Tout vient à point à qui espère

T-ckilla était à présent intrigué concernant ce que Zephirin souhaitait acheter. Il était vrai que cela représentait une coquette somme, et Zephirin ne l’avait toujours pas en poche, fâcheux pour lui qui avait l’habitude de pouvoir obtenir et entretenir ce qu’il désirait rien qu’en faisant la commission auprès de quelqu’un du temple d’Ishgard.
« Il s’agit d’une modification sur mon armure. A priori, celle-ci me permettrait de récupérer des forces petit à petit lors d’un combat. Un avantage à ne pas négliger. » Cependant, comme il venait si bien de le dire, c’était assez onéreux, aussi ne pouvait-il pas encore se le permettre.

Quoi qu’il en soit, il était question de savoir s’ils pourraient rencontrer la reine bientôt, et T-ckilla semblait bien déplorer la situation. Il mentionna qu’ils allaient peut-être devoir attendre plusieurs semaines pour avoir une audience. Hm ? Surprenant. Zephirin se doutait surtout que T-ckilla n’avait pas notion du temps, ou alors il voulait vraiment une audience extrêmement privée. Ils pourraient toujours se rendre à l’une de ces cessions quotidiennes… ou à la rigueur hebdomadaires où la reine rencontrait un à un le petit peuple, ce serait déjà pas mal, mais ce serait assez restreint en effet. Ils auraient une limite de temps pour parler à la reine, et peut-être que cela n’intéressait pas l’élémentaire.

A présent, ils devaient s’occuper. Passer le temps. Et trouver une manière de récupérer de l’argent. Zephirin se doutait déjà qu’ils pourraient sûrement faire quelques besognes pour ces braves gens, moyennant paiement. Cela dit, seraient-ils apte de les payer, avec la crise sur le plateau ? Bonne question. Mais avant de songer à où et comment trouver de l’argent, T-ckilla mentionna Edna, supposant qu’elle serait peut-être passée par ici après leur altercation à Tréno.
« Je l’ignore. Reste à prier qu’elle n’ait pas mentionné ta curieuse initiative à l’encontre de Di Colombia si tel est le cas. » Il eut, l’espace d’un moment, l’air sombre. Cela dit, il retrouva rapidement une humeur des plus neutres. « Je ne réparerai pas les pots brisés la prochaine fois. Avise-toi de rester des plus innocents devant la reine, Vlad. » Il utilisa ce nom juste au cas où des oreilles indiscrètes traineraient par là. Mais soyons honnêtes : il avait réparé les dégâts avec Di Colombia en allant à sa rencontre, et bien qu’il y ait eut quelques conditions à sa participation, il avait quand même accepté… après moult arguments. Hors de question qu’il réitère la chose, surtout qu’avec la reine, ce serait certainement difficile, sinon impossible, de réparer l’erreur.

Bref, trouver de l’argent alors. T-ckilla démontra un «tableau de quêtes» et Zephirin ne fut en aucun cas dépaysé en le voyant. C’était une invention commune, qui existait aussi sur Éorzéa. Le peu de quête qu’il y avait à Alexandrie cependant ne semblaient guère intéressantes. Zephirin était loin de souhaiter faire du théâtre, et l’idée de gérer le problème d’un mog qui chantait semblait tout à fait absurde. Si rien ne l’intéressait, le nihiliste suggéra un entrainement dans la forêt Maudite. Un peu spécial disait-il ?
« Spécial ? En quoi donc ? » Il arqua légèrement un sourcil, en toute évidence intrigué par ce que T-ckilla avait derrière la tête. « Aucune de ces annonces ne m’inspire de toute manière. » Parce que non, il n’irait sincèrement pas se ridiculiser sur scène, et ne ferait pas l’effort… Il pouvait déjà s’imaginer la stupidité d’une pièce de théâtre à fanfreluche avec des histoires d’amour à faire pleurer les midinettes. Non merci.

« La forêt Maudite, en voilà un nom accueillant. C’est à proximité ? » Sans aucun doute. Zephirin ne pouvait pas le savoir après tout, mais T-ckilla lui avait déjà montré une carte d’Héra auparavant, aussi était-ce possible qu’il sache qu’elle soit tout près… Mais serait-elle aisément accessible ? Avec un nom pareil, c’était à se demander.

Un duel amical. C’était donc ça, cet entrainement spécial dont il était question ? Intéressant. Qu’est-ce qui lui faisait croire cela dit qu’il pourrait le vaincre ? Il fallait bien l’admettre, T-ckilla était un peu plus fort que lui, et disposait de quelques atouts qu’il n’avait pas, mais il n’irait certainement pas refuser un duel. Ce serait honteux et qui plus est… il était plutôt intrigué à voir comment ils se débrouilleraient, l’un contre l’autre. Etaient-ils équilibrés ? Pourrait-il y noter des lacunes ? Ce serait également, en effet, une très bonne manière de voir s’il lui manquait quelque chose dans son arsenal.
« Bien, pourquoi pas ? » Répondit-il avec un léger sourire. Il lui parla un peu de la forêt Maudite, c’était un lieu à proximité qui n’était pas tellement prisé par la population, d’où le nom sans aucun doute. Il faudrait cependant louer un chocobo rouge à priori pour s’y rendre, ce serait le plus facile. Monter à chocobo ? Bonté divine que ça ne l’intéressait pas, mais… si c’était la seule option. Sauf s’ils pouvaient quand même y aller ?

T-ckilla revint donc sur le sujet du duel en disant que cela leur permettrait de parfaire leurs techniques, comme Zephirin l’avait anticipé. Il hocha de la tête avant d’entendre avec un certain étonnement que le maître du néant consentirait à payer une partie de ses dépenses s’il gagnait. Ah, vraiment ? Une telle somme ? Il n’allait certainement pas dire non, surtout que cela couvrirait une bonne partie de la dépense, et qu’il pourrait avoir encore une certaine économie en poche.

Toutefois, il ne demandait rien en cas de défaite. Allons bon.
« Vraiment ? » Zephirin arqua un sourcil, à croire qu’il trouvait cette attitude suspecte. Et avec raison. Après tout, quel homme, surtout un homme comme T-ckilla, n’exigerait rien en retour ? Quoi que c’était bien possible. S’il venait de l’espace, du néant, comme il le disait si bien, alors l’argent n’avait peut-être absolument aucune valeur à ses yeux – ou du moins pas autant de valeur qu’un mec lambda récupérant cent gils par terre qui jubilerait dans l’immédiat. « Eh bien, soit. » Il n’allait pas refuser.

Mais pour le moment, toute cette route dans la nacelle de la Gorgone avait eut de quoi l’épuiser. Le combat avait été un peu éreintant aussi, donc une bonne nuitée de sommeil d’abord, ce serait impeccable. Zephirin appréciait les entrainements matinaux en plus, alors ce serait impeccable pour lui de procéder de cette façon. Aussi, quand T-ckilla proposa de se reposer d’abord, Zephirin n’eut absolument aucune gêne à accepter la proposition.
« Il vaudrait mieux, oui. Je suggère d’effectuer ce duel demain matin à la première heure. Ce sera un excellent entrainement matinal. » Et une bonne façon de réveiller le corps et les muscles. Quitte à avoir un peu de temps à perdre, autant le faire avec efficacité en s’entrainant un peu. D’ailleurs, si T-ckilla comptait couvrir une partie de ses dépenses, peut-être devrait-il penser à achever une ou deux gemmes pour garantir sa victoire ? Hm… Non. Non, ce serait prétendre que la partie était gagnée d’avance et en dépit de son orgueil assez important, Zephirin n’irait pas risquer une telle chose.

« Tâchons de trouver l’auberge et de nous poser pour ce soir. » Il scruta les alentours, il ne savait lire l’écriture d’Héra, mais une auberge se devait d’être assez évidemment présentée normalement. « Cela dit, tu es sûr de vouloir un duel contre moi ? Ne crains-tu pas l’impact de ma lame sur tes os encore fragiles ? » Il faisait davantage référence au fait qu’il avait encore besoin d’une canne pour se soutenir à la démarche, une moquerie comme ci comme ça. Il savait bien que niveau magique, ce n’était pas lui le plus à craindre…

Présomptueux ? Allons, allons, T-ckilla n’était pas si susceptible quand même. Ce n’était qu’une malheureuse et innocente plaisanterie… et soyons honnête, ce n’était pas lui qui marchait avec une canne, perché comme un vieil homme faiblard. Sans doute que lorsqu’il serait remis, il serait plus dévastateur sur le plan physique, mais pour l’heure, il ne donnait pas cette image. Zephirin pourtant savait bien que son allié n’était pas sans défense et qu’il saurait lui causer des soucis lors de ce duel… il devrait rester prudent et réfléchir à une solution pour l’avantager lors de cette bataille, quitte à dépenser quelques pièces supplémentaires pour mieux s’y préparer.

Comme proposé par l’élézen, ils se rendirent à l’auberge pour s’y reposer. Une chambre chacun, mais Zephirin alla faire un tour avant d’aller se coucher, en dépit d’une certaine fatigue qui commençait à poindre. Il se souvenait du combat contre le griffon qui avait été fort gênant, non seulement parce qu’il n’avait put se soigner, mais aussi parce qu’il n’avait put le réduire au silence. Une tactique qui saurait certainement être rentable plus tard, et peut-être même plus tôt que prévu.
Il ne déboursa cependant que la somme demandée et n’alla pas plus loin avant de rentrer à l’auberge. Un repas léger pour ne pas être trop lourd le lendemain matin et il se coucha assez tardivement en dépit du besoin de sommeil – il ne dormait que trop peu en tant normal de toute manière, trop dormir n’était pas bon pour le corps, trop peu non plus. Il fallait dénicher son propre rythme et s’y tenir.

Le lendemain matin, il se leva avant les aurores et prit soin d’aiguiser et nettoyer sa claymore avant de quitter la chambre. Il trouva Vlad en bas des escaliers, en train de l’attendre. Mine de rien en le voyant, il ne retint guère un sourire qu’on aurait presque put qualifier d’amical, mais c’était plutôt grâce à une constatation assez agréable en soit.
« Ponctuel, comme toujours. » Sa voix était blanche mais son expression était marquée d’un léger sourire en coin, avant qu’il ne lui montre la porte, l’invitant à quitter le bâtiment pour rejoindre l’écurie à chocobo où ils pourraient louer une de ces ignobles bestioles aux plumes rougeoyantes pour rejoindre la forêt maudite au plus vite.

Avec son armure, il fallut une bonne grosse bête bien forte pour le soutenir jusqu’à leur destination. Les chocobos connaissaient le chemin selon leur maître et c’est ainsi qu’ils arrivèrent sans aucune épreuve ni un seul détour au devant de l’étrange et méconnue forêt maudite. De suite, les volatiles prirent la poudre d’escampette, intimidés peut-être par cette nature effrayante. Zephirin jaugea les bois qui ne semblaient être que fossiles et terres. Il n’y avait rien ici qui témoigne vraiment d’une forêt dans le vrai sens du terme, mais soit. Ces arbres restaient des arbres, aussi morts et blêmes soient-ils.

Sans attendre l’avis de Vlad, le chevalier entra dans la noirceur de ces boisés, guettant les alentours. C’était à croire que des pas les suivaient. Mais des monstres, il y en avait ici, forcément. Il jeta un coup d’œil derrière pour voir que le nihiliste suivait toujours, jusqu’à s’arrêter au niveau d’une clairière relativement spacieuse, qui offrirait un bon terrain de jeu pour les deux camarades.
« Bien. » Dit-il en prenant sa claymore d’une main. « Que penses-tu de cet endroit ? » Au final, son avis importait peu, mais que ce soit par courtoisie ou simplement pour signaler que lui-même jugeait ce lieu convenable, il lui posa la question.

Bilan

Zephirin passe au niveau 14
Gains: + 200 gils [chacun]
Restauration: -50 gils [Chacun], Restauration 100% HP-MP
Achat: Lunalithe X01, -700 gils [Zephirin]
Apprentissage: Quietus [Zephirin]

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Le lendemain de la réunion du Rokumeikai
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Comment pouvait-on passer du stade de sorcière capable de voyager n'importe où dans le monde, à une frêle jeune femme à peine apte à marcher plus d'une heure? Oui non, fallait pas exagérer. Camilla n'était pas ce genre de faible femme qui se laisse abattre au premier obstacle. Elle était revenue à la vie en ce monde, dépourvue du moindre pouvoir, elle avait appris à grandir, lutter, se renforcer, et ce n'était pas un goujat de chasseur de sorcière qui allait changer ça.

Oui, elle avait perdu une énorme partie de ses pouvoirs, elle ne pourrait désormais plus se téléporter sur de longues distances avant longtemps, mais... elle réussirait. Tôt ou tard, elle retrouverait ses facultés. Elle y était arrivée une fois, elle recommencerait.

Mais pour l'heure, elle avait vraiment été blessée la veille. Heureusement, dans son errance pour chercher un abri, elle avait trouvé un groupe d'enfants. Elle avait toujours eu un don avec les enfants, et ils l'avaient alors emmenée avec eux à l'orphelinat. Là, elle avait pu soigner ses blessures, son cou ne portait pas de trace du collier qui l'avait privée de ses pouvoirs, elle semblait avoir gardé un peu sa capacité à générer des trous noirs pour pouvoir y ranger sa hache, ses objets ou son argent, elle en profita donc pour ranger aussi son armure et porter une tenue plus discrète, malgré ses cheveux violets...

Combien de temps allait-elle rester à l'orphelinat? Elle ne le savait pas trop, elle savait surtout qu'elle devait absolument quitter cette ville au plus vite. Le plus rapide serait la route de la Gorgone, mais elle ne pouvait pas se rendre au palais pour le moment, T-Ckilla allait probablement s'y rendre, et elle préférait éviter de le rencontrer, vu ce qu'il s'était passé la veille.

Une capuche sur la tête, Camilla était au marché pour faire des courses pour les enfants, elle était sur ses gardes, pistant chaque homme un peu trop grand à son goût, un peu trop vieux aussi, heureusement qu'à Alexandrie, il y avait beaucoup de non humains, cela réduisait un peu les suspects, mais de la même manière, ça augmentait ses chances "qu'il" la trouve.

À force de regarder partout sauf là où elle mettait les pieds, elle finit par heurter un homme imposant et par réflexe, elle ramena une main sur sa gorge et prit une posture défensive pour fixer l'homme d'un air haineux... jusqu'à se rendre compte qu'il s'agissait de
«Zephirin?» écarquillant les yeux, elle chercha automatiquement du regard T-Ckilla, ramenant vite sa capuche sur sa tête, elle semblait méfiante mais sans pour autant voir le nihiliste «est-ce que T-Ckilla t'envoie pour s'assurer que je ne vous mettrai pas de bâtons dans les roues? tu peux aller lui dire qu'il n'a plus rien à craindre!» son ton était assez sec, il fallait reconnaître qu'elle était dans un état un peu craintif, elle ne pouvait plus être aussi sure d'elle que la veille! Désormais, si T-Ckilla le souhaitait, il pouvait la tuer sans le moindre problème...

Zephirin vient d'une autre zone d'Alexandrie.

La réunion du Rokumeikai avait été fortement mouvementé, entre les échanges concernant les diverses missions auxquelles Zephirin n’avait prêté qu’une oreille peu attentive et le chahut qu’il y avait eut vis-à-vis de la sorcière qu’était Camilla, sans parler de la présence absolument inutile de ce gamin aux cheveux blonds, il y en avait eut, des choses qui s’étaient passées. Mais l’élézen avait prit sa décision à la minute où il avait rencontré T-ckilla et cela n’avait point changé en ce jour : il ne rejoindrait pas le Rokumeikai, et ce choix s’était d’autant plus concrétisé avec le déroulement ambigu de cette étrange réunion.
C’est donc en bonne et due forme qu’il quitta le seigneur du néant.

Ses pas le menèrent un peu trop automatiquement vers le marché des lieux. C’était un endroit coquet qui lui rappelait le Crosseron Précieux, la zone où les riches d’Ishgard allaient s’offrir babioles et bijoux hors de prix – mais pas pour eux bien entendu. Zephirin devait bien admettre avoir eut de temps à autre la lubie de s’offrir certaines choses, sans que ce ne soit extravagant. Il lui était hors de question de se couvrir de bijoux, ce n’était pas pratique pour combattre. Mais sa chaumière, à Ishgard, était fort bien décorée de multitudes de choses scintillantes que personne n’oserait salir de leur regard avide d’argent.

Ici, ce n’étaient que des sottises, des vêtements qu’il ne regarda qu’à peine, des bijoux semblant ternes même à l’état neuf, et si la nourriture semblait appétissante, il n’avait guère faim. Il s’immobilisa seulement à un endroit : un lieu qui vendait des matériaux de forge et des armes. Après tout, il avait gagné son duel contre T-ckilla et avait empoché deux milles gils, une somme tout à fait exact pour une modification sur son armure qu’il souhaitait apporter.

Toutefois, ses achats furent interrompus avant même qu’ils ne démarrent lorsqu’une personne, somme toute petite et discrète, le heurta. Du haut de son quasi-deux mètres, il était pourtant bien difficile à rater… D’un mouvement lent, il se tourna pour remarquer une jeune femme encapuchonnée et portant une robe violacée. Ses cheveux trahissaient son identité, et de suite, avant qu’elle n’ouvre la bouche, Zephirin sut qui c’était.
« Camilla. » Elle l’appela exactement dans le même moment où lui-même prononça son nom. Mais à quoi jouait-elle ? Se cachait-elle des suites de l’altercation qu’il y avait eut la veille ? Sa posture était fortement méfiante, craignait-elle qu’il ne l’attaque ? Et pourquoi le ferait-il ? Intrigué, il arqua un sourcil alors qu’elle disait que si c’était T-ckilla qui l’envoyait, alors qu’il sache qu’elle ne lui chercherait plus aucun ennui. Ah… c’était donc ça. Il revit l’espace d’un instant l’assaut du maître du néant sur la sorcière et comprit rapidement.

« Je n’ai jamais été sous les ordres de cet homme. Même s’il m’avait ordonné une telle chose, je ne l’aurais fais que si tel avait été mon souhait. » Et preuve étant que ce n’était pas le cas, il se détourna d’elle pour être de profil, et continuer son observation de l’échoppe. « Je l’accompagnais sous ta suggestion, rappelle-toi. » Il cueillit une dague finement aiguisée et l’observa sous un angle qui fit scintiller la lame au soleil. Il resta silencieux, laissant peut-être Camilla répondre, quoi qu’il en soit, il crut bon quand même de la rassurer sur un détail.

« Tu peux cesser cette comédie, il n’est pas dans les parages. A l’heure actuelle, il doit attendre son tour afin de rencontrer la reine. » Il posa la dague et salua l’homme d’un geste de la tête avant de tourner ses yeux vers le joli minois de la sorcière encapuchonnée. « Que fais-tu dans un endroit si fréquenté si tu cherches à te cacher des regards ? » Ironiquement, quelqu’un passa près d’eux et les dévisagea au passage avant de poursuivre sa route, juste alors qu’il disait ça.

Encore quelques regards à gauche et à droite pour s'assurer que Zephirin était bien seul avant que Camilla ne se détende. Son regard se fit un peu sombre alors qu'il évoquait le fait qu'elle était responsable de leur rencontre
«Il faut croire que je m'étais bien plus trompée que je ne le pensais à son sujet. Il avait pourtant un grand potentiel, mais il est aveuglé par sa propre vision de l'humanité et n'en réalise pas la complexité. J'avais eu espoir que ta présence à ses côtés change quelque chose et lui permette d'aller plus loin, mais à force...» elle préféra ne pas finir sa phrase et haussa seulement des épaules, ramenant bien sa capuche sur ses cheveux, la petite tiare noire lui permettait de bien les plaquer et éviter qu'ils ne débordent trop...

Zephirin semblait croire qu'elle se cachait du nihiliste, ce qui la fit sourire doucement
«Ce n'est pas pour lui que je me cache. Même si malheureusement, je ne serais plus aussi apte à me défendre qu'hier s'il venait à me chercher des noises.» sa voix avait repris sa douceur et sa légèreté, malgré l'inquiétude qui perlait un peu par moment «et parfois, la foule offre une protection bien plus efficace que la solitude. Il semblerait que T-Ckilla ne soit pas le seul ennemi à me courir après! C'est le problème quand on a un physique avantageux je suppose?» elle eut un léger rire, mais on sentait qu'il était un peu jaune... au moins, elle avait très vite remarqué que Zephirin n'était pas le genre à succomber à ses charmes, ni à ceux de l'autre pimbêche de succube. D'une certaine manière, Zephirin lui rappelait énormément son frère aîné, que ce soit l'allure, l'élégance, la prestance... un peu physiquement aussi puisque Xander était blond aux yeux perçants, et tous deux se battent avec une épée magnifique... mais elle ne faisait pas d'amalgame, personne ne pourrait jamais lui remplacer son aîné perdu dans les affres du temps.

«Un inconnu s'en est pris à moi hier, il a usé d'une technologie dolienne pour me priver d'une grande partie de mes pouvoirs. Je ne peux plus me téléporter sur de longues distances comme avant et je dois donc trouver un moyen de fuir Alexandrie sans prendre le risque qu'il me course...» elle regarda alors Zephirin de haut en bas, se posant une question un peu bête du coup «euh... et que comptes-tu faire à présent que tu as lâché notre ancien ami? Je suppose que tu cherches toujours un moyen de ramener tes frères d'armes?»

Yut? Elle qui connaissait désormais Héméra dans pratiquement tous ses moindres recoins, elle pourrait lui être un bon guide, et lui pourrait parfaitement jouer les gardes du corps le temps qu'elle retrouve sa puissance d'antan... enfin encore faudrait-il qu'il la veuille dans ses pattes, car autant la veille, il n'aurait probablement pas dit non dans la mesure où elle aurait pu le balader partout sur Héméra, mais maintenant, elle serait tout de même un léger poids le temps qu'elle retrouve ses pouvoirs...

Ce n’était pas de T-ckilla que Camilla se cachait à vrai dire : quelqu’un l’avait attaqué la veille, utilisant une technologie étrangère pour lui sucrer ses pouvoirs de sorcière et la rendre bien plus faible. Ainsi donc, elle avait besoin d’un moyen de sortir d’Alexandrie sans être suivit par cette personne qui, pour une raison ou une autre, semblait lui en vouloir. L’élézen fronça les sourcils en tournant la tête vers elle, plus attentif à ce qu’elle disait. Après tout, il lui devait une fière chandelle pour l’avoir guidé vers T-ckilla, et plus généralement l’avoir aidé : elle lui avait donné des gemmes pour démarrer dans ce nouveau monde et lui avait offert des explications précieuses pour ne pas partir à l’aveuglette.
Si ce n’était que sortir de cette ville incognito, il pourrait toujours l’y aider.

Mais avant qu’il ne le propose, la jeune femme parut se souvenir de son objectif final : ramener ses frères d’armes en ce monde. Elle voulait savoir ce qu’il avait l’intention de faire, si c’était toujours d’actualité. Lentement, Zephirin hocha de la tête.
« En effet. C’est une des raisons qui m’a poussé à m’éloigner de notre… «ami». Je n’avais pas le sentiment que je me rapprochais de mon but en sa compagnie. J’ai toutefois appris à ses côtés, et je me suis bâti une réputation, notamment à Tréno. Ce fut donc une bonne chose en dépit du reste. » Il eut un léger sourire, un peu sombre, un brin moqueur aussi. Mais pas de la bonne façon. « Qui plus est, après la réunion d’hier, je dois admettre que la majorité de ses curieux collègues m’insupportent. » Il haussa les épaules, loin d’être gêné de l’avouer. Déjà que faisait ce gamin là ? Et le blondinet borgne l’enquiquinait éperdument. Il n’y avait peut-être que le docteur qui passait, et encore, il avait des manières assez étranges qu’il trouvait lourdes.

« L’homme qui t’a attaqué, tu as une description ? » Il jeta un coup d’œil autour, mais personne ne semblait réellement suspect. Ils avaient affaire à des habitants qui faisaient leurs achats. Des vieilles femmes qui tâtaient des fruits, des gamins qui voulaient des jouets en bois, des hommes qui regardaient des chemises faites mains… Non, tout semblait net, l’individu en question n’était pas dans le coin. Pour le moment.

Le Chevalier de l’Azur ramena son attention vers elle.
« Qu’importe. Si tu le souhaites, je t’aiderai à quitter la ville. Je doute qu’on s’en prenne à toi si je t’accompagne. Et si tel est le cas, je me contenterai de régler le problème. » D’une manière ou d’une autre. Ça insinuait clairement qu’il tuerait l’individu mais si vraiment il y avait trop de monde ou qu’il risquait d’encore se retrouver devant la justice comme à Tréno, il utiliserait d’autres méthodes. Autant admettre cela dit qu’avec son armure, sa taille, et l’arme absolument visible dans son dos, il n’y aurait qu’un fou pour venir s’en prendre à lui sans aucune préparation… Aussi, il n’avait absolument aucune crainte quant au déroulement de ce départ.

« Quand souhaites-tu partir ? » Peut-être avait-elle autre chose à faire ? Si elle était au marché après tout, c’était sûrement pour quelque chose… sauf si elle n’était là que pour justement tenter de se frayer un chemin discrètement vers la liberté ?

Ah ça, la plupart des membres du Rokumeikai n'étaient pas du choix de Camilla. Le seul était le jeune Tenshi, malheureusement, elle n'avait pas eu l'occasion d'expliquer toute son histoire et en quoi il était terriblement intéressant. La jeune femme n'avait pu répliquer, ignorant quels étaient les membres pouvant insupporter Zephirin, bien qu'elle supposait que Jonah en faisait partie.

Stupide borgne qui n'avait finalement servi à rien à part semer la zizanie dans ce groupe.
Le seul qui semblait digne d'intérêt à Camilla était Nos, sans pour autant savoir pourquoi,
peut-être parce qu'il dégageait une aura magique puissante. Peu importe.

Le chevalier d'Azur revint sur l'attaque dont elle avait fait l'objet, et par réflexe, la sorcière regardait autour d'elle

«Ta taille, un peu moins. Mais beaucoup plus large par contre. Le genre bourru, de longs cheveux blancs, il doit avoir près de la soixantaine, des yeux dorés, une cicatrice qui lui traverse l'œil gauche» pour sûr qu'elle avait eu largement le temps de l'observer pendant qu'il l'étranglait avec son appareil de torture! «Il n'a pas l'air si puissant, s'il ne m'avait pas eue par surprise avec sa fichue technologie, je n'en aurais fait qu'une bouchée à l'époque. Si je me fie à ce que je ressens de ta puissance aujourd'hui, je dirais que tu pourrais le massacrer sans effort.» elle grimaça légèrement, pestant contre sa propre faiblesse. Elle avait été perturbée par la manière dont ça s'était fini avec T-Ckilla, perturbée à l'idée de ce qu'allait devenir Tenshi, tout ça qui avait permis à cette ordure de l'attaquer dans le dos.

Tsch...

Zephirin regarda autour d'eux et finit par proposer à Camilla de l'aider à quitter cette ville. Inutile de dire qu'elle en fut légèrement surprise
«Vraiment? Quelle charmante attention...» elle avait repris son ton plus doux et charmeur - malgré elle, nulle intention de séduire Zephirin «Je serais stupide de refuser une telle proposition! Si c'était là une simple manière d'être poli, tu vas devoir assumer!» non non, elle n'allait pas lui demander s'il était sûr ou si c'était son dernier mot! Tant pis pour lui, une proposition est une proposition! Elle vint donc prendre son bras avec un léger amusement... «si ça ne t'ennuie pas, partons tout de suite! J'aimerais bien quitter Héra rapidement afin de m'éloigner le plus possible de ce fou furieux, je n'ai malheureusement pas assez d'argent pour louer un aéronef, donc soit on va devoir faire un peu de route pour me renflouer, soit tu vas devoir m'avancer l'argent!»

Quitte à jouer les preux chevaliers, allait-il le faire jusqu'au bout?

Un grand homme, cheveux blancs, les yeux dorés, une cicatrice au travers le visage, assez massif… une description somme toute évidente dans une foule pareille. Zephirin ne voyait toutefois personne qui puisse tenir une telle image ici. C’étaient surtout des vieillards ou des mères avec leurs marmailles. Il n’y avait aucun grand gaillard encapuchonné avec tierce armure sur eux. Aucun danger en vue pour le moment autrement dit.
Toutefois, il se nota mentalement l’image de ce potentiel ennemi.

Quoi qu’il en soit pour le moment, ils devaient quitter la ville. Camilla sembla ravie de sa proposition, s’accrochant à son bras en disant qu’il devrait assumer ce qu’il venait de dire – non pas que cela soit dans les intentions d’un chevalier tel que Zephirin que de ravaler sa parole. Il était loyal, oui, clairement, d’un point de vu, il avait un honneur qu’il polissait et respectait de A à Z. Tout dépendait des points de vu, après. Certains le trouvaient dangereux et sans-cœur, d’autres l’admiraient. Il avait l’habitude, à Ishgard.

Sans trop de surprise, Camilla demanda à quitter maintenant. Cependant, elle n’avait pas un sous, aussi il devrait payer s’il souhaitait emprunter un aéronef par exemple pour lui permettre de rapidement quitter les lieux comme elle le désirait ! Sinon, ils partiraient à pieds.
« Il est vrai que j’apprécierais de voir d’autres contrées que celles d’Héra. » T-ckilla ne l’avait pas emmené ailleurs à vrai dire, ils avaient tournés entre Alexandrie et Tréno, rien de plus… c’était assez monotone. Il avait envie de voir un peu de quoi avait l’air le reste du monde. S’il devait ramener ses frères d’armes ici, autant s’organiser pour connaitre ce monde et pouvoir convenablement renseigner Thordan VII à son retour ici.

Ensemble donc, ils se mirent à marcher, mais il mit une halte en passant devant le forgeron.
« Un instant. J’ai quelque chose à régler avant d’y aller. » Il entra en sa compagnie forcément, vu qu’elle ne souhaitait pas rester esseulée dehors. Ce ne fut pas bien long. Cela dit, il changea d’avis, de prime abord, il avait demandé de l’argent à T-ckilla pour s’offrir une récupération automatique, mais il décida de renforcer son armure. Ce serait bien plus efficace quand on y pensait un moment… Il avait de quoi se restaurer si besoin. Il retira donc son armure et laissa l’homme travailler dessus, gardant pendant quelques longues minutes un pull noir près du corps, chargé d’éviter que le métal de l’armure n’abime sa peau. Il ne pipa mot le temps que le travail ne se fasse, et remit le tout ensuite avant de payer le travail de l’artiste.

« Bien, nous pouvons à présent partir. » Ils arrivèrent à l’aérodrome peu de temps après. Personne n’avait bondit sur Camilla, aussi étaient-ils tranquilles. Vraisemblablement, ils pouvaient louer un aéronef et se rendre où il le voulait. Il y avait même une carte pour se faire une idée des lieux où ils pouvaient aller… Zephirin regarda un peu et montra un endroit en particulier sur la carte : Gaïa. « Cette région me paraît adéquate. Qu’en penses-tu ? » Il faudrait voir où exactement aller certes, mais ça donnerait une idée.

« Et je paierai, pas d’inquiétude. » Quand même.

Ah quel soulagement que d'avoir un preux chevalier comme garde du corps! Et ce n'était pas parce que Zephirin lui rappelait son frère aîné que Camilla se sentait en sécurité - quoi que ça devait jouer un peu, il fallait le reconnaître - mais surtout parce qu'elle ressentait le potentiel du chevalier d'Azur qui était désormais largement plus puissant que ce fichu chasseur de sorcière!

Accroché à son bras avec un air amusé, la jeune femme profitait un peu de cette occasion d'être un peu moins seule. Non pas qu'une présence affective lui manquait, mais quand on a vécu avec pas moins de quatre frères et sœurs, c'était dur d'être seule. Mais malgré son physique avantageux, Camilla n'avait jamais eu l'occasion d'avoir un homme dans sa vie! Elle avait trop peu de temps à accorder à quelqu'un alors qu'elle avait tant d'amour à donner à sa fratrie.

Mais avant de quitter cette ville et mettre le plus de distance possible entre elle et son traqueur, Zephirin souhaitait s'arrêter chez le forgeron. La jeune femme le suivait comme son ombre bien qu'elle daigna le lâcher le temps qu'il retire son armure le temps de l'améliorer!
«Très bon choix...» dit-elle seulement après avoir entendu l'amélioration souhaitée! Il est vrai que c'était surement l'une des protections les plus efficaces en combat! Déjà que son armure paraissait résistante, il allait être encore plus difficile à atteindre désormais!

Les mains dans le dos, elle regardait la boutique, n'ayant pas d'argent, elle ne pouvait rien acheter pour le moment, et elle préférait récupérer ses pouvoirs avant d'améliorer son équipement.
Il fallut près d'une heure tout de même pour que le forgeron finisse son travail, mais la jeune femme s'était montré silencieuse et patiente, contrairement à ce que l'on pourrait penser en la regardant, Camilla n'était pas le genre à parler pour rien, et savait bien que Zephirin n'était pas de ce genre là non plus.

Il remit enfin son armure, tout en regardant la carte d'Héméra accrochée au mur. Il avait déjà été brièvement sur Spira, puis Héra, mais évidemment, hors de question d'aller sur Dol, le chasseur de sorcière en était probablement originaire, aussi la jeune femme ne pouvait qu'approuver l'idée d'aller sur Gaïa
«C'est un monde fort varié. Souhaites-tu visiter un village peuplé de fiers guerriers usant de sabres, de katanas ou d'armes de jet? Ou plutôt une ville à la technologie avancée? Un petit village paisible dans la neige ou encore un village touristique ensoleillé? On peut dire que c'est l'un des mondes les plus diversifiés qui soient... il y a aussi une mine ayant fait fortune par le pétrole et le charbon, un village qui vit en harmonie avec la planète, un autre spécialisé dans le tourisme de chocobos et je crois que le dernier est surtout une base spatiale...»

À chaque énumération, la belle avait levé l'un de ses doigts comme pour compter à voix haute tout en fixant le plafond d'un air songeur, puis elle plongea son regard dans celui du chevalier d'azur
«Vu que c'est toi qui paies, c'est toi qui choisis, mon cher!» nouveau sourire aux lèvres, elle reprit le bras de son garde du corps afin de  rejoindre le petit aérogare d'Alexandrie. Elle le laissa donc payer pour un petit vaisseau de location, et ensembles, ils grimpèrent sans mentionner leur destination à voix haute.

Une fois dans les airs, la sorcière regardait la ville s'éloigner, elle ouvrit les mains devant elle, créant un petit trou noir entre ses paumes d'où une aura noire s'échappa. De là, elle se retrouvait de nouveau recouverte de son armure, puis elle se tourna vers Zephirin
«Merci pour ton aide. Même si je sais que tu l'as fait surtout parce que je t'ai aidé la première, je pense qu'en compensation, j'ai tout de même une dette envers toi. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour la rembourser.» elle ne parlait pas seulement d'argent, mais d'acte. Elle comptait bien gagner en puissance, et aider Zephirin à mettre la main sur les cristaux qui pourraient l'aider à ramener son armée. Désormais, Camilla avait dans l'idée que le chevalier d'Azur était plus à même de créer ce monde idéal auquel elle aspirait, que T-Ckilla qui filait vers une mauvaise voie.

Gaïa semblait être un bon endroit. Déjà, il avait exclu Dol de ses idées, puisque l’homme qui avait attaqué Camilla venait vraisemblablement de là. C’était probablement un chasseur quelconque, malheureusement Zephirin ne pouvait guère le deviner : T-ckilla ne lui avait pas parlé de Dol. Ni même vraiment de Gaïa d’ailleurs. Il n’avait que trop vaguement vu les terres de Spira lors de sa résurrection, et celles de Héra, d’où il partirait prochainement.
Camilla lui parla un peu de ce qu’il pourrait y découvrir et la première option lui parut agréable. Un endroit où on utilisait des katanas, des sabres… Cela ressemblait énormément à la description qu’on lui faisait jadis de la région d’Othard, où la grande ville de Kugane était installée sur Hydaelyn. Il avait toujours été curieux de visiter cet endroit et d’en découvrir l’art du combat, ne serait-ce qu’en tant qu’observateur. L’idée était donc invitante.

« Ton premier choix m’intéresse. » Il y aurait certainement une carte ou quelque chose pour se guider dans cet aéronef loué, aussi il ne s’inquiéta pas de demander des directives. Ils se rendirent donc à l’aérogare, petit certes mais utilisable, où Zephirin déboursa les milles gils demandés sans même broncher. L’argent n’était pas un problème, il lui en restait encore bien assez pour assumer la suite de son voyage.

Une fois à l’intérieur, la sorcière reprit son apparence telle qu’il l’avait connu lorsqu’elle l’avait pêchée à Guadosalam. C’était bien plus seyant. Elle se permit ensuite de le remercier, promettant de lui rembourser sa dette plus tard.
« Je sais que tu as une bonne connaissance de ce monde. Ton savoir me permettra d’atteindre mon objectif. Voilà pourquoi j’accepte de t’aider. » C’était un peu sèchement dit, mais il poursuivit sur une note un peu moins glaciale. « Aide-moi à récupérer ces cristaux. Je te protégerai jusqu’à ce que ce soit chose faite. » Ça pourrait bien prendre vingt ans certes. Mais une parole était une parole. « Lorsqu’ils seront réunis, tu seras libre de faire comme bon te semble. Sauf si tu décides de partir avant. Je ne pourrai plus rien pour toi si tel est ton choix. » Autrement dit, c’était donnant-donnant.

« T-ckilla est sans doute avec la reine actuellement. Il m’a dit que nous pourrions avoir accès à l’une des chimères là-bas. Voilà une occasion de perdue. » Cela dit, il ne semblait pas plus rembrunit que ça par cette perspective. « Aurais-tu des idées quant à l’emplacement de l’un de ces cristaux ? Peu m’importe les épreuves ou les chimères. La fin justifie les moyens. » Autrement dit, il tuerait volontiers pour récupérer ces pierres. Il n’en avait absolument rien à faire. Son objectif était une ligne droite, quiconque se mettrait en travers de sa route passerait sous la lame de Cœur brisé.

Le chemin promettait d’être assez long, même si ce n’était qu’une journée, les heures ne couleraient pas comme ça. Pourtant, Zephirin n’était pas un bavard et il ne démontra pas avoir beaucoup de parlotte pendant qu’ils traversaient nuages et pluies pour arriver à leur destination. Il réfléchissait énormément, surtout à comment il pourrait retracer ces cristaux…
Une chose à la fois cela dit. Déjà, arriver à Wutai serait une bonne chose.

Sire Zephirin et Camilla Dante gagnent 200 gils chacun !
Sire Zephirin monte au niveau 15 !

Dépense Zephirin : -5000 gils (Autocarapace & Voyage)

Yello, je serai votre MJ !

L’entretien était assez éprouvant. Parler d’un sujet très sérieux avec un des souverains les plus importants et influents d’Héméra, c’était déjà quelque chose. Impliquer un membre de sa famille qu’Agnès n’avait pas vu depuis des années, c’était plus compliqué. Une rencontre émouvante aussi pour Alphinaud qui avait non seulement retrouvé un de ses plus proches amis, mais avait appris aussi la résurrection d’un ennemi dangereux … et il avait passé l’épreuve d’Alexandre. Pour l’avoir passé elle-même, Agnès savait qu’elle était difficile à subir, mais aussi pleine de philosophie. Celle de Ramuh avait été difficile physiquement, puisqu’elle testait davantage des capacités physiques, comme l’esquive, mais celle d’Alexandre … tout était mental.

Ce fut donc après l’entrevue que le duo s’était retrouvé dans la barque menant aux rues d’Alexandrie. Il avait fallu dire au revoir à Siegfried d’une part. Enfin, rien n’empêchait les deux jeunes gens de revenir le voir au château tant qu’ils étaient à Alexandrie, mais le Guerrier de la Lumière semblait être quelqu’un d’assez libre. Alphinaud lui ferait sûrement suffisamment confiance pour savoir qu’il n’aurait pas à être trop derrière lui pour la venue de Sire Zephirin.

Et d’autre part, il y avait eu les au revoir avec Edna, bien que ca avait été assez froid. Quand bien même cela faisait des années, Agnès ne s’était pas laissée aller aux émotions … Edna était une personne assez … renfermée et froide. L’envie n’avait pas manqué à la Vestale du Vent de laisser son égo de côté pour lui sauter dessus, mais le comportement de sa sœur l’avait comme convaincue de ne pas le faire. Une chose était sûre, outre son titre qu’elle semblait conserver, Edna semblait s’être complètement détachée de Gaza Est … et de ce qui en était lié – ses sœurs y compris. Agnès la savait peu expressive, assez cynique aussi, mais là … c’était différent. Elle avait changé.

C’est donc avec un goût fortement amer en bouche qu’Agnès attendit d'arriver à destination. Le sujet de l’audience avec Grenat était déjà bien assez grave comme ca, mais des séparations sur cette note lui faisaient mal au cœur … Mais le silence était déjà bien assez pesant, et lorsqu’ils posèrent enfin les pieds sur les quais, Agnès leva les yeux vers les bâtiments et se mit à soupirer. Elle força un sourire au moment de croiser le regard de son compagnon de route, ce silence commençait à devenir ... embêtant.

- Et nous voilà au cœur de la ville d’Alexandrie. Une seconde de réflexion, et d’un nouveau silence, certes bref, mais gênant tout de même. - Nous avons vécu suffisamment de choses pour aujourd’hui, nous devrions faire le point dans un coin tranquille. Il y a une auberge sur la place principale, non loin de là, si ca te convient.

Bien qu’à l’instant où elle prononça ces mots, elle tiqua sur quelque chose : mais qu’est-ce qui forçait dorénavant Alphinaud à rester là avec elle ?

- Je me disais … Pourquoi restes-tu ? Ah ! C’était dit maladroitement. Peut-être même un peu froidement, alors que ce n’était pas l’effet voulu. Il fallait qu’elle se rattrape et s’explique. - Tu viens de retrouver un de tes proches amis, je veux dire … Ne désires-tu pas rester à ses côtés ?

Ce serait naturel qu’il découvre dorénavant avec ce monde avec une personne qui lui était familière non ? Une personne avec qui il avait déjà vécu tant d’aventures …

Alphinaud vient du Château d'Alexandrie, après l'épreuve d'Alexandre.

Alexandre n’avait malheureusement aucune réponse. Il ne put que lui faire comprendre que son destin ne s’arrêtait pas là où sa vie s’était éteinte précédemment, comme de nombreuses autres vies… Alphinaud songea à Zephirin, qui à priori était revenu, mais Siegfried également. S’il voulait toutes les réponses, alors il devrait trouver le grand dragon disait-il, Bahamut sans doute… Alphinaud baissa la tête juste alors qu’il lui demandait de prendre soin d’Agnès, justifiant cette demande par les épreuves que la jeune femme allait bientôt traverser. Curieux mais… il avait bien l’intention de le faire.
Il hocha de la tête, avant de quitter les lieux.

En rejoignant Agnès, Alphinaud nota que la jeune femme semblait… démoralisée ? Difficile à dire. Démotivée ou simplement fatiguée, en tout cas, elle n’était pas dans son assiette et l’élézen se contenta de lui adresser un léger sourire réconfortant avant qu’ils ne quittent le château. Il ne voulait pas l’embêter, peut-être s’était-il passé quelque chose avec Edna, peut-être que leur rencontre avait été plus froide que désirée. En tout cas une chose était sûre : la journée avait été éprouvante et il était temps d’aller se poser.

Un lourd silence pesa, jusqu’à ce qu’ils n’arrivent en plein cœur d’Alexandrie. Elle renchérit bien vite pour suggérer de rejoindre une auberge où ils pourraient aller réfléchir à tout ça et tout simplement prendre un peu de repos.
« C’est une bonne idée. Je mentirais si je disais ne pas être épuisé. » Il gardait le sourire, désireux de ne pas poser davantage de nuages sur l’humeur de la jeune femme. Quelque chose voilait son regard et c’était bien dommage, mais Alphinaud ne souhaitait pas lui forcer la main.

Le soleil se couchait déjà, donnant une teinte orangée à la ville. Avec la couleur des dalles et des murs décorés, ça donnait vraiment un aspect très chaud au décor. L’érudit de Sharlayan ne se lassait guère d’observer jusqu’à ce que Agnès ne soit piquée d’une interrogation : pourquoi restait-il avec elle ? Il avait retrouvé un précieux ami et le laissait à Alexandrie plutôt que de rester à ses côtés. Certes, ce n’était pas faux… et s’éloigner d’Agnès lui permettrait peut-être de ne pas mourir de solitude comme il avait vu dans sa vision. Mais ce n’était pas du tout ce qu’il voulait.

Il afficha un sourire bienveillant.
« J’ai passé de nombreuses années auprès de Siegfried et de mes compagnons. Notre aventure fut longue et exténuante. En dépit de nos retrouvailles, j’ai le sentiment de notre histoire commune s’est achevée lorsque notre monde fut sauvé. » Il leva les mains pour les laisser retomber en haussant les épaules. « Qui plus est, en revenant à la vie sur Héméra, j’ai l’impression que l’on m’accorde une seconde chance de vivre, cette fois-ci pour moi, et non pas pour dédier mon existence à pourchasser un rêve qui n’est pas mien. » Au final, si sauver Éorzéa lui tenait réellement à cœur, c’était là le vœu de son feu grand-père en premier lieu. Il rêvait d’accomplir la volonté de Louisoix avant tout.

« Et puis… » Il détourna légèrement le regard, embarrassé. « Alexandre m’a demandé de veiller sur toi. Je ne peux tout de même pas aller à l’encontre de sa volonté. » Il ne réalisa que trop tard que Agnès risquait de penser qu’il ne la suivait que pour ça ! Oh la bourde. Il ramena bien vite un regard un peu confus vers elle. « E-enfin ce n’est pas l’unique raison qui fait que je t’accompagne ! Bien entendu, j’apprécie ta compagnie, et même s’il ne m’avait rien demandé, j’aurais continué à te suivre. Si bien sûr tu le souhaites. » Il prit une inspiration qu’il expira de suite après, décidément, il mettait les pieds dans les plats quand il parlait de trop…

Oui. Une journée épuisante. Riche, si riche, qu’elle en était épuisante. De plus remettre les pieds dans la ville d’Alexandrie faisait remonter une flopée de souvenirs dans la tête d’Agnès, se souvenant encore du jour où Ruby et elle avaient déambulé dans les rues à s’en perdre. Leurs corps avaient été échangés, elles cherchaient désespérément à rejoindre le château en espérant y trouver un remède. Enfin … Ca semblait dater d’il y a si longtemps. Aujourd’hui, de nouveaux souvenirs allaient graver dans sa mémoire : les retrouvailles avec sa sœur … et un au revoir bien amer. Pour Alphinaud, Alexandrie risquait d’être associée aux retrouvailles avec Siegfried. A cette pensée, Agnès l’interrogea sur le fait qu’il ne souhaite pas rester avec lui. C’était curieux, sachant qu’il serait comme un soutien, dans ce nouveau monde …

Mais l’élézen lui répondit avec toute la sérénité possible que malgré ses aventures passées avec le Guerrier de la Lumière, il avait un sentiment d’accomplissement et que désormais, il était temps pour eux de vivre leurs propres aventures, chacun de leur côté … De plus, Alphinaud avoua avoir réalisé un rêve qui n’était pas sien, sous-entendant qu’il était temps d’accomplir le sien. Agnès pencha la tête, la question lui brûlait les lèvres de lui demander à quoi il aspirait à ce moment-là, mais estima que c’était une question trop personnelle. Ils se connaissaient un peu mieux maintenant grâce à ce voyage en mer, mais n’étaient pas encore suffisamment proches pour ca. Du moins, de son point de vue.

- Je vois … Je comprends mieux. E-Enfin … Je pense comprendre … Pas comme si elle avait vécu quelque chose de similaire avec lequel elle pourrait comparer la situation. - Je me demandais si ce n’était pas par respect envers ton ami aussi. Il a l’air d’être une personne libre comme l’air et qui … justement aspire à sa liberté ?

Non pas qu’elle souhaitait dire qu’Alphinaud aurait été une gêne pour lui, elle espérait qu’il ne le prendrait pas mal ! Mais non, il compléta ses propos précédents et accentua la réponse à la quesion de la Vestale en avouant qu’Alexandre lui avait personnellement demandé de veiller sur elle. Agnès s’arrêta sans pouvoir masquer sa surprise, bien visible sur son visage. Pourquoi une Chimère aurait-elle fait une telle demande auprès d’un humain ? Enfin … certes d’un élézen, mais vous m’avez comprise ! Allez savoir si c’était la réaction d’Agnès qui rendit son camarade aussi confus, mais il chercha à se rattraper ! La demoiselle hocha alors la tête.

- Ne t’en fais pas, je ne l’ai pas pris comme tel. Et bien sûr que je le souhaite, je trouve la compagnie d’une personne bien plus agréable que la solitude lors d’un voyage. Une opinion qui avait changé depuis qu’elle avait rencontré Ruby à vrai dire. Autrefois elle voyageait seule, trop focalisée sur sa mission. - Je suis surtout surprise d’une telle demande de la part d’une Chimère. Pourquoi t’a-t-il demandé cela ?

C’était un mystère pour elle, un honneur quelque part, mais surtout un mystère. Enfin elle secoua la tête et plissa les yeux.

- Enfin. J’imagine que tu as pu te faire un avis sur les Chimères de ce monde grâce à lui.

Après tout, il avait mentionné que les Primordiaux sur Hydaelyn étaient avant tout un danger … en entrant dans l’antre d’Alexandre, il aurait pu avoir des appréhensions …

Heureusement, Agnès était fort compréhensive et ne se moqua aucunement de l’embarras d’Alphinaud. L’élézen eut rapidement un sourire soulagé alors qu’elle disait comprendre et admettait avoir pensé qu’il laissait surtout sa liberté à Siegfried. Il ne l’avait pas vu sous cet angle, mais mentionné ainsi, ça le fit réfléchir.
« Il est vrai que Siegfried a traversé énormément d’aventures et d’épreuves. Le connaissant, il doit déjà chercher un moyen de sauver Héméra de ses fléaux, comme il l’a fait pour Éorzéa jadis. Pourtant, il serait en effet bénéfique pour lui qu’il prenne un peu de vacances pendant qu’il le peut. » Sourit-il. Pourtant, il ne pouvait pas décider pour le Guerrier de la Lumière, celui-ci devrait suivre sa propre voie à présent. Avant, Alphinaud avait un peu trop tendance à aller le chercher pour lui demander son assistance, mais à présent, ils partaient chacun de leur côté.

Cela dit, et sans trop de surprise en fait, Agnès ne comprenait pas pourquoi une chimère aurait demandé à ce qu’elle soit protégée. Alphinaud ne pouvait cependant pas lui offrir de réponse satisfaisante. Il ignorait complètement pourquoi Alexandre lui avait accordé une telle confiance, une telle mission. Il porta une main à son menton pour se rappeler de ce que la chimère avait dit.
« Il a mentionné que tu traverserais de nombreuses épreuves… » Et qu’elle ne se doutait aucunement de ce qui l’attendait ! Cependant, Alphinaud ne pouvait en aucun cas lui dire ce que cela pouvait être, il était déjà encore trop dépaysé par rapport à Héméra pour ne serait-ce que s’imaginer de quelles épreuves il s’agissait.

Après quoi la Vestale parla de l’avis qu’il avait put se faire sur les chimères d’Héméra.
« C’est fort différent d’Éorzéa, cela va de soit. » Dit-il en hochant de la tête. « Comme je te l’ai déjà dis, ce que vous appelez ici des chimères sont des primordiaux sur mon monde natal. Ce sont d’immenses créatures invoquées par des tributs qui les vénèrent, et elles sèment en général le chaos. Je dois admettre qu’il m’est difficile d’imaginer que des primordiaux puissent être ainsi bienveillants, comme Alexandre l’a été. » L’élézen jeta un coup d’œil vers le cristal qui trônait le château, comme s’il échangeait un regard avec la chimère pourtant invisible. En ramenant son attention sur Agnès, il sourit pourtant. « Mais je suis ravi que ce soit le cas. Les primordiaux semaient dévastation sur leur sillage… L’idée qu’une telle menace soit absente d’Héméra m’est réconfortante. » Bien qu’il y avait certainement d’autres fléaux…

Enfin pour le moment, il faudrait surtout se rendre à l’auberge pour se reposer, manger un bon repas et ils pourraient repartir le lendemain. Normalement, si le jeune homme se souvenait bien, ils devraient se rendre vers Gaza Est ? Le temple où Agnès avait grandit ? Il n’était pas certain, mais quoi qu’il en soit, la jeune femme l’aiguillerait certainement lorsqu’ils partiraient.

« Rendons-nous à l’auberge pour le moment. J’adorerais un bon repas et un lit confortable. » Son sourire était fort encourageant, autant le dire ! De toute façon, c’était justement vers l’auberge qu’ils allaient. Un petit endroit coquet qui rappelait un peu un mini-hôtel plutôt qu’une auberge de bas-étage. En même temps, Alexandrie était une grande et belle ville. Un soupir de soulagement quitta la poitrine du garçon alors qu’ils passaient l’auberge. Une bonne nuit de sommeil, et ils seraient repartit !

Siegfried serait vraiment le genre de personnes qui voudrait aider – sauver ? – Héméra de ses fléaux comme il l’avait fait jadis sur son propre monde ? Alors que celui-ci n’était pas le sien ? Si tel était le cas, on ne pouvait que noter que ses intentions soient louables, et avoir Alphinaud comme premier témoin de ses aventures passées, donnait confiance à Agnès que cet aventurier n’était pas un manipulateur, mais une personne sincère. Malgré tout, la remarque de l’élézen prêta à sourire, il était vrai que si son ami avait fait un travail acharné et dangereux durant toute sa précédente existence, autant qu’il profite désormais de sa nouvelle vie … mais peut-être que le concerné était trop têtu de l’entendre de cette oreille !

De toute manière, le sujet dériva et lorsqu’Agnès avait demandé à Alphinaud pourquoi il continuait de la suivre désormais, la réponse fut des plus … inattendues. Certes, il y avait de l’amitié dedans – sans doute même majoritairement – mais aussi pour respecter la demande d’Alexandre. Ce point-ci eut de quoi attira la plus grande des curiosités chez la Vestale, c’était assez inédit qu’une Chimère exprime une telle demande. Alphinaud avait eu pour seules précisions que la jeune femme traverserait de nombreuses épreuves.

- Et difficiles j’imagine pour exprimer une tel ... service ?

Agnès baissa les yeux, le poing sur le cœur en repensant à la vision de sa propre vision du futur lors de l’épreuve d’Alexandre et justement, elle se demanda alors ce qu’Alphinaud pensait des Chimères de ce monde. Vu que leurs équivalents sur Eorzéa étaient connus pour être de grands dangers. Mais le sharlayanais semblait rassuré qu’une menace pareille soit inexistante sur Héméra. Agnès se permit un bref sourire lorsqu’elle croisa son regard avant de s’arrêter pour regarder un bâtiment. On voyait qu’il avait été reconstruit il y a quelques temps, de par la différence de couleur sur les pierres utilisées pour ériger le mur.

- Disons qu’elles sont libérées de toute influence aussi, désormais. Je te l’avais déjà expliqué, mais par le passé, les Chimères répondaient à l’appel de ceux qui les invoquaient et devaient se plier à leur volonté. Il y avait ceux qui les invoquaient pour protéger … mais … il y a eu ceux aussi qui les appelaient pour détruire.

Et elle poussa son regard plus loin, comme pour lui montrer : tous les bâtiments suivants possédaient les mêmes « symptômes ». Même les toits paraissaient très neufs et récents par rapport à d'autres. Agnès n’était pas là le jour où Kuja avait invoqué Bahamut pour s’attaquer à Alexandrie, elle était encore au chaud, isolée dans son sanctuaire à Gaza Est. Mais l’histoire avait traversé les frontières, les régions, et les continents. Beaucoup de personnes craignaient les Chimères aujourd’hui sur Héra … d’autres les haïssaient.

Enfin ! Comme le disait Alphinaud ensuite : pour l’heure, un bon repas et un bon lit seraient les bienvenus. La journée avait été éprouvante. Alors qu’ils s’apprêtaient à passer la porte de l’auberge, Agnès regarda le château au loin, s’interrogeant encore au sujet d’Alexandre … au sujet de sa sœur aussi, et au sujet de la reine, après avoir prévenu de tant de menaces et … AH ! Agnès passa la porte et se figea en ayant une illumination.

- Ah !! Avec tout ca, j’ai oublié de prévenir la reine au sujet de Garland !

Mais comment avait-elle pu oublier quelque chose d’aussi important !! Et elle ne pouvait décemment pas redemandé une audience comme ca ! … Si ? Bon … Il allait falloir trouver une solution. S’approchant de l’aubergiste, Agnès la salua et se permit une question avant de réserver une chambre.

- Est-ce que vous savez si un mog postier doit passer bientôt ?
- Hum … demain matin je pense ? Koubo fait toujours une ronde pour distribuer le courrier et prendre les lettres à envoyer.

Parfait ! De toute manière, ce serait juste pour transmettre une lettre de l’auberge pour le château d’Alexandrie, ce ne serait pas lui demander de faire un long trajet ! Mais il allait falloir qu’elle rédige la lettre avant d’aller se coucher. Bien. Un dernier détail à régler, mais cette fois, avec Alphinaud.

- Souhaites-tu faire chambre à part peut-être ?

Autant dire qu’entre les dortoirs de Spira et le bateau, ils avaient souvent dormi dans la même pièce, il serait normal qu’il souhaite profiter d’un peu d’intimité désormais … même si Agnès se surprenait à avoir encore envie de discuter de tout ce qu’ils avaient vécu cet après-midi ! Au pire, ca attendrait le lendemain ?

Des épreuves difficiles, oui, assurément. Alphinaud ne pouvait malheureusement pas éclairer Agnès sur le sujet puisque Alexandre s’était montré particulièrement énigmatique. Certes il n’avait pas posé la question, étant bien trop poli pour ronger davantage du précieux temps de l’entité chimérique, mais cela lui suffisait : l’élézen comprenait que son amie allait certainement affronter quelque chose, ou quelqu’un, et qu’il devrait se tenir à ses côtés pour l’aider à traverser ces moments difficiles.

Concernant les chimères, le jeune homme ne pouvait qu’être à moitié étonné de ce qu’avançait la Vestale. Après tout, il voyait un peu pourquoi et comment on pourrait vouloir invoquer un primordial pour semer la destruction, toutefois il demeurait étonné en soit qu’une seule personne puisse y parvenir ici, alors que sur Éorzéa, il fallait tout de même qu’une tribu entière soit subjuguée pour faire apparaître l’objet de leur divination. Comme Agnès, il tourna son regard vers les maisons toutes fraîchement rénovées, mais qui tremblaient encore de la destruction récente.
« Quelle qu’en soit la forme, le chaos trouvera toujours moyen de se frayer un chemin. » Malgré les sombres paroles qu’il venait de dire, il tourna vers Agnès un visage souriant. « Mais tant qu’il y aura quelqu’un pour protéger la lumière, l’aube finira toujours par arriver. » Voilà qui le rendait bien nostalgique. Il avait l’impression de parler comme Minfilia, juste l’espace d’un moment.

Mais pour le moment, ce n’était pas l’heure de craindre le mal ou de le protéger. C’était l’heure de se reposer. L’élézen s’apprêtait donc à suivre la Vestale quand celle-ci fut piquée d’une réalisation soudaine : elle avait oubliée de parler d’un détail important à la reine. Vive comme l’éclair, elle fila vers un mog postier pour lui donner une missive et ainsi régler le problème, le tout sous le regard légèrement amusé d’Alphinaud. Catastrophe évitée !

La question vint ensuite de savoir s’ils feraient chambre à part.
« Si c’est possible. Sans doute serait-ce plus adéquat. » Depuis le départ, ils étaient un peu obligés de partager la même pièce, étant donné la particularité des auberges à n’avoir qu’une grande salle avec des couchettes, mais ici, ils semblaient avoir le choix et Alphinaud n’était pas contre un peu d’intimité pour une fois. Et sans doute qu’Agnès voudrait réfléchir un peu à tout ceci, elle aussi. La journée avait été longue. Aussi, après un bon repas échangé avec la Vestale, l’élézen partit de son côté, vers la chambre qui lui était assigné.

Alphinaud se retrouva dans une petite pièce coquette et confortable, chaude de ses couleurs, et accueillante. Quelque chose ici lui rappelait un peu l’air de Gridania. Peut-être la majorité des meubles en bois. Il ne fit pas de vieux os par contre, et se contenta de s’alléger un peu en équipement avant d’aller profiter de la salle d’eau pour se rafraîchir et finalement revenir avec pour seule intention de se coucher. Quelque chose le perturbait un peu cela dit et il eut tôt fait de comprendre ce que c’était lorsqu’il décida spontanément d’invoquer son carbuncle diamant. Celui-ci parut très heureux de l’initiative.
« Ne commencerais-tu pas à prendre de mauvaises habitudes ? » Rit-il alors que son invocation grimpait déjà sur le lit pour se rouler en boule et dormir là. Eteignant, le jeune homme se coucha sur le dos et considéra longuement le plafond en repensant à ce qu’il avait vu au château. Ces visions étaient troublantes… Si ses yeux se fermèrent, il sentait déjà qu’en dépit de la fatigue, s’endormir serait un exploit, tant il avait des réflexions en tête…