvaient quasiment rien faire sans outillage ! Remilia était cependant habituée à ce genre de chose : les mines de Corel payaient de façon plutôt acceptable et ne nécessitaient pas de connaissances particulières pour y travailler ; une raison pourquoi avant de monter sur le ring, le Typhon de Corel y trimait. La seule différence était qu'ici, il ne fallait pas ramasser le moindre caillou brillant pour le mettre dans un chariot. Seul comptait le volume de terre qui serait excavé en ce moment ! Et voyant que Remilia arrivait sans trop de problème à fracturer les parties les plus dures du sol, ceux qui l'avaient rejointe pouvaient se concentrer sur les parties plus tendres ou juste le déblayage. Et finalement...

- CA ME PARAIT BON ICI ! C'EST QUOI LA SUITE ?

À peine Brandt et quelques ouvriers eurent terminé de mettre en place les poutres d'acier qu'on l'appela de nouveau. Décidément, lui qui était arrivé en étranger ici, le paladin était sacrément en demande, au point où quelqu'un de plus réservé s'en trouverait bien mal à l'aise. Qu'il s'agisse de travailleurs bourrus ou de jeunes groupies avides de son attention, Brandt était du type à difficilement savoir dire non. Trouvant ce temps pour reprendre son souffle, il fit le tour pour inspecter le résultat final de l'autre côté. Une tunique noire n'était pas ce qu'il y avait de plus adapté pour travailler au soleil, mais il tenu bon sans s'en plaindre. Le désert du Thanalan n'était pas bien mieux; il avait bien cru en mourir sous la chaleur la première fois qu'il y avait mit les pieds. Tel était le lot de quelqu'un qui avait vécu dans le froid et la neige une majeure partie de sa vie. Le paladin s'arrêta en poussant un sifflement impressionné. Ils avaient terminé plus vite qu'il ne l'aurait cru, sans doute qu'il n'avait pas totalement prit en compte la force physique de ce Typhon de Corel qui n'aura pas volé sa réputation.

-C'est presque terminé. Il n'y a plus qu'à assembler le cordage et nous auront droit au moment de vérité. Aussi forte que vous soyez, nous allons avoir besoin d'autant de bras que possible.
-Les voilà alors.

L'attention se porta sur un homme en uniforme de la Néo-ShinRa de la petite foule. Si la vue de l'uniforme bleu en fit sourciller plus d'un, celle du gallon d'eau qu'il portait dans chaque main eu une toute autre réaction. Il aurait pu être arriver avec deux sceaux remplis de pièces d'or qu'on ne les auraient pas regardé avec autant d'envie. L'inconnu les posèrent entre les mains de deux ouvriers qui ne semblaient pas croire leur veine. Derrière celui qui apporta cette offrande, une tête fit son apparition, le visage toujours aussi cramoisi à l'idée de se montrer. Le même garçon qui avait demandé un autographe plus tôt avait prit ce temps pour aller chercher ce soldat. Il gratta sa courte barbiche noire en reluquant le fruit de leur labeur, se retournant par la suite pour passer son regard gris clair sur les deux qui sautaient le plus aux yeux.

-J'arrive en retard à la fête on dirait. Vous pouvez m'appeler Hegen au fait.
-Et moi Brandt. Jamais trop tard, ser Hegen. Il nous reste toujours le plus important à faire.
-Parfait, je vous rejoint tout de suite après que cette BANDE DE BITES MOLLES LÀ-BAS AURA FINI DE ME FAIRE HONTE ET DÉCIDE DE SE SORTIR LA MAIN DU CUL.

Un regard accusateur de sa part sur les autres soldats en disait long sur leurs relations. Ils se regardèrent comme une bande de gamins pris en flagrant délit, avec une mixture de frustration et de honte. Alors c'est toi qu'on a à remercier pour ça? Pendant que le soldat nouveau venu engueulait ces tire-au-flanc, Brandt ébouriffa le garçon qui atteignait une saturation de rouge que l'on ne croirait pas possible jusque-là, mais qui lui rendit tout de même un sourire timide. Bon, au boulot tout de même. Ces cordes n'allaient pas se rendre toutes seules au sommet. Empruntant le même chemin qu'il avait prit la dernière fois, Brandt se retrouva à mi-chemin, en aidant un autre à monter jusqu'à sa position. Il jeta l'une des cordes envoyées d'en bas de manière à ce qu'elle se prenne dans l'une des tiges d'acier en dépassant pour faire l'ascension du reste. Le bureau de la sécurité du travail ferait un anévrisme en le voyant aller, mais on ne pouvait pas argumenter sur l'efficacité. Pendant ce temps, les autres en contrebas pouvaient jouir d'une courte pause. Hegen était revenu à la hauteur de Remilia, tandis que ses collègues se préparaient autour des contrepoids.

-Le Typhon de Corel hein? De toutes les choses que je m'attendais pas à voir aujourd'hui. Vous avez été bien occupés on dirait. Au fait... C'est un mec ou une fille celui-là?

Moitié templier, moitié boyscout, Brandt attacha solidement les cordages qu'on lui lançait sans lésiner sur les noeuds. Ils allaient avoir besoin de quelque chose de solide pour bouger un bloc de cette taille après tout. Il soupira quand on lui dit qu'il n'y avait plus rien à lui envoyer. Il envoya un pouce en contrebas pour donner le signal.

-C'est l'heure de vérité, il n'y aura plus qu'à... Plus qu'à...

Il ne l'avait pas montré jusque-là, mais le pauvre commençait à montrer ses limites. Entre ce soleil écrasant, le travail acharné et le manque d'eau, il commençait à voir des étoiles, mais s'était tout de même porté volontaire pour monter, pensant être en mesure de terminer avant de tomber en panne lui-même. Un coup de chaleur n'était rien de bien tragique, mais penchant vers l'avant vers le vide comme il était, il glissa. Les paupières lourdes, les cris de terreur étaient déjà distants à ses oreilles.

Difficile de croire qu'avant que Brandt et Remilia arrivent, tous ces travaux étaient au point mort. Peut-être bien qu'il y avait un facteur motivation cumulé au fait que tout le monde ici était sous-équipé et en mauvaise santé au fait que cette reconstruction larvait. Et il n'était pas dur de déduire que même armée des meilleurs intentions possibles, la Néo-Shinra restait la Shinra 2. Peu de gens avaient oubliés toutes leurs frasques passées, et maintenant qu'ils n'avaient plus qu'un fragment de leur pouvoir financier, militaire et politique, le commun des mortels pouvait bien plus facilement leur dire d'aller se faire cuire un œuf. Mais aussi loin que Remilia était concernée, avoir un toit au-dessus de la tête et ne pas risquer de choper le choléra à chaque douche outrepassait le fait que la Shinra était derrière tout ça.

Brandt jugea que le moment était venu d'installer les cordes pour enfin évacuer cette caillasse. Un soldat de la Néo-Shinra qui ramenait de l'eau, se décida à secouer les puces de toute la troupe de glandeurs aux alentours histoire que ce ne soit pas les mêmes qui bossent. Ah, bah si c'était plus souvent comme ça, les choses iraient peut-être mieux ici !
Tandis que Brandt retournait jouer les alpinistes urbains pour installer lui-même les cordages qui seraient ensuite attachés aux contrepoids pour en finir, Hegen (le porteur d'eau) posa une question des plus importantes.

- MAINTENANT QU'ON EN PARLE, C'EST UNE BONNE QUESTION, BROTHER. MAIS JE DIRAIS-HÉ, IL NOUS FAIT QUOI LÀ ?

Les cris du reste des ouvriers en direction de Brandt attirèrent l'attention du duo : visiblement, le petit chevalier était en position de faiblesse. En avait-il trop fait ? Possible, vu la chaleur qu'il faisait ! L'insolation était un risque fort possible.

- HÉ, ON RESTE AVEC NOUS, BROTHER !

Mais trop tard ; cette crevette rose chancelait déjà dans le vide. Et cette fois-ci, contrairement au boulet, c'était lui qui allait se faire mal. Trop tard pour l'attraper, mais si lui s'y connaissait un peu en architecture, Remilia connaissait un peu de physique. Si on voulait ralentir la chute de quelque chose sans l'attraper, il fallait le faire chuter dans une autre direction. Prenant appui sur le pilier comme rampe improvisée, le Typhon de Corel percuta en plein vol le Casque d'Argent, brisant l'élan de la chute et les entraînant tous les deux au sol. Ce qui aurait pu être une chute fatale pour Brandt se termina en roulé-boulé avec seulement un peu de saleté et deux-trois égratignures au compteur pour les deux. Finissant leur roulade dans la poussière, Remilia se releva pour s’épousseter... Et constater que tout le monde se contentait de bêtement applaudir.

- QUELQU'UN PEUT AMENER DE L'EAU POUR QU'IL SE RÉVEILLE OU ON ATTEND LE PROCHAIN BUS ICI ?!

L'un des soldats qu'Hegen avait invectivés finit par réagir et se dévoua pour aller remplir sa gourde d'eau fraîche, mais dans sa précipitation, trébucha sur un gravat en retour et chuta tête la première sur... La jupette du petit chevalier.

- GARÇON.
- Garçon.
- Garçon.

Garçon.

Dans son entraînement à ne pas laisser en plan tout le monde ayant travaillé si dur, le paladin s'était surmené sans faire attention à ses propres limites. C'était un peu tard pour une leçon sur comment se ménager après être tout juste sorti de l'Au-Delà maintenant qu'il était en train de faire une chute de vingt mètres. À demi conscient et quelque peu délirant, il se dirigeait vers le sol à une vitesse effrayante. Ce n'était pas une, mais deux fois que Remilia recevait quelque chose qui tombait de ce pilier, bien qu'un colis beaucoup plus fragile cette fois. Il se sentit bousculer dans tous les sens à la réception, mais pas de réponse mis à part un gémissement plaintif. L'esprit voulait, mais la fatigue avait tout bonnement finit par le rattraper. Entre une bataille acharnée, l'expérience de la mort, son vol à dos de chocobo ici et un travail dur sous le soleil, c'était déjà une journée assez bien remplie qu'il cherchait à se pousser encore un peu plus.

Il retrouvait lentement ses esprits que la douleur vague d'un choc lui donna un coup de pouce de plus. Le chevalier ouvrit ses paupières lourdes, sa vision s'éclaircissant petit à petit sur des visages inquiets. D'autres étaient plutôt sur le point de rire, et Hegen se couvrait les yeux avec la paume de sa main en soupirant. Voyant d'abord la gourde d'eau tendue vers lui, il s'en empara, mais c'est qu'en suivant le bras de son propriétaire, il se rendit compte qu'il était tombé visage premier sous sa jupe en la relevant, elle qui n'était pas bien longue pour commencer. Avec les contours d'une culotte noire qui lui pressait contre la joue, ça répondait au moins à une question qui brûlait sur toutes les lèvres.

-Un grand merci pour l'eau, mais je dois avouer que les hommes en général ne m'intéressent pas de cette façon...

Sa voix se faisait faible, loin d'avoir son pep habituel, et se redressa avec un air encore un brin groggy, son visage rougit par la chaleur et la fatigue, et celui du soldat d'embarras qui se leva comme un éclair. Au moins on pouvait qu'il n'en avait pas échappé une goutte. Allant contre ses instincts, il avala lentement, sachant qu'il devrait se rafraîchir avec modération pour éviter d'empirer son état.

-Mes sincères excuses de vous avoir fait peur de la sorte. J'avoue que j'ai négligé de me reposer depuis que je suis revenu de l'Au-Delà. Encore un peu et...
Cheveux roses bonbon tenta de se releva, mais se verra aisément arrêté dans son geste, trop faible pour vraiment résister. Le soldat Hegen se pencha sur lui avec une main sur son épaule.
-Je crois que personne n'en pensera moins de toi de prendre une pause, petit. Reprend des forces d'abord, on l'aura bien ce pilier.

Il donna une claque amicale dans le dos du paladin qui ne semblait pas si convaincu que ça par sa demande de rester sur la touche. Néanmoins, il ne pourrait faire grand chose pour aller contre tout le monde ici. Il finit par voir raison en lâchant un soupir défait. Le soldat aux cheveux bruns lui tendit la main pour l'aider à se relever, puis à marcher pour s'asseoir à un endroit un peu plus confortable et moins poussiéreux. Avec ça de fait, Hegen se releva pour faire face à tout le monde et joignit les mains poing contre paume dans un geste d'encouragement.

-Tout m'a l'air en place. On va pas laisser un caillou nous barrer le chemin, pas vrai? Remilia? Je vous laisse l'honneur de donner les commandes. On sera plus efficaces en étant synchronisés.

Ou bien par déférence pour le Typhon de Corel, ou bien parce qu'il savait que d'entre eux ici, elle était celle qui savait de loin crier le plus fort, il laissait la suite entre ses mains pour coordonner la tâche. Brandt, quant à lui, eut une grimace, mais la transforma en sourire, suivi d'un pouce levé à la lutteuse pour l'assurer que tout irait bien. Aussi ennuyé était-il de rester là à ne rien faire, son bon sens lui disait qu'il avait causé assez de frayeur à tout le monde pour aujourd'hui.

Au moins, il y avait plus de peur que de mal. Tout le monde prenait avec humour ce qu'il venait de se passer avec ce pauvre soldat et Brandt ; et lui-même semblait en être amusé plus qu'autre chose. Tout allait pour le mieux !

Brandt semblait avoir honte d'avoir faibli et voulait aussitôt repartir à la tâche, mais Hegen le remit vite en place : il n'accomplirait rien à se tuer au travail, aussi autant qu'il se repose pour le moment. Autant essayer de lui remonter le moral.

- RELAX, BROTHER ! ON VA VIRER CE PILIER EN MOINS DE DEUX MAINTENANT QUE T'AS PRÉPARÉ LE TERRAIN !

La partie chiante et dure était finie, il ne restait que la partie dure tout court. De quelques gestes de mains, Hegen avisa tout le monde. Remilia en tête et autant de monde que possible au reste des cordages. Il ne restait plus qu'à tirer...

- UN, DEUX, TROIS !!!

Comme un seul homme, tout le groupe tira les cordages. Et le talent d'architecte de Brandt paya, car au bout de quelques secondes, le pilier se déplaça avant de lourdement se vautrer sur le côté dans un fracas de tous les diables, qui fut cependant couvert vite par les cris de joie de tout le monde.

Les portes de l'entrepôt étaient désormais accessibles partiellement ; suffisamment pour qu'on puisse les tirer ou les pousser pour les ouvrir, cependant. Ce qui serait amplement suffisant pour entrer ! Mais tout le monde déchanta vite en voyant que même la chute du Météore n'avait pas fait oublier les règles de base aux employés de la Shinra : les portes étaient toujours verrouillées par une chaîne et un cadenas ! Et bien évidemment, Rufus avait payé pour le matos haut de gamme et fait installer du tout inox ! Même après des années d'abandon, tout ce matériel était terne mais absolument pas corrodé. Sans une torche à acétylène, cette porte allait rester close. A moins que...

- QUELQU'UN À DES GANTS DE PROTECTION ?

Les mitaines molletonnées de Remilia protégeaient ses mains quand elle donnait des coups, pas quand elle triturait du métal rouillé. Ce serait le pompon de retourner à l'hôpital à cause du tétanos parce qu'elle s'était coupée sur un bout de métal sale !

Une fois équipée de gros gants de toile, Remilia s'attaqua au point faible de cette porte. Car si cette grosse chaîne et ce gros cadenas, cumulée aux épaisses portes d'acier, résisterait longtemps aux coups et aux affres du temps, on ne pouvait pas en dire autant des poignées... Le verrou ne consistait qu'en une chaîne qui reliait entre elles les deux poignées de porte, après tout : si l'une d'elles cassait, tout serait déverrouillé.

Avec un hurlement bestial, Remilia attrapa l'une des poignées et, prenant appui avec ses pieds sur la porte, tira aussi fort qu'elle était membrée au niveau mammaire. Après quelques secondes d'effort, la poignée cassa dans un claquement métallique. Tandis que Remilia jetait au loin le bout restant dans ses mains et se secouait les bras pour calmer la tension dans ses muscles, Hegen et le reste du groupe partait ouvrir la porte tandis que le reste admirait la prouesse de force qui venait de se produire.

- Bon Dieu de bon Dieu... Mais c'est des bras bioniques que vous avez ou quoi ?!
- JE SOULÈVE 215 KILOS EN DÉVELOPPÉ-COUCHÉ, BROTHER ! C'EST QUE DALLE UN TRUC COMME CA POUR-

Un cri de panique au niveau des portes coupa court à la conversation, suivi d'un bruit creux. Inhabituel.

À la surprise de tout le monde, un crâne encore coiffé d'un casque de chantier blanc roulait au sol, rebondissant sur les gravats avant de finir sa course quelques mètres plus loin, dévisageant tout le monde sur place de ses orbites vides. Plus haut, dans l'ouverture des portes, le reste d'un squelette portant un bleu de travail mangé par l'âge gisait sur le dos. Visiblement, des gens se trouvaient encore dans l'entrepôt quand il avait été condamné et abandonné, et ce pauvre type avait du rester jusqu'à la fin collé aux portes à attendre qu'on vienne le délivrer... Que pouvait-on dire face à cela ?

- ON DIRAIT QU'ON EST TOMBÉS SUR UN OS. SANS VOULOIR FAIRE DE MAUVAIS ESPRIT.

Ba-dum-tss !

Malgré toutes les bonnes intentions, l'ego du paladin se verra blessé un peu tout de même. Dans son état, il ne serait pas d'une grande aide autrement que comme spectateur, mais la seule alternative aurait été de demander une pause générale. Une certaine appréhension montait en lui quand le moment de vérité arriva. Il avait déplacé de larges morceaux de maçonnerie démolie à plus d'une reprise, mais jamais un morceau aussi gros. Sa taille seule laissait présager de celle de la ville qui se tenait ici avant que ce météore ne la touche. Les yeux rivés sur le sommet, il retint son souffle en le voyant d'abord remuer, puis bouger, et finalement chavirer pour aller se vautrer au sol. Un fracas de tous les diables retentit dans tout le Wall Market, et un nuage de poussière balaya les immédiats. Des cris de célébration montèrent avant même que ces débris ne finissent de retomber. Au point où un début de camaraderie semblait se former entre les soldats embarrassés de leur médisance et les ouvriers. Cette vue seule suffisait pour lui rendre un peu de vigueur. Comme quoi il avait été juste en leur disant de ne pas prendre ce pari.

Après quelques minutes à reprendre son souffle, le petit paladin se remit sur ses échasses. Le plus dur avait été fait, mais il demeurait tout de même du travail à faire. Les gravats qui barraient toujours la route étaient beaucoup plus petits, assez pour les retirer à la main. C'était une vue triste de voir qu'il n'y avait même pas de brouette ici, ou alors aucune qui était en état d'être utile. Des conditions de travail inacceptables, c'était à croire que quelqu'un cherchait délibérément à allonger le plus possible les travaux. Quelques inquiets pour sa condition lui demandèrent si c'était une bonne idée de continuer déjà quand il prit un morceau de béton entre les mains.

-Ne vous en faites pas pour moi. Il ne s'agissait là que d'un coup de fatigue passager, quoique survenu à un mauvais moment. Je me ménagerai à partir de là.

La leçon était passée en apparence, mais de vieilles habitudes prendraient du temps à mourir. Pour quelqu'un qui prenait tel soin de son apparence, il était difficile d'envisager à quel point il donnait de lui-même sans penser aux conséquences. Enfin, ça, c'était en arrivant, car à présent il était tout aussi poussiéreux que les autres à force de jouer dans la terre. Avec un peu de travail de plus, ils pouvaient enfin voir les portes, portes qui se faisaient, sans grande surprise, bien scellées. Une paire de gants, il en avait, mais il doutait qu'ils soient à la taille de Remilia qui le dépassait d'au moins une tête et demi. Un autre lui fit son bonheur, et en moins de deux, ils pouvaient enfin voir leur prix. Du moins c'était ce qu'il pensait, jusqu'à ce que le squelette de l'un des pauvres travailleurs se déversa au moment d'ouvrir cette porte. Un silence pesant planait avec ce rappel de la tragédie du météore, et le fait qu'ils allaient certainement en trouver bien d'autres en continuant à creuser ces ruines. Silence brisé par le Typhon de Corel avec... Un jeu de mots qui causa un nouveau silence. Côtoyer la mort était chose commune pour un templier, mais elle ne perdait pas de sa signification avec le temps ou la quantité. Brandt s'avança en dégainant son épée, plantant le bout dans le sol tout en s'agenouillant face à la dépouille, lui adressant une courte prière. Qui sait s'il en avait reçu ou pas durant ces cinq années passées ici. Il releva la tête quand un faible bruit métallique résonna dans l'obscurité en face, quasi inaudible au point où il pourrait aisément croire à un tour de ses oreilles.

-Vous avez entendu ça?

Aucune affirmative, mais pas de réponse à la négative. Ils se contentèrent de se regarder les uns les autres. Le soldat Hegen finit par briser ce silence en s'avançant dans l'embrasure. Il pointa son arme dans l'inconnu en face, illuminé immédiatement après par la lampe torche fixée au fusil d'assaut. Deux autres de ses collègues emboîtèrent le pas. Les travailleurs se reculèrent, une décision sensible quand des armes à feu étaient impliquées.

-Dans tous les cas, il ne nous reste plus qu'à inspecter les lieux pour voir ce qu'il y a vraiment. Des monstres prennent souvent des ruines comme ça comme repaire, alors restons vigilants. Mitchel, Chris, apportez des sacs, je sens que ce sera pas le seul squelette que l'on croisera ici...
-Je viens aussi. Ces armes ne sont pas que décorations!

Le soldat grommela un peu dans sa barbe, mais ne fit pas de protestations, et là-dessus commença son inspection. La lumière du jour se dérobait vite à mesure qu'ils avançaient. Songeant à sa propre source, Brandt sortit son cristal de paladin, déçu qu'il n'ait pas réagi une seule fois depuis qu'ils étaient arrivés ici. Pour le moment, il allait devoir dépendre des lampes torche. Le groupe fut assez chanceux pour tomber sur une carte des lieux. Avant longtemps, des rangées de tours de matériaux s'étendaient devant eux, presque à perte de vue, ou du moins aussi loin que leurs sources de lumière le permettaient. Une autre vue macabre les accueillirent, celle d'un autre squelette affalé près de l'une de ces piles de matériaux. De très vieilles taches de sang s'y trouvaient, le crâne du malheureux brisé à l'arrière. Ils n'eurent pas le temps de se recueillir cette fois, puisqu'un bruit trop familier poussa Brandt à tirer ses armes. Bien sûr. Bien sûr qu'ils allaient devoir se mesurer aux chiens de garde locaux. De lourds pas métalliques avançaient dans leur direction, un vieux Sweeper portant le logo de la ShinRa pointait son projecteur sur le groupe. Hegen se présenta en face, son arme baissée.

-Attendez, il n'attaquera pas si--

Sans la moindre hésitation, la machine lui prouva se tromper en pointant sa mitrailleuse dessus. Déjà prêt à réagir au quart de tour, le paladin repoussa le soldat vers l'arrière en levant son bouclier, tout juste à temps pour intercepter un déluge d'acier. Le Sweeper ne s'arrêtait pas de tirer, ne semblant pas s'en faire pour son arme qui surchauffait vite. Par réflexe ou bien par entraînement, les autres soldats répondirent en répliquant de plus belle, faisant un travail rapide de la machine qui fit demi-tour en tentant de garder son équilibre avant de s'écraser au sol. Elle ne bougeait plus, mais des étincelles le parcourrait avant qu'il ne commence à prendre feu. Peu de risque que ça se propage avec ce sol en béton, mais ils n'étaient pas à bout de leurs peines. D'autres lourds bruits de pas se faisaient entendre dans l'obscurité, sans doute alertés par ces détonations.

-Sales tas de ferraille. Ils reconnaissent pas nos uniformes. Plan B.
-Toujours la même rengaine avec ces armures magitek...

Si la vue du crâne roulant avait filé une belle frousse à tout le monde, cette peur se dissipa vite à l'idée de ce qui pouvait se trouver dans ce bâtiment. Brandt, visiblement remis de son coup de chaleur (ou alors peu désireux de faire preuve de faiblesse devant tout le monde), fut soudainement alerté par un bruit émanant de l'intérieur de l'entrepôt. Se pourrait-il que tous ces memes Internet à base de squelettes soient vrais et que Monsieur Skeltal vienne confisquer le calcium de tout le monde ?
Peu probable. Hegen jugea que ce bruit était une vraie menace, cependant, et après avoir sécurisé l'entrée, incita ses hommes à prendre leurs armes et s'engager dans le bâtiment. Le petit chevalier décida de les suivre, avec Remilia qui fermait la marche après s'être débarrassée de ses gants de toile.

Enfin, au début, car il faisait noir là-dedans. Si Brandt avait une sorte de cristal magique pour éclairer et Hegen et sa troupe avaient des fusils dotés de lampes tactiques, Remilia n'avait rien. Et comme même bien huilés, des boobs ne peuvent pas faire office de phares, la lutteuse en fut quitte pour ressortir emprunter une source de lumière, qu'elle trouva sous forme de lampe frontale attachée au casque du crâne fuyard plus tôt.
Et cette petite recherche lui fit manquer le début de la fête, car sitôt la lampe testée et enfilée, des coups de feu retentirent dans l'entrepôt.

Retournant en vitesse dans le bâtiment, Remilia vit le mouvement rapide des lampes tactiques s'agiter et éclairer de temps à autres la carcasse qui commençait à brûler d'une des machines de sécurité de la Shinra. Bon, visiblement, ces tas de boulons étaient encore suffisamment fonctionnels pour s'attaquer à des intrus... Et "tas" au pluriel, car d'autres se faisaient entendre. Eh ben ! Ils allaient être accueillis comme il se doit ! Un second Sweeper sortit du fond de l'entrepôt en furie, mais contrairement au premier, il n'eut même pas le temps de tirer une seule cartouche. Arrivant en sprintant au milieu de tout le monde, Remilia bondit dessus avant de le ré-expédier dans l'obscurité d'un magnifique dropkick.

- OH YEAH, BROTHER !

Du-dudu-duuu, du-dudu-duuu...

Bon, on avait connu plus solide que les Sweeper comme machines de guerre made in Shinra, mais être capable d'en cabosser un après une si longue période d'inactivité était une petite victoire en soi pour le Typhon de Corel.

La machine partit en roulé-boulé dans l'obscurité en faisant un fracas de tous les diables tandis que Remilia revenait au milieu du groupe en agitant les bras en l'air tel un champion. Visiblement, elle n'était pas peu fière de son exploit.

- Mais-mais comment-
- TU CROIS QU'ON S'ENTRAÎNE AVEC QUOI AU BATTLE SQUARE, BROTHER ? JE M'EN FAIS UNE DEMI-DOUZAINE EN GUISE DE CARDIO DE CES TRUCS ! ENFIN, AVANT.

Mais les bruits de métal continuaient. Visiblement, il y avait encore quelques tas de ferraille à qui il fallait faire comprendre que personne ne signerait le bon d'expédition avant de vider l'entrepôt... Chose qui fit juste applaudir Remilia de joie. Enfin de l'action !

- HÉ BRANDT ! A TON TOUR ! FAIS-NOUS VOIR COMMENT VOUS VOUS Y PRENEZ PAR CHEZ TOI, BROTHER !

-Focus! Dispersez-vous, je prend les devants.

Les exploits d'armes était choses qui pouvaient attendre qu'ils soient hors de danger pour célébrer. Baisser sa garde n'était pas un geste sage. L'un des soldats derrière eut la brillante idée d'allumer une fusée de détresse avant de la lancer devant. Même si tout était baigné d'une lueur rouge peu rassurante, maintenant ils pouvaient voir devant. D'autres fusées furent allumées et jetées dans les autres directions avant que les soldats ne prennent les palettes de matériaux de construction comme couvertures. Ces Sweepers ne semblaient pas être ce qu'il y avait de plus intimidant comme machines de guerre, mais le paladin préférait se montrer prudent face à une menace qu'il ignorait. S'il avait toujours ses pouvoirs, il aurait pu l'attaquer de là où il se trouvait, mais maintenant dépossédé, il allait devoir réfléchir.

Celui en face était dans la mire des soldats, mais il suffisait de porter l'oreille pour savoir que d'autres convergeaient sur eux. Ils allaient avoir des problèmes s'ils se mettaient à les attaquer de plusieurs directions différentes. Le chevalier partit sur sa gauche, bouclier levé pour arrêter des balles perdues. Il frappa la garde de son épée contre son bouclier, causant un fracas métallique pour attirer l'attention. Des balles ne tardèrent pas à fuser en sa direction, et se planqua derrière la palette. Les pas lourds d'un Sweeper s'approchaient et, dès qu'il se montra le bout du nez, reçut un coup de bouclier au bras, et le bout d'une épée qui alla se ficher dans ses articulations à l'arrière de sa jambe. Elle se coinça là en faisant trébucher le robot qui se fit alors ouvert à se prendre un nouveau coup de bouclier au visage qui le fit tomber. Il empoigna l'écu à deux mains et en enfonça la pointe de toutes ses forces dans la machine autant de fois que nécessaire, jusqu'à ce qu'elle s'arrête de bouger.

-Merde, MERDE!

Occupé à changer de magasin au mauvais moment, un soldat se verra dérober du sol dans les griffes d'un Sweeper. Il essaya de se débattre, mais le fait de se faire envoyer contre la palette la plus proche mit fin plutôt rapidement à ses résistances. Brandt ne perdit pas de temps pour se lancer à son aide, mais une autre de ces maudites machines le coupa, lui envoyant un grand coup qu'il bloqua, mais l'envoya reculer. Il serra des dents pendant que le malheureux devant tentait de ramper pour échapper au robot qui menaçait de l'écraser du pied.

-Remilia, avec moi!

N'ayant pas le temps de taillader celui devant et incapable de le contourner sans mettre les autres en danger, il opta pour aller devant, tout bonnement. Arrêtant sa griffe de son bouclier, et faisant dévier son bras armé de sa mitrailleuse d'un coup d'épée, la crevette rose poussa un cri de guerre en lui mettant un coup d'épaule, poussant contre la machine pour la faire reculer. Il réussissait à lui faire perdre l'équilibre, mais son poids seul l'empêchait de la repousser convenablement. Il aura besoin d'un peu d'aide pour le repousser vraiment et épargner le soldat qui roula sur le côté en se voyant entre deux robots arrivant en sa direction.

Le Sweeper qui s'était fait latter la figure n'était pas détruit, malheureusement. Au contraire, il revenait plus frais que jamais. On pouvait dire ce qu'on voulait au sujet de la Shinra, leur matériel était fait pour durer... Brandt jouait la police du fun à diminuer l'exploit de Remilia, en plus ! Vraiment, il n'y avait qu'elle pour avoir le goût de la mise en scène ou quoi ? Sans doute, à y réfléchir... Muni de son écu, le petit chevalier décida d'ouvrir la marche et d'attirer l'attention des Sweepers sur lui en frappant son glaive contre son bouclier. Courageux, mais restait à espérer que son couvercle de poubelle puisse résister à des balles. Allez savoir ce qui était considéré comme "solide" dans son monde à lui !

Mais Remilia dut ranger ses idées reçues, car le bouclier s'avéra stopper les balles comme un chef le temps qu'il aille se cacher derrière une palette. Tandis qu'il sortait de derrière sa couverture pour aller se battre en duel avec celui qui lui tirait dessus, le reste du groupe tentait tant bien que mal de repousser une seconde machine. Tandis que le reste des hommes d'Hegen tirait dessus, le Typhon de Corel opta pour prendre la route des cieux et, utilisant une étagère comme tremplin Comme pour le précédent, le Sweeper en fut quitte pour une belle bosse dans sa carlingue... Et c'est tout. Rien à faire, Remilia ne tapait pas (plus) assez fort pour les fracturer ou les briser en un seul coup. Il faudrait changer de méthode ! Et vite, vu qu'un des hommes d'Hegen venait de se faire expédier au pays des songes. Brandt tenta d'aller l'aider après s'être occupé de la machine qui lui faisait face, mais un autre lui coupa la route. Au point qu'il dut appeler à l'aide, vu qu'il ne pourrait pas stopper tout ce beau monde par lui-même. Eh bien soit.

Brandt avait réussi à stopper l'un des Sweepers, mais ça en faisait deux autres à gérer. Fort heureusement, ils restaient focalisés sur le reste du groupe, et surtout sur le soldat au sol. L'un d'eux leva le pied pour tenter de l'écraser... Mais son pied ne rencontra que le vide, car quelque chose venait de le soulever de terre. Remilia, utilisant toutes ses forces, souleva le robot par l'un de ses bras-mitrailleuses avant de le renverser sur le dos dans une approximation de suplex. Désormais retournée et sans vraie capacité pour se relever, la machine gigotait les bras et les jambes dans tous les sens, tirant au petit bonheur la chance ; une occasion que le Typhon de Corel utilisa pour commencer à s'attaquer au-dessous de l'engin, désormais exposé. Brisant à coups de poing toutes les parties qui semblaient plus fragiles que les autres et arrachant tout ce qui ressemblait à un câble électrique et/ou un flexible, Remilia tentait d'arrêter le plus vite possible l'engin avant qu'une balle perdue ne touche quelqu'un ou qu'il ne se retourne.

- MAIS IL Y AVAIT QUOI ICI POUR JUSTIFIER TOUS CES ROBOTS GARDES ?!?

Serait-ce l'endroit où Rufus avait caché sa collection de comics ou quoi ?! Car à ce train-là, même avec l'aide du groupe d'Hegen et de nos deux héros, il allait être de plus en plus difficile de tenir... Les machines ne sont pas sujettes à la panique ou la fatigue, elles !

Inspiré par Remilia peut-être, le soldat précédemment envoyé au tapis se jeta sur le bras armé du Sweeper, usant de son propre poids pour garder l'arme au sol pendant qu'il tirait dans le vide et qu'elle terminait de l'achever. Du côté du paladin, il sentit une poussée de plus faire chavirer l'engin avec lequel il était occupé. Hegen arrivé à ses côtés lui donna le coup de main, ou plutôt le coup d'épaule qu'il lui manquait pour le faire chavirer sur le dos. Ne perdant pas de temps avec cela, il bondit dessus en cherchant les points faibles de sa lame, mais sans succès. Le dernier devait avoir été un coup de chance puisqu'il n'était pas familier avec ces machines. Sa forme était beaucoup plus crue et primitive que celle des armures de l'empire, et il ne savait pas où donner de la tête avec tous les bouts qui dépassaient.

-La grille, vise la grille!

Suivant ces instructions sans réfléchir, il empoigna son épée à deux mains, et l'enfonça directement entre les barres de métal protégeant ce qui devait lui servir de visage. Des gerbes d'étincelles fusaient autour, suivi d'une fumée noire, chose encourageante. Brandt n'en resta pas là, plantant sa lame encore un peu plus profondément, et la retira vivement d'un mouvement de tout le corps. À ce moment, celui à qui Remilia faisait passer un sale quart d'heure s'arrêta de bouger, et une série de détonations achevait le dernier déjà amochée par son coup de pied tout comme le premier. Un silence de morts retomba sur l'entrepôt, ponctué par la respiration haletante de ses intrus. Il n'y avait pas signe ou son d'un autre gardien, permettant à cette compagnie de reprendre son souffle et laisser l'adrénaline retomber.

-Désolé de vous dire, mais c'est assez standard comme sécurité par ici. Leurs vieux modèles obsolètes finissent souvent dans des endroits comme ça pour assurer la sécurité. Moins cher que de payer des soldats à temps plein, et ils en avaient rien à faire s'ils avaient tendance à tuer des curieux de la ville basse parce qu'ils ont la gâchette facile...

C'était un coup sur le moral que de savoir qu'ils ne venaient que de mettre hors services le bas de gamme du bas de gamme, des machines trop ancienne déjà à l'époque pour servir dans les opérations de la ShinRa. Nul doute qu'aujourd'hui, ils se faisaient beaucoup plus sophistiqués, surtout s'ils ne se gênaient pas de faire équipe avec Dol sous la table pour concevoir des modèles encore plus dangereux. Le paladin se leva par contre avec un sourire imperturbable, la main sur l'épaule de Remilia, et même s'il devait aller chercher haut pour ça.

-Mais nous n'avons perdu personne, c'est l'important. Du beau travail pour aujourd'hui dans tous les cas. Pour ma part, je crois que me ferai sage et écouterai mon corps qui me crie de me reposer. Dites-moi, vous êtes originaire de ce monde, n'est-ce pas? Je ne voudrais pas abuser, mais auriez-vous l'amabilité de me pointer dans la direction d'une auberge?

La bataille semblait décidément partie pour durer ! Difficile de dire à quel point Brandt était capable de combattre quand il était sur son monde, mais visiblement, il donnait tout ce qu'il avait, comme tout le monde en ce moment. L'homme que Remilia avait empêché de finir écrabouillé sous le pied du Sweeper décida de venir à son aide en retenant tant bien que mal l'un des bras de la machine au sol pendant que le Typhon de Corel arrachait tout ce qui pouvait ressembler à une pièce qui mettrait hors-service l'engin. De leur côté, Brandt et Hegen avaient aussi retourné une des machines et le petit chevalier, à l'initiative d'Hegen, réussit enfin à le mettre hors-service en frappant d'estoc à plusieurs reprises dans sa grille frontale. Heureusement qu'il n'avait pas décidé à ce moment de lâcher de jet de vapeur ou il y aurait eu du ravioli à la crevette au menu ! A force de tout arracher, Remilia finit enfin par attraper au hasard une poignée de câbles électriques plus importante que les autres, chose qui stoppa net le Sweeper. Le dernier du lot, quand à lui, rendit l'âme après s'être fait canarder par le reste du groupe d'Hegen. Et à en juger par le silence qui s'ensuivit, c'était le dernier tout court. Bon, par contre, merci le moral avec Hegen qui jugea bon de préciser que c'était de la machinerie bas de gamme qui venait de leur flanquer une telle suée.

- OBSOLÈTE OU PAS, ON A FAILLI PASSER UN SALE QUART D'HEURE, BROTHER. COMME DIT BRANDT, ON S'EN SORT BIEN D'AVOIR PERSONNE DE MORT OU BLESSÉ DANS L'HISTOIRE. SINON, BRANDT, T'EN AS FAIT ASSEZ, BROTHER. VA SOUFFLER, ON VA S'OCCUPER DU RESTE.

Tandis qu'un des membres du groupe d'Hegen emmenait le petit chevalier se reposer à l'ombre, d'autres soldats de la Néo-Shinra accompagnés de civils commencèrent à aider le Typhon de Corel à inventorier et éventuellement emmener tout ce qui pourrait être utile hors de cet endroit.

Et visiblement, c'était un sacré butin qui se trouvait la-dedans, une fois que la lumière fut rétablie à l'aide d'un générateur portatif et de lampes de chantier. Un entrepôt dédié à out ce qui était matériaux de construction ! Les affres du temps avaient malheureusement accompli leur ouvrage : l'acier avait rouillé, le bois avait pourri et les sacs de ciment et de mortier avaient pris l'humidité et durci... Sur la première estimation faite à la va-vite avant la tombée de la nuit, Hegen estimait qu'environ seul entre un quart et un tiers du stock était vraiment utilisable. Ce serait toujours ça de pris pour commencer à reconstruire de vrais bâtiments et pas de simples préfabriqués, cela dit.

Avec la nuit qui tombait et la lueur des lampes de chantier qui faisait office de lampadaires venait aussi le temps du repas. Rarissimes étant les habitants ayant leur propres cuisine dans les environs, aussi tout le monde mangeait à la même enseigne avec des volontaires préparant le tout pour tour le monde sur des cuisines de camp improvisées. Bien sûr, les héros du jour passèrent les premiers, malgré leur insistance à attendre leur tour. Le repas ne payait pas de mine : un bol d'une soupe dont il valait mieux ignorer les ingrédients avec un goût pas vraiment définissable et un petit pain industriel. Quelque chose qui ne dépareillerait pas dans une prison, mais qui semblait ne pas gêner Remilia outre mesure.

- C'EST PAS VRAIMENT DIFFÉRENT DE CE QU'ON MANGEAIT QUAND JE BOSSAIS DANS LES MINES DE COREL, BROTHER ! CA PAYE PAS DE MINE, MAIS CA FAIT LE JOB !

Pas vraiment différent ? Oui. De qualité moindre ? Totalement. Corel s'était très vite reconstruite dès que la Mako était devenue inutilisable ; l'exploitation des mines de charbon et des autres minéraux aux alentours s'était accompagnée d'un énorme bond pour la qualité de vie des habitants... Et des mineurs, les propriétaires des exploitations ayant vite compris que des ouvriers bien nourris manieraient la pioche et le marteau-piqueur mieux et plus longtemps. Le travail était peut-être épuisant et fatigant, mais on bouffait bien. Alors que les deux héros du jour finissaient leur maigre souper, un des hommes d'Hegen vint les trouver.

- M'sieur Hegen me charge de vous dire qu'on vous a gardé des lits à l'auberge pour vous deux pour dormir cette nuit. C'est pas le palace, mais il veut pas vous laisser tenter de partir à Kalm dans la nuit avec l'obscurité et les monstres qui rôdent dans les plaines.

HRP:

Admin Gardienne **Niveau :** 99 **Statistiques :**

Un véritable trésor! On peut dire que là, vous êtes tombés sur un vrai jackpot! Entre la construction du barrage et votre découverte, la ville va pouvoir faire un véritable bond en avant sur sa reconstruction!

Les autorités vous remercient chaleureusement en vous gratifiant de la somme de 1000 gils chacun, la nuit à l'auberge est bien évidemment offerte et des renforts vont être appelés pour dégager le reste de l'entrepôt pour pouvoir déblayer totalement la zone du Secteur 6 qui va enfin pouvoir devenir habitable grace à vous!

Encore félicitations!

Ménage de Printemps 16020402414020113013946981

Ménage de Printemps 16020402414020113013946981

Bilan

Ménage de Printemps 16020402414020113013946980

Gains rp: + 450 gils [chacun]

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Leur butin se trouvait amoindri par les affres du temps et des éléments qui s'étaient infiltrés, mais la taille de l'entrepôt à lui seul était suffisant pour être encourageant pour tout le monde. Avec tous ces nouveaux matériaux retirés des ruines, tous ces gens auraient de quoi construire, en espérant que la Néo-ShinRa ne vienne pas tout prendre pour eux. Le paladin était excité à l'idée seule de voir comment cet endroit aura évolué d'ici leur prochaine visite, espérant voir de nouveaux bâtiments se dresser là où se trouvaient des ruines, des tentes ou bien des abris faits avec les débris aux alentours. C'était une journée bien remplie pour tout le monde impliqué, et lui-même commençait à sentir la fatigue le gagner. Sa fierté et sa volonté l'avait poussé à travers la journée, mais tout ça en plus d'avoir tout juste vécu la bataille de sa vie dans sa vie précédente avait eu ses effets sur son corps. Il semblait heureux à l'idée qu'il soit l'heure de manger enfin, bien qu'il dénota une anxiété qui flottait dans l'air. La raison devenait plus claire avec l'air embarrassé de la volontaire qui se préparait à leur servir leur soupe surprise et leur pain.

-Ce n'est pas très ragoutant, je sais, mais nous n'avons pas grand chose de mieux à vous offrir ici, je suis désolée...
-Oh, attendez un moment, j'espère que je ne l'ai pas perdu dans la bataille...

Le petit chevalier se mit à chercher dans ses poches et ses affaires pour quelque chose. Son visage s'illumina avec une exclamation en ressortant une petite bouteille qui tenait dans la paume de la main. Elle était scellée, mais on pouvait y voir un liquide rouge à l'intérieur.

-Un petit quelque chose de mon monde. De la sauce de piment dragon. Faites gaffe avec, ça réveillerait les morts. C'est un petit truc que j'ai appris dans les camps de réfugiés Mhigois. Comme c'est difficile de trouver de bons ingrédients, ils utilisent des épices ou piments particulièrement forts pour couvrir le goût. Parfait pour les rations, ou le café matinal d'un lieutenant embêtant. Il devrait en avoir assez là-dedans pour tout le chaudron.

Brandt tendit la bouteille à la volontaire, qui baissa la tête en se cachant les yeux. Pendant un moment, il pensa avoir peut-être agit à mal, mais quand il tenta de se pencher pour trouver y trouver son regard, elle se releva avec un sourire et les yeux légèrement rougis, et accepta gracieusement son cadeau. Il n'avait pas menti sur sa force, cette chose vous ferait cracher du feu si on tentant de le manger seul, d'où son nom qui n'était pas volé. Ce n'était toujours pas un festin, mais le repas du soir aurait déjà plus de goût. Était-ce là leur peur qu'il fasse une scène pour si peu? Vu ses apparences, il fallait avouer qu'il semblait probable qu'il ait eu une cuillère en argent dans la bouche, mais la réalité était toute autre. Ils pouvaient se mettre à table enfin, assit à côté de Remilia parmi d'autres habitants. Il commença par séparer son pain en deux morceaux, trempant l'un dans la soupe pour le rendre un peu moins sec tout en écoutant le Typhon de Corel parler.

-Vous étiez mineuse alors? Je n'ai pas de doute que ça a dû contribuer à ces superbes canons.

Sans une once de honte ou de retenue, le paladin tâta le biceps de la lutteuse, lâchant un sifflement impressionné au passage. Ce passé de la femme expliquait pas mal de choses. Un travail aussi physique avait de quoi offrir une bonne base pour développer un tel physique. Pour sa part, Brandt avait surtout eu recours à l'entraînement aussi loin qu'il puisse s'en souvenir, conditionner son corps et ses réflexes naturels pour devenir un meilleur chevalier. Il ne pouvait se vanter d'avoir autant de stature, peut-être en partie un coup de la génétique.

-J'avoue moi-même me sentir un peu à plat depuis que je suis arrivé ici. J'ai l'impression d'être de retour à mes jours en tant qu'écuyer. Ce n'est pas comme si je m'en faisais du mauvais sang, les Guados m'ont bien expliqué que c'était normal.

Avec un soldat venu les chercher plus tard pour leur annoncer qu'on leur avait préparé un endroit pour dormir. Ils possédaient une auberge à peu près correcte dans le secteur 6 apparemment, mais une certaine hésitation à l'idée paraissait sur le visage du jeune homme qui était laissé pensif par la proposition. C'était louable qu'ils fassent leur possible pour mettre leurs invités à l'aise avec le peu qu'ils avaient. Il remercia chaleureusement le soldat de l'offre avec un grand sourire dessiné sur la face. À côté de cela, la volontaire qui les avaient servis plutôt prit Remilia à part, l'air plutôt timide et une teinte de rouge qui lui montait jusqu'aux oreilles. Discrètement, elle tentait de la prendre à part pour lui poser quelques questions sur le petit Brandt qui l'accompagnait. Si elle se faisait son ailier, il y avait intérêt pour ça qu'ils aient une chambre séparée! Sinon, il serait heureux de passer du temps à mieux connaître ce Typhon de Corel. Maintenant qu'il y pensait, ils en savaient bien peu l'un sur l'autre malgré le fait qu'ils se comportaient de manière assez familière l'un avec l'autre déjà.

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Brandt redescendait l'escalier en terminant de refaire sa tresse. Il venait de terminer de dire au revoir à l'autre demoiselle avec qui il avait passé la soirée pour rejoindre le Typhon de Corel. Il n'avait pu résister au final quand cette volontaire des cuisines était presque morte d'embarras après que Remilia l'ait pratiquement jetée sur lui, et une deuxième fois quand il l'avait mise en garde de baisser un peu la voix en raison des murs sûrement très minces. Une jeune fille aux premiers abords commune avec des cheveux bruns de couleur moyenne et habillée bien modestement, mais ses grands yeux bruns innocents eurent raison de lui. Fraîchement réveillé, il bâilla une dernière fois en retrouvant la lutteuse. Leurs chemins coïncidaient après tout, et avoir un guide dans les parages lui semblait chose bien pratique, ne serait-ce que pour lui éviter de tourner en rond pendant des jours en retrouvant le prochain village le plus proche, un endroit du nom de Kalm apparemment.

-Bien dormi? Pour ma part avec la journée d'hier, je n'y ai certainement pas eu de mal.

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Brandt et Remilia se dirigent vers les plaines de Midgar

Admin Gardienne **Niveau :** 99 **Statistiques :**

Bilan

Brandt et Remilia passent au niveau 2

Gains rp: + 50 gils [Brandt]

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Les deux loulous s'en vont vers les plaines de Kalm

» Printemps de l'An 5 - Dollet