Festival d'Héméra: Emi Léanne - Victorique de Bastille - Aaron

De la neige, fins cristaux froids qui tapissaient les plaines, les horizons qui entouraient Trabia avaient souvent un aspect quelque peu romantique pour cette raison, et à présent exotique qui plus est avec un festival qui devait avoir été directement coordonné avec Wutaï. L'idée soudaine qu'une certaine guerrière itinérante puisse se trouver ici nous offrit un long frisson qui n'avait pas le froid en cause. Ce spectre d'une femme surdimensionnée et ivre allait décidément planer à l'arrière de pensées toute la journée. La phobie de notre Pookie semblait moins irrationnelle sous cette lumière. Enfin, celle avec qui nous étions venue ici ne partageait aucune de ces caractéristiques, à moins qu'elle ne montre une nouvelle facette de sa personnalité. Nous étions ici afin de relaxer et oublier la folie des derniers événements.

-Nous sommes désolée que vous n'aviez pu emmener votre chocobo avec vous. Il s'agit probablement d'une décision plus sage. Les foules et le bruit aurait vite fait de le faire paniquer et s'emballer, même avec sa maîtresse proche. Et ne vous en faites plus pour nos allergies, nous avons tâché de faire le plein dès la première occasion. Nous avons grandit sur une ferme à chocobos vous voyez, nous avons l'habitude.

L'idée que nous ayons grandit sur une ferme pouvait probablement paraître difficile à croire dit comme cela. Nos allergies à part, nous avions tout sauf l'aspect rural. Le fait était que, notre famille ayant plutôt bien réussi dans le domaine, nous partagions un étrange mélange de richesse et de rustique, bien qu'elle ait dût s'en douter. Même si cela offrait un charme à Winhill malgré son retard technologique à l'origine de beaucoup des départs, nous ne pouvions nous permettre d'y rester plus longtemps pour des raisons toutes autres. Nous pouvions également y remercier ici une certaine habitude au froid, bien que le climat semblait plutôt doux aujourd'hui.

Sans grande surprise, il y avait des uniformes d'étudiants partout où nous posions les yeux. Certains animaient différentes attractions, tandis que d'autres, avides de représenter leur école, étaient ici pour profiter du festival. Il y avait quelque chose de rafraîchissant à voir ces différents étudiants festoyer ensembles malgré les tensions et les vieilles rancoeurs qui divisaient certains leurs aînés. Aucun ici que nous ne pouvions nommer par contre. Si nous pouvions faire visiter un peu les différents lieux à Trabia, ce n'était non pas sans un peu de honte que nous aurions à avouer n'y connaitre personne qui soit plus qu'une distante connaissance. Les habits plus traditionnels remplaçaient les autres, kimonos et yukatas étaient au rendez-vous, et nous nous étions laissée gagnée au jeu. Comment résister à l'envie d'essayer de nouveaux habits ainsi? Un kimono noir aux motifs et aux bordures d'un rouge vibrant nous sied parfaitement. Nous avions laissé nos longs cheveux libres pour cascader sur notre dos et nos épaules, du moins avec un serre-tête rouge orné d'une petite rose sur le côté, et non l'un de ces étranges cerf-têtes qui semblaient une nouvelle mode. Bref, nous tapotant la lèvre supérieure tout en regardant les différentes petites boutiques sur place d'un oeil empli d'espoir, nous consultions notre compagne de voyage.

-Miss Cixi ne voulait peut-être pas venir avec nous, mais ce serait la moindre des choses de lui rapporter un souvenir. Elle nous frappe davantage comme quelqu'un préférant le yukata au kimono, non? Elle affirmera peut-être ne pas en avoir besoin, mais un prétendant éventuel nous sera certainement fort reconnaissant. L'idée quelque peu cocasse nous força un gloussement amusé caché derrière un éventail de papier rouge. Quelle couleur cela-dit, là est la question. Un bourgogne peut-être, elle semble apprécier la couleur, quelque chose qui lui va avec ses yeux peut-être...

C'était presque cliché de notre part de chercher de nouveaux vêtements à essayer, mais considérant qu'ils étaient pratiquement donnés ici, ce serait franchement bête de refuser l'occasion, et puis c'était la moindre des choses de notre part de lui rendre l'attention après qu'elle nous ait offerte une nouvelle ombrelle par l'intermédiaire de ce mog alors que nous venions à peine de nous rencontrer. L'adversité forge l'amitié apparemment, bien qu'il était franchement tôt pour l'en qualifier qui que ce soit dans notre condition. Tout comme pour nos derniers compagnons de voyage, sans dépendre les uns sur les autres, la compagnie demeurait agréable. D'ailleurs, cela nous faisait penser en pointant en sa direction avec notre éventail.

-Oh, cela nous fait penser! Vous n'avez toujours pas essayé les fameux bretzels de la BGU depuis votre arrivée, n'est-ce pas? Ils ont fait le tour sur Dol depuis, nous vous l'offrons. Aller Pookie, guide-nous donc.

En éclaireur bien pratique, la chauve-souris pouvait survoler la foule sans problème, battant des ailes entre les guirlandes et les passants intrigués sur son chemin. Avec son étrange constitution, on pouvait s'attendre qu'il soit particulièrement touché par le froid, mais il n'en était étonnamment rien. Il décrivait des formes et figures dans les airs sans le moindre soucis du monde tout en guidant notre duo, suivant notre grasse étoile directrice vers notre destination. Nous avions bien l'intention de faire goûter à miss Léanne les spécialités locales durant son séjour et qui devaient lui être quelque peu exotiques pour certains, tandis que, pour nous, nous avions la même occasion avec celles provenant de Wutaï. Notre démarche se faisait bien différente de notre habitude réservée et sobre, nous permettant des coups d'oeil émerveillé et une mention pour miss Léanne pour tout ce qui nous attirait l'attention favorablement d'une façon quasi enfantine.

Ah… La neige ! Aaron n’était pourtant pas parti du temple depuis bien longtemps mais le mal du pays commençait à se faire ressentir malgré tout. Tous ces petits cristaux gelés lui manquaient terriblement et finalement, c’est dans cette région enneigée de Dol qu’il retrouva les souvenirs de son foyer. Il avait entendu parler de ce festival dans les rues de Dollet et avait jugé bon d’y faire un saut, officiellement pour répandre les bonnes grâces de Yevon aux habitants d’Héméra, officieusement pour enquêter sur la relation louche entre Monseigneur Asran et la Néo-ShinRa. Il n’était pas certain de trouver des réponses à ses questions ici mais au moins, il avait le mérite de tirer profit de toutes les occasions qui se présentaient à lui. C’est donc ainsi qu’il se retrouva en pleine région de Trabia, parmi de nombreux étudiants et autres visiteurs venus des quatre coins de la planète. L’ambiance était assez burlesque avec tous ces costumes de fêtes. Certains ne ressemblaient parfois à rien ! Comme cette mode de mettre des serre-têtes en forme de bois de cerfs… Aaron envisagea d’acheter l’une de ces tenues, mais l’idée de quitter son épais manteau de fourrure ne lui plaisait guère. A cette pensée, il réajusta sa large capuche au dessus de sa tête puis s’élança vers les premiers stands.

Il y avait vraiment de tout ici, à commencer par de nombreux étalages de nourriture. Pour Aaron qui n’avait jamais quitté le temple de Macalania, voir tous ces mets l’émerveillait. Tel un enfant devant une vitrine de pâtisseries, il observait chacun de ces petites sucreries avec avidité avant de prendre la décision d’acheter des espèces de serpentins de pâte sucrés, qu’il fallait tremper dans une sauce au chocolat. Cela s’appelait des « chichis », selon le vendeur. Le blondinet le remercia de son plus grand sourire avant de poursuivre sa marche. Outre les stands de nourriture, il y avait également des petites boutiques de souvenirs. Tout Héméra était représenté dans ce festival, aussi était-il possible de trouver des choses venant du monde entier. Aaron s’étonna même de voir un petit porte-clefs à l’effigie de Yevon. Etait-ce vraiment raisonnable de proposer ce genre de produit ? C’était comme si toute la grandeur de cette religion venait d’être réduite au même niveau qu’un vulgaire souvenir que l’on achète en sortant d’une usine de fromages de brebis que l’on aurait visitée.

« - Z’êtes intéressé, m’sieur ? Hurla le vendeur. Comment dire poliment qu’il ne l’était pas du tout ?
- Oh, vous savez, je regarde seulement ! Je suis bien tenté, mais si je commençais à tout acheter, je serais vite dans la panade ! »

Et d’un large sourire, Aaron esquiva le vendeur et se dirigea vers d’autres stands. A vrai dire, il venait de quitter les boutiques pour atterrir dans le coin des jeux en tout genre. Comment était-il parvenu jusqu’ici sans s’en rendre compte ? Il y avait de quoi être rapidement désorienté avec toutes ces attractions ! Ah, si seulement il avait pu trouver un plan pour se repérer là-dedans… Bon déjà, il n’était pas venu accompagné, donc pas de risque de perdre Spike dans la foule ! Mais même sans cela, il aurait aimé pouvoir se repérer plus facilement… comme ce devait être le cas pour cette étrange créature toute rouge qu’il venait d’apercevoir non loin de lui. C’était une drôle de boule de poils toute ronde, avec des toutes petites ailes de chauve-souris, qui volait au-dessus de la foule. Comme c’était pratique ! Etait-ce quelque chose qui pouvait s’acheter ici ? Si oui, il lui en fallait une tout de suite ! La « créature » redescendit auprès de sa propriétaire, sans doute, aussi Aaron se dirigea vers elle d’un pas déterminé. Armé de son plus grand sourire et de sa bonne humeur inébranlable, il tenta d’amorcer la conversation comme il put.

« Hyuuuu ! Il allait vraiment falloir qu’Aaron apprenne à siffler, un de ces quatre. Votre peluche est toute mignonne ! Vous l’avez achetée ici ? »

L’air innocent, il n’avait aucune idée qu’il venait peut-être d’offenser sa propriétaire, de dos et cachée derrière son ombrelle. Il n’avait également pas vu que celle-ci était accompagnée ! Décidément, tout lui échappait, aujourd’hui.

Spoiler:

Il est vrai que de son mètre quatre-vingt-douze, Aaron pouvait voir bien des choses autour de lui. C’était surtout pratique dans ce genre d’événement où la foule était dense mais malgré tout, lorsqu’il avait aperçu cette drôle de créature voler dans les airs, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’acquérir un tel « objet » pourrait s’avérer utile pour mieux se repérer dans ce festival. Et puis, il trouvait ça mignon, aussi ! C’est ainsi qu’il l’avait suivie jusqu’à ce qu’elle revienne auprès de son propriétaire, une jeune femme d’une taille très petite – ce qui jurait avec celle d’Aaron – cachée sous son ombrelle. Pour l’interpeler sans paraître invasif de quelque chose, il s’était contenté de siffler – d’essayer du moins – et de commenter l’apparence attirante de la chauve-souris. Toutefois, lorsqu’il demanda où cette jeune fille avait bien pu l’acheter, cette dernière, qui était de dos à cet instant, commença à s’offusquer avant de se retourner et de perdre visiblement le contrôle de ses propos. Dans quelques balbutiements, elle répondit par la négative à la question du jeune homme.

« « Nous » ? Oh, il vous appartient à toutes les deux, alors ! Je vois. »

Et il étira un large sourire tandis que son regard se posait sur cette demoiselle et celle qui l’accompagnait. Il fit mine de se gratter le derrière de la tête pour montrer sa gêne concernant le fait qu’il pensait que cette créature avait été achetée ici, puis écouta la jeune femme s’exprimer à nouveau. Du moins, il essaya de l’écouter car ses propos n’avaient aucun sens ! Ce mélange de termes amorça un rire chez le prêtre qui ne se voulait absolument pas moqueur, bien au contraire. Finalement, elle parvint à remettre ses idées en place et Aaron comprit donc qui était qui en face de lui. Emi se contenta de lui faire un signe de main tandis que Victorique répondit à sa précédente question en donnant plus de détails sur Pookie. Malheureusement pour Aaron, il s’agissait d’un monstre, ce qui réduisait fortement ses chances de trouver quelque chose de semblable dans ce festival…

« Oh… Ce n’est pas grave, merci quand même de m’avoir informé ! Moi, c’est Aaron, enchanté de faire votre connaissance à tous les trois ! »

Et il rétorqua un petit salut de la main dans leur direction, en insistant un peu plus envers la bestiole, curieux de voir sa réaction. C’est alors qu’Emi lui demanda s’il venait de Spira. Au moins, cette fille ne passait pas par quatre chemins !

« Héhé, serait-ce ma tenue qui m’a trahi ? Mince alors, je pensais vraiment me fondre dans la masse avec cette moumoute ! »

Il tripota la fourrure qui se trouvait sur son manteau au niveau de son torse, tout en prenant un air déçu. Peut-être l’était-il vraiment, qui sait ! Toujours est-il qu’il souhaitait vraiment connaître quel détail avait mis Emi sur la voie.

« Vous venez aussi de Spira, je présume ? »

A vrai dire, Victorique pouvait également se sentir concernée par cette question puisque c’était l’occasion de faire d’une pierre deux coups. Et puis, cela évitait aussi que l’une ou l’autre ne se sente délaissée dans la conversation ! Finalement, Emi finit par lui demander s’il pouvait les guider vers la maison hantée de ce festival, étant donné qu’il devait être suffisamment grand pour l’apercevoir par-dessus la foule. Pour être honnête, il avait un peu de mal à se repérer ici… Et puis, Pookie aurait certainement été d’une plus grande aide que lui ! Mais bon, pourquoi pas… Il regarda autour de lui, cherchant quelques indices visuels qui lui permettraient de trouver ce qu’il cherchait. C’est ainsi qu’il aperçut une pancarte de bois au loin avec un petit fantôme de dessiné dessus. Assez explicite.

« Je pense que c’est par là ! Il pointa la direction du doigt avant de se retourner vers les deux femmes. Mais vous ne risquez pas d’avoir peur, là-bas ? Son regard s’attarda sur celui de Victorique. Qui sait ce que vous y trouverez… ? »

Une si petite femme dans un si sombre endroit ! Voilà qui rendait Aaron soucieux de la finalité de ce projet. Cela dit, il ne savait rien de ces deux personnes. Peut-être étaient-elles amatrices de sensations fortes ! Dans tous les cas, cet endroit avait intrigué notre jeune prêtre qui pensait peut-être pouvoir profiter de cette rencontre pour visiter également la maison hantée. Après tout, c’était beaucoup plus fun à plusieurs qu’en solitaire !

« Je vous y emmène ? »

Spoiler:

Vous voilà devant les grandes portes du manoir. Comme vous avez pu le voir dès le portail, l’ambiance est plus que lugubre devant la maison. Un employé, déguisé en majordome zombie parfaitement bien maquillé, vous tend la main tout en vous donnant la consigne principale :

- Le Maître ne tolère pas la violence en ces lieux, je suis obligé de vous confisquer vos armes.

Il attendit qu’Emi et Aaron donnent respectivement épée et bâton mais le majordome ne comprenait pas pourquoi la troisième ne donnait rien … Etait-elle venue sans arme peut-être ? Ou était-ce cette ombrelle peut-être ? Et qu’est-ce que c’était que cette chauve-souris avec elle ?

- Hum si cette chauve-souris a été volée au Maître, il faudra le lui rendre …

Chose faite, il ouvrit la porte pour laisser le trio pénétrer dans la demeure sombre de son fameux « Maître ». Le hall d’entrée était magnifiquement décoré d’objets anciens, même si certaines gargouilles à côté des escaliers n’avaient rien de rassurant … Les lieux étaient éclairés par des chandeliers et des lustres, où les flammes des bougies donnaient l’impression sur les parois que des ombres bougeaient.

Sur leur gauche, une grande porte qui laissait penser, à elle-seule, qu’elle donnait accès à l’une des pièces les plus importantes de la maison, droit devant, un grand escalier qui se divisait en deux à mi-parcours, donnant accès au premier étage. Il y avait d’autres petites portes sur leur droite, ainsi qu’une trappe au sol plus loin … Mais qui sait, les manoirs hantés sont aussi réputés pour leurs passages secrets … et qui dit passages secrets, dit passages cachés, n’est-ce pas ?

Toujours est-il que la porte d’entrée derrière vous se referme, laissant derrière elle un courant d’air qui éteint toutes les flammes des bougies pour vous plonger dans une obscurité totale. Une bonne petite minute est suffisante pour permettre à vos yeux de s’habituer au noir.

Dommage. Pendant votre moment de vulnérabilité, plusieurs momies se sont glissées derrière vous et s’étaient approchées de vous … lentement mais sûrement … sans le moindre bruit. Vous ne le voyez pas, mais le déguisement et le maquillage sont juste parfaits, vous ne pouvez que sursauter lorsqu’elles vous touchent pour vous attraper !

Pas de panique, elles sont lentes et se déplacent petits pas par petits pas ! Si les acteurs connaissent la maison par cœur, ce n’est pas votre cas ! Vous souvenez-vous des sorties possibles et où elles se trouvent ? Ne traînez pas trop, vous êtes suivis !

La supposition d’Aaron s’avérait juste : Emi venait également de Spira. Toutefois, ce fut d’un simple signe de tête qu’elle approuva, sans dire un mot de plus. Le blondinet allait donc devoir s’asseoir sur une quelconque explication de sa part, mais cela ne l’attrista point. Il se contenta simplement de chercher du regard la maison hantée et, lorsqu’il l’aperçut, désigna le chemin aux deux jeunes femmes. S’inquiétant à leur sujet, Victorique démentit pourtant les craintes du jeune homme en lui assurant qu’elles allaient passer du bon temps. Au passage, elle lui avoua ne pas voir d’inconvénient à ce qu’il les accompagne. Un large sourire apparut sur son visage en direction de la demoiselle. Il n’était cependant pas certain que la décision plaisait vraiment à Emi, mais qu’importe. Si sa présence la dérangeait, il se contenterait de les laisser tranquille. Mais bon, ce serait dommage qu’ils se séparent : il venait enfin de trouver quelqu’un de Spira !

« Bon, et bien Miss Victorique, Miss Emi, Pookie… En avant ! »

Et d’un pas décidé, il ouvrit la marche en se frayant un chemin parmi la foule du festival. Ce fut non sans mal qu’ils parvinrent aux portes du manoir, dans un décor brillamment mis en scène. Victorique s’amusa à jouer la comédie face à deux figurants qui tentaient de lui faire peur, mais revint très vite à un naturel plus neutre, ce qui fit sourire le prêtre. Un majordome grimé en zombie vint les accueillir. Aaron ne s’offusqua point de l’apparence de l’homme, ne se doutant pas un seul instant qu’il pouvait s’agir d’un maquillage. En effet, n’ayant jamais quitté son temple, il ignorait tout des autres races sur Héméra. Il avait fréquenté quelques Guados et savait donc qu’il n’y avait pas que des êtres humains qui lui ressemblaient physiquement. Quoi qu’il en soit, le majordome leur demanda de laisser leurs armes à l’entrée. Aaron fut donc contraint à laisser son bâton, arborant une mine un peu déçue. Mais bon, ce n’était qu’une attraction et il était préférable d’assurer la sécurité des figurants.

Les portes s’ouvrirent et le trio s’engouffra à l’intérieur sans aucune appréhension apparente. Le hall d’entrée était plutôt majestueux avec tous ces ornements de qualité. Difficile de penser que cet endroit pouvait être si sombre que sa réputation le supposait ! Un grand escalier se trouvait en face d’eux. Devaient-ils l’emprunter ? Ou bien passer visiter les autres pièces du manoir ? Hélas, peu après qu’Emi fit un commentaire sur les lieux, les portes se refermèrent violemment et le vent souffla l’intégralité des bougies de la pièce, plongeant le trio dans l’obscurité la plus totale.

« Ouuuuuh ! », ne put s’empêcher de commenter Aaron, le sourire embêté – que personne ne pouvait voir.

Ses yeux avaient du mal à s’acclimater à l’absence de luminosité, aussi dut-il faire confiance à son instinct qui lui conseilla tout simplement de ne pas bouger ! Il écoutait ce qui se passait à ses côtés et parvint à déterminer la position d’Emi et de Victorique. La brunette semblait la plus peureuse sur le moment, à en juger par le cri de stupeur qu’elle poussa lorsque quelque chose l’approcha. Aaron commençait à percevoir des formes et remarqua à son tour les momies qui leur tourner autour. Il sursauta, ne s’attendant pas vraiment à cette surprise, mais comprit alors les propos d’Emi.

« Ils font vraiment réel ! Haha… ha. »

Son rire saccadé trahissait sans doute son inconfort mais cela l’importait peu. D’un côté, il avait un peu peur de l’ambiance de ce manoir, mais d’un autre, cette situation l’amusait. Il entendit Emi crier à nouveau et il ne put s’empêcher de ricaner gentiment. Elle s’adressa alors à lui et lui demanda de les sortir de là rapidement, sous prétexte que c’était un homme. Aaron n’était pas familier avec les stéréotypes de genre, aussi s’interloqua-t-il.

« Pourquoi serais-je plus à même de nous sortir de cette situation ? Vous avez peur, miss Emi ? Si vous voulez savoir, moi aussi, héhé… Mais je pense qu’en joignant notre courage à tous les trois, nous devrions nous en sortir ! »

Il respira un bon coup avant de chercher une solution à tout ceci. Fréquemment, il regardait par-dessus son épaule pour regarder la position des momies. Il ne tenait pas à se faire surprendre à nous ! Et qui plus est, les créatures ne se déplaçaient pas très vite.

« Comment allez-vous, miss Victorique ? Il attendit qu’elle lui réponde avant de suggérer. Ouvrons la grande porte ! Au moins, nous pourrons la refermer derrière nous et bloquer ces gens bizarres… »

Joignant le geste à la parole, il parvint à distinguer la porte dans l’obscurité et se positionna devant, puis interpella ses partenaires de fortune en les guidant de sa voix. Ensemble, ils pénétrèrent dans une nouvelle pièce et ce fut Aaron qui ferma la porte, s’adossant contre celle-ci une fois close. Il pouvait entendre les momies gratter la porte derrière lui, mais elles ne cherchaient apparemment pas à l’ouvrir, simplement à leur faire peur.

« Hyuuuu, ça devrait suffire ! »

Bon, quelle autre surprise horrifique les attendait, maintenant ?

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Le trio ouvre la grande porte sur la gauche du hall d'entrée !

Ce n'était pas grande surprise que de voir Pookie réagir sur la défensive quand le majordome tenta de s'emparer de lui. Il recula et montra les dents en se faisant aussi protecteur que possible. Ce n'était pas grande surprise qu'il ne se laisse pas faire, mais en attrapant le familier et en lui caressant la tête, il finit par se calmer. Voilà un dilemme auquel nous faisions face. Techniquement, Pookie était effectivement une arme dans tous les sens du terme, ou plutôt une créature capable de se montrer dangereuse. Aussi bien élevé soit-il, ses instincts de protecteurs menaçaient de prendre le dessus s'il percevait une menace. Plus nous y pensions, mieux valait le laisser en-dehors, pour le bien de tout le monde.

-Tu devras nous excuser, mais tu ne peux pas entrer.

Des couinements à briser le coeur s'en suivirent. Les oreilles basses, il s'envola à l'extérieur avec peu d'énergie. Peu importe à quel point il pouvait se montrer pathétique et à quel point être autoritaire envers lui pouvait être difficile parfois, nous ne pouvions pas fléchir face à ses lamentations. Nous n'avions aucunement peur pour lui, il savait se débrouiller seul. Nous pouvions enfin revenir à nos zombis avec tout cela, et cela-dit, que dire de l'entrée. Le tout avait un mélange de chic et de faussement délabré. C'était un peu vieillot, mais il était toujours facile de rendre un vieil endroit effrayant, donner l'effet de solitude et laisser l'esprit s'occupe du reste. Enfin, ils ne laissèrent pas grand chose à l'imagination jusque-là avec la lumière qui disparut d'un coup et les bruits de grognements et plaintes venant de derrière. Il était difficile de distinguer quel genre de bête nous pourchassaient, seulement qu'elles étaient plutôt lentes, et puis le but était de les éviter, alors il n'y avait pas raison de s'arrêter pour se le demander.

Nous heurtant le nez contre un dos familier, telle était notre surprise de nous rendre compte que miss Léanne était figée sur place, non pas à cause de l'endroit lugubre ou des figurants qui nous approchaient lentement mais sûrement, mais plutôt l'absence de lumière vraisemblablement. C'était la meilleure, avait-elle peur du noir? Non parce qu'à en croire sa réaction, la crainte allait plus loin que de ne pas aimer l'obscurité.

-Allons, reprenez-vous. Il s'agit du même endroit, seulement un peu plus difficile à naviguer. Nous allons bien oui, mais pressons donc.

Mais il ne semblait ne rien avoir à y faire. La crainte la gagnait, et par ce fait cela semblait être contagieux comme monsieur Aaron avouait même ses appréhensions, chose rare chez un homme, et pas quelque chose que nous lui reprocherions il fallait avouer. Encore fallait-il se mettre à bouger, et pour cela nous suspections qu'il avait davantage prit une direction au hasard afin d'éviter de se faire attraper. Nous pressâmes le pas quand un mauvais frisson nous parcourut l'échine, une main qui était passée dans nos cheveux, signe qu'ils n'étaient pas loin derrière et que presser le pas était une fort bonne idée. Nous avancions tout droit pour suivre les bruits de nos compagnons, du moins c'est ce que nous pensions, mais le sol bascula violemment, et nous nous retrouvâmes en train de tomber, une glissade?

-KYAAA!!

Était tout ce que nous pouvions ajouter avant d'être séparée du groupe. Un cri généré davantage par la surprise que par la peur, ou plutôt la peur que notre nouveau kimono ne soit abîmé par cette attraction. Ils en entendraient bien parler! Quoique, maintenant que nous étions seule, qu'allait-il arriver!?

Victorique tombe par la trappe du hall.

Allons allons, ne paniquez pas, ces momies sont gentilles ! Même s’il serait fortement désagréable de se faire fouiller et tripoter par ces choses. Heureusement, seule l’obscurité semble vraiment déranger et alors qu'Aaron ouvre la porte sur la gauche, elle donne accès sur une immense salle à manger digne des plus grands châteaux. Le grand lustre au-dessus de l’imposante et longue table, est allumé. Emi n’aura plus à avoir peur du noir ! La porte se referme, coinçant les momies dehors et ce n’est qu’à cet instant qu’Aaron et Emi se rendent compte que Victorique n’est plus avec eux !

Le temps de se remettre de leurs émotions, il va falloir trouver un moyen de sortir d’ici car la porte derrière eux étaient désormais fermées à clé sans possibilité de faire demi-tour – de toute manière avec les momies juste derrière, on n’a pas forcément envie d’y retourner ! Ils peuvent mieux observer la pièce : une immense baie vitrée de l’autre côté qui donne une vue sur le cimetière, mais c’est en réalité une image surréaliste qui est projetée et non la véritable vue sur l’extérieur du manoir, puisque le paysage est nocturne et … qu’il ne fait pas nuit en réalité dehors ! Bref, une jolie vue sur un cimetière et un clair de lune, on n’a pas l’impression que c’est une image tellement le relief et le décor font très naturels.

Dans le reste de la pièce, les murs sont habillés de plusieurs tableaux dont un immense d’au moins trois mètres de long à côté d’eux. Une porte se trouve sur leur droite tout au bout de la pièce. En toute logique puisqu’il s’agissait d’une salle à manger, on pouvait penser que les cuisines se trouvaient derrière. Sur leur gauche, et en face de la table, une grande cheminée où un feu dansait à l’intérieur. Les tableaux représentent divers paysages superbement dessinés, et aux allures des contes de fées. Des décors de châteaux baignés dans la lumière du soleil, ou de prairies, forêts, luxuriantes … Le plus grand des tableaux représentait une femme allongée, si belle qu’on croirait un ange allongé sur les nuages, une véritable vision du paradis. Dans le plus simple des appareils avec des bandes de tissus d’un blanc immaculé pour couvrir les zones intimes, inutile de dire qu’elle attirait le regard des curieux …

Enfin, sur la table, c’est tout un banquet qui attend Aaron et Emi ! Mais s’il a l’air surréaliste, ce n’était qu’un hologramme … Tout paraissait si calme dans cette pièce, et pourtant … Un bruit d’orage gronda, un flash d’un éclair passa, la lumière diminua sans pour autant s’éteindre et tous les décors avaient changé ! La nourriture sur la table était la même, mais complètement pourrie, des toiles d’araignées vagabondant ici et là entre les plats, les vers dévorant la chair végétale autant qu’animale et les champignons et moisissures, envahissant tous les mets censés être délicats. Les tableaux sont passés d’une vision paradisiaque à une vision démoniaque, comme si vous étiez plongés au cœur des Enfers. La belle femme sur le plus grand chef d’œuvre était devenue une horreur sans nom, un monstre ressemblant au diable en personne avec du sang partout et son nuage était devenu des flammes …

Le feu de la cheminée s’était quant à lui, totalement éteint et un passage s’était ouvert pour laisser apparaître des dizaines et des dizaines de mogs déguisés en diablotins qui se précipitèrent partout dans la pièce, que ce soit à pied ou en volant ! Ils sont bien décidés à venir embêter Emi et Aaron en voulant leur sauter dessus, vite vite ! Il faut quitter les lieux !!

~

Du côté de Victorique, c’était un décor tout à fait différent. Il faisait sombre, de base, dans le sous-sol où elle venait de chuter. Quelques torches s’étaient allumées sur les murs tout de même après qu’elle se soit redressée pour ne pas la laisser plonger dans le noir. Elle pouvait ainsi remarquer qu’elle était dans une toute petite pièce, sans la moindre fenêtre, sans la moindre porte apparente … Juste plusieurs bibliothèques secrètes étaient alignées sur chaque mur avec une torche à chaque coin de la pièce. Quelques toiles d’araignées au plafond prouvent que cet endroit n’est pas très entretenu … Rien de bien hostile à première vue, juste une petite voix qui résonna au bout de plusieurs longues secondes :

- Hihihi, tu aimes les livres ? Tu devrais trouver le bon pour sortir d’ici … Mes amies sont affamées !

Et à ces mots un bruit loin d’être rassurant se fit entendre jusqu’à ce que des masses noires apparaissent au plafond. Une multitude de grosses araignées noires qui longeaient les murs … Victorique avait intérêt à se dépêcher de trouver le livre qui enclencherait le passage secret pour partir d’ici !

Quelle aventure ! Si Aaron avait pu imaginer un seul instant qu’il se retrouverait dans un festival comme celui-ci, et que de surcroît il se retrouverait enfermé dans un manoir hanté, il aurait réfléchi à deux fois avant d’y mettre les pieds. Cela étant dit, Aaron n’était pas si froussard que ça. Bien sûr que se retrouver dans le noir tout en étant pourchassé par des momies avait de quoi lui donner des frissons mais il trouvait surtout cela rigolo ! Enfin, il allait vite déchanter en voyant que Miss Victorique ne se trouvait plus avec eux… Adossé contre la porte, il reprenait sa respiration tout en riant de soulagement avant de voir qu’il n’y avait que Miss Emi à ses côtés. Un cri strident retentit de l’autre côté, dans le hall, et il n’en fallut pas plus pour que la jeune femme tente d’ouvrir la porte en vain. La situation était on ne peut plus clair : Victorique était seule et dans le pétrin ! Enfin, Aaron essayait de relativiser les choses : c’était un festival. Jamais les organisateurs ne laisseraient quelque chose de mal arriver à un visiteur… non ?

« Mon dieu… Nous devons retrouver Miss Victorique ! »

Dit-il sur un ton faussement dramatique, pour surjouer de la situation. Néanmoins, il le pensait quand même car à la place de la petite blonde, il n’aurait pas apprécié se retrouver seul dans un tel endroit ! Quoi qu’il en soit, il fallait trouver un moyen de sortir d’ici maintenant et il se tourna pour observer la pièce dans laquelle il se trouvait : une grande salle à manger avec une table remplie de mets en tout genre. Un énorme lustre pendait au-dessus et illuminait toute la pièce. Une grande baie vitrée se trouvait sur le mur d’en face et donnait sur un cimetière qui faisait vraiment réaliste ! C’était dingue, sachant qu’il faisait normalement jour dehors. Il y avait également des tableaux, dont celui d’une femme certainement nue si ses parties intimes n’étaient pas camouflées par quelques heureux bouts de tissu.

« Ils se sont vraiment donné du mal pour cette attraction… »

A peine eut-il prononcé ces mots que Miss Emi s’apprêtait à mordre dans une cuisse de poulet succulente qui prit soudainement une allure bien moins appétissante. L’ambiance de la pièce changea du tout au tout et la nourriture sur la table était devenue pourrie et infestée de petits asticots qui se baladaient sur les fruits. Même le tableau de la femme s’était transformé en un horrible démon de feu ensanglanté… Aaron prit un air déçu et commenta à voix basse d’un petit « Quel gâchis… » avant de reporter son attention sur Miss Emi, et plus particulièrement la cheminée dont le feu s’était éteint. Il en sortait désormais une multitude de mogs farceurs déguisés en chauves-souris et petits diables !

« Qu’ils sont mignons !! ♥ »

Oui, Aaron n’était pas comme tout le monde ! Il ne les trouvait absolument pas effrayants et pire encore, il voulait même en garder un pour lui ! Bien évidemment, il savait que ce n’était pas possible et que ces créatures n’étaient pas de simples objets qu’il pouvait posséder comme bon lui semblait. Mais cela lui donna envie d’acquérir un animal de compagnie aussi mignon que ces petits diablotins ! Miss Emi s’exclama que l’un d’entre eux lui avait touché les fesses et cela fit retrouver ses esprits à Aaron. Elle leur proposa même un cadeau en l’échange de la localisation de Miss Victorique, mais elle ne reçut aucune réponse de leur part ! Les vilains… Miss Emi espérait alors qu’Aaron arriverait à sauver « sa princesse » en parlant bien évidemment de celle qui manquait à l’appel. Il décida de jouer le jeu même s’il ne connaissait pas suffisamment ces deux femmes pour prétendre avoir lié une quelconque amitié avec elles.

« Quel piètre chevalier servant serais-je si je n’y parvenais pas ? »

Et dans un effort peut-être vain, Aaron poussa la porte qui devait certainement mener à la cuisine. Il s’agissait de la seule sortie de toute manière. Mais il doutait néanmoins qu’un quelconque accès vers le sous-sol s’y trouve afin qu’ils puissent rejoindre Miss Victorique. Hé, c’était un manoir hanté, pas une partie de Cluedo !

Where are Aaron and Emi ? Aaron and Emi are in the kitchen !

• Du côté d’Emi et d’Aaron

Oh zut, les petits diables n’avaient pas eu l’effet espéré auprès d’Aaron ! Mais ils avaient réussi à embêter Emi, c’était une demi-victoire ! Direction les cuisines où les petits mogs déguisés laissent le duo tranquille. L’ambiance était nettement différente, tout comme le décor puisque la cuisine ressemblait plus à une boucherie qu’autre chose. Les murs, le sol, le plafond, tout est d’un blanc immaculé … Un repas semble être en train de chauffer dans une immense casserole sur les fourneaux, un énorme bout de viande est suspendu en l’air près d’une table de travail tachée de sang et … et chose qu’on n’a pas vu au premier abord, c’est qu’un boucher était présent, tout de blanc vêtu – il se fondait bien dans le décor ! – avec un gros hachoir dans chaque main.

- Hey ! La viande veut s’échapper, attrapez-les !!

La viande ? C’est Aaron et Emi. A ces mots, deux autres personnes passent par la même porte que le duo avec un visage peu rassurant. Gloups ! Il faudrait partir d’ici ! Trois grandes portes blindées se trouvent alignées sur le mur du fond. Des chambres froides pour sûr, mais une seule leur permettrait de quitter la cuisine !

Note MJ : Libre à vous de dire si vous trouvez la bonne porte tout de suite ou si vous tombez sur les mauvaises d’abord. Je vous laisse décrire ce qu’elles contiennent pour les mauvaises mais évidemment ce ne sera rien de bien joli.

• Du côté de Victorique

Fiou, sauvée ! Ces vilaines araignées n’avaient pas eu raison de la lady. De l’autre côté du mur, il fallait désormais avancer dans l’espoir de rejoindre ses camarades à l’étage supérieur. Bonne nouvelle, en suivant le couloir, la jeune femme arrivait dans une salle semblable à la précédente – les bibliothèques en moins. Il y avait un grand escalier en face d’elle avec une grande porte de pierre au sommet. De quoi remonter à la surface, ouf !
Mais c’est là qu’arrive la mauvaise nouvelle … Impossible de l’ouvrir, on pourra remarquer qu’une table de pierre est installée au milieu de la pièce.

En s’approchant, Victorique constate qu’il y a un drôle de « puzzle » sur la table. Plus précisément, un jeu du taquin. Si vous ignorez ce que c’est, il s’agit d’un jeu composé de carrés – ici huit au total sur une grille de neuf cases. Quelques traits gravés sur les carrés prouvent qu’un dessin doit être recomposé, en réalité, un Béhémoth. Il n’y a qu’un espace vide, le but est de faire glisser les carrés d’espace vide en espace vide pour recomposer le dessin (Hors RP : au pire si tu ne vois pas ce que c’est, tape « jeu du taquin » sur Google, tu verras ce que je veux dire ! °°).

Il ne faut pas être idiot pour comprendre ce que cela signifie : la porte d’en haut est fermée et ne s’ouvrira pas tant que le puzzle ne sera pas reconstitué ! Dis comme ca, ca a l’air simple … Ca l’est moins quand plusieurs puluches sont lâchés du plafond pour sautiller partout et venir vous embêter et SURTOUT vous empêcher de vous concentrer. La pièce est fermée et ne laisse présager aucun passage d’air. Il faudrait se dépêcher quand même.

A priori rien de bien effrayant … juste de très pénible !! A Victorique de recomposer le puzzle pour ouvrir la porte et de dire au revoir à ces bestioles !!

Spoiler:

Derrière la porte qu’Aaron venait d’ouvrir se trouvait la cuisine, d’une blancheur digne des spots publicitaires pour les produits d’entretien Licit Pan. Tout était si propre qu’au premier abord, le blondinet n’aperçut pas le cuisinier debout derrière son ilot. Ce fut Miss Emi qui le lui fit remarquer, non directement mais en s’adressant à cet homme justement. Il n’avait pas l’air bien amical avec ses deux hachoirs dans chaque main ! En guise de bonjour, il rétorqua que la viande s’en allait et commença à se rapprocher du duo. Miss Emi avait raison : la viande, c’était eux ! Elle tenta de se sauver comme elle put en prétextant n’être que très peu garnie en chair, mais cela ne sembla pas être suffisant pour arrêter notre Ducros national ! Et pour ne rien arranger, deux personnes firent irruption dans la pièce et voulaient certainement les attraper. Aaron ne pouvait nier que la situation était un brin stressante mais son sourire ne le quittait pas une seule seconde, trouvant cette excitation plutôt marrante, dans le fond. En parlant de fond, il aperçut trois portes à l’arrière de la cuisine.

« Miss Emi ! Essayons de sortir par là ! »

Fit-il en agitant ses deux bras vers les trois portes réfrigérées. Le problème allait être de trouver la bonne… Le duo se partagea donc la tâche et Miss Emi tenta celle de gauche. La pauvre : elle fut aspergée d’un produit rougeâtre semblable à du sang sur le visage ! Aaron déglutit donc bruyamment avant d’ouvrir celle de droite et constata que des morceaux de viandes étaient pendus dans cette nouvelle pièce. La pénombre était-elle qu’il ne voyait pas s’il s’agissait d’un cul de sac ou non. Aussi, il fallait préciser qu’Aaron n’était pas accoutumé à certains usages de la vie quotidienne, comme les chambres froides par exemple. Il rentra donc à l’intérieur pour vérifier mais la porte se referma aussitôt sur lui ! Fichtre, le voilà enfermé parmi toutes ces bidoches !

« Miss Emi, ne vous inquiétez pas pour moi ! »

Hurla-t-il à travers la porte tout en essayant de l’ouvrir de l’intérieur, en vain. Il relativisait la situation en se disant que ce manoir n’était qu’une attraction dans un festival et qu’ainsi, il était impossible que du mal leur soit fait à tous les trois… N’est-ce pas ?

« Brrr… La température baisse, on dirait. »

A en juger par la fumée qui sortait de sa bouche, sa remarque était plus que pertinente. Heureusement qu’il était habillé pour faire face à de telles conditions météorologiques ! Quand bien même, il ne comptait pas rester là à discuter avec les truies alors que trois porcs tentaient certainement de faire du mal à Miss Emi ! Dans un élan de courage, il décida donc de frapper du pied la porte. Au bout de quelques coups, il sentit qu’elle n’était pas si solide que ça. Après tout, ce manoir n’était qu’un décor ! Il continua donc à frapper jusqu’à ce que la porte commence à se plier à l’endroit où il tapait. Finalement, la serrure finit par lâcher et la porte s’ouvrit dans un bruit assez sourd, et Aaron sortit de la chambre froide avec une classe indéniable. Miss Emi était toujours là.

« Oh, vous m’avez attendu… C’est gentil de votre part ! »

L'appréciait-elle finalement, derrière sa carapace de femme dure ? Mais fini de bavarder : il fallait sortir d’ici ! La porte du milieu devait être la bonne, mais encore fallait-il pouvoir y accéder. Les deux gugusses faisaient barrage. Aaron retira son manteau et décida de s’en servir pour déboussoler ses adversaires en leur jetant dessus. Pour sûr qu’ils ne s’y étaient pas attendus ! Le prêtre en profita donc pour glisser sur l’ilot central et faire un croche-pied aux deux figurants qui se débattaient avec la moumoute du manteau. Le blondinet ouvrit la porte et récupéra son manteau avant d’inviter Miss Emi à passer devant lui rapidement.

« Vite ! Vite ! Vite ! Filons d’ici ! »

Un éclat de lumière jaillit devant vous, caché sous un manteau sombre, un homme vous barre la route... un léger sourire sur les lèvres, il tient un drôle de flacon dans la main avant de le tendre vers vous. Ses cheveux blonds et ses yeux bleus vous ensorcellent, vous n'arrivez pas à bouger alors qu'il se met à agiter doucement le flacon

«Voyons voir si vos âmes sont bien accrochées!»

C'est alors qu'une épaisse fumée rappelant la brume qui sévissait autrefois sur Héra, se déverse autour de vous, rampant sournoisement jusqu'à s'enrouler autour de vous, grimpant encore et encore jusqu'à vous étouffer l'espace d'une seconde... et c'est le trou noir!

Lorsque vous reprenez vos esprits, le génome a disparu, mais si vous regardez à côté de vous, au lieu de votre compagnon de voyage, vous apercevez... vous-même? Baissez les yeux, ce corps n'est pas le vôtre! Quelle magie est-ce là?
Poisson d'Avril! Vos corps ont été échangés! Pas de panique, juste une petite expérience éphémère! Une bonne nuit de repos et vos âmes réintégreront vos corps! Sauf si vous avez envie de faire durer le plaisir!

L'âme d'Emi va dans le corps de Victorique.
L'âme de Victorique va dans le corps d'Emi.

Précision : Aaron n'est pas affecté au festival car déjà affecté dans son RP principal à Dollet !
Précision² : Victorique peut dire que le génome apparaît après qu'elle ait fini son puzzle, comme ca la porte sera déjà ouverte pour Emi.

Amusez-vous bien!

Fiou et bien que d’aventures des deux côtés ! Mais qui était cet individu qui avait fait irruption dans le manoir sans même se présenter à l’entrée au préalable !? Ca ne faisait pas du tout partie de l’attraction … Dans tous les cas, la bonne nouvelle, c’est que de chaque côté, vous vous en êtes sortis ! Non sans quelques difficultés … Le duo Aaron-Emi (ou du moins Victorique), débouche dans une sorte de salle de bal où, quelques instants après, un morceau de mur s’écarte pour laisser remonter Victorique (cette fois Emi) du sous-sol et vous rejoindre.

Ah les retrouvailles ! Mais la confusion du moment aussi que de constater que les âmes des deux jeunes femmes se sont retrouvées échangées. Qui sait, si elles restaient comme ca longtemps, Victorique ne serait peut-être plus allergique au chicobo d’Emi … Emi en revanche …

Passons ! L’heure n’était pas aux interrogations ni à la réflexion sur la question ! Voici votre ultime épreuve. Il y a une grande baie vitrée au fond de la salle et une porte pour se retrouver sur la terrasse … terrasse possédant un escalier pour se retrouver dans les jardins et quitter le manoir. Vous l’avez donc bien compris, la sortie, c’est ici ! Mais bien sûr, le ticket de sortie n’est pas offert gratuitement : la porte est verrouillée.

Lorsque le trio se rend compte de la situation, les trois gargouilles qui ornent la pièce se mettent à bouger. Un costume bluffant dans la mesure où n’importe qui ce serait fait avoir, de ne pas se rendre compte plus tôt qu’il s’agissait de fausses statues. Armées de trident, elles sont bien décidées à embêter nos amis … ou à leur échapper ! En effet, seule l’une d’elles possède sur elle la clé argentée pour sortir d’ici. Et les gargouilles comptaient bien ne pas la donner !

Quelle situation abracadabrante ! Ce manoir était riche en rebondissements dignes des plus nuls films d’horreur de tous les temps. Vous savez, ceux avec ses acteurs pathétiques et ses effets spéciaux ridicules ? Mais il s’agissait d’un festival, donc cela pouvait se comprendre. Quoi qu’il en soit, Miss Emi et Aaron étaient parvenus à trouver la bonne porte et à l’emprunter pour sortir de la cuisine. Le prêtre ne manqua pas de récupérer son manteau avant de partir ! Il y tenait bien trop pour le laisser là. Ainsi, le manteau dans une main et le bras de Miss Emi dans l’autre, il fonçait vers une destination qui lui était inconnue mais il espérait bien qu’il s’agirait de la sortie. Sauf que durant sa course, Miss Emi lui lâcha la main quelques instants. Le couloir dans lequel ils étaient débouchait sur une porte, aussi Aaron décida de l’attendre là-bas. Il ne se retourna donc pas et ne le fit que lorsqu’il s’assura que la porte était bien ouverte. Finalement, il se retourna enfin et aperçut Miss Emi qui semblait surprise de le voir. Lorsqu’elle ouvrit la bouche, elle se la cacha aussitôt de surprise, ce qui obligea le prêtre à s’interroger sur la santé mentale de la jeune femme.

« Vous allez bien, Miss Emi ? Ne perdons pas de temps, nous devons retrouver Miss Victorique ! »

Il lui prit donc la main pour l’entrainer à nouveau puis pénétra dans une grande salle de bal. Il y avait une grande baie vitrée au fond et une petite porte se trouvait à ses côtés, donnant certainement sur l’extérieur. Aaron ne put cacher son soulagement.

« Youhou !! »

Agitant un bras en l’air, et armé de son plus grand sourire, il avança vers le centre de la pièce lorsqu’un pan de mur s’ouvrit tel un passage secret pour laisser sortir une jeune fille de l’endroit d’où elle venait. Il s’agissait de Miss Victorique ! Et bien, quel timing ! Hélas, le jeune demoiselle heurta la dernière marche de son escalier et s’étala sur le sol lustré. Aaron grimaça de douleur et compatissait sincèrement à la honte qui devait l’embarrasser à cet instant, mais Miss Victorique ne semblait pas y prêter attention. Lorsqu’elle l’aperçut, elle hurla que Miss Emi n’était pas qui elle prétendait être et qu’un homme étrange l’avait remplacée par un double d’elle-même. Incrédule, Aaron se tourna vers Miss Emi mais ne voyait pas ce que Miss Victorique voulait dire.

« Je ne comprends pas… Miss Emi ressemble à Miss Emi, non ? Pourquoi dites-vous qu’elle aurait « copié votre apparence » ? Et prenant un air plus sérieux mais ironique, il ajouta. Miss Victorique... Que vous est-il arrivé tout à l'heure ? Vous a-t-on administré une quelconque substance ? »

Il faisait référence à de la drogue ou de l'alcool, mais en réalité, il était un peu plus près de la vérité qu'il ne le pensait ! N’ayant pas vu l’homme encapuchonné dans le couloir, le prêtre ne comprenait rien de ce qu’il se passait... C’est alors que Miss Victorique déclara qu’elle était en réalité Miss Emi, et qu’il lui suffisait de lui poser une question sur Spira pour s’en assurer. Le problème était qu’Aaron n’avait jamais quitté son temple de Macalania auparavant !

« J’ai une meilleure idée ! Si vous êtes vraiment Miss Emi, alors dites-moi ce que représentait le tableau que nous avons vu tout à l’heure dans la salle à manger ! »

Il faisait référence à celui qui représentait tantôt une femme élégante, tantôt un démon repoussant. Dans tous les cas, on pouvait dire que les retrouvailles étaient plutôt curieuses ! Et pour ne pas arranger le tout, Aaron sentit que quelque chose ne tournait pas rond dans la pièce. Comme si… quelque chose se préparait ! Regardant par-dessus son épaule, il constata que les statues de gargouilles se déplaçaient !

« Ho ho… Nous devrions nous dépêcher de sortir de là ! Qui que vous soyez toutes les deux, reportons ceci et unissons nos forces pour atteindre cette porte ! »

Il pointa du doigt LA porte de sortie, celle qui les sauverait enfin de toute cette horreur. Du moins, Aaron pensait que le sortilège dont souffraient les deux femmes était propre au manoir ! Quel choc lorsqu’il constaterait le contraire !