Séjour au pays de la pluie

Vilal confirma qu’elle se débrouillait bien, et lui précisa d’ailleurs qu’elle n’était pas obligée de faire un sort offensif ou curatif. Peu importe ; tant qu’elle lançait un sort utilisant des ressources magiques, ça fonctionnerait. Au final, la graine absorbait l’énergie utilisée et non pas celle envoyée sur elle spécialement. Cela dit, Suri ne changerait pas ses plans, elle ne se voyait pas vraiment envoyer une boule de feu sur une graine d’arbre quand même, ce serait un peu contreproductif…

« D’accord, je vois. » Elle lui adressa un sourire pour le remercier de son aide avant de poursuivre sur cette même lancée. Chaque fois qu’elle lançait un sort, elle avait effectivement l’impression que celui-ci était comme récupéré par la graine. Elle n’était pas vraiment une mage d’exception mais au moins, elle mettait un peu de la main à la pâte.
Malheureusement, le guerrier qu’était Vilal – bien moins magicien qu’elle encore – se retrouva à court d’énergie, ou presque. Il le mentionna aux mages présents et l’un des rats répondit qu’ils avaient de quoi se revitaliser en cas de soucis ! D’accord mais serait-ce suffisant ? Y avaient-ils accès en tant qu’étrangers ? Et ce n’était pas comme s’ils allaient pouvoir se servir si un monstre leur tombait brutalement dessus.

« Des monstres viennent jusque là ? » Demanda Suri, légèrement soucieuse du coup.
Oui en effet, et Vilal le confirma en lui faisant remarquer qu’elle ne devait pas complètement vider ses ressources sous peine d’être à sec si jamais un ennemi leur bondissait dessus par surprise. Il était tout à fait capable d’utiliser son arme et de se débrouiller avec, mais en ce qui concernait Suri, il avait besoin de ses soins en cas de pépin. « Je vais économiser un peu alors.. » N’empêche qu’elle était drôlement embarrassée. « Mais je n’ai pas autant de ressources que vous, du coup, mon aide me paraît être bien négligeable. » Elle aurait voulut en faire beaucoup plus, mais ce n’était pas comme si elle pourrait faire des miracles.

Après trois sortilèges curatifs lancés sur la graine, elle abaissa sa main, sentant qu’elle commençait à avoir un petit tournis et des picotements dans les doigts. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était déjà ça ? C’était toujours mieux que rien, pourrait-on dire. Vilal avait lui aussi arrêté, mais il avait lancé beaucoup plus de sort qu’elle, à n’en pas douter. Les autres mages continuaient de bosser. A dire vrai, elle se sentait un peu petite parmi tous ces gens.

Suri lance trois fois Viserion sur l'arbre.

Boss : Jeune Fourmilion engage le combat !

Niveau 8
HP : 1550/1550
MP : 45/45

Faiblesse : Glace (X2)
Absorbe : Eau
Résistances Altérations : Résistance à toutes les altérations (50%)

Techniques : Attaquer (-80hp), Brasier (- 200hp, Type Feu, magique, - 5mp), Mini Sirocco (- 200hp, 20%Cécité sur tous, magique, - 10mp), GlueS (- 200hp, physique, -5mp)
Automatique : Riposte à chaque attaque physique encaissée avec Reversantenne (- 80hp)

Donner autant d'énergie à une simple graine avait de quoi paraître frustrant au premier abord. Difficile de savoir si cela fonctionnait ou non, mais l'on voyait bien cet étrange halo de lumière qui entourait la graine au fur et à mesure que toutes les personnes présentes lançaient des sortilèges, et les racines s'étendaient dans les différentes galeries qui avaient été creusées par les précédents volontaires de manière à former les fondations solides de cet arbre qui n'allait désormais que croître. Pour l'heure, il n'y avait que les racines, mais à force de temps et de persévérance, l'arbre finirait par croître à son tour.

Par précaution, Vilal suggéra à Suri de garder un peu d'énergie. Elle était celle qui pouvait le mieux leur apporter les soins si ça devait tourner mal, il ne réalisait pas combien elle se sentait peu utile finalement à cause de ses maigres ressources.
«Une aide est une aide. Il n'y a pas de petites ou de grandes contributions. Si tout le monde pensait que son aide serait trop insignifiante en refusant ainsi de l'apporter sous ce prétexte, cet arbre ne pousserait jamais.» son ton était un peu dur, comme s'il donnait une leçon finalement, mais il ne s'agissait pas vraiment d'un reproche. Difficile de perdre son habitude de Commandant, même si elle n'était pas l'une de ses recrues.

Les mages jugèrent par eux-mêmes qu'il fallait s'arrêter, celui qui leur était le plus proche posa délicatement sa main sur leur bras respectif pour qu'ils cessent d'alimenter la graine
«Il suffit. Vous n'avez pas à vous épuiser à la tâche, d'autant qu'il ne faut pas lui donner trop de magie à la fois, elle ne pourrait la contenir, elle est encore trop jeune.» dit-il en regardant la graine avec une profonde affection - détail qui échappait au Commandant mais passons.

On les conduisit dans une tente afin qu'ils puissent boire un peu, on leur donna également un éther, finalement ils avaient dit la vérité, ce qui signifiait qu'ils pourraient recommencer peu après. C'est alors qu'il y eut des cris, Vilal se tourna et mit la main sur la garde de son épée avant de faire signe à Suri de le suivre
«Encore... ces créatures ne renoncent jamais»
«Nous sommes sur leur territoire, que vous le vouliez ou non, elles le défendront toujours jusqu'au bout...»
«Ce désert est pourtant bien vaste!»
«Nos villes le sont tout autant, mais pensez-vous que nous serions prêts à en laisser des morceaux à d'autres?» le rat parut penaud sur le coups, les deux jeunes gens se dirigèrent donc vers la source des cris, la plupart des personnes présentes n'étaient que de jeunes mages sans trop d'expérience au combat, et ils étaient tous épuisés!

Vilal dégaina pour de bon son épée et se tourna vers Suri afin de lui donner les instructions de base
«Vous allez pouvoir utiliser votre nouveau pouvoir. Les fourmilions ne supportent pas la glace, mais ils absorbent l'eau. Si vous le pouvez, n'attaquez pas avec votre arme, il a tendance à riposter. Je vais essayer de vous soutenir au mieux, ensuite je tenterai de briser ses mandibules pour éviter qu'il ne contre-attaque.» Un minimum de préparation était indispensable ici, mais heureusement, tant qu'ils étaient sur Héra, il connaîtrait suffisamment les monstres sur leur route pour agir au mieux dans les combats, ça se compliquerait un peu ailleurs, même s'il avait beaucoup voyagé.

Une aide était une aide, peu importe la contribution. Suri enregistra l’information, et se soulagea de voir qu’au-delà de ses grands airs, même si c’était sûrement purement académique, Vilal avait quand même tenté de la rassurer sur ce qu’elle faisait. C’était gentil et lui arracha un sourire.

Ils furent arrêtés par les rats à un moment, l’un d’entre eux notant que la graine était encore jeune et qu’il ne fallait pas non plus trop lui en donner. Le bloumécien semblait vraiment porter une affection notable à cette graine, mais si ce que Vilal avait dit était vrai, l’arbre qui se tenait ici auparavant était très important pour ce peuple, et l’idée de le retrouver devait être synonyme d’espoir pour eux. Toutefois, tout ne pouvait pas se dérouler sans problème, évidemment, il devait toujours y avoir un souci.
« C’est quoi ce bruit ? » Demanda Suri en entendant de légers crépitements. Peu après, des cris retentirent, et elle suivit le mouvement de Vilal pour remarquer une étrange fourmi géante qui s’approchait ! Sur le coup, surprise, elle dévisagea la chose alors que les rats parlaient de celle-ci comme si c’était normal. Vilal confirma ceci : ils étaient sur leur territoire après tout.

Suri fit apparaître son arme alors que Vilal lui dictait certaines tactiques pour mieux lutter contre cet ennemi. Le problème, c’est que s’il parla de la glace comme étant une bonne arme, il lui recommanda aussi de ne pas frapper avec son épée. Légèrement mal à l’aise Suri soupira en comprenant qu’elle avait peut-être fait erreur en associant l’opale à son arme.
« Le souci c’est que j’ai utilisé l’opale sur mon arme.. » Boulette, sans doute, à avoir sut… en même temps, elle ne pouvait pas vraiment savoir ce qu’étaient les fourmilions. Tant pis, ils allaient devoir se débrouiller autrement, sauf s’il lui disait que ce n’était pas grave et qu’elle pouvait y aller quand même. En attendant, le combat était démarré, donc fini les distractions !

La jeune femme ne savait pas trop quoi faire en attendant, mais bien qu’ils étaient dans un désert, Vilal n’avait rien dit de spécial au sujet du feu. Juste de ne pas utiliser de l’eau – un élément que Suri ne maîtrisait pas. Donc tant mieux, pas de place à l’erreur. De toute façon, elle ne pouvait pas faire mieux pour le moment au risque d’inutilement gaspiller de l’énergie avec le sortilège appris avec améthyste – qui couvrait une zone et était donc plus demandant – ou se soigner, ce qui n’était pas utile pour l’heure.

Boss : Jeune Fourmilion

Niveau 8
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Affronter un fourmilion avec autant de civils autour était dangereux. Heureusement, il semblait que celui-ci soit assez jeune, avec un peu de chance, le combat en lui-même ne serait pas trop difficile... il fallait l'espérer.

Problème, Suri avait mis l'opale sur son arme, ce qui signifiait qu'elle avait appris une technique physique et non magique. Plissant légèrement les yeux, Vilal réfléchit une seconde à la meilleure stratégie
«Hm... Je vais essayer d'attirer son attention sur moi, je devrais pouvoir intercepter une partie de ses attaques, y compris ses répliques. Attaquez comme vous pouvez.»

La jeune femme commença d'abord par une attaque magique, cherchant visiblement à l'aveugler. Il est vrai que s'il ne peut les voir, il aura du mal à les attaquer convenablement. Malheureusement en se fiant à la manière dont le monstre bougeait, il voyait toujours très bien... Vilal s'avança donc, créant autour de lui une aura sombre et menaçante

«Je suis là... je suis ton adversaire.» la bête commença à dodeliner de la tête, son regard semblait passer de Vilal à Suri sans trop savoir où donner de la tête, mais l'effet semblait tout de même être bien là. Sauf qu'au lieu de se concentrer sur une seule cible à la fois, il attaqua les deux en même temps, crachant son sable doré et puant à la figure des jeunes gens

«Protégez-vous les yeux!» il avait rapidement mis son bras sur son visage pour se protéger, malheureusement trop tard pour que Suri ait le temps de s'exécuter! Il fronça des sourcils en se tournant vers elle, bon, d'un autre côté, il était préférable pour elle de ne pas faire usage de son arme... mais il ne pouvait se permettre de perdre du temps!

«Essayez encore de l'aveugler par votre magie, je vais me placer devant vous et vous donner de quoi vous soigner. Nous n'avons pas de temps à perdre.» il avança donc doucement, préférant la prévenir car il ne fallait pas qu'elle le prenne pour un attaquant, fouillant dans sa poche, il sortit un collyre qui devait pouvoir lui rendre la vue

Malheureusement, Suri n’avait pas mit l’opale dans son esprit mais bien sur son arme ! Ce qui faisait qu’elle serait obligée d’attaquer physiquement pour blesser conséquemment le fourmilion. Vilal affirma qu’elle pourrait quand même attaquer, qu’il attirerait ses coups sur lui, mais elle ne se sentait pas vraiment à l’aise à l’idée qu’il prenne tous les coups à sa place. Malheureusement, elle n’aurait pas son mot à dire. Et qui plus était, ce serait la meilleure stratégie à employer.

« Ah ! Zut, j’ai pas réussi.. » Maugréa-t-elle en se rendant compte que ses flammes n’avaient fait que brûler l’ennemi mais certainement pas l’aveugler ! Merde. Ce n’était pas grave cependant, elle pourrait toujours réitérer l’action, puisque grâce à l’éther qu’on lui avait donné, elle avait encore pas mal d’énergie à revendre.
Elle n’était pas la seule qui avait échouée toutefois ; si Vilal avait tenté d’attirer l’attention de son ennemi sur lui et lui seul, il décida de faire une attaque qui couvrait une zone, preuve étant que Suri serait touchée que Vilal le veuille ou non.

Le guerrier lui demanda illico de se protéger les yeux, et sur le coup, Suri ne comprit pas. Elle regarda le Fourmilion pour voir pourquoi Vilal lui disait ça, seulement pour se prendre un gros paquet de sable dans les yeux ! Prise au dépourvu, Suri se plaqua une main sur le visage en essayant de chasser le sable.

« Désolée ! J’ai pas… aïe… fait gaffe… ! » Au moins maintenant, elle saurait à quoi s’attendre si l’ennemi faisait ce genre de mouvement. Complètement aveuglée, elle gardait le visage penché devant, une main sur les yeux. Ça faisait un mal de chien !! Sitôt qu’elle tentait d’ouvrir les yeux, elle avait l’impression que des grains de sable chutaient dedans. Elle entendit Vilal s’approcher en lui demandant de tenter d’aveugler l’ennemi à nouveau, et qu’il la soignerait entre temps. Elle redressa le visage pour tenter de le voir mais elle ne devinait que sa silhouette à proximité. « O-OK. »

Incertaine mais déterminée à ne pas être le boulet dans cette histoire, Suri se tourna vers le Fourmilion – il faisait assez de bruit pour qu’elle devine à peu près sa position – et se prépara à attaquer à nouveau. Elle chargea une flamme bleue au creux de sa main en tenant fermement son épée de l’autre, dans l’espoir de bientôt y voir clair, parce que c’était vraiment désagréable, et elle se sentait assez vulnérable pour craindre ce qui pourrait lui tomber dessus par surprise du coup..

Boss : Jeune Fourmilion

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On ne pouvait pas dire que le combat commençait bien. Suri n'était pas préparée à ce genre de choses, mais cela faisait partie des risques. Il le savait bien en se lançant dans cette aventure, et c'était son rôle aussi de la former à ce genre de dangers. Elle ne connaissait pas Héméra, bien que ce genre de créatures existait aussi sur son monde à elle, de toute évidence, elle n'en avait jamais rencontré.

Pour le moment, il était le plus solide des deux, il valait donc mieux qu'elle attaque, et qu'il encaisse. Mais pour qu'elle puisse attaquer convenablement, elle avait besoin de ses yeux! Surtout si son attaque de glace devait être utilisée avec son arme.

Il la laissa essayer d'éblouir la bestiole, malheureusement sans succès. Il faut dire qu'il devait surement y résister de base. Vilal s'approcha alors et se plaça bien entre Suri et le monstre, dévoilant son dos à la bête le temps de sortir un collyre de ses affaires
«Levez la tête, je vais vous mettre des gouttes dans les yeux» il disposa quelques gouttes dans chaque œil pour qu'elle puisse retrouver la vue. Entre temps, la bête l'avait attaqué, mais entre sa protection et sa résistance naturelle, ça ne lui avait pas fait grand chose. Il se retourna donc pour faire face à la bête

«Bien... reprenons. Vous pouvez maintenant user de vos sorts de glace, je vais essayer de lui couper les mandibules pour l'empêcher de contre-attaquer.» d'ailleurs, elle aussi avait plutôt intérêt à les viser pour essayer de les briser tout en attaquant à coups de glace! C'était le meilleur moyen de se protéger...

Suri ne voyait pas très bien, comme on pouvait le déduire. Elle n’avait pas encore eut droit au collyre quand elle tenta d’aveugler le monstre, mais quelque chose lui indiqua grosso modo qu’elle n’avait pas réussi. Son intuition certainement.
« Tsch.. merde, j’ai réussi.. ? » Non, malheureusement. Peut-être que l’ennemi était résistant à cette altération négative ? Cela expliquerait beaucoup de choses. Mine de rien, c’était frustrant, elle voulait vraiment faire ses preuves, montrer à Vilal qu’elle était tout à fait apte à se défendre et à combattre l’adversité, mais jusqu’à présent, elle ne se débrouillait clairement pas aussi bien que lui. Oh sans doute que jadis, ça aurait été le cas, avec ses anciens pouvoirs, mais… en tout évidence, le passage vers Héméra l’avait vraiment chamboulée.

Elle sursauta un peu en entendant la voix de Vilal si proche d’elle lorsqu’il lui demanda de pencher la tête en arrière pour qu’il lui mette des gouttes dans les yeux. Un peu intimidée, elle obéit et frémit un peu en sentant le liquide frais mais soulageant qui vint lui glisser sous les paupières. Rapidement, le sable s’évacua et il lui suffit de quelques secondes avant de voir à nouveau. « Merci ! » Lança-t-elle, reconnaissante de ne plus avoir mal mais surtout de pouvoir voir son adversaire à nouveau !

Maintenant, il lui conseilla d’attaquer avec son arme, confirmant qu’il avait l’attention de la bête et qu’il pourrait contrer ses coups s’il tentait de venir la frapper, elle, en guise de représailles. Même si elle n’aimait pas vraiment l’idée que quelqu’un prenne des coups à sa place, Suri savait bien que un ; elle n’avait pas son mot à dire, Vilal était un grand garçon et savait ce qu’il pouvait encaisser, et deux ; c’était en effet la meilleure stratégie. Elle utiliserait la faiblesse de l’ennemi, sans elle-même payer en retour. Impeccable.
« OK, pas de souci ! » Elle se concentra, laissant une aura albâtre l’entourer, avant de poser sa main sur son épée. Celle-ci prit une teinte glaciale, surpassant même le noir, le rouge, et le bleu. Maintenant, la lame jadis si noirâtre passait pour une épée d’une pureté sans pareille. Mais il ne fallait pas s’y méprendre ; c’était de la glace, purement et simplement.

« J’y vais ! » Dit-elle pour que Vilal se prépare à –sans aucun doute– voir les représailles venir.

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Jouer de la faiblesse tout en essayant de ne pas être blessé. C'était la meilleure stratégie à adopter. Du moins, lorsque l'on connaît son adversaire. Vilal disposait d'une technique apte à briser les mandibules de la bête, une technique magique par onde de choc qui lui permettrait de ne pas se prendre la contre-attaque. Suri de son côté devait attaquer aussi, même en prenant le risque de subir quelques dégâts.

Il allait essayé d'attirer le maximum sur lui, mais la bête était agile, et rapide surtout. Ou plutôt, ses attaques l'étaient. La jeune femme essaya de frapper de toutes ses forces sur la bête pour causer le maximum de dommages, le problème était que ses points vitaux étaient majoritairement dissimulés dans le sable, ce qui permit à la créature de s'enfouir davantage au moment de l'impact pour se protéger...

«Reculez vite!!» il s'avança d'un pas et parvint à mettre son bras au niveau de la poitrine de la demoiselle, se prenant une partie des dommages bien qu'elle était trop proche et s'était pris la mandibule au niveau de la gorge, créant tout de même une sacrée plaie! Il la fit reculer encore, l'entraînant en la serrant contre lui pour le cas où elle soit légèrement sonnée par l'attaque, puis une fois à bonne distance, il se tourna vers elle, laissant l'ennemi dans son dos quelques secondes.

«Je vous avais dit qu'il était rapide à contre-attaquer. Comment vous sentez-vous?» il regarda la blessure au cou, ce n'était pas très joli à voir, mais au moins, la carotide n'avait pas été touchée. C'était plus impressionnant que grave. «Essayez de vous soigner, ou appuyez juste très fort. Il faut briser ses mandibules en priorité. Ne cherchez pas ses points faibles, ils sont dans le sable. Visez les mandibules si vous décidez de réattaquer.»

De son côté, il se retourna pour faire face à la créature tout en gardant Suri derrière lui, il y eut comme un murmure alors qu'une aura noire l'entourait progressivement, puis il leva son épée et mima un mouvement de balancier et un demi-cercle parallèle au sol devant lui... l'aura noire s'échappa de son corps pour foncer droit vers la tête du fourmilion et l'une de ses mandibules vola en éclat... il y eut un cri, de rage surement, ou de douleur, difficile à dire, mais Vilal demeurait impassible et surtout, restait bien devant pour ne pas qu'il s'en prenne à Suri.

Son épée devant lui, il guetta la contre-attaque de la bête qui envoya un sort de feu. Le chevalier se recroquevilla un peu sur lui-même pour que son armure prenne la majorité des dégâts, il y eut une odeur de brûlé à cause de ses cheveux, mais il s'en sortait plutôt bien.

«Il faut briser l'autre à présent...» une fois que ce sera fait, ils seront plus libres d'agir.

L’épée gelée de Suri frappa le fourmilion, mais pas exactement comme elle l’avait entendu. L’arme parut être bloquée et elle eut de quoi sentir une certaine chaleur venir lui engouffrer les joues. Et merde quoi ! Pourquoi ne pouvait-elle pas faire ses preuves !? C’était tellement frustrant comparé à la force qu’elle avait auparavant ! Vilal avait dit que lui aussi, avant, il avait perdu ses pouvoirs, mais… il en avait retrouvé une bonne partie, là où elle… elle se sentait si petite !

Après cette performance des plus plates, Suri, un peu découragée, perdit à nouveau de sa garde et ne vit absolument pas le fourmilion qui, en dépit de sa taille impressionnante, n’eut aucun mal à contre-attaquer rapidement ! Vilal lui demanda rapidement de reculer mais, encore une fois prise au dépourvue, l’attaque frappa Suri, bien que le guerrier la protégea un peu. Secouée par le coup, elle crut, après quelques secondes, sentir un mélange de chaud et de froid au niveau de sa gorge. Décontenancée, les larmes aux yeux, elle leva maladroitement sa main pour l’apposer là où une plaie venait de se creuser. Elle n’avait qu’à peine calculée être contre Vilal pendant tout ce temps, puisqu’il l’avait protégé et soutenu au cas où elle serait trop déboussolée.

« D-désolée, j’ai.. » Ce qu’elle avait honte !! Où était passée sa combativité ? Où était passé son entrainement ?! Tudieu, elle avait peut-être perdue un peu de ses pouvoirs mais pas la théorie quand même ! Frustrée, elle profita tout bonnement d’être derrière Vilal pour sécher ses larmes en reniflant timidement, heureusement, tout le boucan provoqué par le combat – et le fait que le chevalier se mangea une boule de feu dans le même temps – camoufla le son, permettant à la jeune femme de se reprendre en toute discrétion.

Une main sur sa gorge et l’autre tenant fermement son épée, Suri décida de ne pas se soigner de suite. Ce n’était pas encore urgent. Elle pouvait se battre avec une main, et prouver de quoi elle était capable. Elle voulait au moins faire un coup, un seul qui ferait mouche ! Ensuite, elle panserait ses blessures…

Il ne restait qu’une mandibule. La première avait été brisée. Une fois la seconde cassée, ils pourraient se concentrer sur autre chose. La fille de Bahamut prit donc une profonde inspiration et imbiba à nouveau son arme d’une couche froide. Il était absolument hors de question qu’elle se la joue fille en détresse ! Elle était la progéniture du grand Bahamut, elle allait montrer de quel bois elle se chauffait à cette maudite fourmi géante ! Et si elle devait encore une fois essuyer un échec… tant pis, mais sa détermination ne saurait être écrasée par les pattes fourchues de ce monstre hideux.
« Tsch.. OK, cette fois.. » Elle ne termina pas sa phrase, car qu’en sait-on. Mais elle espérait que sa témérité serait fructueuse pour de bon !

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Avec une mandibule en moins déjà, il aurait plus de mal à contre-attaquer. Suri ayant vu ce qu'il convenait de faire, se décida à mettre toute sa force et toute son agilité dans sa prochaine attaque. Son épée se couvrait de givre alors qu'elle prenait un solide appui sur ses jambes, son coup fut rapide, puissant, précis, au point qu'à défaut de couper la mandibule, elle la pulvérisa!

Haussant à peine un sourcil, Vilal ne montrait pas qu'elle l'avait impressionné, mais il n'en pensait pas moins... la créature s'agita, souhaitant contre-attaquer, mais n'en était désormais plus capable, du moins, probablement
«Parfait. Nous allons pouvoir en finir.» il concentra à nouveau son aura sombre et la projeta sur la créature, un léger cri, le coups était moins puissant que ce que Suri lui avait infligé un peu plus tôt, de toute évidence, la bête avait eu du mal à s'en remettre

«Attention! Couvrez-vous bien les yeux cette fois!» il avait essayé de la prévenir assez tôt en voyant le fourmilion prendre une profonde inspiration. Les deux combattants avaient ramené leur bras pour se protéger les yeux, sentant tout de même la brûlure du sable qui s'infiltrait entre les morceaux de leurs armures, à peine douloureux pour le chevalier, peut être davantage pour la jeune femme, mais au moins avaient-ils tous deux leurs facultés

«Il faiblit... si vous réussissez à reproduire votre attaque précédente avec autant de force, nous devrions pouvoir l'achever.» mais avait-elle assez d'énergie pour attaquer? De son côté, il allait user d'une autre technique, maintenant qu'il ne pouvait plus contre-attaquer, il ne servait à rien de se limiter à la magie...

Toute la détermination de Suri parut soudainement s’implanter dans sa lame pour se fracasser avec brutalité sur la mandibule du fourmilion. L’énorme créature ne put que geindre alors que l’arme pulvérisait le membre. Maintenant inapte à contre-attaquer, ils pourraient frapper physiquement comme ils le voulaient, sans craindre de représailles.

Mine de rien, Suri était fière ! En dépit de la blessure toujours à sa gorge – sur laquelle elle appuyait sitôt qu’elle avait une pause, il faudrait espérer que le combat soit bientôt terminé parce qu’il faudrait certainement soigner ça rapidement – elle était parvenue à utiliser toute sa volonté pour sérieusement handicaper l’ennemi et, cette fois, prouver de quoi elle était capable. Elle tourna même la tête vers Vilal pour voir comment il réagissait, un peu comme une gamine qui regardait son papa pour voir s’il était fier, et même s’il n’avait aucune expression particulière, elle sourit, heureuse d’être arrivée à faire quelque chose d’utile pour l’avancement de la bataille.

Parfait, dit-il, avant de signaler qu’ils pourraient en finir.
« Pas de souci ! » Suri se prépara donc à attaquer à nouveau, mais elle resta prudente, sachant bien que le monstre pourrait encore leur réserver des surprises. Il se mit à faire des mouvements étranges que la demoiselle repéra ; il allait tenter de les aveugler. Promptement, elle se cacha les yeux et ferma la bouche en fronçant le nez pour tout camoufler convenablement ! Les grains de sables piquèrent un peu, mais au moins cette fois, ses yeux furent épargnés.

Vilal lui conseilla de réitérer sa précédente attaque pour achever l’ennemi. Il ne fallait pas le lui dire deux fois. Suri acquiesça d’un signe de tête avant d’à nouveau laisser son épée se couvrir de givre. Elle manquait un peu d’énergie, une légère migraine lui signalait que sur le plan mystique – la mana, quoi – ça commençait à être un peu vide, mais pas grave, elle pouvait encore le faire.
« J’espère juste qu’il n’y en a pas de maman fourmilion.. » Commenta-t-elle alors que son épée, prête, allait bientôt foncer sur la cible. Après tout, ce fourmilion était peut-être un bébé. Elle ne pouvait pas tellement le savoir honnêtement, mais c’était une hypothèse, et si c’était le cas, ils risquaient d’avoir de la visite supplémentaire ! Non ? En tout cas, dans les histoires en général, quand on tapait les petits, maman se pointait. Cela dit, il ne semblait pas y avoir de fourmi plus grosse encore qui rôdait – sauf si elle était sous le sable…

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Maintenant que le fourmilion ne pouvait plus contre-attaquer, ils allaient pouvoir en finir plus rapidement. Il fallait juste se méfier de son attaque de sable qui pouvait être sérieusement handicapante, mais maintenant que Suri avait compris comment il faisait, elle semblait plus apte à s'en protéger.

Les consignes étaient donc simples à présent, attaquer au plus fort, et de ce côté là, c'était davantage à la jeune femme d'agir puisqu'elle disposait d'une technique pouvant générer de la glace. Elle était rapide, fonçant vers la bête avec son épée gelée pour donner un coup puissant à la bête, de son côté, Vilal se concentra, son katana s'entoura d'une énergie noire dégageant une assez mauvaise odeur

«Reculez...» il prit une profonde inspiration et fendit l'air, son arme en avant qui sembla disparaître pendant une seconde avant de se retrouver au travers de la gorge du fourmilion. Il y eut un drôle de bruit un peu guttural, puis le fourmilion s'écroula pour disparaître en une poussière de cristal.

Le chevalier rangea son arme dans son dos avant de se tourner vers la jeune femme
«Les jeunes fourmilions quittent tôt le nid. La mère est probablement loin en train de couver une nouvelle portée.» autrement dit, pas trop de souci de ce côté là, pour le moment. Les mages sortirent de leur cachette et semblèrent soulagés, la graine n'avait rien subit des attaques

«Merci monsieur, madame... j'espère que vous n'êtes pas trop blessés?»
«Il faudrait au moins un bandage pour ma partenaire, je vous prie.» dit Vilal en désignant la plaie au niveau du cou de Suri. La jeune femme avait été bien courageuse pour continuer de se battre avec une telle plaie, il s'approcha pour la regarder d'ailleurs, il fallait faire attention

«Il faut nettoyer ça. Du sable s'est glissé dans votre blessure, cela pourrait s'infecter.» un mage s'approcha avec des bandages, Vilal demanda un peu d'eau et commença à nettoyer délicatement la blessure

«Dites moi si je vous fais mal.» pas vraiment de la prévenance ou autre, il parlait toujours de son ton neutre, disons seulement qu'il était inutile de provoquer de la douleur plus que nécessaire. Elle aurait surement pu se soigner aussi avec son sort, d'ailleurs, il le lui recommanda

«Est-ce qu'il vous reste assez d'énergie pour vous soigner? Ce serait préférable pour que vous puissiez tenir jusqu'à ce que nous regagnions l'auberge.» une fois la plaie plus ou moins refermée, il pourrait y mettre le bandage.

Le combat se termina sur une bonne note finalement. Le fourmilion vit sa mort arrivée sous la forme d’une aura noirâtre qui le décima totalement. Suri regarda son corps sans vie prendre une teinte blanchâtre avant de soudainement éclater en ce qui semblait être des débris cristallins. La bête était bien morte et en ce qui concernait la possibilité que maman fourmilion ne se pointe, Vilal affirma que cela n’arriverait pas, puisque les fourmilions quittaient le nid très tôt et leurs mères n’avaient plus cure d’eux dès lors. Triste. Tant mieux, mais triste. Enfin, ainsi était la nature hein ?

Suri soupira profondément, ravie que cette bataille soit finie. Elle leva à nouveau sa main pour appuyer sur la plaie qu’elle avait dans le cou, non pas sans grimacer. Une fois l’adrénaline redescendue, ça piquait ! Mine de rien, elle avait eut de la chance, un peu plus et il aurait put trancher plus profondément et faire beaucoup plus de dégâts… à ce sujet, Vilal ne tarda pas à s’approcher pour panser la blessure. Il demanda un bandage avant de s’approcher en disant qu’il fallait le désinfecter.
« Ce serait mieux oui.. » Dit-elle avec un sourire navré. Elle était contente qu’il s’occupe d’elle comme ça. « Désolée, j’aurais dû être plus prudente. Je ne l’ai pas vu venir. » Elle se sentait un peu ridicule mais au final, Vilal ne semblait pas trop lui en vouloir.

Il lui recommanda de se soigner, supposant qu’elle aurait la force de le faire.
« Eh, oui, tout juste. » La jeune femme entreprit de se concentrer, et alors, une aura verdoyante l’entoura doucement, accompagnée d’une sorte d’écran qui servait à réduire les dégâts. Ce n’était pas nécessaire ici mais ce n’était pas comme si elle pouvait les dissocier. Après quoi, Vilal put appliquer le bandage. C’était un peu intimidant sur les bords, mais pas déplaisant. Ce n’était sûrement pas de l’inquiétude, juste de la pratique, mais elle appréciait quand même l’attention portée.

« Merci.. » Dit-elle en portant une main sur le bandage appliquée pour s’assurer qu’il tenait bien. « On a terminé ici alors ? Il n’y a rien de plus que nous puissions faire ? » Suri appréciait aider, et elle trouvait dommage de filer si rapidement. Ils venaient d’éliminer un monstre gênant et avaient abreuvés la graine à l’aide de magie, certes, mais elle avait le sentiment un peu déplaisant de ne pas en avoir fait assez..

Une blessure, même légère, mal soignée, pouvait être source de grands maux. C'est pourquoi Vilal prenait un soin particulier à faire le bandage au cou de Suri. La demoiselle usa également d'un sort pour refermer au maximum la blessure, et ainsi s'assurer qu'il n'y ait plus d'infection.

Le bandage terminé, elle s'intéressa alors à la suite de leur quête. Vilal se tourna vers la graine, il est vrai que cela semblait peu au premier abord.
«Nous en avons assez fait pour le moment. Cependant, nous n'avons pas un programme très précis sur la temporalité, si vous le souhaitez, nous pouvons rester quelques jours à Bloumecia afin de revenir ici pour continuer à aider la population?» après tout, ils n'étaient pas pressés, ignorant totalement où trouver les chimères, peut être qu'à un ou deux jours près, cela n'allait pas changer grand chose.

«C'est à vous de décider. Cette quête vous concerne après tout.» il hocha juste de la tête d'un air entendu «mon rôle est de vous guider et de vous protéger. Mais pour aujourd'hui, vous avez besoin de repos. Et moi aussi. Retournons à Bloumecia.» elle avait perdu suffisamment d'énergie, tant à nourrir la graine qu'à combattre. Certes, ils avaient eu droit à un éther, mais il y avait tout de même une différence entre se recharger de force par l'usage de potion, et par le véritable repos. Si elle voulait vraiment être utile, elle devait être au mieux de ses capacités.

Ils saluèrent les rats qui les remercièrent encore et leur donnèrent à chacun un bon à échanger contre une gemme de leur choix auprès du marchand, ainsi que quelques gils. Au premier abord, Vilal souhaitait refuser, mais finalement il accepta en jugeant que ce serait préférable d'être mieux préparé s'ils venaient à combattre encore demain.
«Les éléments ne sont pas vraiment mon fort. Je sais que je devrais être en mesure d'apprendre des techniques de glace via les gemmes, mais il me faudra du temps pour cela.» dit-il à l'attention de la jeune femme. Autrefois, il ne maîtrisait que des techniques de ténèbres et certains éléments, il avait du mal à imaginer pouvoir faire mieux que ça.

Bref, une fois arrivé en ville, s'abritant comme ils le pouvaient, ils firent donc une halte auprès du commerçant pour pouvoir échanger leurs bons. Le chevalier prit donc un lapis afin d'apprendre plutôt une technique capable d'infliger une altération d'état. Il l'utilisa directement sur son arme afin d'assimiler sa nouvelle capacité dont il pouvait déjà faire usage par le passé, bien qu'à un niveau inférieur pour le moment... peu importe, il en apprendrait de plus efficaces plus tard, quand il aurait retrouvé pleinement ses capacités.

Une fois leurs achats et améliorations terminées, il fallait prendre la direction de l'auberge pour se restaurer. La journée était bien entamée, c'était déjà la fin de l'après-midi, et ils avaient finalement sauté un repas, ce qui n'était pas une bonne chose.
«Vu l'heure, autant aller prendre une douche et nettoyer nos affaires avant d'aller dîner. Vous pourrez tenir encore un peu sans manger?» lui-même ne se sentait pas très bien. Sauter un repas n'était pas du tout dans ses habitudes, c'était très mauvais pour l'organisme, mais il valait mieux ne pas être trop décalé non plus au niveau des horaires, encore un peu de patience, que diable!

Pour le moment, ils avaient suffisamment fait pour aider Clayra. Suri décida d’accepter ça et acquiesça, mais ensuite, Vilal proposa de revenir le lendemain si elle le désirait. C’était sa quête disait-il, il n’était là que pour la protéger et la guider, mais elle avait le droit de prendre des décisions et de juger préférable de rester encore quelques temps pour aider ces braves gens. Suri ignorait si elle se sentait à l’aise avec l’idée d’être ‘celle qui décidait’, en gros. C’était un peu ce qu’elle comprenait. Elle était coincée entre deux chaises du coup.. une partie d’elle ne voulait pas abuser de la présence de Vilal en décidant de ralentir le voyage, mais une autre ne voulait pas simplement laisser ces gens avec leurs soucis.

Elle réfléchit le temps de récupérer des gils pour les remercier de leur aide, et une gemme, qu’elle avait bien apprit à utiliser à présent. La jeune femme assimila une technique assez rapidement, dans son arme à nouveau, avant de la faire disparaître et de saluer les rats avant de rejoindre Vilal qui avait déjà pris de l’avance.

« J’espère que notre participation les aidera. » C’était le cas oui, évidemment, mais ce qu’elle voulait vraiment dire, c’était qu’elle espérait que cela avait beaucoup aidé. Malheureusement, ils n’auraient pas put tout donner, ils n’auraient pas put aller jusqu’au bout. Ce qu’ils avaient fait était mieux que rien, et Suri savait s’en satisfaire.

En marche, Vilal expliqua qu’il n’était pas doué avec les éléments, un détail dont elle se doutait.
« Avec un peu d’entrainement, ça devrait venir, je pense. » Répondit-elle en souriant, préférant voir le bon côté. Il avait dit lui-même qu’il faudrait du temps, et qu’il y arriverait, donc au final elle répétait un peu ce qu’il avait dit, mais elle avait mit un point sur l’idée de s’entrainer pour y arriver plus vite ! Après, tout dépendait de lui et de sa volonté à maîtriser autre chose. « Vous n’êtes pas un mage, en toute évidence, mais vous pourriez plutôt essayer de geler votre épée par exemple ? Comme j’ai fais ? » Elle sentait comme une petite euphorie, l’idée de lui apprendre quelque chose lui donnait le sourire. Qui sait, elle pourrait peut-être essayer de lui montrer ? Enfin.. si ça se faisait..

En tout cas, maintenant, ils devaient rentrer à Bloumécia et faire un coup de propreté avant de manger. Il demanda si elle pourrait tenir un peu avant de prendre un repas. Comme pour répondre, Suri eut une douleur au ventre, avec toute cette adrénaline, elle n’avait même pas remarqué qu’elle avait faim ! Mais elle pourrait tenir oui.
« Euh, oui ça ira, mais.. » Elle arrêta de marcher, tout d’un coup timide. Ses joues virèrent au rose. « Ehm, rien. Allons-y, je meurs de faim, autant faire ça rapidement ! » Elle était passée à deux doigts de lui demander s’ils pouvaient y aller un chacun leur tour, question d’éviter de tomber sur une nouvelle situation gênante. La jeune femme se nota juste qu’elle resterait planquée dans son petit coin de douche le temps qu’il sorte, ou elle sortirait vite ? Peu importe, elle s’arrangerait.

Ils arrivèrent donc à l’auberge, où Suri réprima un bâillement. La journée avait été chargée !

La journée avait été épuisante, et en prime, ils avaient loupé un repas. Malgré tout, manger trop tôt risquait de les dérégler, il valait mieux attendre une heure convenable pour le dîner. Il ne comprit guère le malaise de Suri quant à l'idée de se laver avant d'aller manger, il se dirigea simplement vers l'aubergiste pour demander s'ils pouvaient souper un peu plus tôt que d'habitude.

«Oh! Oui bien sûr! Je vais vous faire réchauffer quelque chose. Vous devez avoir faim je suppose?»
«Oui, mais pas trop de viande, ce n'est guère conseillé avant d'aller se coucher.»
«Oui, bien sûr! Je peux vous faire quelques sushis, si vous voulez? Un homme venant de Wutaï m'a appris à les faire, et j'ai cru comprendre que vous aimiez bien ce village?»
«Cela ne va pas vous demander trop de travail?»
«Pensez-vous! Et puis, j'en préparerai pour les autres convives, je suis sure que ça leur plaira!»

Elle envoya donc son fils et sa fille aller faire les courses en conséquence. Par ici, trouver du riz et du poisson n'était pas bien difficile. De leur côté, les deux jeunes gens allaient pouvoir prendre une douche. Mais au moment de laisser Suri devant la porte de sa chambre, il posa sa main sur son épaule
«Je voudrais profiter que tout soit encore frais dans ma tête pour faire mon rapport de la journée. Vous n'avez qu'à aller à la salle de bain en attendant...» sans le savoir, il lui offrait une certaine tranquillité. Il alla donc dans sa chambre et sortit son carnet de route. Il préférait toujours garder une trace de ses voyages pour s'assurer de retrouver des éventuels éléments importants.

Il nota donc sa rencontre avec Fritz, la possibilité qu'il revienne dans son armée, puis l'avancée des travaux de Clayra, l'attaque du Fourmilion, mais surtout il notait les capacités de Suri. La vitesse avec laquelle elle se familiarisait avec le système de combat de ce monde, son aisance à l'épée... elle avait encore bien des choses à apprendre, mais cela semblait assez simple pour elle. C'était rare de tomber sur ce genre de personne qui semblait presque née pour l'art du combat.

Il lui fallut plus d'une demi-heure pour mettre ses idées au propre, puis quelques minutes encore pour se déshabiller, enfiler juste une serviette autour de la taille en prenant des affaires de rechange sous le bras pour gagner la salle d'eau. Son estomac gronda un peu, il avait intérêt à faire vite s'il ne voulait pas la faire trop attendre pour le repas.

Rentrés à l’auberge, ils eurent droit à une sympathique proposition : l’aubergiste proposa de leur faire des sushis. Suri eut immédiatement un sourire. Elle connaissait, oui, et elle se souvenait que c’était un véritable délice ! Bon en même temps, on n’y croirait pas comme ça, mais Suri était du genre à adorer manger, surtout les bons plats – ce n’était pas une question d’être goinfre et de manger tout et n’importe quoi pour se remplir la panse, mais bien d’aimer manger les bonnes choses ! Du coup, cette nouvelle la ravissait, après cette longue journée.

Ils se dirigèrent vers leurs chambres respectives pour se préparer à aller se doucher, Suri s’interrogeant toujours sur la façon de faire pour ne pas que la situation soit embarrassante comme la dernière fois, quand Vilal la surprit en mettant sa main sur son épaule. Il souhaitait faire un rapport donc elle pourrait prendre les devants et aller se doucher d’abord.
« Oh ? » Elle essayait de ne pas trop laisser paraître son soulagement. « D’accord. A tout à l’heure alors ? » Il s’esquiva ensuite dans sa chambre, sans doute pour rédiger ce fameux rapport. Si elle se demanda ce qu’il comptait y écrire, elle supposa que c’était un principe militaire, et décida de ne pas s’en préoccuper. Elle alla plutôt aux douches après s’être préparée.

Si elle eut un instant d’hésitation avant de se dévêtir, elle jugea préférable de faire ça vite, et se purifia avec bonheur. En même temps, la chaleur, le sable… ce n’était pas très confortable, ni recommandé pour la peau ! Un bon coup d’eau, ça faisait un bien fou après ça ! Bien propre et rassurée de ne pas avoir croisé personne, elle enfila une longue serviette et enveloppa ses longs cheveux dans une autre, parce que dites donc avec une tignasse pareille, il fallait bien ça.

Elle mit longtemps à se coiffer, pour mieux sécher sa chevelure, si bien qu’elle était encore avec une simple serviette autour de la taille quand Vilal approcha des douches. Justement, elle récupérait ses affaires et se préparait à sortir, du coup, c’est tout à fait nez à nez qu’ils se retrouvèrent lorsque la porte s’ouvrit ! Façon de parler puisque évidemment le chevalier était plus grand qu’elle, et de beaucoup quand même. Un bon quinze centimètres de plus.
« Gah ! » Oui sur le coup elle sursauta très bêtement, avant de se souvenir que c’était une salle de bain mixte.. se sentant drôlement idiote, elle afficha une moue boudeuse avant de soupirer. « ..fiou, j’ai cru que c’était quelqu’un d’autre. » Non parce que OK Vilal, OK, elle voulait bien, puisqu’ils se connaissaient – enfin c’était très vaguement dit – mais si ça avait été un pur étranger dont elle ignorait tout, là, elle aurait été angoissée. Poussant un profond soupir, elle se racla la gorge avant de sourire en haussant les épaules.

« Désolée, euh, du coup on se voit tout à l’heure ? Je vais essayer de vous laisser des sushis mais je promets rien ! » C’était dit à la blague mais l’humour de Vilal tenant sur un fil mort, disons qu’il risquait de ne pas la comprendre mais hey ! A force, il finirait bien par capter ! Souriante, elle le contourna et quitta la salle de bain, non pas sans réaliser qu’elle avait bien fait de faire vite.
Bon, allez, maintenant, il était l’heure d’aller s’attabler ! C’est donc toute propre et fraîchement vêtue qu’elle alla s’installer, non pas sans silencieusement réserver une place au chevalier à ses côtés, bien que ce n’était pas tant nécessaire vu que le monde n’affluait pas tant que ça..

C'était quoi cette manie de sursauter chaque fois qu'elle le voyait? Certes, elle expliqua qu'elle avait cru que ce serait quelqu'un d'autre, mais tout de même?

«Vous semblez nerveuse. Pourtant, je peux vous garantir que vous ne risquez pas grand chose dans cette auberge. Même si cela avait été quelqu'un d'autre, il ne vous aurait probablement pas voulu de mal.» non, il n'avait pas compris que le problème n'était pas qu'elle puisse se faire agresser, mais juste être vue dans une tenue assez légère. Bref, il la regarda filer vers sa chambre alors qu'elle promettait de ne pas manger tous les sushis

«Si vous en étiez capable, j'en serais bien impressionné vu la quantité qu'elle va probablement faire.» non en effet, il n'avait pas compris la blague! C'est bête. Il tourna juste les talons pour aller prendre sa douche, il devait se débarrasser de tout le sable agglutiné dans ses cheveux, ce qui n'allait pas être une mince affaire, mais il finit par s'en sortir quand même. Non pas qu'il était coquet, mais si ses cheveux venaient à être emmêlés, cela pouvait être dangereux en combat.

Il enfila une tenue prêtée par l'auberge, comme la veille, un simple pantalon de toile brune et une chemise blanche, légèrement ouverte devant, le genre chemise à jabot mais sans trop de fanfreluche. Il était pieds nus - il aimait bien être pieds nus, il se sentait plus libre ainsi - et descendit donc au rez-de-chaussée pour retrouver Suri déjà à table. Les autres invités n'étaient pas encore arrivés alors que l'aubergiste déposait un premier plateau chargé de sushis variés.
«Et voilà pour vous! J'espère que ça vous plaira!»
«Je vous remercie.» c'est alors qu'une porte s'ouvrit à la volée et qu'une femme entra, trempée jusqu'aux os et cherchant visiblement quelque chose. Elle avança et entra dans la salle à manger pour poser ses yeux sur Vilal

«C'est donc vrai mon chou? Tu es bien là?»
«Qui est mon chou?» dit Vilal en regardant autour de lui, mais la femme, plutôt jolie avec ses cheveux blonds trempés et ses yeux bleus - se jeta littéralement à son cou
«Mon héros, mon sauveur! Ne me dis pas que tu m'as oubliée?»
«Vous devez me prendre pour quelqu'un d'autre..» dit Vilal avec un air tout ce qu'il y a de plus neutre. Il ne paraissait nullement embarrassé d'avoir cette femme pendue à son cou. Elle recula alors, visiblement déçue
«Mais... tu m'as sauvée il y a quelques années lorsqu'un basilic m'a attaquée!»
«Et?» la froideur du chevalier sembla la déboussoler. Elle recula timidement, le lâchant enfin en se sentant toute penaude «pardonnez-moi, mais si je vous ai secourue, c'est que je me devais de le faire. Il n'est pas utile de me remercier, surtout plusieurs années plus tard.»

De toute évidence, elle ne savait plus où se mettre. Pourtant, Vilal ne voyait pas où était le problème sur le coup.